Jour 3 - Temple d'Atonthi

Bien qu'éloignée, Malo avait pu grâce à Clara repérer son point de chute. Il n'eut aucune peine à activer son pouvoir. A quelques détails près. Pour une raison inexplicable, le breton n'arriva non pas sur la plateforme formant le sommet de l'édifice, mais plutôt un mètre en-dessus, ce qui lui valu une douloureuse chute sur le sol. Au pied même de l'étrange construction qu'il avait vu, il fut aux premières loges pour en découvrir toute la complexité. Les colonnades étaient constituées de diverses sculptures représentant des autochtones, emboîtés les uns dans les autres de manière à créer les supports qui maintenaient l'anneau. Ce dernier, bel et bien métallique, s'avérait composé de miriades de pièces qui ressemblaient à s'y méprendre à des pièces de circuits d'ordinateur. A première vue, le diamètre de ce dernier semblait mesurer deux ou trois fois la hauteur de Breizh.

Le sol quant à lui, était constitué de la même pierre que celle des colonnades retenant l'anneau. Elles formaient un dallage de carré parfaits sur lequel était étendu Malo. A deux centimètres de son nez, il remarqua le radar qui lui avait échappé. Il eut le temps de voir l'écran grésiller, puis s'éteindre brusquement, avant qu'un cri autoritaire et masculin ne retentisse derrière lui.

"Ke ton lem??"

Derrière lui, non loin d'une imposante torche éteinte, se tenait une créature qui, le visage bariolé de tatouages, pointait une lance droit entre les omoplates de Breizh. La créature affichait une mine plus que surprise.

Encore sonné par la rudesse de l'atterrissage, Malo était vautré sur le sol de pierre, peinant à reprendre ses esprits. Qu'avait-il donc pu se passer pour qu'il manque à ce point de précision sur son point d'arrivée. À tous les coups, il avait dû avoir une vision partiellement déformée de sa destination, qu'il n'avait finalement vu qu'au travers du corps de Clara, transformé en loupe géante, et donc, qu'il avait mal estimé la distance à parcourir. Moyennement satisfait par cette tentative d'explication, le Breton secoua la tête avant de remarquer le radar qu'il avait laissé échapper dans sa chute brutale.

Merde ! Voila que l'écran se mettait à grésiller avant de s'éteindre complètement. Pourvu que l'appareil ne soit pas cassé de façon irrémédiable sinon le voyage de retour serait bien compromis, sans compter les difficultés qu'ils auraient pour retrouver les batteries…

Attrapant rapidement l'appareil, Malo voulut prendre appui sur ses mains pour se redresser lorsqu'un cri impérieux le figea sur place. La sensation d'une piqûre dans le dos étaient également responsable en grande partie de l'immobilisme soudain de Breizh. Ce n'était pas le moment de se voir transformer en papillon, épinglé dans l'album d'un collectionneur quelconque…

Restant le torse sagement plaqué au sol, Malo tourna légèrement la tête. Ce qu'il vit le conforta dans sa résolution de ne pas faire de mouvements trop brusques. Un indigène, à la mine plutôt patibulaire avait placé une lance entre ses omoplates, l'invitant ainsi à se montrer raisonnable, et, à l'intonation employée, devait lui poser une question que bien sur le garçon ne comprit pas.

Grimaçant un sourire, il déglutit avec difficulté avant d'essayer de s'expliquer :

"Euh… Salut… J'fais qu'passer…", bredouilla-t-il, la gorge un peu sèche. "Désolé, j'pige rien à c'que tu m'dis mais j'demande qu'à répondre à tes questions. Euh, tu peux pas écarter ta lance deux s'condes que je me mette debout ?

La créature qui le tenait en joue se pencha en avant, laissant la pointe de sa lance effleurer dangereusement les omoplates du breton. Reniflant l'air, il jetait alternativement des regards vers le ciel avant de revenir à Malo. Le baragouinage ne fut évidemment absolument pas compris par la créature qui, malgré tout, eut un léger mouvement de recul, offrant quelques centimètres bien mérités entre le dos de Breizh et sa lame. Fronçant les sourcils, il se pencha en maintenant sa lance à distance respectable et tâcha de dévisager Malo dans cette position. Il posa une main dans le dos du téléporteur pour agripper son haut et le tirer histoire de le regarder dans les yeux, puis le relâcha brusquement.

"Yeurk!"

Il fit une grimace qui n'était pas sans rappeler le dégoût humain puis, levant sa main libre vers le ciel, il la rabattit vers le sol.

"Lem ton yeaton?"

Il tenait toujours Malo en respect mais lui laissait l'espace nécessaire pour se relever. Ses yeux perçants détaillaient scrupuleusement le breton.

Bon, l'espèce de machin pas beau qui menaçait Malo s'était décidé à laisser un peu de marge entre la pointe de sa lance et le dos de l'adolescent. Saisi d'une poigne ferme par le col, le Breton fut légèrement soulevé du sol avant d'être à nouveau lâché, le nez dans la poussière.

"Eeeeeeh… Doucement merde, tu fais mal…", protesta, sans grand succès, l'innocent garçon en se faisant malmener de la sorte. "C'est pas parce que t'es plus grand et plus fort que moi que tu vas… Euh bref, tu peux pas écarter ton truc que je me relève ?"

Tenant toujours en main le radar inutile pour le moment, Malo se mit lentement debout, évitant tout mouvement brusque. Rapidement, il fourra l'appareil éteint dans son sac avant d'épousseter ses genoux nus tout en observant le manège de la créature.

"Euh, ouai, si tu veux…", confirma-t-il en hochant la tête. "On peut dire ça comme ça. J'suis tombé du ciel en quelque sorte."

Jetant un bref coup d'œil à son flanc gauche, le Breton s'assura de la présence de son poignard, non pas qu'il envisageât de s'en servir mais la présence d'une arme avait toujours un petit côté rassurant.

"j'm'appelle Malo.", poursuivit-il en se touchant la poitrine avec un doigt. "Et toi ? C'est comment ?"

La main était maintenant pointée vers l'alien, accompagnée d'une mimique interrogative.

"On fait quoi, maintenant ? On entre dans la pyramide tous les deux ?"

Pointant son vis-à-vis de l'index droit, puis lui-même du gauche, Malo regroupa les deux doigts, côte à côte, avant de désigner le sol, essayant de faire comprendre son intention d'entrer dans le bâtiment.

Pour le moment, Breizh ne se sentait pas particulièrement menacé. De toute façon, en cas de danger immédiat, il aurait toujours la possibilité de se téléporter en urgence pour retourner à son point de départ, n'est-ce pas ?

L'homme-lézard regarda le breton avec un air assez bizarre. Il inclina la tête et, retournant sa lance, donna un léger coup indolor sur le bras du mutant comme pour s'assurer de la réalité de sa présence. Ne prêtant à priori qu'une attention relative à ces paroles qu'il ne comprenait pas, il lança subitement.

"Lem kusmi el ham."

Puis il attrapa Malo par le bras et d'une poigne ferme, mais pas particulièrement agressif, il entraîna le breton à sa suite vers le bord de la pyramide. Se perdant au milieu de la structure, un escalier permettait de descendre jusqu'à une esplanade dominant la ville et sur laquelle était installée un étrange bloc de pierre et, à son côté, un promontoire sur lequel était fixé une espèce de corne.
Il conduisit le mutant jusqu'à l'esplanade et, après l'avoir lâché, se dirigea vers la corne étrange dans laquelle il parut souffler de toutes ses forces, provoquant à nouveau ce son d'appel bizarre que le jeune mutant avait déjà entendu se répercuté dans toute la ville.

"Eh, doucement, mec !", protesta, pour la forme, le Breton alors qu'il se faisait entraîner par l'indigène. "J'te suis. Pas la peine de me tirer comme ça..."

Descendant les quelques marches pour rejoindre l'esplanade, Malo eut un léger frisson en voyant l'à-pic qui se profilait sous ses pieds.

"Et ben... Faut pas avoir le vertige pour rester chez vous.", commenta-t-il avec ironie. "Tu m'emmènes où comme ça ? C'est joli comme coin au fond..."

Ce verbiage semblait avoir peu d'impact sur le comportement de l'homme-lézard mais le garçon ne désespérait pas parvenir à se faire comprendre et, au moins tant qu'il parlait, le contact n'était pas rompu. À moins que ce bavardage ne finisse par irriter son interlocuteur...

Portant les mains à ses oreilles lorsque l'être souffla de nouveau dans la corne, Malo eut un sourire ravi.

"Sympa comme son. Moi aussi, je joue de la musique. Enfin, j'ai jouais quand j'étais sur la Terre car là, j'ai pas ma bombarde pour le moment. Elle a dû rester dans ma chambre. Mais, si tu me laisses rentrer chez moi, j'te promets de te faire une démonstration..."

Tout en parlant, le garçon observait autour de lui à la recherche d'un accès vers l'intérieur de la pyramide. Si son "guide" le laissais faire, il irait bien faire un tour pour explorer un peu plus avant les lieux.

Le breton prit la peine de regarder autour de lui pour observer l'esplanade et plus particulièrement le flanc de la pyramide. A première vue, il n'y avait aucune entrée à proprement parlé menant à l'intérieur de l'édifice. A croire qu'il n'était possible que de grimper sur son relief. Pourtant, en y regardant de plus près, le sol même de l'esplanade, contre les premières marches de l'escalier par lequel étaient descendu le mutant et le reptilien possédait comme une sorte de marque, traçant un arc de cercle d'un rayon de deux bons mètres.

La créature qui jusque-là avait fait mine de ne pas réellement entendre Malo, sans doute par le simple fait qu'il ne comprenait rien à son langage, retira de la corne l'extrémité par laquelle il avait soufflé. Revenant vers Malo, il lui attrapa le poignet et l'entraîna au bord de l'esplanade. Là, au pied de la pyramide, une foule d'autochtones s'étaient réunis et portaient pour la grande majorité un regard intrigué vers le promontoire et ses deux occupants. S'arrêtant à hauteur de la corne, le reptilien parla d'un ton ferme amplifié par l'étrange appareil d'appel.

"Ye'Om! Ye'Aton ton el ham! Hoa! Hoa!"

Un véritable bourdonnement indicibles de paroles commencèrent à s'élever du pied de la pyramide. Les autochtones s'étaient tous mis à parlé en simultané, certains levant vers le breton perché au bout de son promontoire un regard très intéressé.

Derrière lui, émergeant enfin de l'horizon, et encore caché par la pyramide, le soleil commençait enfin à se montrer plus clairement.
Depuis la foule, passant par d'autres marques à flanc de la construction, d'autres créatures au visage barré des mêmes signes que celui qui retenait Malo par le poignet montaient pour les rejoindre.

"t'es sympa comme mec.", constatait Malo alors que l'indigène le tirait de nouveau près du bord de la plate-forme. "Dommage qu'tu parles pas comme tout le monde, sans ça, j'suis sûr qu'on s'rait vite devenu potes tous les deux..."

Pas très rassuré pour autant, le Breton se pencha légèrement pour voir ce qu'il se passait en bas. Comprenant qu'il était l'objet de l'intérêt de la foule qui se pressait au pied de la pyramide, il tourna la tête vers celui qui le tenait par le poignet.

"Tu me veux quoi, en fait ?", demanda-t-il en minant une mine interrogative. "Tu m'as vu apparaître du néant et tu te poses des questions sur moi ?"

Tout en parlant, Malo faisait des gestes de sa main libre pour essayer d'illustrer ses propos. Devant le poing fermé vers le ciel, il ouvrit brusquement sa main avant de la rabattre vivement vers le sol puis il se posa les doigts sur la poitrine.

"Attends, mec... En fait, c'est simple. Regarde...", déclara-t-il soudain.

Brusquement, voulant faire une démonstration, Malo se concentra en regardant un emplacement situé à quatre-cinq mètres de lui. Le jeune Breton voulait s'y téléporter pour donner ainsi une preuve de sa faculté de disparaître et d'apparaître à volonté.

Bien que ne comprenant pas les mots du breton, le reptilien se tut et l'observa, cherchant à comprendre. Il reproduisit le mime de Malo, levant à son tour le poing et hochant la tête, comme pour montrer qu'il avait saisit le fond de l'histoire, encore que ce ne soit pas certain, mais au moins, il avait relâché la main de Malo qui pu, tout à son aise, lui faire une démonstration de ses compétences.

Visant une zone à à peine quatre ou cinq mètres, le mutant disparut soudainement de la vue de la créature qui poussa un cri de surprise en sursautant, à l'instar de la foule qui le suivit dans sa stupeur. Réapparaissant à environ cinq mètres, le breton pu se délecter de l'effet qu'il produisit. La créature sur le promontoire avait l'air d'avoir vu un fantôme ou quelque chose du même genre à en croire son expression. Il inclina brusquement la tête en s'agenouillant à même le sol tandis que les voix au pied de la pyramide baissèrent d'un ton mais sans cesser pour autant leur bourdonnement. En leur jetant un regard, Malo pu remarquer deux détails.

Le premier était une sorte de cercle qui s'était ouvert dans la foule. Malgré la distance, le breton. pu reconnaître la silhouette de Tonga, près duquel se tenait deux créatures veillant à ce que les autres restent à distance. Le second fut une boule de poil bleus émergeant de la foule au pied de la pyramide qui commença à escalader cette dernière, écartant au passage les quelques créatures qui avaient entrepris la montée des marches. Sous ses "mains", Dakota/Eko réalisa que les premières pierres de la pyramides s'avéraient tout particulièrement lisses, et bien que l'apparence puisse être celle de la roche, la texture quant à elle, se rapprochait plutôt du métal. En revanche, dès la fin des quatre premiers mètres, les marches étaient bel et bien constituées de pierres. Il rejoignit sans peine le breton sur le promontoire, suivit de cinq autres créatures.

Se reprenant, le reptilien qui avait présenté Malo à la foule se releva et se dirigea prestement vers les marques que Malo avait pu observer dans le sol. Il pressa contre les marches, les faisant s'emboîter les unes dans les autres avant qu'elles ne s'écarte comme une porte sur un couloir plongé dans le noir.
Un "bip" se fit entendre, venant du sac du breton.

Visiblement la démonstration du pouvoir de Malo avait produit son petit effet et le Breton sentait qu'il venait brusquement de s'élever au rang de Dieu pour ces créatures. Bombant un peu le torse, le gamin invita de la main l'indigène à se relever et, pointant l'index vers le sol, manifesta une nouvelle fois sa volonté de descendre dans les entrailles de la pyramide.

"Allons, mec. relève-toi et guide moi à l'inérieur.", déclama le garçon d'une voix magnanime et qu'il espérait suffisamment assurée.

Alors que Dakota, certainement jaloux de la gloire que Malo était en train de récolter, arrivait, ventre à terre, le reptilien ouvrit un passage. Comme s'il n'attendait que cet instant pour se remettre en marche, le radar fit entendre un léger bruit, rassurant en même temps Breizh qui craignait bien que l'appareil fragile ne se soit déréglé lors de la première téléportation, mal maîtrisée.

Entrouvrant son sac, le jeune mutant jeta un coup d’œil à l'intérieur pour regarder l'écran du radar, sans toutefois sortir ce dernier. Il espérait bien vérifier les informations qui apparaîtraient et se voir confirmer que leur objectif se trouvait bien au bout du couloir qui venait de s'ouvrir.

Pourquoi escalader le mur quand on pouvait prendre les escaliers ? Dans un premier temps, ils étaient un peu serrés et bouchaient le passage, mais à la vue du lémurien bleu, tout le monde s'était poussé pour lui faire un passage princier. Alors évidemment, l'animal s'était faufilé, à peine méfiant, jusqu'à rejoindre Malo. Il se plaça juste derrière lui, curieux, et observa les reptiliens devant eux.

L'un des présents activa un étrange mécanisme qui ouvrit sur un couloir sombre. Eko fit deux petits bons pour se mettre en face, et observa en se tripotant la queue. C'était quand même pas très éclairé, ce qui ne le rassurait pas beaucoup. Probablement un reste des instincts infantiles. Ils allaient se casser la gueule à tous les coups en y allant en plus ! Autant que ce soit un lézard qui passe devant. Tournant la tête vers le Breton, le mutant se demanda pourquoi il regardait son sac, avant que ne lui revienne en tête que le radar s'y trouvait, et que la direction pointait justement sur la pyramide où ils se trouvaient.

Ils approchaient du but. La boule de poil refit face au couloir en poussant un petit gémissement satisfait. Ils pourraient bientôt rentrer sur la forteresse puis à Graymalkin. Retrouver un bon lit serait bien agréable ! Sans parler de l'ordi...

Se plaçant face à l'entrée, Eko eut tout le loisir de contempler l'intérieur du couloir. Ce dernier, pas très long, était constitué de pierres toutes simples, identiques à celles qui constituaient la pyramide, et tout le promontoire sur lequel il se tenait. Le jeune mutant remarqua néanmoins quelques fissures dans les parois. Sagement en retrait, les reptiliens présents le regardèrent faire sans essayer de s'imposer à lui.

Profitant de ce court détournement d'attention, Malo pu quant à lui jeter un coup d'oeil au radar au fond de son sac. Il remarqua que ce dernier s'était rallumé. Il ne distingua cependant pas de point précis. L'écran du radar semblait perturbé, ou saturé. L'intégralité du fond formait une sorte de brume grésillante. Son coup d'oeil fut trop court pour qu'il puisse distinguer un point ressortant plus visiblement.

Arrivant à leur niveau, un nouveau reptilien le visage barré des mêmes symboles que les autres s'écarta, cédant la place à Tonga. Une autre créature, qui ne portait aucune marque, arriva à sa suite, mais fut arrêtée en chemin par l'un de ses semblables. Celui qui avait mené Malo sur le promontoire inclina humblement la tête face au breton et, après avoir respectueusement contourné Eko, et s'avança dans le couloir. Au bout de quelques mètres, ce dernier s'ouvrait sur une sorte de passerelle tournant é gauche, et s'enfonçant en un long escalier dans les profondeur de la pyramide. Mais ce n'était pas le plus surprenant. L'escalier suivait un mur sur sa gauche, la droite n'étant constituée... Que de vide. En effet, l'intérieur de la pyramide paraissait creux, constitué d'un puit gigantesque parcouru en son bord par cet escalier le long duquel apparaissaient parfois des couloirs menant probablement à d'autres sorties. Au bas des marches, le sol était d'une toute autre nature. Semblable à la base extérieur de la pyramide, il offrait une texture métallique et paraissait très légèrement bombé. La descente semblait sûre... Pour autant que nos mutants ne souffrent pas de vertige.

Le couloir n'avait quand même rien de rassurant ! Au fond, il y avait un escalier qui partait sur le côté de la pièce et descendait dans les tréfonds de cette planète. Le primate n'avait qu'une envie mitigée de se retrouver dans un enfer extraterrestre. Eko renifla l'intérieur de la pyramide et, peu rassuré, fit quelques pas à l'intérieur pour mieux observer le fond du puit dans lequel il semblait que les lézards voulaient les entraîner.

Visiter les ramifications qui atteignaient les escaliers n'était pas spécialement dans l'intention du singe bleu. Surtout qu'il n'était pas rassuré. Au moins, ils voyaient le fond du trou qui ressemblait à une plateforme métallique. Battant le sol avec sa queue, la peluche bleue attrapa la main de Malo pour la prendre comme s'il était un enfant apeuré. S'il avait sous sa forme humaine, il n'aurait pas laissé paraître une seule seconde la moindre once de crainte. Non. Il y serait allé franco, en tapant même dans l'épaule du Breton en lui demandant s'il avait la trouille.

Juste des paroles, évidemment. Il aurait caché ses genoux claquants en avançant. Mais là, il préférait attendre que Malo fasse le premier pas. Et puis si y'avait un piège au sol, mieux valait que ça soit lui qu'Eko…

C'était ça aussi, l'instinct de préservation...

Merde, ce foutu radar marchait toujours aussi mal. Il semblait complètement saturé sans que Malo ne puisse comprendre quelle était la source du problème. Comment faire pour trouver les batteries si les X-men ne possédaient plus aucun moyen de les identifier ? Si encore, ils avaient eu la moindre idée de leur apparence, cela aurait pu aider... Mais non, aucune précision n'avait été apporté par la boîte de conserve qui les avaient envoyés là. Encore une fois, il fallait tout faire tout seul...

L'attitude respectueuse du reptilien qui avait assisté à l'arrivée de Malo semblait indiquer qu'il prenait le jeune Breton pour une sorte de Dieu ou, tout du moins, de surhomme. Ce qui n'était pas dénué de tout fondement...

Tonga venait d'arriver à son tour sur la plate-forme, escorté par un nouveau peinturluré. Pourquoi certaines de ces créatures arboraient-elles ces étranges symboles sur le visage alors que d'autres ne montraient que leur peau nue ? Les "décorés" devaient être des prêtres ou quelque chose du genre si on essayait de faire un parallèle avec l'histoire terrienne. Mais Malo n'avait aucune certitude que les critères en vigueur sur sa planète natale puissent s'appliquer ici également. La seule chose qui était certaine était la position dominante des "peinturlurés". C'était donc eux qu'il fallait ménager quelque peu.

Regardant l'escalier qui s'enfonçait dans les profondeur de la pyramide, Malo eut un léger recul, une boule lui vrillant douloureusement l'estomac. Dieu que c'était haut et particulièrement abrupt ! Breizh se recula légèrement, gagné par le vertige.

Sentant la petite main poilue d'Eko se glisser dans la sienne, le Breton essaya de se reprendre. Ce n'était pas digne d'un Dieu de montrer une telle faiblesse ! De plus, son jeune camarade venait de se mettre implicitement sous sa protection. Il lui fallait donc continuer à agir en leader charismatique de leur groupe...

Les reptiliens avaient débloqué le système permettant d'accéder à l'intérieur de leur sanctuaire, obéissant en cela aux demandes de Malo d'en pénétrer les fondations. Breizh ne pouvait rien faire de moins que de poursuivre son chemin.

Bombant le torse et essayant de maîtriser les tremblements de sa voix juvénile, le jeune garçon donna des instructions à Tonga qui, de toute façon, ne les suivrait pas.

"On descend ! Notre objectif doit se trouver à l'intérieur..."

Regardant le reptilien qui lui avait ouvert le passage, il ajouta en mimant sa descente pour faire comprendre ses attentions.

"Bon, mec, on va en bas... Je passe le premier et on s'attend en bas !"

Ne voulant vraiment pas effectuer la descente à pied, Malo se pencha légèrement pour regarder le sol au bas des marches. Puis, gardant dans sa main celle d'Eko, il tenta de se téléporter, en compagnie de son camarade, tout en bas de l'escalier.

Bon dieu, ce que l'escalade, c'est dur !
Tonga avait galopé comme une bête sur la première partie, laissant le reptilien le rattraper lorsqu'il soufflait une fois arrivé aux escaliers.
En haut, le lémurien et le breton l'attendaient et venaient d'ouvrir un escalier vers l'intérieur de la pyramide.

Sérieusement ?
Monter pour redescendre ?
Qui est l'architecte timbré à avoir eu cette idée stupide ?
Bon ok.

Malo gueulante comme quoi ils descendaient et Jean-Bob le lémurien semblait d'accord avec eux. Bon ben quand faut y aller, hein.
Sans dire mot, le pangolin les suivit dans le sombre corridor qui s'enfonçait dans l'intérieur du bâtiment, se préparant au pire et espérant qu'on en aurait bientôt fini avec cette histoire.
Il s'agira ensuite de retrouver le fantôme, la copine de Malo et aussi ce traître de loup. Pour ke ramener, le juger et le punir.
Et tant pis si on le retrouvait pas.

Il serait intéressant de trouver un architecte pour lui demander l'utilité d'un tel lieu. En tous les cas, Malo dont la main fut saisie par un Eko peu rassuré mais conservant son instinct premier de conservation, disparu à nouveau de la vue des personnes présentes en hauteur, suscitant un nouveau une expression d'admiration, ou de surprise, de la part des reptiliens.

Réapparaissant à même la structure métallique du fond, à peine un pas plus loin que la dernière marche des escaliers, les deux mutants pure constater que le sol restait assez uniforme, exception faite de quelques rainures parcourant la surface légèrement bombée sur laquelle ils se trouvaient. Tout en haut, Tonga débuta sa descente, marche après marche, sans rencontrer de problème particulier. Tout juste nota-t-il que certaines parties d'escaliers paraissaient plus abimées que d'autres, et parfois le mur régulier semblait avoir perdu quelques pierres. Derrière lui, lui emboîtant le pas, les reptiliens au visage tatoués suivaient à distance respectable, observant les actes des mutants dans un silence quasi-religieux.

En bas, Malo et Eko purent éprouver la stabilité du sol sous leur pied. Le lémurien pu reconnaître sans mal une texture semblable à celle des premiers blocs qu'il avait escaladé à l'extérieur pour atteindre le promontoire. Devant eux, au centre de la "salle", un bruit sourd retentit, comme une détonation étouffée, puis un sifflement suivit. six petites colonnes de fumée blanche apparurent, sortant du sol, puis toute une plaque de forme hexagonale s'éleva, bordé de pilier de métal, jusqu'à l'apparition d'une seconde plaque. D'une apparence similaire à celle d'un kiosque, l'appareil semblait jouer le rôle d'une sorte d'ascenseur.

Tonga arriva à son tour au fond du puit, derrière Malo et Eko, suivit ensuite des reptiliens. Dans son sac, Malo entendit à nouveau un "bip" caractéristique du radar, avant que le sol ne se mette à vibrer.

Un nouveau bruit retentit violemment, plus proche celui-là. De l'autre côté de la pièce, un bloc de pierre venait de percuter le sol, tombé d'on ne savait où. Les reptiliens levèrent instantanément leurs regards vers le haut creux de la pyramide.

Pouf ! A plus d'Eko. D'habitude, on entendait cette phrase quand on avait un haut parleur près d'un nos correspondants téléphoniques. Mais là, c'était surtout un lémurien bleu qui venait de disparaitre comme par magie, et non un bête écho. Le panache n'était pas le même, même si l'animal n'y était strictement pour rien !

Déstabilisé une seconde par la téléportation inopinée, l'animal fit quelques petits bonds en se secouant comme s'il était attaqué par des puces, puis finit par se stabiliser en observant plus précisément la pièce. A peine venait-il de se calmer que de la fumée sortait du sol de façon trop précise pour être involontaire. Le bruit d'explosion étouffé fit faire un nouveau bond réflexe au lémurien, prêt à en découdre avec une sorte de cage d'ascenseur sortie de nulle part. Curieux, Eko en fit le tour deux fois, restant malgré tout prudent au travers d'une distance minimale de sécurité.

Pendant que Tonga arrivait, le petit mutant bleu sursauta à la chute d'une pierre non loin d'eux. Un peu à cran l'animal, peut être. Si la pyramide avait prévu de leur cracher à la gueule des briques, Eko préférait largement se mettre à l'abris ! Spontanément, il alla se placer dans le kiosque qui était encore le meilleur endroit depuis lequel éviter de se bouffer un rocher sur la figure. Sans trop savoir ce qu'ils étaient sensés faire, le lémurien bleu observa les reptiliens, alors qu'il récupérait sa longue queue pour la gratter nerveusement.

Bon, le pouvoir fonctionnait encore "au doigt et à l'oeil", tout allait bien. Malo eut quand même une petite pensée inquiète au souvenir du petit raté survenu lors de sa téléportation au sommet de la pyramide. Que s'était-il passé à ce moment-là ? Était-ce lui qui avait mal estimé son point de chute ou y avait-il quelque chose de plus inquiétant derrière tout ça ?

Bref, il serait bien temps de se plonger dans ce genre de réflexion une fois l'affaire réglée...

Regardant autour de lui, le jeune Breton essayait de déterminer le rôle de la salle dans laquelle il se trouvait avec Eko. Complètement perdu, il tournait la tête dans tous les sens sans vraiment trouver d'explication logique, tant tout cela lui était étranger.

Des explosions, de la fumée, un truc bizarre qui sort du sol... Mais il se préparait quoi ? Sursautant au nouveau bip émis par le radar dans son dos, Malo se dépêcha de faire glisser le sac devant lui pour l'ouvrir et consulter le précieux appareil, sans toutefois le sortir de sa protection relative.

Tout à son examen, le garçon essayait de voir si la lecture de l'écran serait plus aisée, indiquant, malgré les parasites, l'emplacement des batteries. Surpris par le soudain tremblement du sol alors que Tonga se glissait derrière lui, il leva les yeux, essayant de comprendre d'où tout cela venait. Ce n'était quand même pas le lémurien, bien que surnommé "monsieur catastrophe" par ses camarades qui était responsable de cette agitation...

Au choc causé par la chute du bloc de pierre, il rentra instinctivement la tête dans des épaules en interpellant les reptiliens tatoués qui descendaient vers eux.

"C'est quoi ce bordel dans votre baraque, les mecs ? Vous savez pas où on pourrait trouver une source d'énergie dans ce truc ?"

Tonga, notre pangolin rigolo, descendait les escaliers les marches quatre par quatre. C'est une expression, mais au final, c'était presque ça. Il rattrapa bien vite les deux tricheurs fainéants qui avaient eu bien raison de se téléporter pour gagner un peu de temps et d'énergie.

D'un coup d'un seul, la pyramide s'ébranla, et des bouts de pyramide -il fallait croire- tombaient. Sérieux... encore un piège ? Quoique, non.
Si c'était un piège, Mr et Mme E.T. ne les auraient pas suivis. Il auraient attendus en haut et aurait appuyé sur un bouton en riant.

Donc, c'est juste une secousse, parfaitement normale. Potentiellement mortelle, mais parfaitement normale. Bon, et maintenant ? Bob et Bobette scrutaient le haut creux de la pyramide. Il allait falloir monter ? Sérieux ?
Monter, descendre, monter, descendre, c'est leur kiff ici, ou bien ? Hé ho, quoi. Namého.

Jusque là, tout semblait simple. Notre fier pangolin était un peu rassuré de retrouver que l'équipe allait bien, il ne se serait pas pardonné la mort d'un membre. Encore fallait-il retrouver Fantomas, la chinoise et -oui, même lui- le louveteau.
Ce crétin avait peut-être parié sur le mauvais cheval, mais c'était peut-être dû à un empoisonnement ou un truc. Ou il était juste stupide. Possible aussi, ça.

Et d'un coup, alors que Tonga se faufilait entre les jambes de Malo, Samuel arriva.
Au moins un qui va bien.

- Finalement, on retrouve tout le monde, hein. Où est Clara ?

Peut-être que les autres voulaient des nouvelles de Blancpoil, aussi. Autant être sûr et les informer.

- Pour Blancpoil, il a eu le choix entre aider Dakota qui se faisait attaquer et ne pas le faire. Il a préféré m'attaquer moi qui essayait pourtant de défendre le gamin. Du coup, il s'est barré. Je sais pas vous, mais moi, il me manque pas.

La descente de Samuel et Clara fut autrement plus laborieuse que celle de leurs camarade. Les vibrations se propageant, les marches de l'escalier et surtout l'absence de rampe pour les protéger du vide n'allaient pas en faveur d'un déplacement rassurant. Ils durent raser le mur pour ne pas être déséquilibrer et chuter auprès de leurs semblables comme l'avait fait la pauvre pierre qui s'était effondrer. Loin de s'arrêter, le tremblement ambiant parut prendre de l'amplitude quand les deux mutants eurent rejoint le sol de métal. Les autochtones quant à eux, avaient commencé à reculer prudemment vers le bord de la pièce alors qu'un second bloc, plus gros, se détacha d'une paroi, pour rebondir avec fracas sur une marche qu'il abima, avant de s'écraser dans un boucan plus fort encore à quelques mètres du "kiosque" sous lequel venait de se réfugier un Eko qui, subitement, reprit sa forme originelle humanoïde sous le regard médusé des reptiliens.

Malo, qui s'était penché sur le radar le temps que leurs deux amis les rejoigne, remarqua que l'écran était effectivement saturé, affichant une sorte de brume blanche et indistincte, comme si tout ce qui les entourait n'était que source d'énergie. Pourtant, au bout de quelques secondes, un nouveau bip retentit, affichant un point presque au centre, indiquant la positon approximative de Tonga et de l'omien au plumeau qui se trouvait à côté de lui, avant que le pangolin n'aille se placer vers Malo. Clara arriva derrière Samuel à l'instant même où le pangolin... Ah non, le fourmilier en vérité, venait de poser sa question.

Un autre bloc se détacha et les reptiliens, visiblement un peu tendus, quittèrent la paroi pour s'avancer et, pressants, poussèrent tous les mutants présents à l'abri sous le couvert du "kiosque" alors même qu'une autre pierre, plus petite, chutait sur le dessus de la construction pour éclater, envoyant ses débris sur l'omien au plumeau qui fermait la marche. Il se protégea la figure et recula de quelques pas sous l'impact.

Une forte perturbation énergétique brouillait l'écran du radar, rendant très difficile toute localisation. Cependant, un point apparut soudain, ressortant du brouillard blanchâtre, accompagné d'un nouveau bip. Pour réussir à surnager au milieu de cette saturation, la source du signal devait forcément être toute proche...

Et la position de ce point correspondait à... Tonga ? Malo resta interloqué une fraction de seconde à se demander si leur fourmilier, devenu pangolin, avait bouffé l'objet de leur quête avant de réaliser qu'un reptilien tatoué et emplumé, enfin tenant un plumeau plus exactement, se trouvait également au même emplacement. Cette dernière hypothèse fut d'ailleurs confirmée quand le signal continuait à indiquer la même position alors que leur camarade venait de se glisser entre les jambes du Breton. restait à espérer quand même que cet étrange animal qu'était devenu Tonga ne trimbalait pas une colonie de puces entre ses écailles...

Samuel et Clara venait également de les rejoindre. Le petit commando était d'ailleurs rassemblé dans sa quasi-totalité à l'intérieur de la pyramide. Il ne manquait que BlancPoil en somme. Où donc la curiosité naïve du louveteau avait-elle donc pu le conduire cette fois ?

Pour le moment, le plus urgent était de confirmer la position des batteries. Celles-ci étaient, de toute évidence en possession de l'Omien au plumeau. Alors que les adolescents (et l'enfant bleu) se faisaient pousser à l'abri, une pierre sembla désorienter le porteur des batteries.

Rapidement, le Breton pointa le doigt vers ce dernier en informant ses camarades.

"C'est lui qui a les batteries ! mais je ne sais pas à quoi elles ressemblent..."

Aussitôt, Malo se concentra pour se téléporter tout à côté du reptilien incriminé, gardant un oeil sur le radar pour essayer de parfaire sa localisation de la source d'énergie, objet de leur convoitise.

Le breton disparu du couvert relatif du "kiosque" pour se retrouver pile à côté de la créature. Ce dernier, couverts d'éclats de pierre, se secoua en tout sens pour faire tomber les morceaux qui s'étaient coincés sur ses vêtements. Observant le radar, Malo pu remarquer que le point repérer paraissait scintiller, sans doute dû au mouvements de l'omien qui, apparemment pris de panique, releva les yeux vers le plafond avant de lâcher son plumeau pour bondir sur Malo et le plaquer brusquement au sol, lui évitant de justesse une nouvelle chute de pierre. Cependant, tandis que le breton et son sauveur du moment avaient bougé, le point lui, indiquait toujours le même endroit, soit... Le bête plumeau abandonné par terre. Dans sa position, le cadran du radar fut visible pour tous ses camarades.

Une nouvelle pierre se détacha, tombant jusque à côté de l'espace protégé et éclatant en morceaux, projetant ses débris sur les mutants. Tonga reçu le gros des cailloux, dont l'impact fut amorti par sa fourrure sans lui causer de dommage. Pour l'instant.

La pyramide s'affaisse... Non, c'est pas un mauvais jeu de mot avec "la pyramide s'ébranle".
A vrai dire, l'endroit commençait à devenir un peu dangereux. Clara avait rejoint le groupe, et toute l'équipe était là.
J'ai bien dit "Tout le monde est là". Ouais ouais. Bon, blague à part, l'endroit commençait à méchamment craindre.

Malo signala au groupe que Mister Plumeau avait l'objet pour lequel tout le monde avait été envoyé.
Ca valait vachement le coup d'être venu ici, bordel. Sérieusement, il pouvait pas nous l'avoir donné quand on était dehors ? Noooon, fallait nous avoir fait venir ici, où on avait une chance sur deux de mourir écrabouillé sous un caillou de 3m sur 2...

Le jeune breton, un peu pas malin, se téléporta à coté du plumeau, le forçant à revenir à couvert ensuite.
Bon, au moins tout le monde était là.
Tonga se pencha sur le cadran. Le point n'avait pas bougé de la position initiale de Monsieur Plumeau. Ooook...
Donc, ça devait être... son plumeau.

Sérieux, on combat des aliens dans une pyramide maya pour ramener une batterie plumeau ?
Si c'est une blague, c'est NUL.
Dans l'équipe, qui pouvait aller récupérer cet objet, sous une pluie de cailloux ?
Malo, en se téléportant rapidement, y arriverait. Mais il suffisait qu'il hésite pour se retrouver écrasé. Pas cool.
Clara était sans doute assez résistante pour le faire sans dégâts. D'un autre coté, on parle d'un golem de verre. Ok, c'est solide, mais contre un gros caillou ?
Samuel, si il pouvait porter des objets sous sa forme spectrale... A la réflexion, Tonga était persuadé que Sammy ne pouvait pas le faire.
Dakota et Tonga, les deux plus agiles pourraient sans doute, mais Dakota était bien trop imprévisible.

- Je m'en charge.

Tonga bondit hors du kiosque, prévoyant de récupérer le plumeau et de revenir à l'abri, près de Malo et de l'équipe.

Toujours assez peu rassurée, la peluche bleue continuait de se triturer la queue par simple réflexe animal. Peut être le massage le détendait-il, ou peut être était-ce surtout un tic qu'il ne contrôlait pas ? Lui même n'en avait aucune idée. En tout cas, dehors, ça craignait du boudin ! Le ciel leur tombait sur la tête et Eko était bien content d'être à l'abris, peinard (ou presque). En plus, Clara et Samuel se ramenaient enfin ! Puis sans comprendre ce qu'il se passait, le mutant ne se sentit plus très bien et tomba sur les fesses pour redevenir un jeune garçon blond.

Un peu ébahi quelques secondes, Dakota essaya de comprendre ce qu'il se passait. Ses souvenirs étaient embrumés. Il était devant la pyramide, et ils étaient rentrés dedans. Ce fut une pierre qui s'explosa au sol qui lui rafraîchit soudainement la mémoire ! C'est à ce moment là aussi qu'il remarqua que Malo faisait le triso hors du kiosque et avait fait tomber leur radar qui était censé le ramener à la forteresse ! Putain ! C'était leur porte de retour, et il le laissait tout seul alors que le plafond leur tombait sur la tronche. Sans prendre le temps de réfléchir, conscient qu'il serait resté prostré dans un coin en choix final, le gamin s'élança pour ramasser le radar.

Il n'avait rien eu le temps de comprendre au sujet du plumeau, mais dans l'immédiat, seul le radar comptait à ses yeux.