02.03/29.C.New York - "Empire State of Mind"

Sean commençait à fatiguer. La transpiration perlaient sur son front et naissaient le long de sa colonne vertébrale, accompagnant les premiers spasmes des muscles de ses bras. Une goutte de sueur descendit le long de sa tempe et rejoignit quelques unes de ses paires perdues dans les sourcils froncés du jeune-homme. Les gouttes ne tarderaient pas à s’échapper de ses sourcils et à venir lui brûler les yeux.

Il tenta de se calmer. Il assura son coude gauche et s’obligea à tendre un peu plus la corde. A l’image de celle-ci, son corps entier était bandé, prêt à rompre : ses deux bras, l’un tirant sur la corde, l’autre poussant sur l’arc ; les muscles fins mais puissants de son dos arc-bouté comme celui d’un danseur près à s’élancer ; ses jambes cherchant appuis et stabilité.

Il luttait non seulement contre la douleur mais également contre le désir. En archerie, ce désir avait un nom. On appelait ça la maladie jaune. Face à une cible, des archers ressentent un désir incontrôlable de lâcher leur flèche dès la cible dans l’œil de mire. C’est un véritable problème qui peu nuire à une carrière si ce mal n’est pas guéri. Le coach Manning avait dessellé les prémices de ce trouble chez son jeune poulain. A vrai dire, la nature des capacités de Sean amplifiait ce désir car la cible s’imposait d’elle-même : sa matière granuleuse, ses couleurs bleu, jaune et rouge et ce noir central si séduisant. C’est pourquoi, après chaque séance de tir, il s’astreignait à cet exercice de maîtrise. Maîtrise du corps, maîtrise du mental. "Pas tout de suite ". Il inspira lentement, luttant une dernière fois contre la douleur. "Pas encore ". Il serra le cuir de la poignet de l’arc. "Encore une seconde". Il expira. Maintenant.

"Ce que je vois, je le touche ", se dit-il, comme à chaque fois.

Il relâcha le décocheur qui l’aidait à agripper la corde. Elle se détendit et projeta la flèche dans l’air frais de Brooklyn. Une flèche propulsée a toujours tendance à onduler. C’est pourquoi, lorsqu’il vise, un archer doit toujours prendre en compte le décalage qui résulte de ces ondulations. Avec de l’entrainement, le geste devient mécanique. Néanmoins, lorsque l’entrainement est à l’extérieur, d’autres facteurs tout aussi importants rentrent en ligne de compte comme la vitesse et la direction du vent et l’angle de tir variant selon la distance de la cible. Aujourd’hui celle-ci était à 70 mètres. A porter de vue, donc. Il continua à suivre les mouvements de la flèche. Se concentrant sur son empennage tournoyant, il eu l’impression, comme d’habitude, d’être transporté par le projectile. La sensation était toujours aussi singulière, même après toutes ces années. Elle se planta au milieu de la cible.

Quelques personnes autour, surprises, ne purent s’empêcher d’applaudir l’exploit. Sean baissa l’arc et contempla son œuvre le sourire aux lèvres. A cette distance, toucher une cible aussi grosse n’était pas insurmontable. Néanmoins, certains s’étonnaient de la si bonne maîtrise de l’arme par un homme aussi jeune que Sean. D’autant plus que beaucoup avaient pu constater que les flèches précédentes, tirées sur des cibles plus proches mais à une cadence plus rapide, avaient toutes ou presque touchées leur but et bien souvent en plein dans le mille.

Après avoir récupéré ses flèches, rangé son matériel et pris une douche dans les vestiaires, il sorti du club en direction de l’une des bouches de métro émergeant du sol de Brooklyn. Il aimait bien venir dans ce club. Il était pas mal éloigné du Bronx mais cela lui convenait assez. Sortir de son quartier lui permettait de souffler un peu. Etre loin de tout ceux qu’il connaissait. S’octroyer un moment à lui dans un parfait anonymat. L’enceinte de l’école lui permettait un entraînement quotidien, indispensable pour le sportif qu’il désirait être. Mais les regards plein de sous-entendus de ses pairs l’agaçait. On ne comprenait pas pourquoi un joueur de basket aussi bon pouvait prendre plaisir dans ce sport de gonzesse (dixit Michael). Manning lui avait dit qu’avec un tel public, s’il touchait une cible, c’est qu’il pourrait toucher des cibles dans n’importe quelle situation. Certes. Ceci dit, avec le temps, on avait fini par lui ficher la paix. Sauf peut-être Michael. Mais Michael ne comptait pas.

Le métro était bondé pour l’heure. Il regretta un instant que la vieille Ford Taunus qu’il bricolait avec son oncle ne soit pas encore prête à rouler. Il adorait cette voiture mais voyait mal comment un jour il pourrait s’en servir au vu de l’état de son moteur. En attendant, il prenait les transports en commun.

Tout le long du trajet, ballotté par les soubresauts de la rame sur les rails vieillissants du métro newyorkais, Sean repensa brièvement à la proposition du coach Baxter, l’entraineur de basket de Sunny High School. Celui-ci lui avait promit la présence d’un recruteur dans les gradins avant la fin de la saison s’il désirait enfin embrasser la carrière de basketteur professionnel. Sean se savait bon mais il ne se faisait pas d’illusion : face au meilleur joueur de la NBA, il ne faisait certainement pas le poids (ni la taille peut-être). Et puis passer des années à lancer des balles du bout du terrain l’éloignerait à coup sûr de sa principale passion : l’arc. Par ailleurs, Manning lui faisait miroiter une probable carrière dans la discipline. Mais à part préparer le championnat du monde et les jeux olympiques, il ne savait pas vraiment où cela l’amènerait. Et qui paierait en attendant qu’il réussissent à vivoter grâce à un sport peu reconnu dans son pays ? Une bourse dans une prestigieuse école peut-être… Et puis il y avait la solution Dill - Informatique / Réparation. La solution la plus simple sur le papier : devenir l’ombre de son oncle avant de reprendre la boutique. Et travailler avec Michael, si celui-ci parvenait un jour à parler plus de 10 minutes avec son père sans hurler et claquer la porte. Quelle perspective ! Son oncle avait voulu faire de lui un ingénieur en informatique, le trouvant particulièrement doué pour la chose. Néanmoins, constatant le peu d’enthousiasme de son neveu pour livres et cahiers, il le poussait maintenant à le rejoindre avec la possibilité éventuelle d’obtenir plus tard un diplôme, via des cours du soir ou autre procédé vaguement magique.


Le jeune homme sortit de la station de métro Bronx Park East et huma l’air. Nous étions dans une partie du Bronx resté relativement vierge des réaménagements opérés par la ville pour rendre le quartier résidentiel. Il avança sur Birchall Ave. La rue n’était pas sale. Mais elle tranchait avec les longues avenues clinquantes du centre de Manhattan. Et les odeurs des restaurants portoricains et chinois emplissait l’air. La population terminait la journée en se réunissant au bord du trottoir. De-ci, de-là, des rires fusaient. Un groupe de jeunes hommes, éclairé par les enseignes et les phares des voitures, s’essayaient à des figures compliquées au rythme de la musique. Cela réveilla une douleur dans son dos. Il s’était fait un peu mal lors de son dernier entrainement en gymnastique. Une silhouette se détacha du groupe et vint lui dire bonjour. Il s’agissait de son pote de toujours, Clarky la bedaine. Malgré celle-ci, Sean avait rarement vu un type faire aussi bien le Ninety nine. Clarky le pressa de venir les rejoindre mais, bien que tenté, il refusa. Outre la fatigue, on l’attendait. Ce soir, il était de garde au magasin. En gros, il devait rester derrière le comptoir jusqu’à 23 heures attendant un hypothétique client tout en tripatouillant les circuits d’un ordinateur éventré. Son Oncle devait déjà trépigner.

Un hurlement suivi d’imprécations attirèrent l’attention de Clarky et Sean. Un petit homme, hirsute, s’avançait sur le trottoir, titubant comme pris par la boisson. Sean, en le reconnaissant, su que l’alcool n’était pas franchement le seul souci de l’individu. Le révérend Eduardo Casterno, seul révérend d'origine cubaine ayant réussi à méler les chicanos et les nigers dans un même cours de catéchisme  à une époque ou les deux populations se faisaient une guerre ouverte. C'est là que, jeune, Sean avait cotoyé cet homme. Il était déjà exalté mais avait encore à peu près toute sa tête. Depuis, il y avait eu un scandale lié à la fille Barton, le départ de Me Casterno, le retrait de son sacerdoce et beaucoup, beaucoup d’alcool. Le peu de bon sens du révérend s’était envolé depuis longtemps laissant place au personnage d'Eddy le prêcheur (Eddy loco pour les jeunes noirs du coin), personnalité ô combien connue et incontournable du quartier. Il se promenait toute la journée dans la rue, hurlant à qui voulait l’entendre que la fin du monde était proche à cause des catholiques, des musulmans, des juifs, des homosexuels et, aujourd’hui a priori, des mutants.

« Tremblez ! L’apocalypse ! Bientôt l’apocalypse ! Ils sont partout. Ils veulent exterminer tous les enfants de dieu ! » répétait-il.

« Hey, Eddy, ça s’écrit comment apoca-pisse ? »

Les autres gars du groupe partir d’un rire de connivence. Enquiquiner le vieil homme amusait la plupart des afro-américains du quartier. Pas Sean. Il trouvait pathétique de voir son révérend dans un tel état, même s’il avait eu 10 ans pour s’y habituer. Mais les autres, comme Clarky, avait oublié cette partie de la vie du prêcheur, préférant laisser libre court à un racisme facile. Pour tout le monde, le révérend Eduardo était mort et Eddy le chicano était né.

Eddy tourna la tête quand il entendit les moqueries. Il se dirigea vers le groupe d’un air menaçant.

« Mécréants ! Comment osez-vous ? Vous brûlerez tous dans les feux de l’enfer ! »

Puis il remarqua Sean. Son visage s’adouci. Il s’approcha du jeune homme.

« Je te connais toi. Oui tu es le fils de… de… Arf, ma pauvre tête… Oui, de Virgil Dill. Tu es Mickael. Me crois-tu, mon enfant ? Me crois-tu quand je te dis qu’ils sont partout ? Les Pères Fondateurs. Des ennemis de notre pays, arrêté par des comme eux. Mais ne te fait pas d’illusions mon enfant : ils sont tous les enfants du diable. Ils veulent notre place. Ils tueront ta maman et ton papa ! »

Lorsque le scandale des Pères fondateurs avait éclaté, Sean s’était senti peu concerné. Les mutants étaient encore au cœur d’un complot. Il ne les détestaient pas, non. Pas plus qu’il ne détestait le révérend. Mais il était inutile de nier le fait que certains se retrouvaient mêlés à des histoires pas claires.

« Allez, lâche-le, Jimmy, s’interposa Clarky, ou il va t’envoyer ses rayons laser. Ha tu savais pas ? C’est un mutant lui aussi. Comme nous, mec. On est la Black Power. On va te roussir, hein les frères ? »

Le sang de Sean se glaça. Même s’il s’agissait d’une blague, Clarky avait-il des doutes ? Non, impossible. Il relâcha l’air qui lui bloquait les poumons. Mutant... L'était-il vraiment ? Son don, qu’il chérissait, n’avait rien à voir avec ce qu’un vrai mutant pouvait faire. Jongler avec des voitures et transpercer les cerveaux par exemple. Et puis Ca ne le concernait pas. Il avait d’autres choses bien plus importantes à faire et à penser. Comme ce soir.

Après une réponse enflammée, le prêcheur se désintéressa de Sean et du groupe. Il s’éloigna comme il s’en était venu : titubant et braillant.

Tout en saluant ses potes, il tenta de mettre son sentiment de malaise de côté.

Il quitta donc l’avenue et se dirigea nonchalamment vers l’enseigne jaune où le nom de Dill surmontait un ordinateur cassé d’où brillait un néon bleuté en forme d’éclair. Son oncle ? Un homme qui ne s’enthousiasmait certainement pas pour les fioritures. Il réajusta son volumineux sac de sport sur l’épaule et poussa la porte de la boutique.

A peine Sean venait-il de rentrer dans la boutique qu'il se fit percuter par un client. un homme assez grand en costume. Il semblait visiblement en colère et ne prit ni la peine de se retourner pour voir si le jeune garçon s'était fait mal, ni celle de s'excuser.
" Je reviendrais Virgil! Ne l'oublies pas cette fois, nous n'aimerions pas que ça arrive"

Il partit en claquant la porte. Virgil Dill n'avait pas bronché et ne releva même pas les yeux vers son neveux. poster derrière son comptoir de caisse, il semblait être en train de ranger soigneusement quelque chose qu'il finit par mettre dans sa poche avant de s'adresser à son neveux qui eut le droit pour unique salut.

" Tu es en retard!"

Il s'éloigna de la caisse en relevant la tête. Son regard se posa sur le sac de sport, l'homme finit par soupirer avant de continuer de réprimander Sean.

"Tu étais encore à t'entrainer? Il serait vraiment temps que tu grandisses, Tu as passé l'âge de jouer aux indiens! Penses à ton avenir, ce n'est pas ton arc qui va te permettre de gagner ta vie! Bon, vas te changer, du boulot t'attends à l'atelier. Je vais dans le bureau, j'ai des choses à faire..."

Virgil se dirigea vers son bureau qui se trouvait dans l’arrière boutique prêt de l'atelier de réparation. Avant de disparaitre, l'oncle se retourna vers son neveu une dernière fois. il semblait hésiter sur quelque chose avant de dire.

"Ne me dérange pas, je te laisse gérer la boutique."

Puis il entra dans le bureau en fermant la porte à clé. Dans l'atelier, Sean remarqua un ordinateur portable avec un écran cassé, la pièce de rechange attendait d'être monter. il y avait aussi un ordinateur fixe a remonter pour le lendemain.

" Je reviendrais Virgil ! Ne l'oublie pas cette fois, nous n'aimerions pas que ça arrive"

Sean failli se faire bousculer par l'homme, furieux. Il haussa les sourcils à l'attention de son oncle et dit :

- Qu'est-ce qui lui arrive à ce...

- Tu es en retard !

Il chercha une excuse qui aurait sans nul doute été mauvaise. Heureusement, quand il vit son sac de sport, son oncle l'interrompit avec son tact habituel

"Tu étais encore a t'entrainer? Il serait vraiment temps que tu grandisses, Tu as passer l'âge de jouer aux indiens! Penses à ton avenir, ce n'est pas ton arc qui va te permettre de gagner ta vie! Bon, vas te changer, du boulot t'attends à l'atelier. Je vais dans le bureau, j'ai des choses à faire..."

La porte claqua. Sean s'avança vers elle et mima :

- Mais bien suw, missié, on va faiwe ça missié. Qu'elle bonheuw de vous sewviw, missié.

C'était tout à fait inutile. Sean grogna de frustration. Outre le bureau de Virgil Dill, la boutique était une grande pièce composée d'un atelier et d'une partie réservée à l'accueil de la clientèle, séparés par un immense comptoir sur lequel trônait un ordinateur flambant neuf (utile, selon Virgil, à rendre la clientèle confiante). Il balança son sac de l'autre côté du comptoir et se dirigea nonchalemment vers la partie atelier. Comme d'habitude, l'endroit était nickel. Il faut dire que son oncle était particulièrement soigneux et tenait à inculquer cet état d'esprit à Sean, à Mickael (quand celui-ci daignait passer dans le coin) et à Sirus, seul employé à plein temps de Dill Informatics et très certainement, pour l'heure, installé devant un repas avec sa vieille maman. Il s'approcha des deux ordinateurs et fini par s'adresser au portable :

- Alors ma pauvre, tu as un coup au pesel ? Pas grave. On va arranger ça.

Il le prit et s'installa sur la chaise haute face à l'établi. Presque malgré lui, sa vision vira. Désormais, quand il se concentrait sur une tâche minutieuse, sa vision s’adaptait à la taille de l’objet manipulé. Elle passa également en mode Ultraviolet. Pas que cela lui apporte grand-chose, notamment dans ce cas particulier. Pire, cela pouvait juste le déranger. En effet, avec cette vue, il percevait les moindres traces de matières suspectes sur les objets. Et croyez-le ou non, un ordinateur n’était pas forcément la chose la plus propre au monde. D’ailleurs, il remarqua que le propriétaire avait l’habitude de manger en pianotant. Miam. Il avait eu, à la découverte de ce pouvoir, une période de trouble obsessionnel compulsif, nettoyant tout et vérifiant chaque bouchée qu’il ingurgitait. Et puis, heureusement, il avait fini par relativiser et couper la vision Ultraviolet quand il le fallait. Un peu comme maintenant, tiens. Il abandonna les ultraviolets pour ne pas inverser sa digestion.

Après 10 minutes de tripatouillage, vérification comprise, le portable était comme neuf. Il pris donc en main le montage de l’ordinateur fixe. Rien de bien méchant, encore une fois.

Tout en montant les différentes pièces, il repensa au type qui avait fait son petit esclandre. Un racket ? Drôlement bizarre d’envoyer un vieux moustachu en costard cravate faire peur à un mec du Bronx. Ou alors la Mafia manquait de sous-fifres. La crise peut-être ? Sean renifla bruyamment. De toutes les manières, il souhaitait bon courage au racketteur qui essaierait de faire joujou avec son oncle. Ho, ça oui ! Moment certainement mémorable.

Alors qui était-il ? La vie si ronflante de son énervé d’oncle était si peu pourvue d’aspérités qu’il s’amusa à s’imaginer diverses raisons qui pourraient expliquer la scène de tout à l’heure. Mais, en toute honnêteté, il arriva rapidement à court de scénarios. La vie de Virgil Dill était franchement ennuyeuse. Et dire que dans peu de temps, ça serait la sienne. Pffff… Il y avait de quoi réfléchir quant à son futur choix de carrière. Encore une fois.

Il s’évertua à pendre son temps mais le montage fut conclu en moins de 45 minutes. Il se massa le cou puis regarda vers la porte close du bureau. Il n’avait pas eu le temps de manger mais commençait à avoir faim. Il saisit le téléphone et commanda une pizza au poulet et au poivron chez Pizza Horse. Il ne prit même pas la peine d’en commander une pour son oncle. Il savait que celui-ci répugnerait à avaler quelque chose qui n’était pas sorti du four de Tante Alberta. Il devait s’engouffrer un bon petit panier concocté par sa chère femme, tranquillement carré dans son vieux fauteuil de cuir beige qui trônait derrière son bureau. Il tapota négligemment sur l’ordinateur près de la caisse mais se lassa très vite.

La soirée serait longue. Très longue.

[HRP, Évites de reprendre les paroles des PNJ dans tes post, cela casse un peu le rythme. mais tu peux le reprendre en paraphrasant dans ton texte. Je m'occuperais aussi des descriptions des décors et des résolutions de tes actions (vérification de l'état de l'ordi par exemple). ]

Alors que la vision de Sean accommodait de façon surnaturelle, il put voir les deux ordinateurs avec plus de détail. et répara les deux ordi en moins d'une heure sans avoir vérifier si l'ordinateur fixe fonctionnait. Après avoir appeler pour commander une pizza, il pu aller vaquer à ses occupation prés de la caisse. Surtout qu’après avoir autant forcer sur ses cristallins pour que sa vue zoom sur les objets qu'il réparait, il commençait à avoir un peu mal au crane. Donc manger et se reposer lui ferait du bien.

Tandis qu'il tapotait sur son clavier, quelqu'un rentra dans la boutique. Il s'agissait d'un noir d'une trentaine d'année. il semblait assez sportif, mais marchait avec une sorte de canne en bois en se tenant les côtes. Il poussa difficilement la portes du magasin comme si elle semblait trop lourdes pour lui et s'avança vers Sean en baissant la visière du chapeau qu'il était en train de porter afin de cacher le haut de son visage. Il s'adressa à lui avec un accent de San Franscico.

Spoiler:

" Youech, frére... J'ai eu un soucis avec mon ordi! Il a chuter dans le métro et l'écran est dead complet... Y aura moyen de récupérer et mater c'qu'y a d'ssus?"

L'homme déposa lourdement un ordinateur portable qu'il tenait sous son bras négligemment. la machine semblait encore en train de fonctionner, bien que l'ordi soit refermer... enfin refermer était un bien grand mots. la coque de l'écran était cabossée et comporter un impact de balle et l'écran complétement de travers par rapport à la base, comme si il était sur le point de tomber et que l'écran n'était tenu que par une jointure au clavier.

Le type essaya de l'ouvrir dans un craquement de plastique qui n'inspirait pas confiance, en précisant. " J'y connait keudalle dans ses trucs. mais je crois pas qu'on puisse l'ouvrir sans que ça pète. Je me fous de l'ordi, je veux juste avoir accès aux donné qui sont dedans... rien a battre du prix que ça va couter."

Il fixa Sean de ses yeux sombres comme si il avait des doutes sur ses compétences et fini par lui demander.

" Heu gamins, Pas de troubles... Tu peux faire quelques choses? Je veux dire t'es assez compétents, non?"

Sean leva un sourcil et répondit, sûr de lui :

- Ho, en terme de compétences, vous trouverez pas mieux dans un rayon de 100 km. Et encore.

Il observa l’ordinateur bousillé, non sans loucher sur l’impact de balle. Il garda un ton égal propre au professionnel qu'il voulait paraître :

- Récupérer les données, c’est pas forcément le plus compliqué. Il faut juste trifouiller le disque dur. Je peux peut-être même vous récupérer l’ordinateur en entier mais là, il faudra me le laisser un peu plus longtemps.

Un putain d’impact de balle ! Il se retourna vers ce type sorti de nulle part. Il comptait bien garder l’ordinateur pour savoir de quoi il retournait. Ca sentait le vol et l’agression. Dans le Bronx, un mec avec un ordinateur sous le bras flingué par une balle ? Oui, bon, normal. L’accent et la jovialité du type par contre était plus… exotique, malgré les efforts qu’il faisait pour ce faire passer pour un frère .

- Ca sera prêt pour demain. Je vais vous faire un devis. J’ai besoin de votre nom.

Sean détailla le type, cherchant, le plus discrètement possible des particularités, notamment un renflement au niveau de sa ceinture ou de sa poitrine laissant devinée une arme cachée.

L'homme eut un petit sourire amusé à la réponse de Sean. Tandis que le jeune homme inspectait l'état de l'ordinateur, le client se mit a observait la rue comme si il attendait quelque chose et finit par répondre.

" Hum, 100 kilomètre? Ça en fait une trotte. Même à vol d'oiseau..."

Il se tut de nouveau pour écouter l'expertise du jeune mutant. laisser l'ordi ne semblait pas arranger l'homme qui bougeait sur place pour se caler sur la jambe qui ne le faisait pas souffrir Il ne semblait pas spécialement heureux d'entendre que ce ne serait prêt que le lendemain. puis il finit par abandonner

" Écoutes... euh... je dois partir demain matin. J'ai une réunion et tout mon boulot se trouves là dedans. Tu peux pas juste me bricoler un truc en speed pour ce soir? histoire que je récupères mon travail? "

Sean utilisa sa vision et ne remarqua aucune bosse particulière si ce n'était dans ses poches de pantalon et la marque de pansements au niveau de chaque côtés de ses côtes. Il ne tarda pas à fourrer sa main dans sa poche droite de pantalon pour en ressortir une liasse de billet de 100 dollars qu'il déposa sur le comptoir. L'autre forme dans sa poche gauche ressemblait à celle d'un téléphone portable. Visiblement, la seule arme que ce gars possédé était sa canne. arme qui ferait pale figure par rapport au fusil à pompe que cachait son Oncle sous le comptoir et qui était à porté de main de Sean.

" Arkin... Gregory Arkin. T’embêtes pas pour le devis mec. J'ai les biftons qui vont avec les réparations... voir même un peu plus si tu travailles bien. Je penses juste qu'il est préférable que je restes prêt de l'ordi pour quand tu le referas marcher."

Il tapota sur la liasse en regardant Sean. Lui faisait silencieusement comprendre qu'il comptait sur sa discrétion. Au même moment, L'oncle de Sean sortit du bureau qu'il ferma immédiatement, Il avait enfilé sa veste et portait un sac à dos visiblement bien rempli. Il s’arrêta en voyant qu'ils avaient un client. Entre temps L'homme avait récupérer sa liasse de billet et la fourra dans sa poche

"Bonsoir Monsieur, Bienvenue à Dills Informatics. Hé bien votre ordi a.. souffert! Sean est le meilleur réparateur que je connaisse, après moi bien sûr. Héhé. Je lui ai tout appris. Vous êtes entre de bonnes mains.

Grégory lui répondit avec amabilité." Je n'en doutes pas Monsieur."

Virgil retourna son attention vers son neveu. "Sean, je dois m'en aller. Mickael... euh je te laisse fermer la boutique. J'en ai pour une heure. je repasse te chercher si tu veux. je t'expliquerais plus tard!"

L'oncle ne partit pas tout de suite, attendant la réponse de son neveu.

Indécis, Sean regarda son oncle. Pourquoi partait-il ? Ou allait-il ?

Il croisa brièvement le regard d’Arkin. Soirée déstabilisante. Son oncle, chantre du train-train quotidien, qui fuyait vers je ne sais où avec je ne sais quoi et ce client très particulier qui semblait dégainer aussi facilement les billets que les bobards.
Sean se demanda franchement si son oncle n’avait effectivement pas de problèmes. S’il s’était moqué d’un éventuel racket, maintenant il le craignait. Ou peut-être s’agissait-il d’une dette ? Non, non, pas son oncle : des racketteurs il en mangeaient au petit dèj’ ; quant à la dette, de ce qu’il savait de son oncle, Virgil détestait devoir quelque chose à quelqu’un. Alors de l’argent, pensez donc…
Il fut franchement tenté de laisser son client et la boutique en plan pour accompagner son oncle.
Puis, masquant son inquiétude il dit :

- Ben… Oui, oui, je ferme. Pas la peine de venir me prendre : je me débrouillerai pour rentrer… Heu…Ya un problème Oncle Virgil ?

Arkin se sentait visiblement de trop entre les deux hommes, il se mit en retrait, tournant le dos à l'oncle pour marqué le fait que les raisons du départ de M. Dill ne l’intéressaient pas. Il passa le temps en s'appuyant sur le comptoir et en s'amusant à faire tourner sa canne sur son axe avec sa main gauche.

Quant à Virgil, il accueillit la réponse de Sean avec un petit sourire crispé. La conscience professionnelle de son neveu devait visiblement le rassurer sur son avenir. Il fouilla dans ses poches de manteau et lui tendit les clés de son bureau et les posa sur comptoir de caisse en lui disant.

" Non, rien de bien grave! Ce sera vite réglé. N'oublie pas de faire la caisse et de mettre l'alarme"

Après avoir donné ses dernier ordres, Virgil sortit en claquant la porte derrière lui, il s'éloigna en fouillant dans sa poche pour sortir son téléphone portable. Arkin s'était retourné pour le voir partir et s'assurer qu'il ne reviendrait pas avant de reporter de nouveau son attention sur Sean. Il ressortit sa liasse de billet et demanda en souriant

"Alors on en était ou?"

Il ne fit aucun commentaires sur ce qu'il s'était passer, Il avait visiblement bien conscience que ça ne le concernait pas.

"On récupère ses donnés?"

A travers la vitrine, Sean suivi son oncle des yeux qui téléphonait certainement à sa tante ou même à Michael - N’avait-il pas au détour d’une phrase prononcée le nom de son cousin ?
Arkin mit fin à ses réflexions. Le jeune homme hésita quelques instants.

- Quoi ?

Le type chelou. L’ordinateur. La balle. De la méfiance. Mais une liasse de billets de 100. Il se ressaisit :

- Ha, heu, oui, oui ! Votre ordinateur...

Il loucha quelques instants sur les billets que l’homme lui exhibait sous le nez.
Bon, ok, l’ordinateur avait été touché par une balle. Oui le type lui racontait des craques. Mais tout de même, pourquoi irait-il cracher sur tout cet argent ? Après tout où était ses preuves ? Il avait pensé à un vol, une agression. Peut-être y-avait-il eu agression. Mais sur son client, vu l’état dans lequel il était. Un vol ? Bof, des présomptions, votre honneur. La balle ? Ha oui… La balle…
Il se retint de hausser les épaules.
Mais qu’est-ce que ça pouvait lui faire après tout ? Quant au temps pour le réparer, tout dépendrait de la vitesse à laquelle il pourrait récupérer les données. Et vu que l’ordi semblait encore fonctionner malgré son état, ma foi, les choses pourraient être plus faciles qu’il ne l’avait fait croire au bonhomme. Et puis, il n’était pas assujetti à la fermeture du magasin puisque son oncle n’était pas là. Même s‘il devait travailler toute la nuit, ma foi , il ne serait pas dérangé. Il regarda papa-billet :

- Bon je vais voir ce que je peux faire. Mais ça pourrait durer un moment. Je vous conseille d’aller prendre du café chez le vieux Rhodey, à l’angle de la 5ème et le 6ème . C’est le meilleur du patelin. Moi je m’y mets.

Il pensa un instant que rester seul avec ce type si tard ici pouvait être quelques peu dangereux. Il repensa à l’arme dissimulée sous le comptoir. Il ne l’aimait guère. Il ne savait même pas si elle fonctionnait. Seul son oncle avait le droit de l’utiliser. La consigne, si un braquage avait lieu sur les employés de la boutique, était de tout donner sans moufter. L’arme était réservée à l’usage unique du pistolero Virgil Dill. Moui, bon, après tout, il se sentait capable de venir à bout de l’homme et celui-ci ne semblait pas avoir l’ombre d’une arme. Il se sentit un peu bête.
Il s’installa dans l’atelier et brancha le portable à un ordinateur. Il ouvrit le disque et commença à tapoter frénétiquement sur le clavier, tentant de pénétrer et de reconstituer la mémoire de l’appareil.

Arkin ne semblait pas spécialement à l'aise à l'idée de le laisser seul avec l'ordi. il ne dit rien mais la tête qu'il fit quand on lui demanda d'aller se prendre un café en disait long. Il finit quand même par se résigner.

"Ok Mec, va pour un café. Mais attends moi pour voir ce que ce foutu ordi a dans le crane."

Il sorti un stylo et nota un numéro de téléphone sur l'envellope avec les billets qu'il sépara en deux tas. Il laissa une moitié des billet dans l'enveloppe et la fit glisser vers le jeune garçon en lui disant.

"Appelle moi à ce numéro, t'auras l'autre moitié quand le travail sera fini... T'en veux un, de café?"

Il attendit la réponse et se dirigea vers la sortie en clopinant et vu la vitesse à laquelle il se déplacer Sean pouvait se dire qu'il aurait largement le temps de finir le travail et que son café serait froid avant d'arriver. Une fois sorti, Arkin tourna la tête comme pour essayer de se repérer et se dirigea dans la mauvaise direction. Sean finit par le perdre rapidement de vue quand il dépassa l'encadrement de la vitrine.

Sean put se mettre au travail, il se rendit vite compte que les dégats de l'ordi n'était que physique. mais avant qu'il puisse se mettre vraiment au travail, il entendit le bruit distinctif de scooter du livreur de pizza qui venait de se garer et finit par entendre le tintement familier de la cloche et une voix prépubére d'un garçon de 15 ans.

" Fean? ya kefkun? f'est poula pitfa?"

Le livreur était un jeune garçon qui portait des lunettes carrés et un appareil dentaire digne des vieux film de science fiction. Sean le connaissait assez bien puisqu'il venait du quartier. Léonard Manning, le livreur de pizza était le fils de Jack Manning.

C'était aussi un crack en ordinateur et il était connu dans le quartier pour savoir débloquer la plupart des codes de sécurité. Beaucoup allaient le voir pour débloquer "leur " smartphone quand il avait un soucis. Il était d'ailleurs assez réputer pour ne jamais poser trop de question. Pour lui il ne sagssait que d'un jeux

Il avait voulut travailler pour l'oncle de Sean, mais il était encore trop jeune selon son pére qui pensait que le sortir de ses ordi et le laisser murir encore un peu était une bonne chose pour lui. En attendant d'être assez vieux, Léo livrait des pizza pour pouvoir s'acheter un ordinateur. Il révait d'une béte de compétition qu'il pourrait s'acheter avec son salaire de livreur.

Sean commanda un café au lait avant que l’homme ne disparaisse dans la rue. Il n’aurait jamais cru que celui-ci le laisserait seul avec l’ordi. Bon. Un bon point pour lui : la confiance.

Il se gratta la tête. Il tritura un instant encore l’ordinateur, histoire de voir ce qu’il avait dans le ventre. Il lu un instant les lignes de codes qui s’affichaient sur son écran. Avec l’acquisition de son don, sa perception s’était tant amélioré qu’il pouvait reconnaître instinctivement une chaîne de codes. Pas au point de lire les lignes comme il bouquinerait un livre. Mais, bon, il était assez fier de pouvoir reconnaître certains trucs. Le seul problème c’est qu’au bout d’un moment il attrapait un mal de tronche carabiné.

Sean s’écarta de l’écran et observa le portable défectueux, tout en tapotant nerveusement la surface rugueuse du bureau. La commande du type était de non seulement sauver les données mais également de pouvoir y accéder. Sauver, il pouvait le faire sans problème. Par contre, pénétrer le système lui poserait beaucoup plus de problèmes. Pas insurmontable mais long, trop long. Il soupira en se massant la nuque. Après un après-midi de sport intensif, il n’avait qu’une envie : aller se coucher.

L’entrée de Léonard Manning dit Léonard grosse tronche, Léo-sourire-d’acier, Léo la zozote mais surtout Léonard le cracker fut la promesse d’une résolution rapide de deux de ses soucis immédiats : aa faim et son taff.

- Mais ne serait-ce pas le plus talentueux livreur de pizza de New York ? Approche par ici, mon grand.

Il se leva accueillant le boutonneux les bras ouverts.

- Oui, mon beau Léonard, je te l’avoue enfin : je t’aime. Et toi aussi tu m’aimes. Si, si, je t’assure. Tu m’aimes parce que je vais te faire la méga fleur de pouvoir traficoter une machine récalcitrante pour oublier quelques minutes l’odeur répugnante du fromage, les petits gars qui t’ennuient à l’école et tes esclavagistes de patrons.

Il mena l'adolescent au bureau de l'atelier et l’installa manu militari devant l'ordinateur. Il ouvrit la boite qu’avait posé Léonard sur le comptoir et pris une énorme part de la pizza qui s’y trouvait.

- Tient, je devrais presque te laisser me payer pour tant de bonheur. Mais je le ferais pas.

Il mordit dans la pizza :

- Ca doit être l’amour, ça !

Léonard s'avança en rougissant à cause de l’accueil et du compliment. Et répondit en zozotant à cause de gros appareil dentaire tout en affichant un petit sourire fier.

" Plus talentueux??? Fa dépend pou'quoi. Liffrer des pitffa f'est pas compliqué, fuffit de favoir rouler à contrefenf fur les troftoirs et de pas renferfer les pitffas et les piètons."

Il eut un petit mouvement de recul quand Sean lui déclara sa flamme. Il finit par poser la pizza sur le comptoir et sortit la note pour la pizza qu'il tendit à Sean et jeta un oeil vers son scooter en sachant qu'il allait rester surement un moment. Il pouvait surement crever un des pneus comme la dernière fois. Mais il se disait que la même excuse deux fois de suite ne passerait pas.

" Euh t'es pas mon venre... mais fe t'aimerais encore pluf fi tu me payait les 15 Dollars pour la pitffa au poulet. En pluf, personne m'embetes en claffe! Je leur fuis trop utile et mes potes font peur..." il éclata de rire avant de reprendre immédiatement " Une mafine recalfitrante, tu dis?"

L'idée de trifouiller un ordi semblait l'intéresser. Il tendit la tête vers l'atelier en essayant de savoir pourquoi on avait besoin de lui. La petite lueur habituelle de passionné éblouis son regard, il sourit à la remarque de Sean qui mordait dans la pizza.

"Fi fa vaut le coups, fe fera p'tet'e gratof... fa doit être fa le frai amour, mon pote. Au fait! Mon père a pas arréter de parler de toi hier foir! Il parlait de t'infcrire pour être dans la future équipe olympique de tir à l'arc. Il est fuper fier de tes progrès. Il defrait bientôt t'en parler."

Le jeune cracker s'installa devant l'atelier et sursauta en voyant l'état de l'ordi. " Woah man f'est quoi fe bordel? Che feut pas de probleme moi!"

Le jeune cracker s’écarta de la machine en levant les mains comme pour dire qu'il n'y avait pas toucher. Son regard s'attarda un peu dehors avant de reprendre.

"Fean! Files moi mes quinve dollars!"

Sean avala de travers quand le jeune homme paniqua. Merde ! Il avait complètement zappé cette histoire d'impact de balle.

- Hola hola, calmons-nous Manning Boy ! C'est pas ce que tu crois...

Il hésita

- En fait, si c'est à peu près ce que tu crois. Bon, oui, y'a peut-être eu à un moment donné un truc qui devait a priori ressembler un peu à une balle qui aurait pu, éventuellement passer à quelques millimètres de l'ordi."

Il réfléchi.

- Hey, je sais pas moi, le proprio est un mec maladroit qui joue plutôt mal avec son gun. C'est un mec de San Francisco, tu penses, comme ils sont pas très futés par là-bas..."

Il leva les yeux au ciel. Non ce n'était pas bien. Il fallait qu'il se ressaisisse.

- Pfff... Bon, ok. Excuse Léo. T'as raison, c'est un impact de balle. Un mec me l'a apporté pour que je le triture histoire de voir ce qu'il a dans le ventre. Je te cache pas que ça m'a fait un peu bizarre aussi cette trace de balle. Mais je comprendrais si tu voulais pas m'aider.

Il fouilla dans sa poche à la recherche de billets et compta. il fini par tendre les 15 dollars au livreur-cracker.

- Ecoute mec, le type semble franchement pas dangereux, tu peux me croire. Et, bon, il m'a payé. Pas mal. J'ai besoin de ce pognon. La boutique, c'est pas ça. Et puis, je sais pas, je me dis que si le type est dangereux, ou quoi que ce soit, c'est peut-être de mon devoir de découvrir ce que contient le disque. Je te cache pas que j'aurais bien aimé me débrouiller sans aide. Mais t'es le seul assez doué pour passer derrière le système et même, peut-être, derrière ce qu'il y a derrière, en quelques minutes. Le mec ne revient pas avant un moment mais je veux aller vite. Tu ne seras pas plus impliqué dans cette histoire que tu ne l'es déjà avec tes "potes qui font peur". J'ai juste besoin que tu me casses la sécu. Et évidemment, je te paie pour ta peine.

Il laissa passer quelques secondes.

- Alors ?

Léonard serait surement déjà parti si il n'attendait pas son argent. L'humour de l'archer ne semblait pas vraiment le motiver à rester. Il écouta les explications concernant le propriétaire de l'ordi, laissant apparaitre un rapide sourire amuser. C'est vrai que les types de San Francisco étaient pas doué. ils avaient un sale accent et du rap qui ne valait rien aussi. Mais il finit par reprendre rapidement son sérieux, il avait bien fait des truc pas légal, mais il n'avait jamais était dans ce genre de situation. Il n'était pas quelqu'un à poser trop de questions quand on lui demander de l'aide... Mais un impact de Balle! Il aurait déjà du s'en allait sans demander son reste.

Mais là, il doutait. Il observa Sean avec une expression déçue. il le considérait presque comme un frère. Il le connaissait depuis un moment déjà et il ne lui avait jamais fait de sale coups. Mais l'impact de balle amenait des questions dont il n'avait pas envie de connaitre les réponses.

Sean finit par lui donner ses 15 dollars qu'il s'empressa d'empocher, mais à sa grande surprise il n'était pas encore partit. L'histoire de Sean avait sembler l'intéresser, surtout la partie avec l'argent. Il finit quand même par lui demander.

" T'as pas de problème, au moins?  Ve peux demander à mes potes fi tu veux de l'aide... Ca refte fuper loufe ton truc!"

Oui, Léo semblait vraiment inquiet, il n'attendait pas vraiment la réponse. Il regarda de nouveau dehors et fronça des sourcils avant de se réinstaller devant l'établi et s'étirant les bras pour faire craquer ses phalanges.

" Bon ok, ve vais t'aider..."

Léonard se mit au travail en continuant parfois de jeter des coups d'oeil dehors. Ses doigts défilaient sur le clavier tandis qu'il essayait de forcer les codes de l'ordinateur portable. Il était en train de travailler depuis une dizaine de minute quand il finit par dire.

" La vaffe, c'est un bunker fet ordi... V'en ai encore pour un moment! Dis, f'est normal fe type en face de la boutique? Il est arrifer un peu aprés moi et ve peux pas voir fon vivave d'ici"

"T'inquiète, je gère" avait répondu Sean à Léonard quand celui-ci avait évoqué l'aide potentiel de sa bande de caïds.

Mais à l'évocation d'un type espionnant de la rue d'en face, il su qu'il ne gérait absolument rien du tout. Son premier réflexe fut de suivre le regard de Léo mais il ne voulu pas l'affoler. Le gamin risquait de lui claquer entre les doigts à la moindre suspicion de danger.

"Ouais, ouais, j'ai vu. Mais c'est pas la première fois que je vois ce type. Un trainard. Laisse tomber."

Comment avait-il fait pour ne pas le voir plus tôt ? Ha, il pouvait se vanter d'avoir un don exceptionnel si c'était un binoclard en pleine puberté qui remarquait ce qu'il avait devant les yeux ! Trop de choses sentaient le roussi ce soir. Et il y avait Léo. Aussi, décida t'il qu'il était inutile de prendre l'information à la légère.

Il avança vers le comptoir et se posta devant son ordinateur. S'il voulait faire croire à Léo ou à un observateur que son intention était de lambiner devant l'écran, son but était évidemment tout autre. De là, il pouvait voir la rue à travers la vitrine sans jeter de regards appuyés. Après avoir lutter, il osa enfin relever la tête et observer de toutes les manières possibles ce qui s'offrait à sa vision.

Léonard se concentra sur l'ordi en grommelant. Visiblement l'excuse de Sean lui suffisait, mais il ne pouvait s’empêcher de se dire que cette situation était vraiment louche.

Sean se rapprocha de son poste d'observation et remarqua aussi la silhouette en face du magasin. Sa vision se focalisa sur son visage. Il fut un instant éblouis par la différence de luminosité du magasin et de l'extérieur, mais sa vision finit par rapidement s'y adapter. Sean ne mit pas longtemps à reconnaitre M.Arkin. Un petit passage rapide par les Infrarouge lui permit de voir qu'il avait que son corps été un peu chaud. Comme si le boiteux était en train de se reposer après un 100m en courant à toute vitesse.

Sa main droite appuyée lourdement sur sa canne, il tenait un des sac en papiers du café du vieux Rhodey qui servait à transporter les sac. Toujours sous vision infrarouge, Sean remarqua qu'un peu de chaleur s'échapper du sac. Arkin ne regarder pas dans leur direction. il semblait être au téléphone et regarder de temps en temps sa montre. La conversation semblait l'agacer, il finit par raccrocher et rangea nerveusement son téléphone dans sa poche avant de relevait les yeux vers le ciel en soupirant.

Quand il baissa de nouveau les yeux, ce fut pour regarder sa montre. Il ne semblait pas avoir remarquer qu'il était observer.

Dans l'atelier, Sean entendit Léonard s'agiter.

"Oh Merde... Fean!! Fean!!! F'est bon, fiens foir!"

Sean ne comprenait pas. Qu'est-ce qu'Arkin attendait planté au milieu de la rue, les cafés au bout d'une main et son téléphone dans l'autre ? Pourquoi n'entrait-il pas ?

- Cette histoire me fait de plus en plus chier, murmura-t'il.

Il recula et jeta un œil en direction de l'adolescent. Celui-ci se concentrait sur l'ordinateur. L'air de ne pas y toucher, Sean fit le tour du comptoir pour saisir son sac de sport. Il le posa sur le meuble tout en sifflotant. Il voulait couvrir les bruits qu'il ferait en remontant son arc. Et il voulait calmer son anxiété. Cela lui parut une seconde un peu excessif... Mais tant pis. Là, son instinct lui disait que les choses devenaient vraiment trop étranges. Et l'étrange, dans son monde, avait le goût du danger.

Tout en serrant la visse de l'une des branches de son arc, il sourit, sardonique. Il avait sacrément le sens de la formule. Et l'étrange, dans son monde, avait le goût du danger. Surtout qu'en creusant très peu, il fallait bien reconnaître que la seule fois où il avait été vraiment en danger c'est quand sa tante avait découvert certaines choses dans un certain placard. Parce que oui, il se vantait parfois d'être dans un quartier dur. Mais, il n'avait jamais été une victime de qui que ce soit. Personne de véritablement dangereux ne s'était frotté à lui. Quelques petites frappes avaient de temps en temps montré les dents mais il les avait calmés rapidement. Et entre son entraînement, le lycée et son boulot, il lui restait peu de temps pour traîner et récolter des ennuis. De gros ennuis en tout cas.

Il arma son arc en remontant la corde aux branches. Voilà, c'était fait. Il était de plus en plus rapide. L'appel de Léonard l'extirpa de son auto-admiration béate. Il se dirigea vers le jeune homme, aussi curieux qu'inquiet.

trop occupé a trifouiller l'ordinateur portable, Léonard n'avait pas fait attention à ce que Sean faisait. Ce dernier eut dont tout le loisir de préparer son arc. Son oeuvre terminée, son ami boutonneux se recula un peu, les mains en suspend sur le clavier. Il fit défiler différentes fenêtres de fichiers: des échanges de mails, un calendrier apparemment chargé, des photographies... Léonard s'arrêta sur l'une d'entre elles et pointa l'écran du doigts. Sur celle-ci, il y avait deux hommes dont le look rappelaient une mode quelque peu dépassée levaient une chope de bière. La photo devait dater d'une dizaine d'années, plus ou moins.

"Fean, f'est pas le coatf Bacfter?"

En y prêtant plus attention, et malgré l'état catastrophique de l'écran, Sean pu reconnaître effectivement Baxter, le coach de son équipe de basket, quelques kilos en moins. Mais ce qui retint surtout son attention était l'homme à côté de lui qui ressemblait un peu trop au client qui l'avait bousculé un peu plus tôt. Léonard revint au calendrier, qui marquait principalement des dates non étrangères à Sean, il s'agissait des jours où les match de baskets avaient lieu. Sous ceux qui s'étaient déjà déroulés on trouvait les scores.

"Attend, f'est pas le plus intéreffant! Mate fa!"

Passant d'un fichier à l'autre, il s'arrêta sur une série de mails échangés, et tout particulièrement le dernier.

c.baxter@shs.net a écrit:

Salut James,

Je sais que t'es sur le plan MD, mais t'as eu le temps de regarder les quotas? SD mérite de l'attention, je suis prêt à parier que c'en est un aussi. Viens te faire une idée, je te ferai passer pour un recruteur. Tant qu'à faire, deux pour le prix d'un, ce serait bête de se priver, tu crois pas?
Tiens-moi au courant de l'avancée avec le père.


Carl.

La porte du magasin s'ouvrit subitement. Plongé dans la lecture, Sean, tout comme Léonard, n'avaient pas vu qu'Arkin s'était finalement rapproché. Il leva haut les cafés, s'appuyant de son autre main sur sa canne.

"Youech, j'ai ton café au lait. Alors, ça ava..."

Il s'arrêta en fronçant les sourcils, détaillant le boutonneux à l'appareil dentaire qui se tenait derrière l'écran. Léonard pressa rapidement quelques touches et tout l'écran redevint noir.

"C'tait pas prévu qu'y ait d'la main d'oeuvre. J'te préviens, j'paie pas plus. T'as récupéré les données?"

Sean relu deux fois le message dans l'espoir un peu fou de le faire coïncider avec les différents scénarios qu'il s'était imaginé. Mafia ? Complot industriel ? Politique ? Non. Rien de tout ça. Pire. MD et SD. Mickael Dill et Sean Dill.

Sean déglutit.

De simple témoin gênant qu'il s'était imaginé pouvoir être, il devenait un acteur bien trop impliqué dans l'affaire. Tout comme son cousin, a priori. Son cousin… Que leur voulait ces deux hommes ? Sean n'était rien. Mickael, pas plus. Ils étaient tous deux de très bons sportifs et lui avait…son don.
Quand Arkin entra dans le magasin, ses muscles se tendirent prêt à empoigner une flèche et à lever son arc. Mais il réussi à réfréner son geste.

- C'est juste une aide. Un problème d'informaticien.

Se tournant vers l'adolescent, il murmura :

- Prends le fric Leo et va voir un film chez des potes. La pizza, c'est fini pour toi ce soir.

Sean ne voulait pas que Leo assiste à la suite. Il était désormais irrémédiablement impliqué dans cette histoire depuis que le boiteux l'avait vu, lui et sa panoplie de livreur de pizza. Il ne pouvait pas faire grand chose sauf lui recommander d'aller se cloîtrer quelque part. Le gamin était suffisamment intelligent pour l'avoir compris, pensa-t-il.

L'archer avait deux options : rendre l'ordi à Arkin, encaisser le reste du fric et continuer à vivre avec une cible dans le dos. Ou rentrer dans Arkin dès que Leo serait sorti.

Il y avait certes la possibilité d'être plus malin comme suivre le type pour savoir où il se rendrait en sortant du magasin. Ou bien bosser sur la copie de la mémoire de l'ordi pour trouver des pistes. Au moins pour se rassurer sur les intentions réels des deux hommes. Il y aurait pensé s'il n'était pas aussi apeuré. Son instinct lui criait qu'il était en danger et que le temps jouait contre lui. Toute sa vie à cacher son don le maintenait dans une paranoïa presque constante. Son cousin et lui était la cible de… quelqu'un. Il en fut subitement convaincu. Et d'habitude, les cibles, c'était lui qui les visait.

A cette pensée, la panique se mua en colère froide qui se focalisa sur Arkin. S'il ne savait pas ce qu'il se passait, il était sûr d'une chose : l'estropié était d'une manière ou d'une autre impliqué dans cette histoire.

Il attendait impatiemment que Leo file pour lancer à Arkin un "Faut qu'on discute vous et moi".

L'air parfaitement dubitatif, Arkin fixa de longues secondes Sean, comme pour le jauger, avant de se reporter sur le boutonneux. Quelque peu hésitant, et apparemment pas très rassuré, Léonard affichait une mine partagée, remontant ses lunettes sur son nez pour lancer un regard interrogatif à son ami, avant de hocher frénétiquement la tête.

"Ouais... Ouais, f'est cool, content d'afoir pu te rendre fervife, comme d'hab!"

Jouant le jeu, Léonard récupéra les quinze dollars de la pizza et continua, d'une voix un peu trop aiguë et surtout trop rapide pour avoir l'air détendu qu'il essayait de se donner.

"Bonfoir monfieur."

Il sortit un peu trop prestement et manqua de peu de percuter la porte au lieu de l'ouvrir. Dehors, le pauvre livreur dû s'y reprendre à plusieurs fois pour démarrer sa petite bécane et filer en quatrième vitesse. Face à Sean, Arkin n'avait pas broncher. Pire, il se pencha en avant et, du bout des doigts, repoussa l'écran de l'ordinateur pour le faire s'incliner vers le clavier. La machine, trop abimée, émit un grincement et menaça de se rompre en deux. Peu soucieux de l'état exact de l'ordinateur, Arkin demanda sur un ton lent.

"Qu'est-c'que t'as vu sur c't'écran, frère...?"

Il insista bien sur le dernier mot, donnant un ton un peu menaçant qui aurait probablement pu paraître bien plu convainquant s'il ne s'appuyait pas sur sa canne comme un éclopé.

Arraché l’ordinateur de ses fiches et le planter entre les deux yeux de l’éclopé le démangea quelques secondes. Il se contenta de s’en éloigner de quelques centimètres. Il resta derrière le comptoir qui dissimulait parfaitement son arc et la flèche qui y était encochée. Il attendait le moment propice pour en menacer le type. Pour le faire parler. Mais pas tout de suite.

- Me prenez pas pour un con ! Ce n’est finalement pas pour mes exceptionnels dons d’informaticien que vous avez ramené votre fraise par ici. Alors, c’est quoi le plan ? Secte ? Terroriste ? Vous voulez quoi à mon oncle et à mon cousin ?


Merde.

Sean se mordit les lèvres. Il en avait trop dit. Le type ne savait peut-être pas pour son oncle et son cousin. C’était certainement les informations qu’il recherchait. Crétin ! Mais quel crétin !

Sean commençait à paniquer. Il  se reposa la même question qui le turlupinait depuis le début : comment ce type avait eu cet ordi ? Il le voyait mal l’arracher seul à un quelqu’un. Il n’allait déjà certainement jamais seul aux chiottes dans l’état où il était.

Peut-être ses complices se dissimulaient-ils non loin de là. S’il n’avait vu personne tout-à-l’heure, le coup de fil qu’avait passer Arkin pouvait être un signal pour rameuter tout le monde.

Sean ouvrit sa vue à tout les spectres et balaya rapidement les lieux du regard.

Ouvrant l'oeil et le bon sur ce qui l'entourait, Sean ne remarqua rien de particulièrement anormal. Au loin, le pauvre Léonard disparaissait prestement à l'angle de la rue, manquant de peu de se faire percuter à un croisement. Passant aux infrarouges il pu remarquer, passant derrière un panneau de tissu signalant des travaux, une silhouette recourbée et une autre nettement plus petite, se promenant à quatre pattes. en y prêtant un peu plus attention, il réalisa qu'il ne s'agissait que d'une vieille dame promenant son corgi.

Penché sur le comptoir, dévisageant Sean avec un air assez peu avenant, Arkin fronça les sourcils, et parut l'espace d'un instant assez déstabilisé par les propos tenus. Il se reprit rapidement et se redressa un peu pour prendre mieux appui sur sa canne.

"J'ai horreur de m'répéter. Alors si tu veux éviter à tonton Virgil de s'enfoncer dans ses bêtises, tu f'rais mieux d'me dire c'que t'as lu sur cet écran, et fissa."

La sonnerie du téléphone portable d'Arkin retentit et il le sorti pour consulter brièvement l'écran, sans pour autant décrocher. Il préférait apparemment tenir lui aussi à l'oeil Sean.

"Et poses tes mains sur l'comptoir que je puisse les voir. Me prend pas pour c'que tu veux pas être pris. Chuis pas con non plus."

Il posa son téléphone devant lui, gardant toujours une main dessus.

Sean fit un large pas en arrière dévoilant son arc. Il le redressa et tendit la corde à demi. Le bruit caractéristique du craquement du polyester le rassura. Comme un signal, son affolement commença à décroître. Pas sa colère.

-Mon cul ! Je poserais ça quand j'aurais l'assurance que vous me voulez pas de mal. Pour le moment, c'est pas gagné !

Son oncle Virgil. Où était-il allé déjà ?

- Vous me répondez pas ! Il a quoi comme problème mon oncle ? Répondez bon dieu !

Arkin eut un mouvement de recul et parut chanceler sur sa canne. Sa mine avait tout du type qui ne s'attendait pas à un tel déploiement d'agressivité. A moins que ce ne soit l'arc plutôt qui avait de quoi surprendre.

"Wow! Z'avez de l'armement de croc-magnon dans c'te boutique? Les flingues, tu connais pas?"

Un phénomène étrange se produisit. Sous les yeux de Sean, une paire d'ailes poussa sur l'ordinateur cassé qui s'éleva entre la flèche et Arkin, servant de bouclier de fortune un peu bancal, et pouvant ainsi donner une brève idée de la manière dont l'écran s'était pris une balle.

"Pose ton jouer, frère. On est du même bord toi et moi."

Arkin se redressa sensiblement, à nouveau pleinement stabilisé. Il prit la peine de parler plus lentement, le regard toujours rivé sur l'arc, comme cherchant à désamorcer la situation.

"Pour le moment, celui qui veut faire du mal, c'est toi, sans vouloir t'vexer. Ensuite, pour t'répondre, il faudrait qu'j'aie toutes les cartes en main. Pour les avoir, il me faut les informations de c't'ordi. Les infos de c't'ordi, c'est toi qui les as. Alors quand j'saurais ce que tu as lu, bordel, peut-être que j'pourrais t'répondre. En attendant, va falloir qu'tu fasses un peu preuve de bonne volonté."

Encore ahuri par la riposte d’Arkin, il en oublia quelques instants ce qu’il tenait entre les mains. Mais il se ressaisit rapidement. L’éclopé ne devait pas voir que son petit effet avait fonctionné sur lui : si sa vessie avait été pleine, il en aurait mis partout. Par chez lui, il était plutôt rare (jamais) de voir passer un mutant. Surtout un mutant qui s’amusait à faire ce genre de choses.

Il hésita puis baissa doucement son arme sans la lâcher.

- Fallait pas me raconter des conneries, mon vieux.  C’est votre faute. Vous débarquez chez moi pour m’enfumer et ensuite vous voulez que je reste zen ? Ok, ok, on va discuter.


Il réfléchit.

- Un prof de sport du lycée, Baxter, et un autre type, un moustachu, que j’ai surpris ce soir au magasin se disputer avec mon oncle, ont misé sur la tête de mon cousin… Et sur la mienne. Ils veulent nous choper pour je ne sais quelle raison.

Il regarda l’ordinateur battre des ailes.

- Quoique là, faudrait être sacrément crétin pour ne pas commencer à piger... Vous pourriez pas faire quelque chose avec ce machin flottant ? Ca devient limite gênant.