Jour 2 - Gare aux courants d'air

Si la première remarque d'Eden lui amena le sourire (narquois), la deuxième faillit franchement le faire rigoler: *Pas de doute, ce genre de phrase c'est bien la preuve qu'elle n'est pas si vieille finalement. C'est pas bien de se moquer...*
"Ooooh! Que j'ai étais méchant! C'est vrai ceci dit... mais si tu voyais ta tête... tu rigolerais comme moi." et il le pensais vraiment le pire. La notion d'humour différent ou de la victime de l'humour ne l'avait pas effleuré.

Quand à la suite il en rit de plus belle en s'affalant sur une caisse. Allongé sur le flanc, un coude replié soutenant sa tête dans sa main et une jambe pendante pendant que l'autre était partie cherché le support d'une caisse plus loin: "quelle merveilleuse tentative de changement de sujet" fit il en ignorant son regard noir: "Mais je suis joueur même si t'as pas répondue à ma question.

J'avais laissé tomber ma place un bout de temps avant que Mia vienne me dénicher. Je me suis rendu compte que le sommet des rues n'est pas le sommet tout court. Au mieux on est qu'un seigneur car au delà se trouve d'autres royaumes. Et cela on ne peux les conquérir qu'en repassant au bas de l'échelle... très peu pour moi.
Et c'est pas comme si on pouvait les ignorer, ils viennent vous chercher. Nan á la place j'ai mit les voiles sur Tokyo où j'étais un illustre inconnu pour refaire ma vie. Je ne sais comment j'ai réussi á me decrocher un petit diplôme et j'étais en passe de devenir courtier quand tu m'as connu
Pour le reste disons que la proposition de Mia avait l'air plus exaltante que se qui se profilait."

Il haussa les épaules, montrant que son choix était avant tout pragmatique au final. A vrai dire il pensait même que la méthode pour intégrer les mutants dans la société n'était peut-être pas au point. Un autre débat.

"Ai-je satisfait ta curiosité? C'est à mon tour de jouer?" fit il avec un sourire amusé.

Oh, elle ne doutait pas un seul instant de ses paroles. Mais dans l'immédiat, elle se sentait plus ridicule qu'amusée. Au moins il était bon joueur. Même si elle lança l'air de rien, en se retournant face à sa caisse.

"Je n'ai à être sage pour personne."

Fallait pas compter sur elle pour du chantage. Sa motivation retrouvée, elle replanta le poignard avec plus de hargne et fit finalement complètement sauter son propre couvercle pendant que Ryoichi, bon joueur, prenait la pose du grand flemmard pour répondre plus confortablement à sa question. D'un geste sec, elle fit glisser le dessus de la caisse pour le poser à côté et faire un nouvel inventaire. Pulls, gilets, petites vestes, plusieurs tailles et plusieurs modèles, fringues civiles. Elle trouva même des chaussettes, signe qu'il existait peut-être un peu plus loin des sous-vêtements. Déposant le tout é côté de ce qu'elle avait déjà trouvé, Eden ne perdait toujours pas une miette du récit, et eut même un début de sourire amusé.
Ryoichi courtier. Il collait quand même plus au stéréotype du bad boy que de l'homme d'affaire.

"Curiosité... Pas totalement. Tu n'as pas l'air d'avoir la tête de l'emploi, donc il serait amusant de savoir comment tu en es venu à vouloir te lancer dans les finances."

Elle repoussa la caisse vide avant de se retourner.

"S'agit-il vraiment d'un jeu ou le challenge c'est juste de te fournir des munitions pour te foutre de moi ensuite?"

Elle lui lança un coup d'oeil suspicieux.

[HRP: mmmhhh pas mal la réponse. Faudra me faire sa plus rapide la prochaine fois! :p *fuit prestement* (private joke les autres ]

Sa réponse lui amena un nouveau sourire. Elle n'avait même pas saisi le sous-entendu derrière sa suggestion. Enfin elle n'en donnait pas l'air du moins.

En tout cas elle l'avait écouté vu sa propre réponse: "Allons, si tu n'avais aucun intérêt à la question tu n'aurais rien demandé. Je pense pas que tu t'en serais portée plus mal si j'avais rien dis, mais je doute que sa soit juste pour changer de sujet, ou remplir la salle de paroles inutiles."

La suite fût beaucoup plus simple en ce qui concernait la réponse: "Pourquoi la finance? Pour l'argent pardi! Les salarymen sa te dis rien. Une frange de notre population qui bossent dans le tertiaire sans trop compter ses heures. Mais sa paye bien faut le reconnaitre. Enfin je pense pas que j'aurais supporté sa très longtemps. Le blé sa va, mais la tonne de petit chef, sa m'aurait porté sur les nerfs je pense. Je me plains pas ceci dit, car sa me permet de me faire de l'argent de poche."

Le moins qu'on puisse dire c'est qu'elle était plus efficace que lui dans le travail dans lequel ils s'étaient lancé. Des fringues encore, mais de quoi compléter les manteaux cette fois. Elle mit de côté la caisse vidée pour poser une question pas si idiote vu le tournure de la conversation.
Lui s'accroupit face à elle, levant son index et son majeur avec un grand sourire. Le V de la Victoire? Non: "Sa fait déjà deux questions. Mais pour te répondre je possède déjà la bombe atomique de ta honte. Qu'est ce que je pourrais faire de plus? Peut-être les photos de toi nue dans un magasine people?"
Il se tapota la lèvre, les yeux dans le vague, songeur: "Bon alors qu'est ce que je pourrais bien demander..." Il réfléchit un instant avant de river son regard dans celui d'Eden et de lui dire avec nonchalance: "Au faite, j'ai pas de photo de toi nue." Retour à sa réflexion, parlant tout haut: "Bon, donc tu ne te vois pas comme une sainte. Quant à tes concerts et tes bars s'il s'est rien passé, c'est comme sa tout les jours sur terre, sa compte pas." Petit reniflement: "Alors dis moi, comment tu te vois toi si ce n'est pas en sainte? Dis moi ton petit point noir qui nuance un peu tout ce tableau immaculé? Personnellement je pense qu'on est tous fait de gris."

Il se leva, ayant posé ses deux questions et plutôt satisfait par celle-ci. S'en retournant à sa caisse il envoya derrière son dos: "A moins que tu n'es pas encore trouvé le point noir à ton tableau."
Tout en reprenant le travail commencé quelques minutes plus tôt il balança: "Je t'écoute, hein."

[Oui, je sais, tu aime quand ça va vite. ]

Sous-entendu? Quel sous-entendu? Etait-il nécessaire de rappeler qu'Eden était blonde? Quant à son intérêt, si au départ c'était principalement pour faire la conversation, apprendre à connaître un peu ses camarades de galère était aussi une bonne motivation. Surtout quand l'un d'entre eux avait des comportements qu'elle jugeait à la base inadaptés pour rejoindre une bande de gamins combattants le crime. Rester uniquement sur une mauvaise impression serait faire preuve de mauvaise foi, et puisqu'elle avait, suite aux événements vécus, une vision assez peu flatteuse de Ryoichi, dans le fond, elle ne demandait qu'à avoir la preuve de s'être trompée. C'était mieux de pouvoir faire confiance à ses alliés au lieu d'avoir à les surveiller pour qu'ils ne s'en prennent pas aux enfants ne maîtrisant pas leurs pouvoirs, non?

Donc les finances c'était juste pour l'argent. Logique en somme. Elle ne connaissait pas vraiment les domaines les plus lucratifs au Japon. Ou même de manière générale. Il fallait dire qu'Eden n'avait jamais vraiment connu les problèmes d'argent. Quand il évoqua la perspective de trouver des photos d'Eden nue, la californienne lui jeta un regard profondément blasé. C'était bon, pour le moment, il ne pourrait pas faire pire, et elle avait à priori épuisé son quota de rougissement pour les prochaines heures. Quand il en remit une couche, elle répondit sur un ton peut-être un peu trop ferme.

"Et ça ne risque pas d'arriver."

Manquerait plus que ça. Elle récupéra un pull pour le déplier et estimer la grandeur. Les manches lui iraient bien mieux que le manteau de l'armée qu'elle portait et qui était trop grand.

"Je suis d'accord sur ce point. Les gens fondamentalement bons ou mauvais, ça n'existe pas."

Tout n'était qu'une question de nuances. Même si certaines, plus sombres, avaient tendance à ne lui laisser aucune hésitations quant à la solution radicale qu'il fallait y apporter. Frimas en avait fait les frais, et peut-être l'homme torche aussi, elle n'en était pas sûre, mais ne se posait pas de question de morale à la perspective d'avoir agit en meurtrière. Elle se sentait bien plus coupable d'avoir ramener Alyson pour qu'elle se fasse tuer, en revanche. Contradictoire, sans doute. Mais sa question soulevait tout de même un sujet sur lequel Eden ne s'était jamais penchée dans la mesure où pour elle, le fait de ne pas être une sainte coulait de source.

"Je ne sais pas vraiment."

Ryo de dos, elle défit son manteau rapidement pour glisser ses bras dans les manches du pull, cherchant à mettre des mots sur ce qui était pour elle une évidence sans réflexion.

"Les saints sont des personnes désintéressées qui sont prêts à tout donner pour aider ou sauver, sans distinction."

Elle passa sa tête par le col du pull et le tira sur ses hanches. Toujours un peu grand, mais au moins elle n'était pas empêtrée.

"Moi j'essaie d'agir en accord avec ma conscience. C'est une attitude trop égoïste pour être désintéressée, donc je ne suis pas une sainte, mais plutôt une égocentrique qui essaie de se prouver qu'elle peut faire autre chose que de ramener des bonnes notes."

Et sa logique toute personnelle était imparable, n'est-ce pas?

"En plus, les saints ne tuent pas, eux."

Voilà qui devrait répondre définitivement à la question de l'asiatique.

"Ça te va comme réponse?"

Elle prit d'assaut la caisse suivante, poignard à nouveau en main. Le jeu des questions-réponses tournait à la joute. Il allait falloir qu'elle trouve elle aussi des questions plus précises. En voilà une qui lui tournait en tête depuis un moment mais qu'elle n'avait pas poser, n'étant pas vraiment dans les petits papiers de Ryoichi. Mais puisqu'ils en arrivaient maintenant à papoter le plus naturellement du monde.

"A mon tour. Bien que je puisse comprendre que manquer de se faire égorger puisse être assez éprouvant, pourquoi avoir voulu tuer Dakota, au point de t'en prendre à des enfants qui ne voulaient que te raisonner?"

Peut-être parce que justement c'était des enfants et qu'un adulte se foutait de ce qu'un gosse pouvait penser? Ce serait trop simple comme réponse.

[Cette conversation est terminée XD]

Le coup des photos nue n'avait pas fait mouche. Bon c'est sur qu'il y avait était fort quelques minutes auparavant. Seul son commentaire le fit réagir: "Si t'étais prête à parier une photo nue de toi que tu te ferais enlever par une bande de mutants extra-terrestre pour arriver ici après coup, je l'aurais cette photo. Et pourtant tu aurais aussi dis: un truc pareil, sa risque pas d'arriver.
Enfin bref, ce que je veux dire c'est qu'il vaut mieux jurer de rien par les temps qui court." Sa réponse était plus d'ordre générale que pour la situation présente. Mais sa restait vrai pour les deux cas néanmoins.

Elle hésita au point qu'il se demanda si elle allait répondre. Avait il touché une corde sensible? Ou pas. Même si sa réponse était un peu trop philosophique à son gout il avait sa réponse. Elle faisait ce qu'il lui semblait juste selon ses convictions en somme. Il faisait pareil, sauf qu'il s’autorisait plus de marge estimait il. Enfin... Du peu qu'il la connaissait.

"Et moi qui espérait du potin..." Dit il avec une déception feinte dans la voix. La suite lui fit relever la tête: *Tiens donc elle a tuée donc? Qui l'eut cru?* Il se paraphrasa mentalement en songeant qu'il ne fallait jurer de rien. Mais elle lui en avait donnée pour son argent. Bon point pour elle.

Sa question suivante le surprit un peu. Pas qu'il ne s'y attendait pas, mais plutôt qu'elle arrive si tard: "Sa fait un peu deux questions déguisées en une seule sa, mais je t'en fais cadeau.
Dakota donc? Disons que j'ai la rancune tenace et qu'il m'a cherché deux fois. Œil pour œil, dent pour dent. Qu'il laisserait une menace mortel dans son entourage? Pas moi. Le fait qu'il soit un gosse n'excuse pas d'après moi. S'il ne se maitrise pas, alors qu'il s'y mette. Là tout le monde est contre moi "Oh! Le pauvre petit! Le vilain Ryo!." Que se serait il passé si sa avait était toi et que tu y était passée? Je ne suis pas certain que tout le monde ferait preuve de la même bonté. On le jugerai simplement comme un type avec des pouvoirs dangereux pour les autres et on l'aurait mit au placard le temps qu'il se maitrise.
Si ma spéculation est dans le vraie et tu es la seule à pouvoir en jugée vu que je connais peu les autres, cet évènement et la vague d'animosité envers moi qui en découle, est de l'hypocrisie pure et simple. J'essaye d'être ce que peu de gens essayent d'être: honnête avec moi même. Et Dakota était, ou est toujours, un danger. Qu'il soit un gamin est un autre point et sa m'amène aux deux autres morpions.
Ils étaient sur le chemin et questions raisonnement on a vu mieux. Sache que j'ai fais une erreur que je voulais pas faire: les voir comme des gosses. Nous somme des mutants et nous somme dangereux par nature. Nos pouvoirs nous donnes des armes un peu plus conséquentes que nos seuls petits poings. Pendant un instant j'ai oublié ce fait et j'ai retenu mon coup. Malo s'en est tiré avec un bleu et il est revenu me mettre au tapis. Tout comme je l'aurais fait avec un ennemi qui aurait fait la même erreur."

Il haussa les épaules en la regardant: "Tu peux me mépriser autant que tu le veux, mais je n'ai pas tord pour autant. Certaine... Conditions ont changées depuis la dernière fois et j'irais pas les chasser activement, mais si je dois m'opposer à nouveau à des gosses, je n'hésiterai pas. Et avant d'en dire quoi que se soit tu ferais peut-être d'y réfléchir car il y a des gamins aussi en face. Que feras tu alors si tu as son arme sur la tête et que tu as le choix de te débarrasser d'elle? Tu te laisseras crever pour ne pas toucher à une graine de mal parce qu'elle est trop jeune? Ou tu mettras de côté un ou deux principes pour ta survie et le bien du monde?"

Il avait exagéré, mais il n'en avait pas fini: "Oh! Et par pitié, ne te voile pas la face en me sortant que se sont deux cas différents, les bons d'un côté et les mauvais de l'autre. Dans les deux cas ils ont 12 ou 13 ans et prêt à tuer. C'est là le sujet."


Il s'était peut-être un peu emporté sur la fin, mais... Les gens le gonflaient et il sentait qu'Eden allait peut-être faire la même. elle le ferait si elle oubliait qu'à pas 18 ans elle avait déjà tuée.
"C'est pas pareil, c'est pas les ennemis." Et alors? Se sont des mutants? Il l'a attaqué? Quel différence? Et si l'autre morpionne s'était retrouvée dans l'institut, elle aurait aussi son "License to Kill" parce qu'elle était du bon côté? Sans déconner...

Sentant son calme s'être envolé, il se força à respirer calmement: *Du calme, c'était sensé être cordial. Délirant, moqueur, un peu vicieux si on veut, mais cordial.* Un temps passa, lui laissant le temps de retrouver un peu de sang froid et à Eden le temps de la réflexion et d'une réponse. Pendant ce temps il tapa vigoureusement sur sa caisse, défoulant son trop plein d'adrénaline dans l'activité physique.

Qu'est ce qu'il pourrait bien lui demander tiens? Les sujets trop personnelles étaient exclus visiblement et elle avait statuée, en admettant qu'elle n'est pas menti, que rien de plus méchant qu'une soirée entre amis au bar et un concert c'était passé dans sa vie. Un peu mince pour un action-vérité un peu intéressant. Il allait devoir taper dans d'autres sujet... Tant pis pour les potins pour l'instant... Quoi que... Mais une autre question lui brulait les lèvres. Il les pinça hésitant sur celle qu'il poserait et regrettant d'avoir dit vouloir faire cadeau d'une question double. Mais il n'allait pas revenir sur sa parole maintenant. Il opta pour la question sérieuse. Il serait toujours temps d'adoucir l'atmosphère après. Il dût prendre le temps de la réflexion pour formulée son intérêt en une seule question: [color=darkgreen]"Tu dis avoir tuée? Est-ce que ta philosophie, pardon, ta conscience s'en est retrouvée intacte, ou t'es tu posée quelques questions." Il se tourna vers elle pour voir sa réponse. Et cette fois il avait besoin de lire la réponse dans ses yeux, car nul ne pouvait mentir dans ce genre de cas. C'était gravé profondément en soit ce genre d'évènement et sa ne voyait.
Il s'approcha doucement à nouveau pour mieux l'avoir face à face:[i]"A moins que tu n'es pas encore répondue à ces questions..." ce qui pour le coup foutrait en l'air la sienne.

[Pfff... ]

S'il espérait du potin, il était mal barré avec elle. Et il fallait faire une différence entre poser nue et se faire enlevé par des extra-terrestre. Quand bien même le côté surprenant liait les deux options, elle n'était pas prête de se dévêtir pour ce genre de chose. Mais ce n'était qu'accessoire. Ce qui l'intéressait le plus, c'était l'avis de Ryo. Et le moins qu'elle puisse dire était que celui-ci se montrait très expressif.

Elle ne pu s'empêcher de faire le parallèle avec Gregory. C'était vrai, en somme. Qui pouvait tolérer une menace potentiellement mortelle à proximité? Elle-même avait honteusement pensé qu'il valait mieux pour tout le monde à Graymalkin que Greg soit mort que vivant. Seulement il y avait une différence notable entre lui et Dakota. Là où l'anglais faisait de la violence et du carnage un art de vivre et poussait son concept du meurtre au rang de la vertue, Dakota lui n'était qu'un gamin qui avait peur de ses propres pouvoirs et avait subit les coups d'un beau-père incapable de le considérer comme l'enfant qu'il était. Dakota ne cherchait pas à tuer, il se défendait, et ça, ça faisait toute la différence.

La réaction de Ryoichi la décevait. Ses gestes ralentirent alors qu'elle enfonçait à nouveau la lame entre deux planches de bois. Le concept de défense et de vengeance, elle pouvait le comprendre. Le fait d'écarter un allié efficacement pour atteindre son but également. Mais dans les faits, Ryo était un adulte qui au lieu d'aller chercher des réponses s'était cantonné à la banale déduction menace = élimination. Comem Danger, sauf que l'androïde avait au moins l'avantage technique d'envisager tous les aspects de la situation avant de faire un choix, ce que Ryo n'avait clairement pas fait. Bien qu'elle s'était attendue à ce genre de réaction, la déception qu'elle éprouvait était limite... Blessante. Dakota n'était pas dangereux. Elle l'avait côtoyé, et tout ce qu'elle avait eu à encaissé ça avait été... Un câlin. Pouvoirs ou pas, un enfant restait un enfant. L'asiatique développait les mêmes réflexions qu'un humain anti-mutants à peu de choses près. Avec ce genre de pensée, autant abattre tous les mutants. Ses doigts se crispèrent sur la garde du couteau alors que dans un mouvement un peu trop brusque sans doute, elle fit sauter le coin du nouveau couvercle.

Ce n'était pas du mépris. Au final, elle aurait presque voulu débattre, lui dire qu'il se trompait, qu'il avait une vision trop étroite, paradoxalement pour quelqu'un qui prétendait voir le monde en nuances de gris. C'était aussi faux-cul que réducteur. Mais elle le vit se montrer un peu trop enthousiaste sur sa caisse. Il s'énervait. Presque blessée, elle lui tourna à nouveau le dos. Au final, il n'était pas si prêt que ça à parler. Peut-être qu'elle ne s'était finalement pas trompée sur lui, et plus ça allait, plus elle commençait à se dire qu'avoir raison n'était finalement pas si agréable que ça. Cependant il soulevait une question intéressante. Si Eden s'était retrouvée face à un gosse qui ne penserait qu'à l'abattre, que ferait-elle? La réponse la plus évidente qui lui traversa l'esprit était de se laisser simplement tuer. Seulement elle avait pleinement conscience qu'il y ait des chances que son instinct de survie passe avant sa conscience dans ce genre de situation.

"Ce ne sont pas deux cas différents. Chaque cas est unique. C'est les considérer comme tous identique qui est une erreur qui transforme le bon sens en criminalité. Mais tu t'y connais bien mieux que moi sur ce sujet."

Aussitôt dit, aussitôt regretté. Nerveusement, Eden se mordilla la lèvre avant de pousser un soupire contrit. Il lui renvoyait l'ascenseur, sur un sujet qui ne l'enchantait pas plus dans la mesure où, au final, ça ne risquerait que de semer d'avantage encore la zizanie. Bien sûr qu'elle y avait réfléchit. Elle y réfléchit à chaque fois qu'elle se retrouve forcée d'utiliser son pouvoir. A chaque fois même qu'elle sait qu'elle va devoir faire du mal à quelqu'un que ce soit physique ou moral. Comme il s'était rapproché elle lui fit face sans gêne aucune pour le fixer droit dans les yeux, lèvres pincées. Elle pesait le pour et le contre, se disant qu'au final, s'égarer sur ce genre de sujet avec quelqu'un qui ne pouvait pas considéré un gosse effrayé autrement qu'une menace ne pourrait qu'aggraver la conversation. Elle finit par détourner les yeux.

"Je ne veux plus jouer."

Elle se détourna pour poser le poignard sur la caisse qu'elle n'avait pas fini d'ouvrir et ramassa simplement les vêtements.

Quel déception... Elle aussi se voilait sa face. Du moins de son propre point de vu: "Bien sur que se ne sont pas les même cas. Mais je me faisais la réflexion que l'un semble à plaindre, alors on lui donne toutes les excuses, et l'autre est puissante et semble se maitriser, donc on peut lui en mettre plein la tête?"

Il s'arrêta à nouveau dans son travail. Étrangement sa voix était descendu à un ton parfaitement neutre. Il n'était plus en colère, juste déçu. Ce n'était pas tout les jours qu'il se fendait d'une discussion pseudo-philosophique, mais passé les premiers arguments chacun semblait vouloir camper sur ses positions et finalement rien ne lui était amener à penser différemment d'avant: "Dakota est à plaindre? D'accord, admettons. Peut-être même que je me fendrais d'une discussion avec lui si j'ai du temps à perdre. Mais quand est il de la morpionne avec nos attaquants? Elle est vraiment un cas différent? C'est juste un enfant soldat qui est de l'autre côté de la barrière et n'a pas le droit aux bons soins qu'on veut distribué à nos gosses?" Il venait bien de dire nos gosses?! "Que sait on de sa vie, de ce qui l'a amenée ici? Que sait on l'un et l'autre pour juger aussi catégoriquement que c'est un cas différent ou pas?
Je ne me soucis pas de sa, je dis juste que dans les faits, l'un et l'autre son mortellement dangereux et que j'avais assez de rage à ce moment pour écrabouiller littéralement Dakota."

Il s'était approché pour avoir la vérité sur sa question, mais soit elle ne désirait pas en discuter avec lui, soit elle n'était pas prête. Dans les deux cas le fait qu'elle refuse montrait qu'elle n'était pas à l'aise face à sa, montrait également la délicatesse de la question.
Soupirant il reprit la parole: "Tu as raison. J'ai était un criminel. Rajoute racket et vol tant qu'on y est. Pas toujours par moi mais... Hé! J'étais le chef alors c'est de ma faute pas vrai."
Il plissa les lèvres, songeant à sa confession. Il se sentait toujours calme. En paix avec lui même car: "J'ai pas dis sa pour te faire flipper. Mais juste que je regarde la vérité en face. Et ce que tu as dis ne me blesse pas car tu as tout à fait raison. C'est ce que j'ai était, c'est comme sa." Il haussa les épaules.
Elle était toujours détournée, concentrée sur les habits.

Soupirant à nouveau, il se mit à genoux et tendit la main sur le côté de son visage. Il ne la toucha pas, il voulait juste l'inviter à tourner le visage vers lui, qu'elle le regarde dans les yeux et qu'elle ne puisse pas se dire que les mots qui allaient sortir étaient juste là pour la blesser ou dites sous le coup de l'émotion.
Une fois les yeux rivés l'un dans l'autre: "Sa n'a jamais était un jeu Eden. Tu m'as demandé ce que je foutais ici et je t'es répondu. Mes motivations sont ce qu'elles sont, mais tu les connais toutes et l’événement avec Dakota et les autres... c'est totalement autre chose.
Mais j'aimerai savoir une chose: toi qui n'a pas ce que j'ai pour faire le mal, qui me semble... Je ne sais pas... Tourmentée par ce qu'elle à fait peut-être? Qui a l'air plus faite pour la bonté que la violence et sait que tout sa semble pas prêt de s'arrêter, j'aimerai savoir pourquoi tu n'es pas encore partie de cet galère?"

Il se releva, tirant d'un coup sec sur le couvercle que la jeune fille avait déjà bien ouvert: "Si un jour tu as envie de discuter et plus de jouer, j'aimerai bien reprendre cette conversation à partir de là."
Il lui passa le contenu de la caisse en silence, sans faire de commentaire ou tenter de croiser son regard, avant de s'en retourner à sa propre pile. Ils étaient partie pour un boulot, et il allait le continuer.
Quant à Eden... Elle avait voulu commencer cette discussion et c'était elle qui y mettait un terme. De toute façon il ne pourrait pas la forcer, n'est-ce pas?

Ce n'était pas une question de maîtrise de pouvoir. Du moins pas aux yeux d'Eden. Ce qui faisait toute la différence, c'était la maturité et l'attitude du mutant face à son pouvoir. Quand Gregory s'en servait par plaisir carnassier, ou Ryo parce que c'est pratique, classe ou meurtrier, Dakota lui avait eu peur, cherchait à le contrer, ou tout du moins repoussait Eko. Ce qu'elle pouvait de plus pardonner à un enfant, la californienne le trouvait intolérable avec un adulte. Ryoichi était adulte. Il devrait incarner la personne sur laquelle on pouvait compter, un repère pour les plus jeunes. Et ce n'était clairement pas le cas. En fait, existait-il un seul adulte sur lequel compter à Graymalkin? Lily-Rose, Lorenzo, Walentyn, même Emily... Aucun d'entre eux n'était là pour les guider. Ils étaient livrés à eux-mêmes avec une androïde déshumanisé pour meneuse.

Pour la gamine qui faisait parti de leurs assaillants, Eden ne s'avançait pas. Elle ne l'avait pas affronté, ne l'avait pas entendu, n'avait pas la moindre idée exacte de son attitude, de son ton, de sa manière de parler. Mais dans la mesure où il ne s'agissait pas d'êtres humains... Elle n'en savait rien. En tous les cas, elle ne voyait pas pourquoi il se justifiait. Elle n'avait rien demandé, elle n'essayait même pas de changer son point de vue à lui. Il avait eu une vie et voyait Graymalkin comme on pourrait voir un gang. Seulement les x-men, c'était plus que ça, en tout cas pour elle. Elle ne voyait juste pas l'intérêt d'imposer sa vision des choses à quelqu'un d'autre. Occupée à plier les vêtements elle répondit sans le regarder d'abord.

"La vérité en face, hein... La vérité ça n'existe pas. Chacun crée la sienne."

Elle finit par se tourner vers lui, puisqu'il attirait son attention. C'était vrai après tout, pourquoi avait-elle continué? Pour elle c'était évident. Même si elle avait une famille et un foyer, elle n'y avait plus sa place. Par choix, par fierté mal placé ou peu importe. La seule chose qu'elle savait, c'était que pour la toute première fois, elle avait le contrôle de sa vie et qu'elle avait choisi de ne surtout pas devenir comme son père.

"Tu te fais des idées. Je te l'ai dit, je ne suis pas une sainte."

Elle empila plus soigneusement les pulls, gilets, écharpes et autres vêtements civils. Il y en avait trop pour qu'elle puisse tous les prendre en une fois. Arrachant le couvercle pour lui passer le reste, Ryoichi ajouta à ses piles des chaussettes, collants, chemisettes et autres dessous fonctionnels de tailles différentes. Les tas fait dans le silence revenu, elle commença à étaler son manteau à même le sol pour réunir les différentes piles. Elle tournait et retournait la question que Ryoichi lui avait posé avant, celle à laquelle elle n'avait pas voulu répondre.

"Si ma conscience était intacte, je n'aurais pas rejoint les x-men."

Elle referma la veste sur les quelques piles qu'elle avait réunies, se servant des manches pour créer une sorte de baluchon qulelle poussa plus loin, dépliant ensuite un second manteau.

"Il va falloir apporter tout ça à la salle de repos, que les autres puissent au moins s'habiller."

En plus il restait encore des caisses à défaire. Pour sûr, le travail n'allait pas manquer, mais au moins l'essentiel était à présent accessible.

Ah! au moins elle l'admettait, même s'il n'était pas sur qu'elle l'intégrait: "C'est ce que je dis: les gens se mettent à eux même. Mais la vérité c'est la vérité qu'on y croit ou pas. Et la vérité, c'est que même si de mon côté c'était par vengeance, le premier à m'avoir sauter au cou, littéralement, c'est Dakota, ou son jumeau maléfique. Je ne laisse pas passer sa. C'est ainsi.
Il reste tout ce que j'ai dis avant: on fait deux poids de mesures, on se ment joliment à nous même avec de jolies principes, tout en étant paré à faire le contraire. Je dis pas que tout sa s'applique à toi, mais je suis sur que d'autres se privent pas."

La suite avait moins de sens pour lui. Elle ne faisait que se répétait, sur des choses où elle l'avait déjà convaincu du contraire: "Oui j'ai noté que tu n'en étais pas une. Tu me l'a fais comprendre. Ni une imbécile d'ailleurs. Sa ne veux pas dire pour autant que tu es bien dans ta mouise. Graymalkin c'est cool, y'a de l'espace et tout. Mais pour autant t'es heureuse à te mettre dessus avec quiconque. Personnellement je n'ai pas de problème avec sa. Mais toi? C'est questions là c'est gratuit. Si c'est un soucis c'est à toi de le régler, et pas nécessairement avec moi. Mais je m'étonnerais que t'en ai pas sinon tu m'aurais répondue simplement que se batte fait partir du job et que tu faisais avec. Ou juste que c'était pour raisons personnels et point. Au lieu de sa t'as préféré couper court. Comme si sa devait pas être dit, mais que tu voulais pas mentir.
Quant à ta conscience... Et bien je ne vois pas le rapport entre un problème de conscience et les x-men à vrai dire. Je parle de motivation et de personnalité."
Il haussa les épaules. A moins qu'elle s'ouvre sincèrement à lui, ce qui l'étonnerait, et en considérant qu'il se plantait pas sur toute la ligne ce qui était toujours possible, si elle avait un soucis avec les mauvais côtés de se retrouver x-men, c'était avec elle même de régler le soucis. Lui en avait pas... Enfin... Il se posait des questions, mais étonnement il venait dénoncer ses propres problèmes et avait donné les réponses.
Qu'est ce que sa pouvait bien foutre qu'un machin réel ou imaginaire lui est soufflé sa conduite ces dernières années? En énonçant sous l'émotion ce qu'il ferait ou ne ferait pas, il avait parlé avec cœur l'air de rien. Il s’était défini par rapport à ses doutes.

Songeur, il se dit qu'en toute honnêteté, sa n'était pas si simple. Le fait qu'il ne lui est pas rabattu le caquet de manière plus... Physique prouvait qu'une partie de lui n'était plus... Ce qui remettait en question tout ce qu'il n'avait pas encore questionné. Mais en refaisant le résumé de sa discussion avec Eden... Et bien on pouvait dire qu'il avait bien déblayé le terrain. Ils avaient bien déblayé le terrain, ce qui lui fit entrevoir une petite étincelle, de ce que Eden tentait de lui montrer... Même si sa lui était trop étranger pour qu'il comprenne jamais totalement.

Perdu dans sa réflexion, il passa derrière elle en murmurant: "Merci..." même si elle ne saurait peut-être jamais pourquoi. Un peu plus haut par contre: "Et ne soit pas bête, on a des sacs je te rappel." Il était arrivé à la caisse qui contenait entre autre les gaine, ceinturons et sacs en toile.
Leur fonction première n'était pas de transporter des fringue, mais au moins...: "Avec sa on pourra faire un voyage ou moins perdre de temps avec des allez-retours." Tendit qu'il parlait il fourrait des affaires dans un des sacs. Il ajouta tout de même: "Mais si t'as besoin d'une pause, je comprendrais..."

Eden n'avait aucun soucis avec ses principes. Jamais elle ne s'était juré de ne pas faire de mal à une mouche. Sinon elle ne serait purement et simplement pas là. Par contre elle trouvait le radicalisme de Ryoichi trop poussé. Puisqu'il s'agissait d'une simple vengeance, et que c'était son mode de fonctionnement, il n'était pas sorti de l'auberge. C'était un combat sans fin. Devrait-il aussi lui faire payer le fait qu'elle lui avait balancé deux kilos de corbeille en bois sur le crâne? Ou devrait-il faire payer à Malo ou à Clara les coups qui l'avaient définitivement mis au tapis? Ils auraient tout aussi bien pu le tuer. Lorenzo avait limité la casse, et dans son inconscience, Ryoichi n'avait probablement pas réalisé à quel point il avait morflé dans cette cuisine.

Quant à la conscience, après tout, c'était lui qui lui avait posé la question précédemment. Elle n'avait fait qu'y répondre. Sans doute ce n'était pas assez clair pour lui. Entrer dans un débat aurait été stérile. Elle n'avait pas plus l'intention de cautionner le concept de vengeance que de forcer Ryo à croire en sa vision des choses. Il lui avait prouvé que ce n'était tout simplement pas le moment. Seulement, avec ce genre de pensée, comment pouvoir accorder un minimum de confiance? Pour elle, les x-men ce n'était pas que des convictions ou des motivations personnelles, c'était une sorte de famille. Un groupe de gens qui avaient choisi de se battre dans un but commun, et s'ils n'étaient pas foutus de collaborer, alors à quoi bon? Si eux étaient incapables de cohabiter sans avoir à se redouter les uns les autres, pourquoi étaient-ils réunis? Mais tout ça, elle n'avait pas envie de l'exprimer. Pas dans ces circonstances. Alors elle resta simplement silencieuse.

Elle ne comprit pas plus la raison du remerciement. Pour elle, la conversation terminait sur un échec. Même si au moins elle avait pu en apprendre plus sur Ryoichi, il n'en demeurait pas moins qu'elle n'avait pas pu obtenir la certitude qu'un jour ou l'autre il puisse à nouveau devenir un danger pour l'un des leurs de la même manière qu'il considérait Dakota comme une menace. Elle lui jeta un regard interrogatif, avant de reprendre son ouvrage, répondant ensuite.

"Il n'y aura probablement pas assez de sac pour tout transporter en une fois. Et il reste encore des caisses à fouiller. J'ai pas besoin de pause. Pas tant qu'il restera des mutants exposés aux courants d'air dans cette foutue forteresse."

Quatre jours qu'elle avait dit, Danger. Du moins c'était ce qu'elle leur donnait. Mais s'il fallait rentrer malade et épuisé, déjà que certains étaient blessés physiquement ou moralement, et sans même savoir ce qui les attendrait une fois de retour sur Terre, ils étaient sérieusement mal barrés.

Le débat se termina sur le mutisme d'Eden. Pourtant on ne pouvait pas dire que quiconque avait eu le dernier mot.
Quant elle lui dit que y'aurait pas assez de sac, il lui jeta un regard purement dubitatif. Pour lui ils étaient là quatre jours. L'équivalent d'un change à faire tourner lui suffisait amplement. C'est dames avaient elle besoin de plus? Il garda pour lui ses pensées, alors qu'il sortait autant de sacs que possible.

Une fois fait il se tourna vers la caisse qu'il avait entamée et s'attela à en finir. Il en terminait avec celle là et vu que sa théorie se vérifiait, il serait peut-être pas bête de déterminer ce qu'il y avait dans les autres caisses. Après tout savoir le thème de chaque pile orienterait leur recherche plus surement que de toutes les ouvrir une par une. Et puis qui sait? Peut-être trouverait il un des composant dont avait parlé Danger et il pourrait commencer à les réunir.

"Comme tu veux." dit il laconique.

Elle serra sans trop de conviction un autre noeud fait de deux manches. Et deux baluchons de prêts. Pas nécessairement utile, mais au moins il suffirait de les déballer ainsi à même une table pour que le contenu soit directement el libre service. Elle n'avait pas d'idée précise du nombre de sacs que Ryoichi avait trouvé, et très certainement qu'elle visualisait mal les quantités. Elle n'était pas franchement habituée à transporter autant d'affaires en une seule fois. Il lui semblait juste qu'ils étaient nombreux et les vêtements, empilés ainsi devant elle, lui paraissaient presque être trop peu pour être d'un réel secours pour qui que ce soit. Eden se sentait débordée. Ce serait suffisant pour les plus frileux?

Elle se décida finalement à passer près de Ryoichi pour aller récupérer en silence un des sacs alors qu'il reprenait d'assaut une de ses caisses. Il n'y avait pas à dire. Elle avait réussi définitivement à plomber l'ambiance avec une efficacité remarquable. Dire qu'elle avait justement voulu éviter ça et que c'était bien pour ça qu'elle avait commencé la conversation... Eden n'était pas douée. Remplissant un sac en silence, elle se contenta de faire son boulot. En en remplissant un de plus, elle pourrait déjà faire un premier voyage pour aller mettre tout ça sur les tables de la salle de repos.

De son côté, forçant la caisse qu'il n'avait pas encore eu le temps d'ouvrir entièrement, l'asiatique pu trouver de l'armement, encore une fois. Quelques épées, puis isolées par une séparation de bois et des couches de tissus fins, ce qui paraissait ressembler à des armes à feu, mais avec une forme vraiment décalée.

Spoiler:

Occupée à remplir son sac au maximum avec les sous-vêtements fonctionnels, Eden arriva au bout de son labeur et referma le tout pour glisser les bras dans les lanières et le faire passer sur son dos, pour estimer le degré de confort. C'était exactement comme n'importe quel sac terrien au final. Satisfaite, elle commença à en remplir un second qui serait le dernier avant son premier voyage.

Le reste du déballage se passa dans un mode silence total semblait il. Le seul évènement fut Eden venant chercher un sac, mais ni l'un ni l'autre n'échangèrent une parole.
De son côté Ryoichi semblait avoir dénicher de nouvelles armes. Épée... Mouais: *Ah! Plus intéressant.* Des armes à feu. Il en prit une, la tournant et la retournant. On pouvait reconnaitre un barillet sans soucis, et il se demandait ce qu'était le petit réservoir sur le côté. Par contre pas de munitions en vue.

Sa pourra certainement intéresser quelqu'un. fit il en secouant l'arme au-dessus de son épaule. En ce qui le concernait, même s'il arrivait à s'en servir, il n'avait jamais tirer. Son domaine d'expertise s'était le corps à corps et étant lui même devenu très bon avec une arme il avait conscience de l'inutilité d'un tel objet entre les mains d'un néophyte. Il remit donc soigneusement l'arme dans sa caisse et le tissu en place, avant de mettre le couvercle en place et de graver dessus: "pistolet."

Une fois fait, il jeta un œil à la salle pour essayer de déterminer combien de tas de caisse il y avait et donc combien de "thèmes" ils pourraient trouver, avant de s'attaquer à la pile la plus proche.
C'était un peu comme ouvrir des cadeaux pour découvrir la surprise à l'intérieur: *Joyeux noël* pensât il sans humour.

Eden commença à enrouler les vêtements pour en mettre plus dans le sac nouvellement récupéré. A défaut de chercher la motivation pour relancer une conversation qu'elle savait déjà mal barrée, elle se concentra sur le rangement comme si c'eut été la seule chose qu'il lui faudrait jamais faire. Finalement, peut-être que ça suffirait. Mais il manquait quand même d'autres choses utiles, comme des chaussures, éventuellement une plus grande variété de vêtements, histoire de ne pas être tous vêtus pareils. Ou peut-être d'autres uniformes? Il restait encore des caisses à voir de toute manière. Mais avec ça, ils auraient au moins de quoi se tenir un peu plus chaud qu'en pentalon et... Bande blanche.

La voix de Ryoichi la détourna un instant de son travail. Elle jeta un regard interrogatif sur l'arme. C'était vraiment un flingue? Malgré la forme très général, à première vue, ce machin était bien loin de ce qu'il lui avait été donné de voir comme arme à feu. Rien de comparable avec le Custom TLE paternel. De toute manière, bien qu'elle connaisse très très vaguement la théorie, Eden ne s'était jamais servie d'un pistolet. Alors un flingue extra-terrestre... Elle s'en détourna quand l'asiatique remit l'arme en place, lançant l'air de rien.

"Je me demande s'il y a quelqu'un ici, à part Danger, qui sache comment se servir de ce genre d'engin."

Pressant sur le dessus du sac pour essayer de remplir encore un peu, elle finit par le refermer.

"Je vais aller poser tout ça sur les tables de la pièce d'à-côté. Tu veux venir ou tu préfère continuer à fouiller?"

Eden passa son bras dans une lanière et balança le premier sac par-dessus ses épaules.

Finalement on en venait aux platitudes. Ceci dit Ryoichi non-plût n'avait pas envie de recommencer une discussion sur la philosophie des uns et des autres. Surtout si c'était pour finir par camper sur ses positions sans qu’aucun ne veuille s'en détourner.

Une remarque fit néanmoins relever la tête à l'asiatique: "Danger... Je n'y avait pas pensé, mais oui elle pourrait nous donner le mode d'emploi."

Il commença à taper dans la pile la plus proche de celle du matériel militaire, pour voir ce que sa pouvait être, ne lançant qu'un vague: "Nan, je continue." et un signe de main à l'adresse de sa collègue dans son dos.

[HRP: voila Eden et Ryoichi sont à nouveau en froid, la côte des paries est à nouveau en faveur d'Alex. Faites vos jeux :p]

[<.<]

D'un geste sec, Eden resserra les lanières du sac placé sur son dos avant de s'emparer du second pour le porter mais devant elle, passant aussi ses bras dans les boucles. Il lui semblait que l'atmosphère commençait à s'alourdir d'autant plus. Ou alors c'était juste elle qui prenait trop mal le fait d'avoir coupé court à la conversation. Elle comprenait bien volontiers qu'il puisse préférer rester ici, surtout après ce qu'elle lui avait sorti. Et le fait que Malo et Clara se trouvaient dans la salle d'à côté pouvait aussi y être pour quelque chose. Un sac devant et un derrière, la californienne se releva, répondant tout aussi laconiquement que Ryoichi un peu plus tôt.

"Comme tu veux"

Elle se pencha finalement pour attrapper ses deux baluchons et jeta se dirigea vers l'entrée. Sur le seuil, elle marqua un temps d'arrêt, se retourna un instant, comme si elle voulait parler mais... Ne sachant au final pas quoi dire qui ne ferait qu'aggraver la situation, elle finit par tourner le dos pour le moment et ne lança qu'un...

"Je reviendrai te donner un coup de main."

Mais ça manquait un peu de conviction sans doute. Elle s'éloigna dans l'espace centrale menant aux autres salles.




Salle de repos, une fois encore.

salle de repos

Clara arriva dans l’entrepôt. Elle avait perdu un peu de temps à essayer de se retrouver. Elle avait été assez contente de voir que Malo l'avait suivit. En arrivant, elle croisa Eden qui s'en allait les bras chargés. La jeune fille la suivit un peu du regard en se demandant si elle avait besoin d'aide. mais quand elle vit toute les caisses dans l’entrepôt, elle se dirigea vers Ryoichi. Sur une des caisse quelqu'un avait graver au couteau qu'il s'agissait d'une caisse rempli d'arme.

" Riochi,.." Elle écorcha le prénom un peu involontairement. "C'est nous, tu veux qu'on fouille de quel coté?"

Elle souleva le couvercle de la caisse d'arme et trouva des espèces de pistolet. "oh?? il y a pas que des vêtements? Si vous trouvez un arc, il est pour moi!"

Salle de repos

Ayant accompagné Clara jusqu'à l’entrepôt, Malo marqua un temps d'arrêt devant les nombreuses caisses qui se trouvaient stockées à cet endroit. Il comprenait mieux le travail de fourmis d'Eden et de Ryoichi qui avaient commencé à les inventorier. D'ailleurs, la jeune fille continuait son oeuvre de ravitaillement en transportant de nouveaux ballots, contenant certainement d'autres vêtements, vers la salle de repos. Il y avait fort à parier que la plupart des élèves apprécieraient de pouvoir se changer. La mode "pantalon blanc, torse nu" rappelait trop de mauvais souvenir et il était temps de passer à autre chose.

D'ailleurs, en parlant de se changer, Malo commença à fureter un peu dans les différentes caisses à la recherche d'un truc qui pourrait remplacer son pantalon miteux, héritage de Vakhtos. Le style des vêtements qu'il extirpait ne lui plaisait pas vraiment. À croire que ces gens-là ne connaissaient pas les boxers et les shorts ! Et en plus, tout était bien trop grand pour le jeune Breton qui était loin d'avoir terminé sa croissance...

Un peu à l'écart, Ryoichi poursuivait ses recherches, concentrant ses efforts sur le matériel militaire, comme l'étrange pistolet qu'avait vu Clara. Il était certain que des armes leur seraient très utiles, à condition que Danger les autorise à les prendre et leur enseigne la façon de s'en servir. Rien de tel qu'un flingue pour inverser un rapport de force. Les types de Vakhtos avec leur lance auraient surement moins fait les malins si le trio de mutants avaient été armé...

Sortant une espèce de vareuse en grosse toile, Malo l'examina un instant pour en apprécier la taille. Un peu trop grande encore, mais faute de mieux, elle ferait bien l'affaire. Fouillant encore un peu dans la même caisse, le garçon sortit une sorte de caleçon long et un pantalon dans la même matière que la vareuse. Un coup de couteau pour raccourcir les jambes du caleçon et ça ferait un sous-vêtement très convenable, d'autant qu'un lacet à la ceinture permettrait de l'ajuster au mieux à la morphologie du gamin. Pour le pantalon, il faudrait très certainement retrousser le bas, en attendant de trouver quelqu'un capable de faire des ourlets. Avec un peu de chance, Danger possédait la couture dans le lot de ses innombrables talents, pour le plus grand bonheur des enfants présents.

Se rapprochant de Clara, le jeune Breton jeta un coup d'oeil dans la caisse que la jeune fille inspectait.

"Chouette, un poignard !", s'exclama-t-il en s'emparant de l'arme. "Pile ce dont j'avais besoin..."

Et sans attendre, le garçon trancha le tissus du caleçon long, transformant ce dernier en short. Retirant rapidement le pantalon en haillon qu'il traînait depuis Vakhtos, Malo se retrouva dans la tenue dans laquelle il s'était réveillé sur le toit de l'immeuble.

Regardant autour de lui, il chercha un coin discret où il pourrait faire un rapide strip-tease pour se changer loin des yeux de Clara. Il n'allait quand même pas se foutre à poil devant la jeune fille, même pour enfiler des vêtements propres...

[HRP]Ryoichi a prévenu de son absence jusqu'au 22 janvier. Il est donc inutile de l'attendre pour enchaîner, tant qu'on n'écrit pas 10 posts chacun d'ici son retour [/HRP]

[hop!hop!hop le 22? C'était jusqu'au 20. Vous pensiez quand même pas ne pas me subir aussi longtemps? D'ailleurs je pourrais probablement poster de manière quotidienne si j'ai la motivation et l'envie. Le prenez pas mal, juste que la plage...^^]

Un blanc s'ajouta à l'atmosphère devenue lourde. Ou peut-être devait il dire "redevenue"? Ryoichi se carapaça dans son mutisme de son côté, laissant à la jeune fille le loisir de finir son accumulation de fringue.
*Elle a choisi de commencer cette conversation, c'est elle qui voit à la terminer.* se dit Ryoichi: *Et si elle voulait discuter, la prochaine fois elle éviterait les questions dont les réponses ne lui plaisent pas...*
Après tout, il n'avait rien demandé. Littéralement. Pas trop de regret pour le coup.

Il se contenta d'un grognement d'assentiment lorsqu'elle le prévint de son départ: *Enfin seul!* soupira l'asiatique. Pas qu'il n'aimait pas sa présence, mais... Disons que c'était devenue moins cordiale d'un coup. Et il avait toujours besoin de passer un peu de temps seul à réfléchir à ses derniers changement intérieurs.

Le répit ne dura pas, car quelqu'un entra dans l’entrepôt: *Allez va faire ta vie!* pria t'il mentalement. Vœux pieu semblait il, car une voix féminine s'éleva derrière lui. Il jeta un œil par dessus son épaule: *Tiens, les deux merdeux de l'autre fois.* Il leur aurait bien botté les fesses pour leur apprendre à respecter l'ainesse, surtout Balo, mais il n'était toujours pas dans son assiette physiquement parlant. Il se contenta de soupirer en reprenant son activité d'ouverture de caisse pour voir sous quel thème était placée cette caisse-ci: "C'est rangé par thème. Fait toi plaisir." Fit il concis. Et de toute façon qu'il y avait il d'autre à dire?
Et cette fichu caisse qui lui résistait!

Clara ne réagit par à la réponse de Ryoichi. ça se sentais qu'il n'appréciait pas leur compagnie. Vu la raclée que lui avait mit Malo, ça ce comprenait assez bien. Cependant il fallait avouer que l'asiatique savait se battre.

Le breton venait d'arriver à son tour et fouilla la même caisse que lui. Clara lui jeta un petit regard en coin à souriant à l'idée qu'ils seraient plus tranquilles si Ouroboros n'était pas là. Elle observa ce qu'il était en train de faire et quand il s'éloigna pour se changer, elle se rapprocha de Ryoichi en essayant d'ouvrir une caisse et de plaisanter avec l'asiatique.

" Il irait plus vite à se téléporter directement dans ses vêtements..."

Mais elle ne pu s'empécher de se dire que ce serait moins intéressant. Elle se saisit d'une sorte de barre pour soulever le couvercle qui était clouer et profitant que Malo soit éloigner, elle murmura à Ryoichi.

" Le prends pas mal, ryo. C'est vrai j'ai un peu de mal à t'apprécier après ce que tu as essayer de faire à Dakota et je me moque pas mal de ce qui t'as pousser à le faire. Mais on se connait pas assez pour rester sur une mauvaise impression et je dois avouer que tu sais bien te battre."

La jeune fille hésita un moment en regarda ce que faisait Malo. comme elle avait réussi a passer la barre entre le couvercle et la caisse, elle s'appuya dessus de tout son poid pour l'ouvrir en continuant de murmurer.

"N'en parles pas aux autres, mais je voudrais que tu m'apprennes à me défendre... Je sais pas le faire sans mes pouvoirs et je me dis que j'ai eu beaucoup de bol sur Vakhtos."

Le couvercle fini par lâcher. Clara se laissa surprendre et s'étala lamentablement par terre. Dans la caisse se trouvait ce qui ressembler à des espèces de radio.

Spoiler:

[HRP]Attention Clara à ne pas décider toi-même du contenu des caisses. Une fois un article décris par un des MJ, tu peux en retrouver ailleurs mais évite de choisir toute seule ce qu'il s'y trouve.[/HRP]

Tout en écoutant d'une oreille discrète Clara qui essayait d'engager la conversation avec Ryoichi, Malo pensa que le moment était bien choisi pour se changer. La jeune fille était occupée et ne semblait pas prêter attention à lui et l'Asiatique l'ignorait superbement. Se glissant derrière des caisses qu'il allait utiliser pour de cacher à la vue de ceux qui étaient présents dans l'entrepôt, le jeune Breton posa sur le sol les vêtements qu'il venait de trouver.

Jetant un ultime coup d'oeil vers ses camarades, il vérifia que personne ne le regardait et, tournant le dos aux deux autres - deux précautions valaient quand même mieux qu'une, le bas de son corps dissimulé par le bois des caisses, Malo retira rapidement son pantalon blanc pour enfiler aussitôt le caleçon qu'il venait de raccourcir. Resserrant la ficelle qui tenait lieu de ceinture, il ajusta ce dernier à sa taille. Le sous-vêtement flottait un peu mais, faute de mieux, il faudrait bien s'en contenter en attendant de trouver quelque chose de plus adapté.

Enfilant le pantalon, puis le chandail en grosse toile, il se sentait vêtu de façon un peu plus correcte lorsqu'il alla retrouver ses camarades. L'air de rien, il se rapprocha d'eux pour poursuivre la conversation.

"Y'a des trucs intéressants dans ces caisses ?", demanda-t-il innocemment. "Y'a un ordre logique pour leur rangement ou c'est complètement au pif ?"

Ryoichi en fût définitivement pour ses frais pour la tranquillité. Pire elle semblait d'humeur bavarde: *Encore une?* songeât l'asiatique. Quant à sa remarque sur la téléportation il lui aurait bien fait remarquer que c'était pas ses vêtements qui l’intéresse. Avec Eden il n'aurait pas hésité: encore un moment priceless en perspective. Là face à une môme de même pas 15, il n'était même pas sur qu'elle comprenne l'allusion...

"blablabla" entendit il pour résumer la suite. On aurait dit qu'elle voulait faire la paix.
Manque de chance lui avait vidé son stock de salive et puis... Il s'en foutait. *Qu'elle ouvre donc sa caisse et qu'on en finisse!* Malo c'était éloigné de son côté et elle en profité pour se mettre dans un mode de confidence. Et pas n'importe quoi en plus! Il eu un gloussement moqueur, pensant à une bonne blague, mais en se tournant vers elle il vit tout le sérieux de Lens.

Plantant sa dague dans le bois, il lui dit: "C'est une plaisanterie? Donc je devrais donner de meilleurs outils pour que quelqu'un arrive à mieux me botter les fesses? C'est la meilleur de l'année celle-là!" Il donner un coup de la paume de la main sur le pied-de-biche finissant de faire sauter le couvercle.
"Va falloir être plus talentueuse que sa pour me convaincre ma petite chérie." fit il à sa comparse asiatique qui le regardait les fesses par terre.
Le breton qui arriva au même instant posa peu ou proue la même question que sa camarade: "C'est par thème et j'essaye de les connaitre tous."

La caisse de Clara renfermait du matériel électronique. Absolument pas son domaine donc. Il se détourna pour taper dans un autre tas et trouver le nouveau thème de ce dernier.

(HRP: désolé pour la taille du poste, je manquais un peu d'inspiration)

Clara se redressa en fronçant les sourcils à la réponse de l'asiatique. Il semblait totalement refuser de l'aider. Elle épousseta ses genoux, tandis qu'il terminer d'ouvrir la caisse et que Malo les rejoignait. Lens eut un soupire de dédain avant de rajouter.

" J'ai l'air de plaisanter... Tu ramènes vraiment toujours tout à toi? Tu as eu une enfance compliquée pour être aussi aigri... Pourquoi j'irais te botter les fesses encore une fois..." Clara se doutait que ce n'était pas une bonne idée de lui parler mal. Mais elle ne pouvait pas s'en empêcher, elle n'avait aucun respect pour lui. "Je te l'ai dit, j'ai vu de quoi t'étais capable dans la cuisine, Mais bon tu n'es pas obligé d'accepter. "

Elle récupéra sa barre et se dirigea vers une autre caisse en s'adressant à Malo.

"C'est tellement agréable d'être en sa compagnie que je sais pas si il mérite vraiment qu'on vienne l'aider?"

Les relations semblaient se détériorer à une vitesse grandissante entre Clara et Ryoichi sans que Malo n'en saisisse vraiment la raison. Se pouvait-il que l'Asiatique leur gardât encore rigueur de l'échauffourée dans la cuisine ? Il est vrai qu'il paraissait être quelqu'un à ne pas s'embarrasser de sentimentalisme pour régler un problème et qu'il devait avoir la rancune facile.

Il avait quand même retenu ses coups lors du dernier affrontement sans cela le jeune Breton ne serait plus là pour en parler mais il y avait fort à parier que si pareille chose devait se reproduire, la bagarre serait moins "amicale". Toujours naïf malgré les événements, Breizh avait quand même du mal à concevoir de telles distensions au sein du groupe. Des éclats de voix entre personnes au caractère affirmée, d'accord, mais qu'on en vienne aux mains au point de risquer de tuer l'autre ou, tout au moins, de le blesser gravement, voila qui dépassait les facultés de compréhension du gamin, lequel n'était d'ailleurs pas particulièrement fier des conséquences de son dernier coup de poing porté à Ouroboros dans la cuisine. Jamais, il n'aurait pensé être capable potentiellement de causer autant de dégâts, surtout sur quelqu'un de bien plus résistant et aguerri que lui.

Lançant un regard en coin vers l'Asiatique, il grimaça devant le cynisme et l'ironie mordante de ce dernier qui s'exerçait au dépend de celle qu'il considérait déjà un peu comme sa petite amie. Indirectement pris à témoin par Clara, Malo se trouvait dans une situation délicate. Il ne pouvait faire autrement que de soutenir la jeune fille sous peine de passer pour un rustre (et de dire définitivement adieu à tout espoir de voir cette dernière nue) mais ils ne voulaient pas trop s'engager sur la voie de la rupture totale avec Ryoichi, conscient qu'ils auraient, un jour ou l'autre, tous besoin d'agir de concert face à un danger commun.

"Euh… Je… Ouai…", marmonna-t-il, sans réel enthousiasme. "On est tous encore sous le choc et on a besoin de calme pour faire le point…"

Souriant largement à Clara, il tourna sur lui-même pour faire admirer la tenue qu'il venait de se fabriquer.

"Tu penses quoi de la nouvelle mode ?", plaisanta-t-il pour changer de sujet. "Collection toute saison de Khane. Pratique, fonctionnelle et pas chère…"

Regardant Ryoichi qui poursuivait son inventaire systématique des dernières caisses restant, le Breton ajouta.

"j'suis pas sûr qu'à par les fringues et quelques armes, on trouve vraiment des choses utiles là-dedans. Ca ressemble à du matos pour que les Shiars arrivant ici se déguisent façon indigènes et passent inaperçus une fois dehors. Dommage, j'aurais bien aimé trouver des douches de campagne en kit ou une infirmerie démontable…"

Rassemblant quelques nouveaux vêtements, notamment des blousons et des manteaux, Malo essayait de faire un point entre le nombre d'X-men dans la forteresse et le volume des équipements déjà transportés par Eden, pour estimer les besoins restant à pourvoir.

"J'peux faire un aller-retour rapide dans le dortoir pour leur apporter ça et voir ce qu'il manque. Tu veux que je t'emmène avec moi ?" proposa-t-il innocemment à Clara.

Il savait que la jeune fille n'appréciait que modérément voyager avec lui grâce à la téléportation mais ce mode de transport était quand même bien plus rapide que de faire le trajet à pieds.

La gamine ne se laissa pas démonter devant lui et le tensa vertement: *C'est qu'elle aurait des crocs en plus du reste.* Il pensait bien sur à ses capacités de métamorphose en verre.

Prenant le troisième occupant de la pièce à partie, elle l'invita à aller voir ailleurs: *La bonne idée!* Malo semblait peu à l'aise et contrairement à ce que pensait Ryochi, il ne prit pas autant le partie de sa comparse qu'on aurait put s'y attendre. Il semblait même diplomatique.

Il le regarda fixement quelques secondes avant de se détourner, convaincu qu'il ne cherchait vraiment pas la confrontation. Il eu un petit gloussement de dédain en se tournant vers une autre caisse: "Mets y plus de cœur à la prochaine demande." fit il par dessus son épaule avec de s'attaquer à une autre caisse. Cette fois pas de demi-mesure. Dans son état il mettait autant d'énergie à ouvrir une caisse "à la main" qu'avec son pouvoir. Autant pas se priver.

Se dirigeant vers une autre pile il s'abaissa, sa paume vers le haut visant le coin d'une caisse pour faire sauter le couvercle comme il l'avait fait avec la première.