01.01/30.S.Chicago - Chourrave chez Chofrex

Lorsqu’il était encore un géant du textile en pleine santé, Chofrex avait eu le bon goût de s’installer dans toutes les grandes zones industrielles de Chicago, il y’a des années de cela. Mais l’émergence de la puissance économique chinoise fut annonciatrice de sombres heures dans ces secteurs, et le groupe prit la décision de fusionner tous ses sites en un seul, localisé à Chicago Nord, et agrandi à l’occasion par l’absorption des anciens hangars Bridalas (Brioches et viennoiseries bien connues des cantines scolaires) et Iwaya (Cosmétiques pour femme, « Iwaya, Je me sens moi »).

Les trois bâtiments initialement distants avaient été agrandis afin de former une seule et unique entité longue de plus de sept-cents mètres, disposant du nec plus ultra en termes de passerelles de chargement et de déchargement pour poids-lourd. La pression d’EverGo avait d’ailleurs poussé la municipalité chicagoanne à refaire à neuf le revêtement de toutes les rues de la zone industrielle il y’a à peine deux ans, afin que l’entrepôt géant puisse accueillir dans les meilleures conditions les livreurs chargés de faire transiter la marchandise.

La Chine n’avait pas influencé que Chofrex : les alentours recelaient de nombreux entrepôts désaffectés, ou utilisés seulement à des fins exceptionnelles, et dont l’état oscillait entre le moyen et la quasi-ruine, ce qui tranchait d’autant plus avec l’asphalte rutilant des artères chargées de les desservir. Le plan des lieux était particulièrement simple, composé de trois grandes avenues parallèles entrecoupées d’une douzaine d’allées perpendiculaires, tracées à la règle par les urbanistes. L’usine textile se trouvait entre la seconde et la troisième avenue, et entre les quatrième et cinquième allées. A ses côtés, le hangar de moteurs de tondeuses à gazon Brom faisait figure de nabot. Dans leur grande bonté, les dirigeants de Chofrex avaient proposé à leur petit voisin de fusionner leurs parkings, et c’est une des places de ce lieu qu’occupait une voiture de police, gyrophares éteints, visiblement vide.

Les alentours du hangar étaient délimités par un grillage en triste état, tantôt plié, tantôt carrément éventré. La grille qui avait été forcée par les salariés mécontents avait été refermé par une lourde chaîne métallique reliée à un cadenas – afin d’empêcher l’entrée d’un véhicule pirate – mais le fait que le cadenas soit ouvert semblait indiquer que les propriétaires de la voiture de police étaient en ce moment en train de faire le tour du hangar lui-même.

Les entrées étaient localisées à intervalles réguliers, tous les cinquante mètres environ, et sur les deux longs côtés de l’entrepôt, qui étaient entrecoupés d’immenses portes destinées à faire entrer l’arrière des semi-remorques. Les plus proches de la grille d’entrée avaient visiblement été forcées récemment, et quelques planches clouées semblaient avoir pour vocation de dissuader l’introduction d’éventuels intrus. Sur la face Est, les entrées étaient nommées A1, B1...tandis que la face Ouest portait les entrées A2, B2...jusqu'à N2. Des lampadaires en bon état éclairaient nettement les routes faisant le tour du hangar.

[Le hangar est orienté tout en longueur, et est entouré de routes goudronnées permettant la circulation des véhicules, et des poids-lourds en particulier. L’entrée est au Sud - le parking aussi, donc -, et les portes forcées par les manifestants se trouvent donc également de ce côté.
La mission débute de l'intérieur du van, conduit par Kallan ou Damian, selon celui/celle qui dégaine le premier. Vous êtes présentement sur la route près de l'entrée du parking, et la description est celle d'un tour de repérage préliminaire]

Dans quoi elle s’était fourrée ? Suite à une proposition de Roxie à propos d’une petite annonce qu’elle avait vue concernant la faillite des entreprises de textile Chofrex, Lucy s’était fait embarquer dans un projet un peu délirant : aller piquer des vêtements dans un entrepôt situé dans la zone industrielle de Chicago, en Banlieue de la ville. Plusieurs avaient mordu à l’hameçon, dont Kallan, pour la plus grande surprise de la rouquine. Elle ne voyait pas du tout sa coloc’ comme une nana qui irait piquer des fringues bon-marché dans une expédition nocturne et plutôt illégale. Bon, Lucy non plus n’avait rien d’une voleuse, mais c’était pour le bien commun, là. Surtout que ces habits, ils ne serviraient plus à rien, planqué là en attente d’être détruits…

Damian était aussi de la partie, et donc Roxie, cerveau de l’opération, donc. Ils s’y étaient rendus avec le van mis à leur disposition à l’Old School, et se retrouvaient maintenant devant le bâtiment cerné de grillages détruits ou abîmés, pour la plupart.

Damian conduisait, et Lucy guettait. Une voiture de flics dans le parking signifiait la présence des poulets sur les lieux… Ce qui n’annonçait rien de bon. Quoi qu’en fait, Kallan et elle pourraient les maîtriser sans remouds ni aucun bruit, et sans trop de difficulté. Arrivés près du parking, Damian proposa un début de plan d’action. Il proposait deux solutions, et Lucy fut la première à répondre :

« J’propose qu’on range le van pas trop près, pour pas se faire gauler, et qu’on y aille pendant qu’ils sont à l’intérieur. Dans une bagnole de patrouille, il y a généralement deux flics. Quatre, au maximum, donc ils ne devraient pas être trop nombreux. Tant qu’ils n’appellent pas de renforts ça ira bien. Kallan ou moi pouvons se charger de les neutraliser le temps de l’opération… Et quand on se sera fait la belle, ils ne sauront même plus où ils sont ! et nous on sera déjà loin… »

C’est Clara qui allait être contente. Elle espérait que son annif soit proche : ils allaient lui offrir une garde-robe complète…

« Ça vous va ? »

Roxie commençait à prendre sérieusement goût à la vie de super-héros. C'était cool : elle avait le droit de faire à peu près ce qu'elle voulait tant que ça servait la bonne cause. Et servir la bonne cause pour le moment, c'était chaparder, ramasser les miettes. L'idée ne dérangeait pas réellement la blondinette dans ce contexte. Chourrer un objet à quelqu'un, c'était mal, tout le monde le savait. Elle n'était d'ailleurs pas de nature suffisamment envieuse pour aller péta chez les autres. Mais voler ce qui irait de toute façon au rebut lui donnait l'impression de faire une bonne action. Un peu comme quand un employé du Macdo refourgait les hamburgers invendus aux clodos à la fermeture, chose qui leur était interdite par la direction. Bande de bâtards. C'était une philosophie un peu tordue, mais ça s'était déjà vu dans la littérature et dans le cinéma. Alors pourquoi pas eux ?
Il fallait bien que la société y mette un peu du sien pour être sauvée d'elle-même, non ? En l'occurrence, la société avait craché son premier tribu la veille, et sous une forme plutôt d'enfer. Le téléphone portable de la mort qu'elle sentait dans la poche de son pantalon lui rappelait son exploit au centre commercial. Elle avait eu de la choune que les cailleras fassent le boulot à sa place, mais elle pouvait au moins se vanter d'avoir un certain art de l'à-propos.

Roxie sortit son téléphone et actionna la fonction vidéo pour immortaliser leur première mission officieusement officielle. Pour l'occasion, elle avait enfilé un pantalon de jogging noir, des baskets et un gilet à capuche, qu'elle avait rabattue sur sa tête. Elle était toujours aussi débraillée, mais au moins, elle aurait une chance de se fondre dans les ombres. Elle filma tour à tour ses camarades, puis se filma elle-même. Elle était plutôt contente que Lucy l'ait accompagnée. Sa camarade avait l'air plutôt sympa. Elle ne connaissait pas bien Damian, mais il avait déjà un gros atout pour lui : il savait conduire. En la matière, Roxie n'y connaissait rien. Elle avait déjà fait de la mob avec ses potes, mais elle ne fréquentait aucun bobo qui aurait eu la voiture à papa. La dernière recrue était inattendue. Kallan, la fille venue du froid, ou le froid venu de la fille, au choix. Elle avait fait une drôle d'impression à Roxie lors de leur première rencontre, notamment celle de prendre la mouche pour des raisons mystérieuses. Elle avait peut-être ses règles. Ca pouvait encore se comprendre, mais moyen pour jouer les super-héroïnes. Néanmoins, entre Lucy et elle, y avait des flics marionnettes dans l'air... Et ça, c'était un bon point pour les super-héros. Parce que les super-héros dans les films et les BD, ils avaient toujours des emmerdes avec les fausses autorités complètement incompétentes qui voulaient pas les laisser faire leur job de super-héros, juste parce qu'ils avaient la haine d'être les personnages inutiles du casting. Toujours à parler de juridiction foireuse... Le temps qu'ils décident qui a le droit d'intervenir, les cambrioleurs se sont tirés avec la caisse. L'immobilisme, c'était bien un truc qui lui tapait sur le système.

"Au fait, j'vous ai pas dit ! J'ai trouvé mon nom de code ! Je serai Décibel. Pas mal, hein ?" informa-t-elle le groupe, ajoutant un petit coude de coude enjoué à Lucy devant sa trouvaille.

Elle avait cherché un moment avant de trouver un nom utilisé par aucun personnage des BD qu'elle avait lues. Ca faisait trop cheap, style j'ai pas d'imagination, je suis une héroïne repompée.

"Bon alors, oubliez pas notre objectif, hein. C'est shopping, mais shopping un peu spécial. J'suis d'accord avec Lucy : y a des chances qu'on soit pas mal chargés si on cherche de quoi fringuer un peu tout le monde, il faudra peut-être faire des allers-retours. Du coup, j'me dis que si on pouvait se débarrasser des keufs d'entrée de jeu, ça serait déjà ça de gagné. Ah ouais, et selon ce qu'on trouve, essayez de varier un peu les tailles et tout." mentionna la jeune fille concernant les vêtements en eux-mêmes.

Elle s'imaginait que tous les résidents du Old School n'aimerait pas forcément se retrouver dans des fripes de la taille ou du goût de Kallan. Quoique voir la vieille avec un justaucorps moulant et des cuissardes pourrait se révéler particulièrement drôle.

"Hé, j'ai une super idée pour la vioc ! Je vais m'occuper de son cas, ça va pas traîner !" poursuivit-elle, avec l'air d'une gosse préparant un mauvais coup ; précisément ce qu'elle était.

"Donc les meufs, vous essayez de choper les keufs ? Hé, ça rime ! Bon allez, taisez-vous deux minutes." dit Roxie, comme si les autres étaient plus expansifs qu'elle.

Sur ces mots, elle baissa sa vitre et tendit l'oreille, tentant de distinguer la présence éventuelle de quelqu'un à l'extérieur, puis indiqua ses découvertes à ses camarades.

L'extérieur semblait être désert. Cependant, il semblait y avoir un certain raffut dans le hangar, mais les murs empechaient d'en connaitre l'origine exacte. Cependant, si patrouille il y avait, elle se trouvait dans le batiment.

Les quatre garnements descendirent du véhicule et se dirigèrent vers le portail ouvert, dont l'ouverture était suffisamment large pour qu'ils n'aient pas à le pousser. Même s'il semblait en bon état, il suffisait d'un gond mal huilé pour qu'il émette un grincement strident. Les bruits à l'intérieur du hangar étaient désormais audibles pour tout le monde, et Décibel put elle reconnaître des chocs sourds contre le sol, ainsi qu'une voix dont le ton autoritaire correspondait à celui d'un donneur d'ordres.

Kallan, quand à elle, était dans un premier temps trop loin pour pouvoir capter le nombre d'esprits. Lorsqu'ils parvinrent au niveau de la première porte, elle était toujours incapable de lire dans les pensées - ce qui signifiait que les personnes présentes se trouvaient tout de même plutôt de leur côté du bâtiment, mais à plusieurs dizaines de mètres - mais parvint à détecter la présence d'un certain nombre d'esprits. Quatre étaient parfaitement normaux, mais un cinquième semblait particulier, tandis qu'une sixième présence paraissait très diffuse, comme fractionnée.

Ils se retrouvèrent finalement face à la porte la plus au Sud, qui s'avéra être verrouillée. Il s'agissait d'une porte en tôle donnant sur une petite avancée devant faire office de vestiaire ou de vestibule pour les travailleurs - car des veilleuses à l'intérieur éclairaient un alignement de portemanteaux, visibles à travers une rangée de vitres sales situées à hauteur d'homme pour rendre les lieux plus lumineux.

Les extérieurs étaient parfaitement calmes : pas d'animaux ni d'ivrognes perdus, malgré la poubelle remplie de canettes de bière en verre qui se trouvait juste à gauche de la porte. Un hurlement de panique finit par briser ce relatif calme, et Roxane put entendre des bruits de course dans les travées du hangar, pendant que la voix autoritaire reprenait du service.

A mesure que Roxie approchait, son expression se faisait suspicieuse sous sa capuche. C'était plutôt bizarre ce vacarme. S'il restait quelques employés mécontents dans les murs de l'entrepôt, ils étaient vachement en pétard pour faire autant de bruit. De plus, ils avaient l'air de courir partout.

Kallan les informa de ses découvertes.

"Différents ? Ca veut dire quoi ? Des bestioles ?" s'efforça-t-elle de murmurer, ce qui fit qu'elle articula exagérément.

Ca irait en tout cas dans le sens des propos de Damian. Il n'y avait qu'une voiture de flics, mais ils pouvaient avoir embarqué des clebs pour patrouiller... Néanmoins, la blonde n'avait perçu aucun aboiement jusqu'ici. C'était d'ailleurs plutôt heureux, car la présence de chiens auraient pas mal corsé leur petite expédition ; elle n'était pas sûre que le pouvoir de leurs deux psychomutantes fonctionne sur les bêtes.

"C'est la porte la plus visible depuis la voiture. Si j'étais un poulet flemmard, j'serais direct rentré par là, mais est-ce que j'aurais refermé à clé derrière moi ?" marmonna-t-elle en se frottant le menton. Là aussi, ça allait dans le sens de Damian ; ils étaient peut-être passés par un autre accès.

"Avec ton pouvoir, tu trouveras peut-être par où ils sont entrés, euh... Hawkeye."

Pour tambouriner comme ça à la porte, ce devait être l'un des employés qui cherchait à échapper à la police, elle ne voyait que ça.

"Bon, on va pas y passer la nuit non plus. De toute façon, à mon avis, c'est trop la fiesta à l'intérieur pour qu'ils s'inquiète de nous." fit-elle, cette fois à voix haute.

"J'vais essayer de péter la vitre, au moins, ce type échappera à la garde à vue, comme ça. Ensuite on essaie de se planquer dans le vestiaire le temps que les keufs sortent à sa poursuite, et on entre dans l'entrepôt !" décida-t-elle finalement. A faire les cent pas devant le bâtiment, c'était comme ça qu'ils allaient finir par se faire repérer.

"Et puis si ça marche pas... Ben les filles, ce sera à vous de jouer."

Son plan était rudimentaire, mais il avait l'avantage de laisser tout ce petit monde lever le camp pendant qu'ils entraient.

Sur ces mots, la jeune fille leva la jambes et entreprit de donner une série de coups de pied chassés dans l'espoir de faire céder l'une des vitres à l'ancienne, façon vandale.

Les vitres s'avérèrent être moins solides que prévues. Au second coup, le pied de Roxane traversa sa cible, lui entaillant au passage joliment pantalon et mollet. Sous le choc, la glace entière se déchaussa d'elle-même et tomba vers l'intérieur du bâtiment, libérant un large passage à un mètre de hauteur à peine.

Derrière la porte, la personne qui avait subi le lavage de cerveau de Kallan poussa un cri avant de tenter d'énoncer une phrase cohérente.

- Po...po...poli...lic...lice...p...plus un g-g-geste.

Puis, après quelques secondes, les jeunes gens purent voir un homme entre quarante et cinquante ans, légèrement bedonnant, habillé de la tenue règlementaire des policiers chicagoans, commencer à tenter de passer à travers le passage libéré par Roxie. Visiblement, il n'avait pas pratiqué la gymnastique depuis longtemps, même si la terreur sur son visage laissait à penser qu'il n'était pas en pleine possession de ses moyens. Une émotion profondément enfouie avait visiblement résisté au nettoyage de Mindmistress.

Ils étaient dans la place. Enfin, presque, du moins. Et ils avaient désormais des informations sur ce qui se passait à l’intérieur du bâtiment. Ils étaient six, et visiblement pas tous en très bonne posture. L’un d’entre eux tentait radicalement de s’échapper de ce qui semblait être sa prison, en frappant frénétiquement sur la porte de l’entrepôt. C’était plutôt étrange, pour une simple mission de récupérage de fringues en surplus. Ça en devenait limite flippant, même.

Roxane n’était visiblement pas plus impressionnée que ça, et Lucy la vit briser la fenêtre sans pouvoir réagir. Il y avait certainement un moyen d’entrer plus discrètement dans le complexe, mais apparemment ça ne lui avait pas effleuré l’esprit. Elle était bruyante de nature, ça ne devait pas la gêner. Décibel fracassa donc la vitre à coups de pieds, se blessant au mollet dans le même mouvement.

« Merde ! »

Lucy avait soufflé ce juron en voyant le sang s’échapper de la jambe de la jeune mutante. Au moins la vitre était-elle hors d’usage, maintenant. Effondrée complètement à l’intérieur du bâtiment. Et le type qui venait de tambouriner à la porte tenta difficilement de s’échapper par la fenêtre après avoir bégayé une menace pas très persuasive à leur intention. Un flic bedonnant qui désirait visiblement fuir l’endroit au plus vite. Son visage était marqué des affres de la peur.

« Mince, c’est quoi ce schtroumpf ? »

Il fallait abréger les souffrances de ce cachalot avant qu’il ne pète réellement une durite.

« Boxez-lui le crâne pour l’assommer, et puis on rentre. Moi j’le maîtrise d’ici-là. »

Aussitôt dit, aussitôt fait : Lucy brancha son esprit sur celui du flic et tenta d’annihiler chez lui toute envie de bouger. Elle tenta de l’immobiliser, littéralement.

[Un plan sommaire des lieux, qui sera détaillé au fur et à mesure de votre avancée - si vous avancez ^^? Attention, Lucy, tu dois normalement indiquer la nature de tes actions en leur donnant la couleur indiquée. Pour savoir laquelle correspond, tu peux te référer à ce sujet.]

Spoiler:

Le pouvoir de Lucy mit un terme aux tentatives désordonnées du policier replet pour passer par la fenêtre. Il cessa de crier et de bouger, ressemblant à un sac de sable posé en équilibre sur un muret. L'homme était figé, mais de part et d'autre de son corps somme toute massif restait la place pour escalader.

La coupure de Roxane était nette, propre, et moyennement profonde. Le sang coulait nettement mais la douleur n'était pas extrêmement intense pour le moment. Elle pouvait toujours entendre la voix autoritaire parler à intervalles réguliers, appelant à plusieurs reprises un dénommé "Kelly".

A travers la fenêtre, les quatre jeunes mutants pouvaient voir que le policier paniqué n'avait pas fermé la porte intérieure qui menait vers la partie principale du hangar. Elle semblait être elle aussi éclairée, mais il était difficile de s'en rendre compte, car la seule vision accessible était une partie d'un container vert sur lequel apparaissait la partie inférieure gauche du célèbre logo Chofrex - et le hangar ne disposait pas de parois translucides donnant vers sa région centrale.

"Rahhh ! La vache" s'écria la hurleuse en tombant sur son derrière. Elle s'était pas loupée ! Oubliant totalement ce qui se passait autour d'elle, la blonde se focalisa sur sa jambe blessée. L'instinct de survie lui dictait de se concentrer sur sa blessure plutôt que sur la présence du flic, qui représentait pourtant lui aussi une menace. Un flic qui n'aurait pas dû se trouver là ! Pourquoi cet imbécile avait pleurniché pour sortir comme un manifestant, d'abord ? C'était lui le fameux Kelly ?

Heureusement, le type sembla faire un arrêt sur image, ce qui permit à Roxie d'inspecter "tranquillement" sa plaie.

"Fais chier, c'était mon seul jogging..." lâcha-t-elle, dépitée, avec la superficialité des personnes en état de choc. C'était fou ce que l'esprit inventait pour conjurer le fait qu'on avait failli se trancher le talon d'Achille...

Bon, de toute façon, son pantalon était foutu. La jeune fille déchira complètement le bout de pantalon qui avait été coupé et tenta de se bander du mieux qu'elle pouvait la jambe pour faire un pansement.

Une fois que ce fut fait, elle tenta de se relever pour tester sa jambe, non sans un regard en coin vers Damian.

"Bon la prochaine fois, c'est toi qui t'y colles, hein." lui fit-elle, pensant avec une pointe d'envie qu'il s'en serait sûrement tiré mieux qu'elle.

"J'me demande pourquoi ce gros lard voulait sortir..." dit-elle. "Y a un type qui appelle Kelly, c'est peut-être lui." dit-elle en claudiquant vers le type dans l'intention de fouiller ses poches afin de trouver sa plaque de policier et vérifier son identité.

L'un d'entre eux mit un terme à l'opposition du policier qui voulait passer par la fenêtre. Il stoppa ses cris et ses mouvements. Il était un peu comme un mannequin posé sur une fenêtre. Roxie avait une belle coupure nette et moyennement profonde. Le sang suintait quand même beaucoup.

On voyait à travers la fenêtre que le policier paniqué n'avait pas fermé la porte intérieure qui menait vers la partie principale du hangar. On pouvait d'ailleurs apercevoir une partie d'un container vert sur lequel apparaissait une partie du logo Chofrex.

"Ca va Roxie?... Tu vas pouvoir tenir?"

Celle-ci profita de l'inactivité du policier pour se faire un bandage de fortune. Puis elle se releva et dit quelque chose à l'intention de Damian.

"C'est sur que selon toute probabilité, je n'aurais pas pris beaucoup de risque à casser cette vitre.."

Bon, il fallait neutraliser le bonhomme. Damian s'approcha de lui en même temps que Roxie et lui prit ses menottes et entreprit de les lui passer. Il fouilla vite fait ses poches en quête des clés de la voiture de patrouille pour tenter de l'y emmener et le fermer dans le coffre de sa propre voiture. A priori une chance sur deux que ce soit lui le conducteur mais Damian avait foi dans les probabilités.

"kallan tu m'aides s'il te plait?" lui dit il en chargeant l'homme sur ses épaules comme un sac de patates.

[HRP : dsl de la faible longueur du post]

Bon, le type était sous le contrôle de la rouquine, et il se fit bientôt embarquer par Damian et Kallan, malgré des réticences de cette dernière de participer à la mission comme tout le monde. À deux, bien que Damian fit le plus gros du boulot, ils menèrent le gros flic adipeux dans sa voiture, et elle put donc lui remettre l’esprit en place, et défaire sa possession. Revenant donc dans son propre corps intégralement, Lucy jaugea la fenêtre avec perplexité, puis regarda Roxie, à ses côtés.

« Bon, on va rentrer par là, donc… mais j’crois qu’on ferait mieux d’éviter ces types louches, z’ont pas l’air net là-dedans. On trouve les fringues, et on file discrètos. C’est pas le moment de nous faire repérer. »

Comme pour montrer l’exemple, elle se dirigea vers la fenêtre brisée et tenta de l’escalader le plus silencieusement possible pour pénétrer à l’intérieur du bâtiment afin d’observer par la porte que le flic fou avait laissé ouverte ce qui se passait dans la partie centrale de cet entrepôt, et s’ils devaient bien se rendre par là pour accomplir leur méfait, sans trop se mêler de ce qui se passait là.

Lucy n'eut aucun mal à passer à travers la vitre brisée, tout au plus dut-elle faire attention de ne pas poser les mains sur des éclats de verre qui n'étaient pas tombés au sol. Quelques mètres plus loin, le fait de passer la tête par l'embrasure de la porte lui permit d'entendre plus nettement ce qui se passait, même si les détails demeuraient hors de portée.

A l'intérieur du hangar, d'immenses containers étaient empilés et alignés géométriquement, de manière à former des allées régulières mimant la géographie du centre-ville des métropoles américaines. Lucy pouvait voir sur plusieurs dizaines de mètres dans l'allée Nord-Sud située la plus à l'Ouest du hangar, ainsi que le début des premières contre-allées - mais tout cela était désert. Les containers mesuraient tous la même dimension, soit une dizaine de mètres de long, deux de haut et deux de large. Ils étaient accolés huit par huit : deux se suivaient sur la longueur, deux de largeur, sur deux niveaux. La plupart étaient rouges, la seconde couleur la plus dominante étant le bleu.

La voix autoritaire commençait à montrer des signes d'angoisse, et une seconde voix, féminine celle-ci, lui répondit. Une sorte de bourdonnement sourd résonnait dans l'ensemble du hangar mais sa provenance était inconnue.

La voix féminine hurla soudain "A L'AIDE !! MAJOR !", et deux coups de feu retentirent.

Roxie fourra la plaque du policier dans sa poche. Ca pouvait toujours être utile un jour. Le gros Kelly avait donc déserté son poste et se faisait houspiller par son boss ? C'était une théorie plausible. Roxie ignorait ce qui se trouvait là-dedans à part des fringues gratis, mais c'était suffisant pour foutre le boxon et faire fuir des flics.

"Chaipa ce qu'il y a là-dedans, mais ça a fait péter les plombs à ce gros lard. Ouvrez l'oeil." fit Roxie en passant la vitre avec précaution : une coupure suffisait.

"Pour l'instant ça brûle un peu, mais je pense pouvoir marcher." répondit la jeune fille plus gentiment à Damian. "Merci de demander." ajouta-t-elle avec un regard en coin vers Kallan.

Elle se retourna soudain vers le jeune homme.

"Psstt, au fait, c'est Décibel, oublie pas !" lui chuchota-t-elle après avoir tilté qu'il l'avait appelée par son prénom. C'est sûr qu'en fringues civiles, ça mettait pas vraiment dans l'ambiance. C'était pour ça que leur mission était importante, outre la nécessité pour tous d'avoir des vêtements de ville à se mettre : s'ils se fabriquaient des costumes, ils pourraient un peu plus se prendre au sérieux.

S'accrochant instinctivement au haut de Lucy tout en marchant directement dans son dos, Roxie se plaqua ensuite dos contre le container le plus proche.

Regardant tout autour d'elle pour repérer un container ou une caisse ouverte, ou encore des portants de vêtements en accès libre, Décibel tenta de se concentrer sur le bourdonnement afin d'identifier de quoi il pouvait s'agir. Elle en informerait ses camarades de ses déductions.

Les containers les plus proches étaient tous hermétiquement fermés et verrouillés par de lourdes chaines, et les éventuels vêtements mal rangés qui auraient pu se trouver sur place avaient visiblement disparu, laissant ici et là un ou deux portants vides.

Quant au bruit, Roxie l'identifia...plus ou moins. Il s'agissait d'insectes, mais il pouvait s'agir d'abeilles, de guêpes, de bourdons, de frelons...ou d'un mélange de tous ceux-ci. En tous cas, ils étaient nombreux.

Tout le monde attendit le retour de Damian et de Kallan. Ceux ci avait eu quelques peu de mal avec le dénommé kelly qui pesait son bon pesant de cacahuètes.

"C'est normal Décibel!... On est une équipe! Apprenons à agir en équipe, cela nous servira pour l'avenir. Et puis il ne faudrait pas que tu en gardes une séquelle, surtout pour quelque chose d'aussi bêta... Et excuse-moi pour le nom de code j'ai encore un peu de mal à m'y faire..." Il sourit à la jeune fille quand il lui dit cela.

C'est vrai que les fringues civiles, ça le faisait pas... Pas facile de s'y mettre et appeler autrement que par leur prénom les filles qui l'accompagnait. Mais peut être que ce soir le problème allait être résolu une fois pour toute. Ils allaient peut être ressembler à quelque chose demain, sans parler du fait que certains d'entre eux, comme Damian, n'avait que trois ou quatre vêtements à se mettre en tout et pour tout.

Roxie s'avança en prenant appui sur la belle Lucy. Elle se mit aux aguets pour essayer d'en savoir un peu plus sur ce qu'il y avait de l'autre côté. Un bruit que Roxie identifia.

D'après elle, il s'agissait d'insectes et dans le genre des guêpes. Aie ça craignait...

Il y avait eu ces deux coups de feu et les cris de la part d'une femme. Damian dégaina deux de ses couteaux de lancer au cas où. On ne savait pas sur quoi on pouvait tomber, et s'il fallait agir, le jeune mutant était déterminé. Surtout que si quelque chose pouvait inquiéter un flic et son adjointe, cela pouvait s'avérer dangereux pour le groupe de mutants.

"Bon, comme il faut que quelqu'un tente de voir ce qu'il y a là-bas je vais tenter de m'approcher, avec ma chance ça va bien se passer... J'vous tiens au jus..."

Damian s'avança parmi les containers en faisant signe à ses amis de rester sur place, jusqu'à qu'il puisse voir de quoi il en retournait, il pourrait ensuite leur indiquer ce qu'il voyait.

Les deux premières allées transversales étaient vides, mais le bourdonnement allait en s'amplifiant, ainsi que les voix des policiers qui devenaient intelligibles, même s'ils se limitaient à pousser des cris. Lorsque Damian passa la tête pour observer la troisième, il se retrouva face à une scène stupéfiante : deux policiers étaient attaqués par d'énormes essaims d'abeilles/de guêpes qu'ils tentaient de repousser par de grands gestes, tandis que le troisième - la femme - avait le regard fixé sur quelque chose qui se trouvait sur le sol, les mains crispées sur son arme. Elle tira à deux reprises avant d'être déséquilibrée brusquement et de s'effondrer par terre en poussant un hurlement.

L'un des deux policiers aperçut le jeune homme et cria "A l'aide ! Faites quelque chose, je vous en prie !". A son ton, il ne s'agissait clairement pas d'un subterfuge pour l'arrêter.

Les soins de Kallan, dont elle n'avait pas précisés si oui ou non ils étaient gratuits, donnèrent une allure légèrement plus agréable à la blessure de Roxie, et les deux jeunes femmes purent rejoindre Damian l'éclaireur en compagnie de Lucy. Elles purent toutes - surtout Roxie - remarquer que l'intensité du bourdonnement augmentait progressivement, jusqu'à ce qu'elles puissent discerner à la lumière de l'éclairage permanent les premiers insectes volants qui virevoltaient, puis les policiers et leurs soucis.

La femme au sol recula précipitamment en s'aidant de ses coudes, et Damian put reconnaître ce qui la terrifiait plus que les innombrables abeilles : un serpent rayé de noir et de blanc, de plus d'un mètre de long, s'approchait d'elle. Deux autres reptiles étaient eux aussi visibles, serpentant le long des caisses sans toutefois sembler particulièrement agressifs.

Ca c'était pas de chance, les employés de l'usine avaient l'air super ordonnés. Devant les circonstances étranges et imprévues de leur mission, ça aurait bien arrangé la blondinette d'avoir des fringues directement accessibles à portée de main. Mais il allait falloir faire sans. Kallan profita de ce qu'elle était occupée à faire du repérage pour s'approcher d'elle. Roxie ne se méfia que lorsqu'elle se retrouva le cul par terre.

"Woh, c'est quoi ton prob..." commença-t-elle à protester. "blème." termina-t-elle lorsque Kallan ouvrit son pansement de fortune.

"Hé oh, t'as une bouche..."

Plutôt pulpeuse, d'ailleurs, maintenant qu'elle était à quelques centimètres de la sienne.

"... alors reste en dehors de ma tête." compléta-t-elle après cette pensée avec un regard farouche, histoire de paraître plus convaincante.

La jeune fille fronça les sourcils, repensant à la remarque mentale de Kallan. A y réfléchir, il y avait un truc qu'elle ne captait pas :

"D'ailleurs, j'vois pas pourquoi j'aurais dû te demander de mater ma coupure." fit-elle en haussant les épaules

Faut dire, elle n'avait retenu que le nom et le pouvoir de sa camarade. Son attitude hostile vis-à-vis de la New Yorkaise l'avait dissuadée de chercher à mieux la connaître. Dans tous les cas, Roxie aurait simplement apprécié un peu de compassion, pas une opération chirurgicale. En un sens, la situation était assez révélatrice des caractères antagonistes des deux mutantes.

Sur ces mots, Roxie serra les dents durant l'examen de sa blessure, qui restait tout de même sensible et observa sa coéquipière faire bon gré mal gré. A en juger par ses gestes, elle avait l'air de savoir ce qu'elle faisait. C'était au moins ça de rassurant. Décibel était relativement mal à l'aise de se faire manipuler comme ça par une fille. La proximité d'une vamp comme elle avait de quoi déstabiliser, même si elle n'était pas du tout son genre.

"Merci, c'est cool." fit-elle enfin en se remettant debout en s'aidant de la paroi du container contre lequel elle était plaquée. Comme ça, elles étaient quittes. Roxie avait offert le fruit de sa rapine au centre-ville à tous les élèves sans aucune arrière pensée, mais ce genre de choses comptaient peut-être pour la Polonaise, d'autant qu'à son comportement, l'adolescente avait la nette impression qu'elle ne la portait pas dans son coeur.

Une fois qu'elles eurent rejoint Damian, Roxie lâcha son "La vache" caractéristique. Du fait des bourdonnements, elle s'était attendue à voir des bestioles, beaucoup de bestioles, mais les serpents, c'était une nouveauté dont ils se seraient bien passés.

Bon, Roxie, réfléchis un peu. Qu'une ruche soit tombée on ne savait comment dans l'entrepôt, c'était encore plausible. Mais les serpents, c'était quand même un peu capillo-tracté.

"Les gars, j'crois qu'on a trouvé les esprits de Mindmistress."

C'était la seule explication qu'elle voyait. Ce genre de pouvoirs étaient nettement plus effrayants que les siens. Que ceux des autres élèves du Old School aussi, d'ailleurs. Et leur quatuor n'était pas ce qu'il y avait de plus spectaculaire ou offensif. Contre un essaim et des reptiles, en particulier l'essaim, ils risquaient de sévèrement se prendre une raclée, à part peut-être ce veinard de Damian. Et puis s'il s'agissait bien de mutants, il fallait se serrer les coudes, du moins c'était l'avis de la jeune fille.

"Mindlock, prépare-toi à donner un coup de pouce aux queufs s'ils refusent d'obéir. Mindminstress, essaie de voir si tu peux communiquer avec les invités surprise pour leur dire qu'on cherche pas les noises. Hawkeye, j'compte sur toi en joker si ça tourne mal. Oh, et bouchez-vous les oreilles : moi... je vais m'assurer qu'on ait toute leur attention." dit-elle à ses camarades en rabaissant sa capuche en arrière.

C'était pas évident de se porter comme ça au-devant de créatures hostiles et de flics armés, mais bon, la situation avait l'air de dégénérer, et accessoirement, elle voulait prendre ce qu'il y avait à piquer et se tirer de là en vitesse. Et elle était probablement la plus facilement repérable comme mutante du groupe à cause de ses veines, fallait se sacrifier une nouvelle fois. Elle ne prit donc pas son courage mais plutôt sa témérité à deux mains et s'avança pour se faire voir des belligérants. Elle cria alors un "OHHHH !" juste suffisamment fort pour couvrir le vacarme et attirer l'attention de tout le monde vers elle. Si elle s'était découverte, c'était pour que tous puisses voir sa peau se changer, une façon de se signaler auprès de leurs congénères présumés.

Elle tourna ensuite la tête vers les flics.

"Lâchez vos flingues, rendez-vous et personne sera blessé !" leur lança-t-elle, le doigt pointé dans leur direction.

Les deux filles étaient en train de sympathiser ou quoi? Telle était la question qui traversait l'esprit de Damian, quand il vit Kallan auprès de Roxie. Même si quatre ans séparait les deux femmes, elles pouvaient s'entendre. Cela paraissait pas gagné à cause du caractère de Kallan, et de l'attitude rebelle de Roxie mais ma foi tout était possible.

La grande s'occupait de la petite. C'est aussi comme ça que se formait une équipe. Dans la douleur et l'adversité, quand l'entraide est indispensable. C'est ce que les militaires appellent un frère d'arme.

Les filles se portèrent à la hauteur de Damian et constatèrent par elle-même ce que Damian voyait et leur avait décrit précédemment. Roxie lacha un "la vache" appuyé, de même que Kallan comme s'il s'agissait de l'écho. Puis reprenant de sa superbe, elle donna quelques ordres directs. Dans cette organisation Damian était le joker de l'équipe, la force de frappe, finalement on employait le caïd de Chicago dans un rôle à sa hauteur.

"message bien reçu décibel! Compte sur moi..."

Dit il avant de se boucher les oreilles comme Roxie le lui avait dit. Elle intervint pour capter l'attention de ce qui se trouvait devant eux. Puis les serpents allèrent se dissimuler sous un container et les deux essaims semblèrent prendre une forme humaine. Etrange.

Damian resta sur ses gardes prêt à jeter ses couteaux avec la précision qui lui sied.

[HRP: dsl pour la longueur du message et le retard mais j'ai eu une semaine éprouvante entre le boulot et les nuits raccourcies... ^^]

Les serpents finirent par disparaître complètement, au soulagement visible des deux policiers qui étaient capables de prendre un peu de recul face à la scène - même s'ils restaient prudemment adossés à un des containers, les mains bien en évidence afin de montrer clairement qu'ils n'étaient pas belliqueux.

Le chef continuait à se débattre en vociférant au milieu des insectes. Ceux-ci semblaient être plus ennuyeux que dangereux, jusqu'à ce que les mots "Crevez sales mutants !" s'échappent de ses lèvres. Subitement, les attaques des hyménoptères se firent plus précises, et il s'effondra au sol en criant, de nombreux points rouges commençant à apparaître sur son cou et son visage. Ses collègues semblèrent horrifiés, mais n'osaient pas intervenir. Finalement, les insectes s'éloignèrent également du sergent, qui resta au sol en gémissant de douleur.

L'amas grouillant sembla se solidifier rapidement, prenant une forme de plus en plus humaine - et de plus en plus féminine. Une vingtaine de secondes plus tard, une femme à la peau verdâtre regardait les jeunes mutants. Ses cheveux avaient la forme de pattes d'insectes, et semblaient animés d'une volonté propre, se dépliant et se repliant sans raison apparente. Elle ne portait pas de vêtements à proprement parler, même si une membrane vert-jaune recouvrait son corps à la manière d'une tunique seyante.


- Partez d'ici, les mioches. Mutants ou pas, il va vous arriver des embrouilles.

Sa voix semblait résonner étrangement, comme si plusieurs personnes s'exprimaient simultanément, mais elle semblait plus prudente que belliqueuse. Ayant parlé, elle tourna la tête afin de surveiller les deux policiers encore debout, et se désintéressant totalement de sa victime qui continuait à gémir, de plus en plus faiblement.

[i]Les serpents finirent par disparaître complètement, le chef continuait à se débattre au milieu des insectes. Cest derniers ne semblaient pas belliqueux sauf quand des insultes sortirent de la bouche de l'homme.

D'un coup les attaques se firent plus ciblées, il se roula au sol bruyamment, visiblement il avait mal. Les traces des piqures commençaient à apparaître sur les surfaces exposées de son corps. Ses amis semblaient choqués tandis que les insectes se désinteressaient de lui, qui était toujours au sol gémiant de douleur.

L'amas d'insecte se solidifia rapidement, prenant une forme de plus en plus humaine puis de plus en plus féminine. Une vingtaine de secondes plus tard, une femme à la peau verdâtre regardait les jeunes mutants.

Ses cheveux avaient la forme de pattes d'insectes, et semblaient animés d'une volonté propre, se dépliant et se repliant sans raison apparente. Elle ne portait pas de vêtements à proprement parler, même si une membrane vert-jaune recouvrait son corps à la manière d'une tunique seyante. Beurk.

Même si elle avait à sa façon un certain charme diabolique, elle n'inspirait pas l'envie. C'était indéniable. En plus elle se voulait menaçante. C'est comme si sa voix était un bourdonnement menaçant.

Mais bon ils avaient une mission à accomplir, il fallait des vêtements pour l'institut. Evaluation des ressources disponibles : Roxie blessée, Kallan et Lucy qui pouvaient user de leur pouvoir au besoin, et lui qui pouvait assurer un renfort physique.

Bon, il regarda les containers rapidement, et compta sur sa chance pour en trouver un que quelqu'un aurait pu mal refermer...

Après tout...

Il en ferait ensuite part à Décibel sans qu'elle se sente vexée, afin qu'elle puisse rendre le service prévu à l'Old School, tout en restant avec les deux autres pour assurer leurs arrières au cas où.

La plupart des containers étaient fermés par de lourdes serrures semblables à celles de portes de garage. Mais Damian put voir que les deux containers devant lesquels se trouvaient les deux policiers intacts comportaient un système de fermeture moins sécurisé : une lourde chaine, et un cadenas classique.