Jour 2 - Qu'est ce qui est petit, vert, et qui saute de lianes en lianes ?

(Oui non, le titre du sujet a rien à voir, mais j'avais pas d'inspi)


depuis l'atelier High-Tech (2nd étage)  

Tonga s'était baladé un peu au travers de la bâtisse.
Il n'appréciait pas des masses discuter avec des gens qu'il connaissait à peine, voire pas du tout, et de toutes façons, il n'avait pas grand chose à leur dire. Il fouillait donc.

Il entra dans cette grande salle qui semblait pleine de lumière. Une lumière calme, simple, presque crue, qui tombait dans cette salle circulaire. Cet endroit semblait être créé pour être un sanctuaire de calme, tout l'opposé de ce que paraissait Tonga. Sérieusement.
Et pourtant.

Il inspecta les murs, les cartes et livres qui étaient sortis, mais sans y toucher, juste en regardant. Tout ce charabia n'avait pas vraiment de sens. Tout ça était... bizarre. Pas bizarre comme un ours avec une armure, mais bizarre comme impossible à comprendre sans le contexte.
Mais bon, il avait, comme tout le monde, comprit qu'ils n'étaient plus sur Terre. Le concept de voyage extra-terrestre n'est pas nouveau, les premiers X-Men le faisaient déjà. L'Amérique était un vivier de technologies extra-terrestres qui se faisaient entrechoquer plans astraux, invasions extra-terrestres et mutations radioactives.
Dans son pays à lui, Tonga n'avait pas tout ça. Juste le gène mutant, et un ou deux accidents de parcours qui étaient devenus super-héros ou super-vilain. Pas grand chose comparé au reste du monde.

Il délaissa les écrits et dessins pour se concentrer sur la table centrale.
Il était seul -pour le moment-, c'était l'occasion de se concentrer sur ce truc.
Un grande table vaguement ronde avec de l'eau et des leviers.
C'est un peu "what the fuck", mais pour le coup, j'invente rien.

Un peu curieux, Tonga poussa un levier pour savoir à quoi tout ceci rimait.

Lorsque Tonga actionna le levier, il remarqua qu'une simple bulle semblait être remontée des tréfonds de l'eau de la table octogonale. Puis rapidement, le liquide se mit à vibrer de plus en plus fort et une pointe rectangulaire sortit du centre. Petit à petit, une forme s'élevait de l'eau, uniquement composée de celle-ci.

Le mutant reconnut vaguement un mélange de château ou de petite tour à la base massive, qui grimpait plus finement jusqu'à ce que la structure soit totalement sortie de son lac. Quelques points rouges apparurent un peu partout à l'intérieur. Une grande partie était concentrée à la base, quelques-un à une première hauteur, un point unique au dessus, et enfin trois points tout en haut.

La sculpture d'eau lévitait à quelques centimètres du coeur liquide de la table octogonale. Un sorte de colorant à peine perceptible semblait améliorer la vision des détails formés. Seul un léger bruit d'écoulement liquide proche d'une fontaine était audible.

Salle de repos

Cette forteresse était loin d'avoir dévoilé tous ses secrets. Elle était l’œuvre d'êtres sur-évolués et il était difficile de croire qu'il n'y avait que ce que les mutants avaient pu découvrir.

Pedro arpentait les couloirs froids du bâtiment, officiellement à la recherche de médicaments pour soigner Mbarou. En fait, il espérait surtout croiser l'une des jeunes filles de Graymalkin qu'il n'avait pas revues depuis l'attaque des super-mutants. Il déboucha rapidement sur la seule pièce disponible du second étage. Il y passa la tête pour jauger des ressources qu'il pourrait éventuellement y trouver. Il n'y avait personne et les quelques meubles ne présentaient apparemment aucun intérêt.

Alors qu'il se redressait pour faire demi-tour, Pedro perçut un léger mouvement derrière une grande table. Il se pencha à nouveau et remarqua une petite silhouette qui trifouillait des leviers. Le colombien entra dans la pièce et reconnut le visage impayable du fourmilier.

« Hey ! Mais qu'est-ce tu fous ici, toi ? »

Malgré toute sa bonne volonté, le jeune mutant ne parvenait pas à considérer Tonga comme son égal. Quand il le voyait, il avait généralement envie d'éclater de rire, tant il trouvait ridicule le décalage entre la dégaine grotesque du petit animal et ses attitudes humaines qui semblaient parfois maladroites. Cette fois-ci, Tonga avait dégoté une espèce de machine toute droit sortie d'un jeu d'aventure des années 1990.

« Qu'est-ce que c'est que ce truc ? C'est toi qui a fait ça ? »

La vision de l'espèce de maquette qui lévitait avait remplacé, dans l'esprit de Pedro, sa recherche de médicaments ou de jeune fille en détresse. Sa curiosité intellectuelle était piquée. Toutefois, il n'osa pas manœuvrer l'un des leviers. Il laissait, pour l'instant, cette initiative à Tonga. Le colombien se contenta d'approcher son visage de l'objet qui avait émergé, tâchant de comprendre ce qu'étaient les lumières rouges. Enfin, il trempa un doigt dans le liquide et tâcha de savoir si ce liquide était de l'eau, grâce à sa truffe de chien qui apparut instantanément.

Transformant son nez en truffe de chien, Pedro renifla à plusieurs reprises le liquide qu'il avait ramassé sur son doigt. S'il captait une odeur, ce n'était pas une seule seconde celle de ce qui ressemblait à de l'eau, qui se trouvait à peine plus visqueuse.

L'odeur qui lui prenait le nez était celle très forte d'urine animale qui donna soudainement envie au mutant de se soulager pour la couvrir, elle qui n'était pas la sienne. La source était clairement définie par le museau de Pedro : Tonga.

Après avoir poussé ce levier, Tonga mit un tout petit peu de temps à comprendre, avant de tilter. Il s'agissait d'un plan de la zone, et les points rouges étaient sans doute les mutants de Graymalkin qui se baladaient autour. Les points bougeaient un peu, et tiens, d'ailleurs, Pedro entra...

- C'est une carte faut croire... Une carte en relief d'ici. C'est chelou.

Pedro toucha la surface simili-aqueuse et transforma son museau pour tenter de sentir de quoi c'était fait. Pas con, le mec...

- Alors, ça sent quoi ?

Lorsque Pedro enleva sa patte, Tonga tenta un autre levier à pousser, histoire de voir à quoi correspondaient les autres.

A la commande d'un autre levier, l'échelle de la forteresse se modifia. La structure devint bien plus petite. Avec ces nouvelles dimensions, aucun objet n'apparut sur la carte en relief.

À peine sa truffe apparut que Pedro fut littéralement agressé par une odeur d'urine extrêmement forte. Le liquide légèrement visqueux ne semblait pas être à l'origine de cette puanteur et le jeune mutant se tourna vers le coupable tout désigné. Se rendant compte que ses propres instincts animaux commençaient à se réveiller et lui donnait à son tour l'envie de se soulager partout, Pedro fit disparaître sa truffe.

- Bwah !! Mais qu'est-ce t'as foutu salopard ? T'as pissé partout, ou quoi ? T'es pas capable de te contrôler ?

Pedro était clairement dégoûté. Encore une preuve de l'état primitif de Tonga. La bestiole avait contaminé de son odeur toute la pièce, et le colombien continuait à la sentir suffisamment malgré la disparition de son attribut nasal. Les effluves d'urine semblaient se diriger vers le couloir. Mais le pire, pour Pedro, était désormais cette envie irrépressible d'uriner à son tour. Sa vessie avait capté le message et il devenait impossible pour lui de penser à autre chose. Ainsi, le jeune mutant se mit à danser d'une jambe à l'autre, cherchant une solution à son nouveau problème. Après ce qu'il venait de reprocher au fourmilier, il lui était impossible de se soulager à l'intérieur de la forteresse. Tonga, Blancpoil ou quelqu'un d'autre pourrait alors reconnaître son odeur et... bonjour la honte. Et adieu aussi les opportunités de drague. Alors que l'esprit du colombien était torturé de questions hautement existentielles, Tonga poussa un nouveau levier. Peut-être que des Wc allaient apparaître.

Finalement, pas du tout. L'espèce de maquette se réduisit simplement. Pedro oublia temporairement ses problèmes de vessie.

- Hey, essaye de le pousser dans l'autre sens. Ça devrait grossir, non ?

Hein quoi ?
Ah ouais, la pisse de lémurien ! Enfoiré de lémurien, sérieux ! Comme si j'avais que ça à faire de puer la pisse...

- C'est pas ma faute ! C'est le lémurien qui m'a pissé dessus, cette enflure !

Peut-être que Pedro n'y mettait pas les formes, mais il avait tout de même eu la bonne réponse.
Ce levier devait commander le zoom de la plate-forme, qui était une carte en 3D de l'endroit, avec les résidents en rouge...

- Ouais, pas con...

Tonga tira le levier repoussé pour zoomer sur la structure et tenta plusieurs autres leviers pour comprendre leurs utilités.

- je suis sûr que ce truc peut être super utile, moi je dis !

Tonga découvrit que d'autres leviers permettaient de déplacer le visuel de la structure sur différents axes voire même de le retourner. Il eut la certitude que cela n'avait aucun impact réel sur leur forteresse lorsque la représentation de celle-ci eut la tête en bas et que lui avait toujours les jambes sous son crâne !

Continuant ses tests, il fit disparaitre les résidents de la carte, fit apparaitre d'autres points colorés dont il ne parvint pas à déterminer la signification ou encore bloqua quelques instants sur un levier qui faisait tout disparaitre lorsqu'il était actionné.

Avançant sur les leviers, ceux-ci semblaient tous contrôler uniquement le plan en relief sortant de la plate-forme bizarre.
Tonga tenta tant bien que mal de comprendre chacune des actions qu'il faisait avec les leviers: le zoom, la rotation selon plusieurs axes, le levier off, et un autre moins compréhensible.

Il ressortit le levier de couleur (faute de meilleur terme).
Un par un, il fit apparaître les résidents de l'installation, confirmé par la présence de deux points rouges nets à leur étage, puis disparaître, puis faire apparaître d'autres points colorés ne correspondant pas aux précédents...

- Une idée de ce que c'est que ces trucs ?

Tonga tenta de compter et d'analyser leurs positions pour croiser avec ce que ça pouvait signifier: les robots, les animaux, les véhicules...

Bien entendu, cette saleté de fourmilier rejetait la faute sur l'autre saleté de lémurien. Pedro n'avait pas cherché à deviner le propriétaire de la pisse qui avait goutté sur le sol et il préféra classer le dossier... temporairement. S'il croisait Eko, il en prendrait pour son grade. De son côté, Tonga continuait à tester à peu près tous les leviers devant lui. L'espèce d'hologramme tourna de tous côtés, changea d'échelle et des points lumineux se succédèrent. Le jeune colombien commença à perdre l'intérêt qu'il avait pour la chose qui ne semblait être qu'une carte interactive. Le fourmilier ninja se demandait à quoi pouvait correspondre les points lumineux.

- Bah j'sais pas moi. Fais-en apparaître qui sont dans le coin, t'essayes de zoomer pour qu'on sache exactement où c'est, et on va voir sur place à quoi ça correspond.

Le garçon haussa les épaules. Il doutait que cela ait une utilité quelconque mais il acceptait de tenter le coup une fois ou deux. Ça ne coûtait pas grand chose. Et peut-être que la forteresse avait des atouts cachés.

(Sujet oublié, désolé, j'y penserais à l'avenir. Désolé, c'est pas très long, mais j'ai pas eu d'intervention MJ sur mes dernières expériences avec les leviers :/)

Tonga acquiesça avec Pedro, cette carte avait sans doute des fonctions cachées, autres que le simple coté "carte en 3d interactive". Il reprit les leviers pour afficher uniquement les points inconnus, les points rouges, qui ne correspondaient visiblement pas à des gens.

- Ca. C'est ça qui nous intéresse, hein ?

Tonga compta et répertoria de tête la position et le nombre de ces points rouges, étage par étage.
Une fois ceci fait, il faudrait sans doute enquêter sur place pour mieux comprendre de quoi il s'agissait, n'est-ce pas ?

En attendant, il lui faudrait aussi possiblement utiliser la carte pour trouver de quoi se laver ou au moins passer un coup d'eau sur le pelage, histoire d'évacuer cette odeur immonde qui lui collait aux narines. Si il recroisait le lémurien, ça se finirait sans doute en bataille de peluches, toutes griffes sorties, et Tonga gagnerait. Obligé.

Tonga dénombra entre 4 et 8 points rouges par salle, généralement dans les angles des pièces, notamment celle-ci. Lorsqu'il observa la correspondance, il ne trouva rien d'autre qu'un chandelier dont une légère flamme dansait au rythme du vent qui provenait de l'escalier menant au toit.

- Mouais.

Petit à petit, Pedro perdait tout l'intérêt qu'il avait placé dans le dispositif étrange que Tonga avait dégoté. Les points lumineux ne correspondaient à rien de visible. Et si, dans d'autres circonstances, le jeune mutant aurait aimé se creuser la tête sur le pourquoi du comment, il avait cette fois-ci d'autres priorités (chercher de quoi panser la blessure de Mbarou, se vider la vessie, croiser une jeune fille égarée, s'éloigner de l'odeur de pisse de lémurien, ou les quatre à la fois) qui lui demandaient d'aller voir ailleurs.

- Peut-être que Danger pourra t'éclairer un peu plus que moi. Franchement, ça correspond à rien. Peut-être que les aliens qui ont vécu ici avaient un sixième sens qui leur permettait de distinguer des choses dont nous n'avons même pas conscience. Enfin, j'en sais rien.

La théorie de Pedro avait quelque chose de flippant en soi. Et si ces points correspondaient à des sortes d'esprits qui veilleraient sur les occupants de la forteresse ? Ou qui viendraient les caresser dans leur sommeil ? L'animorphe frissonna et préféra oublier toute cette histoire. Il quitta les lieux, peu rassuré.

1e étage, terrasse

Occupé à tester les différents leviers qui régulièrement ne faisaient rien (ou ne marchaient pas), Tonga remarqua soudainement de multiples points rouges à une certaine distance de la forteresse. Regroupés en essaim, les points s'approchaient lentement de la structure.

Immobile, le mutant vit la nuée atteindre la représentation de leur domicile du moment et, de manière synchronisée, remarqua que d'étranges bruits à l'extérieur étaient audibles, notamment en provenance de l'escalier menant au toit.

Rapidement, quatre créatures ressemblant à des vautours apparurent depuis l'accès à l'étage supérieur et se mirent à voler dans la pièce en poussant des cris assourdissants et agaçants. Finalement, chacun se posa sur une structure en hauteur de la salle, et se mit à fixer le pangolin fourmilier avec ses petits yeux noirs inexpressifs. Etait-ce de la curiosité, ou les créatures imaginaient-elles des steaks de mutant pour leur dîner ?

Spoiler:

[hrp : ce n'est pas un mode jeu. Néanmoins, chaque action impliquant les oiseaux doit être colorée pour résolution. ]

(Je suis en fourmilier, ici)

What the fuck, man ? What the fuck ?
En tout cas, une chose sûre, les points rouges, c'est de êtres vivants de bonne taille, peu importe l'espèce.
Bon, Tonga se retrouvait à 1 contre 4, face à des oiseaux d'une laideur à vomir.

Chacun d'entre eux ferait passer un dodo pour un paon. Et les quatre ensemble donnaient une vue de ce que pourraient être les quatres cacavaliers de l'Apocalypse. Le coté classe en moins, vu qu'à toute évidence, ils ont dû chier en haut des armoires. Bon, il fallait faire quelque chose.

Tonga sortit les griffes, prêt à se défendre si une de ces cochonneries attaquait. Il chercha à sortir de la salle, à petits pas pour éviter de brusquer les animaux...
D'où venaient ces oiseaux, d'abord ? C'était quoi ce trucs qui hurlait à tout va et donnaient l'impression de vouloir casser les murs, manger les livres et chier sur les fourmiliers... Il fallait retrouver Danger, elle saurait sans doute si il faut leur foutre sur la gueule ou s'il y a besoin de les laisser tranquille.
Parce que d'ici à ce que ce soit les proprios et qu'il soient juste pas content de voir des gens squatter... ou alors c'est juste des oiseaux chiants. mais sait-on jamais...

(Oui oui, fourmilier, c'est ce que j'ai écrit )

Face au recul prudent de Tonga, les oiseaux continuèrent de coasser en se répondant les uns aux autres, comme s'ils établissaient une stratégie. Alors qu'il se rapprochait de la porte, deux volatiles firent un petit vol plané pour se poser au bord de la table qui affichait toujours la forteresse en 3D, face au mutant.

Les deux autres s'avancèrent également, toujours sur des hauteurs, près de la porte, de façon à entourer le fourmilier. Prudents, les animaux gardaient malgré tout leur distance, pour le moment.

La retraite discrète était coupée court. Tant pis.
Griffes sorties, il réfléchit à un plan. Et disons que là, tout de suite, le meilleur plan qu'il avait, c'était "Tape dessus, coco, c'est jamais que des piafs"... Après tout, qu'avait-il à perdre, s'il perdait ? Des poils, de la peau, de la dignité, du sang, sa vie... Rien de bien grave.

Ok, choupette, ready for action.


Tonga choppa le premier bouquin qui lui tomba sous la main et le balança sur le piaf le plus facile à viser...
Si ça ne le touchait pas, ça l'emmerderait bien. Après, soit ils étaient dotés d'intentions belliqueuses, et ils attaqueraient au corps-à-corps, vachement plus simple pour toucher, soit ils ne l'étaient pas, et donc Tonga pourrait sortir tranquillou sans risquer de se faire picorer l'arrière train.

Quoiqu'il en soit, il serait fixé sur le destin de ces poulets aliens et pourrait passer à autre chose.

Le livre lancé par Tonga s'ouvrit en vol ce qui ralentit particulièrement sa vitesse et désorienta son jet. Dans un léger bruit de froissement, le bouquin chuta au sol en ayant raté sa cible de façon critique.

Les oiseaux poussèrent un piaillement en observant la scène sans réagir du tout. Aucune intention réellement belliqueuse n'était actuellement perceptible.

Du moins, tant que le mutant était de face.