Jour 2 - Gare aux courants d'air

Où avaient-ils été transportés? C'était pourtant la première question qu'elle aurait dû se poser. Mais quand Danger les avaient téléportés, Damian, Dakota et elle, dans cette grande pièce close bien loin de la chaleur devenue bien agréable de Meredith, Eden s'était d'abord demandée pourquoi Alyson n'était pas du voyage. Autour d'elle, certains des leurs étaient déjà arrivés. D'autres avaient suivi. Mais dans les réactions de soulagement, de tristesse, ou toutes ces autres émotions qui accompagnent des retrouvailles houleuses, elle était restée immobile à fixer le sol, là où quelques temps plus tôt, à égale distance, se situait le cadavre d'Alyson. Le froid lui avait provoqué des frissons et quelques tremblements, mais elle n'avait pas bougé. Sauf pour s'assurer à plusieurs reprises que Dakota était bien là, en sécurité malgré le froid. Quant au briefing avec Danger... Si elle avait parlé ce n'était que le strict minimum. Trop occupée à placer ce qu'il lui restait de force morale à avoir l'air totalement indifférente, Eden en venait à étouffer la moindre émotion qui se présentait. A chacun sa méthode de survie.

Quand ils avaient été enfin libérés, elle avait erré à travers les couloirs, le regard dans le vide, juste par nécessité, pour savoir se situer dans cette... Chose volante et glacée. Des pièces douteuses, des objets étranges... La seule salle qui leur permettait de se reposer et se sustenter un minimum ne contenait pas assez de couchettes pour tout le monde. Alors elle avait tourner les talons. Après tout, avait-elle réellement besoin de repos? En fait, elle ne se demandait même pas ce dont elle pourrait bien avoir besoin. Peut-être de quoi se couvrir. Quelques heures plus tôt, la tenue légère dans laquelle elle s'était réveillée était en parfaite opposition avec sa propre pudeur. Mais maintenant, elle s'en fichait totalement. Dans un état second, elle s'était dirigée vers cette grande salle sans éclairage devant laquelle elle était passée plus tôt.

Il faisait sombre. Dans son dos, les torches du couloir dessinaient son ombre à l'intérieur de la pièce. Dans la lumière portée par la porte, elle distinguait des caisses. En s'avançant, elle remarqua quelque chose tracé sur leurs côté, sans voir ce dont il s'agissait. Plissant les yeux, elle se servit de son pouvoir pour en faire glisser une plus près d'elle et considérer l'objet d'un regard toujours aussi vide. En temps normal, sa curiosité l'aurait poussée à essayer immédiatement de voir ce qu'il pourrait y avoir à l'intérieur mais là, elle ne faisait que se demander si ça avait de l'importance. La logique voulait que oui. Après tout, tout objet trouvé pourrait potentiellement avoir une utilité au groupe. Mais tout bien considéré, après ce qu'ils avaient tous vécu dernièrement, que pourrait-il rester d'un groupe? Furtivement, sans avoir posé la question à haute voix, elle se demanda ce qu'il était arrivé à ceux qu'elle n'avait pas revu depuis l'attaque de Graymalkin. Peut-être que des x-men ne se trouvaient pas sur place et avaient échappé à la téléportation et aux morts qui s'en étaient suivis. Ou peut-être qu'ils finiraient tous par disparaître quelque part dans l'univers, loin de leur terre et de leurs familles pour ceux qui en avaient une. Et Alyson?

Malgré la pénombre, Eden revoyait clairement cette clairière, ces soldats d'une autre espèce, les piaillements d'oiseaux issus de graines qui poussaient à une vitesse phénoménale, les rayures sur les visage des autochtones, leurs termes, et l'exotique étendue, le corps lacéré de coups d'épée. Comment justifier sa mort à sa famille? Alyson avait-elle seulement une famille? Quelqu'un qui pleurerait sur le fait de ne pas avoir de corps à enterrer pour faire son deuil? La californienne serra les poings sans détacher ses prunelles du symbole inconnu qu'elle distinguait sur la caisse qu'elle avait rapprochée. Alyson n'était arrivée que depuis quelques heures quand Graymalkin avait été attaqué. Elle ne la connaissait pas à vrai dire. Peut-être même qu'elle ne se serait pas entendue avec elle. Elle n'avait jusqu'ici pas été particulièrement à l'aise avec l'allemande au caractère bien trempé. Mais rien de tout ça ne justifiait sa mort. Wraith l'avait incitée à les rejoindre pour qu'elle se fasse tuer et ça, c'était inexcusable. Sur le sol, la caisse se mit à trembler, puis brusquement, elle dérapa sur le côté pour aller se fracasser contre le mur de pierre dans un boucan de tous les diables. Dans la semi-obscurité un contenu de tissus divers et variés se révéla. Mais sans lumière, et à cette distance, ils restaient encore indéfinissable. Les mains d'Eden se détendirent pour se porter à ses propres bras. Sa peau était glacée mais elle ne le ressentait pas vraiment.

Il ne se souvenait que du chaos des derniers instants sur la planète de glace.
Le vacarme de l'explosion, son souffle ardent le projetant contre une parois de la locomotive suivi d'un froid comme il n'en avait jamais connu. Une telle intensité que son cerveau en prenait note avant sa conscience, activant de vint effort pour conserver sa chaleur et le laissant recroqueviller dans un coin, tentant de reprendre son souffle s'échappant en volute de fumées à chaque expiration saccadées.
Finalement il y avait eu l'apparition de Danger, avant qu'elle fasse son petit speech et ne les emmènes au loin par téléportation. Du moins le supposait il avec cette sensation très spécial qu'il avait ressentit en quittant l'institut il y a fort longtemps.

Ils s'étaient retrouvé dans une grande pièce sans issues, bien que sur le moment il ne l'avait pas noté: il était complètement sonné et tout ce qu'il avait pût faire, c'était ramper jusqu'à un mur, aboyant: "LÂCHEZ MOI!" à la moindre tentative d'aide qui venait.
Il savait qu'il connaissait les êtres qui l'entouraient mais sa conscience ne faisait pas le point. Dos au mur, les mains encore gelées crispées autour de la fourrure dont il s'entourait, la respiration rapide et le cerveau en compote, il comprenait qu'il était en état de choc sans pouvoir rien y faire.

Peut-être s'était il endormit sans le savoir car à peine avait il eu l'impression d'avoir fermé les yeux une seconde et pourtant la salle était pleine de certaines personnes qu'il avait croisé à Graymalkin. Le bonne nouvelle était que le repos, quel que soit sa durée, lui avait était salutaire. Il avait toujours le cerveau cotonneux, mais au moins il arrivait à penser.
La mauvaise était que physiquement c'était pas sa. Le froid l'avait attaqué méchamment et il sentait toutes ses extrémités "picotantes" et avant sa comme une sensation... De chaleur et de froid en même temps. Son visage était extrêmement sensible, il pouvait sentir dessus la moindre variation de température, le moindre souffle d'air comme s'il avait les nerfs à fleur de peau. *Certainement l'exposition au froid.*

Il ne pût s'appesantir car s'en suivit une discussion pas mal longue avec Danger en maitre de cérémonie. Finalement elle les libéra les laissant libre de leurs actions.
N'ayant aucune envie de discuter il s'éloigna des autres, ayant besoin d'isolement et de calme. Il passa plusieurs minutes à marché, profitant dans un premier temps de l'air libre et du paysage autour. Il sentait qu'il faisait froid, mais après ce qu'il venait de vivre, il avait au contraire une impression de douceur.
Finalement il rentra, notant qu'il se tenait toujours serré dans ses fourrures: *Des vêtements...* En voila une riche idée. Il commença à chercher un endroit où il pourrait trouver de quoi se vétir. Il fini par entendre le bruit d'une conversation et tomba sur Tonga qui était en discussion avec Danger. Il n'entra pas se contentant d'écouter et d'observer de puis le couloir. Son attente ne fût pas inutile car il capta un petit quelque chose qui l'interessait autrement plus que des vêtements finalement: " Des armes assemblées se trouvent dans le hangar. Fin du mode avenant. "

Des armes... Il se mit aussitôt à la recherche du "hangar" s'éloignant silencieusement de l'atelier. Quelques minutes de marches plus tard il tomba sur la pièce qu'il pensait chercher: une salle immense remplie de caisses avec un symbole inconnu.
Mauvaise nouvelle la pièce était déjà occupée.
De dos et avec l'éclairage il ne pouvait pas être sur, mais la tignasse et la bande au niveau de la poitrine pouvait désigner Eden. Son idée première fût de s'annoncer, mais il referma la bouche à peine ouverte. Elle n'avait même pas notée sa présence, perdue dans ses pensées. Ou peut-être comme lui avait elle envie de solitude et faisait de son mieux pour l'ignorer.
Il aurait exaucé son vœux s'il ne tenait pas autant à des vêtements... Et une arme... Et tient de la bouffe tant qu'on y était. Maintenant qu'il y repensait il n'avait rien mangé depuis qu'il était partie de Graymalkin et commençait sérieusement à avoir les crocs.

Tentant de déchausser une torche à portée pour s'éclairer il laissa Eden à son mutisme et sa solitude, cherchant son propre bonheur dans des caisses à l'opposé de la jeune femme.
Il commença par chercher un symbole qui lui indiquerait quel pourrait être le contenue des caisses avant de tenter de les ouvrir au petit bonheur. A peine avait il soulevé le dessus de la première qu'un vacarme de caisse brisé retentit dans son dos.
De surprise, il sursauta lâchant le couvercle de la caisse qui se referma dans un petit bruit sec qui passa inaperçu dans le bruit de morceau de caisse et son contenue qui s'écrasait par terre.
Eden semblait se détendre avant de porter les mains à ses bras semblant plus transie que lui. Venait elle aussi d'un monde gelée?

Il s'approcha avec sa torche à pas lents, fronçant les sourcils en se demandant ce qui avait bien pût lui prendre. Arrivé à deux mètre de sa "camarade" il s'arrêta, penchant la tête avec curiosité sur les restes contre le mur, avant de revenir à Eden.
"Ouais t'as raison, elle avait une tête qui me plaisait pas à moi aussi..."

Il ne savait même pas pourquoi il s'était approché, encore moins pourquoi il avait commenté. En temps normal il l'aurait engueulée ou aurait sortie la même chose avec une tonne d'ironie dans la voix tout en continuant sa fouille.
Là c'est comme si son cerveau n'arrivait à penser qu'à un truc à la fois et son ton avait était particulièrement plat à ses oreilles.

Surprise, curiosité, déclaration inutile. Même lui ne savait pas encore à quoi sa rimait, juste qu'il se demandait ce qui avait prit à Eden, et qu'il reprendrait certainement sa recherche après.

Le regard fixé sur la caisse fracassée, Eden considéra le contenu sans s'avancer. Encore un peu dans le vague, elle sentait sous ses doigts sa peau froide. Bon, au moins il y avait du tissu, donc de quoi se couvrir un minimum. Vêtements ou couvertures, peu importait. Il lui avait semblé entendre un autre bruit d'à-coup à l'instant où la caisse avait heurté le mur. Un écho, ou une présence? L'un dans l'autre, c'était sans importance. Quand bien même un intrus s'était glissé ici, Danger l'aurait signalé. Pour ça au moins, elle était douée, annoncer les emmerdes. Dommage qu'elle soit limitée quand il fallait y faire totalement face. Ou ne serait-ce que faire preuve d'humanité.

Finalement il y avait bien quelqu'un. La voix de Ryoichi dans son dos la fit décroiser les bras pour enfoncer ses mains dans ses poches. Ouais, elle y avait été un peu fort. Peut-être. Ou pas. En fait, elle s'en foutait, c'était une caisse et il n'y avait rien eu sur son passage.

"Ça a l'air d'aller mieux."

Il avait crié quand ils s'étaient tous retrouvés enfermés dans cette foutue salle pleine de courants d'air. D'autres aussi avaient parlé, s'étaient déplacés, étaient blessés, mais elle avait tout ignoré au final. De toute manière, qu'est-ce qu'elle aurait bien pu faire? Eden n'était qu'une gosse incapable de gérer une situation de crise. Elle était déjà incapable de suivre les bonnes idées. Il n'y avait qu'à voir comme elle était passée outre la volonté de l'asiatique en plein combat, bousillant leur dernière chance de faire des dégâts à l'ennemi. Finalement, elle se tourna vers lui.

"J'ai pas de pied de biche sous la main et pas envie de perdre du temps en finesse. Il fait trop froid pour ça."

Enfin ça c'était surtout une bonne excuse. Recevable pour quelqu'un qui, contrairement à elle, se protégeait des courants d'air avec une confortable fourrure sur laquelle la californienne, habituée aux températures tropicale, lorgna quelques secondes avant de se détourner pour s'approcher de la caisse en miettes. En s'accroupissant devant, elle agrippa un premier bout d'étoffe pour le tirer vers elle, exhibant en trophée ce qui ressemblait à un manteau en bon état, portant sur le bras un symbole identique à celui des caisses. A priori, il y en avait plusieurs entre les restes de bois.

"Eh, Ryoichi, ça te dit un vrai manteau?"

Elle leva le dit vêtement par-dessus sa tête, pour le laisser à portée de main de l'asiatique, des fois qu'il le voudrait. De l'autre main, elle en attrapa un autre pour elle.

Décroisant les bras la Californienne fit un commentaire sur une question qu'il n'avait pas posé. *Tant mieux pour elle.* songeât il. Sa en fait au moins une.
Le commentaire suivant lui fit lever un sourcil. Là aussi il n'avait rien demandé et sa ressemblait fortement à une mauvaise justification. Surtout si on met en parallèle le commentaire précédent. Sa ressemblait plutôt à un coup de nerf salvateur.

Si il avait était une nana il l'aurait certainement prise dans ses bras en faisant: "Sa va mieux ma chérie?", mais il était un mec et il mettait la fiérté au-dessus de tout. Quand quelqu'un vous disait "sa va pas de problème" alors que sa avait l'air du contraire ou vous pondez une justification ou ce qui y ressemble, on faisait semblait de gober et on passait à la suite.
En tout cas elle semblait avoir changer dans le temps qu'ils s'étaient séparés. Elle avait une réputation de Sainte-Nitouche. Pourtant son accoutrement semblait pas la gêner plus que sa. Il avait dût s'en passer des choses... Mais il n'avait guère l'envie de demander pour l'instant.
En revanche il capta le regard qu'Eden posa sur lui. Il baissa les yeux sur sa personne se demandant ce qu'elle lui voulait. Pas après son pantalon visiblement, vu qu'ils avaient le même.

"Bah! Pour le pied de biche, j'ai ce qu'il faut." Bien qu'il se demanda pourquoi. Après tout il avait bien ouvert la sienne non? Tendant la main vers une des caisses à côté il pût voir qu'elle était autant fermée que faire se peut. Il devait avoir eu un coup de bol.
Faisant démonstration de son affirmation précédent il mit sa main sur le côté d'une caisse, paume diriger vers un des coin et envoya son Ouroboros.
Pas assez fort pour traverser le tout mais juste assez pour donner un bon coup sous le bord et soulever légèrement la planche du dessus.
Après quelques coup comme sa le long d'un bord il était assez écarter pour s'offrir une prise et soulever le tout à la force du bras.

Pendant ce temps la blonde avait trouver quelque chose d’intéressant. Tendant le bras il prit le manteau. La meilleur nouvelle de la journée. Si sa faisait cet effet là à tout les nanas chaque fois qu'elles allaient faire du shopping il pouvait comprendre leur besoin d'y retourner.

Il enfila le vêtement tendant la fourrure à Eden: "Tiens, les nanas sont plus intéressées par les fourrures que je ne le serait jamais. Enfin... Si t'as pas peur de ce que j'ai pût faire dedans."
Avec un vêtement descend et un peu de chaleur lui revenait également sa bonne humeur. Et un soupçon d'air goguenard qui allait avec son commentaire, ne démentant pas son état d'esprit qui s'améliorait: "Je pense pas être le seul qui en aura besoin en tout cas. Si t'en trouve d'autre mets les de côté."

Se tournant vers la caisse qu'il venait d'ouvrir il en commença l'inventaire: "A la base j'étais venu ici pour des armes. J'ai entendu Danger déclarer qu'il y en avait des assemblées dans le hangar. Vu que sa ressemble à du stockage je suppose que sa doit être quelque part ici."
C'est alors qu'une autre de ses priorités se rappela à lui sous la forme d'un gargouillement sonore provenant de son ventre. Il se figeât un instant et repris sa fouille comme si de rien était car lui aussi parfois pouvait avoir: *LA HONTE!* songeât il...

Au moins elle n'était pas la seule à avoir des compétences utiles à l'ouverture de caisses. Laissant le manteau à Ryoichi, elle continua à tirer hors des résidus de bois les différentes étoffes. quatre, cinq, six... Bientôt une dizaine de manteaux tous à l'identique furent sortis de la caisse éventrée. Au moins il y avait de quoi se vêtir un peu plus sérieusement. Quand l'asiatique lui tandis sa fourrure, elle considéra un instant l'objet avant de s'en détourner.

"C'est gentil. Mais je me contenterai d'un manteau."

Elle le lui prit pourtant des mains, pour la poser sur le sol, bien à plat. Puis elle se redressa pour enfiler un des manteaux, contemplant ensuite d'un blasé toujours aussi vide ses mains totalement dissimulées sous les manches. Au moins, elle avait un vêtement. Tant pis si ça faisait trois bonnes tailles de trop. Elle prit la peine d'empiler plus soigneusement le reste des manteaux pour les poser sur la fourrure et ainsi les transporter plus facilement. et se diriger vers Ryoichi, occupé à détailler le contenu d'une autre caisse. Elle se pencha pour jeter un coup d'oeil.

Si c'était des armes qu'il cherchait, il avait misé sur la mauvaise caisse. Celle-ci contenait également des vêtements. Chemises, pantalons, quelques ceintures... Chaque modèle à plusieurs exemplaires, mais pas d'armes. Mais si Danger disait qu'il y en avait, c'était qu'au moins l'une de ces boîtes renfermait de quoi se battre. Eden reposa les manteaux au sol et jeta un coup d'oeil circulaire.

"Ça va prendre du temps de toutes les ouvrir pour v..."

Elle fut interrompue par le son très caractéristique d'une bonne grosse fringale. Et Ryoichi qui faisait comme si de rien n'était. Il était grillé.

"Et si on revoyait l'ordre des priorités de recherche en plaçant la nourriture avant l'armement?"

Un flingue ne remplirait jamais un estomac. Du moins pas directement. Et ce n'était probablement pas là qu'ils allaient trouver de quoi se nourrir. En revanche, elle avait repérer un espace cuisine dans la pièce avec les tables et les couchettes. Logiquement, il devrait y avoir de quoi se remplir un minimum l'estomac par là-bas.

L'asiatique regarda d'un air dépité le contenue de la caisse. Encore des fringue. Néanmoins il prit le temps de se choisir un pantalon et une ceinture. Des sous-vêtement seraient pas mal.

A la suggestion de Wraith il fit la moue. Il allait garder sa pour lui mais ne pût s'empêcher de laissé sortir: "Sa me va. Encore qu'on pourrait peut-être trouver des conserves?

En espérant qu'on se fasse pas à nouveau attaquer par surprise." Bon sur ce derniers point il en doutait vu que c'était Danger qui l'avait choisi comme point de rassemblement. Malgré tout la sensation de ses couteaux lui manquaient toujours.

Il laissa tomber l'ouverture au petit bonheur et essaya de voir si par hasard les caisses n'avaient pas était mise par tas, peut-être un classement par contenue, avant de commencer à essayer de les soulever pour les laisser retomber, espérant un bruit métallique ou un poids qui trahirait un contenu autrement plus intéressant que des fringues.

"Je fais 3-4 essaies et je suis à toi."

Eden préféra dédaigner les pentalons pour le moment. Après tout, elle en portait déjà un. Pas sûr que, pour autant que les nouveaux modèles fraîchement trouvés soient plus chauds, ils soient suffisamment à sa taille pour lui permettre de bouger à l'aise. Elle préférait se contenter de ce qu'elle avait déjà. Ce qui ne l'empêcha pas d'en prendre une ou deux paires pour les ajouter aux manteaux et relever les pans de fourrure pour tâcher de faire un ensemble transportable. Fouiller les caisses éveillaient à présent un intérêt certain, mais fournir de quoi se réchauffer plus facilement à leurs camarades pour la plupart encore dénudés paraissait être plus important aux yeux de la californienne. Après tout, ils risquaient d'avoir du temps devant eux.

Elle releva néanmoins les yeux sur son camarade quand il évoqua des conserves. Ah oui, vu comme ça, c'était une autre histoire. Y en avait-il par ici? Pourquoi n'y avait-il pas posé bien en évidence un inventaire de l'entrepôt? Cette forteresse paraissait assez bordélique, tout bien réfléchit. Quant à l'idée de se faire attaquer... Un peu plus ou un peu moins, c'était important? En fait, où avaient-ils été en sécurité malgré toutes les bonnes paroles de Lily-Rose ou même de Danger? Ryoichi avait goûté au fiasco de Graymalkin. Encore heureux pour lui, il n'avait pas eu à encaisser l'attaque des pères fondateurs à Chicago, ni même le délire inconscient qui avait coûté la vie à Gregory et les nerf à Mbarou. Tout bien considéré, jusqu'à maintenant, le seul endroit où Eden s'était sentie en sécurité était également le seul endroit où elle était incapable de vivre. A cette pensée, une grimace passa rapidement sur sa figure, en parfaite adéquation avec les paroles de l'asiatique.

"Vu ce qu'on s'est ramassé dans la figure à Grayamalkin, quoiqu'on puisse trouver comme armement ici, je crois qu'il n'y a rien qui puisse réellement nous permettre de nous défendre."

C'était un fait. Même les super-méga-missiles de la mort qui tue de Danger pouvaient servir de munition à l'ennemi en se retournant contre eux. De fait, trouver des armes, au vues de leurs dernières expériences, pourrait presque plus leur nuire à eux qu'à de potentiels agresseurs. Eden ne pouvait pas comprendre cet intérêt. Mais bon. Elle, on lui avait appris à se battre à mains nues, à ne jamais compter sur quoi que ce soit, ou sur qui que ce soit. Les habitudes ont la vie dure. Ramassant les vêtements, elle se redressa et se dirigea vers la sortie de l'entrepôt en traînant pour laisser tout le temps à Ryoichi de tester les caisses.

Dans le lot, les deux premières ne réagirent pas différemment des caisses qu'il avait ouvertes. Des bruits étouffés typiques d'étoffes se frottant les unes contre les autres, éventuellement un bruit métallique mais bien trop léger, semblables à de petits objets, comme des boucles de ceintures, ou des boutons. La troisième caisse, plus lourde en revanche, trahit sans mal le son caractéristiques de pièces de métal s'entrechoquant. Eden s'immobilisa en se retournant, un regard de légère curiosité sur la caisse que l'asiatique manipulait. A l'intérieur, il trouverait probablement quelque chose qui l'intéresserait plus. Outre des casques et des masques à gaz estampillés du même logo que les caisses, il y avait des épées et quelques poignards.

Ryoichi s'occupait de ses caisses pendant que la miss rassemblait ses affaires et partaient lentement par la porte lui laissant le temps de faire ses essaient.
La troisième fût la bonne, ce qui stoppa le mouvement de Wraith. Casque, masque à gaz, épée, poignards.

Il prit un masque à gaz, se le mettant sur le visage en regardant Eden et prenant une grande inspiration, reproduisant le souffle rauque d'un film bien connu. Sa semi-touche d'humour tourna court quand il se mit à tousser, ses poumons encore irrités par leur exposition au grand froid.
Calmé il reposa le masque, une épée, qu'il fit observa, la tourna et la retourna avant de la remettre dans la caisse. Le poignard l'interessa plus, mais après l'avoir soupesé quelques secondes il le remit en caisse d'un air un peu déçu: "J'en choisirai un plus tard. C'est pas du fait main je pense, et j'ai trop l'habitude des miens... Mais c'est pas une mauvaise chose de savoir qu'on a sa." Et en effet son doigté était encore habitué à celui des ses dernières armes. Au bout d'un temps sa devient comme une extension de sa main et le moindre changement était gênant. Il n'irait pas jusqu'à se blesser car il avait utilisé bien d'autres couteaux, mais il devait choisir néanmoins avec soin une paire de lame qui lui redonnerait des sensations approchant ce dont il avait l'habitude.

Il s'engagea à la suite de la californienne, la rejoingant sur le pas de la porte: "Bon, la cuisine donc..." Il la regarda d'un air songeur tout en marchant avant d'ajouter: "Tu sais cuisiner?"

Salle de repos [Une vie qui s'organise]

Postée à l'entrée de la salle, Eden observait d'un air encore assez neutre malgré une curiosité sous-jacente ce que Ryochi sortait de la caisse. Oh, des armes! Et un masque avec le remake façon Khane de Dark Vador. Malgré elle, Eden eut un commencement de sourire amusé qui s'élargit sans animosité aucune quand le pauvre asiatique fut pris d'une quinte de toux. Bel essai, mais c'était pas encore tout à fait au point. Au moins ça n'avait pas l'air d'être trop grave. Ce qui l'étonna le plus, ce fut surtout qu'il ne prenait aucune arme, après les avoir cherché. La justification lui parut assez maigre, mais elle pouvait comprendre son point de vue. Hélas, elle doutait qu'il trouve son bonheur par ici. L'idéal serait de se faire faire ses armes sur mesure, mais... Trouver un bon artisan extra-terrestre risquait d'être compliqué. Et un détail de plus qui lui rappelait que la Terre lui manquait atrocement!

Eden se détourna finalement, et attendit que Ryoichi l'ait rejoint pour se mettre en route et sortir dans le couloir. Ah ouais, la bouffe. S'il y avait à manger, faudrait bien que quelqu'un se colle aux fourneaux. Seul problème: la cuisine n'était pas du tout dans ses cordes.

"Heu... Je sais utiliser un micro-onde. Ça compte?"

Elle jeta un regard faussement interrogatif à l'asiatique.

"Non, je suis une quiche en cuisine. C'était toujours ma belle-mère qui faisait les repas."

Et puis elle avait toujours été trop sur le dos de son petit frère pour apprendre à cuire un oeuf.

"Enfin il n'est jamais trop tard pour apprendre. Tu t'y connais toi?"

Il restait encore la possibilité de manger froid, si c'était des conserves. Pas top pour le goût, mais tellement plus simple que de tout calciner!


[ Salle de repos / Tu veux que j'ouvre?]

[cuisine]

Revenant de la cuisine Ryoichi était perdu dans ses pensées. Oui c'est vrai qu'il n'y avait plus rien à y faire, et non il ne tenait pas plus que sa à continuer à jouer aux gouteurs, pas plus qu'allez voir le petit groupe qui s'était formé du côté des lits. En faite il avait besoin de penser à autre chose seul et avait prit un peu d'avance sur Eden ou Clara si une des deux daignait le suivre.
Du coup il avait pensé à deux-trois trucs, du genre comment s'installer mieux, même si s'était pas dit que sa dure. Également à un système qu'un type avait bricolé une fois pour faire une douche. Sa avait était quant il était encore dans les rues de Kyoto, bien dedans jusqu'au cou à devoir se faire un squat avec moins que le minimum de confort. Et un type avait toujours une idée pour améliorer le tout.

Ses pas l'amenèrent vite de retour à l’entrepôt où il regarda en soupirant les caisses. Retour à la case départ pour ainsi dire. Et comment allait il seulement procéder?
Après une minute ou deux de réflexion, il se dit que si les types n'avaient pas marqué leurs caisses soit ils étaient complètement stupides (ce qui l'étonnerait fort), soit le marquage n'était pas visible avec ses yeux à lui, soit ils pouvait voir directement ce que contenait une caisse.

Dans le dernier cas il fallait tout de même que tout soit ranger par thème ou type d'objet. Croisant mentalement les doigts, il se dirigeât vers le tas de caisses qui contenait celle avec les masques à gaz et les armes blanches, avant de commencer à ouvrir les trois plus proches de celle déjà ouverte pour vérifier sa théorie.

Salle de repos

C'était reparti pour un tour. Malo et Clara n'allaient pas être les seuls mutants de la forteresse qui allaient avoir besoin d'un minimum de vêtements. eden songea qu'il serait pas mal de réunir ce qu'il y avait d'exploitable pour tout mettre en salle de repos. Réunir les objets de première nécessité lui semblait pas trop mal. Seulement elle n'y connaissait pas grand chose à la précarité. Il fallait dire que jamais elle n'avait manqué de quoi que ce soit et même lorsqu'ils s'étaient retrouvés à la rue à Chicago, les Morlocks les avaient recueilli. Puis avant les travaux à Graymalkin, ils avaient eu du matériel de camping, et elle avait toujours une belle-mère adorable prête à lui envoyer des fringues et des sous. Autant dire qu'elle n'était pas la plus indiquée pour être utile au reste du groupe.

Pourtant il fallait bien faire quelque chose, sous peine de se mettre à trop cogiter. De retour dans l'entrepôt, elle jeta un coup d'oeil à Ryoichi occupé à ouvrir une autre caisse non loin de celle avec les masques. Sa théorie pu se confirmer dans la mesure où, si celle qu'il observait ne comptait ni casques ni armes blanches, elle renfermait de quoi les transporter, à savoir des ceinturons, des attaches pour des fourreaux d'épées, et d'autres accessoires réunis avec des sacs en toile résistants. Il semblait y avoir une certaine logique dans le rangement malgré tout.

De son côté, Eden poussa un soupire en fouinant entre les caisses à la recherche d'un pied de biche. Elle pouvait bien prendre le temps maintenant qu'elle avait la certitude de trouver de quoi s'habiller et se tenir chaud dans tout ce foutoir. Ou alors elle continuait à exploser des caisses. La dernière option ne la dérangeait pas vraiment, mais il risquait de finir par déranger les autres avec un tel boucan.

Alors qu'il posait la main sur la première caisse, il se dit que faire son petit changement de pantalon ne serait pas si mal. Sitôt dit sitôt fait il se changeât en un tournemain, passant de son espèce de pyjama, à un vrai bon pantalon qui semblait correctement résistant: *Une bonne paire de sous-vêtements avec sa et le tour est joué.*

Une minute ou deux plus tard, il ouvrait une caisse contenant des équipement, validant sa précédente supposition de la méthode de classement. C'est le moment que choisit Eden pour revenir de la cuisine, faire son propre petit inventaire: "Au moins on pourra toujours transporter du matériel si on part en vadrouille." fit il en montrant un des sacs de toile à la Californienne.

De son côté elle se mit à fureté, à la recherche de dieu savait quoi au lieu d'ouvrir des caisses. Après quelques seconde à l'observer à regarder de ci, de là, il fini par saisir qu'elle voulait certainement éviter l'option ouverture par la destruction. Avec un haussement d'épaule il rouvrit la caisse contenant les armes, prit un poignard qui lui semblait avoir une lame assez épaisse et arma son bras: "Hey!" héla t'il. Il commença son geste de cuillère, mais l'arrêta vite, songeant qu'elle n'était peut-être pas du genre à la manipulation de couteau... Alors en attraper un au vol...

Il le posa par terre avant de le faire glisser vers elle et alors qu'il utilisait sa propre méthode pour ouvrir une nouvelle caisse il lança par dessus son épaule: "Avec ton pouvoir pourquoi tu essayes pas de tirer directement sur les clous... Ou même le couvercle carrément?" Bon il disait peut-être une connerie, mais si elle était capable de faire voltiger une caisse un clou sa devait aller. A moins que la manipulation fine soit pas à sa portée. Ou que sa marche pas comme sa la télékinésie. Pour le coup il fût vraiment curieux.

Interpellé par Ryoichi, elle releva la tête pour constater qu'il avait trouvé des sacs, entre autres. Il avançait déjà dans les recherches.

"Ça peut toujours servir, oui."

Surtout s'ils trouvaient sur une autre planète des trucs à ramener pour la forteresse. Eden imagina bêtement des boîtes de cookies, des fruits frais, bref, des trucs plus appréciables que des boîtes de conserves au contenu inconnu. Enfin ça c'était surtout s'il existait des cookies sur une autre planète que la Terre.

Fouinant de son côté, Eden désespérait de trouver un outil un tant soit pu utile et adapté à l'ouverture de caisses dans cet entrepôt. Quand à nouveau l'asiatique s'adressa à elle, il avait l'air sur le point de lui lancer quelque chose avant de se raviser. Quand la lame glissa à ses pieds, elle comprit pourquoi il ne lui avait pas envoyé le poignard. En même temps, elle aurait certainement trouvé le moyen de se blesser en essayant de le rattraper.

"Merci!"

Elle se baissa pour récupérer l'objet qu'elle observa un instant. ça résisterait à une ouverture de caisse ça? N'étant pas bricoleuse à la base, elle n'en avait pas la moindre idée. La suggestion de Ryoichi concernant l'usage de son pouvoir la laissa pensive un instant. Non pas que le concept ne l'avait jamais effleuré, mais c'était comment dire... Difficile à imaginer pour elle. Dans la mesure où son pouvoir tenait plus du barbarisme destructeur que de la finesse, elle n'avait jamais vraiment essayé de faire dans la précision. Faisant distraitement tourner le couteau entre ses mains, elle fixa une caisse, essayant de se concentrer sur le couvercle. La caisse commença à trembler, puis elle s'éleva toute entière. Fallait croire que soit elle n'était pas douée, soit ces trucs étaient super bien fermés.

"Pfff..."

La caisse retomba sur le sol, avec une relative douceur. Essayant alors de se fixer sur un clou, Wraith tâcha de se concentrer à nouveau. La pièce métallique commença lentement à glisser, grinçant contre le bois, résistant à la traction, puis... Comme un gosse qui tire sur une corde qui subitement se cassait, le clou parti à toute vitesse en l'air pour percuter le plafond avant de retomber au sol tandis qu'Eden, par instinct de survie sans doute, avait fait un bond en arrière en levant ses bras devant sa figure. C'était un truc à blesser quelqu'un, ouais! Elle était pas faite pour la finesse. Il n'y avait qu'à voir comme elle était limitée sur le terrain. Son pouvoir faisait d'avantage de mal que de bien. Ça la dégoûtait de voir à quel point sa propre télékinésie était lamentable. Surtout depuis qu'elle avait vu ce qu'un mutant vraiment doué pouvait en faire. Elle restait loin, très très loin d'un Hellion. Détournant les yeux, elle maugréa à l'intention de Ryoichi.

"Je vais rester à l'ancienne méthode."

Elle s'agenouilla devant la caisse maltraitée et commença à glisser la lame entre le couvercle et la caisse, donnant de petits coups secs sur la garde pour l'enfoncer le plus loin possible. Forcément ça allait lui prendre du temps, mais au moins elle ne gênerait ni ne blesserait personne.

Ignorant des phantasmes culinaires d'Eden, Ryoichi faisait l'inventaire de sa dernière caisse: fourreaux, ceinturons, sacs en toile. Sa restait dans le ton de précédent contenant.

Étant passé à une autre caisse après avoir passer le couteau et fait sa remarque il entendit comme un petit bruit métallique derrière lui. Une fois tourné son regard se posa sur la jeune femme qui se protégeait la tête. Un nouveau bruit métallique de quelque chose qui tombe et rebondit plusieurs fois. Il vit à peine quelque chose rouler, mais sa savoir quoi exactement.

Il s'approcha alors qu'Eden maugréait sur la manière d'ouvrir une caisse. Sa plus la récupération du clou lui fit deviner la scène qui s'était jouer dans son dos quelques instant plus tôt.
Son air se fit songeur alors qu'il louchait à moitié sur le clou: *C'est pas mal en faite...*

Après quelques instant de réflexion il se tourna vers Eden: "C'est pas mal du tout quand on y pense. Sa pourrait te faire une bonne arme non? Comme dans ses films avec les types qui utilises un pistolet avec ces machins là." Voyant que ses paroles ne transmettaient pas son message, il se dirigeât vers la fille, tendant sa main vers la sienne pour la lui prendre.

Prit par son idée, il ne se soucia pas du fait de l'interrompre, même s'il ne s'était pas montré brusque. Remontant légèrement sa manche il posa le clou sur le dos de son poignet, avant de le recouvrir de sa main. N'ayant le poignet bien épais, sa main entoura le tout: "On pourrait imaginer un genre de brassard pour transporter le tout." Il retira sa main la posant sous le poignet cette fois, son autre main toujours dans celle d'Eden, le cassant délicatement en haut et en bas: "T'as juste à lever ou baisser la main pour laisser passer les projectiles et pffut!" les doigts tenant le "projectile",ce dernier partie de quelques dizaines de centimètres tendit qu'il le faisait mouvoir, simulant un départ, ses yeux suivant la trajectoire, s'imaginant une cible quelconque.

Ramenant à nouveau le clou devant ses yeux, il dit songeur: "Sa pourrait le faire non?"
Là encore il ne s'était pas enquis de savoir si son interlocutrice était du genre à s'armer de clou, mais prit qu'il l'était dans son idée, c'était encore un détail dont il ne se souciait pas
"T'en pense quoi?" fit il en levant les yeux sur elle et tendant le clou vers elle. Il lui fallut deux ou trois secondes pour revenir à la réalité et réaliser que la main de la Californienne reposait toujours dans la sienne.

Il aurait voulu la jouer cool, lui redonner son dût l'air de rien, mais son bras retirer comme s'il s'était brulé trahit sa gène passagère. Il tenta de sauver les meuble en envoyant le clou valdinguer: "Hum... T'en parleras à Damian. C'est lui le spécialiste des projectiles." fit il avant de se diriger vers sa caisse pour poursuivre l'inventaire.
Il s'irrita de sa réaction. Il n'avait aucun soucis au sujet des contacts avec la gente féminine, mais il avait était surprit et avait réagis comme un gosse prit en faute.

La méthode couteau était clairement la plus efficace. Après ses petits coups sur le manche, quand la lame était bien coincée entre deux planches de bois, Eden commença à peser sur la garde pour faire levier. Elle s'interrompit en entendant à nouveau Ryoichi en train de parler d'arme. Haussant un sourcil, la californienne se reporta sur lui pour constater qu'il avait ramassé le clou. Arme... Clou... Ces pistolets-là, ils servaient pas plutôt pour le bricolage? Ça s'utilisait aussi dans les films d'action? Ah! Les films d'horreur, quand un dangereux psychopathe poursuivait un pauvre jeune innocent sur un chantier, oui! Ou pas. En pleine réflexion, Wraith essayait de visualiser la chose sans trop de succès.

Elle n'eut pas l'occasion d'envisager l'arme en question sous un autre angle qu'une de ses mains se faisait décrocher du manche du poignard. Un peu étonnée, Eden se laissa faire, songeant qu'il voulait forcément lui montrer ce qu'il avait en tête. Bon, la manche était envahissante, c'était normal qu'il la relève, hein? Mieux valait qu'elle se concentre sur ce qu'il disait. Un peu égarée un instant, Eden loupa les deux ou trois premiers mots, mais la gestuelle aidant, elle visualisa un peu mieux ce qu'il disait alors qu'il déposait le clou et lui recouvrait le poignet de sa main, avant de lui faire incliner la sienne vers le bas. Une sorte de pistolet dissimulé en bracelet, en fait. Un peu comme les ninja? Oui voilà, elle voyait un peu mieux de quoi il parlait. Sauf que l'asiatique ne lui lâchait pas la main pour autant et du coup, Eden n'osa pas bouger d'un millimètre. Et pour répondre à sa question, elle baragouina un...

"Et bien.. Hem..."

Utile, ouais. Si elle arrivait à projeter des petits objets avec assez de rapidité. Ça elle n'en était pas sûr. Quand un objet était retenu, il y avait le contre-coup, un peu comme un élastique qu'on relâchait, mais pour le reste... C'était une autre histoire. Enfin pour ça faudrait qu'elle puisse se concentrer sur le sujet et là c'était pas gagné. Encore moins quand il la relâcha brusquement pour envoyer valdinguer ce pauvre clou qui n'avait rien fait. Gênée, Eden remonta prestement sa manche pour retourner agripper le couteau.

"Oui... Damian, ouais..."

Nan mais la gêne allait quand même pas s'installer, non? Pas alors qu'elle n'avait plus eu le moindre embarras depuis Meredith! C'était ridicule. Elle pressa de tout son poids sur le couteau, faisant grincer le bois et décollant une partie du couvercle. Dos tourné à Ryoichi, elle lança sur un air qui se voulait détaché.

"Et sinon... A part les sacs... T'as trouvé autre chose? Il y aurait pas des chemises ou des pulls de ton côté, par hasard?"

Changer de sujet, ouais, c'était pas mal. Un peu bancal, voire carrément foireux, mais c'était toujours mieux que de prendre le risque de laisser un silence embarrassant s'imposer. Tirant sur la lame pour la dégager, elle fit tourner sa propre caisse pour recommencer la manoeuvre sur l'autre moitié du couvercle.

S'il y avait pensé, il aurait comprit que le petit évènement lui avait fait du bien. Bon ok il était gêner (et sa lui en coutait de l'admettre), mais ressentir quelque chose avait du bon. C'était peut-être insensible de sa part d'être si peu affecté par la mort d'une gamine, mais c'est sa propre mort inéluctable qui l'avait le plus secoué. Ou plutôt une mort inévitable, et qui l'avait prit pas surprise. Il aurait pût s’accommoder de crever en se battant ou quelque chose comme sa. Mais là... C'est comme si le froid lui avait susurré à l'oreille "Game over mec!"

Bref, cet gène lui avait donné un petit coup de fouet aux neurones l'air de rien, et sa avait du bon... Même s'il n'y songeait pas pour l'instant.
En tout cas il n'était pas le seul à être un peu mal à l'aise... Sa lui faisait une belle jambe tiens, accroupis devant sa caisse. Il tenta une nouvelle manœuvre d'ouverture de caisse, un peu moins destructrice: il visait à la perpendiculaire des caisses, visant entre le bord de la caisse et le couvercle. Un peu comme le faisait Eden derrière lui.

"Moui... Enfin non!" fit il en réponse à la question posée. Nouveau soupir d'exaspération alors qu'il cherchait une vanne au sujet de son côté précieux et typiquement féminin à vouloir se faire belle... Mais rien ne venait.
*Tiens d'ailleurs...* songeât il. Sa main fouilla dans la caisse ouverte à côté de lui, prenant à son tour un poignard. Gouter à sa propre médecine aurait certainement du bon et à son tour il faisait de son mieux pour glisser la lame sous le couvercle et écarter le tout à petit tapotement.

Non. Juste non. Pas de relance, rien. Il était bien moins causant ou provocateur qu'à Graymalkin. Combien des leurs s'étaient pris une râclée émotionnelle au point de changer ainsi? Eden força sur sa caisse, préférant ne pas trop y penser. Il serait bien assez temps nde faire un bilan une fois de retour sur Terre, et de ne pas s'égarer dans des cosidérations futiles pour le moment. Dans un craquement sec, la lame bascula, faisant sauter son propre couvercle. Satisfaite, elle se tourna vers Ryochi qui lui avait cessé de se servir de son pouvoir pour ouvrir sa caisse à l'ancienne comme elle. Pour un peu, la scène ferait presque oublier qu'ils étaient mutants.

Se retournant face à sa caisse, Wraith retira le couvercle qu'elle posa au sol à côté et se pencha sur son nouveau butin. D'autres manteaux. Bon, au moins elle était dans le thème! Sauf que ceux-ci ne comportaient pas le fameux logo que les premiers qu'elle avait trouvé, et le style était bien moins militaire. Des fringues de civils? Elle tira un premier manteau pour mieux observer, puis le sorti. Dessous, gants et écharpes côtoyaielent des lunettes façon aviateurs. C'était déjà un bon commencement. Elle empila les affaires par ordre et fit le compte. C'était encore peu, mais il restait pas mal de caisses encore. Dans la direction qu'elle prenait, elle aurait des chances de trouver de quoi s'habiller un peu moins clodo.

"Y'a pas que des trucs d'armée apparemment. C'est Clara qui va être contente!"

Elle poussa la caisse vide sur le côté et tira à elle la suivante pour lui infliger le même traitement. Consciente que Ryoichi ne risquait pas d'être particulièrement bavard, et un peu gênée par se silence douteux, elle relança finalement.

"Au fait, en parlant de Clara... Elle t'avait interrompu, non? Tu avais dit que tu avais de la famille, ça se passe comment avec eux?"

Rien ne l'empêchait d'essayer d'en savoir un peu plus. C'était pas parce qu'elle lui avait balancé une corbeille à fruits sur le crâne et avait ignoré sa stratégie en combat qu'elle ne pouvait pas essayer de faire un minimum d'effort de sociabilité.

Continuant sur sa lancé Eden ouvrit une autre caisse et fit l'inventaire du contenue avant de le commenter. Ryoichi quant à lui se contenta de jeter un œil derrière lui, avec un: "Mmmhhh..." d’assentiment, avant de retourner à sa propre caisse.

Il se demandait si elle ne tentait pas de détendre l'atmosphère. Peut-être avait elle capté son malaise... Ou tentait elle de réduire le sien, même s'il ne pouvait être sur de ce qu'il avait vu après coup.
C'est alors qu'elle remit sur le tapis la réponse en suspend dans la cuisine. Elle voulait lui tirer les vers du nez ou juste de faire la conversation? Elle ne lui avait jamais semblé très bavarde juste que là mais qui sait...
Il jeta un nouveau coup d’œil pour essayer de discerner les motivations de la jeune femme, mais elle était prise par sa propre caisse et avec l'éclairage... Redonnant quelques coups sur le manche du poignard, il soupira en se disant que c'est lui qui avait mit sa sur le tapis... Et puis il pouvait toujours tabler sur la réputation qu'elle avait pour éviter de raconter sa propre vie sur tout les toits.

"J'ai un frangin. fit il un peu laconique.
Il se racla la gorge sentant qu'il se devait d'en dire peut-être un peu plus, mais pas nécessairement à l'aise à cette idée finalement: "Un petit frère. Lycéen. Quant à mes parents je pense qu'ils seraient heureux d'oublier qu'ils ont eu un premier fils. Je leur donne pas tord et je vais les exhausser.

Il tapa encore commençant à avoir gain de cause sur la résistance de la caisse, ce qui lui laissa le temps de réfléchir: "Quant aux autres... C'est différent. Peut-être pas au point que j'ai envie de les revoir... Des gens à qui je souhaite de se démerder, mais pas ma seule famille..." Sa n'avait pas était toujours vrai. A une époque c'était tout ce qu'il avait ses frères de gang. D'où lui était venu sa soudaine envie de protéger un petit frère qu'il n'avait pratiquement pas vu, à quel moment et pourquoi? Allez savoir. Il savait juste que c'était bien de lui par contre. Lui et rien ni personne d'autre. Et c'était bon de se raccrocher à sa vu sa situation...

Tapotant à nouveau sur le manche de son poignard pour enfoncer la lame sous le couvercle, Eden se dit qu'en fait, il n'avait juste pas envie de parler et qu'il valait mieux qu'elle n'insiste pas. Il avait soupiré et répondu brièvement, un peu comme pour couper court à toute autre question. Puis contre toute attente, il se décida à en dire plus. Eden avait ralenti ses gestes sur sa caisse, pour porter une oreille plus attentive.

Et bien ils avaient en commun l'existence d'un petit frère! Le reste en revanche, était beaucoup moins réjouissant. C'était quand même dingue le nombre de parents qui repoussaient leur propre enfant. Peu en importait les raisons, à vrai dire. Elle se demanda pourtant si c'était une conséquence du fait qu'il était mutant ou si l'origine du malaise familiale était d'une autre nature. En tous les cas, ça aurait été déplacé de demander. Quand il évoqua le reste, ce n'était pas mieux. Comment pouvait-on en venir à avoir un comprotement si neutre à l'égard des gens qui nous entouraient? Il n'avait personne d'autre qu'il pouvait appelé quand il avait le mal du pays? Elle trouvait ça triste.

Finalement, elle s'arrêta de forcer sa propre caisse pendant un moment. De son côté, Ryo avait réussi à ouvrir la sienne, révélant des pièces d'armure parfaitement bien empilée de manière à exploiter le moindre millimètre carré d'espace. Il y avait de quoi protéger presque intgralement trois personnes. Eden resta silencieuse pendant quelques secondes, hésitant longuement. Mais la curiosité restait tout de même plus forte, alors quite à se faire rembarrer, elle demanda quand même.

"Qu'est-ce qui s'est passé avec tes parents?"

Au pire il n'aurait qu'à dire qu'il ne voulait pas en parler, ou lui suggérer de se mêler de ses affaires.

Enfin! Cette damnée caisse finie par céder. Et à l'intérieur trois belles armures.
*mouais...* Ne pût t'il s'empêcher de penser pour lui même. C'était certainement pas mal, mais pas pour lui qui contait sur son agilité. Ce genre de truc le limiterai, voir l'encombrerait s'il voulait se déplacer rapidement ou pire, ferait un surpoids s'il voulait se soulever avec sa chaine.

Eden avait écoutée en silence, sans rien ajouter pendant quelques instant, avant de vouloir se raviser, à moins qu'elle est simplement analysé ce qu'il venait de dire
A sa nouvelle question il arrêta son inventaire et se retourna, avec un gloussement plein d'ironie: "T'es sérieuse? Tu as vu le genre de mec que je suis? Je t'assure que je ne prenais pas plus de gants avec mes vieux." Il se leva s'approchant pour se planter devant elle: "J'ai était pire que tout, j'ai séché les cours et ce n'est que le moindre mal sa. Je me suis mit en cheville avec un gang, j'ai fumé, but et baiser, parfois plus que de raison... A une époque la violence était mon mode de vie, parce que sa me permettait d'arriver au sommet."

Il regarda d'un air un peu absent autour de lui un vague sourire sur le visage, définitivement ailleurs que maintenant. L'instant dura quelques secondes avant qu'il ne pose à nouveau son regarde sur la Californienne: "Le roi des rues... Sa ne veut plus rien dire pour Ryoichi le clodo de l'espace..." il avait prit son manteau, l'écartant comme pour se présenter à une défiler. Un pantalon, un manteau et rien dessous, voilà ce qu'il lui restait: "... Mais pour mes parents sa a dût être le pire. Combien de fois avant sa, mon père a dût venir au commissariat ma récupérer? Combien de fois a t'il dût s'humilier devant les policiers pour obtenir le minimum de charge contre son stupide fils sans un sous de reconnaissance ou de regret."

Se rendant compte qu'il s'était "un rien" emporté, il se détourna en refermant les pans de son manteau et retourna à sa caisse pour remettre en place les armures.
Remettant le couvercle en place, il commença à l'attaquer avec la pointe de sa dague: "Mais dans ma bêtise, il me reste assez de neurone pour comprendre que c'est pas une vie pour mes vieux ou pour moi même, et le petit dernier suit heureusement un chemin différent. J'y veille. D'ailleurs il vaudrait mieux, sinon je pense que le père se fera 切腹 (seppuku)" Sa n'avait rien de drôle mais il avait tout de même le sourire aux lèvres à cette idée.

Quelques secondes de grattements plus tard, Ryoichi s'écarta de la boite. Dessus était gravé "ARMURE" en écriture droite: "On fera mieux quand on trouvera des marqueurs, mmh?"
Il laissa le tout de côté et s'attaqua à une autre caisse en jetant un œil autour de lui: *Bon si j'ai raison tout est rangé par thème. Combien y'a t'il de thèmes?*

Une fois son décompte fait, il envoya: "A ton tour pour les questions personnelles. De toi à moi, tu penses mériter ta réputation? Tu as toujours était sage, pas de petit ami ou plus avec les affinités? Jamais de tentation?" Sa faisait un peu potin, mais bon... C'est pas comme s'ils avaient mieux à faire et il était sincèrement curieux. Pour lui le monde était fait de gris. Ce genre de blanc n'existait pas... A moins qu'elle soit la fameuse exception à la règle?
Il ne pût s’empêcher de penser qu'il était étrange qu'ils se parlent. Pour autant qu'il sache il était tout ce qu'elle n'était pas, à moins que sa ne soit une façade et qu'elle lui prouve le contraire, si elle daignait répondre bien sur...

Contre toute attente, elle eut droit à une réponse des plus complètes. Et pas la meilleure. Alors Ryoichi était une vraie teigne, le genre de gosse qui filait des cheveux blanc et traumatisait des parents? Elle aurait menti si elle avait affiché une mine surprise. Seulement elle ne le connaissait pas et n'avait pas voulu trop s'avancer. Le tableau qu'il présentait n'avait rien de très flatteur. Délinquant, violent, sans respect aucun pour l'autorité, mais au moins ça avait le mérite d'expliquer pas mal de choses. Déjà ça justifiait partiellement son comportement avec Dakota. Mais seulement partiellement, hein! Fallait pas déconner non plus. S'il pouvait avoir un tant soi peu d'affection pour un petit frère, agresser le garçon en blessant Malo dans la foulée n'aurait pas dû se produire. Elle devrait peut-être ajouter "impulsif" à la liste des qualificatifs négatifs de l'asiatique?

Alors pourquoi un délinquant notoire, avec casier, avait quitté les rues où il pouvait régner, surtout avec des pouvoirs mutants, pour rejoindre des ados sous la coupe de moins d'une poignée d'adultes pour jouer les héros? Il y avait deux ou trois trucs qui ne jouaient pas totalement dans cette histoire. Le voyant faire son show, elle s'assit finalement complètement par terre pour l'observer. C'était clair que le manteau et le pentalon dans une forteresse extra-terrestre faisaient beaucoup moins classe qu'un veston de cuir estampillé d'un gang avec une foule de types armées de chaînes et battes de base-ball derrière lui. Elle ne pu s'empêcher de demander, distraitement.

"Sans reconnaissance ni regret? Vraiment?"

Ça contredisait le fait de veiller sur le petit frère. Il avait apparemment assez de regret pour vouloir faire en sorte que le plus jeune ne fasse pas ce qu'il avait finalement choisi de considérer comme des bêtises. Elle finit par renoncer à ouvrir sa caisse dans l'immédiat et sorti la lame pour jouer distraitement avec son poignard. Le fait qu'il lui retourne la question n'était pas surprenant. Par contre il allait être déçu. Bien qu'Eden ne voyait pas vraiment le lien avec sa réputation - une sainte, quelle blague! - elle n'avait rien qui puisse la faire passer un tant soi peu pour de la mauvaise graine.

"Non... Ou alors faire le mur pour rejoindre des garçons dans des bars à la nuit tombée, c'est considéré comme des bêtises?"

Elle haussa un sourcil interrogateur à l'intention de Ryoichi, juste pour voir sa tête, puis poursuivit.

"Je sortais dans le dos de mon père pour participer à un concert parfois. Ça a été ma seul erreur, en tout cas la seule impardonnable pour lui. A part ça, j'ai jamais séché les cours, toujours été bonne élève, jamais été arrêtée non plus."

Et Dieu sait que ça l'aurait foutue mal de se retrouver dans une cellule face à son père. Si ça avait dû se produire un jour, pas dit qu'il serait venu la sortir de là. Fallait bien faire des exemples après tout.

"Je suis une sainte, avec un père irréprochable, une belle-mère merveilleuse et un petit frère fantastique. Pourquoi je me serais laissée tentée? En plus, y'a jamais eu de volontaire au portillon, je suis la fille d'un flic."

Enfin ex-flic. Ou pas. Ça dépendait du point de vue. Elle récupéra son poignard et reprit son travail d'ouverture.

"J'ai pas d'histoires croustillantes à raconter, contrairement à toi. C'est bête, pour le coup j'ai presque l'impression de t'avoir arnaqué."

Elle fit un petit sourire amusé en faisant sauter le premier coin de sa caisse.

Elle l'avait laissé parlé et n'avait pas été déçue. Quant à la question qu'elle lui posa... Il prit un air, songeur pour y réfléchir à deux fois: "Nan... Je vivais dans l'instant présent et je pensais pas assez au futur. Les conditions ont changé, mais... dans le même genre de situation j'aurais fais la même chose. C'était peut-être mieux ainsi car sa m'a canalisé je pense. Enfin... On le saura jamais, on peut pas réécrire le passé."

Quelques instant plus tard elle répondait à sa question: "Si on était au 18ème siècle tu aurais certainement était une trainée. M'enfin de nos jours sortir en douce... Nan sa va. Ce que tu pouvais faire dans les bars avec les mecs, sa oui sa peut peut-être faire mentir ta réputation. Mais en dehors de sa..." mouais, pas une sainte parfaite, y'avait un peu de noir... Mais sa restait très blanc tout sa.

La suite lui amena un franc sourire: "Alors là, arrête tout de suite ton char Ben-Hur! Tu crois vraiment que c'est SA, sa aurait arrêté le pauvre crevard de base? Je me trompe peut-être mais à moins que tu es vécu dans une communauté de mormons, t'as bien un ou deux mecs qui ont du te faire tourner autour non? Et pas pour tes beaux yeux je pense. Si c'est le cas, tu crois vraiment qu'ils se posaient la question du paternel? Sa aurait même était un avantage si le monsieur est très à cheval sur la loi: il aurait rien tenté des sentiers battus si sa petite chérie c'était laissé avoir par un beau parleur une nuit et était revenue en pleur le lendemain."

Là il avait l'air franchement rigolard en forçant sur sa caisse: "Crois en mon expérience, les petites choses jolies et à l'air innocent comme toi sa attire les loups... Plus que les trainées étrangement."
Étrangement vraiment? L'homme était encore un primate pas trop évolué. Marqué son territoire faisait partie de ses instincts. Être le premier à le faire, vu notre supposé intelligence civilisée, c'était plutôt moche. Mais c'était la vérité.

"Bon ceci dit, ta réponse reste tout à fait valable. C'est pas parce que j'ai raison ou je le pense en tout cas, que sa veut dire que tu t'es laissée tenter." Il tapa encore une fois ou deux sur le manche, songeant à un petit détail qui lui amena un autre sourire plein d'ironie et de malice sur le visage: "En tout cas je t'admire un peu. Peu de nana que je connais aurait admise, même aussi indirectement, qu'elles étaient encore vierges."
A moins que pour Sainte-Eden c'était un point positif. Mais si elle réagissait comme à peu prêt toutes les nanas de son âge, il donnerait cher pour voir son visage s'empourprer derrière elle. Mais se retourner maintenant rendrait son action trop calculée, ce qui n'était pas le cas étonnement. Dilemme!

Pour l'absence de regret, Eden resta sceptique. Mais dos à dos, pas simple de voir sa tête. Elle préféra garder son point de vue pour elle. Sinon oui, elle était une trainée. C'était l'un des mots que son père lui avait balancé à la figure en la coinçant au retour d'un concert. Un parmi toute une collection de délicates paroles subtilement colorées. Ça ne l'avait pas particulièrement blessée de toute manière. Ce qui avait fait le plus mal c'était qu'il avait purement et simplement refusé d'entendre ce qu'elle avait à dire. Les procès paternels n'étaient généralement constitués que de l'accusation. Pas de juge ni de défense. Et très franchement, s'il avait fallu que Ben ou Earl vienne témoigné des événements dans les dits bars, la réputation d'Eden n'aurait vraiment rien eu à craindre.

Pour le reste, Wraith se contenta de secouer la tête en replantant la lame du poignard un peu plus loin sous le couvercle. pour autant qu'elle s'en souvienne, elle n'avait jamais vu de garçon lui tourner autour. Père flic ou pas. Ou alors elle était juste passablement aveugle pour ce genre de chose. Ce qui n'aurait pas été impossible dans la mesure où elle a ramé pour comprendre ce qui se passait entre Clara et Malo, et qu'en prime, quand Vesna et Roxie se tournaient autour, elle croyait qu'elles s'engueulaient. Et puis si elle avait osé rentrer en pleurs pour un garçon, son père lui aurait certainement dit que c'était bien fait pour elle et qu'elle n'avait qu'à pas être aussi naïve. Pas de pitié!! Elle ne savait pas trop s'il fallait considérer la fameuse expérience d'un mec qui prétendait avoir "fumé, bu et baisé plus que de raison" comme une référence. A plus forte raison en tenant compte du fait qu'Eden trouvait ses fréquentations du côté des beaux quartiers et non des gangs de rue.

Au moins il la croyait. Elle n'en tira pas de soulagement particulier dans la mesure où elle se foutait de sa réputation comme de son premier A+ à un examen. Puis vint le remarque fatidique et le mot qu'il ne fallait pas prononcer avec autant de désinvolture. SCRATCH... SCHLING!! Fit le poignard en dérapant sur le bois pour finir sa course au sol.

"Ouaille!"

Fit Eden en portant le dos de sa main contre ses lèvres. C'était quoi cette constatation à deux balles? Inutile de précisé qu'elle vira évidemment au rouge cramoisi frôlant le fluorescent. Secouant sa main en l'air, elle tâcha de se reprendre un minimum.

"J'ai pas... Indirectement non plus..."

Elle évita de se retourner, faisant obstinément face à sa caisse en tâchant de récupérer un peu de dignité alors qu'elle ramassait le couteau. Une seule conclusion s'imposa cruellement.

"Mais quelle... BLONDE!"

Sa contenance reprise, elle se tourna vers Ryoichi, pointant la lame de son couteau dans sa direction, en prenant un air menaçant qui aurait pu être crédible, si elle n'était pas encore en train de rougir.

"Ce qui se dit dans cette pièce restera dans cette pièce."

Elle plissa les yeux. C'était bon, elle avait sa dose de honte pour les dix prochaines années, là.

Wraith n'avait pas pipée mots lors de son monologue. Soit qu'elle s'en fichait comme d'une guigne, soit qu'elle avait juste besoin de quelqu'un pour parler. Un peu comme de la musique de fond.
Mais visiblement il avait eu tord: *Merci!* pensât il en regardant au ciel. Il y avait donc un dieu des pourris pour lui laisser une excuses de se retourner. L'excuses avait fuser à travers l’entrepôt avec l'exclamation de douleur surprise d'Eden.

"Sa va aller?" fit il, les sourcils inquisiteurs et un coin de lèvre qui ne demandait qu'à se lever: *Ah! mais c'est qu'elle me tourne le dos dis donc!* il se leva pour s'approcher alors qu'elle finissait de se secouer la main et remettait la main sur le poignard. Pas encore décider à abandonner sa victime il continua sur les quelques mots balbutié: "Quoi?! Tu l'as pas fais indirectement non plus? Ah, y'a pas à dire, t'es vraiment une sainte là!"
Il crût l'entendre murmurer un truc, avant qu'elle ne se tourne vers lui le menaçant de l'arme.

Une conclusion s'imposa à lui:
-Changer de système solaire: se faire attaquer par des mutant surpuissant.
-Se retrouver dans une forteresse poser sur un nuage: se cailler les miches au pôle nord préalablement.
-Eden se tapant le plus beau fard interstellaire de cette galaxie...


Il leva les mains dans un geste de défense futile face à un tranchant, alors qu'il sentait ses lèvres s'étirer sur un sourire qui devait aller d'une oreille à l'autre: "Faut voir" fit il en réponse à sa dernière injonction: "Si t'es sage..." Il avait essayé d'être sérieux... Mais ces joues parfaitement rouges... C'était parfaitement magnifique!

"Bon allez, je plaisante. Je suis pas fréquentable, d'accord, mais je suis pas le pire non plus. Quant à ton... "secret", j'ai aucun intérêt à te mettre mal à ce point là. Enfin vu ta réaction sa te mettrait mal j'ai la sensation. Mais dis moi si je me trompe" Il secouait la tête en gloussant doucement, pensant à sa réaction. Ah non! Il n'allait pas oublié sa de si tôt!

En tout cas sa cassait un peu le mythe. Finalement Eden était bien une nana comme les autres et certains trucs qui auraient dût en ajouter à son auréole, était finalement une gène comme pour n'importe qu'elle autre femme: *Enfin, quand même! Pas même un petit ami ou une fantaisie à son âge... c'est un peu triste.*

ça va aller, ça va aller... Elle allait lui en ficher, du ça va aller! En plus il en remettait une couche! C'étit pas du tout ce qu'elle voulait dire, par indorectement! Pourquoi fallait-il que les gens n'écoutent que ce qui les arrangeait, hein? Couteau pointu et air sévère, la californienne tâcha de calmer ses rougeurs, sans trop de succès. Elle allait être sage, ouais. Pendant un petit instant, et très méchamment, elle envisagea de l'envoyer valser conrte un mur avec assez de force pour l'assomer. Ce serait pas mal, et après elle pourra toujours dire qu'il a imaginé des trucs dans son inconscience. Dommage que ce genre de pratique soit incompatible avec son bon sens.

"Déjà pour commencer, ce genre de chose ne te regarde absolument pas."

Voilà, c'était dit. Il fallait quand même mettre les points sur les i. A quoi lui servirait l'info de toute manière? Pas dit que ça nuise à sa réputation. Par contre ça allait l'aggraver et être prise pour une sainte n'était vraiment pas arrangeant. Après, il faut toujours avoir un comportement idéal et ça, c'était vite gonflant. Elle replanta finalement le couteau sous son couvercle avec plus de vigueur.

"C'est pas bien de se moquer..."

Mais c'était bien son genre, hein? Bon, fallait avouer que si la situation avait été différente, et qu'elle avait vu ça de l'extérieur, elle aurait quand même trouvé ça drôle. En revanche elle n'en aurait pas rit ouvertement, ça ne se faisait pas. Enfin normalement.

"Maintenant que t'as ruiné ma crédibilité, à mon tour de te poser une autre question personnelle."

Changer de sujet, vite!!

"Pourquoi tu as rejoint San Francisco? Une envie subite de changer de chemin?"

Elle lui jeta un coup d'oeil inquisiteur, limite défiant, pour qu'il suive le mouvement.