Nuit du 06 au 07 février - Réveil en sursaut

Trois heures trente du matin dans la nuit du 6 au 7 février. Depuis maintenant plusieurs heures, les élèves les plus couche-tard ont rejoint le pays des rêves, certains pour la première fois depuis leur arrivée sur le continent américain.

Soudain retentit un bruit violent, un hurlement bref mais extrêmement strident suivi du vacarme produit par du verre qui se brise, semblant venir du rez-de-chaussée, tandis qu'un martèlement commence à retentir dans les étages supérieurs. Après trois coups, un choc entre un lourd objet métallique et le plancher achève de réveiller les dormeurs les plus résistants, accompagné d'un bruit d'éclaboussement.

Quelque chose vient de se produire...

[Ceci est le début d'une mission, vous pouvez - et même devez - utiliser les codes de couleur correspondant aux actions que vous souhaitez entreprendre. Vous pouvez au choix décider de vous orienter en direction du rez-de-chaussée ou des étages supérieurs, en postant les réponses dans les sujets correspondants. Si cela est nécessaire, de nouvelles subdivisions seront créées dans de nouvelles parties.

D'un point de vue architectural, sachez qu'il existe un étage vide donnant sur le toit, et que la porte vers celui-ci ne donne donc pas directement sur le couloir des filles : il faut monter un escalier supplémentaire. Si vous décidez de vous orienter vers le rez-de-chaussée, vous y parviendrez fort logiquement par les escaliers.]

Réveillé brusquement au milieu de la nuit par un vacarme étrange, Malo avait sauté du lit pour se précipiter dans le couloir, pieds nus, juste revêtu de son pyjama court bleu marine. Les bruits autour de lui témoignaient du lever de ses autres camarades, l'esprit encore engourdi dans leur premier sommeil.

Les cheveux ébouriffés et réprimant à grand peine un bâillement, le jeune Breton cherchait à savoir d'où venait le cri strident qui l'avait tiré du lit. Un bris de verre venant du rez-de-chaussée confirmait toute l'étrangeté de la situation.

Sans trop réfléchir, poussé par sa curiosité maladive, Malo se dirigea vers les escaliers, sans même attendre ses camarades. Ses pieds nus claquant sur le parquet, l'adolescent s'avança rapidement et commença à dévaler les premières marches.

Arrivé à la moitié de l'escalier, un réflexe de prudence s'immisça dans sa cervelle aventureuse. C'est à pas de loup, en prenant ses précautions, qu'il descendit les dernières marches, tous les sens aux aguets, cherchant à détecter la moindre présence suspecte.

Journée difficile, Luz était claquée, et son esprit l'avait ramenée sur les terres de son Espagne bien aimée, où pour la énième fois elle rêvait des excursions bédo qui lui manquaient tant. Trois filles, un sac, la Nature et de quoi passer l'après-midi à fumer sans être dérangées dans une clairière. Le bonheur.

Au moment où le joint virtuel entrait en contact avec ses lèvres, elle fut interrompue par un séisme dans la région de Séville, et le hurlement de douleur de...de qui ? Elle se réveilla en sursaut, dégoûtée du moment choisi par le destin pour la tirer de ses songes. Mais l'agitation dans la pièce était révélatrice : il se passait quelque chose, et la voix de Lily-Rose dans le communicateur lui fit comprendre que jusqu'à preuve du contraire, sa nuit était compromise. Elle vit que ses camarades attendaient déjà de pied ferme les agresseurs du toit, et décida d'aller prêter main forte aux membres des étages inférieurs.

Elle vit que Grégory et Malo la précédaient dans le couloir. Les intrus pouvaient passer par le salon ou directement depuis la réception - ou les deux, et il fallait en avoir le coeur net. Si au passage on pouvait leur donner envie de repartir.

Sol se dirigea à pas de loup vers la porte du Petit Salon, prête à l'ouvrir discrètement et à aspirer toute la lumière qui y était émise, naturelle ou non. Ce faisant, elle ne remarqua rien d'anormal à première vue dans la pièce. Dans le noir total, les obstacles joueraient en faveur des élèves, puisqu'ils connaissaient la pièce.

Alexander avait sursauté dans son sommeil lorsqu'un violent bruit les avait tous tirés de leurs rêves. Pourtant l'asiatique était en plein milieu de sa nuit et le réveiller avec un bruit d'un autre étage était un exploit. Gregory s'était rapidement dirigé vers la source et, curieux, Alex avait décidé de le suivre, de façon un peu plus lente. Il enfila ses pantoufles et une robe de chambre noire, puis descendit les marches, bientôt rejoint par Malo et Luz.

En y resongeant plusieurs fois, le bruit semblait être un cri, ou quelque chose s'en rapprochant. D'ailleurs, une fois en bas, gregory leur avait appris avoir senti l'odeur de trois personnes introduites chez eux. Les pères fondateurs seraient sur leurs traces ? Ils se dirigèrent vers l'entrée du petit salon dont Luz absorba toute la lumière.

Alex s'y engouffra en longeant le mur Est et, arrivé au coin, il pencha la tête pour observer en direction de la réception, en prenant soin de ne pas se prendre les pieds dans la table basse. Il se préparait à endormir la première personne qu'il parviendrait à distinguer. Arrivé à l'encoignure, Alex jeta un oeil dans la réception, qui était aussi calme que d'habitude. En revanche, les jeunes qui étaient descendus commençaient à sentir une odeur âcre de fumée, qui faisait pleurer les yeux et picotait la gorge.



Y aller à taton n'était pas très rapide, mais il commençait à connaitre les lieux à force.

Arrêté à la moitié de l'escalier, collé contre le mur, Malo hocha la tête en entendant la voix apaisante d'Arkin. Rassuré par la présence de l'hybride, il regarda son manège avec attention, le voyant humer l'air et identifier trois odeurs étrangères.

Quels intrus osaient ainsi faire irruption dans leur hôtel au milieu de la nuit ? Etait-ce un simple cambriolage ou une menace plus sérieuse ?

Leur petit groupe s'étoffait rapidement, Luz et Alex les dépassèrent pour aller se poster dans le petit salon. Bonne idée tout ça, on allait se positionner pour les prendre à revers.

Mais une odeur suspecte vint les prendre à la gorge, une odeur de fumée, comme si quelqu'un avait mis le feu à leur résidence. Un incendie spontané était bien improbable malgré la vétusté des installations. De plus, Dreams n'avait signalé aucune flamme dans son exploration. De là à en déduire que cette fumée était provoquée de façon artificielle, il n'y avait qu'un pas. Leurs adversaires cherchaient à masquer leur approche par ce leurre.

Il était fort probable que les visiteurs nocturnes aient choisi de progresser directement vers l'escalier aussi Malo décida-t-il d'aller mettre son grain de sel. Activant son oreillette, il murmura dans un souffle à l'attention de ses camarades :

"Je vais dans la cuisine."

Et aussitôt, avant d'essuyer un refus ou un simple conseil de prudence, le jeune Breton se téléporta directement dans la cuisine, veillant à atterrir dans le coin opposé aux portes à une distance raisonnable de la table ou d'une chaise. Ni une, ni deux, le Breton se retrouva dans la cuisine éteinte à l'endroit voulu. La pièce était calme, bien qu'enfumée elle aussi.

Une fois dans la pièce, il écouta avec attention le moindre bruit, évitant de bouger et retenant sa respiration quelques secondes. Profitant de l'obscurité qui dissimulait sa présence, il cherchait à savoir s'il était bien seul en ces lieux.

De son côté, Gregory put sentir du mouvement. Un léger courant d'air charriait la fumée alentour. De brefs chuchotements qu'il ne comprit pas, puis des bruits de pas multiples, certains fermes et décidés, et d'autres plus discrets se firent légèrement entendre. Soudain, Rage se retrouva violemment propulsé en arrière, décrivit une cloche et heurta la paroi de l'escalier, faisant craquer le papier-peint écaillé au niveau de son dos. Le choc avait été suffisamment violent pour l'étourdir quelque peu, sans toutefois l'assommer.

Un doux rêve, reposant à souhait. C'était la plage, le soleil, un délicieux courant d'air, et Adrian qui courait au-devant de l'eau en riant, et elle souriait de contentement. Sam était étendue sur une grosse couverture, un chapeau de paille vissé sur la tête et son père... Absent, comme d'habitude, mais ça n'était pas grave. Elle était bien. Très bien. Et puis subitement, un cri fit chavirer toutes les couleur, fit plonger le soleil dans l'océan. Elle bondit sur ses pieds, se tourna vers Adrian qui avait disparu, comme englouti par l'eau et un nouveau bruit qui la ramena à une réalité bien différente.

Eden se redressa brusquement dans son lit, le regard encore perdu dans le vague, cherchant à resituer ce qui l'entourait. Les filles se précipitaient déjà à l'extérieur qu'elle avait tout juste posé un pied nu hors de son lit. C'était quoi au juste tout ça? Elle repoussa brusquement la couverture et attrappa un sweat ouvert pour le jeter par-dessus ses épaules nues. Un haut à bretelles et un bas de training c'était peu tout de même. Elle bondit dans une paire de baskets, récupéra son communicateur et emboîta le pas à Luz, voyant tout le monde s'adapter avec une vitesse fulgurante. Beaucoup bers le haut, quelques uns vers le bas, le calcul de l'équilibre était vite fait. Le plus silencieusement possible, elle descendit les marches, et imagina les pires possibilités. Ils se faisaient attaquer? Les fameux pères fondateurs? Ou pire encore? Pouvait-il exister pire? Elle n'en savait rien. Elle leva une main et activa son communicateur en le plaçant contre son oreille et se rapprocha des escaliers.

Une main contre le mur, elle rasa la paroi et accéda au premières marches quand un bruit brutal suivit d'un craquement caractéristique de quelque chose heurtant le mur lui parvint. Elle précipita sa descente et se tint prête à attaquer d'un coup de poing tout ce qui pourrait ne pas être familier au Old School.

Timour parcourut le couloir des garçons dans son pyjama intégral en coton. Eden venait de lui passer devant, en provenance de l'étage supérieur. L'empathe avait entendu dire, dans le communicateur, que des mutants caractéristiques des Pères Fondateurs étaient dans la place !! Deux en haut, un hydro et le bouclier-man, et trois en bas, la fille fumée, le télékinésiste et une Roxie-bis. Quelle angoisse ! Le coeur battant, il descendit lui aussi l'escalier pour rejoindre Eden et ... le corps sans vie du Chevalier Arkin ! L'Azéri en conçut une grande émotion, et des picotements dans ses yeux firent naître des larmes ... A moins qu'il s'agisse plutôt d'une drôle de fumée ? Sa gorge aussi l'irrita étrangement. Timour stoppa dans les escaliers, non loin de l'Anglais.

Ne pouvant se retenir, il toussa une ou deux fois dans son poing et s'essuya les yeux. Il ouvrit ensuite son scan empathique. Il voulait se rendre compte si Gregory était toujours émetteur d'émotions, et si on captait d'autres choses dans le secteur.

L'empathe se figurait que la femme fumée pouvait peut-être se transformer en volutes et errer dans les parages ! Mieux valait la détecter aussi sec. Et puis celui qui avait si sauvagement frappé le chevalier devait être dans le coin ... C'était sacrément flippant !!

[Hrp : les lettres sont vos initiales. Le point rouge indique la position de l'agresseur de Gregory.]

Arrivée au bas des marches, Eden se jeta en avant à travers la fumée, dans la direction approximative de ce qui avait heurté Gregory quelques instants plus tôt. Assénant son poing, celui-ci se fracassa violemment contre un mur que la jeune fille ne vit pas. Elle avait l'impression d'avoir frappé un mur de briques. La douleur déferla dans son poing et des lumières induites par la douleur lui passèrent devant les yeux.

De son côté, Timour ouvrit ses sens empathiques et perçut l'état calme de Gregory. L'air grésillait d'émotions différentes. Celles de ses camarades proches, dans un premier temps. L'angoisse de la situation, mêlée à l'incompréhension et la peur. Le stress généré par la fumée occultante, l'obscurité et la difficulté à respirer. Puis il capta des sensations plus confiantes et assurées, ainsi qu'une froide détermination, dans la direction de l'agresseur de Gregory. Il y avait, sous tout cela, une pointe de nostalgie qui donna une impression "poussiéreuse" à Timour chez l'homme. Chez les femmes, le bilan était plus positif : l'une des deux semblait trouver l'expédition particulièrement divertissante. Quant à l'autre, elle nourrissait un mélange d'indifférence et de convoitise.

Gregory pouvait sentir que c'était l'homme qui l'avait attaqué, et qu'il était plus proche d'eux que les deux femmes. L'homme resta immobile. En revanche, Timour fut plaqué contre le mur de l'escalier, puis soulevé à plusieurs dizaines de centimètres du sol par une pression exercée autour de sa gorge. Ajouté à la fumée, le petit martien ne tarderait pas à suffoquer... ou se faire rompre le cou.

En plein dans le mur. Le choc la surprit. Dans la semi-pénombre, elle s'attendait plutôt à ce que son poing rencontre une personne physique, un adversaire tangible, quelqu'un à démonter au corps à corps, et pas une paroi neutre et innocente. Elle rejeta brusquement son bras en arrière en réprimant un gémissement de douleur. Pourvu qu'elle ne se soit rien abimée! Repliant son bras contre elle-même, elle posa sa main valide sur son poing encore fermé qui avait heurté le mur. Elle avait agit sans réfléchir, ce n'était pas très malin. L'impulsion lui avait dicté d'attaquer. Seulement voilà, il fallait qu'elle se rentre dans le crâne que les adversaires n'étaient pas nécessairement humains. Quelle idiote! Elle détendit ses doigts, au ralenti, les yeux plissés, ne prêtant pendant quelques secondes plus attention à ce qui l'entourait.

Elle ne pu que percevoir ensuite qu'il n'y avait... Rien. Elle avait cogné sur un truc totalement invisible. Un simple mot lui traversa l'esprit. Bouclier? Quelqu'un pouvait créer des murs pour se protéger? Ce n'est que lorsque Timour heurta le mur pour se soulever de quelques centimètres qu'un autre mot instinctif lui traversa le crâne. Télékinésiste. Elle n'en avait pas la moindre certitude, juste comme une impression atrocement familière. Eden n'eut que la vague perception que Gregory se relevait. Elle se précipita sur Timour pour poser sa main non douloureuse sur l'épaule du jeune mutant, sans vraiment trop savoir comment s'y prendre.

La californienne se concentra du mieux possible. Elle ne voulait qu'une chose: essayer de contrer ce qui était en train de resserrer une emprise sur la gorge de Timour, pour lui permettre de libérer ses voix respiratoires, de reprendre son souffle, même si en l'état actuel de la situation, ce ne serait que pour inhaler un peu plus de fumée.

Bon, la première partie du plan semblait bien se passer. L'arrivée avait été parfaite, sans problème, pile à l'endroit visé. En plus, la cuisine était déserte. Si ce n'était cette satanée fumée âcre qui commençait à prendre Malo à la gorge, tout aurait était parfait.

Ses yeux commençant à le brûler, l'adolescent évita de se les frotter pour ne pas ajouter à sa gêne. Essayant de ne pas faire de bruit, il se déplaça dans la pièce et ouvrit un des placards pour s'emparer d'une solide poêle en fonte dont il estima le poids.

Rassuré par la présence de cet ustensile dans sa main, l'adolescent fit également main basse sur une pelote de ficelle qu'il coinça dans l'élastique de son short de pyjama. Frissonant suite à la brutale baisse de température, il se demanda quel était le crétin qui avait ainsi coupé le chauffage aussi brusquement. Pieds nus et en short dans ce froid, c'était certainement un coup à chopper la crève avant la fin de la nuit.

Se retenant pour ne pas tousser et trahir sa présence, Malo profita des bruits diffus de la lutte provenant des escaliers pour ouvrir le frigo et verser de l'eau sur un mouchoir qu'il appliqua aussitôt sur sa bouche pour lui permettre de respirer plus facilement.

Essayant de rester discret, le jeune Breton entra dans la salle à manger, attentif au moindre signe de présence adverse, prêt à abattre son arme improvisée sur le premier adversaire qui se dresserait sur son chemin. Longeant le mur sur sa gauche, il avança le long de la paroi jusqu'à la porte donnant sur le couloir, tous les sens aux aguets.

Alex venait de traverser sans difficultés particulière le salon. Mais quelque chose lui piquait les yeux et lui brûlait la gorge. Dans le noir, il ne pouvait pas vraiment réaliser que c'était de la fumée même si c'était la chose la plus plausible. A la réception, il ne semblait y avoir personne. Malo de son côté venait de se téléporter à la cuisine et aucun son particulier ne s'était produit. Elle devait donc être vide.

Par contre, du bruit venait du couloir qu'il avait quitté en rentrant dans le salon. L'un des trois assaillants étaient avec ses camarades, ce qui voulait dire qu'il fallait déterminer la position de deux autres personnes. Il ne restait donc naturellement que la salle à manger et la partie du couloir rattachée à la réception.

A pas de loup, Alex pénétra dans la salle de réception et passa la tête pour voir l'entrée du couloir afin de neutraliser la première personne visible.

Rien dans le petit salon. "Le baby-foot est donc intact" fut la première pensée qui passa par la tête de Luz, sans qu'elle sache exactement pourquoi : le jeu la laissait totalement indifférente. Mais si un des intrus décidait de passer dans la pièce, au moins n'aurait-il aucun moyen de se repérer.

Seulement, ils ne seraient pas les seuls à souffrir de problèmes de location, car "quelque chose" attaquait les yeux de l'Espagnole, et sans doute pas que d'elle. Dans le noir total, elle décida de fermer complètement les paupières pour protéger ses mirettes de la chose qui les agressait.

Sauf que la chose en question était moins directe que les attaques télékinétiques, qui commencèrent par toucher Gregory - le bruit du choc poussa Sol à rouvrir les yeux. Cela lui aurait arraché un sourire dans d'autres circonstances, surtout que la victime suivante, quelques secondes plus tard, fut Timour ! Mais ce Père Fondateur lisait dans ses pensées ! Cependant, personne d'autre qu'elle n'avait le droit d'étrangler l'Azéri, et il fallait faire quelque chose pour aider ses camarades. Car une fois Grégory et Timour morts, il n'y aurait plus de chair sacrifiable.

Luz décida d'aspirer toute luminosité dans le couloir, en s'approchant lentement de l'angle pour ne pas oublier une zone cachée, et en évitant d'attirer l'attention du Père Fondateur contre lequel elle ne pouvait rien faire frontalement. Ainsi, le télékinésiste pourrait à son tour goûter à la douceur du chasseur. Sans compter que cela pourrait lui donner de l'énergie pour plus tard, qui sait.

Damian avait été réveillé très péniblement par un bruit sourd provenant de... Il ne savait pas où... Putain de médoc... Il avait l'esprit embrouillé et avait du mal à émerger dans la réalité. A part que son genoux, et le platre qui était tout sauf pratique lui rappelait qu'il avait la rotule brisée. La chambre était quasiment vide, il fit un rapide tour d'horizon et constata que Malo n'était plus là... Etrange.

Peut-être un rapport avec le bruit qui l'avait réveillé. Pourtant il avait l'impression de l'avoir inventé. Mais non, il y avait réellement du bruit, une sorte de bruit étouffé par l'accumulation de portes... Ca semblait provenir de l'étage des filles mais aussi d'en bas... Prenant son courage à deux mains, il attacha rapidement sa ceinture contenant ses précieux couteaux de lancer et la béquille que lui avait remise l'infirmière en plus du fauteuil pour la durée de sa convalescence. Et aussi parce que la béquille était plus pratique pour aller au petit coin.

Il approcha du couloir des garçons. Il entendait toujours les bruits en haut et en bas. Que faire monter ou descendre??... Il prit soudain conscience que cétait peut être pour lui que ça s'agitait, peut être venaient ils le tuer? Apres ce qu'il avait fait à Rib... Non il ne devait pas penser à cela.

D'expérience il savait que monter était plus facile que descendre. Même avec une chance de cocu. Il prit donc son mal en patience et le temps de s'habituer à la béquille, alla clopin clopant en direction de l'escalier qui menait à l'étage des filles. Au dernier instant il se ravisa quand il aperçut devant lui Alexander.

damian s'efforça donc de descendre de la manière la plus discrète possible pour ne pas attirer l'attention et se rapprocher d'Alexander afin de lui faire prendre conscience de sa présence à ses côtés.

Timour se sentit décoller du sol, et plaquer au mur par une force invisible qui lui écrasa la gorge. C'était totalement flippant ! La sensation d'étouffement était accentuée par la fumée et l'obscurité, laissant l'empathe seul au monde dans une situation critique. Étourdi par le choc, mais conscient de la panique effroyable qui saturerait ses derniers instants, Timour se laissa imprégner de la froide détermination de l'agresseur, histoire de stabiliser son état mental.

Tout en essayant vainement d'enlever de son cou ce qui le serrait ainsi, l'empathe songea à cette "nostalgie" perçue chez le méchant. Quel sentiment bizarre dans cette circonstance !

Peut-être la seule chance de salut de l'Azéri était de trouver à quoi correspondait cette faille chez l'adversaire. La nostalgie prenait habituellement lorsqu'on vivait une situation qui nous rappelait des bons moments passés, mais à jamais révolus. D'où ce sentiment mêlant tristesse et joie, que la nostalgie. Timour avait facilement ce sentiment quand il repensait à son enfance heureuse et humaine ! Mais cet homme n'était sans doute jamais venu au Old School. Et en tant que Père Fondateur, cogner des innocents (voire, des martiens) était un lot quotidien, ou facilement accessible. Ses souvenirs devaient être liés précisément à cette expédition. Ce type, comme d'autres PF, pouvait bien être un ancien X-Men comme la directrice. Il avait alors suivi l'entraînement de l'Institut Xavier de l'époque. Apprenti mutant, il en avait fait voir de toutes les couleurs à ses camarades ... Bref, le type se croyait peut-être retombé en enfance mutante ? Pensait-il aux entraînements virtuels avec Danger ? Seul Walentyn aurait pu le dire !

Malgré sa "froide détermination", Timour commençait à voir des étoiles devant ses yeux. Sa gorge le brûlait, il n'arrivait pas à tousser, il allait défaillir.

Si jamais c'était encore possible, il essaya d'articuler vaguement les mots "X-men", "costume" et puis "Cerebra". Parce que selon lui, le meilleur souvenir d'enfance d'un X-Men était sûrement le costume, bordel ! On ne tue pas quelqu'un qui vous rappelle ce genre de souvenir là ! Voire qui le partage ! Et Cerebra, c'était un bonus pour que l'homme songe à le capturer vivant plutôt que mort. On avait des infos qu'ils n'avaient pas tout de même ! Si jamais Emily n'avait pas tout avoué ! Timour ne sentait plus le sol sous ses pieds et la peur de la mort occupa bientôt entièrement son esprit vacillant.

Rage s'élança en direction de leur adversaire, mais ses griffes entrèrent en contact avec une barrière solide impénétrable. Une série de craquements successifs retentit dans l'obscurité, puis Gregory retomba en arrière, les mains endolories par le choc frontal. Ce n'est que lorsqu'il bougea les doigts qu'il se rendit compte que ses griffes étaient brisées. La silhouette de l'homme, quant à elle, n'avait pas bougée d'un pouce. L'étreinte fatale qui emprisonnait Timour n'avait pas diminué dans la manoeuvre. Wraith, qui tentait d'en soustraire Cupidon, ne parvenait pas à le tirer vers le bas. La force qui le maintenait en suspension était trop puissante pour être contrée par les muscles.

Pendant ce temps, Hawkeye s'était dirigé en béquille jusqu'à l'escalier, à la poursuite d'Alexander, qui ne l'avait pas remarqué. Il descendit les marches avec hésitation, passa devant Cupidon et Wraith, et se heurta, bien que moins violemment que ses camarades compte tenu de sa vitesse de déplacement, contre la barrière invisible. Il tomba sur les fesses à côté de Gregory.

Cupidon parvint avec difficulté à articuler les mots. L'étreinte autour de son cou se relâcha une seconde, lui permettant de reprendre une goulée d'air salvatrice, avant de se raffermir. Puis soudain, une voix froide masculine, légèrement rocailleuse, émana de la silhouette.

"Faux : les X-men ne tuent pas."

Sol s'était glissée dans le coin du couloir sans sembler éveiller les soupçons, et avait absorbé graduellement les restes lumineux dans le couloir, si bien que bientôt, tous les présents dans ce pan de couloir à l'exception de Gregory n'y virent strictement plus rien.


De son côté, Breizh explora la salle à manger, qui semblait vide, après s'être équipé en cuisine. Il remarqua immédiatement au courant d'air qui en provenait, qu'une des fenêtres avait été brisée. Du verre jonchait d'ailleurs le sol. La fenêtre donnait sur l'arrière-cour du bâtiment.

Après s'être placé à l'extrémité du couloir, Dreams pu percevoir des bruits de pas s'approchant dans sa direction, ainsi que des murmures.

La silhouette d'une femme filiforme se découpa dans la pénombre de la réception. Elle avait les cheveux courts et sombres.


"C'est un hôtel, ils doivent bien avoir un tiroir-caisse quelque part..." entendit-il lorsqu'elle émergea du couloir.

La femme ne sembla pas l'apercevoir, s'avança vers le comptoir de réception, vacilla puis s'affala dessus, inconsciente sous l'effet du pouvoir du mutant.

Cependant, son endormissement ne passa pas inaperçu. Une deuxième femme émergea du couloir, une brune aux cheveux longs.


Voyant sa comparse s'affaisser, elle repéra Alexander dans l'encoignure.

"Si y en a un qui devrait dormir ici, c'est toi." dit-elle, avant d'arrondir joliment la bouche et de pousser une salve sonique qui atteignit Alexander au torse, le projetant à plusieurs mètres en arrière. Dreams traversa la fenêtre de la réception et atterrit lourdement sur le verre brisé sur le trottoir du Old School. Ses oreilles sifflaient douloureusement et les sons environnants lui paraissaient distordus.


[Hrp : Damian, pense à consulter le plan, ton action était impossible dans l'état actuel des choses.]

Satisfait après avoir failli sursauter, Alexander observa Smoke s'effondrer près de la réception. Les pères fondateurs étaient tellement désespérés qu'ils en étaient à voler quelques billets ? C'était décevant face à ce que leur réputation avançait. Enfin, il y avait probablement de mauvaises herbes chez eux aussi. Ils ne pouvaient pas être parfaits. Leurs mutants étaient déjà puissants pour la majorité ce qui n'était pas si mal.

Un sourire aux lèvres, il observa Smoke quelques instants avant de reporter son attention sur une autre femme qui arrivait. Dreams avait trouvé deux des trois fondateurs et s'apprêtait à en neutraliser une deuxième. Il était en forme ce soir. Son ennemie ne sembla pas particulièrement heureuse de le voir et annonça que c'était lui qui devait dormir. A peine eut-il le temps de penser, fier, que c'était ce qu'ils allaient voir qu'un son affreux lui vrilla les oreillers alors que quelque chose de violent le percutait au plexus et l'éjectait en arrière. Non content de lui couper le souffle et lui détruire les tympans, Alexander sentit le vif contact d'un mur qui... craqua sous l'impulsion et explosa dans un bruit de verre.

Ce n'était donc pas un mur mais une fenêtre. Et bien que l'envol eut été désagréable, plus rude encore serait la chute. Alex sentit soudainement la gravité reprendre son droit, à moitié sonné, et eut la sensation de retomber lourdement au sol. Finalement le léger rebond dont il fut la victime l'assoma à moitié alors qu'il sentait du verre percer ses vêtements dans son dos lui arrachant un petit cri de douleur entre les dents, la mâchoire serrée, la tête face aux cieux nocturnes.

Quelques secondes de flottement passèrent alors que sa tête bourdonnait violemment et que sa poitrine éprouvait des difficultés à se soulever. Dreams tenta soudainement de se redresser, la vue trouble, l'ouïe anéantie et le dos lui envoyant de nombreuses décharges de douleur qui lui crispaient le visage. Il sentait qu'il allait tourner de l'oeil d'un instant à l'autre alors qu'il vacillait sur des appuis incertains.

Alexander voulait avoir deux Pères Fondateurs à son palmarès ce soir. Après, il pourrait se laisser aller à essayer de retrouver plus ou moins un souffle normal. Après, il pourrait s'effondrer. Scream ne s'en tirerait pas comme ça. Elle l'avait eu par surprise une fois. Cette fois, il l'aurait. Il cligna plusieurs fois des yeux. Les images lui arrivaient au ralentis et il avait la nette sensation d'être ivre, dans un rêve douloureux. L'important c'était de la cibler, juste quelques secondes. Et cette fois, elle ne pourrait rien faire.

Dreams lança son pouvoir sur la femme dès qu'elle fut à vue dans la réception.

Le choc fut rude et violent. Il en avait besoin. Charger comme une bête sauvage ne suffirait pas à triompher de cet ennemi, et il se savait en trop mauvaise posture pour s’essayer à une nouvelle attaque frontale. En bougeant ses doigts, il réalisa les conséquences de sa précipitation : ses griffes étaient devenues de la poussière inutile. Mais si la colère l’envahissait à nouveau, il s’efforça de la contenir, car de son sang-froid dépendait le salut de Timour.

Luz absorba la lumière du couloir, le laissant seul apte à distinguer formes et ennemis. Cet avantage non négligeable vint gonfler son cœur d’un nouvel espoir ; et tel un félin acculé dans ses derniers retranchements, il chercha dans son crâne une épiphanie capable de renverser la situation. La voix de l’homme se fit ensuite entendre, et, dès lors, il le savait déterminé à en découdre. La vengeance ne se payait que d’une monnaie égale, une vie en exigeait une autre. S’il n’agissait pas, le martien se retrouvait condamné. Il posa une main sur l’épaule d’Hawkeye, lui signifiant, grâce à une pression douce et amicale, qu’il cessait le combat. Malgré le cri de la sonokinésiste qui lui arracha une grimace, Arkin se décida à prendre la parole :

« Et après ? Tu nous prends pour des soldats ? Tu crois peut-être qu’on a la moindre idée de ce qu’on fait, qu’on souhaite assassiner ou tuer le plus de monde possible ? Non, on est juste des pauvres mutants qui préfèrent cohabiter avec les humains plutôt que de déclencher une nouvelle guerre mondiale. Tu viens nous donner une leçon de morale alors que tu es entrain de suffoquer un gosse qui n’est pas coupable du meurtre dont tu l’accuses. Misérable ! Comment peux-tu prétendre nous donner des leçons alors que tu es entrain de le tuer ! »

La voix grave de Gregory fut poussée à son paroxysme. Il reprit, sur un ton plus calme :

« Buter un adolescent pour apaiser ta soif de vengeance, c’est indigne…Si tu veux une tête, essaie de couper la mienne ! Je ne le laisserai pas crever pour un idéal qu’il ne comprend pas, pour une cause dont il ne réalise pas l’ampleur. Épargne le, il n’a pas l’âge pour être conduit à l’échafaud. »

Gregory se releva discrètement pour faire face à son adversaire. Malgré la douleur, il serra les poings, prêt à bondir une dernière fois si une opportunité concrète venait à se présenter.

Tenant fermement la poêle dans sa main, Malo avançait avec précaution dans la salle à manger. Le courant d'air provenant de la fenêtre s'ajouta à la baisse de température observée depuis quelques minutes et le fit frissonner dans son pyjama dont l'épaisseur n'était vraiment pas adaptée à de telles conditions.
Enjambant doucement les débris de verre pour ne pas se blesser, l'adolescent se maudissait de s'être précipité pieds nus dans cette aventure. La prochaine fois, il se jura d'y réfléchir à deux fois avant de foncer tête baissée.

Alors qu'il arrivait au niveau de la porte donnant sur la réception, un cri horrible retentit, suivi presque immédiatement par le bruit d'un corps passant à travers une vitre. Malo sursauta en serrant encore plus son arme improvisée.

Fonçant les yeux dans la pénombre, il distingua la silhouette de Scream, debout à peu de distance de lui. Plus loin, affalé sur le comptoir, le corps de ce qui semblait être une femme gisait sans connaissance.

Lentement, en essayant de ne pas faire de bruit, Malo s'approcha dans le dos de la mutante sonique. Puis, empoignant la poêle à deux mains, il frappa de toutes ses forces, visant l'arrière du crâne de la femme qui se tenait devant lui.

Heureusement qu'il avait pensé à s'armer avant de sortir de la cuisine et de poursuivre son exploration…

Timour vivait des instants douloureux, le genre d'instants que l'on consacre généralement à dérouler le fil de sa vie pour se remémorer dans un flash les événements notables, heureux ou déplorables. Où l'on appelle sa mère dans un sursaut désespéré de détresse infantile et inutile. Le tout dans un bain de terreur sourde face à l'inconnu et la douleur du grand saut. Mais ce n'était pas le cas de l'X-empathe ! Non, car malgré la main d'Eden sur sa frêle épaule, l'angelot restait concentré sur son agresseur. Lui seul, cette brute nostalgique, avait la tête froide et la volonté de fer pour que Timour ne chavire pas dans la panique et le néant.

L'Azéri en pyjama, plaqué contre son mur, fut frappé par la phrase insolente de son mystérieux assassin. C'était un reproche ? Ils venaient donc pour venger la mort de Rib ! Où c'était une leçon d'histoire des super-héros ? Pour ça, qu'il s'adresse à la directrice !

Timour fut néanmoins plus occupé par l'opportunité brève de prendre une inspiration hâtive et sifflante. Ses poumons, bien qu'irrités par la fumée s'en réjouirent, mais la pression revint tout aussitôt, replongeant l'Azéri sur le chemin des limbes. Il tenta de tousser, gémit et plissa ses yeux piqués par la fumée en essayant de gigoter pour moins suffoquer. Sa main s'agrippa nerveusement à Eden, son vêtement ou son bras.

Une voix perça alors le brouillard pour prendre sa défense. Le chevalier Arkin ! Il donnait la réplique au monstre avec sa verve habituelle ! Timour profita de cet élan pour sonder une nouvelle fois son agresseur. Il voulait plus d'éléments sur cette nostalgie poussiéreuse qui semblait l'animer. Cette émotion déchirante devait bien être reliée à des impressions, des images, des noms, des sons, ou d'autres sentiments ??

Il devait comprendre pourquoi ce tueur se permettait des sentiments aussi raffinés ! Le petit martien dut puiser toute sa volonté pour ainsi risquer de mourir en plein scan de vieux cerveau effiloché de vieux héros aigri. Farfouiller la nostalgie de ce mutant préhistorien n'allait pas remonter le moral de l'agonisant ! Il serra désespérément le bras d'Eden pour qu'elle fasse quelque chose pour lui sauver la mise, au lieu de rester plantée !


Encore sous le coup de la projection et de l'horrible cri de Scream, Dreams ne parvenait pas à se concentrer. En se relevant, il s'aperçut qu'il avait du mal à mettre un pied devant l'autre ; il titubait et perdait l'équilibre comme s'il avait fait la toupie.

De son côté, le sommeil de Smoke n'avait pas résisté au cri de sa partenaire. Malo put voir la mutante, qui faisait dos à la porte d'entrée, grimacer alors qu'il s'approchait du seuil de la réception, poêle en main.

"Hé, lâche ça, nimbus !" lança-t-elle avec un léger accent chantant tout en se relevant péniblement du comptoir de réception.

Scream pivota sur ses talons vers le jeune Breton et posa ses poings sur ses hanches.

"Ils sont carrément mal élevés ces gosses..." commenta-t-elle avant de claquer la langue.

Elle émit alors un son modulé, ni strident ni désagréable comme le précédent, et qui évoquait plus une note tenue par une diva. L'instant d'après, un vase percuta Malo à l'épaule droite, se brisant sous l'impact.


De l'autre côté du couloir, le télékinésiste n'avait pas lâché prise malgré la soudaine obscurité. Il émit un rire amusé et guttural.

"Mais... je ne me prétends pas X-men." rétorqua-t-il à Gregory, qui put distinguer le sourire inquiétant qui accompagnait ces paroles là où les autres ne purent que le deviner à son timbre de voix.

Maintenant qu'il l'observait, Rage pouvait discerner son allure. Plus ou moins de l'âge de Lily-Rose, l'homme avait les cheveux courts et encore assez fournis. Il avait en outre le regard perçant. Sa silhouette trahissait de réels efforts d'entretien physique ; il semblait en vérité particulièrement bien conservé pour son âge.

"Mais tu as raison : vous n'êtes que des enfants-soldats. Et intrépides et prometteurs, avec ça, je l'admets. Vous feriez de bonnes recrues si vous ne perdiez pas votre temps avec Mask à trahir votre propre espèce pour mieux vous fondre dans la masse des humains. Je vous laisse donc une chance de faire le bon choix. Livrez-nous l'assassin de Rib et les têtes pensantes de votre petite bande, et nous laisserons les autres partir sains et saufs."

Il marqua une petite pause durant laquelle il resserra l'étreinte de Timour juste suffisamment pour lui soutirer un hoquet de douleur.

"Dans le cas contraire, vous paierez tous pour les actes du plus petit nombre."

Pendant que Gregory gagnait du temps, Timour replongea dans les émotions de l'homme. Peut-être était-ce la douleur de Timour ou simplement la détermination de son agresseur, mais Cupidon dut puiser dans ses dernières réserves pour se concentrer et retrouver les impressions fugaces qu'il avait senties plus tôt. Les paroles de Gregory avait ouvert la voie à un élan de condescendance chez leur adversaire, condescendance qui d'une certaine manière, venait faire écho à la nostalgie éprouvée plus tôt. C'est tout ce que Cupidon put capter dans son état.

[HRP: oui je me suis rendu compte j'avais trop vite lu et mal compris le message d'Alex, méa culpa]

Damian descendit et percuta quelque chose qu'il ne put voir... Heureusement pas trop vite ce qui fit qu'il chuta sans trop se faire mal en tombant en arrière. Même le choc ne fut pas des plus rudes, toutefois sa rotule cassée se rappela à lui quand il tenta par réflexes de plier la jambe, dans sa réception. Il poussa un geignement de douleur.

Il ne voyait rien du tout, quelque chose faisait que la lumière ne passait plus ou était interceptée. Lorsque l'"ennemi" dit ce qu'il avait à dire... Il devint blanc et sentit monter une terrible angoisse en lui... Une angoisse qui vous refroidit les muscles et les entrailles. Ainsi, il venait pour lui, pour ce qu'il avait fait à Rib... Le jour du jugement était arrivé le lendemain de son acte.

Il se mit à trembler, non pas de peur, mais plutôt parce qu'il pensait à tous ceux qui étaient présents ici et qui n'avait rien demandé. Certains étaient même des enfants, comme Malo.

Il sentit une main sur son épaule d’Hawkeye, lui signifiant, que celui qui était à côté de lui cessait le combat. Un cri horrible retentit ce qui glaça les sang de Damian, le plongeant en plein dans son acte mauvais accompli à peine quelques heures avant.

Gregory avait du cran ou alors il avait un avantage sur son adversaire. Des bruits soudain d'éclats de verre, un choc et des cris étouffé, Damian n'y voyait pas comme vache qui pisse. il entendit cependant assez près de lui un rire amusé et guttural. Une voix sombre venait de donner le change à Grégory. La voix se mit à expliquer certaines choses. Ainsi il s'agissait certainement des pères fondateurs. Et la nouvelle fatidique pour Damian, tomba. Ce qu'il redoutait venait d'arriver, ils étaient là pour lui, ils venaient le chercher pour pouvoir venger Rib et comble de la chose, s'il ne se livrait pas où si personne ne le dénonçait, il risquait de voir tout le monde mourrir.

La menace vibrait dans son crâne comme le glas pour les morts, elles annonçaient sa fin "Livrez-nous l'assassin de Rib et les têtes pensantes de votre petite bande, et nous laisserons les autres partir sains et saufs. Dans le cas contraire, vous paierez tous pour les actes du plus petit nombre..."

La même litanie lui envahissait à présent le crâne, nul doute que l'effet des médicaments devait contribuer à cela.

"Livrez-nous l'assassin de Rib et les têtes pensantes de votre petite bande, et nous laisserons les autres partir sains et saufs. Dans le cas contraire, vous paierez tous pour les actes du plus petit nombre..."

Que pouvait il faire?... Devait il se dénoncer avant que quelqu'un n'en paye les pots cassés? Allait on le dénoncer? la mort se rapprochait de lui comme un filet autour d'un banc de hareng... Rib avait voulu le tuer, il l'avait tué pour ne pas mourrir... Et aujourd'hui c'était pour sauver ses amis qu'il verrait très certainement la mort...

Damian se releva, et recula à tatons pour réfléchir au mieux afin de prendre la meilleur décision...

Bon, et bien, pour faire noir, il faisait noir. Cela dit, aux paroles prononcées avec une voix étranglées, il était clair que cela n'avait pas fait lâcher prise à l'intrus. Quel malheur ! Timour était toujours en danger de mort ! L'Espagnole ne pourrait ja-mais se pardonner qu'il lui arrive quelque chose.

Ou bien elle retournerait dormir sans craindre à chaque instant qu'un traître manipulateur ne vienne transformer ses sentiments. Au choix.

Pour éviter de se retrouver face à ce choix moral cornélien, Luz comprit qu'il lui fallait aider le martien. Hellion venait de les gratifier d'un vrai speech de méchant, et autant il était envisageable de sacrifier Timour, autant dénoncer les profs était totalement inconcevable.

Sol savait qu'elle ne pouvait agresser physiquement le Père Fondateur. Mais il était âgé, il faisait sombre, et peut-être sa vue n'était-elle plus ce qu'elle était. Du moins, espérait-elle, ce serait le cas après qu'elle lui a sauté dessus...

Luz activa brièvement son pouvoir pour se repérer à travers le couloir, en particulier pour localiser ses camarades et son ennemi. Puis elle refit le noir et se faufila jusqu'au Père Fondateur, afin, en se redressant, de lui mettre les mains devant les yeux et de faire la lumière sur cette affaire. A pleine puissance.

La mutante parvint à se repérer dans le couloir à l'aide de son pouvoir et se rapprocha en catimini de Hellion. Elle ne put toutefois pénétrer son espace personnel, se heurtant comme ses camarades à une paroi invisible. Son puissant flash eut toutefois l'effet escompté. Il surprit Hellion, qui poussa un petit hoquet interloqué et plaqua son avant-bras contre ses yeux. La seconde suivante, un paf sonore informa les jeunes de la chute d'un corps au sol. Eden constata que Timour avait retombé par terre contre le mur de l'escalier. Il avait été moins une !

Etage des filles

Lily-Rose préféra ne pas perdre de temps à expliquer à Roxie la psychologie fine de Drown en matière du port de préservatifs. Elle concentra plutôt son cerveau sur l'information de la mini bombe de cyanure. Un engin qu'elle n'avait pas vu chez les Pères, mais ce n'était pas surprenant outre mesure. Cela faisait un certain temps que "Kate", son double infiltré, n'était plus dans le cercle des membres bien informés du clan.

"Hmmm ... bizarre ce bidule. On montrera ça à un pro."

Répondit-elle en ressentant toute la satisfaction drownienne de la résolution rapide d'un problème épineux.

Mask était trop curieuse de ce qui se passait en bas pour s'appesantir sur la justification scénaristique de la présence de Décibel dans son sillage. Au fond d'elle-même elle ne croyait guère en la diplomatie avec ses anciens collègues. Son déguisement de Drown tomberait assez rapidement pour ne pas s'embarrasser de trop de cohérence. Néanmoins, il fallait tenir jusque là. Elle comptait pour l'instant sur la discrétion de la mutante rebelle. Elle aussi plongée dans le feu de l'action, la directrice n'avait pas relevé l'heureux changement d'humeur de la rockeuse à son égard. Par contre elle remarqua que la petite gonzesse prenait de belles initiatives et avait de bons réflexes en matière de leadership.

Le faux Pakistanais descendit les escaliers en bourinant sans se gêner sur chaque marche. Il fronça bientôt ses épais sourcils noirs en voyant la chape de plomb qui obstruait toute visibilité. L'œuvre de Luz ? Il y eut aussi un bruit de chute au sol.

"Putain qui a éteint la lumière ??"

S'écria le gaillard sans crier gare. Mask en profita pour sonder attentivement les environs, afin d'avoir la carte mentale la plus précise possible des mutants présents au rez-de-chaussée, et en premier lieu au bas des marches. Cela pourrait ainsi remplacer ses yeux. Elle pria également le Seigneur que tous les enfants aient bien entendu sa communication dans leur oreillette : Drown, c'était elle ! Vu que l'on avait croisé personne dans l'étage des garçons, ils devaient être en bas. Des bruissements ici et là indiquaient des présences humaines.

"Les mecs faites-moi signe, on y voit comme dans le trou du cul de Kate, gouahaha ..."

Le grand dadais ralentit donc en se tenant à la rampe, tout en tendant l'autre bras devant lui pour prévenir les obstacles. Il interrompit son rire gras pour faire style il redevenait sérieux. On était en mission putain de bordel.