Jour 1 - Une ambiance glaciale

Ryoichi écouta l'homme, le regarda désigner ce qui devrait être leur salut, puis se lever pour s'interposer entre le dit salut: "Tu choisis ta vie, tu choisis ta mort... Mais en ce qui nous concerne sa change tout qu'on arrête ce train... Contrairement à toi."

Il s'apprêtait à écarter l'homme par la force, quand la rouquine prit les devants, écartant légèrement l'homme et lui disant avec détermination: « Je vous conseille de vous pousser, il va faire très froid... »
Quelques secondes plus tard, force était de constater que Ryoichi était passablement impressionner. Il avait pensé qu'elle se la racontait un peu, mais quelques millimètres de givre l'avaient convaincu.

Resserrant sa peau autour de lui il tapota du bout du doigt la glace constatant qu'elle était tout ce qu'il y avait de plus réelle et solide.
Alexander quant à lui semblait en avoir fini avec la discussion ou en était simplement arrivé à la même conclusion: "Et comment!" fit il avec un sourire par dessus son épaule.

Tendant la main au-dessus du panneau il envoya sa chaîne à bout portant dans chaque petites faiblesses qu'il pouvait repairer: cadran, bouton, ampoule, affichage... Tout ce qu'il pourrait exploser pour arrêter le train, ou accéder à l'intérieur du panneau pour finir le taf à la main si nécessaire...

Sous le regard effaré de l'homme en uniforme gris, trop sonné pour s'interposer efficacement, Fahrenheit venait de geler le tableau de bord, fragilisant ce dernier ce qui allait permettre à Ouroboros de tenter de finir le "travail".

"Non, non, vous ne pouvez pas...", essaya-t-il encore de protester, les yeux exorbités comme devant un sacrilège.

De son côté l'aiguilleur ne réagissait pas et semblait s'être ressaisi assez pour choisir son camp. Son allégeance à sa caste venait de voler en éclats devant la peur qu'il avait de comparaître devant ses supérieurs en étant détenteur d'un tel secret.

Encouragé par Alex, Ryoichi laissa libre cours à son pouvoir et entreprit une destruction méthodique de tout le système électronique régissant la bonne marche de la locomotive. Dans un bruit de plastique explosé, la chaîne se fraya un passage à travers les circuits imprimés, les déchiquetant et les réduisant en pièces. Quelques étincelles jaillirent et des flammèches apparurent achevant la destruction de l'ensemble.

Une légère fumée noire sortait du tableau de bord et un début d'incendie se développait. Brutalement, la lumière s'éteignit et toutes les images disparurent des écrans de contrôle, rendant les occupant de la machine aveugle de ce qu'il se passait à l'extérieur. Au même instant, sans aucun bruit, le convoi sembla décélérer lentement, poursuivant sa course sur sa lancée mais ne possédant pas l'impulsion sans cesse renouvelée qui permettait de maintenir sa vitesse.

Pendant quelques minutes, le train continua sur son aire avant de s'immobiliser au milieu des rails. Le silence qui succéda fut brusquement rompu par le conducteur qui se mit à geindre.

"C'était de la folie... Nous sommes perdus maintenant. Le chauffage n'est plus assuré..."

Effectivement, il sembla aux X-Men (à l'exception de Nataša, bien sûr), que la température commençait déjà à baisser de façon insidieuse. Les mutants prirent conscience du froid qui montait le long de leur pieds nus et les faisait frissonner, les poussant à réajuster autour de leurs épaules la fourrure qu'ils conservaient.

L'aiguilleur reprenait du poil de la bête et houspilla le conducteur.

"Allez, bouge toi un peu !", commanda-t-il. "Remets la chaudière manuelle en route. Je sais que nous n'avons pas beaucoup de combustible en réserve mais on pourra ensuite essayer de brûler ce qui se trouve à côté pour produire de l'énergie...."

Tout en parlant, l'homme en noir intervint sur diverses commandes manuelles, débloquant des espèces de volets métalliques. Progressivement, une lumière blafarde envahit la cabine, filtrant à travers les hublots ainsi révélés. Les naufragés pouvaient discerner l'extérieur à travers une vitre opacifiée par une importante couche de givre. Leur convoi était immobilisé au milieu de nulle part et aucun autre train n'était actuellement visible.

Comme à contre coeur, le conducteur avait ouvert la chaudière et effectuait différents réglages en maugréant.

"Ça ne marchera jamais ! Je suis certain que le dispositif de secours a été détruit également... On va se faire rattraper et pulvériser par un train blindé..."

Invité

Ce qu'Alex disait faisait sens, après tout, ils n'auraient pas à mentir beaucoup pou rassurer leur sécurité devant les hautes instances de la caste de la traction. Après tout, ils ne leur avaient pas laissé beaucoup de choix. Et au fond, de toutes les manières, après ce qu'ils avaient fait au reste du convoi, Nat' n'avait aucune envie de plaindre l'aiguilleur et son chef. Quand son camarade laissa la place à Ryo pour achever le travail, la rouquine s'écarta du panneau de contrôle, pour lui laisser le champ libre. Et malgré les maigres protestations de l'homme en gris, le contrôle à distance du train fut détruit. Des étincelles et quelques petites flammes, et leur convoi ralentissait.

Nat' s'approcha du début d'incendie espérant qu'en diminuer la température réduirait les flammes, histoire qu'ils ne finissent pas tous grillés vifs, tandis que l'homme de la caste évoquait l'absence de chauffage. Ah... Tiens... Une chose à laquelle elle n'avait pas pensé, pour sa part.

« Y a des vêtements de rechange pour mes amis à côté ? De quoi couvrir leurs jambes par exemple, et des ceintures ou des cordes pour maintenir leurs peaux de fourrure autour d'eux ? »

L'aguilleur parlait de remettre la chaudière manuelle en route, et elle hocha simplement la tête.

« On a toujours les meubles à côté pour voir un peu plus loin, oui. Et ça sert à rien de dire 'ça marchera pas', 'on est foutus', c'est pas le moment de se laisser abattre. Et y avait un train arrêté en arrière, peut-être qu'on peut y retourner et trouver d'autres matériaux utiles. De mon côté, je peux faire un peu de chaud aussi, si ça peut aider. Je sais pas si ça sera assez, mais peut-être que je peux nous réchauffer un peu... Enfin vous... Moi je ressens pas grand chose... »

D'un signe de la main, elle indiqua aux terriens de se rapprocher d'elle, se plaçant pour sa part non loin des deux membres de la caste qui s'affairaient - ce n'était pas parce qu'ils étaient insensibles qu'elle devait faire comme eux, non plus, et elle ne les abandonnerait pas à leur sort, pas sans rien tenter en tout cas.

« Restez près de moi tant que la chaudière fonctionne pas... Je sais pas combien de temps je pourrai tenir par contre... »

N'empêchait que lorsqu'ils seraient tous auprès d'elle - si toutefois ils l'écoutaient -, elle compterait bien réutiliser son pouvoir pour créer un rayonnement plus chaud autour d'elle afin d'éviter à ses camarades de perdre quelques orteils... et à eux tous de rester en vie aussi.

Finalement les choses bougeait dans un meilleur sens qu'il y avait quelques minutes. Le Tracteur avait beau couiner, au moins il avait comprit où était son intérêt et l'Aiguilleur s'était rangé de leur côté.

Néanmoins il n'y avait lui même pas était avec le dos de la cuillère et le système qui contrôlait le train avait rendu l'âme en même temps que le chauffage. Tant pis, il n'était pas spécialiste en appareillage électronique après tout, et au moins ils n'allaient pas vers une mort certaine comme semblait le croire l'Aiguilleur.

"Oui... Sa serait une idée des vêtements tiens." Le style moumoute laissait à désirer. En tout cas il appréciait de plus en plus cette gamine. Elle semblait avoir de la ressource et du pragmatisme à revendre. Un peu comme lui.
"Bon faut faire quoi pour accélérer la manœuvre de remise en route de la chaudière?" Il s'était rapproché de Natasa pour profiter de la chaleur mais un peu d'exercice ne ferait peut-être pas de mal.

Ryoichi put s'adonner avec plaisir à la destruction du panneau de contrôle du train, de façon peut être un peu trop minutieuse. Après tout, l'objectif était simplement de démolir le système de contrôle à distance et non d'en empêcher un contrôle manuel également... La situation allait probablement encore se compliquer, comme en témoignait le début d'incendie.

Pour le coup, aucun d'eux ne pourrait fuir s'il se développait. Entre mourir brûlé ou de froid, la première réaction de survie serait de fuir les flammes, mais les étendues glacées auraient tôt fait de les réduire au silence. Quoique dans ce cas de figure, Nataša au moins survivrait.

Le résultat escompté arriva néanmoins : le train continua sur sa lancée mais finit peu à peu à ralentir, une fois son inertie corrigée par le frottement des rails. Alexander constata qu'en effet, le chauffage s'était arrêté et qu'à présent, la température baissait rapidement. L'isolation ne semblait pas être optimale ici.

Frissonnant à nouveau, Dreams resserra la peau de bête autour de lui. Ses pieds étaient glacés et la désagréable sensation remontait jusqu'à ses genoux. La situation était parfaitement désespérante quoique la suite leur réserve.

Que pourraient-ils faire de plus, une fois qu'ils auraient un semblant de chaleur ? Ils n'étaient pas sûrs de pouvoir relancer les machines. Perdus au milieu des immensités blanches, c'était pourtant la seule solution pour s'en sortir. Cet environnement totalement inconnu commençait à renforcer l'anxiété de l'asiatique. Mais dans ce genre de situation, seul l'immédiat comptait. Et cela se résumait aux fondamentaux pour le moment, à savoir de la chaleur, être en sécurité, et avoir de la nourriture.

Fahrenheit entreprit d'agir sur le feu pour le contenir puis leur proposa de les réchauffer en se rapprochant d'elle. Dans la situation actuelle, le pouvoir de la jeune femme était une bénédiction. Le garçon s'approcha donc également, alors qu'elle demandait si des habits étaient disponibles à côté.

Il ne pouvait qu'attendre, et placer sa vie entre les mains de l'homme de la Caste de la Traction. Encore fallait-il pouvoir lui faire confiance, à lui comme à l'aiguilleur...

Se concentrant devant le tableau de bord, Nataša tenta, en abaissant la température, d'affaiblir les flammes. Son intervention ne semblait produire aucun effet notable. Tant qu'il y avait de l'oxygène et des matériaux à brûler, l'incendie pouvait se développer tranquillement mais restait localisé aux composants électroniques insérés dans le panneau et finirait bien par s'éteindre tout seul, faute de combustible.

"Nous n'avons pas de vêtements de rechange.", indiqua le conducteur à la question de la jeune fille. "Le trajet ne doit durer que trois jours et un seul uniforme suffit pour ça..."

"Par contre,", le coupa l'aiguilleur. "Nous avons une combinaison isotherme dans le placard, ici. Elle est prévue si l'un de nous doit sortir à l'air libre pour aller débloquer manuellement un aiguillage trop gelé pour fonctionner par exemple."

À l'annonce de Fahrenheit de se transformer en radiateur mobile, les trois autres mutants s'approchèrent de la jeune fille pour goûter à la douce chaleur qu'elle diffusait et reprendre quelques forces avant de passer à la suite.

Aidé par l'homme de la caste de la Traction, l'aiguilleur s'échinait sur la chaudière pour dégripper les circuits et démarrer les brûleurs. Un léger vrombissement se fit entendre alors qu'une flammèche bleutée apparaissait, annonçant le succès de leur entreprise.

"Tout semble fonctionner.", annonça l'homme en noir en s'essuyant le front. "Vers où doit-on aller ?"

"En allant tout droit devant, les aiguillages nous mèneront droit sur Salt Station.", les prévint le conducteur. "L'autonomie en carburant secondaire est également très faible. Cette chaudière n'est prévue qu'en cas d'urgence sur une petite distance. Par contre, elle peut consumer divers type de combustible : bois, pétrole, huile..."

Retournant dans le wagon servant de quartiers privés à l'aiguilleur, Kitty alla chercher l'exemplaire des "Instructions ferroviaires", déniché plus tôt par Ryoichi. Au moment de le rapporter à ses camarades, elle jeta un regard par le hublot donnant sur l'arrière et poussa un cri effrayé. Elle distinguait derrière eux une masse sombre, ressemblant aux superstructures du train blindé croisé précédemment et ce dernier semblait se rapprocher dangereusement. Il était encore à une bonne distance de leur convoi mais il se dirigeait vers lui.

Ryoichi eu un mouvement de recul en voyant le tableau flambé gentillement et Natasa ne semblait pas y pouvoir grand chose.
Voyant que rien ne s’apprêtait à lui explosé à la figure, il posa sa fourrure, face intérieur en première, sur le tableau de commande pour étouffer le feu. La mauvaise nouvelle suivante fût qu'il n'y avait pas de vêtements pour s'habiller se qui lui fit secrètement espèrer que la fourrure ne serait pas en trop mauvaise état. Heureusement la rouquine se montrera plus efficace en radiateur, qu'en extincteur.

Après quelques manipulations, l'homme des Tractions parvint à démarrer la locomotive et il leur donna leurs options. Avant qu'il puisse répondre, Kitty poussa un cri d'alarme et il vit à travers le hublot que quelque chose de massif approchait.

Se tournant à nouveau vers le conducteur il répondit à sa question en suspend: "N'importe où qui nous emmènes loin de se machin et qui nous permet de ravitailler la locomotive, jusqu'à ce qu'on décide quoi faire."

Le feu de du tableau de bord ne semblait pas prêt à s'éteindre avec le refroidissement localisé. Il finirait bien par mourir seul, faute de carburant à consommer.

Silencieusement, Alexander profita de la chaleur offerte par la mutante. Son pouvoir dans ce genre de situation était le plus utile disponible parmi les leurs, que ce soit sa résistance au froid ou sa capacité à augmenter la température.

Les deux membres de ce mondes s'activèrent alors à faire redémarrer la locomotive et après quelques instants, ils finirent enfin par relancer la chaudière qui leur permettrait d'avancer !

La seule mauvaise nouvelle pour le moment était l'absence de vêtements de rechange, si on ignorait la combinaison pour sortir dehors. A moins que ça ne soit nécessaire en dernier recours, il fallait espérer qu'ils n'auraient pas à sortir, d'autant qu'ils étaient potentiellement trois à en avoir besoin, pour une seule disponible.

Le cri de Kitty les alerta. Succédant à Ryoichi, Alexander observa par le hublot la raison de cette peur. Le tank mobile sur rail les avait rattrapé, à moins que ça n'en soit un autre. De façon évidente, il faudrait espérer pouvoir s'éloigner, sans quoi ils pourraient se faire rouler dessus, ou seraient des cibles faciles à toucher.

- " Rassurez-moi, le train peut le semer ? " demanda l'asiatique aux deux hommes.

- " Il faut avancer, quoiqu'il arrive. Si on rencontre un aiguillage en cours de route et qu'on a assez d'avance, on pourra envisager de sortir pour modifier sa position. Nataša et/ou l'un de nous avec la combinaison isotherme devrions pouvoir faire quelque chose... " même si en réalité, le garçon imaginait un aiguillage comme un gros lever à actionner pour le modifier.

Il fallait espérer que ce serait aussi simple.

Invité

A noter : contre les flammes, elle ne pouvait pas grand chose. Elle était meilleur radiateur qu'extincteur, manifestement. Ryo utilisa sa fourrure pour éteindre l'incendie, et à défaut de pouvoir détourner facilement la locomotive, ils avaient au moins les cartes en main à présent. Malheureusement, il n'y avait pas de vêtements supplémentaires pour les autres, et ça, c'était plutôt dommage... A part cette combinaison isotherme... Pour qui ? Qui resterait en rade, s'ils devaient sortir à un moment ou à un autre ? La rouquine ne voyait pas bien comment s'en sortir, d'autant plus que pour l'heure, continuer à avancer les mènerait droit à Salt Station, ce qu'ils tentaient pourtant d'éviter... C'était un casse-tête pour lequel elle ne trouvait pas de solution acceptable, et qui commençait légèrement à lui donner mal au crâne.

Mais le pire était à venir. Quand Kitty revint avec un ouvrage d'instructions ferroviaires, ce fut pour leur annoncer que la superstructure qu'elle avait elle-même vue tout à l'heure approchait d'eux, et ça, ça n'annonçait rien de bon. Avancer loin de ce mastodonte armé jusqu'aux dents, disait Ryo. Le semer, avancer jusqu'à devoir actionner un aiguillage, disait Alex. Oui d'accord, mais est-ce que c'était seulement possible ? Elle interrogea l'Aiguilleur et l'homme de la Caste du regard.

« Dites-moi qu'on a une chance de lui échapper, parce qu'en face à face, je donne vraiment pas cher de notre peau... »

Et autant elle, elle pouvait toujours courir dehors et tenter de fuir, autant personne d'autre ne pourrait la suivre, et seule, quand bien même elle ne craignait pas le froid, elle doutait fortement de sa survie. Et elle n'avait pas vraiment envie de finir dans la caverne d'un homme du froid non plus...

L'annonce de l'apparition du train blindé provoqua diverses réactions chez les natifs de ce monde. Le conducteur pâlit brusquement et semblait au bord de la panique alors que l'aiguilleur paraissait se ranger aux avis des mutants.

"Oui, oui. En avant toute !", commanda-t-il à son compagnon. "Il faut vite s'éloigner avant que la superforteresse ne s'inquiète de notre immobilisme sur la voie."

Houspillé par l'homme en noir, le conducteur sursauta et, à contrecœur semblait-il, enclencha une manette lançant la locomotive vers l'avant.

"Ça ne sert à rien…", maugréa-t-il, en obtempérant malgré tout. "Il va nous poursuivre et nous détruire."

Se tournant vers les jeunes X-Men, l'aiguilleur reprit, répondant à Dreams et à Fahrenheit.

"On a une chance de le semer.", poursuivit-il. "Il est encore loin et avance lentement. Nous devons prendre un peu d'avance pour avoir le temps de manœuvrer un aiguillage et quitter ce réseau principal. Il existe quelques fermes isolées sous verrière dans les environs, il devrait être possible d'en rallier une. À moins que… CO Station ? Elle n'est pas loin d'ici ?"

Se tournant vers l'homme en uniforme gris, il guetta une confirmation qui vient, comme avec réticence, sous la forme d'une inclinaison de la tête.

"CO Station, c'est en fait Coal Oil Station. Elle abrite une petite industrie de transformation du charbon pour en faire un carburant liquide.", expliqua-t-il. "Si on l'atteint, on pourra faire le plein du réservoir de la loco… Par contre, il faudra sortir pour manœuvrer l'aiguillage à la main. Vous vous en sentez capable ?"

Le visage plaqué contre le hublot arrière, Kitty surveillait, apeurée, la progression du train blindé. Soudain la fillette poussa un cri effrayé. Elle venait de voir des éclairs de lumière provenant de leur poursuivant. Quelques secondes plus tard, des détonations étouffées leur parvinrent puis des explosions plus fortes et nettement plus proches qui creusaient des cratères au milieu des voies, faisant jaillir des morceaux de glace et de rails déchiquetés.

Fort heureusement, les tirs manquaient encore de précision et risquaient surtout de pénaliser leur poursuivant en détruisant des portions de rails, comme pouvaient le constater les jeunes gens, regroupés à l'arrière pour observer la menace.

Brusquement, un nouveau cri, émanant du conducteur cette fois, les ramena vers l'avant de la locomotive.

"Quelle est cette diablerie ?", hurlait l'homme en enclenchant le freinage manuel dans un crissement de métal.

À environ cinq cents mètres devant la locomotive, en plein milieu des voies, une silhouette rouge était immobile, pile dans l'axe de progression de leur convoi.

Spoiler:

Si l'aiguilleur semblait être certain de la capacité du train à distancer l'arme de guerre, celui de la Caste de la traction ne semblait pas réellement du même avis, malheureusement. Dans l'esprit de l'asiatique, c'était ce dernier qui devait probablement avoir la vision la plus réaliste de la puissance de la locomotive.

Pourtant, le premier continua à confirmer qu'ils pourraient semer le char sur rails. L'idée de sortir du réseau principal fut confirmé par le réticent. Atteindre une zone un minimum protégée du froid, si c'est ce qu'ils entendaient par verrière, ce serait probablement un bon début !

Les coups de canons retentirent et la poitrine de Dreams se serra, priant pour ne pas être touché par un tir. Il n'aurait probablement pas le temps de s'en rendre réellement compte si jamais ils devaient être atteints par un obus.

Derrière Kitty, Alexander observa le véhicule de guerre. Un peu plus et il se mettrait lui même en danger. Mais si celui-ci décidait d'arrêter de tirer et de jouer sur la vitesse, il perdrait probablement. Alors tenter de leur tirer dessus restait peut être la meilleure solution pour les anéantir...

Les cris s'enchaînaient de tous les côtés depuis qu'ils étaient arrivés dans la locomotive. Cette fois, c'était le conducteur. Se précipitant pour observer le danger, Alex fut déséquilibré par le freinage brutal. Il se rattrapa de justesse au cadre de la porte et observa la "diablerie".

Surpris, il plissa les sourcils et les yeux pour essayer de mieux voir ce qui était sur la voie. L'objet était étrangement rouge, et ressemblait à une silhouette humaine. S'ils ne freinaient pas, ils l'écraseraient. Mais lui rentrer dedans pourrait endommager la locomotive si jamais ce qui était sur le rail était bien plus résistant qu'ils ne le pensaient.

Sans pouvoir rien faire, Dreams observait la scène, silencieux. Quelle serait la suite ? Ils s'arrêteraient, mais seraient rattrapés par le tank sur rail. La seule solution semblait de reprendre son accélération.

- " On ne peut pas s'arrêter, notre seule chance et de continuer ! Tant pis pour la chose devant ! "

A cette distance, il n'avait pas reconnu Danger. D'autant que la couleur rouge était plutôt inhabituelle chez la robote.

Ryoichi écouta l'homme des tractions faire ses spéculations avant de se décider. Il allait ouvrir la bouche lorsque Kitty cria: "Quoi?" fit il juste avant que le sol se mette à trembler: "嘘でしょう!! (uso deshou!!)" souffla le japonais.
Il s'était instinctivement accroupis pour conserver son équilibre dans un premier temps, et dans un inutile réflexe de préservation. Nul doute que si un obus de ce machin leur tombait dessus ils seraient tous atomisé.

La première salve fût courte et imprécise. Mais nul doute que les type qui les mettaient en joue devait avoir régler leur tire désormais.
Il se releva prenant le l'aiguilleur par le col: "Je me répète, mais n'importe où loin d'ici."

Le conducteur s'exclama soudain: "Quoi encore?!" fit il en se dirigeant vers l'avant. Sur le rail une forme humanoïde était en travers des rails. Impossible de l'identifier, mais le conducteur n'avait pas l'air de savoir ce que sa faisait là.
Il aquisca aux paroles d'Alex: "Oui. Et même si on pouvait, je pense que personne n'a envie de s'arrêter." Il jeta un oeil aux autres avant de poursuivre: "Alors en avant toute."

Pris entre deux feux, les X-men avaient résolu de poursuivre leur fuite en avant, la menace du train blindé leur semblant bien plus prégnante que celle de la silhouette rouge qui avait surgit devant eux. Sur l'injonction de Dreams, accentuée par Ouroboros (les deux garçons semblaient pour une fois être d'accord sur l'attitude à avoir), le conducteur relança la machine et accéléra droit devant. Lancée à vive allure, la locomotive fonçait droit sur le robot qui n'esquissait aucun geste pour dégager la voie.

Nataša, Alex et Ryoichi étaient à l'avant du convoi, aux côtés des indigènes de Jotnar, le regard fixé vers l'avant, tandis que Kitty, apeurée, gardait le visage plaqué contre le hublot arrière, observant avec une inquiétude grandissante le train blindé qui les suivait de près.

De nouvelles explosions retentissaient, se rapprochant dangereusement des jeunes mutants, lorsque, soudain, un bruit terrifiant se fit entendre, suivi d'un souffle de chaleur. Un obus venait de frapper le wagon qui servait de cabine à l'aiguilleur. Des éclats de bois et de métal volèrent partout, certains se fichant même dans la porte du sas séparant ce wagon de la locomotive. Fort heureusement, aucun d'entre eux ne traversa ce montant, ni ne réussit à passer par la brèche ouverte par Ryoichi lorsqu'il avait forcé le passage.

Un froid intense les saisit malgré tout et tous, à l'exception de Nataša, ressentirent les effets de cette chute brutale de température. Fébrilement, Alex et Ryoichi resserrèrent les fourrures autour d'eux pour s'isoler du froid mais ne pouvaient éviter les morsures cruelles sur leurs pieds nus. Tétanisés, les représentants mâles de la locomotive eurent un haut-le cœur, peinant à respirer et luttant pour ne pas tomber en syncope.

Soudain, une présence supplémentaire s'imposa à eux dans l'étroite cabine. Alors que Dreams et Ouroboros étaient trop choqués pour réaliser quoi que ce soit, Fahrenheit reconnut l'étrange robot rouge, précédemment dehors devant le train, qui venait de se matérialiser soudainement au milieu d'eux.

Une voix froide et métallique se fit entendre.

"Présence des éléments Fahrenheit, Dreams et Ouroboros confirmée. Mise à jour du statut. Vivants. Analyse des dommages. Forte hypothermie chez Dreams et Ouroboros. Recherche élément Mindshock. Signe de présence. Néant. Action préconisée. Évacuation urgente des éléments présents."

Une fraction de seconde plus tard, Danger et les trois X-men se dématérialisaient, abandonnant dans le train deux hommes dont la peau bleuissait déjà sous l'effet du froid et une fillette soufflée par l'explosion qui avait détruit le wagon.

Citation :: Ainsi se termine de façon un peu brutale votre prise de contact avec Jotnar, la planète de glace. Vous n'avez pas trop eu le temps d'en goûter tous les aspects mais ne soyez pas tristes, vous aurez sans doute l'occasion d'y retourner.

Pour le moment, profitez de la phase de repos qui s'annonce pour vous remettre en condition. Vous pouvez réagir encore une fois avant le verrouillage du sujet.

Pour l'attribution des points d'expérience, j'ai tenu compte de votre réactivité, de la qualité de vos interventions ainsi que le respect de la cohérence avec la psychologie de vos personnages.

Nataša : 1 point
Ryoichi : 2 points
Alexander : 2 points

À bientôt pour la suite de vos aventures…

Invité

Partir, continuer à avancer, le plus vite possible, coûte que coûte. C'était ce qu'ils avaient de mieux à faire : mettre le plus de distance possible entre la superstructure et eux, n'en déplaisait à l'homme de la Caste qui se lamentait sur leur sort. Ca ne servirait à rien, pourtant, de s'apitoyer ainsi, c'était même la meilleure façon d'y rester. S'ils voulaient s'en sortir, il allait falloir qu'ils se battent pour ça. Et quand l'aiguilleur leur demanda s'ils seraient capable d'actionner l'aiguillage extérieur un peu plus loin, Nat hocha la tête.

« J'ai pas une force physique hors du commun, mais au moins je pourrai sortir sans y rester... »

A peine avait-elle fini sa phrase que les premières salves de la superstructure leur fonçait dessus, imprécises encore, mais redoutables malgré tout. Et voilà que devant se trouvait encore autre chose, une silhouette rouge, d'apparence humaine, au milieu des voies.

« Elle fait quoi là ? Elle va se faire buter... »

Et le conducteur actionna le frein dans un crissement de métal qui manqua de la mettre par terre. Appuyée au tableau de bord, tant bien que mal, elle chercha à garder un équilibre pourtant précaire, tandis qu'Alex insistait pour qu'ils continuent, et que Ryo abondait dans son sens, finalement. Au moins pour cette fois, ils étaient d'accord. Tous. Une première. Et quand de nouvelles explosions retentirent, la rouquine se tourna vers l'arrière.

« Kitty ! Reste pas là-bas, t'es aux premières loges ! »

Trop tard. Le wagon arrière était touché, et des débris volaient en tous sens, et le froid s'engouffrait dans la locomotive, qu'elle était donc la seule à ne pas ressentir. Lors de l'impact, elle avait fermé les yeux, et quand elle les rouvrit, ce fut pour réaliser la présence du robot rouge au milieu d'eux. Elle prit peur, tout d'abord, avant d'entendre sa voix métallique retentir. Elle connaissait leurs noms. Elle cherchait à les évacuer, à analyser leur état de santé à tous. Et Kitty avait disparu.

Un instant plus tard, elle ne se trouvait même plus à bord du train.

Serrant la mâchoire, Alexander entendait les obus qui étaient tirés par l'arme de guerre lancée à leur poursuite. Il était impossible de pouvoir prévoir la moindre touche. Pour le moment, ils avaient de la chance vis à vis de l'imprécision des tirs.

Malheureusement, celle-ci les quitta alors qu'une terrible explosion brulante retentit à l'arrière du train, là où se trouvait Kitty, le nez collé au hublot. A peine Dreams eut-il le temps d'ouvrir la bouche de surprise, que la vague de chaleur de l'explosion fut suivie par une prodigieuse vague de froid comme jamais le garçon n'en avait subi dans sa vie, pas plus qu'il n'avait imaginé qu'il soit possible de ressentir de tels effets.

Son corps entier se tétanisa sous la température bien loin dans les négatifs. La moindre respiration semblait lui arracher les poumons, contractant sa poitrine jusqu'à lui écraser totalement les poumons. Il eut même l'impression que sa peau se durcissait par le contact du froid et se craquait.

Relevant le visage, Alexander eut à peine le temps d'observer l'arrière du train déchiré, sans aucune trace de Kitty suite à l'explosion. Il était même surprenant qu'eux-même n'aient pas explosé ou déraillé. Le froid mordant mit à genou l'asiatique, qui tentait désespérément de resserrer la peau de bête sur lui, sans réussir à cause de ses doigts déjà engourdis.

Du coin de l'oeil, il lui sembla voir une lueur rouge. Peut être était-ce un malaise qu'il prenait ? A moins que ça ne soit la forme rouge à l'avant du train ?

Puis ce fut le vide.

"Allez! Allez!" invectivait Ryoichi la machine. Il tombait une pluie sous laquelle il ne faisait pas bon être. Les cratères suffisait de vous en convaincre si le bruit sifflant des obus tombant ne suffisait pas.

Il était collé lui au hublot avant, autant que Kitty pouvait l'être sur celui de l'arrière. Et il pouvait voir le train s'approcher de la silhouette rouge... et commença à froncer les sourcils.
Se tournant vers Alexender: "hey, on dirait pas..." Il n'eut jamais le temps de finir car un raffut comme il n'en avait jamais connu retentit, ainsi qu'un souffle, qui lui fit mal aux oreilles tant la pression se fit forte dans ses oreilles avant de se retirer.

A peine avait il glissé à terre qu'il sentit un froid intense. Froid était d'ailleurs un mot trop faible pour décrire se qu'il ressentait: comme une douche gelée qui vous tétanisait. Impossible d'y échapper néanmoins et il fût comme un poisson hors de l'eau, la bouche grande ouverte à tenter de faire marcher ses poumons pour prendre une inspiration.
Il y arriva à grande peine, se recroquevillant sur lui même pour tenter de se couvrir autant que faire se peu.

*Sa y est, je vais crever cette fois!* pensât il. Il en était convaincu et la dernière chose qu'il fit fût de claquer des dents en tentant de dire "Danger?!" à l'apparition du robot.

Puis une sensation, étrangère mais pourtant pas si nouvelle qu'il était dispersé d'ici vers ailleurs.

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