Jour 2 - Activation système

Le premier pied posé sur la passerelle métallique, Athenodora appuya lourdement et à plusieurs reprises celui-ci sur le sol ou résonna le bruit des talons aiguilles de ses bottines, afin de s’assurer de la stabilité de l’extension du chemin traversant l’étrange et très peu orthodoxe pièce sphérique, sur son diamètre. A première vue, les dégâts dévastateurs de l’extérieur n’avaient pas eu l’air d’avoir atteint ce sous-sol profondément enterré dans les profondeurs de la terre. Prudemment, la jeune allemande avait alors commencé à s’avancer, doucement sur la longue et lisse allée d’acier, entourée d’un simple rebord en guise de garde fou. Tout en s’avançant en direction de ce fauteuil mystérieux qui n’était, finalement, pas moins étrange que le reste des lieux et qui, paradoxalement semblait être curieusement à sa place dans la normalité anormale de ce sous-sol qui avait des faux airs de bunker souterrains comme ceux que l’on pouvait encore trouvé ici et là, depuis la naissance de la crainte d’un holocauste nucléaire… Dans une pensée légèrement cynique, Athenodora se dit que cet endroit n’avait apparemment pas protégé qui que ce soit.

Alors que la jeune femme était en train de se demander en quoi elle serait plus en sécurité dans cette pièce que dans le reste de la propriété, elle ressentit encore une fois l’étrange mais néanmoins presque familière, sensation de douce chaleur qu’elle avait déjà pu ressentir à deux reprises en franchissant le portail de l’entrée du domaine… Et la encore, en l’espace d’une battement de paupière, sa vue se brouilla soudainement comme si le monde tout autour d’elle se fondait dans un bien curieux marasme gluant. Puis, comme les fois précédentes, sa vision retrouva son entière intégrité et alors qu’elle s’attendait à voir apparaître la même pièce mais dans un état de délabrement aussi avancé que la bâtisse du dessus, quelle ne fut pas sa surprise en constatant que, cette fois-ci, c’était littéralement tout le décor du avait changé.

Exit, la pièce sphérique avec sa passerelle et son fauteuil, surplombant un vide aussi obscur que insondable. Avec une surprise non dissimulée, elle pu constater que le sol sous ses pieds était un sol en bonne et due forme, mais que celui-ci n’était plus en métal mais en pierre tout ce qu’il y avait de plus naturelle. Pour être certaine de ne pas rêver, Athenodora frappa alors le sol à plusieurs reprise de son talons et l’écho qui en résulta lui confirma bien sa première impression concernant la nature du dit sol qui, visiblement, n’était pas dallé. Elle releva alors les yeux et pu constater que, à l’inverse, les murs étaient toujours en métal, ce qui l’étonna grandement de par le contraste des matières.

Mais ce qui attira sans le moindre doute le plus son attention, fut la succession des neufs cadres métalliques placés en arc de cercle et qui ressemblaient curieusement à des portes… Mais des protes à l’embrasure vide, comme si quelqu’un en avait enlevé les portes. De ces neufs encadrement métalliques, trois d’entres eux lui furent particulièrement remarquable. Non seulement par les étranges symboles linéaires qui les parcouraient, mais aussi par le fait que contrairement aux autres encadrements dotés du même type de symboles, ces trois là avaient leur symboles qui luisaient d’un bleu légèrement luminescent. Toutefois, celui du centre avait l’air d’être le plus important, si la jeune allemande en croyait sa taille bien plus imposante que celle des autres encadrements. De plus et contrairement aux deux qui se situaient à sa droite et à sa gauche, celui-ci avait une fine aura jaunâtre qui, bien qu’elle ignorait quoi, devait certainement vouloir dire quelque chose.

Comme si cela n’était pas déjà un spectacle assez surprenant, Athenodora pu également constater que au centre de la pièce, se trouvait une sorte de tableau de commande, avec des tas de boutons, de manettes, de cadrans indiquant elle ne savait pas vraiment quoi… La encore un élément en particulier attira son attention Cette fois-ci ce fut ce qui lui apparut être une sorte de plaque translucide sur laquelle apparaissait des inscriptions dont elle ignorait totalement l’origine. Inconsciemment, la jeune allemande associa cette… Machine… à une sorte d’ordinateur ou bien encore à un tableau de commande quelconque, comme on pouvait en trouver dans les centrales nucléaires ou bien encore dans les centres spatials. L’appareil lui apparaissait très clairement moderne avec ce qui était apparemment un écran de verre ou de plastique, une technologie totalement inconnue, mais en même temps il lui donnait une certaine impression d’ancienneté, un peu comme si on avait mélangé le moderne et l’antique en construisant cette chose. Bien qu’elle en conçu presque immédiatement un lien certain avec les encadrements métalliques situés un peu plus en avant, Athenodora ne pu pas vraiment définir quel était la nature de ce lien.

En levant les yeux au plafond, son sentiment d’ancienneté provoqué par la machine inconnue trouva un écho lorsqu’elle constata que les lueurs blafardes et aseptisées du sous-sol du fameux institut, avaient été remplacé par le plus gigantesque des lustres qu’elle avait eu l’occasion de voir. Celui-ci étaient parcouru de nombreuses bougies, détonnant singulièrement avec ladite machine au centre de la pièce.

‘’Mais c’est quoi ce cirque bon sang ?!’’

S’écria-t-elle alors dans son allemand natal, juste pour elle-même en une interrogation qui, elle le savait, ne trouverait de toute façon pas de réponse dans l’immédiat. Tout en réajustant son sac placé en bandoulière, Athenodora commençait singulièrement à trouver que la situation lui échauffait les nerfs. Toute à ses considérations intérieures, la jeune allemande mit quelques secondes à s’apercevoir qu’elle n’était finalement pas seule dans cette pièce étrange. Une fois que son regard se fut habitué à son nouvel environnement, Athenodora remarqua qu’une silhouette était adossée contre l’une des parois de la machine qui faisait face aux multiples encadrements métalliques. La encore, dans un instinct certain elle fit un pas en arrière tout en adoptant une position défensive afin de parer à un éventuelle problème. Cela étant dit, en regardant ladite silhouette de manière plus attentive, Athenodora pu constater qu’il s’agissait d’une jeune fille. Elle devait avoir, selon son estimation rapide, entre seize et dix-huit ou dix-neuf ans peut-être bien. L’inconnue semblait être vêtue plutôt chichement, un peu comme si elle ne soignait pas son apparence ou bien encore comme si ses vêtements étaient vieux et usagés jusqu’à la corde, comme pouvait en témoigner son pull informe. Une certaine impression de misère ce dégageait de sa personne, appuyée par le fait qu’elle portait simplement une paire de chaussettes mais apparemment pas de chaussures… Pas de visibles en tous cas.

‘’Tu es qui toi.. ? Et c’est quoi cet endroit à la fin.. ?’’

Fini par lui lancer Athenodora dans un anglais retrouvé, après un bref moment d’observation dubitative. De toute façon, elle n’avait pas vraiment le choix, cette fille était la première personne vivante qu’elle rencontrait depuis son arrivée à ce fichu institut à la noix et elle n’avait pas vraiment l’opportunité de faire la difficile en matière de rencontre.

Enfin… Vivante… Elle l’espérait, mais se méfiait tout de même un peu avec toutes les choses étranges dont elle avait pu être le témoin depuis qu’elle avait mis les pieds dans ce fameux institut.

Avec attention, Athenodora regarda la jeune fille se lever et quitter son poste d’observation afin de se rapprocher de sa personne après qu’elle l’est elle-même interrogée sur le pourquoi du comment de la situation présente. Tout en faisant quelques pas dans sa direction, la blonde juvénile glissa ses mains dans les poches de son pantalon en toile. Ce geste eu comme effet de soulager légèrement la jeune allemande, qui laissa alors son corps se détendre et reprendre une attitude un peu plus amicale. Sa méfiance n’était toutefois pas entièrement dissipée, mais il lui sembla que, finalement, la jeune inconnue qui lui faisait désormais face n’était apparemment pas un véritable danger pour elle.

Celle-ci s’autorisa d’ailleurs le bon goût de la saluer dans sa langue natale, ce qui fut particulièrement apprécié par la jeune allemande qui ne s’était certes pas attendu à ce que quelqu’un emploie la langue de Goethe à son encontre dans ce fameux institut… Tout au moins, si elle était encore dans ce dernier, ce qui pouvait légitimement être mis en doute à la vue du décor ambiant qui tranchait singulièrement avec ce qu’elle avait pu voir quelques dizaines de minutes auparavant. Cependant, les propos de l’adolescente lui parurent aussi claire que de l’eau de roche dans laquelle on avait sciemment déversé du pétrole aussi obscur que la plus ténébreuse des nuits. Une forteresse volante, lui avait-elle dit ? Décidément, on touchait le fond là, avait alors songé intérieurement Athenodora : après une sorte de dimension parallèle, ou peut-être une illusion très perfectionnée, voilà qu’on lui disait se trouver dans un bâtiment volant

La jeune inconnue paraissait toutefois connaître son périple depuis son arrivée à l’institut, ce qui pouvait donc laisser à penser que elle-même avait plus ou moins suivi le même chemin. Tout en s’interrogeant sur le nombre potentiel de gens s’étant fait avoir par ce curieux et incompréhensible piège, Athenodora se sentait plutôt rassurée de ne pas se retrouver à nouveau seule dans un endroit étrange. Le geste de l’adolescente illustrant le fameux ‘’pouf’’ et qui désignait clairement son arrivée en ce lieu, laissa à penser à la jeune allemande que son interlocutrice était devenue quelque peu blasée de la situation. Ce sentiment, laissa alors à penser à Athenodora qu’elles ne devaient certainement pas êtres les seules à avoir atterri ici. Après cette présentation succincte de la situation, l’adolescente l’interrogea de manière détournée sur son identité. Il était vrai qu’elle s’était présentée presque d’entrée de jeu en lui disant se nommer Eden, ce qui, quelque part, semblait presque affreusement logique : un prénom évoquant le paradis, dans une endroit qui volait dans les airs.

Après avoir pris quelques instants afin de bien appréhender sa situation, Athenodora réajusta son sac en bandoulière sur le côté et répondit à Eden :

‘’Je m’appelle Athenodora… Et en dehors du fait que pour moi c’était un hologramme bizarre et vraiment moche, c’est tout à fait ça… Mais c’est quoi exactement Khane ? Et comment un endroit pareil peut voler dans les airs ?’’

En effet, la question pouvait légitimement se poser. Depuis quand, les bâtiments volaient dans les airs comme des ballons gonflés à l’hélium ? Si cela était possible, elle n’aurait assurément pas pu passer à côté d’une telle nouvelle. Dans son esprit, Athenodora pensait encore être sur Terre, dans cet institut aussi sinistre que étrange. Puis, elle enchaîna avec d’autres questions à l’égard de Eden.

‘’Toi aussi, tu étais venu à l’institut pour voir les responsables ? C’est comme ça que tu t’es retrouvé ici ? Bon… J’imagines que tu ne sais donc pas ce qui s’est passé dans ce cas ? Quoi qu’il en soit, je n’ai pas vu le moindre cadavre, ce qui laisse donc à penser que les résidents de cet institut on certainement pu prendre la fuite….’’

La dernière partie de la phrase de Athenodora semblait s’adresser plus particulièrement à elle-même, en une sorte de réflexion personnelle émise à voix haute. Celle-ci lui paraissait d’ailleurs assez logique lorsqu’elle y songeait. En effet, si jamais il y avait eu des morts parmi les habitants de l’institut, leurs assaillants, quels qu’ils soient, n’auraient sans doute pas pris la peine de débarrasser les cadavres afin de les entreposer elle ne savait trop ou. Athenodora demanda encore à Eden :

‘’Tu es toute seule ici, ou bien d’autres gens se sont aussi fait avoir comme nous ? Et cela fait combien de temps ?’’

Consciente cependant que l’adolescente n’était peut-être pas l’interlocutrice la plus utile en ce lieu, la jeune allemande lui demanda également :

‘’Il y a des adultes avec qui je pourrais discuter ? Peut-être qu’en s’y mettant tous, on pourra trouver un moyen de retourner là d’où nous venons en essayant de comprendre comment fonctionne cette espèce de machine ’’

Une fois le moment de surprise passé, la jeune allemande avait très rapidement retrouvé son sens pratique. Ses interrogations ne l’avaient certes pas quittée, mais elles étaient absolument sans la moindre importance, face au désir impératif de rentrer chez elle.. Ou tout au moins, dans un endroit qui lui était plus familier qu’une espèce de château volant que l’on ne trouvait généralement que dans les contes de fée pour enfants.

Athenodora n’en cru pas ses oreilles, en entendant Eden lui expliquer ce qu’était précisément Khane et ce qui s’était plus ou moins passé avec les mutants de l’institut.

‘’Une planète.. ? Tu veux dire… Une autre planète, quelque part dans l’espace.. ? Et ce serait des extraterrestres qui aurait attaqué ton institut et qui vous auraient emmené sur ces autres planètes, avant que un androïde bizarre vous sauve et vous mettes en sécurité dans cet endroit qui flotte dans les airs.. ? C’est totalement…’’

Absurde ? ridicule ? Surréaliste ? Oui, sans doute la jeune allemande aurait-elle pu dire cela, si elle-même n’avait pas été témoin des choses étrange… Et cela avait commencé bien avant de franchir le portail de l’institut, avec cet inconnu qui semblait avoir une passion toute aussi particulière que inquiétante, pour les choix que tout un chacun se devait de faire… Et puis… Qu’elle le veuille ou non, le fait était là et bien là ma foi : elle était passé d’un sous-sol et d’une pièce sphérique high-tech, à une sorte de château qui, apparemment, volait dans le ciel.

‘’… Etrange…’’

Finit-elle par ajouter de façon quelque peu lascive, afin de conclure sa dernière phrase. Perdue dans ses pensées, Athenodora tenta courageusement de comprendre le pourquoi du comment de tout ceci, tandis que son visage laissait apparaître une profonde réflexion. Que des êtres venus d’ailleurs dans l’univers existent, elle ne pouvait pas refuser d’y croire, car après tout qui avait décrété que les êtres humains étaient les seules créatures vivantes dans l’immensité stellaire ? Mais dans ce cas, pourquoi ne pas avoir attaqué toute la planète pour se concentrer sur une poignée de mutants ? De plus, pas des mutants matures si elle avait bien compris l’activité de ce fameux institut. Des enfants, pour la plupart ils ne devaient être que des enfants, alors pourquoi ? Une sorte de sélection peut-être… Mais dans quel but ? Et pourquoi cet androïde qui, selon Eden semblait en savoir bien plus que n’importe qui sur la situation, tenait-il autant à les aider à retourner sur Terre ? Même si Athenodora le savait déjà, il y avait quelque chose qui lui échappait, indéniablement… Et ce n’était pas vraiment fait pour lui plaire.

Son regard se porta alors à nouveau sur l’adolescente… Celle-ci paraissait vraiment lasse de tout ceci, notamment de devoir toujours répéter les même choses si elle avait bien compris son évocation de trois autres mutants apparus bien avant que elle-même n’arrive. Cela étant dit, elle ne pouvait lui en vouloir car elle-même n’aimait guère se répéter. L’esprit de la jeune allemande fourmillait d’une multitude d’interrogations, mais elle s’abstint cependant d’en faire part à Eden afin de ne pas l’ennuyer plus longtemps avec tout cela. Après tout, si elle venait d’arriver, le chauffeur de taxi lui avait dit que des travaux avait eu lieu à l’institut il y avait un mois de cela. De là à penser que c’était le temps passé par l’adolescente dans cet ailleurs par-delà les étoiles… A ce propos d’ailleurs, ils étaient encore dans la voie lactée ou bien dans une autre galaxie ? En dépit de l’incertitude de la situation, Athenodora ne pouvait se détacher de cette curiosité naturelle qui l’avait toujours habité.

Quoi qu’il en soit, la jeune femme préféra ne pas ennuyer plus longtemps Eden avec tout cci. Elle devait effectivement en avoir assez, notamment parce que, en fin de compte, elle ne pouvait apporter aux gens des réponses que elle-même ne possédait pas. La jeune allemande pouvait comprendre ce que l’adolescente devait sans doute ressentir : Lassitude, envie de rentrer sur Terre, même si ce dernier point restait tout de même assez difficile à croire… Pour un peu, Athenodora aurait presque pu penser que la jeune fille était en train de se faner, tout simplement…

‘’Et tu dis que ce… Comment déjà ? Danger ? que ce Danger, vous a dit ou trouver de quoi alimenter cette machine afin de retourner sur Terre ?’’

Demanda-t-elle alors à Eden, avant de redevenir songeuse une fois de plus et de dire comme pour elle-même :

‘’Visiblement la machine fonctionne, alors c’est peut-être une simple question de distance… Pas assez de puissance donc… Hum… Alors nous devons être…’’

Athenodora s’interrompit alors soudainement. Quelle idiote, se dit-elle en son for intérieur, il n’était pas utile de mettre plus en berne le moral de l’adolescente, en lui soulignant le fait qu’ils devaient donc se trouver très, très, très loin de leur planète d’origine. Dans la situation qui était la sienne et celles des autres personnes qui étaient également ici depuis un certain temps, l’espoir devait être un véritable, si ce n’était peut-être le seul, moteur pour avancer chaque jour.

Finalement et dans un sourire car Athenodora n’était guère du genre à se laisser démonter par quoi que ce soit, fut-ce un voyage éventuellement sans retour à l’autre bout de l’univers, elle ajouta en regardant Eden droit dans les yeux :

‘’Très bien… Je te remercie de m’avoir informée de la situation Eden mais je ne vais pas t’ennuyer plus longtemps avec mes questions, surtout que tu dois sans doute en avoir assez de les répéter à chaque nouvel arrivant, n’est-ce pas ? Tu m’as bien dit que ce Danger était dans la pièce à côté, c’est ça ? On peux aller lui parler ? J’aimerais lui demander une ou deux petites choses, puisqu’il semble être celui qui en sait le plus sur la situation qui est la nôtre… Et tant que j’y suis…’’

S’interrompant, Athenodora ramena son sac en avant et ouvrit une poche latérale dans laquelle elle farfouilla quelques instants avant d’en extraire un petit sachet de friandises rondes et chocolatés, enrobant une délicieuse noisette en leur sein tandis qu’une fine couche de couleur croquante les enveloppaient tous deux.

‘’Tiens, c’est pour toi… Je sais bien que ce n’est pas grand chose, mais au moins cela te donnera peut-être l’impression d’être un peu sur Terre durant quelque minutes. C’est très important de pouvoir avoir ce genre de moment, dans une telle situation, tu ne penses pas ?’’

La question était plus rhétorique, que réellement interrogative… Avoir un bref parfum de chez soi était uen chose toujours bienfaisante lorsque l’on se trouvait loin, très loin… Et en l’occurrence, on pouvait dire que c’était effectivement le cas lorsque l’on se retrouvait, visiblement, sur une autre planète situé quelque part dans l’espace infini.

‘’Oh… C’est donc mademoiselle Danger alors ?’’

Dit Athenodora sur un ton très légèrement surpris, après que Eden se soit mise en devoir de lui préciser son erreur concernant la nature sexuelle de l’androïde. Encore que dans les faits, un androïde n’avait, par définition, aucune nature sexuelle de quelle que sorte que ce soit. De toute façon et bien qu’elle se garda d’en exprimer le propos à la jeune californienne, Danger restait principalement, quel que soit son degré de perfection, un tas de boulons et de composants électroniques divers et variés, assemblés les uns avec les autres afin de donner l’illusion d’être une personne, rien de plus. Ce qui donna une nouvelle fois l’occasion à l’esprit curieux de la jeune femme, de s’interroger : est-ce que Danger avait été créée à l’image de ses créateurs ? Si la réponse était oui, alors ces derniers devaient donc être de type humanoïde… Mais ou étaient-ils donc ? Encore des questions, malheureusement sans réponses pour le moment.

‘’Très bien, j’essayerais de ne pas heurter sa sensibilité féminine dans ce cas’’

S’autorisa-t-elle à dire à Eden, afin de détendre quelque peu une atmosphère qui lui semblait être de plus en plus pesante en dépit de l’apparente gentillesse polie de l’adolescente. Athenodora ne savait pas ce qui avait bien pu se passer durant tout ce temps passé dans cette forteresse ou bien encore sur les différentes planètes dont celle-ci lui avait très brièvement parlé, mais cela avait du être assez terrible pour qu’une si jeune fille soit aussi… Amorphe.. ? Non, pas vraiment, plutôt… Empreint d’un certain désabusement. Il fallait aussi, sans doute, rajouter à cela le fait de ne pas savoir si elle allait pouvoir rentrer chez elle ou pas. Elle avait aussi certainement, une famille qui devait l’attendre après tout et si elle avait effectivement disparue depuis un mois entier…

Avec étonnement, Athenodora vit Eden refuser les quelques petites friandises qu’elle lui avait si gentiment proposé. Bien que un peu surprise par ce refus, elle n’insista cependant pas et se contenta d’un ‘’très bien, comme tu veux’’, avant de remettre ces dernières dans la poche latérale de son sac. Pour u’une adolescente refuse des bonbons dans une telle situation, c’est qu’ elle devait vraiment être très mal, assurément. Mais qu’importe, Athenodora pouvait comprendre que des friandises ne remplaçaient pas le désir ardent de retrouver sa maison, surtout si Eden et les autres membres de l’institut avaient connu des moments difficiles depuis leur arrivée dans cette endroit.

Ne voulant pas déranger plus longtemps l’adolescente, elle aussi charmante au demeurant et son évident vague à l’âme, Athenodora lui répondit tout en amorçant un mouvement de départ de cette salle en direction de la suivante ou se trouvait la fameuse mademoiselle Danger, après qu’elle se soit écarté pour lui laisser le passage :

‘’Ne t’en fais pas… Si cette androïde est aussi perfectionnée que tu me le dis, alors je ne doute pas qu’elle soit capable de continuer à travailler sur ces fameux radars tout en entamant une petite discussion à bâton rompus. Comme je risque également de rester ici quelques temps, je te dis donc à plus tard Eden.. Ravie de t’avoir rencontré en tous cas, j’espère que les autres seront aussi sympathique que toi.’’

Puis Athenodora quitta les lieux afin de rejoindre ce fameux androïde dans la pièce voisine, à qui elle avait au moins une question principale à poser.

Atelier