01.01/30.S.Chicago - La rôtisserie de la volaille

Spoiler:

Après avoir reçu en fin de matinée cette information d'attaque du quartier général de la police de Chicago par des terroristes, Ronin, Narcissus, Dreams et Claw décidèrent de se rendre sur les lieux.

La station de métro la plus proche ayant été fermée, ils sortirent à celle d'avant et firent le reste du trajet à pied.

Malgré l'évacuation opérée par la police, nombre de curieux observaient et filmaient le grand immeuble en partie en flammes. Eux comme les X-Men furent bloqués par le cordon de policiers qui ne laissaient entrer personne, de quelque côté que l'on se présente. Des rubans de plastique, des hommes et des véhicules barraient donc le passage.

Les uniformes étaient dépareillés, montrant qu'on avait mobilisé les unités anti-émeutes comme les agents de la circulation et autres brigades de la route.

Sortant de la bouche de métro, Gabriel restait perplexe devant cette nouvelle expérience. C'était en effet la première fois qu'il utilisait ce moyen de locomotion et le bilan était mitigé... Niveau confort, on pouvait repasser... Ce fut somme toute assez instructif, mais il veilla à rester le plus humble possible sur ses ressentis. Car finalement, ce n'était pas le plus important. Ce qui les avait menés ici était bien plus important car il s'agissait de leur première intervention pour l'école. Et puis finalement, les répercussions étaient multiples et intéressantes. Entre le fait de jouer les super héros, mais faute de moye net de temps, toujours sans costume, et de prouver leur utilité et de se faire des alliés de choix. Et puis, Gabriel n'avait encore jamais rencontré de mutants "méchants". Si deux semaines plus tôt, pour lui un mutant l'était par définition, maintenant qu'il se savait dans le camp des gens bons, il voulait voir à quoi il devait se mesurer.

Le petit groupe de justiciers volontaires arriva alors devant le commissariat qui n'avait probablement jamais attiré autant de monde. Le bâtiment était partiellement en flammes, ils allaient devoir faire attention à ne pas finir cuits à l'os, les gens bons... L'accès était logiquement bloqué de toute part par les forces de l'ordre, décidément, Gabriel les voyait un peu trop souvent ces deux derniers jours. Parfait, il y avait beaucoup de témoins à les acclamer lorsqu'ils ressortiraient, les otages libérés et les méchants près à être écroués. Le seul hic était la présence d'Alexander dans les rangs, il risquait de faire tout foirer... Janet semblait bien jeune, mais avait une certaine classe rassurante, quant à Chang... A voir...

"Bon, tout le monde se souvient bien des noms de code? Ca nous servira d'entrainement pour la suite." Etrangement, Gabriel avait beaucoup moins de mal à se souvenir des noms de code que des véritables prénosm de chacun.

Bien, mais avant tout, phase un: pénétrer dans le bâtiment sans qu'une méthode trop honnête ne les fasse se faire lyncher en tant que mutants-méchants-comme-ceux-qui-sont-déjà-à-l'intérieur. Le tout était de trouver un coin plus tranquille, ou il n'y avait idéalement qu'un policier, afin de le neutraliser et de pouvoir pénétrer discrétos dans le bâtiment.

Gabriel trouva une rue plus étroite qui donnait sur l'entrée principale du QG. Là il n'y avait que deux policiers qui s'affairaient à accrocher les rubans de plastique entre leur voiture et les poteaux. A cause d'une mauvaise brise qui envoyait cendres et poussières, la visibilité était mauvaise et il n'y avait aucun curieux alentours.

Leur première intervention démarrait. Le groupe avait prit le métro jusqu'au QG et bien sûr, des masses d'hommes de police et autres formaient des cordons autour du lieu. Ils devaient rentrer d'une façon ou d'une autre et cela commençait par s'isoler un minimum pour trouver un petit groupe d'agents faciles à neutraliser.

Gabriel trouva sans difficulté une rue avec seulement deux policiers. C'était un travail à la hauteur de son intelligence, trouver le chiffre le plus près de zéro. Un peu comme son QI.

- " C'est à moi de jouer. " lança Alexander en prenant son téléphone portable.

Il commença alors une discussion fictive en parlant suffisamment fort pour les hommes l'entendent.

- " Oui ! Oui maman je me dépêche ! Mais je suis perdu ! Attends, il y a des agents de police ! Je vais leur demander de m'aider ! "

Il courut alors vers les deux hommes et les interrogea poliment.

- " Bonjours messieurs. Je voue prie de m'excuser, je cherche Main Street. Je suis perdu depuis au moins une bonne demie heure... Je ne suis pas d'ici. Ma mère commence vraiment à s'impatienter... " conclue-t-il à titre de confidence en cachant le micro du téléphone.

Pendant qu'il parlait, Alexander se concentrait sur l'un des policiers, celui qui s'occuperait le moins de lui s'il était à portée, afin de l'endormir.

Un des policiers arrêta immédiatement sa besogne lorsque le gosse l'interpela. Il ne prit même pas le temps d'écouter le sens de ses paroles et lui désigna le bout de la rue opposé à celui donnant sur le QG.

"Ne reste pas dans cette zone enfin ! Tu ne vois pas l'incendie, la fumée ? Va tout au bout vers la 5ème rue et demande ton chemin là-bas ! Allez, exécution, c'est très dangereux !"

Pendant ce temps le pouvoir d'Alexander agit sur le second policier, qui s'affala lentement en bas du poteau qu'il ligotait avec son ruban.

Kang-Dae sur un coup de tête avait décidé de joindre le groupuscule d’X-men, a savoir Narcissus, Dream lui même et Claw, qui s’était formé pour allait donner un coup de main aux forces de l’ordre en difficulté en leur propre fief.

Aider la veuve et l’orphelin ou plutôt les forces de l’ordre établi en l’occurrence était sans conteste une première pour le jeune coréen. Mais l’asiatique n’agissait pas par bonté d’âme, il n’avait pas l’âme d’un de ses preux chevaliers européens engoncés en leur lourde armure étincelante que nenni Messire ! Kang-Dae comptait bien tirer parti de cette situation pour mettre en œuvre un ébauchde de projet qui germait peu à peu en son esprit.

Comme tout jeune impétueux qui se respecte, l’équipe d’-men fut vomie par une bouche de métro située au bas de l’avenue jouxtant la rue qui accueillait le commissariat et cela sans véritable plan pour mettre un terme à la menace mutante des pères fondateurs. Mais qu’importe cette joyeuse équipe allait bien trouver en temps et heure une solution….

Assez rapidement Narcissus prit la tête des opérations ce qui ne gênait pas vraiment le coréen pour les mener à proximité d’une rue enfumée où cendres et scories voltigeaient avec joie sous l’impulsion d’une brise coquine.

Sur place, il n’y avait que deux policiers en partie masquée par la fumée. Assez rapidement Dreams neutralisa un des deux policiers qui s’affaissa sur le sol. Un usage judicieux de ses capacités mutantes, il ne restait plus qu’un seul représentant des forces de l’ordre.

Ronin quelques pas en arrière de la scène attentait de voir comment allait réagir l’autre policier pour agir en conséquence tout en observant les environs. Pour le moment il se contentait d’être spectateur mais pris tout de même la précaution d’augmenter la densité de son corps pour éventuellement se rapprocher de l'autre policier afin de lui porter un coup sur la tempe qui bien dosé lui permettrait de rejoindre son collègue au royaume des rêves.

Mais il fallait attendre que le dit policier se préoccupe de son compagnon et lui tourne le dos.

Le métro de Chicago n'était pas digne de l'arrière-train d'une Jamseon. Mais celui d'un chat de gouttière est beaucoup moins exigeant. L'air franchement inquiétant de l'animal à nombreuses cicatrices l'avait dispensé de tout mamours des enfants alentours et personne ne lui a disputé sa place. Elle restait concentrée pour deux raisons. La première, c'est qu'elle était pressée de rendre un coup aux pères Fondateurs. La seconde c'est qu'elle était morte de trouille. Entre les paroles et les actes il y a un gouffre et si Claw avait décidé de rejoindre cette équipe ce n'était pas parce qu'elle aimait le danger, mais parce qu'elle permettait de neutraliser des tueurs à la solde des Papounets au Fondement Profond. A ses risques et périls.

Le feu lui faisait friser le poil, rien qu'en pensant se rapprocher du brasier. Narcissus trouva vite une sortie dérobée (une seconde nature chez les personnes de ce type) pendant que son collègue avait trouvé un moyen de s'approcher pour envoyer au pays de Morphée l'un des deux policiers. Mais il en restait un. Prehistoric Kang semblait se mettre en place pour faire un home-run avec la tête du protecteur de la veuve et de l'orphelin. Ses méthodes étaient certes radicales mais, dans ce pays, les mutants avaient bien peu d'amis.

Déterminée à lui filer un coup de main, Janet eut une idée pour détourner l'attention du policier. Fonçant vers la voiture de police, elle monta dessus et, une fois sur le toit, fit le gros dos, sifflant à plein poumons tout en griffant sauvagement la magnifique peinture métallisée. Avoir un toit façon BlackJack était une des hantises du mâle moyen américain et elle était sûre que le policier en faisait partie. Le but était d'attirer le policier tout en faisant assez de bruit pour qu'il n'entende pas le somnifère coréen sur ses pieds. Si le policier voulait la descendre du toit de la voiture, elle allait l'amuser le temps qu'il faudra.

HRP. Kang-Dae, ce que tu proposes est une action conditionnelle, c'est à dire que pour se faire elle dépend d'actions hypothétiques d'autres personnages (ici, le PNJ). Ce n'est pas au MJ de s'arranger pour que vos actions fonctionnent, malheureusement. Il faut dire clairement ce que tu fais, et non ce que tu fais "si...". Par ailleurs, pour info : tous les participants à l'action coordonnée doivent poster leur action en cyan. Dans l'optique de faire une telle action, il aurait fallu que Kang-Dae poste le premier en cyan (ou Janet la première en cyan) et le second du duo en cyan ensuite.


Tandis que le policier intimait à Alexander de repartir en sens inverse, loin de la zone dangereuse, son attention fut attirée par un bruit sur le toit de sa voiture. En voyant le chat cracher et griffer, il lança un juron. Il se précipita en tirant de sa ceinture une matraque pour chasser sans ménagement la bête. Dans sa hâte électrique il n'aperçut pas son collègue à terre près du poteau.

"Sale bête tu n'as pas mieux à faire !"

Cria-t-il en tentant de balayer le chat avec sa matraque. Le policier était donc désormais dos à Alexander.

Alors que l'agent de l'ordre tentait de le faire partir rapidement, c'était sans surprise que le policier du fond tomba dans un sommeil probablement peu réparateur. Parfait. Il ne restait plus que le second à neutraliser. Janet venait d'arriver sous forme de chat sur une voiture proche et feulait après l'homme qui semblait vouloir se débarrasser de l'animal rapidement.

Alexander lança à nouveau son pouvoir pour endormir celui qui était de dos avant qu'il ne donne un vilain coup à sa camarade.

Toujours placé quelques pas en retrait de la scène Ronin, les sens aux aguets, attendait que la situation évolue. Un des deux policiers reposait mollement sur le sol en partie cendreux et son collègue, tonfa à la main, tentait de faire fuir Claws qui sous une forme féline feulait et crachotait comme un beau diable sur le dos du véhicule des forces de l’ordre.

Le dernier policier lui tournait le dos jurant à l’encontre de la bête, brassant l’air de son tonfa. C’était le signal tant attendu !

Mais Ronin se ravisa : après tout pourquoi prendre le risque de blesser le dit policier puisque Dreams allait certainement s’occuper du dernier policier vaillant, il lui suffisait d’attendre que le pouvoir du jeune garçon agisse à son tour.

Une fois les deux policiers neutralisés, il était temps pour Janet de faire ce qu'elle attendait de faire depuis le début de sa transformation. Suivant Gabriel à contre-coeur, elle vit la situation de son point de vue félin : à savoir, un mur de policiers entre eux et la cible. Pestant en crachant un peu contre l'air malsain des lieux, Janet fit un point mental rapide de la situation. Les trois autres membres de l'équipée ne pourront jamais neutraliser tout ce beau monde. Ils devaient sûrement tous être armés et n'aimeraient pas savoir qu'un groupe de mutants leur vient par l'arrière.

Janet repris forme humaine temporairement.

"Je vais jeter un oeil à l'intérieur du bâtiment. On pourra toujours négocier une avancée avec les policiers si ils apprennent des trucs nouveaux sur la situation grâce à nous."

Sans plus attendre, Janet reprit la forme d'un chat noir et gris et fonça vers le bâtiment qui ne brûlait pas trop de son point de vue, celui de l'Est. Elle chercha un moyen de rentrer, observer un peu la situation puis revenir faire un petit rapport.

Janet se dirigea sans peine vers la façade est, seulement dérangée par les poussières et la chaleur irritante de l'air.

En s'y rendant elle vit qu'au rez-de-chaussée de la façade nord, deux fenêtres étaient brisées et donc béantes. Un double rideau était en flammes qui s'échappaient par grosses bouffées à l'extérieur du bâtiment.

La façade est proprement dite comportait seulement un escalier de secours, relié à chaque étage au bâtiment par une porte. A tous les étages, celle-ci était ouverte.

Ces ouvertures donnaient sur des couloirs partiellement enfumés, où volaient des papiers divers et régnait un certains chaos de meubles et fontaines à eau renversés. Mais elle ne vit personne.

La mutante put sans difficulté repartir vers ses camarades pour les informer de cette reconnaissance.

C’est en poussant un long soupir d’exaspération que Ronin constata que la brume cendreuse venait de parachever son œuvre ‘derniers jours de Pompéi ‘ sur sa personne : désormais il avait l’air d’une statue de pierre.
L’ultime lien qui le reliait à son ancienne vie était voué à finir sa vie aux ordures des que cette mission serait terminée. Par ailleurs le coréen espéra trouver quelques dollars dans le bâtiment en flamme histoire de renouveler ou plutôt de se créer une nouvelle garde robe.

Mais pour le moment, il y avait plus pressant pénétrer dans le bâtiment pendant que le loup était encore présent dans la bergerie.

Claw venait de terminer son rapport, il semblait que la partie Est du bâtiment était l’endroit la plus propice pour débuter leur recherche.
Se tournant vers le reste de l’équipe, Kang-Lae lâcha d’un ton anxieux :

‘Bon on y est. ‘

Pointant un doigt en direction du bâtiment le coréen poursuit :

‘ On pourrait pénétrer dans le bâtiment par la partie Est, elle ne semble pas gardée. Une fois à l’intérieur il faudra s’attendre à tomber assez rapidement sur les pères fondateurs du moins s’ils sont encore la dedans.’

Puis observant le groupe de policiers sous le préau Ronin rajoute sur un ton indécis.

‘Par contre si on agit comme cela on risque d’être repéré par les policiers et ils pourraient mal le prendre….. Je pense que le mieux c’est de prendre contact avec eux on disposerait de plus d’informations sur les agresseurs. Qu’en pensez-vous ?’
[i]

Janet se préparait déjà à retourner faire un tour dans le bâtiment quand les deux ainés du groupe lui firent comprendre qu'ils ne pourraient pas la suivre sans se faire remarquer. Elle était tellement habituée à aller et venir entre des jambes anonymes qu'elle n'avait même pas pensé à ce petit détail ridicule. Se croisant les bras en faisant la moue, elle essayait de réfléchir en équipe, ce qui était une première pour elle. Par contre, elle avait l'impression que Gabriel ne pensait pas trop à ce qu'il disait. A moins qu'il ait une telle tension qu'il avait des envies de suicides?

"... Des... Gosse? Tu veux parler de la personne qui est entrée toute seule dans un bâtiment en flamme pour repérer de dangereux tueurs?"

Ce qu'elle voulait, c'était des compliments, pas des remarques acerbes. Mais il y avait du vrai dans la remarque qu'il fit ensuite.

"Ils vont bien. Ils dorment juste. Ils pourront toujours mettre ça sur le compte de la fumée... Va pour aller leur parler. Vous aurez qu'à dire que Kang peut m'envoyer en éclaireur sans risques. Et je leur fait la preuve de suite. Suivez-moi, je vais chercher leur chef..."

Sans plus attendre, Janet repris sa forme féline et alla droit vers les policiers. Il fallait chercher le chef de tout ce chaos et en général c'est celui qui criait le plus fort qui était le chef. Une fois repéré, il ne lui resterait plus qu'à grimper sur son épaule en quelques bonds et à miauler en direction de la mauvaise troupe pour les guider vers leur interlocuteur privilégié. Elle aimait les honneurs et l'attention d'un public conquis. Elle leur laissait l'attention de nerveux de la gâchette armés de calibre 12.

Les policiers étaient tous tapis derrière les voitures faisant barrage. Pendant que la majorité faisait le guet, trois policiers munis d'oreillettes étaient accroupis autour d'une caisse. Il y avait un Blanc, un Afro-américain et une Blanche. Cette dernière vit arriver le chat, d'un air surpris. Le seul en train de parler était l'Afro-Américain, qui fut tout aussi surpris d'avoir un chat sur l'épaule.

"Hey tu fais quoi ici toi ? C'est pas un endroit pour les chats..."

Dit le policier à l'oreillette, en interrogeant d'un œil surpris ses collègues. La policière fit signe d'ignorer ce contretemps incongru et de se concentrer sur leur travail.

"Pour les gars bloqués au troisième, que dit Campton ?"

Le blanc lui répondit.

"Négatif, il ne veut pas amener des hommes si près du bâtiment tant qu'ils sont toujours là."

La femme émit un juron.

"Passez-moi Flechter." Le policier opina. "Flechter ? Vous en êtes où ? Qui est parti en reconnaissance ? ... Ok ... Non.... Flechter, pour l'amour du ciel gardez votre calme ... Ne sortez plus d'accord ? C'est un ordre. On va se débrouiller. Oui. Affirmatif. Terminé."

Puis la femme secoua la tête et ses comparses tournèrent la leur vers la façade. On vit alors soudain un jet de feu sortir directement d'une fenêtre du rez de chaussée, au niveau du petit bâtiment faisant le lien entre les deux ensembles. Ce jet de flamme toucha une voiture et l'enflamma jusqu'à exploser. Le policier caché derrière ce véhicule eut tout juste le temps de plonger de côté et se précipiter vers le "quartier général" sous les abris du parking. On entendit des cris terrifiés pendant quelques instants, depuis l'endroit d'où étaient parties les flammes.

Claw une fois encore revêtît sa forme féline pour se diriger en direction des agents de police et en découvrir leur chef ce qui permettrait rapidement de prendre contact auprès de ce dernier.
Lentement, les lèvres pincées, Ronin tourna son attention en direction de Nariccus : il n’en revenait toujours pas de la couverture proposée par ce dernier. C’était à la limite du grand guignol de se présenter de la sorte.

‘Maitre Chat secouriste…Tu plaisantes ! Je n’ai pas envi de passer pour un idiot ! Autant se présenter comme un cirque ambulant tant qu’on y est !’

Se passant nerveusement la main dans sa chevelure cendreuse le Coréen poursuit tout en étalant plus encore de la cendre sur son visage.

‘On ne peut pas se présenter de la sorte…On va faire plu..’

Ronin n’eut pas le temps de terminer sa phrase une violente explosion attira son attention, apparemment un véhicule venait de prendre une retraite anticipé au soleil…Voir trop prêt du soleil pour ainsi dire au vu des débris flamboyants.

Sans plus attendre Ronin fonça en direction des policiers pour ouvrir le dialogue.

Repérant Claw sur l’epaule d’un des policiers, un afro américain visiblement Ronin lui lança d’une voix forte :

‘Vous avez des problèmes visiblement je suis en mesure de vous donner un coup de main, ainsi que mes compagnons par ailleurs.’

Puis se concentrant Ronin passa à une forme aqueuse.

‘ Nous avons quelques dons qui nous permettront d’éliminer les enflures qui sont là dedans, vous accepter un coup de main ?’

La situation était devenu un espèce de gros n'importe quoi. Les deux policiers neutralisés, Janet était allée faire un tour d'horizon de la situation dans le bâtiment enfumé. Puis les autres se rendirent soudainement compte qu'aller directement à l'intérieur pour se confronter aux mutants renégats était une mauvaise idée.

Alexander se demanda tout à coup pourquoi il avait endormi ces deux hommes quelques minutes plus tôt. Peut être avait-il pensé que le plan était mieux rôdé que... pas de plan ? Ou du moins que l'un d'entre eux en avait un, ce qui n'était visiblement pas le cas. Ils firent donc machine arrière et décidèrent d'aller se proposer d'aider la police de façon bénévole. L'asiatique était convaincu que ce serait un échec cuisant. Depuis quand la police acceptait-elle que des civils se mêlent de leurs activités ? Surtout avec la dangerosité de la situation !

A défaut d'être plus constructif, il était convaincu qu'il n'y avait rien à faire en réalité. Se faire bien voir par la police était impossible pour le moment et ce ne serait donc pas grâce à cette attaque de leur QG. Alex se disait qu'ils avaient été stupides tout compte fait. Probablement l'influence de Gabriel. Ils n'avaient rien à faire ici et foncer dans le tas sans plan ou même esquisse de plan était une erreur qui démontrait leur état de novices complets en la matière d'actions semi-militaires...

Mais il préférait se taire pour le moment, afin de ne pas paraître rabat-joie. Peut être qu'ils comprendraient lorsqu'ils se feraient jeter par la police après leur avoir proposé de l'aide...

Comme tout commentaire à la remarque de Kang Dae concernant son désir de ne pas avoir l'air d'un crétin, Gabriel se contenta d'un reniflement provocateur en le fixant bien dans les yeux. Il n'y connaissait rien en chats secouristes, voila tout! En attendant le chat pas vraiment secouriste partit pour de nouveaux horizons. Le plan initial étant particulièrement bancal, ils jouaient le tout pour le tout en allant directement auprès du barrage de police pour leur proposer leur aide.

De son côté, Alexander faisait la gueule. Il ne s'attendait visiblement pas à autant de remue ménage. Bien sur, il n'avait pas autant d'expérience du danger que Gabriel, et il était compréhensible qu'il ne soit pas à la hauteur de la situation.

"Ne fais pas l'enfant! Décidément, tu n'as vraiment pas l'esprit Aventurier!" Commenta-t-il, tout fier d'avoir déjà vécu une situation critique le jour d'avant avec Roxie. C'est à cet instant qu'une explosion retentit, faisant sursauter le jeune homme. Une voiture du barrage avait explosé, et il était certain d'avoir vu un jet de flamme sortir du bâtiment juste avant.

Kang Dae se précipita pour rejoindre le cordon de police et leur grosse mémère féline. Gabriel lui emboita le pas regardant la fenêtre incendiaire d'où semblaient sortir des cris.

"Au moins, nous savons où nous devons aller, désormais..."

Kang Dae avait engagé la conversation. Une fois qu'il eut terminé, le Néo-Zélandais prit la relève d'une voix assurée et la tête haute.

"Vous avez tout à gagner à nous laisser vous aidé. Il semble que ce soient des collègues à vous qui nous aient contactés pour vous prêter main forte. Nous libérerons les otages et vous amènerons les ravisseurs." Il désigna la voiture en flamme du menton et ajouta: "Lui, en particulier, doit être neutralisé."

Les trois policiers, ainsi que leurs collègues planqués derrière les voitures, furent stupéfaits de la démonstration surnaturelle de Kang-Daé. Ils regardèrent les deux garçons, arrivés dans ce carnage comme des cheveux sur la soupe, tout comme le chat d'ailleurs. Ils échangèrent des regards circonspects. La policière fronça les sourcils.

"Comment ça, des collègues à nous ? Qui donc vous a contacté jeune homme ?"

Elle se leva et toisa les deux jeunes.

"Cette prise d'otage est le job de la police, des professionnels. Vous vous prenez pour qui ? Merci de vos conseils, nous savons très bien ce que nous avons à faire."

Dit-elle en fixant en particulier Gabriel, et secoua la tête.

"Vous n'avez absolument aucune idée du danger. Mutants ou pas il est hors de question que j'envoie deux gamins au casse-pipe pour que vous fassiez la une des journaux."

Elle se tourna vers deux flics accroupis derrière des voitures.

"Peters, Gordon, escortez ces inconscients hors de la zone de feu."

"Mon Commandant regardez ! Ils font une sortie !"

Elle se retourna vivement. En effet, trois silhouettes côte à côte étaient sorties du bâtiment, par la porte principale. De loin il n'était pas aisé de distinguer leurs traits dans cette tourmente de cendres et de poussières. Il s'agissait d'un homme typé oriental en pantalon noir, chemise blanche et gilet sans manches noir. Un autre plus petit, apparemment d'avantage typé latino, habillé simplement et les mains dans ses poches, et une femme blonde au visage très sombre. Sans doute violet ou noir. Elle était en pantalon et tee-shirt et se massait les poings, noirs aussi.

Ils se mirent à marcher, comme s'ils sortaient tout trois d'une séance de shopping. Ils se dirigèrent tout simplement vers la sortie du parking, ignorant les policiers pétrifiés. Ils échangeaient des paroles, mais inaudibles pour les spectateurs à cette distance.

Pendant ce temps à côté d'Alexander, les deux policiers commencèrent à remuer. Le premier s'aidait du poteau pour essayer de se relever.

"Mais oui! Des collègues à vous! Heu... Mais nous n'avons pas de temps à perdre en détails, Madame! Et si vous saviez quoi faire, vous ne seriez pas à couvert à recevoir des boules de feu!" Il croisa les bras, faisant une moue boudeuse alors que la policière restait insensible à son charme.

Ils n'allaient tout de même pas repartir bredouille alors qu'ils avaient surement la possibilité de faire la différence dans cette affaire. Cela dit, elle n'avait pas tout à fait tord, tant qu'ils n'étaient pas dedans, ils ne risquaient pas de mourir grillés pour leur première mission... Finalement, Gabriel était presque résigné, et il ne sut pas quoi répliquer alors que la femme voulait les éconduire...

Pourtant, ils furent comme sauvés par le gong. Ils ne voulaient pas qu'ils entrent mais le destin avait voulu que les ravisseurs viennent à leur rencontre. Pourtant, ceux-ci passèrent comme si de rien n'était. Ils venaient de mettre un bâtiment à feu et à sang, et c'était à peine s'ils ne partaient pas en sautillant après les papillons. Quel affront! Et puis, ils laissèrent comme une impression étrange à Gabriel, leurs visages ne lui étaient pas tout à fait inconnus. Après tout, ils savaient qu'ils allaient peut être avoir à faire avec les Pères Fondateurs, alors peut être qu'il avait certains de leurs visages dans les documents mis à disposition par la directrice.

Quoi qu'il en soi, il n'était pas question de les laisser partir comme cela. Gabriel se concentra afin de faire apparaître son double astral quelques mètres devant le trio pyromane.

"Halte, Pères Fondateurs!" Dit sa projection en apposant sa main devant elle comme pour faire barrage. "Lorsque l'on fait d ubazar, on nettoie derrière soi!"

Le trio, qui se trouvait à une vingtaine de mètres de l'abri du parking, arrêta sa marche devant l'apparition translucide d'un jeune homme. Gabriel fut ainsi en mesure de voir plus en détail les terroristes. Il reconnut sans peine les profils de Burn, Nomade et Steal, tous trois présents sur la liste fournie par la directrice.

L'Oriental haussa les sourcils et prit un air souriant.

"Eh bien eh bien mes chers amis. Voilà un jeune homme bien courageux pour nous barrer la route en des termes si véhéments. Il doit sûrement avoir des complices pour le couvrir. Steal ?"

La femme au groin de cochon arborait un air particulièrement mécontent. Elle tourna la tête et regarda les abris. Elle désigna le petit groupe stationné là-bas et tendit une main épaisse et noire vers eux.

"Ils sont là-bas, trois mutants. Avec les flics."

Le latino s'avança de deux pas vers la silhouette de Gabriel pour la regarder de plus près, l'air aussi captivé qu'un enfant devant un bocal de poissons rouges. Il avait les bras et la chemise sanglants. Burn tourna les yeux dans la direction indiquée par Steal.

"A qui avons-nous l'honneur ?"

Comme prévu, ils s'étaient fait envoyer paître paisiblement par la police. Il était difficile de s'attendre à autre chose. Le groupe débarquait et prétendait apprendre leur travail aux hommes de l'ordre. Même s'ils avaient été capables de les surpasser, il était probable qu'ils prennent mal leur incursion dans leurs affaires. Mais ici, ils étaient bien incapables d'assurer une aide efficace qui ne rajouterait à la police que davantage de travail au final !

Alexander observa dubitatif les trois terroristes sortir avec une nonchalance déconcertante. Pour être aussi sûr d'eux, ils devaient avoir des raisons. Les profils ressemblaient nettement à ceux des pères fondateurs que l'asiatique avait tenté de retenir sur de petites cartes. Ces mutants étaient donc d'une force assez imposante grâce à leur pouvoir maîtrisé.

Par chance, ils semblaient vouloir fuir. Aucun membre de leur groupe improvisé n'était capable d'en neutraliser un seul. C'était donc une bonne chose. Jusqu'au moment où ce pitre de Gabriel envoya un de ses fantômes les narguer ! Mais quel idiot ! L'un des terroristes les indiqua du doigt. Si son demi-frère avait envie de se voir déchiqueter par ces mutants, ça le regardait, mais Alex avait d'autres projets amplement plus enrichissants pour son futur.

Aussi jugea-t-il plus réfléchi de faire quelques pas en arrière de façon calme, du genre "je suis pas avec cet idiot de Narcissus". La retraite était parfois la meilleure tactique, bien que peu honorable. Mais seuls les idiots mourraient par honneur et Alexander n'était pas ceux-là.

Les trois Pères Fondateurs stationnèrent encore quelques instants, pendant lesquels les blessés à l'intérieur de la bâtisse en flammes continuaient de souffrir et gémir. Le commandant Dwyer risqua de contacter les personnes retranchées au troisième étage pour leur dire de descendre. Quand les terroristes reprirent tranquillement leur marche, elle interdit à ses hommes de tirer sur eux, et donna le feu vert aux pompiers. Elle donna toute priorité à l'évacuation des blessés.

Un des officiers se chargea de reconduire les jeunes mutants hors de la zone de feu. Les policiers ne les écoutèrent pas et refusèrent catégoriquement qu'ils se mêlent de leurs affaires.

Les trois jeunes furent donc contraints de repartir sous le sirènes des ambulances et des pompiers qui se pressaient sur les lieux du sinistre. Ils croisèrent également journalistes et caméras sur le chemin du métro.

Ils rentrèrent au Old School sans avoir rempli un seul de leurs objectifs de départ, ramenant seulement de la poussière, des cendres et une forte odeur de brûlé.