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 03.05/02.C. France - Un château (très) fort

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MessageSujet: 03.05/02.C. France - Un château (très) fort   03.05/02.C. France - Un château (très) fort EmptyDim 16 Fév - 23:14

C'était un mardi. Juste après le lundi, avant le mercredi, un jour dont la plupart des gens se fichaient totalement. Un jour banal qui ne signifiait rien. Le temps était plutôt maussade ces derniers temps. Du vent par moment, des éclaircies parfois mais surtout gris dans l'ensemble. Il avait plut cette nuit,  laissant une terre humide au grand bonheur des vers de terre, et des flaques d'eau gisaient ici et là sur les routes. Même l'air était encore humide, et la brise fraîche qui soufflait n'était pas forcément des plus agréables. Pour Lucie, qui avait toujours le réflexe d'ouvrir sa fenêtre au réveil pour aérer sa chambre et remplir ses poumons avec un bol d'air frais, ça voulait surtout dire : bottes, écharpe, imperméable. Elle ne détestait pas pour autant ce genre de journée. L'odeur de terre mouillée remplissait ses narines, et elle adorait tout à fait ce genre d'odeur.

En plus, aujourd'hui, elle allait visiter un château fort en "avant-première". Rien que ça.

Tout en se préparant un petit-déjeuner, emplissant la cuisine d'une légère odeur de pomme-noisettes avec une touche subtil de cannelle, elle avait allumé la radio et se dandinait parfois au rythme des chansons, avant de regarder les placards. C'est qu'elle n'était pas certaine de ce qu'elle pourrait déjeuner à l'extérieur. Si c'était pour avoir les fameuses propositions de frites, pâtes ou riz, merci bien. Autant prendre deux-trois petits encas en supplément, et son choix s'arrêta sur des écorces d'oranges confites et des biscuits au gingembre. Finissant ensuite de s'habiller, elle se vérifia une dernière fois devant la glace de la salle de bain. Portant alors un jean coupe droite avec un pull marron clair comme ses bottes, d'un imperméable rose comme son sac et d'une écharpe blanche, elle estima que ça irait très bien comme ça.

Ce n'était pas comme si elle allait visiter un château non plus. Ah non, c'était exactement ça en fait. Un vieux château fort, qui avait profité d'une grosse rénovation ses dernières années. Elle l'imaginait déjà. Un vieux château à moitié détruit, avec des courants d'air qui se faisaient entendre, des portes en bois toutes branlantes, à moitié gonflées par l'humidité, et probablement des histoires de fantômes. Voilà ce qui la faisait saliver, qui boostait son niveau d'excitation, qui la faisait ne plus se tenir en place. C'était un mardi, un jour banal. Oui, mais aujourd'hui, elle, elle avait le droit de voir un château tout beau ou presque, rénové et ce, avant même son ouverture. Parce que elle, elle avait une carte de presse et que les autres gens non. Et rien que ça lui donnait envie de le hurler de joie lorsqu'elle traversa la ville la plus proche de leur trou paumé en voiture. Elle ouvrit sa fenêtre dès qu'elle en fut sorti, monta un peu plus le son de l'autoradio, et passa le reste de son trajet ainsi, ne refermant sa fenêtre et coupant la musique que lorsqu'elle se gara. Elle y était. Le château. Bien que plus impatiente que jamais, elle dû se contenir encore un peu pour ne pas oublier son précieux sac et verrouiller sa voiture, avant de se tourner vers l'immense bâtisse.
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MessageSujet: Re: 03.05/02.C. France - Un château (très) fort   03.05/02.C. France - Un château (très) fort EmptyMer 19 Fév - 2:49

Spoiler:

Coiffant une colline, le château fort se voyait de loin. Depuis la route qui y menait, Lucie avait pu être impressionnée par les treize tours qui entouraient le donjon. Tels des doigts de pierre de différentes dimensions et tailles, qui sortaient au milieu de la forêt. Une fois dans le parking devant la première enceinte, elle pouvait vraiment se croire retournée dans le temps. D’ici, la hauteur de la première muraille cachait les énormes tours au toit orné de tuiles vernies bleues foncées et de drapeaux frappés de l’écu des Hiptu.
S'il n'y avait pas autour d'elle des voitures et surtout les camionnettes de « France 3 » qui crachaient hommes, caméras et paquets de câble et de lampe, elle aurait vraiment pu se croire au Moyen Âge. Apparemment ils se préparaient au tournage d'une émission sur le château.

Le Château de Dourtansac avait été construit et avait appartenue à la famille De Hiptu jusqu'en l'an 2035. Cinq ans plus tôt, un incendie avait ravagé une grande partie du château. Suite à la faillite du Baron Jean-Auguste de Hiptu, celui-ci n’avait pas pu restaurer la demeure et avait été forcé de la vendre à la commune.
Une polémique avait fait rage à l’époque, car le maire avait vendu une partie des terres qui entouraient le château pour en faire une zone habitable. Mais il s’était défendu de ne pas avoir d’autre possibilité pour trouver les fonds pour la restauration. Les travaux avaient rapidement commencé et n’avait duré que 10 ans pour tout remettre en ordre, un record.
Pour le Baron de Hiptu, ses malheurs ne s’étaient pas arrêtés là car, en 2040, son seul fils de 12 ans avait disparu. Les recherches avait été lancées dans tout le pays sans résultat.

Une fois l'imposante porte d'entrée en chêne clouté de cuivre passée, la jeune journaliste se retrouva dans la barbacane. Les écuries sur sa gauche avaient été complètement refaites en bois, mais étaient pour l'heure, malheureusement vides. L'énorme donjon de 35 mètres de haut se trouvait juste devant elle, de l'autre côté d'un pont-levis assez large pour être traversé en carrosse. Sur sa droite avait été installée une longue table en bois recouverte d’assiettes avec de petits fours et différentes boissons. Derrière la table se trouvaient plusieurs personnes qui servaient les journalistes déjà présents. Monsieur le maire était aussi présent et discutait avec deux journalistes.

Une dame du personnel approcha avec une tablette dans la main et un feutre dans l’autre. Elle lui demanda son nom, et une fois reçue, vérifia dans ses données avant de l’inscrire sur un badge que la journaliste devait pendre à sa poitrine. Puis elle l’invita à s’approcher de la table. La visite allait bientôt avoir lieu.


Dernière édition par Le Gardien le Jeu 20 Fév - 21:19, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: 03.05/02.C. France - Un château (très) fort   03.05/02.C. France - Un château (très) fort EmptyMer 19 Fév - 15:02

Se tournant vers l'immense château fort, elle inspira profondément, parfaitement détendue. La journée s’annonçait bien. L'odeur de terre mouillée lui chatouillait délicieusement les narines, mélangée à d'autres odeurs champêtre. Même l'air frais qui emplissait ses poumons lui fit plaisir. Et devant elle, des murs de pierres se dressant là depuis des siècles. Des pierres qui avaient dû en voir des choses et qui emballèrent la curiosité de Lucie. Il y avait peut-être eu des drôles d'histoires à l'intérieur de ces murs, peut-être qu'ils renfermaient encore des secrets. Et ça, il n'en fallait pas plus à cette dernière pour l'exciter. Elle voulait savoir.

De sa voiture, elle avait seulement pu apercevoir les différentes tours, toutes inégales. Mais ici, elle voyait la première muraille et imaginait ce que pouvait ressentir les gens autrefois en arrivant ici. Elle imaginait déjà les premiers habitants de ce château, à une époque qui semblait si loin, leurs drôles de mœurs, et les vêtements surtout. Ces vêtements qui faisaient rêver. Sûr que si elle pouvait porter une robe d'époque, même celle d'une paysanne, elle se sentirait comme une grande dame. Alors une personne de sang royal... Ça devait en jeter de dormir dans un endroit aussi énorme, aussi imposant... Même si elle n'aurait pas aimé être de cette époque, pas plus que d'être une dame. Rester enfermée à faire des travaux d'aiguilles n'a jamais été sa tasse de thé. Comprendre, savoir, mais ne pas vivre ça.

Autour d'elle, l'endroit était toutefois loin d'être désert. D'autres voitures étaient présentes, et des journalistes s'affairaient. Après s'être suffisamment rincé l’œil sur les murs du château fort, elle profita pour avoir une vision d'ensemble sur ses collègues. Et wow, il y avait même les gars de France 3 avec leur super matériel. Elle les enviait un peu. Ça devait vraiment être cool d'être au micro devant une caméra, à l'extérieur, pour présenter des reportages ou des investigations devant un public vachement plus large que celui des journaux où elle était souvent publiée. Là pour sûr, on était vu et entendu, et elle ne bosserait pas seule. Ça lui plaisait pourtant, de travailler en solo. Moins de contraintes, pas de comptes à rendre à son équipe, moins d'attentes, plus de libertés, moins de pressions. Quand on se loupe derrière une caméra, ça retombe sur toute une équipe. Quand on se loupe en écrivant un article, ça ne retombe que sur soi-même.

D'ailleurs, elle n'était pas non plus venue comme ça. Elle avait tout de même pensé à prendre deux trois notes sur le château et sorti ses petits papiers pour les relire très rapidement en se bougeant enfin. Elle avait surtout surligné en rose fluo "Château de Dourtansac", "famille De Hiptu" et des dates. Elle ne l'avait pas mis en évidence sur ses notes, mais la meilleure partie à ses yeux concernait surtout le fils de la famille De Hiptu. Tout le reste venant avant était surtout des informations basiques et bateau, sans grand intérêt. Elle les mentionnerait peut-être dans son article pour situer un peu le contexte, mais en une phrase ou deux à peine. On ne lui demandait pas de rédiger un exposé historique sur le Château de Dourtansac. Elle devait couvrir sa réouverture et sa renovation. Si en plus elle trouvait des trucs bien croustillants qui faisait vendre, c'était le top. Et rien ne semblait plus croustillant pour l'instant que cette histoire de disparation. Tout était possible, absolument tout. Enlèvement, fugue, meurtre... Cette histoire d'incendie semblait également prometteur. Accident ou incendie criminel ? Elle avait hâte de voir l'étendue des dégâts par le biai de ce qui avait dû être carrément refait.

Elle rangea tout aussi rapidement ses notes en arrivant à la porte d'entrée, qui la laissa bouche bée. C'était exactement comme elle l'avait imaginé : imposant. Elle imagina de nouveau les habitants de l'époque, et un frisson la parcourut en s'imaginant elle-même franchir un truc pareil. A l'époque, ils ouvraient et refermaient cette porte en plus. Ça devait être assez impressionnant de se retrouver entre des murs aussi costaud et difficilement prenable. Le sentiment de sécurité devait être hyper bon là. Mais elle, ça ne lui aurait toujours pas plut. Rapport à son adolescence. On a beau comprendre que la sécurité est une chose essentielle et qu'on veut protéger des gens qu'on aime, on a beau aimer se sentir en sécurité, être enfermé trop longtemps est extrêmement étouffant.

A son grand regret, les écuries étaient refaites. Trop vieilles, ou alors elles avaient brûlées lors de l'incendie. Ça cassait beaucoup trop brusquement son immersion de l'époque, et elle se sentit particulièrement déçue. A droite, il y avait en revanche à boire. Et à manger. Mais surtout à boire parce qu'elle n'avait pas confiance en la nourriture. Le maire était évidemment présent, et surtout déjà occupé. Une employée s'occupa enfin d'elle, et lui remit un badge qu'elle s'empressa de mettre. Maintenant, tout le monde pouvait voir qu'elle s'appelait Lucie. Avec une terminaison en -ie, pas en -y. S'approchant de la table, elle s'adressa directement à une des personnes qui les servaient ;

"Bonjour, vous avez de l'eau ?".

La visite aurait bientôt lieu, estima-t-elle en regardant rapidement l'heure, mais un peu d'eau ne restait pas de refus. Elle en profita d'ailleurs pour regarder plus attentivement qui était présent, avec une attention toute particulière pour le maire et les deux journalistes.
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MessageSujet: Re: 03.05/02.C. France - Un château (très) fort   03.05/02.C. France - Un château (très) fort EmptyJeu 20 Fév - 23:17

03.05/02.C. France - Un château (très) fort Gerard-depardieu-part-en-partie-pour-des

Monsieur le maire, Gille Brocard, avait une tête sympathique et souriante. Rondouillard, il avait le profil typique du maire bienveillant de petits villages, celui qui serre les mains des habitants en les nommant par leur nom de famille. Il avait l'air décontracté, car il n'avait pas accompagné son costume de cravate et même s'il ne faisait pas si beau, il laissait sa chemise légèrement déboutonnée. À aucun moment son sourire ne s'effaça alors qu'il parlait avec les deux journalistes. Pourtant, si l'un ne disait rien à Lucie, l'autre lui était connu.

03.05/02.C. France - Un château (très) fort Marcelo-polino-1767716w300

Marcel de Polin, un homme dur et antipathique. Elle ne le connaissait pas personnellement, mais elle avait déjà vu son visage en dessus des articles qu'il avait écrits. Généralement très critique, il ne faisait pas dans la dentelle et trouvait toujours quelque chose à reprocher. Pourtant, même si ses articles étaient rarement positifs, il était très souvent publié dans les meilleurs journaux. À croire que les gens aiment lire les articles rabaissant.
Son visage était de marbre et pour dire, il avait suivi plusieurs opérations esthétiques qui avait presque complètement figé ses expressions. Il était difficile de croire qu'il puisse sourire ou même faire une grimace. Sa bouche gonflée au botox semblait partir de travers sans qu'il ne puisse rien y faire. Petites lunettes, costard cravate et cheveux cours, sa maigre allure était l’opposée de celle du maire.

La serveuse lui remplit un verre d'eau dans un verre de cristal qui ne semblait pas avoir sa place devant un château médiéval. Autours de la table, une douzaine de journalistes étaient là. Certains parlaient entre eux en mangeant des petits fours, d'autres attendaient seuls dans un coin sans prêter vraiment attention à se qui les entourait, comme blasés. Deux hommes loin de la table avaient, quant à eux, l'air complètement fasciné. L'un portait et filmait chaque brique du bâtiment comme à la recherche d'un trésor perdu. L'autre lui faisait part de ses remarques accompagnées de grands mouvements excités. Ils n'avaient pas l'allure de grands journalistes, mais étaient sûrement d'un petit journal du web. Ils devaient être tout heureux de pouvoir participer à cette première présentation de la restauration du château.

Alors qu'elle regardait tranquillement les gens autour d'elle, une voix interrompit.

"Je suis heureux de voir qu'il n'y a pas seulement des vieilles briques à contempler."

03.05/02.C. France - Un château (très) fort Images?q=tbn:ANd9GcQ35IApiosGgccPluccIYTPjhYibN-xrlFC-IqwoBLLBS_9vjsiUQ

Quand elle se retourna, elle découvrit un beau jeune homme les yeux gris clairs, légèrement barbu, au cheveux mi-longs. Tout comme le maire, il était habillé décontracté et laissait la chemise légèrement ouvert. Mais il était bien plus agréable à regarder.

"Ivan Halder, du National Geographic." Il lui tendit la main pour la saluer.


Dernière édition par Le Gardien le Ven 21 Fév - 2:34, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: 03.05/02.C. France - Un château (très) fort   03.05/02.C. France - Un château (très) fort EmptyVen 21 Fév - 0:36

Une des serveuses lui tendit un verre absolument superbe, en cristal. C'était l'eau qu'elle avait demandé, et qu'elle attrapa avec beaucoup de précaution en se répétant en boucle "pas de maladresse, pas de maladresse, pas aujourd'hui...". Ça ferait drôlement tâche si elle cassait un verre, et elle serait encore vu comme la maladroite de service. Pour une fois qu'une journée semblait si prometteuse en plus. Jusqu'ici, tout c'était très bien passé et elle n'avait pas encore fait sa "miss clumsy". Pas de ça, pas maintenant. A la place, elle bu une gorgée rapide en jetant un coup d’œil aux gens qui étaient présent.

Le maire était toujours le même. Le bon gars sympa et rondouillard. Il y en avait beaucoup par ici. Il n'avait pas l'air méchant, et sa popularité n'était pas si mauvaise que ça, malgré la polémique qui avait eu lieu quelques années plus tôt, quand il avait vendu les terres autour du château. En soit, elle ne trouvait pas l'idée mauvaise. Elle l'avait plutôt trouvé même honnête sur ce coup-là. Et les gens pouvaient bien dire ce qu'ils voulaient, mais les terres vendues avaient bien servies et il n'avait pas fait des coups tordus. Le premier journaliste, elle ne le reconnu pas au contraire du deuxième.

Difficile de ne pas le reconnaître en fait, surtout en bossant dans le milieu du journalisme. Son père l'avait même trouvé très prétentieux du premier coup d’œil en tombant sur la photo de ce dernier sur un de ses articles. Elle, elle n'était pas très fan de son style surtout. Il pouvait bien utiliser tout le botox qu'il voulait après tout, ça ne voudrait jamais rien dire. Il pouvait avoir un bon profit photogénique et froid, ça n'en ferait pas forcément un journaliste extraordinaire. Et c'était son cas à elle. Elle ne le trouvait pas extraordinaire. Critiquer ouvertement comme ça, c'était facile. Suffisait de prendre un bon français moyen, il trouverait aussi toujours à redire. Et peut-être avec un meilleur style que celui de Marcel de Polin. Elle préférait pour sa part être dans l'information. Ok, elle cherchait aussi beaucoup les infos croustillantes, parce que c'était vendeur, et elle n'était pas toujours très correcte pour les obtenir. Mais au moins, c'était autre chose que de la critique méchante et gratuite. Le concept de Marcel serait plus compréhensible sur un blog selon elle. Mais ça, elle se gardait bien de le dire à qui que ce soit, car malgré tout, il était tout de même un de ses confrères. Ça se faisait pas de critiquer un confrère dans le dos. Et puis il avait un nœud papillon. Les nœuds pap' sont cool.

D'ailleurs, qu'est-ce qu'il disait au maire du coup ? Elle regretta de ne pas avoir un pouvoir genre "super ouïe" parce que ça devait être sacrément intéressant du coup. Marcel de Polin en personne, en pleine discussion avec le maire avant même que la visite ne puisse commencer. Connaissant l'oiseau, c'était autour de la polémique. Obligé. S'il l'interviewait, c'était pas pour en dire du bien. Dire du bien, il l'avait jamais fait. Article assassin en approche, alerte, alerte, pensa-t-elle en riant silencieusement dans sa barbe. Même si elle plaignait le maire tout de même. Il était pas tombé sur un cadeau ce coup-là.

Un peu plus loin, nota-t-elle en avalant une autre gorgée d'eau, des types étaient littéralement en train de s'extasier sur les murs. Ok, même elle, ça l'avait fait rêver mais pas à ce point-là. Ils étaient excités et contrairement à elle voir d'autres, ils ne s'en cachaient pas du tout. À bien y penser, ils avaient l'air plutôt amateurs. Comme si c'était la première fois qu'ils participaient à une avant-première tout court. Ils avaient l'air d'être en équipe aussi. Peut-être un petit truc sur le web. Elle imaginait pas du tout une chaîne sérieuse sur la TV envoyer une équipe complète de débutants ou d'amateurs et avec si peu de moyens pour couvrir ce genre d’événements. C'était juste pas sérieux du tout. Mais c'était mignon à voir. Plus spontané que l'équipe de France 3.

On l'interpella avec une phrase plutôt flatteuse, la sortant de sa contemplation. Se retournant immédiatement vers la personne qui l'avait dite, elle tomba nez à nez avec un charmant jeune charm... homme. Il était habillé très decontract' malgré son costume, sans cravate ni nœuds papillon. Et ça lui allait bien. Le costume semblait soudainement très seyant, et elle se sentait très gauche. Elle avait beau être coquette et choisir avec soin ses tenues pour allier sa coquetterie à l'utilité, elle avait l'impression d'être une vulgaire paysanne. Les joues un peu chaudes, elle reposa son verre et, tout en replaçant une mèche de cheveux derrière l'oreille et se servant de l'autre pour lui serrer délicatement la main, elle répondit par :

"Lucie Roussel, de La Montagne, enchantée."

Et surtout faire attention à ne pas serrer. "Ne pas serrer, ne pas serrer". Il ne manquerait plus qu'elle gaffe ici alors que la journée commençait à devenir carrément parfaite. Si elle lui cassait quelques doigts, ça risquait d'être un peu mort avec lui après. Pour une fois qu'un jeune homme pareil l'abordait direct comme ça, pas question. Enfin des types de son âge, elle en connaissait avec ses clubs de sport, mais bon, c'était pas pareil. Elle connaissait la plupart depuis qu'elle avait commencé en plus. C'était plus des potes occasionnels en général.

"Donc... Tu n'aimes pas les vieilles briques mais tu dois écrire dessus ?" fit-elle en replaçant de nouveau une mèche, dans une tentative de continuer la conversation. Pas moyen qu'elle le laisse partir comme ça.
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MessageSujet: Re: 03.05/02.C. France - Un château (très) fort   03.05/02.C. France - Un château (très) fort EmptySam 22 Fév - 19:16

Les mains se joignirent et le drame "contrôlé" arriva. Ivan en eut le souffle coupé pendant la seconde ou l’étau se referma sur ses doigts. Une fois libéré, il ne souffla qu'un « pfiouuuu » et ouvrit et ferma sa main discrètement le long de sa jambe. Apparemment, rien de grave n'était arrivé et le jeune homme était trop fier pour faire un commentaire sur la force de la journaliste. Ne pas supporter la poigne d'une jeune fille si svelte, il y aurait eu de quoi rougir.

Heureusement pour lui, ou pour elle, revenir sur le sujet des vieilles briques était un bon moyen d'oublier cet incident. Son regard se porta sur le donjon et retourna vers Lucie.

"Disons que j'en ai vu pas mal. Rien que trois cette année. Faut croire que j’écris pas trop mal sur ce sujet.", dit-il avec une certaine fierté dans le regard.

Ceci laissait supposer qu'en dépit de sa première réflexion, il devait être un spécialiste dans ce domaine. Il demanda un verre de vin à une serveuse et, une fois servi, le frappa doucement sur le verre de Lucie, accompagné d’un « Tchin ». Heureusement pour elle, elle évitait ainsi une autre catastrophe si elle avait dû choquer son verre. Il attrapa de la main droite un petit four, ce qui voulait dire qu'elle allait déjà mieux et le dégusta après avoir posé sa question.

"Et vous, les châteaux ça vous parle ? Vous avez l'air plus enchanté que la plupart des pantins ici présents."

Croquant dans une moitié du petit four, il retourna son regard sur les deux amateurs toujours pleinement absorbés par leurs activités. Celui avec la caméra filmait l’autre qui faisait ses commentaires sur le donjon et les tours derrières lui. Malgré son amateurisme, il avait l’air d’en connaitre un rayon sur le château et la visite ne lui apprendrait sûrement pas grand-chose de nouveau. Après avoir avalé la bouché, Ivan reprit la parole.

"Heureusement qu'il y ait aussi l'autre extrême pour équilibrer un peu. Ils sont de Medivalage.fr, un web journal amateur. Eux pourraient voir toutes les vieilles briques de France sans se lasser."

Il lui sourit et attendit sa réponse.

De la grande porte d’entrée rentrait l’équipe de France 3, chargée de matériels. Ils traversèrent directement le pont levis et entrèrent dans la cour du donjon. Ils n’allaient pas participer à la visite, mais ils allaient sûrement gêner les photos en plaçant leurs lampes et câbles dans tous les coins du bâtiment. Heureusement pour les journalistes présents, ils avaient tous déjà reçu une belle série de photo de l’œuvre en construction et terminée. Ils n’avaient donc pas besoin d’en faire d’autre, surtout que le temps ne s'y prêtait pas vraiment.
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MessageSujet: Re: 03.05/02.C. France - Un château (très) fort   03.05/02.C. France - Un château (très) fort EmptySam 22 Fév - 22:35

Reprenant son verre d'eau en attendant sa réponse, elle ne réalisa que seulement qu'il avait soufflé un "pfiouuuu". Elle le regarda du coin de l’œil en prenant une autre gorgée, extrêmement inquiète intérieurement. Est-ce qu'elle lui avait cassé quelque chose ? Est-ce qu'il avait eu mal ? Pire, est-ce qu'il avait compris qu'elle avait une sacrée poigne pour son poids plume ? Il n'avait rien dit. C'était peut-être qu'il n'avait pas réalisé. L'honneur était sauf ou presque. S'il n'avait pas compris que sa poigne de fer était dû à une mutation et qu'il ne disait tout de même rien, c'était peut-être qu'il avait juste trop de fierté pour admettre qu'une fille pouvait avoir plus de force que lui. Première déception en approche. Son problème à elle n'était pas seulement de trouver un autre mutant ou quelqu'un qui acceptera une mutante, mais aussi que ce quelqu'un accepte l'idée qu'elle soit bien plus forte que lui. Le grand débat du sexisme et de la fierté masculine.

Heureusement pour elle, il ne s'enfuit pas non plus. Donc il acceptait tout de même de continuer la conversation. Ouf. Elle aurait été hyper déçue qu'une poignée trop ferme suffise à le faire fuir. Il en était déjà à son troisième château fort cette année. Waouh. Elle eut une exclamation d'admiration. Non vraiment, c'était plutôt classe de parler avec quelqu'un d'agréable à voir et plutôt connaisseur sur le sujet des châteaux forts. Bon, en fait, elle espérait surtout qu'il connaissait beaucoup d'histoires, d’anecdotes. C'était tout à fait le genre de choses qui l'intéressait. Pas besoin que ce soit utile pour un article. Elle aimait juste les histoires.

"Vous devez en connaître des choses", fit-elle plutôt admirative et enthousiaste, espérant que ça suffise à le lancer, qu'il lui raconte deux-trois trucs.

Il demanda du vin, trinqua avec elle, et attrapa un petit four. De la main qu'elle avait serré. Bonne nouvelle : aucune blessure et il n'avait sans doute pas compris à quoi il venait d'échapper. Et puis il avait trinqué avec elle. Un nuage avait failli assombrir cette journée, mais en fait non : tout allait bien. Youhou. Il n'était pas parti en courant, et semblait maintenir un semblant de conversation et d'intérêt pour elle. Ce qui était plutôt carrément encourageant. Maintenant, il ne fallait plus le toucher. En fait, il ne fallait plus toucher qui que ce soit aujourd'hui. Elle pensait qu'avec du temps et de l’entraînement, son pouvoir serait mieux maîtrisé, mais c'était oublier ce qu'elle était : une maladroite de première catégorie qui avait toujours été un peu brusque. Le moins qu'elle pouvait dire, que la mutation pouvait être drôlement ironique des fois. Elle aurait pu avoir le talent d'une super ouïe, ou de voler. Mais non, c'était une super force. Alors ok, elle avait toujours une tête normale, mais risquer de se faire découvrir à chaque poignée de main, c'était moyen.

"Heu non", répondit-elle, se trouvant un peu stupide. "C'est mon premier château.... tout court. Je suis juste passionnée par les histoires..." confessa-t-elle. "Je me disais... Un château comme celui-ci, il doit bien y avoir des choses intéressantes à son sujet."

Avait-il dit "pantins" au fait ? C'était vraiment flatteur pour elle, en plus de toutes les marques d'intérêt qu'il avait dévoilé jusque là, mais beaucoup moins pour les autres. Elle ne préféra toutefois pas relever parce que... C'était vrai qu'ils n'avaient pas l'air beaucoup à être enchanté d'être là. Il mentionna d'ailleurs les seules autres personnes qui l'étaient. Elle avait touché plutôt juste : c'était bien des amateurs.

"C'est plutôt rafraîchissant, leur enthousiasme, je trouve"
, dit-elle, avec un sourire. Ok, elle ne voyait pas en quoi une pierre pouvait être si passionnante. Elles se ressemblaient toutes en plus. Mais ils étaient bien dans leur passion, et ils n'emmerdaient personne. C'était cool pour eux.

Bien plus que cool que l'installation qui serait rapidement mise en place par les types de France 3. Ça ferait sûrement moche. Pour les photos, ça n'allait pas trop être ça, vu les lampes et les câbles qu'ils semblaient apporter. Même si sa grande spécialité n'était pas les photos de toute manière. Elle se débrouillait, mais ça n'allait pas plus loin. Elle était surtout dans les enregistrements audio, et ses dictaphones – l'un normal, l'autre ressemblant à s'y méprendre à une clé usb – étaient prêt. Elle n'aurait plus qu'à en activer un dès que la visite commencerait. À défaut d'avoir des souvenirs visuels, elle aurait un souvenir audio. Toujours rapporter un souvenir. C'était sa règle d'or. Ça permettait de se bien se rafraîchir la mémoire, de ne rien oublier et même de voir ou entendre des trucs qu'on avait pas vu direct. Et puis ça pouvait toujours servir.
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MessageSujet: Re: 03.05/02.C. France - Un château (très) fort   03.05/02.C. France - Un château (très) fort EmptyMar 25 Fév - 21:52

Alors qu'ils discutaient tranquillement et que d'autres journalistes arrivaient, deux personnes traversèrent le pont-levis et s'approchèrent du maire.

03.05/02.C. France - Un château (très) fort Michelle-fairley-game-of-thrones-suits
L'une était une femme d'un certain âge. Ses cheveux bruns aux reflets roux lui tombaient sur les épaules et ses yeux d'un bleu très clair regardaient avec une certaine joie les gens presents. Un petit sourire aux lèvres laissait penser qu'elle était presque gênée d'être là. Elle était habillée d'une robe blanche qui s’arrêtait aux genoux. Elle tenait dans ses mains une tablette électronique.

03.05/02.C. France - Un château (très) fort Aidan-gillen---photo
L'autre était un homme aux cheveux légèrement grisonnants et portant une moustache. Il semblait parfaitement à l'aise et affichait un sourire fier. Habillé d'une chemise et veston de couleurs noires, il portait autour de son cou une écharpe rouge à carreaux écossais lui donnant un genre artiste.

Une fois aux côtés du maire, ce dernier frappa dans ses mains et les présenta à l'assistance.
Michelle Defer était une grande historienne spécialiste du moyen-âge. Elle allait être leur guide tout au long de la visite. Gille Dandain était l’architecte qui avait effectué les travaux de restauration. Il allait donner les détails de la reconstruction pendant la visite.

Après des applaudissements, les personnes présentes s’approchèrent de leur guide qui avait rougit, mais finalement se ressaisit et commença à raconter l'histoire du château. Ils y apprirent que le château était du XIIIe siècle et qu’il avait été construit par la famille De Hiptu. Il était un des derniers châteaux forts de France et était resté très longtemps en bon état, car il n'avait servi pour aucune bataille. Malgré tout il avait subi peu de transformation à travers les époques, car peu pratique, ni aussi confortable qu'un château de la renaissance, il avait été peu habité. Donc c'était un des châteaux forts les mieux conservés.
Après cela, elle donna quelques chiffres. Treize tours, dont la plus grosse mesurait 35 mètres de haut pour un diamètre de 14. L’enceinte extérieure faisait 350 mètres de long et plus de quatre mètres d'épaisseurs.
Puis monsieur Dandain expliqua les quelques travaux effectués sur les murs extérieurs et le pont-levis. L’écurie ayant disparue avec le temps, avait été reconstruite le plus fidèlement possible. Pour un soucie d’authenticité, les pierres détruites ou disparues avaient été remplacées par des pierres de la même époque retrouvées dans des fermes ou des maisons avoisinant. Le château se voulait le plus fidèle possible à sa version originale, car il allait être utilisé pour des conventions médiévales et des films.

Quand la présentation générale fût terminée, ils furent invités à traverser le pont-levis. Les gens déposèrent leurs verres sur la table et suivirent le groupe. A côté du pont se trouvait un plan général du château.

[Plan]

"Allons-y!", avait dit Ivan accompagnant ses mots par un geste de la main. Il avait apparemment l’intention de rester à ses côtés pendant la visite.
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MessageSujet: Re: 03.05/02.C. France - Un château (très) fort   03.05/02.C. France - Un château (très) fort EmptyMer 26 Fév - 0:02

Elle porta son verre à ses lèvres de nouveau. Elle pouvait vite s'habituer à cet endroit au fond. Bien sûr, l'endroit était immense. Mais elle commençait à se faire à ces pierres. Finalement, ce n'était peut-être pas si laid... Elle se voyait déjà y vivre. L'hiver devait être infernal et très gourmand au niveau du chauffage. Mais l'été en revanche devait être fabuleux. L'intérieur devait certainement rester bien au frais, et le matin, les pierres de cette place devaient délicieusement se réchauffer avec paresse. Elle s'y voyait déjà, avec une petite table d'extérieur, assise ici à boire tranquillement son jus d'orange tout fraîchement pressé. Vu la taille des murs et les irrégularités des pierres, il y avait moyen de se faire quelques parcours d'escalade, elle en était sûre. Vu de près, et après un brin de réflexion, ce devait pas être la prison qu'elle pensait être. Un mur, ça s'escalade, et ce n'était pas un peu d'eau qui pourrait faire peur à une bonne nageuse comme elle tout de même.

Les bruits particulièrement désagréables provenant toutefois de l'équipe de France 3, en train d'installer son matériel lourd la ramenèrent toutefois à une réalité plutôt fade et laide. Elle commençait à voir plusieurs fils noirs qui s'insinuait sur le domaine ; et bientôt, le château pourtant tout beau à présent ressemblerait plus bien à un bête décor qu'à une demeure de luxe. Elle admirait de plus en plus ces amateurs qui s'extasiaient sur chaque pierre comme s'ils n'en avaient jamais vu de leur vie. Ils étaient heureux malgré la foule et malgré l'installation du matériel. Bien qu'elle n'était pas à plaindre. Elle était en compagnie d'Ivan après tout. Ses confrères continuaient d'arriver les uns après les autres, et elle commençait à s'impatienter. Elle était très heureuse d'être là avec un beau jeune homme qui lui montrait de l'intérêt : mais tout de même. Elle préférait encore l'inviter à dîner plus tard, ou le revoir plus tard tout court. L'endroit n'était pas si propice que ça pour faire plus ample connaissance. Ça restait du boulot, et l'arrivée de deux personnes qui se placèrent à côté du maire pendant que celui-ci frappa dans ses mains pour attirer l'attention le lui rappela.

Elle examina avec attention ces deux personnes, d'autant plus qu'ils ne lui disaient pas grand chose. La femme était plutôt jolie. En tout cas, elle aimait bien sa robe. Elle devrait plus souvent en mettre, nota-t-elle. Ce n'était pas le plus pratique pour bouger, mais de temps en temps, être juste coquette sans le côté utile, ça devait être bien. Après réflexion en revanche, elle n'arrivait pas déterminer l'humeur de cette femme. Ses yeux semblaient exprimer une sorte de joie, quand son sourire avait l'air crispé. L'homme lui, ne laissait aucun doute sur le sujet : il était à l'aise et heureux. Et il avait le look d'une sorte d'artiste.

Comprenant que les choses commençaient à bouger, elle glissa discrètement une main dans son sac pour mettre en marche son dictaphone, et écouta juste à temps pour entendre les présentations. Michelle Defer et Gille Dandain. Des fois, les noms de famille jouaient vraiment de drôle de tour, songea-t-elle, s'amusant à déformer leur noms en "échelle de fer" et "gilet de dain". En fait, ça collait parfaitement à l'ambiance. A priori, lui était celui à l'origine de la restauration lorsque elle, était l'historienne. Elle espérait juste que Michelle ne se contente pas, comme certains autres guides, de jeter dates et événements pêle-mêle sans essayer de les rendre un brin plus passionnant. Ça, c'était juste ennuyeux, surtout pour elle. Elle aimait savoir uniquement quand il y avait de l'intérêt. Qu'est-ce que ça pouvait lui faire qu'untel était né ou mort en tel année si elle ne savait rien de untel, de sa vie et de ses œuvres ? Strictement rien.

Il s'avéra rapidement qu'elle avait bien fait de mettre en marche son dictaphone. Dès que Michelle s'était remise des applaudissements, elle commença à raconter. Et ça allait. Donc, le château avait été dans la famille De Hiptu depuis aussi longtemps ? Probablement une famille de très riche du coup, songea-t-elle. Garder un château fort en aussi bon été sur autant de générations, c'était plutôt pas mal. Très bien même. Elle ajouta quelques précisions, en mètre et diamètre. Sincèrement, ça ne l'intéressait pas, mais bon. Elle enregistrait toujours, et elle garderait ces données quelque part tout de même. Toute information était bonne à prendre. Même si son disque dur commençait à être bien rempli.

Dandain pris la parole, et confirma ce qu'elle avait pu déjà voir plus tôt : la reconstruction de l'écurie. Ainsi donc, il avait poussé le détail jusqu'à aller chercher des pierres de la même époque ? Sous ses airs d'artiste joyeux, il devait être perfectionniste comme il faut. Elle se doutait néanmoins de l'information suivante, concernant les conventions médiévales et les films. Ce n'était même pas étonnant du tout. Un château fort aussi vieux et à priori bien conservé, c'était une aubaine niveau décor. Beaucoup de tournages avaient déjà eu lieu dans d'anciens châteaux qui plus est. Ça aurait même été vexant que leur château, de leur région, ne serve même pas alors qu'il était en bon état.

La visite sembla commencer, et il fallait traverser le pont-levis. Imitant les autres invités, elle reposa son verre, adressa un magnifique sourire à Ivan qui l'invitait à avancer avec elle. Il ne profitait même pas de l'occasion pour prendre la fuite. Bon point pour elle. Avançant comme les autres, et à côté de Ivan, elle ne sorti que brièvement son téléphone portable pour prendre une photo du plan général du château en passant à côté. Ça aussi, ça pouvait toujours servir d'avoir un plan sur soit.
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MessageSujet: Re: 03.05/02.C. France - Un château (très) fort   03.05/02.C. France - Un château (très) fort EmptyMer 26 Fév - 23:35

Ils traversèrent le pont-levis et entrèrent dans la deuxième enceinte. Là, la lumière s'assombrit quelque peu, faute aux hauts murs qui les entouraient. Le lieu semblait beaucoup plus austère depuis ce point de vue, d'autant qu'il y avait peu de fenêtres aux murs. Les gens devaient facilement imaginer ce que devait ressentir le peuple coincé entre ses quatre murs en cas de siège. Une sorte de protection infranchissable, mais aussi une sensation d’emprisonnement. Surtout que la vue avait de la peine à s’échapper à plus de 10 mètres si on ne levait pas les yeux au ciel. Le vent ne parvenait même pas à s’engouffrer dans ce lieux peu agréable.

Heureusement, le guide les fit entrer dans le donjon pour continuer la visite. La première pièce était un hall plutôt sombre, car exempt de fenêtres. La lumière avait été placée de façon à imiter les torches de l'époque, avait expliqué l’architecte. La sensation d’oppression n'avait finalement pas disparu après la place qu'ils venaient de quitter. Et ce, malgré le tapis et les armures antiques qui décoraient certains murs. L’équipe télé installait des lampes et quand un technicien essaya de faire un test lumière, sa lampe fit un effet stroboscope peu agréable. La plupart des journalistes fut ébloui et le technicien s’excusa et corrigea quelque chose sur la table de contrôles au-dessus de la batterie.
Marcel de Polin ne manqua pas de se plaindre.

La pièce suivante était une salle-à-manger qui nécessitait de descendre quelques marches après le palier de porte. Une grande et belle table de chêne rectangulaire trônait au centre de la pièce. Sur les côtés, deux tables beaucoup plus modestes étaient entourées de bancs. La grande table était entourée de chaises et celle du bout était un véritable trône de bois sculpté. Derrière celui-ci se trouvait la cheminée qui était allumée d'un faux feux holographique qui donnait presque l'impression d'un vrai, mais sans émettre la moindre chaleur.

Le guide continuait ses explications, donnant des détails sur les coutumes alimentaires de l'époque, quand Lucie eut l'impression que quelque chose de mouillé et froid lui touchait la main. Mais à son grand étonnement, rien ne se trouvait dans cette direction alors que la sensation disparut. D'autres personnes semblaient elles aussi être dérangées par quelque chose, car leurs têtes se retournaient sur quelque chose d'absent. Un courant d'aire peut-être. Le plus comique fut quand monsieur de Polin poussa un cri aiguë alors que la sensation bizarre semblait aussi le toucher.

Comme Ivan remarqua son agitation, il en profita pour faire un commentaire.

"Un fantôme?" Son sourire prouvait qu'il n'y croyait pas le moins du monde et qu'il voulait simplement la taquiner un peu.
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MessageSujet: Re: 03.05/02.C. France - Un château (très) fort   03.05/02.C. France - Un château (très) fort EmptyJeu 27 Fév - 2:42

Ils continuèrent d'avancer pour entrer dans le vif du sujet, le plus passionnant et surtout le moment le plus attendu. La visite guidée. Pour sa part, elle se sentait parée. Elle était en bonne compagnie, elle avait le plan, son dictaphone enregistrait tout, elle avait de quoi grignoter en cas de besoin : il ne lui restait qu'à espérer que la visite soit de qualité. Elle craignait sincèrement que leurs guides se contentent de leur jeter quelques informations pêle-mêle pour se donner une contenance et faire bonne figure. Mais lorsqu'ils entrèrent dans la seconde enceinte, l'intensité de la lumière baissa, donnant une autre profondeur au lieu. Ce n'était plus une demeure luxueuse qui l'avait fait rêver quelques secondes. L'endroit lui semblait à présent plus empressant à chaque pas qu'elle faisait.

Les pierres semblaient si froides et humides, et le lieu si sombre. Elle croiserait un moine, avec une grande capuche couvrant son visage entier, que ça ne l'étonnerait qu'à peine. Elle avait surtout peine à croire que des gens avaient pu vivre ici. Tout ceci lui semblait tellement d'un autre époque, d'un autre monde. Mais à eux, ça avait dû être si normal, si naturel. Vivre enfermé entre ces murs de pierres aussi imposantes, avec si peu de fenêtres. En fait, l'endroit ne devait pas être différent. Elle imaginait bien l'ombre ici, la lumière plus loin. Et les odeurs. Avec si peu de courants d'air, l'endroit devait sentir le renfermé même à l'époque.

Et en cas de siège ? Pouvaient-ils vraiment rester ici bien sagement ? L'idée lui faisait froid dans le dos. Ne pas pouvoir sortir, rester ici ? Les pauvres. Elle les plaignait tellement. On ne voyait que si peu le ciel en plus. C'était étouffant. Elle avait suffisamment connu ce genre de sentiment pour sa part. Elle n'aurait pas aimé être à leur place. Enfermés ici, comme une prison. Heureusement qu'il s'agissait d'une époque révolue. Par chance, ils ne restèrent pas longtemps ici, et la visite se poursuivit dans le donjon. Par chance ? L'endroit toujours aussi sombre, pas de fenêtres, et juste une lumière pour imiter les torches de l'époque. Alors autant, certes, à la décharge de l'architecte et du château fort, l'ambiance était bien au rendez-vous. Un peu trop même. Le sentiment d'oppression devenait un peu trop pesant. Encore un peu, et elle tournerait claustrophobe.

Et brusquement, elle aurait presque embrassé et remercié l'équipe de France 3. C'était vrai que tout à l'heure, elle avait détesté leur installation. Mais ce petit retour à leur époque, ça faisait du bien. Une petite bouffée d'air frais. Enfin, ça l'étais jusqu'à ce qu'ils les éblouissent. Fermant les yeux pour les rouvrir, elle les maudit intérieurement. Juste quand elle trouvait leur truc vraiment cool ! Marcel de Polin se plaignit, et elle le soutenait en silence. Même s'il risquait surtout de l'écrire sur sa critique. Ce n'était évidemment pas la faute de l'architecte, mais tout était bon pour critiquer avec Marcel.

Ils arrivèrent dans la salle à manger, comportant une aussi belle table en bois de chêne très imposante comme elle l'aurait imaginé. Et se demanda si elle pourrait porter une chose à priori aussi lourde qu'elle en avait l'air. Elle se tâtait. Le chêne, c'était pas du sapin tout de même. C'est robuste et massif, assez cher mais la qualité en valait l'investissement. Au niveau du poids par contre, elle ne savait pas. Ils n'étaient pas non plus assez riche chez eux pour s'offrir des meubles d'aussi bonnes factures. Qui plus est, ses parents ne voudraient sans doute pas investir dans quelque chose d'aussi coûteux en sachant qu'elle était LA miss clumsy par excellence. Si seulement elle avait été seule ici, ou juste avec le guide sans autre invités. Elle aurait pu essayer discrètement de soulever ça d'au moins quelques centimètres pour voir.

Néanmoins, le plus intéressant était le trône de bois sculpté. Juste derrière une cheminée. Ça devait être quelque chose ça. Venir ici, et faire connaissance du seigneur du domaine à table, ce dernier étant assis sur un trône devant une cheminée. Voilà qui devait grave en jeter. Elle visualisait parfaitement la scène, d'autant plus qu'un faux feu était juste ici. L'illusion était plutôt jolie, mais il manquait le bruitage. Le doux crépitement du bois faisait partie du charme d'un bon feu de cheminée. Elle savait de quoi elle parlait : ils se chauffaient en partie grâce à leur cheminée en hiver.

Le guide parla alors des coutumes alimentaires de ces gens-là, et en était à leur décrire la porée qu'elle sentit quelque choses sur sa main. C'était aussi humide et froid que les pierres du château pouvait parfois sembler l'être ; excepté qu'elle n'en avait touché aucune, elle en était certaine. Elle était bien trop loin des murs, au milieu de la salle à manger, nota-t-elle en zieutant autour d'elle. Elle n'avait pourtant pas rêvé... Cependant, elle n'était pas la seule à regarder autour d'elle. Ses confrères l'avaient-ils ressenti eux aussi ? Marcel lui, ne se priva pas de crier. Avait-il senti la même chose ou quelque chose de pire ?

"Je ne sais pas..." répondit-elle pensive à Ivan. Un fantôme ? "Peut-être le fils De Hiptu qui nous rends visite", ajouta-t-elle, avec un air plus taquin, et moins pensif. Pourquoi pas après tout ? Un fantôme dans un château fort, ce n'était pas comme si ça pouvait être étonnant. C'était peut-être le fils qui serait mort ici, comme un quidam qu'elle ne connaissait pas. Ce lieu était si ancien que tout était possible. Elle avait juste oublié la possibilité qu'il puisse y avoir des fantômes ici. Ce qui au fond, était bien stupide, mais c'était Lucie après tout. Elle n'était pas la reine niveau prévoyance et anticipation, et avait parfois une tête de linotte.

"Vous n'avez rien senti ?" demanda-t-elle à Ivan. Il semblait être le seul à ne pas l'avoir ressentir, ou presque le seul. "J'ai senti quelque chose me toucher... c'était humide et froid. Je crois que je ne suis pas la seule", continua-t-elle en désignant les autres.
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MessageSujet: Re: 03.05/02.C. France - Un château (très) fort   03.05/02.C. France - Un château (très) fort EmptySam 1 Mar - 21:00

"Non, rien senti." Il la regardait premièrement avec suspicion, mais vu que d’autres semblaient atteints, son expression se fit plus inquiète.

Le guide s’arrêta de parler et le maire demanda à monsieur de Polin s'il y avait un problème. Ce dernier ne voulait pas paraître trop ridicule et ne dit rien sur la sensation étrange qu'il avait ressenti. Il prononça un son guttural et rajusta sa cravate pour reprendre de la contenance. Après quoi, il posa une question comme pour oublier l’événement. Il demanda si, durant la restauration, ils avaient repéré des passages secrets. Monsieur Dandain expliqua qu'il avait trouvé un passage de garde étroit qui passait entre les murs et un autre qui descendait dans des grottes. Il devait surement y en avoir d'autres, mais l’incendie avait peut-être fait tomber des pierres qui en fermaient maintenant l’accès.
Les grottes étaient une particularité de la colline et du château. Tel un labyrinthe, elles traversaient une grande partie de la colline et l'une d'elle contenait même un lac souterrain. C'était une dernière défense du château. Au cas où il tombait, le roi et son peuple pouvaient encore se réfugier sous terre.

On leur proposa alors de quitter la pièce pour continuer la visite, ce qui semblait rassurer tout le monde. Malgré tout, Lucie pouvait sentir que certaines personnes étaient nerveuses.
Pendant qu’ils se rendaient à l’étage, un journaliste demanda s'il y avait eu des drames dans le château. Peut-être qu'il avait aussi ressenti la présence bizarre et voulait chercher une explication. Le guide s’arrêta dans un corridor, attendit que tout le monde fasse halte autour de lui pour commencer l’explication. Elle raconta l'histoire de Marine la sorcière,Uue des vieilles dames qui avait fini pendue par sa famille, la croyant plongée dans la sorcellerie. Sinon, il y avait aussi l'histoire des trois sœurs mortes l'une après l'autre de la peste noire. L'histoire de Jean-Luc de Hiptu qui avait sauté de la tour la plus haute, personne n'avait vraiment su pourquoi. Un oncle qui avait fini empoisonné et une princesse qui brûla vive après s'être renversée une lampe à huile dessus. Bien sûr, il y avait aussi la fameuse disparition du fils du Baron, quelque année auparavant. Il y avait donc eux pas mal d'histoires ici, mais ce qui paraissait normal pour un bâtiment si vieux.

A l’étage, ils arrivèrent dans une grande pièce plus lumineuse, deux fenêtres éclairaient légèrement la pièce. Au-centre, contre un mur flambait une autre grande cheminée holographique. Au-dessus de celle-ci, accroché au mur, pendait un bouclier en bois au blason de la famille. Une table en chêne entourée de chaises trônait au centre de la pièce. Un énorme lustre en fer forgé pendait juste au dessus. Contre les murs, sur des podiums, quatre armures de plate différente étaient présentées et deux robes de l’époque.
Madame Defer expliqua que c’était la salle du conseil, d’où se préparaient les plans pour la guerre. Elle donna quelques détails sur cette pièce ainsi que l’architecte.

Lucie put sentir que quelque chose l’observait. Bizarrement ça semblait venir d’une des armures de plate. Alors qu’elle la regardait, elle eut l’impression que le casque pivota lentement dans sa direction comme pour la regarder de face.

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MessageSujet: Re: 03.05/02.C. France - Un château (très) fort   03.05/02.C. France - Un château (très) fort EmptySam 1 Mar - 23:01

Il n'avait rien senti, et il ne semblait pas la prendre au sérieux. Pourtant, elle avait senti quelque chose et elle était quasiment certaine que c'était un fantôme. Ce ne semblait même pas être un courant d'air. Les courants d'air effleurent la peau mais ne donne pas cette impression de toucher, elle en était sure. Mais vu qu'elle n'était pas la seule, l'expression d'Ivan changea rapidement. Marcel, contrairement à elle, ne dit rien sur ce qui venait de se produire. Pourquoi ? Cela l'intrigua. Il n'y avait pourtant pas de honte à dire ce qu'elle venait de dire, si ?

A la place, il questionna le guide sur d'éventuels passages secrets. Maintenant, tout le monde connaissait l'existence de l'un d'entre eux. Et peut-être d'autres. Voilà qui faisait beaucoup plus rêver. Des passages secrets. Vivre dans un endroit avec des passages secrets, ça faisait déjà plus classe. Enfin les éventuels autres passages étaient probablement bloqués selon monsieur Dandain, mais qu'importe : savoir que des passages pouvaient exister, qu'il y avait des grottes et tout un refuge sous terre, c'était une information potentiellement utile. Ce genre de chose pouvait toujours servir plus tard. Elle le nota dans un coin de la tête, tout en sachant que pour les détails, elle n'aurait qu'à écouter son enregistrement.

"Est-ce que les passages ne sont plus connus des De Hiptu ?" interrogea-t-elle à son tour. Après tout, le château était de leur famille. Si des gens devaient savoir quelque chose, c'était bien eux non ? Et ça l'intéressait.

Ils quittèrent cette pièce, mais l'ambiance resta la même. Savoir qu'elle n'était pas seule à ressentir quelque chose d'étrange la réconfortait d'une certaine manière. Certes, elle était accompagnée d'Ivan... Mais il ne semblait pas trop sentir la chose ni la prendre très au sérieux. Donc ça ne l'aiderait pas beaucoup. Un de ses confrères posa d'ailleurs la question de savoir si des drames avaient eu lieu. Le guide s'arrêta alors et raconta enfin quelques petits trucs intéressant. Des histoires plutôt macabre, mais c'était la question qui l'avait voulu. Beaucoup de morts tragiques, et beaucoup de possibilités que l'un de ses morts – voir plusieurs – hante encore les lieux.

Une nouvelle fois, ils arrivèrent dans une grande pièce avec un faux feu qui lui non plus, ne crépitaient pas. Mais pour combler sa déception, l'endroit était bien plus lumineux qu'auparavant. La décoration était également très différente. La salle du conseil, apprit-elle. Elle laissa son regard vagabonder tout en écoutant d'une oreille. Bouclier avec blason, autre table en chêne, gros lustre en fer, armures et robes... Et alors qu'elle faisait une rapide inspection des yeux, elle jura que le casque de l'une des armures venait de bouger pour regarder dans sa direction. Après le fantôme qui lui touche la main, l'armure vide qui bouge seule... Enfin était-elle vraiment vide ? se demanda-t-elle, tout en se rapprochant un peu pour essayer de voir un peu la fente au niveau des yeux.

"Il y a une histoire à propos des armures ?" demanda-t-elle, pas du tout gênée par sa question. "Elles sont d'époque ?" s'enquit-elle.

De toute manière, vide ou non, il y avait définitivement quelque chose de louche et de suspect ici et foi de Lucie, elle mettrait le doigt dessus. Et si elle ne le découvrait pas durant cette visite, elle reviendrait cette nuit. Elle avait déjà plusieurs idées pour revenir. Après tout, elle avait le plan du château sur son téléphone portable, elle avait quelques pistes pour se faufiler à l'intérieur, et en plus, après cette visite, elle aurait malgré tout quelques informations voir pistes à exploiter au chaud chez elle grâce à son dictaphone.
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MessageSujet: Re: 03.05/02.C. France - Un château (très) fort   03.05/02.C. France - Un château (très) fort EmptyMer 5 Mar - 21:33

C'était le maire qui lui avait répondu. Il affirma que le Baron n'en avait jamais fait mention. Il ne savait pas s'il n'était pas au courant de leur existence ou s'il leur cachait ses secrets. Mais comme il n'avait pas vendu le château de gaieté de cœur, il est fort probable qu'il ait gardé quelques secrets pour lui.

Ivan attendit que le groupe se remette en marche pour lui souffler à l'oreille qu'il fallait faire attention avec les histoires de passages secrets et de fantômes. Tous les châteaux en avaient, mais c'était surtout un bon moyen de faire de la pub. Les gens aiment bien ce genre d'histoire. Pour les passages secrets, ce sont souvent des chemins de gardes entre les murs aménagés pour le service, pour que le personnel ne dérange pas les seigneurs. Pour les fantômes, ce sont souvent des courants d'air, du bois qui craque, du vent qui fait siffler les murs, mais rarement de vrais fantômes.
Suivant le type de journal qu'elle avait, elle devait éviter ce genre de mention si elle voulait garder de la crédibilité. Bien sûr, si son journal vendait ce genre d'histoire, alors elle pouvait se lâcher et même en rajouter un peu, le maire n'en serait que plus heureux. Il ponctua sont conseil par un large sourire coquin.

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Elle ne vit rien de spécial dans les fentes du bassinet, à par des ombres. Mais le casque où l'armure, ne semblait plus bouger alors que tous les yeux étaient rivés sur lui.
Monsieur Dandain expliqua que la plupart des armures et robes du château étaient des reproductions. Les seuls objets d'époques étaient sous vitrine, mais il n'y en avait pas dans cette pièce. Ils les découvriront plus tard. Tout le monde s'était retourné pour l’écouter, c'est alors qu'une personne cria. Son regard partait en direction de l'armure et quand Lucie se retourna elle la vit se déplacer vers elle, l'épée levée prête à frapper.
Ses pas étaient lents et maladroits et les jointures grinçaient quand elle s'avançait.
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MessageSujet: Re: 03.05/02.C. France - Un château (très) fort   03.05/02.C. France - Un château (très) fort EmptyJeu 6 Mar - 1:25

Évidemment, l'ancien propriétaire n'avait rien dit.... Quelle déception à ses yeux. Un aussi vieux château devait pourtant bien avoir quelques secrets. Quel dommage que ce dernier n'est manifestement pas jugé bon de se montrer un peu moins égoïste... Ivan en rajouta une couche en lui murmurant que ce genre de histoires était à prendre avec des pincettes. Ce n'était pas plus réconfortant, mais enfin il se montrait bavard. Enfin il lui racontait quelques trucs. Il murmurait, mais elle espérait que son dictaphone parvienne à enregistrer tout cela. Ce n'était pas de la camelote, mais rien n'était toujours très sûr. En tout cas, il n'avait pas l'air de se vanter tout à l'heure, et avait vraiment l'air d'être au taquet sur le sujet. À défaut d'admettre l'existence des fantômes, il se révélait au moins être intéressant. Enfin, elle pris néanmoins bonne note intérieurement que "passage secret" pouvait tout à fait désigner "chemin de garde". Mais en bonne rêveuse, elle ne pouvait s'empêcher d'imaginer des passages plus secrets. Elle lui rendit son sourire, bien qu'en réalité, elle savait déjà faire rédiger ses articles en fonction des attentes des journaux. Sa curiosité était juste d'abord pour elle-même avant d'être pour les autres. Et puis, mieux elle en savait, et plus elle pouvait envisager plusieurs journaux pour vendre ses articles.

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Tiens donc ? Il n'y avait rien dans les fentes... Enfin d'ici, ça n'avait pas l'air. Elle se décala de quelques pas sur le côté, mais à présent qu'elle avait posé sa question et que l'armure était au centre de l'attention, elle avait l'air parfaitement immobile. Avait-elle rêvée ? Ou, repensant à ce qu'Ivan lui avait expliqué tantôt, un courant d'air qui l'aurait bougé ? Tout était possible après tout. Il était aussi possible que ce soit juste un fantôme... Ou qu'une personne était dedans et qu'elle ne pouvait pas le voir de là où elle se trouvait : et l'un comme l'autre, sans doute une farce. Qui sait ? En tout cas, ça l'intriguait, et c'était de loin le plus important.

Pourtant, et comme l'expliqua leur guide, ce n'était pas une vieille armure. Juste une décoration, un truc factice. Évidemment, les vrais étaient sous vitrine... Elle aurait dû y penser en fait. Ça semblait tellement évident à présent qu'ils n'auraient pas laissés à la portée du premier visiteur qui passe des objets aussi ancien et précieux. Quelqu'un hurla, regard tourné vers l'armure que Lucie regardait quelques secondes plus tôt. Se retournant d'un coup comme tout les autres, elle tomba nez à nez avec la-dite armure se déplaçant droit sur elle, l'épée en l'air.

Sa première réaction fut le même hurlement que l'autre personne tout en reculant brusquement dans un mouvement de fuite. En général, elle fuyait toujours et évitait tout bagarre. Après tout, durant ses visites nocturnes peu permises par la loi, elle prenait toujours la fuite dès qu'elle voyait une ombre ou sentait qu'une personne était en approche. Il n'avait jamais été question de blesser qui que ce soit. Pourtant, réalisa-t-elle le cœur battant à 100 à l'heure pendant que la menace arrivait d'une démarche maladroite et grinçante; elle n'était pas masquée et elle n'était pas là par effraction. De plus, ce n'était plus une personne innocente mais quelque chose de clairement dangereux. Elle avait donc le droit de se défendre, réalisa-t-elle assez rapidement, cherchant la meilleure ouverture en se focalisant sur l'armure.

Et d'un mouvement brusque, se projeta de toutes ses forces un grand coup sur l'armure, épaule en avant, en espérant que sa force et son rentre-dedans soit suffisant pour faire tomber l'armure. Tout du moins la déséquilibrer pour parvenir à lui arracher son épée.
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MessageSujet: Re: 03.05/02.C. France - Un château (très) fort   03.05/02.C. France - Un château (très) fort EmptySam 8 Mar - 12:53

Telle une joueuse de rugby, Lucie s’élança sur l'armure pour un placage violent. Elle passa juste en dessous de l'épée alors que l'armure frappait lentement de haut en bas. Quand le choc se produisit, elle sentit le vide sous les plaques de fer. Ce qui aurait dû être lourd avec un homme complètement habillé à l’intérieur, était du coup très léger avec rien dedans. L'armure explosa sous le choc et les morceaux s'écrasèrent avec la pauvre fille contre le mur. L'épée tomba par terre sans blesser personne, heureusement. Tout le monde semblait être sous le choc et personne ne bougea durant les quelques secondes qui suivirent. Seul Ivan se précipita sur elle, suivi des deux journalistes amateurs.

"Ça va? Rien de cassé ?", demanda Ivan alors qu'il dégageait les quelques pièces de métal encore sur elle. "Téméraire, je m'en rappellerai." Apparemment il gardait son humour, peut-être un moyen de garder son calme dans une situation si étrange. Dans ses yeux on pouvait lire de la stupeur.

Elle ne se sentait pas trop mal. Le coup contre l'amure, bien que violent, n'avait pas fait trop mal. Mais le mur en pierre s'était montré plus résistant et l'avait étourdi un petit peu. Après un contrôle rapide de tous ses membres, elle en conclut que rien n'était cassé, mais quelques contusions légères n'étaient pas à exclure.

Un des journalistes amateurs l'aida à se relever avec Ivan pendant que l'autre, avec sa caméra sur le nez, étudiait les pièces d'armure. Marcel De Polin semblait nerveux comme toutes les personnes présentent dans la pièce, mais finit par rompre le silence. Il demanda ce qu'était cette blague et déclara qu'il n'aimait pas du tout qu'on le prenne pour un plouc. Son ton était colérique, mais on pouvait y sentir de la peur. Il se précipita à grands pas vers la porte pour sortir mais celle si était fermée. Alors, il hurla qu'il fallait arrêter ceci sinon il allait faire un malheur. D'autre journaliste l'avait suivi et demandait aussi de pouvoir sortir.
Le maire, le guide et l'architecte semblaient tout aussi perdus que les autres personnes. Surtout quand celui qui analysait l'armure prétendit qu'il n'y avait aucun mécanisme dans l'armure et qu'elle semblait normale.

Le guide prit alors la parole et proposa de sortir par la pièce suivante, qu'il suffisait de prendre l'escalier pour descendre et retourner dans le couloir de sortie. Mais une femme cria qu’elle ne visitera pas une pièce de plus dans se château. Le maire demanda au gens de se calmer. Il ne savait pas qui leur avait fait cette blague, mais garantit que tout le monde allait pouvoir sortir en sécurité.
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MessageSujet: Re: 03.05/02.C. France - Un château (très) fort   03.05/02.C. France - Un château (très) fort EmptySam 8 Mar - 16:27

Elle évita de justesse l'épée, en étant surtout plus rapide et plus directe que l'armure, pour rentrer... dans du vide. Certes, elle ne savait pas à quoi s'attendre. Mais en tout cas, elle ne s'attendait pas à ça. Il n'y avait que du métal, un métal plutôt fragile devant sa force, qui explosa lorsqu'elle rentra en collusion aussi brutalement avec, avant de venir s'écraser avec elle contre le mur. Le mur fut plus douloureux, et un peu sous le choc, resta hébétée quelques secondes. Qu'aurait ressenti une femme normale en fonçant sur l'armure ? s'interrogea-t-elle. La même chose que si elle avait fait foncé sur ce mur ? Elle n'arrivait même pas à imaginer ça : ce que pourrait ressentir des gens avec une force plus normale. Elle doutait néanmoins que les gens plus normaux étaient capable d'exploser une armure comme ça, même en fonçant dessus.

Finalement, Ivan et les deux amateurs s'approchèrent d'elle. Le premier était plutôt inquiet pour elle, et elle se redressa enfin en grimaçant un peu.

"Rien de cassé, juste des bleus je pense." dit-elle, en tâtonnant son épaule pendant qu'il l'aidait à se débarrasser des morceaux de métals encore sur elle. Elle n'était toutefois plus à ça près, en tant que grande maladroite. Et après s'être pris un mur, ce n'était pas si étonnant. Elle s'en tirait même assez bien. "Faut bien se défendre", ajouta-t-elle, retrouvant un semblant de sourire sur la dernière remarque d'Ivan.

Ce dernier ainsi qu'un autre homme l'aidèrent à se relever. Encore un peu sous le choc, elle se laissa faire. Ce n'était pas tout les jours qu'elle s'amusait à foncer dans des armures ou des murs, rien d'étonnant donc. Mais elle n'avait pas eu le choix non plus. Les autres avaient réagis bien après ; si elle avait dû attendre de l'aide pour éviter ça, elle aurait sans doute pu attendre. Et elle avait un avantage considérable par rapport à eux. Heureusement, ils devaient être sous le choc et ne devaient pas avoir très bien vu la scène. Autrement, elle aurait déjà entendu des accusations comme quoi toute ceci ne semblait pas bien naturel. Le second amateur, qui ne l'avait pas aidé, était en train de filmer les débris, et elle eut un léger sursaut malgré elle. Est-ce qu'il avait filmé la scène ? Ça pouvait être gênant... réalisa-t-elle en se mordillant la lèvre. S'il l'avait filmé, il se rendrait bien compte que l'armure avait explosé avant même de percuter le mur...

Marcel commençait à craquer. Elle le comprenait. Les trucs bizarres commençaient à s'enchaîner, et elle n'y comprenait rien non plus. Il n'y avait manifestement personne dans l'armure. Alors quoi ? Ce n'était pas non plus un courant d'air. Elle se mordilla la lèvre en réfléchissant intensément. L'un des amateurs déclara qu'il n'y avait pas de mécanisme. C'était donc peut-être un fantôme... Ou un autre mutant, songea-t-elle brusquement, en examinant ses confrères comme si elle les voyait pour la première fois. Ce n'était peut-être pas si absurde que ça. Elle était une mutante qui se faisait tant bien que mal passer pour une jeune femme normale. Qui ne lui disait pas que l'un d'eux avait un talent psychique lui permettant de déplacer une armure comme ceci ? Deux pistes. Deux grosses possibilités. Cela pouvait être un esprit ; soit qui cherchait simplement à les effrayer, par amusement par exemple, soit qui cherchait à dire quelque chose. Ou cela pouvait être un autre mutant. Dans ce cas, pourquoi ? Pourquoi leur faire peur et/ou chercher à leur faire du mal ? Ou alors, il y avait un trucage qu'ils n'avaient pas vu. Trois pistes au total.

La porte de là où ils venaient étaient à présent bloquée. Plusieurs raisons étaient possibles, et elle n'avait pas envie de toutes les lister. Surtout avec ce mouvement de panique qui commençait à se profiler. La porte n'était pas un problème de toute manière. Une porte, ça se défonce, ça se force, ça se découpe ; bref, aucune importance. Leurs guides semblaient eux-mêmes perplexes et perdus à la fois. Toutefois, l'un d'eux évoqua un autre passage. Ils n'étaient donc pas enfermés. La panique qui se profilait et l'ambiance générale n'aidant pas, ils parlèrent de sortir "en sécurité".

"Nous sommes déjà en sécurité ici", se décida-t-elle à dire pour protester. "Il n'y avait qu'une seule menace, et elle est là maintenant", ajouta-t-elle en désignant ce qui restait de la pauvre armure. Avant de s'avancer pour ramasser l'épée tombée au sol, la soupesant en faisant attention de ne pas pointer la lame vers quelqu'un. Est-ce que c'était vraiment une épée, une vraie, ou juste une fausse de décoration ? Sous l'effet de panique, elle n'avait pas pris le temps de vérifier si le danger était réel ou non.

"Nous ne sommes pas en danger de mort. Nous sommes des journalistes, et en plus nous avons des téléphones portables : donc nous ne sommes pas non plus coupés du monde. Maintenant, ce qui m'intéresse- " continua-t-elle en marchant un peu, gardant l'épée dans les mains, scrutant les visages de chacun, " -c'est de savoir pourquoi cette armure a bougé comme ça. Elle était clairement manipulée, comme si quelqu'un était dedans. Qu'est-ce que vous allez écrire en plus ?" s'amusa-t-elle, ayant visiblement récupérée de son choc sur le mur. "Que le château est magiquement beau ? Ou que vous avez vu quelque chose d'inexpliquée et que sous la panique, nous sommes sortis ? On est journalistes, on est supposés écrire un minimum la vérité." Elle haussa les épaules : "En tout cas, je n'ai pas envie de quitter le château tant que je ne saurai pas ce qu'il se passe ici". Voilà, c'était dit. Elle pouvait se permettre de le dire clairement : après tout, vu le contexte plus qu'inhabituel...

Sur ce, elle s'approcha également des autres armures, regarda en l'air s'il n'y avait pas de fils et à travers les visières des autres armures pour s'assurer qu'elles étaient vides. Même s'ils devaient quitter le château tout de suite, ce ne sera pas sans lui forcer la main.
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MessageSujet: Re: 03.05/02.C. France - Un château (très) fort   03.05/02.C. France - Un château (très) fort EmptyDim 9 Mar - 17:06

L'espadon qu'elle avait ramassé était en fer forgé à la main. Lucie pouvait sentir qu'elle était assez lourde et devait bien peser deux kilos. Elle n'était pas affûtée, mais la pointe était assez aiguëe pour être dangereuse. Elle était même assez longue et solide pour briser des os.

La plupart des journalistes étaient effrayés, et les paroles de la jeune fille ne paraissaient pas les rassurer beaucoup. Pas plus que l'arme qu'elle tenait dans les mains et qu'elle portait avec une facilitée déconcertante pour une demoiselle. La plupart se plaignaient et voulaient sortir du château, les remarques de Lucie ni changeaient rien. Marcel de Polin lui répondit:

"Ce n'est pas un article que je vais faire, mais une plainte, oui ! Pour agression et séquestration."

Le maire s'affola à son tour et demanda à tout le monde de garder son calme, qu'ils allaient tous pouvoir sortir d'ici en sécurité. Il ne savait plus quoi dire ou faire pour calmer tout le monde et répétait les mêmes phrases en boucle.

Les autres armures paraissaient aussi normalement vides que la première. Aucun système de câble n’était visible ni rien d'anormal. Elles ne bougeaient pas non plus, elles étaient vraiment des plus ordinaires.

C'est alors qu'une chaise se retira en grinçant de dessous la table, des bruits de pas semblaient la contoureré et un corps s'asseoir dessus bruyamment mais invisible. Seul le coussin se rida comme si quelqu'un était assis dessus.

"Vous n'êtes pas bienvenus ici ! Partez maintenant et ne revenez jamais !", menaça la personne invisible. Puis les volets des fenêtres claquèrent en se refermant et la lumière s’éteignit, plongeant la pièce dans le noir.
Seule, se voyait assise sur la chaise, une présence féminine faite de tatouage lumineux.

03.05/02.C. France - Un château (très) fort Body_paint_05

Elle était chauve et nue. Seul les dessins fluorescents marquaient ses lignes et ses yeux étaient comme des orbites vides et noires. Elle se releva comme si son corps ne pesait rien et flotta en travers de la table. Maintenant visible, mais intangible, elle s'approcha du groupe de personnes devant la porte qui s'enfuit immédiatement dans un autre coin en courant.

Les volets se rouvrirent, la lumière se ralluma et la porte était maintenant ouverte. La fille lumineuse avait disparu. La plupart des journalistes se précipitèrent. Le maire essaya de les retenir quand une main noire et plate sortit depuis la porte de l'autre pièce, s’allongea énormément et l'attrapa au pied avant de le traîner jusqu'à la porte. Le guide cria, l'architecte recula et le maire essaya de s'agripper à ce qu'il pouvait, mais la main ombreuse continuait à le traîner.

Lucie sentit alors une force invisible la pousser en arrière et elle tomba sur les fesses. Avant qu'elle puisse se relever, la main et le maire avaient disparu ainsi que la plupart des journalistes. Seuls étaient restés à ses côtés, Ivan et les deux amateurs. Le guide et l'architecte étaient un peu plus loin dans la pièce, tout tremblant, ne sachant pas s'ils devaient essayer de retrouver le maire où fuir avec les autres journalistes. L’architecte répétait pour lui en boucle qu’il n’y avait pas de fantôme dans le château. Qu’il n’y en avait jamais eu.

"Là, Ok... C'est pas normal. C'est les fantômes les plus réaliste et violents que je n'ai jamais vus.", dit Ivan, alors qu'il l'aidait à se relever.

"C'est incroyable. Tu as filmé tout ceci, Marc ?", demanda un des amateurs.

"Ouais, mais personne ne va nous croire.", répondit celui à la caméra alors qu'il rembobinait pour revoir la scène.
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MessageSujet: Re: 03.05/02.C. France - Un château (très) fort   03.05/02.C. France - Un château (très) fort EmptyDim 9 Mar - 19:11

L'épée lui plaisait. Vraiment. C'était la première fois qu'elle en touchait une, fausse ou vraie, et elle n'avait pas pu résister. Elle devait bien faire deux kilos. C'était bien loin d'une épée de plastique, et le danger avait été assez réel en fin de compte. C'était assez rassurant : elle se sentirais assez mal d'avoir fait ça pour rien. En revanche, elle était manifestement la seule à avoir envie de rester. Marcel était même en train de craquer.

"Et une plainte contre qui ?" s'étonna-t-elle. Une plainte contre X ? Ca ne risquait pas d'aller très loin. "Vous n'avez même pas été agressé. J'ai été agressée. Et personne ne nous séquestre."

Néanmoins, après inspection, elle ne trouva rien de particulier. Et le maire lui faisait pitié dans le fond... Le pauvre ne savait plus quoi faire. Elle n'en restait pas moins perplexe. Pas de trucages ? Il ne restait plus que deux pistes à priori. Elle avait encore l'épée à la main, et réfléchissait. Dans les deux cas, comment savoir ? Si c'était un autre mutant qui s'amusait, pourquoi ? Et surtout, qui ? Quelqu'un du groupe ? Si c'était un fantôme, que voulait-il ?

Brusquement, une chaise fut retirée de dessous la table et des bruits de pas se firent entendre. Et surtout, son trouillomètre grimpa en flèche. Qu'est-ce que c'était que ça ? On allait leur balancer des chaises à la figure ? Blagues, plaisanteries ? Fantômes ? Et le coussin, réalisa-t-elle avec effroi. Il était comme si... comme si quelqu'un ou quelque chose était posé dessus. Elle déglutit, soudainement beaucoup moins à l'aise. Une voix se fit entendre, les avertissant qu'ils n'étaient pas les bienvenus. La pièce fut tout autant brusquement plongée dans le noir, pour ne laisser voir qu'une sorte de femme, avec comme des tatouages lumineux. Elle ne put retenir un hoquetement de surprise lorsque cette même personne se leva et passa en travers de la table, et un groupe entier fut effrayé par sa seule approche.

Lorsque la lumière réapparu, la porte était également ouverte. La plupart de ses confrères ne se firent pas prier et partirent le plus rapidement possible. Le maire tenta de les retenir et une scène digne d'un film d'épouvante se déroula directement sous leurs yeux. Quant à elle, elle fut poussée à terre avant même d'avoir l'idée de tenter quoique ce soit. Ne restait plus que le guide et l'architecte, complètement en panique par tout ça, Ivan qui décidément était bien mignon et ne l'avait pas abandonné ainsi que les deux amateurs qui avaient l'air relativement cool. Ils étaient plus intéressés que les autres en tout cas. Elle aimait ça.

"Merci", dit-elle lorsqu'Ivan se porta de nouveau à son secours pour l'aider. Un fantôme ? "Je n'ai jamais entendu parler d'un tel fantôme", répondit-elle, perplexe. "Et pourtant, je me suis un peu intéressée à ce genre de chose..." En général, ce genre de "fantômes" n'apparaissait que dans les films pour elle. Mais peut-être que ce n'était toujours pas une piste à écarter. "En tout cas, fantôme ou pas, il ou elle a manifestement une dent contre moi..." Après tout, elle avait été clairement visée par l'armure, et elle avait été la seule à être projetée par terre. Ce n'était donc plus qu'une question de curiosité, mais une affaire qui devenait quasi-personnelle entre elle et ce curieux personnage.

Maintenant, il fallait surtout choisir quoi faire. Le maire venait tout de même de se faire enlever sous les yeux ébahis. D'un autre côté, ces deux amateurs avaient tout enregistrés. Se souvenant brusquement de son dictaphone, elle ouvrit son sac pour tâcher de voir s'il était toujours intact et en train d'enregistrer. Elle ne se souvenait plus s'il avait pris un choc tout à l'heure.

"Vous accepteriez de me montrer tout ça ?" demanda-t-elle. Elle ne perdait rien à demander. Même dans le cas où son dictaphone continuait d'enregistrer, un visuel serait plus que bienvenu après ce qui venait de se passer.

Ramassant de nouveau l'épée, elle fit plusieurs pas vers la porte où le maire avait été traîné de force par une sorte d'ombre en forme de main. Se tournant vers le guide et l'architecte, elle ajouta à leur attention :

"Je vais à la recherche du maire. Vous venez ou vous sortez avec les autres ?"


Là-dessus, elle se rapprocha de la porte, le cœur un peu battant au vu des circonstances, pour poser sa main dessus. Il fallait l'ouvrir, découvrir ce qu'il y aurait ou non derrière. Ils n'avaient même pas encore visité cette partie-là du château. Heureusement qu'elle avait le plan sur son téléphone portable.
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MessageSujet: Re: 03.05/02.C. France - Un château (très) fort   03.05/02.C. France - Un château (très) fort EmptyMar 11 Mar - 20:55

Le dénommé Marc rembobina le film. Il était nerveux et revint trop en arrière, alors son ami l’engueula en lui faisant remarquer qu'il était allé trop loin. Mais ce dernier s’esclaffa d'un coup: "'tain! Mais c'est quoi ça?" Il montra alors aux autres. La vidéo montrait le moment où ils étaient dans la salle-à-manger. Autour des gens, flottait une petite fille complètement nue à l'allure fantomatique. Elle paraissait répéter certains mots prononcés par le guide, mais le son était étrange, comme mal défini et feutré. "'Alors c'est ça que j'avais senti. Une présence humide." Ivan fit alors remarquer que cette apparition ressemblait déjà plus à un fantôme normal.

Le passage de l'attaque de l'armure prouva que c'était cette petite fille qui avait été dans l'armure et qui l'avait fait bouger car, quand l'armure explosa sous l'attaque de Lucie, le fantôme resta sur place avant de partir dans une autre direction.
La fille lumineuse n'était pas visible par la caméra dans la lumière. La suite semblait le prouver. Le passage dans le noir montra que ce corps lumineux n'avait rien à voir avec la petite fille fantôme. cette deuxième apparition était plus âgée, peut-être dans la vingtaine, mais i était difficile de lui donner un âge précis.
Les deux filles n'étaient pas visibles sur le passage de la main qui tirait le maire. Peut-être que c'était une d'elles qui pouvaient faire ça, ou une autre personne.

"C'est inquiétant. Ils ont l'air plusieurs.", observa le beau journaliste.

"On te suit. Moi c'est Daniel et lui Marc." Daniel attrapa une épée bâtarde sur une armure et fit un mouvement de défense rotatif, comme pour la tester. "Je ne sais pas si ça sert à grand-chose contre ses… choses, mais ça me sécurise un peu."

L’architecte dit qu’il allait les suivre et le guide préféra partir appeler la police et faire évacuer le château pour le moment. Elle les quitta par la porte d’où ils étaient arrivés et eux franchirent alors la porte où avait disparu le maire.

L’autre pièce ne comportait aucune fenêtre et plusieurs vitrines de différentes tailles protégeaient des reliques de l’époque. Parchemins, livres, vieilles monnaies, mais aussi des veilles armes à moitiés rouillés et des pièces d’armures dans le même état.

Le maire n’était pas dans cette pièce, ni aucune présence fantôme. De l’escalier en colimaçon au fond de la pièce surgirent des bruits de pas. Plusieurs personnes le descendirent en courant. L’une s’arrêta avec des câbles dans les mains. Elle leur cria qu’il y avait des fantômes et qu’ils devaient partir vite. Mais avant qu’ils n’aient eu le temps de lui poser une question, elle avait disparu avec les autres dans l’escalier.
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MessageSujet: Re: 03.05/02.C. France - Un château (très) fort   03.05/02.C. France - Un château (très) fort EmptyMar 11 Mar - 22:03

En se penchant sur les deux amateurs, elle parvint à en voir un peu elle aussi. Le fameux Marc était nerveux lui aussi ; difficile de lui reprocher ceci, et rembobina un peu trop loin au grand désespoir de son ami. Mais cela s’avéra être au fond quelque chose de positif. Ils avaient effectivement enregistrés quelque chose que personne n'avait vu sur le moment : un fantôme. Et comme le fit remarquer Marc, c'était très certainement ça que tout le monde avait senti. Elle acquiesça de la tête lorsqu'Ivan fit remarquer que ça ressemblait déjà plus à un fantôme classique. Du moins, tout le monde les imaginait globalement ainsi. Ça oui, c'était déjà plus un fantôme pour elle. Elle était aussi nue que l'autre fantôme qu'ils venaient de voir. Excepté que son apparence normale et classique était déjà plus plausible : les temps étaient rudes au Moyen-Âge. Quoi d'étonnant à sa présence du coup ? Elle était peut-être morte de maladie ici.

La suite en revanche démontra que la petite fille n'avait pas juste été simple spectatrice : c'était donc elle qui avait tenté de l'attaquer. Ce qui résolvait par la même occasion son dilemme quant à ce qui avait provoqué tout ça. C'était donc bien et bel un fantôme. Et ben mince. Elle allait devoir passer sur des fantômes pour récupérer le maire : et ça, ce n'était vraiment pas gagné d'avance. En tout cas, la vidéo prouva également qu'il y avait donc deux fantômes au moins. Peut-être trois, avec la drôle d'ombre. Il s'en passait des choses étranges. Ce devait être des fantômes de la famille des De Hiptu peut-être... Ce qui expliquerait qu'ils ne soient pas les bienvenus. Après tout, si la demeure a toujours été dans leur famille, il était tout à fait plausible qu'ils ne soient pas très content. Le Baron lui-même n'avait pas été très ravi de tout cela visiblement.

"Probablement au moins trois", répondit-elle à Ivan.

Néanmoins, il fallait bien se bouger et au moins récupérer le maire. Il ne méritait pas tout ça après tout. Lorsqu'elle fit part de sa décision à les poursuivre, seul l'architecte répondit présent. La guide préféra surtout prendre la poudre d'escampette et appeler les flics. Les flics ? Qu'est-ce que ça pouvait leur faire ? Pas sûr qu'ils étaient très efficace contre des fantômes. Ni même qu'ils la prenne au sérieux. A moins qu'elle ne s'empresse de mentionner le kidnapping du maire, et là, ils bougeraient pour sûr. Les deux amateurs décidèrent de la suivre également.

"Lucie." répondit-elle simplement aux présentations de Daniel. "S'ils se servent encore d'armures contre nous, ça pourrait peut-être servir", ajouta-t-elle, plus amusée déjà. "Je me sentirais un peu plus à l'aise avec un arc, mais ça reste mieux que rien." dit-elle en désignant sa propre épée.

Même si un arc ne serait pas forcément plus utile. C'était juste qu'elle savait au moins manier ce genre d'armes. Les épées, elle n'en avait encore jamais touché. Elle n'avait strictement aucune idée de comment s'en servir. Ce n'était qu'un morceau de ferraille qu'il fallait agiter pour toucher l'autre de son point de vue, rien de plus. Au pire, songea-t-elle en la portant en l'air contre son épaule, elle pourrait toujours la balancer. Se prendre une épée comme celle-là dans la figure devait pas être agréable. Quoique... S'ils étaient des fantômes, ça risquait surtout de leur passer à travers.

Ouvrant la porte après que les quelques volontaires disposés à la suivre se soient désignés, elle ne trouva qu'une pièce remplit de vieilles reliques. Diantre, voilà qui lui aurait plus plut. Elle aurait aimé avoir le loisir de mieux examiner l'endroit. Ce serait pour plus tard ou un autre jour, pensa-t-elle, un peu déçue de passer à côté de ça. Il y avait d'autres vieilles armes, rouillés en revanche, et de toute manière sous vitrine. Pas la peine de compter dessus donc. Aucun fantôme en vue, pas de maire et rien ne pouvait les aider pour l'instant ; ils continuèrent d'avancer.

Plusieurs bruits de pas se firent rapidement entendre en revanche, comme un bruit de course. Et c'était effectivement le cas. Apparemment, les gars de France 3 avaient trouvés les fantômes, d'après ce qu'une personne leur cria. Mais la scène dura si vite qu'elle resta les yeux ébahies, pas très certaine de ce qu'il venait ou non de se passer.

"Heu..." fut tout ce qui sorti de sa bouche. Puis, pointant le doigt vers là où ce drôle de troupeau en panique venait de descendre, elle fit glisser son doigt vers l'endroit d'où ils étaient apparus. "Par là donc", en conclut-elle.

Hors de question évidemment de fuir. Les fantômes, ils les avaient déjà plus que vu, et ils étaient à leur recherche. Un instant, elle hésita même à lancer quelques phrases pour les provoquer, leur disant à quel point elle comptait rester ici... Peut-être que ça les ferait revenir s'ils avaient du mal à les trouver. L'idée l'amusa, et elle se mit en route vers l'escalier pour monter.
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MessageSujet: Re: 03.05/02.C. France - Un château (très) fort   03.05/02.C. France - Un château (très) fort EmptyJeu 13 Mar - 22:33

Bizarrement, Lucie avait pris le rôle de chef sans que ça ne pose de problème à aucun des mâles présents. Peut-être, était-ce l'épée géante dans ses mains où son esprit d'initiative, mais aucun ne semblait prêt à la contester. Pour monter l'escalier, ils l'avaient même laissé passer devant, oubliant qu'elle était une simple fille svelte. Elle semblait aussi la moins paniquée par la situation et celle qui le prenait le plus avec amusement. Les garçons quant à eux suivaient, mais aucun n'avait l'air dans son assiette, ils ne faisaient pas les fiers.

Une fois arrivés en haut, un long couloir se dessina devant eux. L'architecte expliqua qu'il y avait des chambres à cet étage, et la première à droite était la plus luxueuse. Le groupe y entra par soucis de jeter un œil dans chaque coin du château.

Un grand lit à baldaquin avait la tête appuyé contre un mur. Plusieurs couches de draps aux multiples dessins le recouvrait. Une cheminée était installée sur le mur opposé, lui aussi surmonté du bouclier au blason des Hiptu. Contre les murs vides étaient appuyés des coffres, meubles en bois et tapis aux dessins de chasses. Différents objets en fer et en cuivre de décoration étaient éparpillé dans la pièce. Une seule fenêtre fournissait une ouverture sur le monde extérieur, mais elle était fermée. Du matériel des journaliste de France 3 était resté sur place, comme une lampe sur pied avec une grosse batterie à son côté, quelques câbles et des boites de matériel cinématographique.

La pièce semblait parfaitement vide jusqu'au moment où une voix se fit entendre.

"Je vous ai déjà dit de partir. Alors, disparaissez !"

Il était difficile de savoir d'où elle venait vraiment. Les murs en pierre avaient tendance à faire résonner les sons de partout. Marc tournait sa caméra dans tous les sens, et les prévint que la petite fille était aussi là. Il la voyait sur l’écran mais il ne semblait pas capable de suivre ses mouvements. Le groupe se resserra comme par instinct, mais même si les regards volaient dans tous les sens, il était difficile de savoir où se trouvaient les fantômes.

"Là!", les avertit Ivan en pointant du doigt la cheminée.

Du valet de cheminée s'était levé une pelle en fer qui vola à travers la pièce dans leur direction. Mais Daniel la chassa d'un coup d'épée. Il avait de bons réflexes et savait se servir de l'arme. D'un meuble se souleva un chandelier et l'architecte le reçu sur l'épaule.

"Disparaissez !"

La lumière s’éteignit et la silhouette bleue de la femme apparut devant eux. Le groupe se compressa encore plus. Gille prévint que le chandelier ne lui avait pas fait trop mal, que ça allait. Il l'avait même ramassé pour l'utiliser en cas d'attaque.
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MessageSujet: Re: 03.05/02.C. France - Un château (très) fort   03.05/02.C. France - Un château (très) fort EmptyVen 14 Mar - 2:09

Et sans attendre un autre avis, elle pris la tête de la petite troupe. A vrai dire, elle ne se préoccupait pas vraiment de ça. Pour elle, c'était la même chose que ses petites virées nocturne parfois. Elle n'aimait pas savoir, ce n'était pas de sa faute. Ça a toujours été plus fort qu'elle. Dans ces moments-là, il faisait plutôt nuit ou sombre, elle était seule et devait se débrouiller. Au début, elle avait eu parfois la trouille. Être dans un bâtiment supposé être désert ou non, le risque de se faire prendre... C'était toujours très stressant au début. Et puis on s'y faisait un peu. C'était la même chose à peu de chose près : elle n'était pas masquée, elle avait des gens avec elle et il faisait jour.

En montant les escaliers, et en se retournant brièvement pour vérifier qu'ils étaient là, elle remarqua néanmoins qu'ils n'en menaient pas large et avaient peine à le dissimuler. Elle aurait bien lâché un "haut les cœurs camarades", mais ça aurait fait trop ringard. En plus, ça ne les aurait pas trop décrispés. Le mieux était d'au moins retrouver le maire. De toute manière, ils l'avaient tous certainement suivis pour ça. Elle doutait fortement du coup qu'ils étaient plutôt passionnés de savoir pourquoi et d'où venaient ces fantômes ; et encore moins désireux de les interroger avec elle.

L'architecte qui semblait avoir récupéré un minimum de contenance, se lança dans une rapide explication sur l'étage qu'ils venaient d'atteindre. Des chambres ? Voilà qui était cool. La plus luxueuse aurait été évidemment pour elle si elle pouvait y vivre. Par chance pour sa curiosité et ses rêves éveillés, ils y entrèrent afin de vérifier chacune des pièces. Du moins, la raison première restait toujours le maire. Ce serait dommage de le louper juste parce qu'ils n'avaient pas été assez méticuleux et attentif. Et décidément, elle voulait cette chambre. Il n'y aurait qu'à remplacer le blason des Hiptu par un autre lui convenant d'avantage et ça aurait été parfait. Elle n'avait pas été la seule à tomber amoureuse de cette chambre : parmi les pièces en fer et cuivre y figurait du matériel audiovisuel. Les gars de France 3. Ils étaient donc là avant de paniquer. Nouvelle déception. La chambre semblait vide. Les fantômes avaient dû passer par là, et ils les avaient loupés...

Enfin, c'est ce qu'elle crut jusqu'à ce que cette voix se fit de nouveau entendre. Elle se tourna un peu près dans tout les cas, tentant en vain de trouver la provenance. Marc avec sa caméra avait néanmoins presque repéré la petite fille. Bingo ! se réjouit-elle déjà un peu plus. Même si au fond, elle n'était pas autant à l'aise qu'il y avait à peine deux minutes. Le problème étant que ce petit fantôme était trop rapide pour eux. Et l'autre ? Voir : les deux autres ? Il y avait eu cette ombre sorti de nul part tout de même.... Instinctivement, le petit groupe se resserra, comme si cela pouvait être une protection. Ce fut Ivan qui fut le premier à détecter un nouveau danger en la présence d'une peller en fer, et Daniel qui démontra l'aptitude de ses bons réflexes. Restant vigilante, tenant également la position avec son épée, ni elle ni lui ne purent pour autant empêcher un chandelier faire connaissance avec l'architecte. Par chance, rien de très grave.

La lumière s'éteignit une nouvelle fois, et le spectacle de tout à l'heure eut de nouveau lieu, avec le même fantôme bleue.

"Comment ça se fait que vous êtes bleue et la fillette transparente ?" s'étonna brusquement Lucie, prenant pleinement conscience à quel point ces deux fantômes sous le même toit était manifestement aussi différentes. "C'est comme dans le jeu là ? Elle est morte de faim et vous de noyade, c'est pour ça ?" Et surtout, celle-ci ne semblait même pas se déplacer comme l'autre. Elles semblaient pourtant être catégoriquement des fantômes... Curieux, fut sa seule pensée, le regard perplexe.

Avant de se reprendre et de se souvenir de la situation. "Heu..." fit-elle, resserrant fermement l'emprise sur son épée en se mettant en garde devant elle. "On est là pour récupérer le maire et on partira pas sans lui".

Même si dans le fond, elle risquait surtout de se défendre avec le poing plus qu'avec l'épée en cas de nouvelle attaque. L'épée, c'était surtout pour se donner une contenance.
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MessageSujet: Re: 03.05/02.C. France - Un château (très) fort   03.05/02.C. France - Un château (très) fort EmptySam 15 Mar - 20:15

La femme bleue ne lui répondit pas. Elle flottait à quelques centimètres au-dessus du sol, debout sans rien dire. Puis elle s’approcha lentement en volant, les mains en avant. Quand elle fut à portée, Lucie la frappa du poing mais celui-ci passa à travers elle, comme si elle n'existait pas. Même la sensation de froid humide qu'elle avait ressenti dans la salle à manger avec la petite fille, était inexistante. L'épée non plus ne lui faisait rien alors que la journaliste essayait de la frapper avec, en vain. Daniel s'y était mis lui aussi, mais ses efforts ne montrèrent pas plus de résultat.

Le fantôme bleu se retrouva au milieu du groupe terrifié. Celui-ci commençait à s'ouvrir et à se séparer, car personne n'avait envie d'être en contact avec cette chose. Bien qu'au final, elle était tellement intangible qu'elle ne pouvait pas faire plus de mal qu'on ne pouvait lui faire.

La lumière se ralluma et elle disparut. Le chandelier fut retiré des mains de Gilles par une force invisible et lui frappa le haut du crâne. Ivan le reçut en pleine figure la seconde suivante. Puis, Marc fut poussé en arrière et tomba sur les fesses. Alors que Lucie et Daniel regardaient la scène sans savoir où frapper, ils reçurent dans leurs dos différents objets de la pièce, lancés par une autre force invisible.
Au final, plus de peur que de mal, car les coups n'avaient pas été trop violents. Ivan se tenait le nez qui saignait un peu, Gilles la tête. Marc n’osait pas se relever et essayait de continuer à filmer, assis sur les fesses. Il leva le doigt et suivit quelque chose d’invisible du font de la pièce qui allait vers la porte.

"Je vous ai dit de partir !"

La lumière s’éteint, mais la porte avait été ouverte et laissait la lumière du couloir rentrer dans la pièce. La femme bleue réapparut quand elle entra dans un coin à l'ombre. Puis elle s’éleva à un mettre au dessus du sol. Elle leur fit un mouvement du bras impérieux en direction de la porte.
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MessageSujet: Re: 03.05/02.C. France - Un château (très) fort   03.05/02.C. France - Un château (très) fort EmptySam 15 Mar - 22:43

Peu disposée à répondre ou accéder à leur demande, elle tenta une approche et par réflexe, la jeune journaliste s'empressa d'envoyer son poing qui évidemment, passa à travers du fantôme. La sensation par rapport à la fillette était assez différente elle aussi. Décidément, ces deux fantômes n'avaient que peu de choses en commun... Peu importe comment, tout leurs coups lui passèrent au travers. Elle ne semblait même pas exister, et pourtant, sa seule présente près d'eux avait réussi à éparpiller le groupe.

La lumière réapparut, faisant de nouveau disparaître ce curieux fantôme. Et avant qu'ils ne purent réagir, Gilles se pris un coup sur la tête par son chandelier, avant de frapper Ivan, Marc fut à son tour poussé en arrière, et elle et Daniel ne savaient pas vraiment où donner de la tête. Néanmoins, elle se prit également une bonne volée de coup dans le dos par plusieurs objets lancés sur elle. Décidément, elle allait être couverte de bleus d'ici la fin de journée, songea-t-elle en grimaçant. Au final, Marc continuait à filmer sans se soucier le moins du monde d'être debout ou assis, Ivan et Gilles en revanche saignait un peu.

Le fantôme, s'étant manifestement un peu calmé, leur ordonna une nouvelle fois de partir. Sortant un paquet de mouchoir pour en tendre un à Ivan et un autre à Gilles, elle se contenta de répondre d'un ton un peu sec :

"C'est bon, c'est bon, on sort."

Le repli stratégique semblait être la meilleure option pour le moment à ses yeux. Plus ça allait, plus ils se prenaient des coups, et n'avaient que peu de chances présentement contre des fantômes qui n'avaient pas envie de discuter. Ils manquaient d'informations pour commencer. Il était évident qu'ils n'arriveraient à rien comme ça. Elle aurait aimé récupérer le maire évidemment, mais ça ne servait à rien de rester ici à se prendre des coups sans que ça ne change quoique ce soit.

Ainsi, après avoir passé un mouchoir à ceux qui saignait, elle se leva, disposée à sortir. Mais uniquement avec son petit groupe actuel.
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