04.06/28.E.[X-Entraînement] En catimini - Wraith, Feng et Sparrow

Les sons qui lui parvinrent furent plus que parlant. Nul besoin d'avoir une super vision comme Sean pour comprendre ce qui se passait par là, et il valait mieux se dépêcher pendant que les invités en question derrière cette porte étaient occupés. Son visage afficha légèrement son embarras et elle adressa à ses deux camarades un signe pour désigner la porte devant laquelle elle était. Elle n'entendait aucun bruit à priori, ce qui lui semblait bon signe. Comme c'était à priori la seule option valable qu'elle voyait pour le moment, elle entra prudemment dans ce nouveau couloir.

A priori, il y avait encore des portes. En attendant que Sean en dise plus et réponde à Eden, que Chih-Nii avait évidemment parfaitement entendu, elle se concentra encore sur son ouïe, cherchant surtout à écouter ce qu'il y avait derrière ces portes.

Sean se racla la gorge et fit un non de la tête vers Eden en regardant la porte derrière laquelle s'ébattait le couple.

Sean commençait a être déstabilisé par l'exercice de leur prof. Quand on lui avait parlé d'un test, il avait cru comprendre qu'il s'agirait d'exercices physiques, ou du genre jeux vidéo : parcourir un immeuble avec un boss à chaque étage ou s'échapper d'un puits qui se rempli d'eau et envahi de crotales... ou autre joyeuseté. Il ne pensait pas se retrouver dans une réalité aussi... réelle.$

Il remarqua le boitier. Dans le magasin informatique de son oncle, il avait pas mal touché à l'électronique. C'était plus sa partie que l’informatique en temps que tel. Il remarqua donc le boitier de contrôle. Il s'avança.

Il fit un signe aux filles (concentré sur son affaire, il ne remarqua pas le déplacement silencieux de Chih-Nii). S'il s'agissait d'un boitier de contrôle, peut-être pourrait-il le déconnecter en le débranchant.

Il concentra donc sa vue sur lui et chercha un moyen de couper le courant.

Ainsi pourraient-ils revenir sur leur pas et vérifier que les alarmes des portes étaient désactivées.

Eden ne pouvait s'empêcher de jeter quelques regards nerveux en direction des fenêtres. Un simple coup de vent et un regard indiscret pouvait les faire repérer, ou au moins ralentir considérablement leur avancée. Alors que Sean s'était avancé dans le couloir pour se rapprocher du boitier, et que Chih-Nii en avait fait de même pour probablement guetter les éventuelles présences derrières les portes encore inconnues, Wraith préféra revenir sur ses pas.

Si le courant était, comme Sean l'avait signalé, actif uniquement de là où ils venaient, cela signifiait que ce que le propriétaire voulait protéger, probablement son travail, se trouvait derrière la porte qu'ils n'avaient pas pu atteindre à cause des détecteurs.

Silencieusement, la californienne revint à la porte donnant sur le couloir d'où ils venaient et entrouvrit la porte le plus discrètement possible. Elle voulu observer, d'abord la position des silhouettes derrière la porte translucide, puis le détecteur près du plafond, et enfin le boitier. Pourquoi celui d'avant possédait un digicode visible et pas l'autre? Pourtant, le système d'alarme centralisé aurait dû se trouver près de l'entrée, là où le propriétaire pouvait le désactiver en rentrant à la maison sans avoir à crapahuter entre une salle et deux couloirs.

Laissant Sean examiner avec attention le boîtier de contrôle de l'alarme, Chih-Nii se concentra sur les portes du couloir. Aucun bruit ne filtrait au travers des battants, indiquant que les pièces devaient être vides. La porte entrouverte laissait accès à un petit vestibule desservant des toilettes immédiatement à gauche, une buanderie en face et un escalier montant à l'étage sur la droite.

Utilisant ses pouvoirs, combinés à ses connaissances en électronique, Sparrow put assez facilement comprendre le fonctionnement du boîtier de contrôle. Le panneau de commande était à utilisation tactile et de nombreuses empreintes pouvaient être distinguées, aucune d'entre elles n'indiquant néanmoins une programmation récente de l'ensemble. Le garçon put également trouver la façon de mettre hors tension ce dispositif mais hésita à le faire. Dans ses souvenirs, les différentes parties du systèmes d'alarme (sirènes, détecteurs de contact ou volumétrique, etc.) possédaient une alimentation autonome et la coupure soudaine du courant ne changerait pas grand chose. Pire, elle risquait, lorsque les batteries de secours arriveraient aux limites de leur autonomie, à déclencher une alarme, à moins que le bon code d'accès ne soit saisi sur le panneau de contrôle.

Pendant ce temps, Eden était revenu sur ses pas pour inspecter à nouveau le couloir d'entrée. Derrière la porte vitrée, les silhouettes des gardes n'avaient pas bougé, rien de suspect ne semblant les avoir alerté. Restant prudemment à distance, elle porta son attention sur le détecteur. Etant incapable, contrairement à Sean, de visualiser les ondes radios, elle veillait à ne pas s'approcher trop près pour éviter d'entrer dans leur champ. Si l'examen du détecteur ne lui apporta rien (il ne s'agissait, vu de l'extérieur, que d'une petite boîte avec un côté légèrement bombé et translucide), celui du boîtier près de la porte fut plus intéressant. Une sorte de clapet, glissant de bas en haut, était perceptible et devait dissimuler un clavier permettant de neutraliser, de façon manuelle, le dispositif de sécurité dans cette partie de la maison.

[HRP]Désolé de ne pas mettre à jour le plan mais je ne suis plus à la maison pour la semaine et ma connexion internet se fait via modem 3G. Je n'arrive pas à charger le plan fait en ligne. Vous n'en avez pas vraiment besoin pour avancer et je mettrai tout ça à jour dès que possible, dans la semaine si je parviens à charger le plan, sinon ce week-end.[/HRP]

Sean grimaça. Le système était un peu plus complexe que prévu. Tant pis, il faudrait voir ce qu'il était possible de faire en l'état. Et au moins, cette fois-ci y avait-il un digicode.

- Bienvenue chez Dills Informatics. Ici vous êtes entre bonnes mains, marmonna-t'il.

Il se concentra donc de nouveau et passa en vision UV pour voir les touches  les plus utilisées.

Avec un peu de chance...

De là où elle était, elle n'entendait strictement rien. Elle n'aimait pas écouter les gens parler pendant des heures mais ironiquement, elle aimait tout de même entendre quelque chose. Le silence complet équivalait à ne pas voir, d'après elle. Ne rien entendre pouvait tout dire et ne rien dire. Elle n'aimait pas beaucoup ça. A priori, il n'y avait pas grand chose ici, mais elle ne pouvait jurer de rien et elle préférait ne pas trop s'y aventurer si Sean n'avait pas jeté un coup d'oeil. Ils étaient dans un endroit où il pouvait tout à fait avoir une alarme derrière n'importe quelle porte, après tout.

Elle revint donc vers ses coéquipiers, pendant que Sean murmurait autre chose qu'elle entendit également parfaitement. Elle préféra effectivement le laisser faire puisqu'elle n'était douée qu'avec des serrures, et pendant ce temps, continuait d'écouter aux alentours pour s'assurer que personne ne venait par là.

Tient tient... Eden plissa les yeux en constatant que le boitier n'était pas si fermé que ça. Son regard passa encore rapidement sur les silhouettes à l'extérieur. Quelque chose clochait dans la donnée. Si les gardes devaient pouvoir entrer et sortir à leur guise, pourquoi l'alarme était-elle enclenchée juste derrière la porte? Avaient-ils le code ou ce dernier n'était-il connu que du propriétaire? Les gardes avaient-ils seulement l'autorisation d'entrer ou leur travail se limitait à surveiller le périmètre extérieur?

Eden recula jusqu'à la porte sans revenir pour autant dans la pièce à vivre. Quelque chose lui disait qu'elle serait mieux planquée dans un couloir sécurisé où les passages étaient restreints, probablement aussi pour les employés, que dans un salon qui s'affichait en véritable passoire.

Cependant, elle prit la peine d'avertir ses camarades, par communicateur, et en parlant à voix basse pour ne pas faire sursauter qui que ce soit, supposant que l'ouïe de Chih-Nii ne devait pas toujours comporter que des avantages.

"Il y a un moyen de désactiver les détecteurs dans le couloir par lequel on est arrivés."

Elle veilla cependant à rester près de la porte donnant sur le salon pour s'assurer une sortie si subitement un des gardes venait à ouvrir la porte extérieure.

Refaisant quelques pas en arrière, Chih-Nii se rapprocha de nouveau du grand séjour, tout en restant dans le couloir en compagnie de Sean. Ce dernier poursuivait son examen du block digital commandant la programmation de l'alarme centralisée. Sa vision UV lui permettait de distinguer de nombreuses empreintes mêlées, les boutons comportant des symboles de flèches avant et arrière semblant être les touches les plus fréquemment utilisées (ainsi que celle permettant de réinitialiser l'ensemble). La partie numérique pure du panneau de commande n'apportait aucun élément probant supplémentaire, le code d'accès à l'ensemble étant largement noyé dans la définition des horaires d'activation et des différents secteurs de la villa où la surveillance électronique s'effectuait.

De son côté, Eden restait à l'entrée du couloir tout en surveillant l'attitude des gardes se trouvant à l'extérieur. Seuls de légers mouvements à travers le verre dépoli lui indiquaient qu'elle était en présence d'êtres vivants, capables de se déplacer, et non de simple silhouette en carton placées là par l'intelligence artificielle gérant le programme d'entraînement. Le clapet protégeant le pavé numérique situé près de la porte coulisserait certainement très facilement si quelqu'un se donnait la peine de le manœuvrer mais quelle était la temporisation accordée par le dispositif d'alarme entre le moment où un mouvement suspect était détecté et celui où les sirènes se déclencheraient. Si le boîtier n'était pas directement pris dans le faisceau des ondes radios (seul Sean pourrait confirmer ou infirmer la chose), toute personne y accédant entrerait irrémédiablement dans le dit-faisceau.

Pfff... On pouvait dire que la salle des dangers mettait les moyens pour coller au plus près de la réalité. Et comme on pouvait s'y attendre, la réalité, c'était vachement compliqué.

- On devrait lui dire au patron que c'est une mission vraiment impossible... talalaaaa, talalaaa, talalaaa, tata, murmura le jeune homme dans son oreillette.

Lui, il pensait bêtement qu'on lui donnerait un exercice ou plusieurs exercices, peut-être un piège à déjouer dans une salle ou deux, un double à exterminer, des vilains pas beaux à éliminer ou, allez soyons fou, un périple dans un endroit exotique, dans les îles ou le grand froid. Ca, c'est de l'aventure bon dieu, râla-t'il.

S'il n'était pas de si mauvaise foi, il admettrait que son endroit exotique, il l'avait. Sa pièce au mille dangers aussi. Les pas beaux à éliminer, les guettaient potentiellement derrière chaque porte de cette fichue baraque. Mais bon, il était de mauvaise foi.

Finalement, ce qui l'étonnait un peu, c'était la subtilité de l'exercice de leur professeur. Il le pensait plus... comment dire... plus rentre dedans. D'ailleurs, en toute honnêteté, il n'avait pas compris pourquoi l'équipe de l'homme taureau ne comportait aucun gros bras. Il commençait à se dire que son équipe serait plus spéciale qu'il ne l'avait imaginé.

Abandonnant le système de sécurité, il s'avança vers Eden. Celle-ci semblait observer le couloir. Et comme un état de grâce aussi beau qu'étonnant, ils furent en communion.

Sean designa le boîtier du couloir pour qu'Eden fisse coulisser le claper protégeant le pavé numérique. Ainsi pourrait-il en zoomant dessus et en utilisant sa vision UV observer les touches les plus utiliser, les transmettre à la belle pour que celle-ci les essais..

Y-avait-il une si belle entente entre le japonais et la californienne ? Stupidement, il espérait que non. Parce qu'après tout, ça ne changeait rien. Ca faisait juste du bien de penser à ça...

En fait, Eden se demandait si son option était vraiment exploitable. Concentrée, elle fixait le boitier en pesant le pour et le contre. Si plus loin cela donnait sur des pièces à vivre, il y avait peu de chances que cela ne mène à un quelconque laboratoire sous-terrain. Le fait que même des invités pouvaient pénétrer dans le salon alors que le couloir par lequel ils étaient venus était verrouillé en disait long. Le plus intéressant se trouvait nécessairement au-delà de cette porte protégée par des détecteurs.

Elle relâcha son observation quand Sean revint vers elle. Quand il indiqua le boitier, l'évidence se fit tout naturellement. C'était le moment pour elle de se rendre utile. Elle se décala légèrement sur le côté pour laisser la pleine vue à Sean et surtout refermer la porte au cas où les invités repasseraient, puis, ciblant définitivement le boitier, elle se concentra d'avantage sur le clapet pour le soulever et révéler les touches, restant attentive à son camarade pour suivre ses indications.

Qui savait, s'ils ne se plantaient pas, Chih-Nii pourrait s'occuper de cette fameuse porte, au nez et à la barbe des gardes de l'extérieur!

Tout ça la rendait légèrement nerveuse. Evidemment, ce n'était pas un exercice très simple et facile. Mais ils manquaient clairement de préparation. Cambrioler au nez et à la barbe des gens une demeure de quelqu'un qui avait les moyens de protéger un minimum correctement ses biens, c'était loin d'être quelque chose de simple.  Elle n'entendait toujours pas grand chose de nouveau, mais elle ne manqua pas de voir que Sean et Eden semblait très intrigués par un certain boitier.

De ce fait, elle resta à proximité d'eux, et en attendant un quelconque signal pour agir ou non, ce qu'elle ne manquerait pas de faire s'ils réussissaient, elle continuait d'écouter tout nouveau son qui pourrait se faire entendre.

Un courant passait donc entre Eden et Sean, mais un courant spécial, dont la longueur d'onde restait invisible quel que soit le système de vision adopté par le jeune homme. En parfaite communion sur les actions à mener, la Californienne fit coulisser, à distance, le clapet dès qu'elle fut certaine que ce dernier se trouvait hors du champ du détecteur.

Comme chacun s'y attendait, un pavé numérique apparut, agrémenté d'une petite lumière verte dans son coin supérieur gauche. Zoomant sur les touches, Sparrow passa en vision UV, discernant de nombreuses traces de doigts, dont certaines dissipaient encore une réminiscence de chaleur, comme si la dernière utilisation n'était pas si éloignée que ça.

Hormis une utilisation répétée de la touche dièse, destinée certainement à valider le code saisie précédemment, Sean put isoler les différents touches utilisés et communiquer à son équipière diverses combinaisons probables, entre l'empreinte figurant sur certains chiffres et le dépôt oblique en direction du suivant, comme si celui qui tapait le code laissait traîner ses doigts pour aller plus vite.

Concentrée et craignant à chaque instant de faire une fausse manip qui déclencherait l'alarme tant crainte, Wraigh utilisa sa télékinésie pour exercer de légère pression sur le boîtier digital, suivant scrupuleusement les informations données par Sean. Les deux premiers essais ne provoquèrent aucun changement mais, à la troisième tentative, Chih-Nii put entendre un clic imperceptible pendant que le voyant lumineux du boîtier passait de la couleur verte au rouge et que les ondes radios précédemment détectées par le garçon disparaissaient.

Sans perdre un instant, la Chinoise s'avança vers la fameuse porte et, tout en gardant une oreille aux aguets pour contrôler les éventuels propos des gardes à l'extérieur, entreprit d'en crocheter la serrure.

Tout semblait maintenant trop facile, comme si le propriétaire des lieux se fiait exclusivement à son système électronique de sécurité. En quelques secondes, un petit clic annonça que la serrure était déverrouillée et la porte s'ouvrit sur un escalier en bois descendant vers le sous-sol.

Au clic qu'émis la serrure vaincue par Chih-Nii, le coeur de Sean fit un bond. Derrière la porte, nul ennemi un couteau entre les dents. Juste un escalier vers le sous-sol et leur récompense.

Il fit mine de se ruer dans les escaliers mais se ravisa.

On la lui ferait pas à l'envers ! Un type capable de tromper une métamorphe de la trempe de Mystique (d'après ce qu'on disait d'elle en tout cas) et qui ne mettait pas d'adversaires à tatanner dès le début ne devait décidément pas être pris à la légère.

Il serait donc aussi prudent qu'au début de l'exercice.

Après un signe en direction de ses coéquipières qu'il prenait la tête de leur petit groupe, il avança non sans avoir activé ses visions à la recherche d'autres systèmes de sécurité, sur les murs, sur le sol ou au plafond. Le but étant de continuer d'avancer prudemment jusqu'à leur objectif. Au moindre problème ou info importante, il avertirait discrètement ses camarades...

Après avoir descendu prudemment les trois premières marches, Sean s'immobilisa soudain. Traversant le bois, sa vision X venait de détecter un mécanisme suspect sur deux marches successives au beau milieu de l'escalier. Par contre, il était bien incapable de dire si ce dispositif était sous tension ou pas mais, point positif, tout semblait dégagé après ça jusqu'en bas de l'escalier.

En bas, un couloir était plongé dans l'obscurité et se prolongeait sous la villa.

La serrure ne fit pas long feu face à elle. Son père lui avait bien appris, ou elle avait été bonne élève pour une fois. Mais l'angoisse continuait de monter en elle lorsqu'elle ne vit rien d'autres qu'un simple et banal escalier en bois. C'était trop simple, surtout dans une salle qui avait "dangers" dans son nom. Et elle n'imaginait pas un seul instant qu'un entrainement puisse se résumer à détecter des caméras et crocheter des serrures tranquillement. Le détail avait été au point de voir un couple s'amuser en privé, donc pourquoi faire si simple sur le reste ? Il devait y avoir un piège ou quelque chose de tordu qui se cachait quelque part, et le fait de continuer à avancer sans ne rien voir l'angoisser au plus haut point.

Elle se placa juste derrière Sean, et essaya de jeter un coup d'oeil autour d'elle. Mais elle ne voyait rien, surtout en comparaison de Sean qui ne manqua pas de leur signaler que certaines marches semblaient piégées. Voilà qui semblait déjà... plus attendu. Elle n'en attendit pas plus pour continuer de descendre en prenant soin de sauter par-dessus les deux marches avant de tendre l'oreille pour guetter le moindre problème ou danger.

Concentrée sur les indications de Sean, Eden fut rassurée quand ce dernier confirma l'arrêt des détecteurs de mouvements. Tout de même un peu nerveuse, la californienne avait surveillé les silhouettes derrière la porte le temps que Chih-Nii fasse son office et qu'ils arrivent à passer cette fameuse porte. Les escaliers laissaient peu de doutes, ils étaient sur la bonne voie! Après un dernier regard vers la porte, et l'information transmise par Sean concernant deux marches, elle s'engagea à la suite de sa camarade.

Rester trop longtemps dans ce couloir ne la rassurait pas. Si il prenait l'envie malgré tout à l'un des gardes de venir faire un tour à l'intérieur, ils se feraient grillés. Elle prit soin bien entendu d'éviter les marches précédemment indiquées et descendit prudemment jusqu'en vas. Tenant sa robe de soirée d'une main, elle tâche de se faire la plus silencieuse possible et, se plaçant à côté de sa camarade, elle parcouru le mur du bout des doigts à la recherche d'un interrupteur d'abord sur la droite, puis sur la gauche, sans pour autant s'avance dans le couloir. Peut-être que les marches détectées par Sean déclenchaient la lumière... Mais autant ne pas tester. De toute manière, même s'il n'y avait rien pour allumer, la vision de Sean et l'ouïe de Chih-Nii pourraient tous les guider jusqu'à un endroit mieux éclairé.

Alors que les X-men s'enfonçaient sous la villa, les jeunes filles éprouvaient quelques difficultés à se mouvoir rapidement et avec discrétion dans leur robe de soirée. Idéales pour se fondre parmi les invités de la réception, les vêtements montraient leurs limites lorsqu'il s'agissait d'avoir une relative aisance de mouvement.

La descente de l'escalier, en évitant soigneusement de poser le pied sur les marches suspectes, se déroula sans problème apparent et les adolescents se retrouvèrent en bas à l'entrée d'un couloir au sol empierré. Tâtonnant rapidement sur les murs, Eden trouva un interrupteur qu'elle actionna aussitôt. Immédiatement, la lumière se fit dans le tunnel, semblant provenir des parois elles-mêmes.

La galerie était taillée dans la roche et se prolongeait sur une dizaine de mètres. Elle était fermée à son extrémité par une double porte métallique coulissante. On pouvait discerner, sur la droite, un boîtier affichant un digicode. Aucun bruit n'était perceptible. Signe que tout allait bien ou prémisse d'une catastrophe imminente ?


[HRP]Désolé pour mon retard dans la résolution. L'échéance pour les réponses est fixée à mercredi prochain mais si vous voulez intervenir avant, on pourra poursuivre dès ce week-end.[/HRP]

Sean sursauta lorsque la lumière se fit. Il avait été ébloui alors qu'il commençait à "scanner" le long couloir avec sa vision de nuit. Eden avait en effet réussi à trouver la lumière.

Il se frotta quelques instants les yeux. Il avait l'habitude de les préserver dans ce genre de situation : dès qu'une vision le sensibilisait à un facteur extérieur - comme ici la lumière -, il éteignait son don par intuition. Or, l'utilisation intensive de sa nouvelle capacité, la vision X, affaiblissait ce réflexe et le rendait plus sensible. Il ne doutait pas qu'avec l'expérience, il réussirait à la dompter. Mais en attendant, il subissait les efforts qu'elle lui demandait de fournir

Cependant, il ne faillirait pas. Ça allait encore. Il ne pouvait pas soulever une voiture, mais il maîtrisait assez bien ses capacités pour être encore utile.

Demandant discrètement quelques instants aux filles, il déclencha ses visions et promena son regard sur le couloir cherchant de très probables pièges (rayons laser ? Détecteurs de chaleur dans les murs, sol ou plafond ? Que sais-je encore...). Il se focalisa sur la double porte métallique, tentant d'en percer les secrets et l'envers en s'aidant de sa vision X...

Dans un premier temps, l'examen du couloir fit apparaître une sorte de barrière située à mi chemin entre l'escalier et la porte métallique. Constituée de multiples rayons laser emmêlés, elle couvrait toute la largeur du passage mais ne s'élevait que sur environ un mètre de hauteur, laissant autant d'espace entre son bord supérieur et le plafond.

Reportant son attention sur la double-porte métallique, Sean essaya de "voir" au travers grâce à ses rayons X. Malheureusement, il perçut comme une réverbération blanche qui ne laissait rien deviner de ce qui se passait derrière. Néanmoins, la vision infra-rouge permit de distinguer une petite source de chaleur sur la droite, semblable à celle que produirait un être vivant de petite taille.

Et la lumière fut! Eden plissa les yeux un court instant avant de réaliser que l'éclairage venait carrément des parois. Cela donnait un air légèrement aseptisé à l'endroit, ce qui n'était pas pour la rassurer. Immobile au bas des dernières marches, elle n'osa s'avancer concrètement de peur de déclencher une alarme. Elle se tourna face à ses coéquipiers et attendit leur verdicte.

Les résultats tombèrent bien vite. Heureusement qu'elle ne s'était pas précipitée! La californienne se reporta sur le couloir. Elle ne vit rien, mais avait pleinement confiance en les compétences de Sean en la matière. Bien entendu, ils étaient en tenue de soirée, bien moins pratique pour sauter le malheureux mètre de hauteur. Qu'à cela ne tienne, Eden s'avança sur le premier tiers du couloir puis, s'arrêtant à nouveau, elle attrapa le bas de sa robe et le releva jusqu'à la hauteur des genoux pour en faire un noeud, des fois qu'il lui faudrait courir par la suite. La présence d'une température pouvant signifier un être vivant de l'autre côté de la porte métalique ne la rassura pas. Un cobaye peut-être? Restait à définir si celui-ci se rapprochait plus du rat que du pitbull.
Mais chaque chose en son temps.

"Bon... Je vais nous faire passer. Enfin... Si vous voulez bien vous laisser faire..."

Il fallait déjà passer cette barrière et pour ne rien laisser au hasard, d'autant plus qu'elle ne voyait pas elle-même les rayons, Eden se servit de sa télékinésie pour se soulever elle-même et ses deux camarade, s'incliner leurs corps de manière à passer dans le mètre supérieur du couloir, jusqu'au dernier tiers de ce dernier, pour ne pas activer d'alarme. Ceci fait, elle reposa tout le monde au sol en douceur.

C'était plutôt une chance qu'elle avait pensé à prendre une robe plutôt courte. Plus longue, elle se serait vraiment sentie restreinte pour certains mouvements, et ça aurait été vraiment dommage. Pour autant, elle n'arrivait décidement pas à se sentir tranquille. L'endroit était trop silencieux, beaucoup trop. Elle ne s'en inquiéterait pas si jusqu'ici, ils n'avaient guère rencontrés de grosses difficultés et qu'il lui semblait plutôt inconcevable qu'un scientifique qui visiblement, avait d'aussi bons revenus, ne protège pas mieux que ça ses précieuses trouvailles. De son côté, Sean était bien moins bredouille. Au moins, il commencait à y avoir quelques pièges ici et là sur leur chemin. D'une certaine façon, ça la rassurait déjà un peu plus.

Mais même si elle avait bien pensé à prendre une robe pas trop longue, elle ne se voyait pas trop sauter par-dessus un obstacle invisible. Heureusement pour eux, Eden pu les faire passer. Un drôle de voyage et pour cause : flotter dans les airs ne faisait pas particulièrement parti des choses dont elle était habituée. Elle se retourna vers Eden une fois à terre pour articuler un "wow" admiratif et silencieux. Ils semblaient être seuls, sans grosse certitude, et il valait tout de même mieux éviter de discuter à haute voix.

Se rapprochant doucement de la double-porte metallique en essayant de faire le moins de bruit possible, elle se concentrait encore sur son ouïe pour tenter une fois de plus de vérifier qu'aucun bruit ne se faisait entendre. Bien que même si elle n'entendait rien, cela n'excluait aucun potentiel danger...

La "poigne" télékinésique d'Eden, mélange de douceur et de fermeté, saisit les trois X-men pour les emmener dans un vol relatif au-dessus d'un obstacle invisible. Obligée de travailler en aveugle, la Californienne devait se fier aux indications de Sean pour survoler les rayons lasers barrant le passage. Frôla-t-elle cette barrière ou, au contraire, sut-elle mettre une marge de sécurité suffisante, la télékinésiste ne le saurait peut-être jamais, son camarade ayant la bonne idée de ne pas pousser de cris d'alerte inutiles lors de cette phase.

Après quelques secondes pendant lesquelles le rythme cardiaque des adolescents monta légèrement, les trois mutants atterrirent de nouveau sur le sol sans encombre. Bien qu'aucune sonnerie ne se fasse entente, rien ne garantissait que leur escapade aérienne soit réellement passée inaperçue.

Les jeunes gens se trouvaient maintenant devant la porte métallique qui restait obstinément close. Si Sean ne pouvait compter que sur sa vision infra-rouge pour "voir" ce qu'il se passait derrière, Chih-Nii ajouta ses propres sens à ceux de Sparrow, entendant un léger frottement provenant de l'endroit approximatif où avait été décelée la petite source de chaleur.

Quelque chose les avaient saisis et ils s'étaient élevés dans les airs. Il ne se sentait pas étouffé ou broyé par la "force". Il avait ressenti quelque chose... de très difficilement explicable. Il avait d'ailleurs poussé un :

- Gha ! étouffé.

Puis ses pieds, ainsi que ceux des autres, avaient retrouvé la terre. Putain, pensa-t'il, ça c'était de la maîtrise de pouvoirs.

- Bon, à moi maintenant, murmura-t'il

Tandis que Chih-Nii se concentrait a priori sur ses propres aptitudes, il fit face à la porte. Impossible de voir au-delà de la porte avec sa vision aux rayons X. A peine avait-il put deviner une forme grâce à l'infra-rouge. Qui pouvait se terrer derrière cette porte ? La mauvaise surprise tant attendue/crainte ?

- Ya un mec ou un animal derrière cette porte. J'arrive pas à voir : elle doit être trop épaisse ou faite d'un matériaux trop dense pour ma vue. Chih-Nii, tu pourrais voir si ya un battement de coeur ou, ché pas, des grognements ? J'aimerais pas me retrouver avec un molosse en face.

Il aurait pu se concentrer sur quelque mécanisme qui aurait pu faire office de verrou en déployant de nouveau ses différentes visions. Mais non, monsieur, mais non. C'était un professionnel. Et un professionnel ça remarquait illico le digicode à côté de la porte. On ne le lui faisait définitivement pas, au Sean Dill ! Il observa donc le digicode pour déterminer les touches qui avaient été utilisées grâce à ses visions. Si tout se passait bien, il pourrait réitérer l'exploit d'Eden... Mais, heu, avec son doigt. Bon...

Laissant Chih-Nii coller l'oreille contre la porte,ce qui lui permit d'ailleurs de déceler de petits cris, une sorte de frottement continu ainsi  qu'un petit cliquetis régulier, Sean, après une longue recherche, remarqua un petit boîtier d'apparence insignifiante, orné de douze touches,comportant, outre les chiffres de 0 à 9, les symboles # et *. Fort de son expérience, il analysa rapidement les informations communiquées par ses multiples visions et, grillant la politesse à Eden, appuya sans hésiter sur les touches ainsi révélées, composant ainsi un code mystérieux.

Dans un chuintement, la porte coulissa sans peine, s'ouvrant sur une pièce qui avait tout du laboratoire du savant fou. Sur une paillasse à droite de l'entrée se trouvaient divers équipements électroniques et informatiques, encadrés par un tas de feuilles de papier couvertes d'une écriture illisibles et par une cage occupée par un vulgaire hamster. Les mutants eurent ainsi l'explication des petits bruits entendus précédemment, la course régulière et frénétique de l'animal dans sa roue (bonjour le cliché...).

Spoiler:

À leur gauche se trouvait une autre pièce comportant un lit et séparée du laboratoire par une paroi de verre. Sur le mur en face d'eux, un large bureau comportant de nombreux tiroirs fermés.

Le système de sécurité passé, du moins l'espérait-elle, Éden ne pouvait s'empêcher de jeter des coups d'œil derrière eux, guettant une ombre ou un signe qui montreraient qu'ils étaient découverts. Pour avancer, elle préférait laisser ses coéquipiers opérer. Ils assuraient à merveille quand elle n'aurait été utile qu'à défoncer une porte et les faire repérer.

La porte ouverte, elle observa un court instant. Le hamster la rassura. Pas de molosse aux dents acérées! Par contre, un espace isolé avec un lit ne lui disait rien de bon. Ce savant était-il vraiment fou? Au point de faire des expériences sur des humains? Ou préférait-il simplement dormir et travailler au même endroit pour économiser du temps? Quelque chose lui disait que la réponse ne serait probablement pas très plaisante...

En attendant, elle préféra entrer et une fois que tout le monde aura fait de même, elle se retourna pour presser l'interrupteur et éteindre le couloir avant de refermer la porte. Si jamais quelqu'un descendait, autant qu'il pense que tout soit normal. Ça leur ferait gagner du temps.

Un petit bruit, très léger, se faisait entendre. Tant mieux, c'était déjà plus rassurant d'une certaine façon. Elle ne manqua évidemment pas d'en faire part à Sparrow, et ce dernier ne tarda pas à ouvrir la porte malgré tout. Elle y jeta un coup d'oeil pour découvrir qu'elle n'avait entendu qu'un simple hamster, et sa mine déconfite en disant long sur ce qu'elle en pensait. Elle avait beaucoup de mal à comprendre le but de l'exercice à ce stade. Depuis qu'ils avaient réussi à s'engouffrer par ici sans se faire remarquer des gardes vers l'entrée, tout ce qu'ils avaient pu voir lui sembler relativement surprenant, compte tenu du fait que... C'était supposé être un accès plutôt restreint. Ce que pouvait faire en plus un hamster jouant dans sa cage par ici, demeurait un mystère à ses yeux. Plus encore, ce lit derrière une paroi de verre lui donnant la chair de poule. Elle ne pouvait pas s'empêcher de repenser à l'arrière d'une boutique assez glauque.

Elle s'aventura dans la pièce, laissant à Eden le soin de refermer la porte. Toujours à l'afût d'un quelconque nouveau bruit, elle se dirigea vers les tiroirs pour fouiller un peu dedans. Les papiers à droite étaient illisibles pour elle, mais il pouvait y avoir quelque chose de plus intéressant ailleurs, après tout.

Les trois adolescents étaient entrés dans le laboratoire sans déclencher quoi que ce soit, du moins en apparence. Laissant Eden refermer la porte derrière eux, histoire de rendre leur présence invisible depuis le couloir d'accès, Chih-Nii se dirigea rapidement vers le bureau et inspecta le contenu des tiroirs. Elle y trouva le bric-à-brac habituel de ce genre d'endroit – crayons, trombones, rouleau de ruban adhésif, calculatrice high-tech, etc. – mais il n'y avait aucune trace du fameux coffret à récupérer. Le tiroir central était bien fermé à clé mais son système archaïque ne résista pas longtemps à l'outillage de la Chinoise pour ne dévoiler qu'un carnet à spirales recouverts d'équations incompréhensibles et de schémas tout aussi clairs pour les yeux de la mutante.

Sean, quant à lui, avait jeté un coup d'œil sur les feuilles laissées en vrac sur la paillasse mais acquit vite la certitude qu'il n'y avait rien à en tirer ou que, du moins, il ne possédait pas les connaissances scientifiques pour en tirer profit.

Imperceptiblement, sans que personne ne se soit réellement rendu compte du moment où le phénomène avait débuté, la luminosité de la pièce se modifiait, s'imprégnant d'un léger halo verdâtre. Le petit vrombissement, perçu en entrant dans le laboratoire, s'accentuait en parallèle tandis que le hamster accélérait progressivement sa course à l'intérieur de la roue.

Il fouilla mollement les papiers qui s'étalaient devant lui. Il souffla, agacé. C'était du chinois tout ça pour lui. Il s'était engagé pour casser du PF. Pas pour jouer dans le labo d'un savant fou.

Les mains dans les poches, il observait ses coéquipières. Outre une Eden qui s'assurait de refermer la porte, Chih-Nii s'acharnait sur le mobilier sans, a priori, trouver quoique ce soit.

Las de farfouiller à droite et à gauche et d'observer les filles, Sean s'intéressa à la petite chose qui tournait dans sa roue. Il s'agenouilla pour l'observer de plus près :

- Et dire que de loin j'ai cru que tu pouvais être notre boss de fin de niveau. Un espèce de molosse aux dents ultra-longues... Ché pas... Peut-être que tu deviens méga-géante et vert fluo quand on t'énerve ?

Il glissa un doigt en tentant de toucher le petit corps de l'animal. Il n'y parvint pas mais le rongeur sembla quelques instants s'effrayer. Enfin, le pensa-t'il en tout cas...

- Ben quoi, fallait bien tenter le truc, non ? Si un caniche peut le faire, je vois pas pourquoi toi, tu pourrais pas... Surtout ici. Pfff...

Il retira le doigt et poursuivi :

- Ben ma pauvre chose, je te plains. T'existes pas. t'es juste généré par un ordinateur. T'es à peine un programme. Et tu veux savoir le pire du pire ? C'est que même dans un monde virtuel, au fond de la cave d'un super vilain, on te fourre dans une cage à tourner dans ta minuscule petite roue...

Il soupira.

- C'est d'un triste...

Une pointe de rébellion le saisi. Il décida qu'il était temps d'aller contre le programme. Il souleva le loquet et entrouvrit la porte de la cage prêt à sortir le petit animal virtuel. Celui-ci accéléra sur sa roue.

"Qu'il est con !" fut sa première pensée.
 
"Fait pas plus sombre ?"fut sa seconde.

Et la troisième fulgura en un cri étranglé à l'adresse de ses deux complices :

- It's a Trap !

Se faisant, il bloqua sa respiration et activa ses vues, tentant de déceler l'étendue gazeuse. Le plan était de l'éviter. Deux voies possibles : la porte, plus proche, ou la chambre cloisonnée grâce à la paroi de verre.

S'il arrivait à voir le gaz, il prendrait instinctivement la décision de le traverser - s'il n'était pas trop épais - vers la porte. Mais si le gaz s’agglutinait vers cette sortie, il prendrait la décision de courir vers la chambre claquemurée en espérant que celle-ci soit bien étanche et pas elle-même emplie de gaz...