04.06/28.E.[X-Entraînement] En catimini - Wraith, Feng et Sparrow

Cet endroit était bizarre et incroyablement normal dans le même temps. Du petit rongeur à l'entrée jusqu'au bric-à-brac composé de trombones et autres petites choses utiles sur un bureau, il était difficile de penser qu'ils étaient dans une zone normalement protégée. L'espèce de vitre avec un lit étaient en réalité les seules choses étranges de l'endroit. Malheureusement, sa fouille fut vaine et elle ne trouva qu'un tiroir fermé par une serrure plutôt banale. Rapidement, elle parvint à l'ouvrir pour n'y trouver qu'un carnet recouvert de gribouillis incompréhensibles. Elle ne voyait pas vraiment ce qu'il pouvait avoir de spécial mais il ne devait pas être commun. Les gens ne cachent pas des cahiers derrière des serrures pour rien, même quand ce n'est qu'une bête serrure sur un tiroir.

Elle se demandait tout de même ce qu'elle devait en faire quand Sean cria au piège, et elle sursauta en lachant le cahier pour se retourner. Son second reflexe fut de plaquer ses mains sur sa bouche et son nez, et elle se maudissait intérieurement de ne même pas avoir remarqué que la pièce avait changé durant son inspection. Maintenant, il y avait comme une espèce de chose verdâtre dans la pièce, et elle entendait parfaitement un petit vrombissement en plus de la roue du hamster qui semblait aller plus vite. Mais son principal soucis était surtout de sortir d'ici, et elle se dirigea directement vers la porte en espèrant que ce ne soit pas fermé ou qu'au moins, elle puisse forcer la serrure.

Chacun semblait s'être mis à la fouille. Eden se contentait pour commencer de continuer à balayer l'espace du regard. Quelque chose la frappa: il manquait probablement du matériel. Si le professeur travaillait sur des rayons Gamma, il ne devait donc le faire que sur la théorie, à en juger par le matériel informatique. Elle ne nota pas la présence d'un caisson, ou de matériel de protection nécessaire à des expériences concrètes. Et surtout, à part le bureau, guère de mobilier sécurisé type coffre dans lequel ranger un prototype de neutralisateur de rayons gamma. Ou alors le Davinoff n'était pas de ceux qui prenaient soin d'un outils rare et probablement très utile dans un avenir plus ou moins proche. Certes il ne s'agissait que d'une simulation, mais Danger n'était pas particulièrement connue pour son manque de logique. Quelque chose devait échapper à la californienne.

Elle s'approcha plutôt de l'espace vitré pour observer le lit pendant quelques secondes, tout à ses pensées. Elle savait que les feuilles ne lui apporteraient rien compte tenu de ses connaissances scientifiques. Pas plus qu'elle n'avait les compétences pour repérer un éventuelle coffret dissimulé dans un endroit bien camouflé. Le roulement incessant de la roue du hamster lui paraissait étrangement lointain, tout comme la voix de Sean.

Son cri pourtant la fit sursauter, sans qu'elle ne réagisse vraiment tout de suite. Quelque chose avait changé, et elle leva les yeux vers le plafond. Le halo verdâtre lui fit froncer les sourcils. Elle n'eut pas la présence d'esprit de se protéger le nez ou la bouche, supposant naïvement sans doute que si un quelconque produit mortel se dégageait, au lieu de courir, le hamster hurlerait pour essayer de fuir. Ce ne fut que lorsqu'elle vit ses camarades se protéger nez et bouche qu'elle se précipita le long de la paroie de verre pour tâcher de rejoindre l'espace cloisonner. Certes fermés, mais à en juger par le lit, probablement le lieu le plus sûr pour qu'un savant fou puisse potentiellement se reposer tandis que... Tandis que quoi?

"J'espère que c'est pas une tentative d'irradiation."

Elle sentait l'angoisse la gagner, mais n'osa pas se précipiter vers le sortie, ignorant s'il n'y avait peut-être pas un autre piège derrière celle-ci, ou si les vigiles n'avaient pas entre-temps été alertés. Et surtout, fuir sans avoir repéré ce coffret qu'ils devaient trouver... Non. De toute manière, c'était un entraînement et l'adrénaline prit le pas sur l'angoisse alors qu'elle chercha à rejoindre la salle vitrée.

Au cri d'alerte de Sean, les adolescents s'égayèrent dans le laboratoire, chacun se précipitant dans une direction différente afin d'échapper au piège présumé. La légère différence de coloration de la luminosité s'était stabilisée sur une infime nuance verdâtre et les différentes visions de Sparrow ne mirent en évidence aucune nappe d'un gaz quelconque.

Le garçon et Chih-Nii s'étaient rués sur la porte par laquelle ils étaient entrés dans la pièce. Arrivée la première, la Chinoise marqua un temps d'arrêt, tardant à se rappeler que l'ouverture était actionné par la composition d'un code - qu'elle ne connaissait d'ailleurs pas - sur le digicode à proximité. Fort heureusement, son camarade arriva à ce moment et, dans un effort de mémoire surhumain, parvint à se souvenir de la combinaison qu'il composa frénétiquement. La porte s'ouvrit dans un nouveau chuintement, dévoilant un couloir silencieux et plongé dans l'obscurité.

Eden, quant à elle, avait choisi de se réfugier dans la salle vitrée. Une fraction de seconde lui fut nécessaire pour activer le mécanisme d'ouverture de la porte. La rapidité de cette manœuvre, ainsi que la nature de la porte qui devait garantir une fermeture absolument étanche du lieu la conforta dans son intuition que l'endroit devait servir également de refuge en cas d'incident pendant une expérience.

Le vrombissement ne diminuait pas d'intensité pour autant et le hamster ne semblait pas décidé, non plus, à ralentir sa course frénétique à l'intérieur de la roue.

Sean se débattit quelques instants avec le code. Des pensées parasitait son esprit.

Pas d'odeur...

Il réussi tout de même à ouvrir la satanée porte. La garce prenait son temps pour libérer le passage.

Pas d'irritation...

De l'autre côté, les ténèbres les attendait.

Putain de bordel de merde ! Se pourrait-il qu'ils se fassent... irradier ?

Une couche d’effroi lui trempa le dos. En panique, il faillit saisir Chih-Nii par la main et se précipiter sans crier gare... Mais quelque chose le retint.

- Eden, bordel ! s'écria-t'il paniqué.

Il tourna la tête et sonda la salle de ses vues constatant que la blonde était entrée dans la pièce confinée. Sa première idée fut de la rejoindre. Mais il y renonça presque aussitôt. C'était peut-être déjà trop tard pour eux. L’était-ce pour Eden ? S'ils se décidaient à la rejoindre, ils perdraient du temps dans la zone qu'il présumait radio-active. Et il la mettrait forcément en danger en lui faisant ouvrir la porte de la pièce confinée. Plus en danger qu'elle ne l'était en ce moment.

Il ne perdit pas plus de temps. L'heure était à l'action. Il passa le seuil de la porte, résolu à la refermer le plus vite possible derrière eux ,non sans avoir lancé à Chih-Nii pour qu'il la suive :

- Grouille, on referme. Eden s'est mise à l'abri !!!

Ils étaient repérés. Cette certitude s'imposa d'autant plus à Eden quand elle se retourna, et remarqua que Chih-Nii, comme Sean, avaient ciblés la porte de sortie. Elle les regarda, et fit un simple signe pour signifier que tout allait bien de son côté. Sans trop savoir ce qu'il se passait concrètement avec cette lumière, elle essaya plutôt de réfléchir. Si c'était bel et bien un système de radiation, c'était une sécurité contre les intrusions. Si ce truc s'était enclenché, pour sûr, il devait y avoir un système quelconque qui avertirait le professeur, ne serait-ce que pour lui éviter de remettre bêtement les pieds dans une zone compromise sans un minimum de précaution. Et s'il ne se passait en fait tout simplement rien? C'était une possibilité aussi, de faire peur à l'intrus pour qu'il prenne ses jambes à son cou. Mais dans ce cas-là aussi le principal concerné serait averti d'une manière ou d'une autre que quelqu'un était entré sans autorisation. Ils avaient déclenché une protection, sans qu'elle ne sache à partir de quand. En coupant les alarmes en haut? En traversant le couloir? En ouvrant la porte du labo?

Peu importait en vérité. Elle partit du principe qu'il se passait bien quelque chose et regarda autour d'elle. Soit elle s'était faite bêtement piégée et devrait rendre des comptes à ceux qui viendrait la cueillir (auquel cas elle préférait de loin que ce soit elle et sa TK qui s'y colle), soit il y avait vraiment des radiations d'une manière ou d'une autre et si elle se trouvait définitivement dans un espace confiné de sécurité, d'autres options s'offrait à elle. Elle se pencha sur cette seconde possibilité.

Si cet espace confiné était un lieu de sécurité, il devait être conçu pour permettre de s'en sortir, et pas de rester bêtement enfermé dans l'ignorance du reste du monde jusqu'à mourir de faim ou de soif. Donc... Peut-être que c'était là qu'il y avait de quoi neutraliser les radiations. De toute manière elle n'allait pas rester les bras croisés.

Elle commença donc à fouiller la pièce, sans rien laisser au hasard. Fouille du lit, tâtage de matelas, vérification du sommier, quête d'irrégularité sur les murs ou le sol... Cependant elle jetait de fréquents coups d'oeil dans le labo, ne serait-ce que pour savoir si la lumière changeait, ou si quelqu'un d'inconnu pénétrait dans la pièce.

Elle se maudit silencieusement pendant que Sean se chargeait d'ouvrir la porte. Elle se sentait idiote d'avoir oublié dans la precipitation que ce n'était pas une serrure qu'elle pouvait ouvrir, et ne pouvait se trouver aucune excuse ici. Elle avait baissé sa garde en fouillant dans le bureau. Elle était seule fautive. Et Sean réalisa même avant elle qu'Eden était restée derrière, préférant très visiblement s'abriter dans l'espèce de lieu clos avec le lit. Celle-ci fit signe que tout allait bien et Sean lui demanda dans le même temps de se dépêcher.

Sans trainer d'avantage, elle se hâta de suivre ce dernier dans le couloir pour qu'il puisse refermer la porte, et se concentra principalement sur la seule chose qu'elle pouvait faire dans un couloir plongé dans le noir : son ouïe. Elle ne savait même pas s'ils étaient désormais toujours seuls ou non, ou ce qui allait maintenant se passer. Le problème de leur mission était plus que visible à ce stade. Ils n'avaient aucune préparation, et ignoraient totalement ce qu'il se passait actuellement. Ce pouvait être un système de sécurité, une expérience habituelle sur le hamster ou n'importe quoi d'autre.

Dès que Chih-Nii sortit du laboratoire, Sean referma la porte derrière elle, plongeant les deux adolescents dans l'obscurité qui régnait dans le couloir depuis qu'ils en avaient éteint la lumière. La Chinoise s'immobilisa alors, attentive à percevoir le moindre bruit.

Provenant de la pièce qu'ils venaient de quitter, le léger vrombissement se poursuivait mais semblait diminuer en intensité tout en conservant une certaine régularité. L'autre extrémité du couloir était toujours aussi silencieuse et, dans le lointain, un brouhaha restait faiblement perceptible, vestige des conversations qui se tenaient autour de la piscine.

Ignorant le malheureux hamster englué dans sa course routinière, Eden commença la fouille minutieuse de l'endroit où elle se trouvait. Elle remarqua rapidement, collé contre le mur, un petit boîtier comportant un digicode ainsi qu'un interphone. Poursuivant le tour de la pièce, elle trouva facilement plusieurs portes de placards dont la couleur se confondait juste assez avec celle des murs pour résister à un regard superficiel mais sans pouvoir échapper à un examen attentif.

Aucune intrusion brutale d'un service de sécurité ne vint troubler le travail de la Californienne. L'éclairage du laboratoire se stabilisait pour évoluer lentement vers la normale, perdant son léger halo verdâtre. Par contre, le changement de fréquence de l'activité du cobaye passa complètement inaperçu.

Toute à sa fouille, Eden fixa quelques secondes le digicode avant de loucher sur l'interphone. Le voilà, le plan B en cas de problème. Donc au pire, si vraiment elle se retrouvait piégée, elle pourrait toujours se "rendre".

Seulement ce n'était pas une option pour le moment. Elle parcouru les murs, nota la présence de placards, mais son attention fut surtout attirée par un retour à la normal de l'éclairage. Donc c'était bel et bien une sorte de système de sécurité. Qui déclenchait quoi exactement? Probablement pas l'appel de la sécurité puisque personne ne débarquait et qu'elle ne percevait aucun éclat de voix pouvant signifier que Sean et Chih-Nii avaient pu se faire prendre. Cependant, elle n'était pas prête à se dire que tout était en ordre. Il était peu probable qu'un tel système contre intrusion n'avertisse pas au moins le principal intéressé.
Pour signifier ses intentions à suivre, elle activa son communicateur et s'adressa à ses coéquipiers, en espérant que les matériaux utilisés pour la construction du sous-sol n'interférerait pas trop.

"La lumière est redevenue normale. J'en profite pour fouiller "l'aquarium"."

Elle préféra donc ne pas perdre de temps et commença à approfondir sa fouille, placard après placard, recherchant cette "boîte" correspondant à la description assez vaporeuse de leur prof.

Dans ce couloir sans bruit, sans lumière et sans présence ennemie, Sean eut honte. Il devait se fixer dans la tête que tout ceci n'était qu'un exercice. Mais la pensée d'avoir pu être irradié lui était insupportable. Il se voyait déjà la peau fondue, pleine de furoncles,les yeux versant des larmes de sang et de pue. Il avait peut-être trop vu de films à la télévision, c'était certain. Mais, bon, quand même... Il s'examina les mains puis d'autres parties de son corps sans trouver de traces étranges. Et ce ne fut pas faute de loucher sur ces avant-bras.

Il se tourna vers Chih-Nii :

- Ok, ok, ça va on gère... T'entends quelque chose de bizarre ? On va, heu, on va...

On va quoi ? Putain, ils étaient dans le noir complet. Enfin, métaphoriquement parlant. Que devaient-ils faire maintenant ?

Il se concentra sur l'endroit qu'ils avaient découvert. Quelque chose le chiffonna.

- Bon, alors t'es un mec qui fait des expériences dans son sous-sol. Ok, tu as un super labo avec pleins de matériels informatiques plus ou moins moderne, tu notes des trucs que tu laisses dans ton bureau... Bref, tu fais tes trucs de super savant fou quoi.

Sean se gratta le menton. Il poursuivit :

- Malgré tout, tu balances des radiations dans cette partie de la pièce où tu sembles travailler alors que la pièce confinée où ya pas grand chose, tu la préserves... Ca n'a pas de sens...

Il pesta.

- J'imagines que si je balançais régulièrement des radiations à l'endroit que j'occupe et sur les objets que je touche, je serais plus fou que savant. Nan... C'est trop bizarre. A moins d'être un mutant bouffant de la radiation. Mais si on disait qu'on s'est un peu laissé gagner par l'instinct de survie ?

Il gonfla le torse et s’approcha du clavier d'ouverture de la porte.

- Ok, pas d'alarme, pas de méchants et probablement pas de radiations nocives. Y'en a marre maintenant. Je sais pas toi mais j'ai envie de me trouver cette putain de boite une fois pour toute. On y retourne régler cette histoire une bonne fois pour toute ?

Il composait déjà le code pour ouvrir la porte.

Son plan était de rassurer d'un signe sa compagne enfermée dans la pièce aveugle et de fouiller du regard chaque recoin de ce fichu labo, dut-il y rester toute la nuit...

Il n'y avait rien de particulier en dehors, tout comme l'intérieur de la pièce ne semblait pas "changer" d'après ses oreilles. Elle n'avait absolument aucune idée de ce qu'il pouvait y avoir, mais Sean commençait à lui poser des questions.

"Rien de bizarre", lui confirma-t-elle. "Juste un vrombissement qui semblent diminuer et un hamster qui fait du sport."

Sans en demander d'avantage, son coéquipier lui fit part de ses doutes. Dans un sens, il était loin d'avoir tort. Pourtant, elle restait bien plus pessimiste que lui.

"Ca pouvait être un genre de système de sécurité." C'était possible. Un laboratoire contenant quelques petits trucs précieux avait forcément un minimum de sécurité... Du moins, ça lui semblerait tout à fait logique. Il y avait aussi un rapport avec le hamster, vu que ce dernier s'était lancé dans une sorte de course frénétique. Mais elle ne se voyait pas le dire comme ça à Sean. Ca sonnerait incroyablement stupide de parler du hamster alors qu'ils étaient en mission et que l'animal était peut-être juste un peu bête.

"On y retourne", répondit-elle avec un hochement de tête à la dernière question.

Dans tout les cas, ils ne pouvaient pas trainer ici alors que d'une, Eden était toujours à l'intérieure, et que de deux, ils ne pouvaient pas non plus faire marche arrière pour ce qui était sans doute une "fausse alerte". Pendant que Sean composait le code pour ouvrir la porte, elle restait aux aguets mais surtout prête à entrer rapidement. Il fallait y retourner et de pas perdre d'avantage de temps, cette fois-ci.

[HRP]Je vous présente toutes mes excuses pour cette longue interruption. En espérant, ne pas vous avoir démobilisé pour finir cette entraînement. [/HRP]

Reprenant leur courage à deux (ou plutôt quatre) mains, Sean et Chih-Nii se décidèrent à retourner dans le laboratoire. Le calme apparent qui régnait dans le couloir les rassurait et semblait indiquer que personne, à l'extérieur, n'avait encore remarqué leur intrusion.

Ouvrant la porte, il se glissèrent dans la pièce déterminés à en fouiller le moindre recoin. La luminosité verdâtre qui les avait fait fuir si rapidement s'était estompée et le hamster poursuivait sa course solitaire à l'intérieur de sa roue.

Sur la gauche, Eden se trouvait encore dans son refuge de verre et était occupée à ouvrir, l'un après l'autre, les placards. Alors que les différentes visions de Sparrow ne décelaient aucune anomalie dans les murs de la pièce principale, la Californienne découvrit un petit coffre "à l'ancienne". Il n'y avait pas de digicode ou un capteur complexe pour en déverrouiller la serrure mais une simple roue à combinaison, graduée de un à cent. Griffonné sur l'angle supérieur droit du coffre, un petit dessin représentait de simples flèches superposées : trois vers la droite, deux vers la gauche et encore deux vers la droite.

A priori, ils avaient paniqués pour pas grand chose. Mais dans le doute, elle ne regrettait nullement de s'être inquiétée. Il était préférable à son sens, de prendre quelques mesures de précautions. Elle avait aussi conscience que trop de précautions ne feraient que les ralentir et qu'elle essayait intérieurement de justifier le fait qu'elle avait pris la fuite sans réfléchir d'avantage à leur situation et que ça avait été assez stupide, mais tant pis. Au final, Sean avait réfléchi pour eux deux, et avait ainsi prouvé sa valeur à ses yeux. Au moins, il semblait être un coéquipier fiable.

Le hamster avait repris tranquillement sa course pendant que la jeune chinoise le fusilla du regard. Elle devait bien avouer que sans le rythme frénétique de ce dernier, elle n'aurait peut-être pas eu peur comme ça. Ou peut-être qu'elle essayait juste de rejeter la faute sur ce pauvre petit animal. Dans tout les cas, Eden ne chomait pas de son côté, et après avoir choisi de rester sur place, elle avait repris la fouille et trouva finalement un coffre. Un vieux coffre, certes. Enfin, en apparence. Voilà qui était déjà plus un boulot pour elle.

Prenant place devant le coffre, elle pris connaissance du petit dessin. Mais dans un tel endroit, alors qu'ils cherchaient un objet de valeur dans la propriété d'un homme qui avait les moyens financiers de s'offrir une sécurité décente, elle préférait ne surtout pas sous-estimer l'aspect vieux et inoffensif du coffre.

Se concentrant sur son ouïe, bien plus fiable qu'un dessin gribouillé, elle écoutait attentivement la roue en la tournant, afin de pouvoir débloquer l'accès à ce fameux coffre. La molette tournait de façon fluide sous les doigts de la mutante, laquelle percevait très distinctement les petits clics annonçant chaque passage de cran. Toute l'attention de Chih-Nii restait focalisée sur ce travail, occultant inconsciemment les sons extérieurs. Après avoir effectué, extrêmement lentement, plusieurs rotations, la Chinoise acquit la certitude que trois emplacements émettaient un son légèrement différent de leurs congénères. Cela correspondait aux numéros 2, 11 et 90.

Quand la porte se rouvrit, Wraith se tourna immédiatement vers celle-ci, et se détendit en constatant que seuls ses camarades revenaient. Se retournant pour achever ses fouilles, elle repéra le coffre et s'en écarta. Chi-Nii était la plus indiquée pour se lancer dans une tentative d'ouverture, et, bien que des flèches étaient tracées dans un coin, la californienne préférait de loin laisser sa coéquipière prendre les devants plutôt que de tenter quelque chose de potentiellement catastrophique. Le résultat cependant l'étonna.

Trois chiffres seulement? Eden eut un pincement des lèvres. Jamais elle n'avait utiliser de coffre-fort de sa vie, et compte tenu du nombre de flèches, elle supposait qu'il devait y avoir autant de chiffres qu'il y avait de griffonnages. Pour la peine, elle se sentait larguée. Elle jeta un coup d'œil à Chih-Nii puis à Sean. Trois chiffres et deux allées avec un retour entre deux. Perplexe, elle en revient au coffre toujours fermé. elle baissa les yeux sur ses doigts et fit mine de compter dessus avant de se lancer.

Tout d'abord, elle fit pivoter le bouton vers la droite pour s'arrêter sur le deux, puis reprit le tour dans le même sens pour s'arrêter toujours sur le deux, et répéta une troisième fois l'opération. Puis elle tourna vers la gauche et s'arrêta sur le chiffre 11 avant de refaire une seconde fois le tour sur la gauche et s'arrêter sur le 11. Légèrement hésitante, elle repartit sur la droite pour s'arrêter sur le 90, et répéta encore deux fois cette dernière opération, pour finalement tenter d'ouvrir le coffre.

Sean avait été totalement séduit par la capacité de concentration de Chih Nii, lorsqu'elle avait œuvré patiemment sur le coffre. Après le coup du gaz ou radiations - ou je sais pas quelles putains d'autres choses -, la jolie asiatique avait retrouver un visage impassible, toute accaparée qu'elle était par l'utilisation de son don. Il se demanda si les autres voyaient la même chose quand il exerçait lui-même sa propre capacité sensorielle.

Ce fut au tour d'Eden de triturer le coffre. Presque malgré lui, il se raidi, prêt à agir à la moindre alarme (arracher ce que caché le coffre et fuir).

Il pensa subrepticement au petit animal qui tournait dans sa cage et à une utilité autre que décorative dans ce bunker. Que foutait ce pauvre animal ici ?

Il ne pu s'empêcher de regarder rapidement par-dessus son épaule en direction de la cage au noyau tournoyant tandis qu'Eden finissait de déverrouiller le coffre...

Click - Click - Click - Click - Click...

Concentrée sur la rotation de la molette, Eden s'appliquait à bien marquer chaque passage devant un repère numéroté, laissant le léger cliquetis s'égrainer en arrière-plan. Arrivée devant le "90", elle tenta d'ouvrir le coffre. Rien...

Avec un petit soupir exaspéré, elle recommença, inversant l'ordre des numéros de la combinaison. Marquer d'abord le "11", puis le "2", pour finir sur le "90". Le nombre de possibilité n'était pas assez important pour y passer la nuit, de toute façon...

La deuxième tentative fut néanmoins la bonne. Un "click" un peu plus sonore marqua l'ouverture de la porte du coffre. À l'intérieur, posé sur une étagère, se trouvait un petit coffret. Se pouvait-il que les jeunes mutants aient enfin trouvé l'objet de leur recherche ?

Au moment où une des deux filles allaient se décider à saisir la boîte, Sean nota très nettement une nouvelle accélération du rythme de la course du cobaye tandis que l'éclairage de la pièce présentait, de nouveau, une aura verdâtre. Avant que quiconque ne puisse réagir, la petite bestiole se mit à grossir, grossir, présentant un physique des plus effrayant.

Rapidement, la cage se révéla trop petite pour contenir le monstre et explosa tandis que son occupant avait maintenant la taille d'un gros chien et continuait toujours à grandir. D'un bond, la créature sauta au sol en grognant et bavant, et se déplaça pour se positionner entre les jeunes X-men et la sortie.

Le gaz fut donc suivi d'un terrible fracas et les couinements se changèrent en grognements. L'horreur avait fait place au calme relatif de leur situation.

La bouche entre-ouverte, les yeux écarquillés, Sean comprit que finalement le petit animal n'était pas "qu'à peine un programme" d'un sous programme. Non, c'était le système anti-virus concocté par la salle des dangers. Un putain de bordel d'anti-virus bavant, dangereux et foutrement moche !

Il couru dans l'intention de refermer la porte de la pièce dans laquelle ils se trouvaient. Réflexe aussi vain que l'enfant qui se cache les yeux derrière les mains, espérant disparaître à la vue des adultes.

- Eden, bloque la porte, bloque la porte !!!

Au moins, le propriétaire des lieux avait l'amabilité d'utiliser un coffre à l'ancienne et pas un machin hyper high-tech avec reconnaissance vocale ou rétinienne. Même si triturer les chiffres était ennuyeux, au moins il restait une possibilité d'arriver au but. La californienne ressentit un soulagement quand elle perçu nettement le déclic de l'ouverture pour trouver à l'intérieur un petit coffret relativement conforme à ce que Valet leur avait donné comme objectif. Ne leur restait plus qu'à s'en aller d'ici fissa en espérant ne pas avoir déclenché d'alarme silencieuse et n'avoir aucun gros bras aux trousses. Elle se tourna avec un petit sourire de satisfaction vers Chih-Nii quand elle réalisa que les lumières avaient à nouveau changé. Mais bien loin de suffire, le bruit de la cage explosant sous la croissance exceptionnelle de son habitant fut ce qui marqua le plus Wraith.

C'était fou avec quelle rapidité un petit truc poilu tout mignon pouvait se transformer en cauchemar baveux aux yeux injectés de sang. Eden eut une moue de dégoût en voyant la bestiole. Un gros chien, pour le moment, ça pouvait encore être contrôlable. Elle concentra sa télékinésie sur l'animal pour simplement le soulever passivement et éviter une potentielle attaque. Seulement ce truc allait probablement encore grandir et à moins de faire dans la maltraitance animale, ça risquait de devenir compliqué de sortir d'ici indemne. Il avait déjà dit quoi, le prof? La voix de la californienne retentit avant même que celle de Sean ne se soit tue.

"Chih-Nii, essaie d'activer la boîte, Valet a dit que ça peut neutraliser les effets des rayons."

Et encore, si c'était bien des rayons qui faisaient ça. Au pire, ça pourra au moins les protéger eux, pas qu'ils se transforment en de gros trucs poilus et flippants.

Son ouïe permis au petit groupe d'obtenir les chiffres qui les intéressait et Eden ne perdis pas de temps à tenter de trouver la bonne combinaison. Le coffre s'ouvrit enfin, dévoilant un petit coffret. Alors qu'elle amorçait un geste pour s'emparer de leur dernière trouvaille et l'examiner plus attentivement, l'aura verte se fit de nouveau voir. Mais cette fois-ci, le cobaye dans sa petite cage changea d'aspect et de taille devant le regard médusé de la jeune chinoise. Le premier réflexe de Sean était de fermer la porte devant eux tandis qu'Eden usa plutôt de sa télékinésie pour tenter de contenir la potentielle menace ici présente.

Quant à elle, elle respira d'abord profondément pour essayer de rester le plus calme possible. Ne pas céder à la panique lui semblait une meilleure idée, même s'il y avait de quoi au vu de cette créature-là. Puis, calmement, elle attrapa la fameuse boite pour l'examiner et chercher un moyen de l'activer.

Devant la transformation de la petite créature poilue, le calme d'Eden contrasta étrangement avec la panique affichée par Sean. Alors que le garçon parvenait fébrilement à trouver le bouton permettant de refermer la porte, la jeune fille utilisa son pouvoir pour tenter de retenir le monstre en pleine croissance. Péniblement, elle parvint à le soulever de quelques centimètres alors que le poids de ce qui avait été un inoffensif cobaye augmentait toujours. Des gouttes de sueur se formait sur le visage de Wraith alors qu'elle réalisait qu'elle ne pourrait contrôler la créature bien longtemps.

Pendant ce temps, suivant les conseils de la Californienne, Chih-Nii sortait du coffret un petit boitier d'apparence très simple. Ce dernier était entièrement métallique à l'exception de la tranche avant, légèrement bombée, qui semblait composée d'une sorte de résine. Le dessus de la boîte comportait un cadrant au sein duquel une aiguille était bloquée sur la droite ainsi que deux boutons.

Sans perdre de temps, la Chinoise dirigea l'appareil sur le monstre tout en pressant sur l'un des boutons. Un léger vrombissement se fit alors entendre et un rayon rougeâtre se diffusa, enveloppant la créature. Assez rapidement, le monstre répugnant parut se ratatiner sur lui-même et devint, du coup, beaucoup plus facile à maintenir en l'air. Quelques secondes plus tard, un mignon petit cochon d'Inde poussait des couinements effrayés alors qu'il expérimentait une sorte de voyage en apesanteur auquel il n'était pas habitué.

Puis, le décor se modifia rapidement, le laboratoire laissant la place à une pièce nue, aux murs argentés. Une porte coulissa dans le dos des jeunes gens et un homme entra dans la salle des dangers, maintenant inactive.

Tranquillement, Jean-Christophe Valet se tenait là. Il regarda successivement les trois mutants venant de terminer l'exercice, s'attardant quelques secondes, en silence, sur chacun d'eux. Puis, d'une voix calme, l'ancien mercenaire prit la parole.

"Bravo à vous tous.", commença-t-il par les féliciter. "Vous avez achevé cet entraînement sans avoir subi de dommages, tout en menant à bien la mission qui vous avez été confiée."

Faisant quelques pas vers les adolescents, l'homme nota les traces d'horreur qui subsistaient encore sur leur visage et eut un sourire rassurant.

"Vous vous en êtes vraiment bien sortis et vos actions finales ont largement compensé les pertes de temps du début. Je sais que celles-ci sont essentiellement dues à votre soucis d'agir avec la plus grande discrétion mais rappelez-vous que, parfois, vous aurez à agir dans un temps limité et qu'il vous faudra faire des choix beaucoup plus rapide."

Une lueur de satisfaction passa dans le regard d'Aurock alors qu'il poursuivait son débriefing.

"J'ai particulièrement apprécié votre façon d'utiliser ce que vous étiez venu chercher pour vous sortir du dernier mauvais pas. Là encore, vous avez su garder la tête froide et ne pas céder à une panique destructive. C'est tout à votre honneur."

S'écartant de la porte, l'homme-taureau laissa le passage dégagé pour permettre aux jeunes mutants de sortir.

"Allez vous détendre un peu, vous l'avez bien mérité. Nous nous retrouverons dans la soirée pour tirer ensemble les derniers enseignements de cet exercice."


L'entraînement est enfin terminé. Je suis vraiment désolé de ne pas avoir été aussi réactif que d'habitude et je vous remercie de votre constance à mener à bien cette phase. J'espère que, malgré les conditions, vous avez apprécié cette petite aventure.

Vous obtenez, tous, 2 points que vous pouvez rajouter à votre diagramme.