Barcelone - Une aprem place de Catalogne

Les hommes marchaient en triangle, l'un d'eux en tête et les deux autres derrière chacune de ses épaules à la manière de gardes du corps. Sauf que le premier dépassait les deux seconds d'une grosse vingtaine de centimètres, ce qui ruinait complètement l'effet impressionnant voulu - ou non.

Le leader s'arrêta, visiblement surpris qu'on se mette en travers de son chemin. Il était plus grand que Raoul d'une dizaine de centimètres, mais ne paraissait pas passer l'essentiel de son temps à jouer avec des haltères. Il toisa le jeune homme pendant quelques secondes, hésitant sans doute à recourir à la force, puis se laissa submerger par les habitudes qu'il avait sans doute acquises, et se rua à l'attaque, ce qui plongea leur coin de nuit dans un noir profond, à la grande surprise de tout le monde.

L'Asiatique réagit la première, et en moins de temps qu'il n'en fallait pour le dire, elle se retrouva perchée sur le mur qui faisait face à la maison des loubards, à quatre mètres de haut. Elle contemplait la bulle noire avec des yeux étonnés et un grand sourire sur le visage.

- Put...merde, c'est quoi le délire aujourd'hui ? José, Iñaki, on va se le faire aussi.

Raoul put donc voir que les hommes, dans son ombre, agissaient à tâtons. Néanmoins, ils sortirent tous de leur poche un couteau à cran d'arrêt, qu'ils hésitèrent cependant à utiliser de peur de blesser un allié. Ils n'avaient rien vu du bond de l'Asiatique, qui se mit à applaudir depuis son perchoir.

- J'aime beaucoup le discours ! Bravo !

Finalement, le leader décida qu'il préférait tenter sa chance au hasard, et se remit en position, près à charger à l'aveugle dans la direction où se trouvait Raoul la dernière fois qu'il l'avait vu, le bras tenant son arme en avant. Il s'élança tandis que derrière, ses acolytes tentaient de se repérer en touchant le grillage ou le mur avoisinants.

Invité

Raoul était plutôt calme. Habitué en fait à ce que les gens auxquels il s'opposait réagissent avec violence. Il fut par contre nettement plus étonné du bond que réalisa l'asiatique. Ça n'était pas naturel non plus ça. Il ne fit néanmoins pas de bulle d'ombre englobait une bonne superficie et il y voyait parfaitement au contraire de ses adversaires qui dans la panique sortir et couteau et n'osèrent pas s'en servir. La ruelle était particulièrement étroite et éviter les coups ne serait pas de toutes simplicité.

Lorsque l'homme chargea, Raoul s'en rendit d'autant plus compte et s'il ne voulait pas le blesser gravement, il voulait encore moins être blessé gravement. Aussi il se ramassa sur lui-même pour se baisser en se mettant sur le côté. Si l'homme courrait le couteau vers l'avant et donc facilement désarmable, il tenterait de le désarmer d'un coup de pied dans le bras ou la main. Quoiqu'il arrive, il lui ferait un croc en jambe. Il espérait juste que l'homme ne se plante pas son couteau dans le ventre.

La tactique de Raoul fonctionna parfaitement : emporté par son élan, son agresseur fut totalement déstabilisé par le croche-pattes et s'étala comme une crêpe sur le sol avec un grand bruit sourd. Dans sa chute son menton heurta le bitume, et il lâcha son couteau qui se retrouva perdu dans la bulle noire. Il se mit à tâtonner le sol en poussant des jurons pour tenter de remettre la main dessus.

L'Asiatique était toujours assise sur le mur, et scrutait attentivement la bulle noire pour tenter de voir à l'intérieur.

- Tout va bien, Raoul ?

Elle ne semblait pas particulièrement inquiète, soit parce qu'elle était irresponsable, soit parce qu'elle faisait confiance au jeune homme.

Les deux derniers hommes s'approchaient prudemment, mais restaient totalement aveuglés par l'obscurité. Ils se parlaient à voix basse pour tenter de se repérer l'un l'autre, mais la stratégie ne semblait pas très efficace, et ils étaient clairement - clairement pour Raoul, qui était le seul à les voir - désorientés.

Invité

Raoul avait déjoué la charge avec une aisance hors du commun. Son plan avait fonctionné et l'homme était à terre. Si ses deux sbires étaient complétement perdus, lui tâtonnait à la recherche de son couteau. L'asiatique, toujours sur son mur interpella Raoul pour s'assurer de sa santé.

"Ca va très bien. Si vous descendiez vous le verriez nettement d'ailleurs. Au fait messieurs, si vous jetez vos armes à terre et que vous promettez de vous enfuir gentiment je daignerais volontiers vous épargner. Sinon votre chef est déjà au sol, vous irez aimablement le rejoindre..."

Raoul alla se saisir du couteau du "chef" afin que celui-ci ne puisse remettre la main dessus. Puis il commença à se mettre en route vers les deux lourdauds perdus dans la brume. Il aimait ce moment d'adrénaline où il sentait le pouvoir qu'il avait sur les autres. Et pourtant, il ne désirait pas en abuser.

Invité

L'adolescente était partie trop vite, Rosita ne la rattraperait pas. En revanche, elle se retrouva à croiser la femme qui avait agressé le peintre, et, entendant le type jurer plus fort de l'appartement qu'elle venait de quitter, la bouscula pour descendre au plus vite.

Parvenue dans la ruelle, elle aperçut une des sphères de Raoul, à droite et s'y dirigea sans plus attendre. Une fille perchée sur un toit lui demandait si tout allait bien et il répondit positivement. Qu'est-ce qu'il se débrouillait bien son cousin. Bien mieux qu'elle en tout cas, qui avait encore du sang sur les mains, au sens propre. Elle resta à l'extérieur de la bulle d'obscurité, n'ayant pas la faculté d'y voir quoi que ce soit, mais manifesta sa présence auprès de Raoul.

- Raoul, je suis là. J'ai récupéré ce qu'il fallait, mais y a un type qui veut ma peau...

Elle se décida à longer le mur pour passer de l'autre côté de la sphére sombre, de sorte que la femme qui l'avait suivie dans l'escalier et l'homme qui cherchait elle ne savait trop quoi ne puissent pas la voir en débouchant à leurs tours dans la ruelle.

Les hommes de main semblèrent dans un premier temps prendre comme un affront la bravacherie de Raoul, tentant d'accélérer leurs mouvements, avant de s'apercevoir qu'ils étaient effectivement perdus et incapables de se déplacer sans risquer de se blesser. L'un après l'autre, ils lâchèrent leurs armes et déguerpirent en courant. Entendant ces bruits de pas, les jurons du chef redoublèrent d'intensité, mais en tentant de se relever (trop) rapidement, il se retrouva assommé net par le rebord du muret qui délimitait le petit jardin de la maison mitoyenne.

Rosita put contourner sans risque la bulle noire, sous le regard curieux de l'Asiatique qui était toujours perchée sur son mur. Lorsqu'elle mentionna un homme qui voulait sa peau, elle fronça les sourcils et tourna la tête dans la direction d'où arrivait la jeune mutante.

La femme qui avait invectivé le peintre avait visiblement pris la fuite dans la direction opposée, mais l'homme, lui, avait choisi de se diriger vers la sphère d'ombre. L'Asiatique finit par l'apercevoir, se releva sur le mur, puis sauta dans sa direction, atterrissant une douzaine de mètres plus loin le pied en plein dans sa poitrine avant qu'il n'ait pu lever le bras pour viser. L'homme se retrouvé allongé sur le dos, et son arme changea rapidement de main.

- Encore un pistolet ! Décidément, ces jeunes se mettent toujours dans des situations impossibles, dit-elle en levant les yeux au ciel lorsqu'elle revint vers Raoul et Rosita.

Elle commença à jouer habilement avec l'arme, la faisant passer rapidement autour de ses doigts ou de sa main sans sembler même s'en préoccuper.

- Ne vous méprenez pas, je déteste les armes à feu. C'est pour cela que je suis intervenue. Agir ainsi contre de jeunes adultes, quelle bassesse, ne trouvez-vous pas ?

Invité

Rosita était sortie de l'immeuble derrière la bulle de Raoul apparement poursuivie. Les deux hommes encore debout décidèrent dans un mouvement de courage extrême de tenter l'irréaliste. Puis, assez rapidement, le réalisme les rattrapa et il s'arrêtèrent aussi sec, lâchèrent leurs couteaux puis tournèrent les talons.

Raoul fut totalement victorieux lorsque le dernier s'assoma en tentant de se relever. Ridicule. Il mit ses poings sur ses hanches à nouveau prenant un air fier jusqu'à ce que le dernier homme sorte de l'immeuble. Il n'eut même pas le temps de réagir que déjà l'asiatique sauta du haut de l'immeuble sur lequel elle s'était perchée un peu plus tôt. Il fut impressionné par la précision de la jeune femme et, avec les capacités physique qu'elle possédait, se dit qu'il était bien content de ne pas avoir à l'affronter. A peine l'homme à terre qu'il fit se résorber son ombre et réapparut.

"Merci beaucoup pour cette intervention madame. Nous occuper d'une arme à feu est toujours plus compliqué. Mais parliez-vous de nous en citant les jeunes ?"

Raoul souriait toujours, il retira ses lunettes roses pour les refaire pendre autour de son cou. Il était content, tout s'était bien passé et apparemment ils avaient récupéré ce qui avait été volé. Raoul était fier. Il sourit à sa soeur en lui indiquant qu'elle avait été très efficace.

Invité

Ce qui se passait à l'intérieur de la bulle d'obscurité de Raoul, Rosita l'ignorait et pour cause, elle gardait le regard fixé plus loin, sur la sortie de l'immeuble qu'elle venait de quitter et craignant l'arrivée du dernier homme debout avec ce qu'il avait sans doute finalement réussi à trouver dans la cuisine. Un héros ne connaissait pas la peur, elle avait encore du travail à faire si elle voulait être une parfaite justicière. Pas comme Raoul, qui ne craignait rien. Rien que pour ça, elle admirait son cousin.

Et puis les types prirent la poudre d'escampettes, et la fille s'occupa avec brio - et des capacités manifestement hors normes - du type au pistolet. Rosita ne comprit rien de son laïus, mais se rapprocha quand Raoul retira son écran d'obscurité.

- Je suis pas fan des armes à feu non plus, souffla la catalane en ne quittant pas le revolver des yeux qui passait autour de la main de la jeune asiatique.

Raoul la remercia de son intervention, et Rosita hocha la tête, acquiesçant aux dires de son cousin. Elle grimaça quand il la félicita pour son efficacité et avoua son infortune.

- J'ai récupéré les objets volés, mais j'ai aussi transpercé le bras d'un des types là-haut dans l'immeuble, faute de bien me contrôler encore...

Elle n'aimait pas s'avouer faible, mais le mal était fait : elle n'avait pas su contrôler sa transformation sous le coup de l'attaque de l'homme et lui avait transpercé le poignet, elle n'en était pas fière du tout.

L'Asiatique finit par se lasser de jouer avec l'arme à feu, et la rangea dans le sac qu'elle portait en bandoulière. Elle sembla y chercher quelque chose pendant quelques secondes, mais sa main était vide lorsqu'elle ressortit.

- Oui, bien sûr, je parlais de vous ! Vous n'êtes pas les premiers jeunes mutants que je croise. Même si vous êtes les premiers à agir en duo.

Elle leur tendit la main pour les inviter à la serrer.

- Oh, et je m'appelle Emily. Je viens des USA, et j'ai une proposition à vous faire. Nous cherchons, moi et mes deux collègues, à recruter de jeunes détenteurs de pouvoirs à travers le monde. Ceci afin de les aider à maîtriser au mieux leurs capacités, et à leur apprendre à en faire usage pour le bien des mutants.

Elle fit une petite pause pour jeter un coup d'oeil à l'homme assommé, qui ne bougeait toujours pas.

- Cela vous intéresserait-il de nous rejoindre ? Je préfère vous prévenir que ce ne sera pas sans danger. Comme vous le savez sans doute, le problème mutant aux Etats-Unis est quelque peu profond, en ce moment. Et les Pères Fondateurs sont les premiers de nos adversaires.

Invité

[HRP : rattrapage de retard de noel powaaaaaaaaa]

Raoul sourit à Rosita alors qu'elle revenait vers lui et Emily. Elle avait blessé quelqu'un gravement, certes, mais c'était un mécréant et ils avaient voulu leur tirer dessus. Ce n'était finalement que justice !

"Ne t'inquiète pas Rosita, ils étaient dans leur tort et parfois, justice doit se faire sale. Mais il faut éviter au maximum et ne pas être sujet à des accidents, c'est tout ! Pour te consoler, on ira faire un bowling!"

Puis ce fut l'asiatique qui prit la parole et se présenta enfin. Et qu'elle présentation! Prénom, nationalité, but, objectif dans la vie. C'était concis mais détaillé. Raoul était content car Raoul n'aime pas les tournures de phrases alambiquées.

"Raoul n'a pas peur du danger! Aussi j'accepte avec honneur votre proposition. Elle me permettra d'étendre la justice à l'international. Et nous n'agissons pas du haut, nous agissons en justiciers et nous sommes deux cousins !"

Raoul aimait aussi les jeux de mots vaseux.

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