01.02/06 A l'approche d'Old School

Vesna observa la porte de l'immeuble. Manifestement, Old School, c'était là... L'école portait bien son nom mais qu'importe, Vesna avait signé et elle était décidée à s'établir ici. Après le voyage en avion qui l'avait déposé à Chicago, elle avait prit un taxi qui l'avait mené à cette école. L'immeuble aux allures d’hôtel ne payait pas de mine, la Russe ne chercha pas de sonnette et ne frappa pas non plus, elle ouvrit la porte sans hésitation pour entrer dans le hall de l'Old School.
La jeune femme balaya la pièce du regard sans un mot, découvrant le gîte dont lui avait parlé Lily-Rose. Cette dernière n'avait pas pu l'accompagner dans l'avion, et ainsi la danseuse n'avait trouvé aucune réponses à ses questions...

Des éclats de voix, provenant d'une autre pièce, parvenaient jusqu'à Vesna qui écouta un instant tentant d'établir un lien entre elles et l'odeur de chocolat qui imprégnait l'air. La jeune Russe aurait bien poussée jusqu'à rejoindre les voix mais il lui semblait plus correct dans un sens de s'annoncer:

"Il y a quelqu'un?"

Question idiote forcément, puisque Vesna connaissait déjà la réponse, mais elle cherchait avant tout à attirer l'attention. Elle remit son pull tombant sur son épaule. Certes le climat de Chicago n'était pas forcément chaud, mais ce n'était pas pire qu'à Moscou. Sur les conseils de Priscilla alias Mask, elle s'était habillée (relativement) chaudement, d'un pull blanc qui laissait largement son cou à découvert, et d'un jean ample noir avec des bottines elles aussi noires. Vesna porta son poids sur son autre jambe et écouta le silence en attente d'un quelconque signe des résidents de l'Old School.

Deuxième étage

De lourds bruits de pas précipités se mirent à retentir dans l'escalier qui donnait sur la réception. Lourd non pas parce que leur propriétaire était corpulente, au contraire, mais parce qu'elle portait des godillots type bottes de sécurité. Arrivant sur le dernier palier avant le rez-de-chaussée, Roxie s'assit d'un bond sur la rambarde et se laissa glisser jusqu'au sol. La petite blonde posa alors son regard cerné de khôl sur une brune canon. Waouh, après avoir papoté avec une Flesh, croiser une fille normale brûlait déjà les yeux, mais là, c'était l'inflammation des rétines assurée. Roxie papillonna des paupières pour reprendre contenance.

"Ouaip, y'a moi ! Et tu tombes bien, j'ai besoin d'un coup de main !" répondit-elle à la jeune fille.

Pour le moment, ils n'avaient reçu au Old School que la visite de mutants, tous des jeunes en plus. Roxie n'alla pas se poser plus de questions que ça : une fille avec un accent étranger et un baluchon dans le hall de l'hôtel, pour elle, c'était forcément une nouvelle recrue.

"Viens, je t'explique tout après !" s'exclama-t-elle en saisissant la main de Vesna pour l'entraîner dans son sillage dans les escaliers. A son contact, la New Yorkaise eut l'impression qu'une étrange chaleur lui chauffait les oreilles. Bof, après tout elle venait de maîtriser une harpie en furie et de dévaler deux étages en courant. Quoi de plus normal ?

Quelques secondes après son arrivée, Vesna vit débouler une jeune femme au style rockn'roll, cheveux teintés et yeux fardés. Elle avait glissé sur la rambarde et la Russe lui sourit, non sans l'avoir détaillée de haut en bas. *Bien gaulée la rockeuse!*. Son sourire s’élargit comme si les résultats de l'analyse avaient été satisfaisants. Au moins, elle avait l'air de son âge... La Old School n'était pas constituée que d'enfants et Vesna en ressentit un certain soulagement. Dans l'avion, elle s'était demandé quelle était la moyenne d'âge de cette école et elle n'avait pas réussit à trouver le moindre indice ; d'un coté une école contenait de jeunes élèves, de l'autre il fallait qu'ils soient un minimum âgés pour se battre... Bon, l'important c'était qu'elle ne soit pas la seule post-pubère...

Vesna remarqua les battements de paupières de Roxie non sans une certaine inquiétude puis elle lâcha en réponse à son injonction:

"Pas de problèmes, quel genre de coup de main exactement?"

Roxie s'était emparée de la main de la Russe qui la serra en retour. La rockeuse ne tarda pas à traîner la stripteaseuse dans les escaliers, lui affirmant qu'elle lui expliquerait tout ensuite. Manifestement, la jeune mutante avait comprit que Vesna était nouvelle à Old School. Tant mieux... Ça faisait ça de moins à expliquer.

"Juste..." Vesna retint Roxie dans son élan et hésita un instant avant de poursuivre:"C'est pour un rituel d'intégration, c'est ça?"

La Russe, soupçonneuse, observa son interlocutrice, tâchant d'y déceler une quelconque fourberie cachée. L'inspection ne donna rien et Vesna finit par lâcher:

"Ça n'fait rien de toute façons, c'est un truc qui me plaît en général ..."

Comme pour confirmer ses dires, la Russe raffermit son étreinte et imagina différents scénarios pour une intégration, avant de se raviser. Mieux valait une surprise! La Old School avait l'air d'être un endroit assez..."fun", du moins, bien plus que les écoles fréquentées par Vesna à Moscou. Sans compter que si les pensionnaires étaient aussi jolies que celle-ci, l'endroit serait, sans aucune doute, plus qu'agréable!

Là où Roxie partira!

Roxie s'arrêta au milieu de la première volée de marches. Elle se retourna vers la jeune fille en se mordillant un instant la lèvre inférieure.

"Hum... En cherchant bien, on pourrait se dire que c'est un truc d'intégration, ouais..." concéda Roxie en réfléchissant un instant.

Après tout, le Old School était un lieu à part et les crises de démence de Flesh faisaient autant partie du cadre de vie que le reste... Du moins, ça mettrait bien la jeune fille dans le bain, un peu comme quand on saute à pieds joints dans une eau bien froide. On plutôt quand y est poussé...
De plus, Roxie ne savait pas bien comment décrire ce qui les attendait dans le couloir des filles. Elle ne savait elle-même pas trop comment réagir, et les questions de la nouvelle la rassuraient un peu : elle ne serait pas la seule à côté de la plaque.

La petite blonde esquissa alors un sourire en coin.

"Oublie les "en général", ça s'applique rarement au Old School." répondit-elle avec une moue assurée.

"Quoi que tu voies ici, dis-toi que c'est la norme, même si c'est... disons un peu space ? OK ?" ajouta-t-elle tout de même en prévention.

L'apparence de Flesh avait de quoi faire flipper n'importe qui. Roxie, elle, avait eu la chance de rencontrer Luz avant Flesh, ce qui l'avait préparée à l'étape intermédiaire. Mais Flesh, jusqu'ici, rien ne la battait, autant physiquement que mentalement.

"Viens !"

Sur ce, elle entraîna Vesna jusqu'au deuxième étage où l'attendait Flesh.

Deuxième étage

Il y a des choses qui vous arrivent plusieurs fois dans la vie. La grippe, les ruptures, les chagrins, les mariages... Et l'Old School allait connaître pour la seconde fois l'arrivée de miss Jameson.

Suite à une préparation soignée et une foule de papiers falsifiés, elle était parvenue à enfin convaincre ses parents qu'elle avait dégotée une école privée de haut niveau aux Etats-Désunis d'Amérique. Faux site internet, fausses recommandations, faux examen d'entrée, adresse toute aussi réelle... Finalement, travailler comme une malade pour intégrer une vraie école aurait été plus simple et moins éreintant mais elle avait sa fierté et son obstination qui travaillait contre elle. Les billets d'avion pour revenir dans la patrie de l'oncle Sam n'avaient pas été une mince affaire : Devenue un peu paranoïaque suite à sa première arrivée en fanfare dans un aéroport américain, elle avait prit une correspondance par Toronto. Là, elle avait troqué le chemin aérien pour le pédestre et traversé la frontière a travers le gruyère nord-américain comme un couteau chaud dans du beurre. Il fallait dire que l'on demande rarement ses papiers à un chat sauvage.

La fin du voyage s'est surtout basée sur le point faible humain ultime : personne ne peut résister longtemps à un regard de chaton triste. Il avait suffit de chercher une famille de Chicago en voyage, de miauler, de coller le petit dernier et le tour était joué. Un paquet de kilomètres et de tiraillement de queue ainsi que de pincement d'oreille plus tard, elle leur faussait compagnie pour chercher ses affaires. Une idée magnifique les affaires : Toutes ont été livrées sous de faux noms dans des casiers fermés par code digital. Mais la gare routière était un peu éloignée de l'Old School. Cela ne lui avait pas semblé un problème jusqu'à ce qu'elle se rende compte qu'elle avait fait livrer six valises.

Une idée géniale, vraiment...

C'est donc totalement éreintée, trainant deux bagages sur roulettes derrière elle et ensevelie sous une petite montagne de sacs en tissus qu'elle débarqua dans le hall, monstre de maroquinerie émettant force grognements et geignements. Arrivée au milieu du hall, elle laissa agir la gravité et émergea des valises comme une montagne décoiffée par une tectonique des plaques inversée.

Elle avait laissé tomber les hôtels luxueux pour ce bouiboui infâme. Et le pire c'est qu'elle se sentait mieux ici qu'au milieu de sa famille. Elle devait couver quelque chose de carabiné. Les chambres se trouvant à l'étage elle ne se sentit pas la force de gravir ces sommets enneigés et préféra attendre l'arrivée de sherpas dociles. Elle s'assit donc sur une chaise qui devait être celle du majordome il y a quelques siècles de cela et entrepris de se recoiffer un brin. Enfin quelques touffes plutôt.

Il y a toujours plusieurs moyens de se rendre d’un point "A" à un point "B", mais étonnamment on oublie souvent les égouts dans l’équation. Pourquoi cela ? Surement du au fait que si on voudrait revenir au point "A" on ne connaitrait malheureusement pas d’autre itinéraire que celui déjà pris.

Mbarou n’aimait pas les égouts, ça sent mauvais, c’est trop étroit pour elle et surtout, c’est sombre ! Trois bonnes raisons de refuser catégoriquement la proposition des Morlocks. Derek lui avait préféré rester avec eux, tant mieux pour lui, c’est vrai que vu sa tronche il était mieux pour tout le monde qu’il la garde bien loin de la foule.
De plus, la géante n’avait vraiment pas apprécié de se prendre des baffes pour les autres. C’était vraiment qu’une grosse bande de chiffe molle, ils avaient envoyé au casse pipe deux débutant par peur de se faire frapper et Mbarou n’aimait pas servir de punching ball.

Les Morlocks l’avaient donc conduit le proche possible de l’Old school par le chemin qu’ils connaissaient le mieux. Un chemin qu’elle refuserait surement de reprendre à l’avenir.
Elle ouvrit la porte et découvrit une montagne de valise et une jeune fille assise à coté. Elle venait peut-être d’arriver et attendait d’être reçu, où elle partait en vacances et attendait le taxi. Une chose était sur, la Sénégalaise devait faire vraiment perdue de débarquer ici sans aucune affaire. Elle engagea donc la conversation.

"Salutation jeune fille ! T’es aussi une nouvelle, où tu quittes, dis donc ?"

Engoncée dans son anorak rose, Janet reprenait plus ou moins son souffle quand les portes s'ouvrirent. Probablement un des locataires de l'asile de fou qu'elle venait de rejoindre, personne de sain d'esprit ne viendrait ici pour cambrioler. En tout cas, pas deux fois. Elle avait vu de tout la première fois qu'elle est venue et était donc prête à voir n'importe quoi débouler. Mais dame Nature adore se moquer de celles qui croient avoir tout vu. Elle leva les yeux à l'entrée de la personne. Puis les leva plus. Et encore plus. Il y avait une tête en haut, du moins à l'emplacement où on s'attend à trouver le siège de plusieurs des cinq sens. C'était ovale, il y avait tout ce qu'il fallait en bouche, yeux, etc... mais il fallait encore faire un sérieux effort d'imagination pour concevoir ça comme une tête. C'est dans ces occasions que Janet adorait son pouvoir. La chose parla... d'une voix féminine.

"Heu... un peu des deux je dirai..."

Quelques claques mentales plus tard, Janet se redressa, toisant du haut de sa taille le double mètre qui lui faisait face. Elle finit par retirer son joli chapeau à rebords car il lui cachait un peu trop le haut de la silhouette. Elle savait faire bonne impression ou, par défaut, forte impression. Se composant un visage charmant 100% synthétique, elle fit une petite révérence.

"Janet Jameson. J'étais déjà venu ici il y a quelques temps mais j'ai du... calmer... les doutes de mes parents. Je suis de retour et puis..."

Elle loucha sur le tas de valises.

"Vu que je n'étai arrivée qu'avec ce que je portai sur le dos la dernière fois... autant bien s'installer..."

La... chose... avait dit quelque chose comme "tu es aussi une nouvelle". Ce n'est pas le genre de chose que dit quelqu'un qui arrive pour la première fois. Elle devait donc être là quand même depuis un certain temps. La vie continue en l'absence de Janet et ça la faisait doucement enrager. L'équivalent de salon d'un volcan s'allumant sous un glacier. Elle reporta son attention sur la géante. Quel pouvait bien être son pouvoir? Il y en avait bien une qui avait une peau toute verte la dernière fois et son pouvoir ne consistait pas à ressembler à un buisson. Elle avait un peu pitié de la tenue assez négligée mais elle se doutait qu'avec sa carrure le prêt à porter était assez limité. Et les tailleurs ne devaient pas se battre pour lui faire du sur-mesure. Surtout ceux qui travaillent au forfait.

Elle crevait d'envie de faire de l'épate. Ça lui manquait.

"Je remplis bien les conditions pour vivre ici. La preuve!"

Son sourire sembla rester stable sur sa figure. Ce fut d'ailleurs la seule chose de stable, le reste de la figure semblant se ratatiner très rapidement tout en se couvrant de poil. La taille aussi chuta brutalement et l'anorak sembla être vide. Emergeant de l'anorak, la tête poilue d'un chat siamois de bel aspect sortie accompagnée d'un long miaulement. D'un saut vif, il fut sur le tas de valises et, alors qu'elle s'apprêtait à faire un joli bond, elle commis l'erreur de respirer. Coupée en son élan, elle reprit forme humaine alors qu'elle sautait en avant, s'aplatissant à plat ventre sur le sol du hall de réception. La chute n'avait été que d'une trentaine de centimètre mais quelque chose d'autre la faisait souffrir. Janet se roula sur le dos, se tenant le nez à deux mains.

"Bais... Bais... Z'est gwa zette odveur!..."

Elle venait de se prendre l'équivalent olfactif d'un uppercut au menton. Janet n'avait pas le nez fin et ne sentait pas la différence entre le sel et le curry. Claw, elle, pouvait repérer un saint-émilion au milieu de centaines de verres de piquette. Elle priait silencieusement que le pouvoir de l'inconnue ne consistait pas à émettre des effluves abominables sinon elle allait devoir faire très attention en rôdant dans les couloirs.

La géante fut surprise de voir cette petite fille montrer ces capacités aussi directement. Elle ne semblait pas faire partie de la catégorie "moi j'ai la plus grosse", mais peut-être que l'apparence physique étrange de la sénégalaise poussait les mutants à montrer qu’ils étaient aussi de la famille. Enfin elle préférait imaginer cette dernière solution.

L'asperge bleue regarda le mignon petit chat gravir l'étonnante montagne de valise avec un grand sourire. Elle aurait aimé prendre dans sa main un animal si mignon, si elle n'aurait pas eu peur de le broyer malencontreusement. Mais la jeune fille qui se cachait dans se chat ne devait que peut apprécier qu'on la caresse devant la cheminée comme une grand-mère.

Comme une surprise n'arrive jamais seule, la dénommée Janet s'écrasa sur le sol de façon assez comique. Malgré la situation loufoque, Mbarou n'eu aucune envie de rire sur le coup et voulu savoir si tout allait bien.

"Ca va ? Qu'est-ce qui t'es arrivé là ?"

Elle se pencha en avant pour aider l'enfant à se relever mais comprit dans ces paroles que c'était l'odeur qui la dérangeait. L'africaine se rendait maintenant compte qu'elle portait sur elle le parfum délicieux de son voyage, elle s'en était habitué après plusieurs semaines passées en bas et ne s'était pas rendu compte qu'elle puait autant. Elle recula d'un pas pour éviter de polluer plus encore l'air de la jeune fille et éclatât de rire avant de s’expliquer.

"Wahahahah!!! Je suis vraiment désolée. Je viens de passer trop de temps au fond des égouts de la ville et je ne me rends plus compte de l'odeur que je porte. Ne temps fait pas, je n’ai pas pour habitude d'y vivre, j'y ai seulement aidé quelques amis."

Elle se frotta les yeux et repris.

"Je suis nouvelle ici et pour tout dire je suis perdue. Tu dois être d'accord avec moi, j'ai besoin d'une bonne douche et aussi d'une nouvelle..." Elle pencha sa tête en avant pour regarder le tissu qui l'habillait. "...Un nouveau pagne. Tu crois que je peux trouver tous sa ici, dis donc ? "

Etage des garçons

Alerté par un beuglement féroce, Malo s'était précipité dans les escaliers, emporté par sa fougue, pour voir quel danger pouvait bien menacer le Old School. Descendant plus posément les dernières marches, il chercha à identifier la menace.
Les bruits les plus proches provenaient de la réception, endroit somme toute logique car l'agresseur potentiel devait bien passer par l'entrée à défaut de démolir un mur. Et comme aucun bruit pouvant faire penser à cette deuxième solution n'avait retenti, il était normal d'en déduire que les visiteurs étaient tout simplement arrivés par la porte.

Passant la tête pour voir ce qu'il en retournait, le jeune Breton écarquilla les yeux de surprise, une espèce de grande asperge bleue se tenait au milieu de la pièce et regardait une jeune fille, à peu près de l'âge de l'adolescent, qui avait l'air en état de choc, allongée sur le dos.

Dans l'esprit de Malo, il n'y avait aucun doute, le mugissement furieux provenait à coup sûr du machin bleu. Il imaginait mal une jeune fille pousser un tel cri.

Se préparant déjà à la bagarre, il jeta un regard derrière lui en direction d'Alex, indiquant en montrant 2 doigts, le nombre d'adversaires qu'il avait identifié. Puis observant de nouveau la hall d'entrée, il cherchait à voir comment intervenir lorsque les paroles de Mbarou lui parvinrent.

Mince, il avait failli faire une gaffe. En guise d'ennemis, il se trouvait face à deux nouveaux pensionnaires pour leur hôtel.

Rassuré, Malo sortit de sa cachette en souriant. S'avançant vers les deux filles, il les interpela avec humour;

"Salut. Quelle idée d'arriver ici en meuglant de la sorte. J'ai cru qu'un troupeau de vaches avait envahi la réception… Mais bon, ça va, c'est un petit troupeau…"

Un large sourire sur le visage, le jeune Breton appela Alex.

"C'est bon, Alex. Y'avait rien. Juste deux nouvelles qui font des vocalises…"

Se tournant à nouveau vers les visiteuses, il ajouta.

"Bienvenue parmi nous. Moi, c'est Malo. On peut vous aider ? Y'a mon copain qu'est vachement fort. Il peut porter vos valises jusqu'à vos chambre si vous voulez…

Alexander descendait prudemment les marches et s'arrêta non loin de Malo pour éviter de se faire repérer si le téméraire (ou inconscient) breton se faisait déjà voir. Il était prêt à déclencher son pouvoir et observa le téléporteur lui indiquer qu'il y avait deux cibles. Puis soudainement, son camarade baissa totalement sa garde comme s'il venait de se passer quelque chose. De nouveaux pensionnaires ?

L'asiatique descendit doucement les marches, s'attendant à trouver un mutant avec un visage étrange pour qu'un meuglement puisse s'en échapper. Et bien que l'un d'eux était en effet bizarre, il n'avait rien d'un bovin. Quant à l'autre...

- " Janet ? Tu es parvenue à convaincre tes parents visiblement. " lança-t-il à la jeune fille en lui souriant.

Elle était au sol sur le dos mais elle semblait aller bien. Surement une transformation en félin dont elle sortait tout juste. Dreams lui tendit une main amicale pour l'aider à se relever puis observa l'étrange créature.

- " Bonjour, je suis Alexander. Bienvenue au Old School. "

Il s'inclina légèrement face au reptile, par réflexe et parce que ça lui évitait d'avoir à lui toucher la main. Malo quant à lui se permettait de préciser qu'Alex porterait les valises.

- " Mais je ne serai rien sans mon fidèle second qui a besoin de se faire les muscles. " répondit-il taquin au breton.

- " La route n'a pas été trop longue ? D'où venez-vous ? "

L'inconnue semblait rentrer dans la catégorie des grands qui sont au courant que leur taille fait peur. En effet, elle ne se précipita pas vers Janet ce qui au moins épargna son odorat d'un nouvel assaut qui lui aurait été fatal. La perche écailleuse eut un grand rire avant d'éclaircir un peu la situation. Elle était donc nouvelle? Elle semblait pourtant débarquer en terrain conquis. Une fille qui sait ce qu'elle veut hein? ça peut être utile. Quand elle fit l'inventaire de ses possessions, le souvenir douloureux de la première arrivée de la petite mutante féline refit surface.

"Hum... Il y a des douches dans le bâtiment, oui, mais pour ta tenue, à part des draps je ne vois pas ce que..."

Un inconnu fit alors une des choses les plus dangereuses qui soit : il lui coupa la parole. Un garçon, peut-être plus jeune encore qu'elle, débarquait en venant des escaliers. Un troupeau de... vaches?

"Ce n'est rien, on s'échauffait juste un peu avant de faire des ruades..."

Il y avait assez de glace dans ces paroles pour couler un transatlantique sur fond de musique romantique. Deux fois. Une tête connue débarqua ensuite. L'armoire à glace avait une apparence très familière. Bien, quelqu'un qui sait à quoi s'en tenir avec elle. On arrive en terrain connu. Il lui proposa même galamment de la relever. Voila un valet bien dressé! Ça fait plaisir. Elle accepta l'aide et se redressa, perdant un peu de sa prestance habituelle vu qu'elle ne pouvait s'empêcher de masser le nez meurtri par l'assaut de parfum "Lie de marécage" imprégnant la géante.

"Oui, ça n'a pas été facile mais j'ai pu... négocier."

Janet ne voyait la négociation que par l'utilisation de chemin détournés. L'utilisation d'arguments valables, c'était pour les autres. Les coups de poignards dans le dos plutôt que l'impact frontal des égos. Plus efficace. Elle repris une composition plus normale et hésita à demander au jeune homme grossier de monter ses bagages. Car elle ignorait trop sur lui. Dur de paraître issue de la cuisse de Jupiter avec quelqu'un qui pourrait prendre ça pour un compliment. A bien y réfléchir elle ignorait aussi tout de l'identité de miss baobab.

"Au fait... A qui ai-je l'honneur?"

Tout en parlant, elle faisait trois duo de valises pour l'escalade des escaliers. Les légères seraient pour Alexander. Elle garderait les plus lourdes pour elle car elles contenaient des objets précieux à ses yeux. Monsieur le vacher prendrait les deux autres et la géante... Ben... disons qu'elle prendrait sa douche avant. A propos de vêtements...

"Pour tes vêtements, on devrait pouvoir trouver quelque chose... On commande du sur-mesure par internet et je vais me pointer au magasin en disant que je suis ta fille par exemple?"

Il ne faut pas croire que Janet avait un accès de gentillesse comme d'autres développent de l'acnée. C'est juste que face aux Pères Fondateurs et au reste du monde elle voulait un groupe qui ait de la classe, quitte à puiser sur ses deniers personnels pour arriver à un résultat potable. L'idée que ces sales types se fichent de la géante à cause de sa tenue lui dressait les poils par avance. Toutefois, les goûts de la petite féline en matière d'habillement risquaient de donner un résultat tenant de la meringue géante sur un gabarit pareil. Il faudrait fouiner un peu...

"Enfin, il vaut mieux d'abord trouver les douches et de nouveaux hab... pagnes pour avoir l'air présentable devant les professeurs!"

Elle se tourna ensuite vers Alexander, snobant de façon évidente monsieur muscle en second. Quelqu'un qui fait aussi attention à son poids que Janet avait des tentations meurtrières envers ceux qui la comparent à un bovin. Enfin, vaguement sanglantes plutôt. Disons que ça lui donne envie de jouer au morpion sur leur dos avec ses griffes.

"J'ai encore ma chambre?"

Le rire de la géante avait apparemment alerté tout le bâtiment. C’est vrai qu’elle avait une voie qui portait bien et qu’elle avait vraiment de la peine à se faire discrète. Mais ce n’était pas une raison pour l’insulter. Ce petit bonhomme venait de prendre des risques énormes en prononçant deux fois le mot vache. Mais Mbarou avait décidé d’attendre le bon moment pour lui faire regretter son acte, elle aurait pu l’exploser contre le mur, mais elle avait une autre idée.

Comme tout le monde c’était présenté en quelque mot, elle fit de même et oublia l’affront pour le moment.

"Très enchantée. Moi je suis Mbarou Bop, je viens du Sénégal, mais comme vous avez dû le comprendre, avant d’arriver ici j’ai dû faire un détour par les égouts. "

Elle n’avait pas eu forcement besoin de préciser qu’elle venait du Sénégal, car malgré son apparence trompeuse, son accent ne la trahissait pas et il ne fallait pas être forcement devin pour entendre chanter l’Afrique entre ses lèvres.
La jeune fille lui proposa de l’aider à s’acheter des habilles sur internet. C’était très gentil de ça part, mais pour le moment il lui fallait juste un grand tissu pour ce faire un pagne.

"Merci pour ta proposition Janet, mais je vais déjà essayer de voir si je trouve quelque chose dans le bâtiment qui puisse me servir de robe. Au pire j’emprunterais les rideaux. " Elle ponctua ça blague par un énorme rire tout aussi discret que le dernier.

"Vous m’excuserez mon impolitesse en ne vous aidant pas à porter ces valises, mais je crains que mon odeur soit une urgence à rafraichir. Déjà que mon apparence n’est pas facile, si en plus je pue, je risque de faire fuir tous mes futurs prétendants. " Son rire retentit de plus belle.

Elle salua de la main le petit groupe et se dirigea sur l’étage pour trouver une douche rapidement. Mais avant de disparaitre, elle s’arrêta net devant le nabot qui avait osé l’insulter et s’accroupit pour avoir son visage à la même hauteur.

"J’espère, petit bonhomme, que tu as un pouvoir défensif efficace, car la prochaine fois que j’entends sortir de ta bouche le mot vache, je te bouffe tout cru. " Pour bien marquer sa menace elle lui offrit un grand sourire carnassier dévoilant une dentition très peu humaine. Puis, elle continua son chemin.

étage des filles

Visiblement, Alex connaissait une des visiteuses, laquelle visiteuse avait l'air aussi aimable et enjouée qu'une porte de prison. Décidemment, Malo n'avait pas de chance avec les filles du Old School. A Clara qui se moquait, certes gentiment, de lui mais qui se permettait d'annuler une invitation qu'elle avait elle-même lancée quelques minutes plus tôt, Roxie la frime et Flesh la monstruosité (si on pouvait prétendre inclure Flesh dans le groupe des filles), venait s'ajouter Janet l'iceberg qui se permettait d'ignorer superbement le jeune Breton. En fait, pour le moment, seule Eden semblait agir de façon normale et civilisée.

Pourtant au début, Malo avait cru que Claw entrait dans la plaisanterie en parlant de ruade. Mais le sourire qui se dessinait sur le visage de l'adolescent disparut aussitôt en raison du ton employé. Interloqué, il regardait la jeune fille avec des yeux ronds comme si elle débarquait d'une autre planète, hésitant sur la réponse à faire.

Heureusement, Alex était là, répondant, à propos des valises à porter, sur le même ton taquin au jeune Breton. Avant même de pouvoir réagir et répliquer en entrant dans le jeu, ce dernier dut rapidement s'écarter pour laissait passer Mbarou. Vu qu'elle parlait de robe, ce devait être une fille également, à moins que ce ne soit un moine tibétain. Non, ça ne collait pas, un moine ne devait pas avoir des prétendants… En tout cas, elle semblait avoir un peu d'humour, comme son rire en témoignait, rire qui d'ailleurs n'avait rien à voir avec le meuglement qui avait alerté les deux garçons.

Mais voyant la Sénégalaise s'arrêter devant lui et s'accroupir à sa hauteur, Malo eut un petit pas de recul. En plus d'avoir une tronche de cauchemar, c'est vrai qu'elle puait un max. Et ça, c'était rien de le dire. Elle avait largement mérité le droit de prendre une douche. Une grimace, mêlant inquiétude et incrédulité, s'afficha sur le visage du Breton devant la menace formulée. Un peu pale, il tenta de se justifier.

"Euh, mais… C'est juste que… Y'a eu un meuglement juste avant que… J'savais pas que les va…, euh, que c'était sacré pour toi…"

L'adolescent savait bien que certains peuples tenaient ces bovidés pour sacrés mais il ne savait plus trop lesquels. Peut-être que le Sénégal en faisait partie après tout et que l'allusion aux vaches avait blessé l'asperge bleue. Bafouillant son semblant de réponse, Malo la vit se redresser et poursuivre sa route. Perplexe, il jeta un regard vers Alex, cherchant un soutien de sa part.

"Ben dis-leur, toi. Cétait quoi le bruit qu'on a entendu, alors ?"

Il se passait vraiment d'étranges choses autour de lui et Malo n'était pas certain de tout avoir bien compris.

Janet annonça qu'elle avait pu négocier avec ses parents son retour ici. Etant donné la façon dont elle présentait les choses, cela semblait avoir été assez compliqué. De son côté, la créature se présenta en tant que Mbarou et comme son accent l'avait trahie plus tôt, ses origines semblaient être africaines. Un joli accent chantant qu'un rire communicatif accompagnait avec sa bonhommie naturelle aux gens de ces régions dans l'image que s'en faisait Alex.

- " Il y a des douches dans chaque chambre. ", puis pour Janet : " Pour les habits, inutiles de préciser que tu es sa fille. Celui qui commande à son nom va les chercher. Ils n'ont pas à se poser de questions sur les tailles que nous achetons. Ca peut être un cadeau. "

Pourquoi faire compliqué ? La sénégalaise partit aux étages en s'excusant de ne pas porter les valises et se permit de menacer ouvertement Malo. Plaisanterie ou pas, Dreams n'apprécia pas réellement le geste et la bonne impression que la créature avait fait s'estompa. Malo lui demandait de l'aide pour expliquer mais MBarou était déjà partie.

- " Je lui expliquerai tout à l'heure. Mais traiter une fille de vache, ce n'est pas élégant..." conclu-t-il en taquinant le breton.

Puis il se tourna vers la jeune file :

- " Oui tu l'as toujours. Tu es seule avec Clara actuellement, mais j'imagine que tu seras également avec Mbarou. L'autre chambre de filles est remplie actuellement. Il y a eu quelques départs depuis les premiers jours. D'ailleurs, pendant que je monte tes valises, il y'a un fondant au chocolat et de la crème anglaise dans la salle à manger. Damian vient de rentrer de l'hôpital après avoir été blessé en mission. Il y'a quelques personnes pour l'accueillir. "

Il lança un sourire à Janet et indiqua à Malo :

" Allez Rambo, aide moi à porter tout ça. "

Alexander se saisit des valises qui lui étaient présentées par la jeune fille et monta les escaliers. Finalement, elle n'étaient pas si lourdes que ça...

ailleurs

Une sénégalaise, hein? Vu le teint assez peu naturel de la peau, elle n'avait pas fait attention à son accent. Maintenant qu'elle en avait parlé, il était aussi perceptible qu'un saint-bernard allongé sur le tableau de bord d'une voiture roulant sur l'autoroute. Janet avait passé beaucoup de temps en Afrique mais pas de ce côté-là du continent. Aucune chance qu'elles se soient croisées à un moment à un autre, pourtant Janet se sentait un lien bizarre avec la nouvelle : Voila une fille qui a la poigne pour obtenir ce qu'elle veut et qui vient du continent le plus pourri de petits chefs de la planète. On est amenées à s'entendre, sur un point ou un autre.

Malo semblait avoir été déstabilisé par la franchise de Mbarou et balbutia quelque chose qui devait sûrement être des excuses pour lui. Tu parle d'un choc de civilisation! En fait, vu le nombre de nationalité et la dangerosité des résidents, c'était un miracle que le bâtiment tienne encore debout. Voulant tout de même faire bonne impression, Janet alla tapoter une des épaules de l'adolescent.

"Règle de survie du Old School, chapitre premier : Ne pas se moquer de personnes qui ont risquée leur vie et sûrement perdu contact avec leur famille pour venir ici. Surtout ceux qui font deux fois ta taille!"

Elle l'avait dit avec un sourire et un ton bien moins glacial, mais comme sa nature tordue la rattrapait tôt au tard, elle ne put s'empêcher de rajouter.

"Mais la prochaine fois que tu veux jouer les jongleurs de torches enflammées dans une usine de feux d'artifices, prévient-moi avant, que je prépare les pop-corns!"

Janet n'arrivait pas vraiment à se montrer sympathique avec Malo. Quelque chose chez lui l'agaçait et elle n'arrivait pas à mettre le doigt dessus. C'était une impression familière et vaguement désagréable. Revenant un peu plus dans le présent et ramenant son attention vers Gentil Conowell, elle fut heureuse d'apprendre qu'ils lui avaient gardé sa chambre. Parfait. Elle donna les valises à Malo et se prépara à monter les marches. Tout du moins tenta de se persuader de monter. Après cette longue marche, la perspective d'un gâteau au chocolat était a peu près aussi tentante qu'une bouée à un naufragé. Mais il fallait être forte. Il fallait monter les affaires. Le gâteau... Il faut que je range tout... Chocolat... Que je paraisse ordonnée... Crème anglaise...

L'organisme a toujours le dernier mot en fin de compte.

"Bon, on va monter ces valises puis voir un peu la petite fête..."

Etage des filles puis endroit de la réception.

Lorsque Janet, faisant écho à Alexander, s'approcha de lui pour lui tapoter l'épaule en prodiguant son conseil, Malo la regarda avec surprise, commençant à protester de son innocence.

"Eh, mais j'lai pas traitée de vache. Je me moquais pas… Enfin, pas trop quoi…"

Puis il grimaça un semblant de sourire avant de pouffer plus franchement. Venant d'une fille plus petite que lui, l'argument prenait toute sa saveur. Ca sentait le vécu au moins. Mais elle avait raison. Malo avait souvent entendu son père déclamer ce sage précepte, que l'adolescent attribuait à un penseur du siècle précédent "Quand les gens de 1m80 parlent, les gens de 1m50 écoutent" alors qu'aurait-il dit devant une grande perche de plus de 2m20…

Devant lui, Alex annonça qu'il se chargeait des valises, demandant à Malo de l'aider pendant qu'il invitait Janet à aller profiter du fondant au chocolat. Mais, ce n'était pas ce qui était prévu initialement. Dans le plan du Breton, seul son camarade devait se charger de ce travail pendant que lui guiderait Claw jusqu'au dessert.

Tant pis, la gourmandise allait attendre un peu, le temps à la galanterie de prendre le pas. Enfin, comment être galant avec une fille qui décidait de tout ? La galanterie consistait justement à avoir de petites attentions spontanément, pas de se les voir imposées…

Sans trop comprendre comment, Malo se retrouva avec deux valises en main et n'eut d'autre choix que de suivre le mouvement, emboitant le pas au tandem Alex-Janet, pour gravir les escaliers. Les bagages pesaient bien un peu au bout ses bras, mais le Breton était trop fier pour l'admettre et c'est en tirant un peu la langue sous l'effort qu'il gravit les marches.

Fort heureusement, la suite du programme annoncé lui convenait parfaitement. Malo avait déjà oublié la petite altercation dans la salle à manger et se sentait prêt à attaquer une nouvelle part de gâteau.

Pourtant quelque chose le gênait encore un peu. Il n'avait pourtant pas rêvé et entendu un meuglement provenant du rez-de-chaussée. S'il n'émanait pas des deux filles, qui pouvait en avoir été la source ?

A la suite de Janet, y compris pour revenir dans la salle à manger

[EDIT ADMIN : post fusionné avec le sujet actif]

Les bagages à la main, June arrive devant une grande porte. Surement celle de l'école, du "Old School" comme disait Lily-Rose. La jeune mutante met du temps à réaliser qu'elle se trouve ici, loin de sa famille, qu'elle n'avait jamais quitté auparavant. Elle pose un instant ses bagages et regarde autour d'elle mais malheureusement tout est sombre. Le froid se fait ressentir et June décide enfin à entrer dans cet immense établissement.

C'est en poussant les portes, qu'elle aperçoit le hall du bâtiment qui, pour elle est chaleureux. Personnes à l'horizon, en même temps, il se fait tard. June pose une nouvelle fois ses affaires à terre et se ballade dans le hall, ne savant pas où regarder.

Ne voulant pas aller plus loin et n'osant pas parler ni appeler quelqu'un, la jeune Galice reste à la réception, attendant un mouvement ou une action dans la pièce.

Après avoir monté les valises de Janet à sa chambre et être retourné à la sienne afin de faire un brin de toilette, Alexander s'apprêtait à monter au toit afin de retrouver Timour pour le questionner à propos de Walentyn. Néanmoins son chemin s'arrêta devant l'escalier qui menait à la réception où une nouvelle personne semblait attendre un mouvement quelque part.

L'asiatique sourit pour lui même en songeant qu'ils en étaient déjà à deux nouveaux arrivants et à deux retours. Les rangs se renforçaient tranquillement. Satisfait, Alex descendit les escalier en souriant à la blonde. Arrivé à sa hauteur, il la salua chaleureusement en lui tendant la main.

- "Bonjour et sois la bienvenue au Old School. Je suis Alexander. J'imagine que si tu es là, tu as probablement rencontré il y a quelque temps Walentyn, Emily ou Lily-Rose ? "

Le jeune homme jaugea les valises avant de reporter son attention sur la jolie demoiselle.

- " Tu as fais bonne route ? D'où viens-tu ? " commença-t-il par la questionner pour la mettre à l'aise, sans se montrer invasif.

- " Je vais te mener à ta chambre, puis si tu as faim nous pourrons aller grignoter un morceau de fondant au chocolat, qu'en dis-tu ? A moins que tu ne préfères te reposer. "

Il lui lança un nouveau sourire. Dreams ignorait ce que la jeune fille avait vécu pour arriver ici, alors il était comme à son habitude accueillant.

En voyant le jeune asiatique venir vers elle, June sourie timidement avant de lui serrer la main. Pour elle, le jeune homme semblait bien chaleureux et elle se sentait moins seul.

" Bonjour, ou bonsoir je ne sais plus vraiment. Moi, c'est June. Et oui il y a quelques mois j'ai rencontré Lily-Rose "

Voyant Alex prendre ses bagages, elle décide de l'aider un minimum, car la jeune June n'aime pas trop qu'on l'aide autant, ou du moins n'est pas encore habitué.

" Tu en poses des questions dis-donc. Mais oui, j'ai fais bonne route merci. Je viens de Rennes, en France. Et toi ? Tu es là depuis longtemps ? "

La jeune Galice ne put s'empêcher de poser quelques questions à son tour, trouvant le garçon bien charmeur, elle se demanda bien quel pouvoir il pouvait avoir...

" Je te suis alors pour ma futur chambre. Et je ne pense pas manger, le vol m'a un peu retourné l'estomac, mais boire un petit quelque chose, je ne suis pas contre "

June lui sourie, se sentant à l'aise et confiante, elle suivit tranquillement Alexander.

" Nous sommes beaucoup ici ? "

C'était donc Lily-Rose qui s'était chargée de recruter la jeune fille répondant au nom de June. Le garçon fut quelque peu surpris de la remarque qu'elle lui fit à propos des questions. Visiblement, elle ne devait pas tant aimer ça.

- " Je te prie de m'excuser pour les questions, je ne voulais pas t'embarrasser. Française ? Nous avons Malo qui est breton. Pour ma part, je viens de Nouvelle-Zélande. Le voyage pour arriver a été également long. Mais c'était il y a bientôt deux semaines et je m'acclimate assez vite. Ce qui surprend le plus par ici, ce sont les températures fraîches en hiver. Actuellement elles tournent autour de 0 ou 5°C. "

Commençant à monter les escaliers, il rajouta :

- " J'espère que tu as pris des habits chauds. Sinon tu pourras aller faire du shopping. Je suis sûr que d'autres filles seront ravies de t'accompagner. "

June acceptait de boire quelque chose. L'avion semblait lui avoir retourné l'estomac.

- " Le décalage horaire doit jouer aussi. Nous sommes une vingtaine. Peut être vingt-cinq maintenant. Nous avons eu de nombreuses arrivées aujourd'hui. "

chambres de June

Elle avait fini par se rendre au fameux hôtel indiqué par Emily. Elle n'avait pas tellement hésité au fond. Avoir la possibilité de décider ça, c'était le genre de chose qu'elle aimait bien. C'était bien mieux que de rester trop passif après tout. Mais elle avait mis plusieurs jours avant de pouvoir partir. Déjà, parce qu'elle ne voulait pas payer le loyer d'un appartement qu'elle n'occuperait plus. Il lui avait donc fallu préparer son départ, depuis sa valise, au vidage de frigo et des bouteilles de vin, jusqu'aux clés de l'appartement qu'elle avait rendu. Et puis bon, elle avait dû attendre que sa famille puisse venir aider à nettoyer de fond en comble. Elle ne s'était pas ennuyée au moins.

Elle s'était senti comme une enfant en plus. Plus les jours passaient, plus elle se sentait impatiente de pouvoir se rendre jusqu'à Chicago, à l'adresse indiquée. Au final, elle avait pu s'y rendre, et avait fini le trajet avec un taxi qui l'avait conduit quelques rues plus loin. Parce que bon. Elle avait pas envie que quiconque puisse affirmer l'endroit où elle se trouvait. Et puis bon. Elle était en fauteuil et n'avait qu'à pousser un bouton pour avancer. Ce n'était pas vraiment pénible. Elle ne prit que quelques secondes pour lever les yeux et examiner la batisse. Alors c'était là ? Bon...

Respirant un bon coup, elle remit son fauteuil roulant en route, son sac de voyage accroché à l'arrière de celui-ci. Et entra. Bon alors... C'était la réception ici, apparement. Elle en profita pour lancer un coup d'oeil circulaire et regarder l'endroit. Visiblement, y avait personne. Donc sans plus attendre, elle cria un petit :

"Il y a quelqu'un ici ?!"

Elle verrait bien si y aura quelqu'un de cette façon. Pour un peu, elle serait bien monté elle-même voir tout ça, mais on ne savait jamais. C'était peut-être pas le bon hôtel ou n'importe quoi d'autres.

Étage des filles

Les douches avaient été faciles à trouver et la chambre de la jeune Sénégalaise aussi d’ailleurs, il y avait son nom écrit dessus et aussi le nom de la petite croisée dans le hall. La chambre était vide et à peine entré, elle y découvrit son lit, 2m50 de matelas c’était évidemment pour elle, à moins que l’autre colocataire soit plus grande qu’elle. Faute de mieux elle s’empara du drap blanc qui couvrait le lit, il ferait un merveilleux paréo pour l’habiller après la douche.
Heureusement pour elle les douches étaient aussi vides, ce qui évitait les explications avec les nouvelles rencontres. Pas qu’elle n’aimait pas parler, mais au moins elle pouvait profiter d’un petit moment rien que pour elle. Sur le sol traînait un savon à l’odeur d’amande, sûrement une élève qui l’avait oubliée là parfait, Mbarou adorait cette odeur, elle n’avait qu’un seul défaut, elle lui donnait faim. La douche n’était pas des plus pratiques pour une Sénégalaise de 2m30, une pomme de douche vissé au mur à 2m de haut était bien pour le commun des mortelles, mais elle devait se plier pour se laver entièrement, ce qui n’était pas vraiment si grave. Après la douche, la géante utilisa son pouvoir de façon originale pour se sécher, un bon coup d’aire chaut durant une demi-seconde suffit à retirer la moindre pellicule d’eau de son corps. Pour finir, elle attrapa le drap qu’elle avait trouvé dans la chambre et l’attacha autour de son corps, comme les robes des femmes africaines.

C’était sûrement l’odeur d’amande qui lui avait ouvert l’appétit, l’asperge bleue voulu donc se diriger vers la salle à manger. Descendant les escaliers en évitant deux marches sur trois, elle faisait attention à ne pas se taper le plafond avec la tête. Une fois arrivée dans le hall de réception, elle pue remarque qu’il y avait quelqu’un. Apparemment c’était une jeune fille handicapée qui semblait nouvelle elle aussi, vu l’expression perdue de son visage. La géante essaya de se faire le plus accueillante possible et surtout la moins terrifiante possible, ce qui n’était pas gagné et elle répondit à la question de la jeune handicapée.

"Oui, coucou, il y a moi ! " Un grand sourire c’était illuminé sur son vissage. "Je suis Mbarou pour te servir. " Elle s’approcha de la fille pour lui faire la bise comme il était coutume dans son pays, mais s’arrêta un mettre avant se rappelant que son apparence pouvait effrayer les gens. Pour éviter un torticolis à la demoiselle, elle s’accroupit devant elle et lui tendit la main. "Je suis nouvelle ici, je viens d’arriver, est-ce aussi ton cas ? "

Elle avait fait à peu près savoir sa présence, restait plus qu'à attendre, se dit-elle, morose. Profitant pour bien lorgner chaque mur. Y avait quelqu'un qui lui répondrait au moins ? Bon, au pire, elle pourrait appeler plus fort et puis appeler le numéro d'Emily. Elle l'avait gardé, bien entendu. Exactement comme elle avait gardé la carte de visite des deux voleurs. Elle ne jetait jamais une carte de visite ou un numéro. Ca pouvait toujours avoir une quelconque utilité. Elle guettait tout de même une quelconque arrivée. Des fois que. Et puis effectivement, quelqu'un arriva. Satisfaite, elle tourna les yeux vers la personne qui venait de parler, affichant comme à son habitude un air plutôt froid et quasi dédaigneux. Avant de rompre avec ses habitudes et de laisser la surprise prendre le dessus sur son visage.

Une géante. Une géante drappée. Pire, c'était comme un monstre. 2m30, ça faisait haut pour une femme assise, et elle dû lever la tête, la bouche entrouverte encore d'étonnement. Une peau totalement écailleuse, un visage assez surprenant... Une mutante qui avait dû en voir de ces regards, songea-t-elle. Elle, elle n'en avait vu qu'un, qui l'avait marqué à vie. Mais cette géante, combien en avait-elle vu ? Surement des centaines. Et puis sa taille. Avec une telle taille, il était impossible qu'elle passe inaperçu. Même auprès de personnes bigleuses. D'ailleurs, elle s'accroupit en face d'elle, dans ce qui devait être une tentative pour paraitre moins imposante. Mbarou, pour la servir. C'était une bonniche ? En tout cas, vu le nom, elle devait être probablement africaine. Et elle aussi était nouvelle. Ah bon.

La surprise étant passé, la rouquine lui adressa un franc sourire. Parce que pour une fois, la scène lui semblait réelle. Y avait pas de faux semblant. Quand on l'avait sorti la première fois de l'hopital pour l'emmener à l'enterrement de celui qui l'avait collé à jamais dans un fauteuil roulant, elle s'était cru dans une mauvaise pièce. A chaque soirée où elle exercait son métier de critique, elle s'amusait des autres parce que rien ne lui avait jamais semblé vrai. Les gens étaient là, tenant souvent deux discours sur diverses choses, professionnelles ou intimes. Et elle en avait vu, des gens. Mais se retrouver nez à nez avec une sorte de géante à la peau couverte d'écailles, ça, ça lui semblait vrai. Et puis, avec une telle apparence, elle avait certainement dû en voir, des expressions de dégout profond. Elle devait savoir ce que c'était.

Aussi finalement, après quelques secondes, elle lui tendit la main. Chose qu'elle ne faisait d'habitude pas. Ca l'intéressait pas beaucoup de serrer la main à des ploucs qui mettaient leurs mains un peu partout.

"Savannah Lecter. Critique d'art." se présenta-t-elle à son tour, dans un automatisme. L'habitude de se présenter ainsi. Et puis d'ajouter : "Je viens juste d'arriver oui. J'ai été invitée par une femme qui s'appelle Emily."

La main de Savannah semblait minuscule dans celle de la géante, qui était d'ailleurs très heureuse de n'avoir pas plus effrayé la jeune fille. Apparemment les jeunes qui venaient ici étaient près à tout voir, comme si la mutation faisait découvrir un autre monde celui ou tout était possible, un peu comme dans Alice au pays des merveilles.

La rouquine s'était présentée comme étant critique d'art... Mbarou en resta un peu bluffée, elle devait être plus vieille qu'il n'y paressait. De plus la Sénégalaise ne s'imaginait pas se présenter de la même façon: "Mbarou Bop. Géante bleue sans travail fixe."
Elle avait donc fait la connaissance d'Emily la petite Asiatique. L'asperge se rappelait qu'elle lui avait offert du chocolat, une preuve que c'était quelqu'un de bien. Mais malheureusement elle ne savait pas ou elle était, ni ou était d'ailleurs Lily-rose, en fait elle n'était pas d'une grande aide.

Elle se gratta la tête et dit: "Oui je connais Emily, je l'ai rencontrée une fois, mais je ne sais pas ou elle se trouve. Comme je te l’ai dit, je viens d’arrivée et j’ai juste eu le temps de prendre une douche, je n’ai rencontré que des élèves. " Elle lui sourit et continua. "Si tu veux, on peut essayer de chercher un des profs ensembles ou tout du moins un autre élève qui pourrait nous indiquer quoi faire maintenant. "

La géante bleueté lui serra alors la main et la rouquine crut presque un instant que sa main qui semblait d'un coup petite allait se faire engloutir. Elle avait l'impression d'avoir une main de bébé en comparaison de celle de Mbarou. C'était plutôt impressionnant en réalité. Et durant une seconde, se demanda si cette dernière n'avait que des draps à se mettre pour s'habiller, ou si un espèce de couturier dans cet endroit se chargeait de lui confectionner des vêtements un peu moins.... un peu plus... Parce qu'effectivement, avec une taille pareille, la mode devait être un rêve bien lointain. Les grands couturiers pense bien à vêtir des femmes de toute sorte, mais des géantes de plus de deux mètres, non.

Celle-ci lui expliqua d'ailleurs qu'elle n'avait eu le temps que de prendre une douche. Bon. Au moins, si elle avait besoin de savoir l'emplacement des douches, elle saurait à qui demander. Chercher un responsable ? Bonne idée. Mais un rapide coup d'oeil lui dévoila l'absence totale d'ascenseur. Mon dieu, réalisa-t-elle, effarée. Elle avait acceptée de venir dans un hôtel miteux qui n'avait même pas ça ? Elle ne pourrait même pas sortir à sa guise ? Bon, certes. Demander à des gens de la porter ne la dérangeait nullement. Mais tout de même. Etre trop dépendante à ce point-là de bras était tout de même embêtant. Enfin bon. Elle était là après tout. Et puis elle avait déjà rendu son appartement à Dallas.

"On pourrait chercher..." dit-elle finalement, l'air calme et serein, "mais il n'y pas d'ascenseur." ajouta-t-elle. "Est-ce que... tu pourrais m'aider, s'il te plait ?", finit-elle par demander, prenant l'air à la fois embarassée et aimable. Tout en songeant en réalité que pour une telle géante, porter une handicapée de taille normale devrait être plutôt simple.