01.01/29.L.Association de bienfaiteurs - Groupe de Swift

Une fois que sa patronne eut terminé d'énoncer la composition des petits groupes - qui rafraîchirent la mémoire d'Emily sur les jeunes qu'elle allait devoir prendre sous son aile - la Hongkongaise se dirigea vers un des coins de la pièce, emportant au passage quelques chaises au cas où les fauteuils ne soient pas suffisamment spacieux pour accueillir tout le monde. Elle s'installa ensuite, et énonça simplement :

- Hé bien, si vous avez de quelconques interrogations au sujet de ce qui vient d'être dit, voici venu le moment de me les soumettre.

Clara et les autres avait étaient convoquée dans le salon. Elle était descendue, habillée d'affaire que les autres filles avaient bien voulu lui prêter. Mais il était vraiment temps pour elle d'aller se chercher de quoi s'habiller toute seule et surtout des fringues qui collé plus a son style.

Après une petite sieste pour récupérer, elle descendit toujours décalée par le changement d'horaires, mais contrarier par le fait qu'elle n'arrivait plus a enlevait son attelle en verre.Il était assez tard pour elle. Mais il fallait bien se faire a sa nouvelles vie. Le visage toujours caché par sa frange, elle scruta la pièce pour voir des visages connu et apprendre a connaitre les autres. Son regard s'arrêta en apercevant Mamie Lily. Clara fut un peu déçue de voir qu'elle avait abandonnée l'apparence du beau Max et de son regard de braise. L'africaine laissa échapper un sourire en se rappelant tout le bordel qu'elles avaient mises en Afrique du sud pour se sortir des emmerdes ou s'était fourrés l'ado.

Elle aimait se dire qu'elle n'était pas une fille d'action. C'était trop dangereux pour elle, mais elle avait aimer cette sensation de lacher un peu son pouvoir. Se cherchant un place ou s'assoir, elle se trouva une chaise a l'écart. Mais elle s'arrêta d'un coup en apercevant Luz et Timour les deux extra terrestre de l'école.

Elle n'était pas choquée de les voir, mais plutôt soulagée de savoir qu'il y avait encore plus moche qu'elle et ses plaques de verre réparties un peu partout sur son corps.

Rapidement les profs prirent la parole en leur expliquant pourquoi ils étaient tous là. Clara écouta attentivement Bien qu'intérréssée elle piqua un peu du nez... Elle aurait surement d rester plus longtemps au lit. silencieuse elle lutta pour ne pas flancher, laissant les autres s'exprimer.

Rapidement, on les mit au parfum sur ce qu'il les attendait et on les répartit en groupe. En attendant son nom arrivée en troisième position elle releva la tête scrutant les autres pour savoir qui ferait partie de sa classe. Dans son groupe elle ne connaissait que Lucy qu'elle avait croisée le matin même à son arrivée.

Elle suivit le groupe en gardant les deux mains dans les poches et s'installa sur le premier siège a disposition. tandis que Switch leur demander si ils avaient de questions. Clara relava la tête en disant.

"Oui, vous avez parlé de noms de code! On est vraiment obligés? On doit les trouver maintenant où on a encore le temps? Je vous connais pas tous encore... Mais apprendre a se connaitre permettrait de s'aider pour les noms de code."

Clara fit un peu la moue, elle n'aimait pas trop se mettre en avant et préferer en générale passée inaperçue. Elle enchaina directement

" Je suis Clara Wurtz, j'ai 14 ans et je viens d'Afrique et j'ai des origine allemande et japonaise. Si je suis ici c'est parce que l'on m'a aidée quand j'en avais besoin et j'aimerais payé ma dette du mieux que je peux. Sinon côtés pouvoir, Je suis fragile et je fais des trucs bizarre avec le verre... C'est pas évident a expliqué, faudrait que je vous montre un jour..."

Clara se mit a rougir, elle n'aimait pas trop parler de ses pouvoirs et préféra changer de sujet. en demandant

" On est une sorte de classe? c'est bien ça?"

Roxie, qui était allongée de traviole sur l'un des fauteuils, casquette vissée sur la tête, n'avait pas perdu une miette de la réunion, les yeux papillonnant entre l'une et l'autre des personnes présentes, en particulier ses petits camarades. Il y en avait toute une tripotée que Roxie n'avait pas encore rencontrée, dont plusieurs au physique surprenant. Passée la surprise de rencontrer Luz, l'ado n'avait cessé de s'enthousiasmer devant la faune locale, et pour cause : c'était comme de vivre ses histoires favorites !

A l'appel de son nom complet, Roxie prit tout de même la peine de corriger la regrettable erreur de la vieille en lançant "ROXIE" dans la pièce. Excitée comme elle était, elle en oublia même de contrôler sa voix. Le son s'amplifia de lui-même, vrillant les oreilles des mutants du salon.

"Oups !" fit-elle de nouveau normalement, avec un petit ricanement contrit, tandis que les veines violettes qui avaient envahi son visage refluaient doucement. Au moins, elle n'aurait plus besoin de se présenter.

"Yo, Clara." fit-elle à la fille de verre... De verre ?

Les images des vases de son beau-père qu'elle avait fait imploser avec sa voix fusèrent dans son esprit, avec le visage de Clara en surimpression.

"Euh..." fit-elle, alarmée, en cherchant Emily du regard. "Z'êtes sûre que c'est un bonne idée qu'on soit dans le même groupe ? Et même genre... dans la même pièce ?"

Jusqu'ici, la gamine avait pris son pouvoir plutôt à la légère, d'une part parce qu'il était nettement moins surnaturel que celui de Gabriel, par exemple, qui était dans son groupe d'ailleurs, et d'autre part parce qu'elle le croyait relativement inoffensif. Du verre brisé, y avait pas mort d'homme. Sauf que cet adage risquait de prendre un sacré coup en la présence de Clara. Et si elle faisait exploser Clara ?
Roxie se redressa dans le fauteuil, comme si cette simple position lui éviterait de perdre le contrôle sur son organe vocal.

"Un conseil, Clara, reste éloignée de moi, sinon ton nom de code ça sera vite "Verre pilé"..." ajouta-t-elle, entre méfiance et incertitude.

"Bon sinon, vous avez parlé des noms de code, c'est cool. Mais les super-héros ils ont des costumes normalement. On va en avoir aussi ?" demanda-t-elle à Emily pour tenter de masquer la gêne que représentait la présence d'un vase-vivant à côté d'elle.

C'était pour lui la première fois depuis son arrivée, qu'il avait l'impression que quelque chose était organisé. Et les discours et explications avaient donné une toute autre dimension à ce qui semblait pour le moment comme une arrivée en vacances décevante, la brochure paraissant mensongère. Bien entendu la salle de réunion improvisée n'avait rien à voir avec celles dans laquelle son père réunissait collègues et associés afin de refaire le monde et étendre le sien. Mais au moins, quelque chose de nettement plus sérieux se dessinait. Chacun des professeurs faisait tour à tour son discours d'introduction et tous pouvaient enfin admirer ceux dont les visages étaient encore inconnus.

Ce fut au tour de Walentyn de faire entendre le doux son de sa voix. Gabriel s'abstint de le huer mais gardait en mémoire le sale coup qu'il lui avait fait. Après tout ce n'était pas de sa faute s'il avait l'air d'un tripoteur d'enfant au premier abord... Qu'est ce qu'il faisait tâche à côté des deux femmes qui avaient une certaine classe, et puis, il n'avait pas eu la décence d'expliquer son pouvoir plus en détail, car pour le moment, selon Gabriel, il ne savait pas faire grand-chose à part faire croire aux gens que des chiens les bouffaient. Préférant l'ignorer il reporta son regard sur Lily Rose avec plaisir.

Ils étaient donc répartis par groupe. A l'annonce des noms, il tachait de repérer parmi ses camarades ceux à qui ils appartenaient. Lucy, ce devait être la rousse qu'il pensait s'appeler Luz, Roxane, qu'il connaissait désormais et qui venait d'exploser les oreilles de tout le monde. Clara, c'était peut être la lézarde du matin, et pour Gustave, il espérait qu'il s'agisse du jeune homme brun pas trop mal. Mais lorsqu'ils se déplacèrent tous vers les endroits qu'on leur avait indiqués, quelle ne fut pas sa déception de voir que le gros bébé potelé allait avec eux. Poussant son fauteuil, il passa à côté de Roxane et lui dit à voix basse:

"Il ne sera pas resté bien longtemps secret, ton pouvoir..."

Il s'installa donc à nouveau dans son fauteuil au confort relatif, croisant les bras et attendant que tout le monde soit là. Clara prit la parole en première, insistant sur le sujet des noms de code. C'était une drôle d'idée et Gabriel commença à y réfléchir. Riant tout seul de ses propres trouvailles idiotes du genre "R2D2" ou "Poney Fringuant", "Ici 'Pied de Porc', je suis avec 'Tampon Usagé', nous attendons les instructions de 'Blanche Fesse'. Et puis Roxane ajouta l'option costume. Gabriel eu le vague espoir qu'elle pense à un deux pièces classique, mais connaissant un peu les références de la jeune fille, il devait plutôt s'agir du slip par-dessus le pantalon... Il prit alors son nez entre son pouce et son index, fermant les yeux pour se concentrer et ne pas éclater de rire. Mais une fois le moment passé, une question que le jeune homme voulait poser depuis quelques temps lui revint en tête:

"Excusez-moi, mademoiselle!" lança t'il en levant la main. Une fois les regards sur lui, il enchaina en posant ses yeux sur celle qu'il voyait désormais comme sa grande patronne. "Pour revenir un peu en arrière, vous avez expliqué que les moyens, technologiques principalement, de l'école ne sont plus ce qu'ils étaient. D'accord, nous avons tous nos capacités propres, mais si les Pères Fondateur sont également des mutants, et qu'ils ont, en plus, l'argent, le pouvoir et un certain contrôle politique international, que va-t-on pouvoir faire face à eux, concrètement? Surtout que..." Il tourna la tête de part et d'autre pour survoler l'ensemble des personnes présentes. "Nous ne brillons pas non plus par notre surnombre..."

Regardant tour à tour les figures d'autorité réparties dans la salle, il se remémora rapidement le cursus de chacun: un voleur, une métamorphe aux airs de conférencière et une experte en structure de bâtiments. Le message était très clair: "Nous serons donc des infiltrés, des hors la loi, non? Cela signifie que l'on va devoir changer d'identité et vivre cachés?" D'un coup, sa motivation toute fraiche venait de redescendre d'un cran. "Je veux dire, certain d'entre nous avaient surement des projets et un bel avenir!.."

Ces yeux se posèrent sur ses camarades, pensant que d'autres allaient réagir à cette question. Puis voyant Clara et Gustave, il ouvrit de grands yeux. "Oh! Excusez-moi, je manque à mes obligations" Il tendit la main vers eux. "Gabriel Conowell, je fais des projections australes" Dit il, tout fier de mettre un nom sur son pouvoir.

Une réunion dès le premier jour. Autant sonner la rentrée et l’arrivée des cours ! Et en même temps, ça allait sans doute permettre aux nouveaux débarqués d’en apprendre un peu plus sur ce qui se passait dans les murs glauques de cet hôtel privé métamorphosé en ghetto de mutants conspirateurs. Bien mieux réveillée qu’au matin, et désormais habillée d’un petit haut noir et d’un jeans troué aux genoux, elle s’y était rendue avec curiosité. Qu’est-ce qu’ils allaient bien pouvoir raconter ? Entrant dans la salle, elle se précipita vite vers un des fauteuils libres, histoire de pas se taper une chaise toute dure pendant les discours à rallonge qui s’annonçaient. Confortablement calée dans son siège, elle avait inspecté les personnes qui l’entouraient. Elle en connaissait maintenant une bonne partie, même si de royaux inconnus perduraient encore. Il y en avait pas mal avec des têtes bizarres. Luz, bien sûr, mais aussi une espèce d’extra-terrestre et un gros chauve à l’air patibulaire. Et Clara aussi, qui se dissimulait tant bien que mal dans le petit pull de la rouquine. Venant d’Australie, elle n’avait pas vraiment pensé à apporter une cagoule pour cacher le secret de l’asiate africaine.

Et alors qu’elle reluquait partout autour d’elle, faisant un petit signe à Roxie de loin, les profs arrivèrent et commencèrent à déblatérer une foule d’informations sur la raison de leur présence ici, leurs actions probables dans les temps futurs, et leur situation actuelle. Les profs s’étaient présentés tour à tour : Emily, elle la connaissait déjà, ainsi que son impressionnant pouvoir. Walentyn, elle l’avait juste aperçu grimper les escaliers de loin. Le maquereau dont Gaby avait parlé confirmait les paroles du néo-zélandais : c’était pas un type vraiment recommandable. Et puis, celle dont elle n’avait pas encore vu le visage, et qui s’avérait en posséder de multiples : la Don’t Know Who qui faisait office de dirlo dans cet hôtel-ghetto. La patronne, quoi. L’ancêtre, la sage. Celle qui était l’instigatrice de tout ça.

C’est elle, d’ailleurs, qui donna le plus d’infos sur les Pères Fondateurs, ces types glauques qui prenaient le pouvoir partout où ils passaient. Lorsque la vieille dénombra le nom des Etats occupés, Lucy se mordit la lèvre : elle ferait bien de prendre rapidos un cours accéléré de géographie ricaine. Ces noms n’étaient que de vagues évocations, pour elle. Elle ne savait même pas où les situer sur les USA.
Walentyn parla, quant à lui, d’un groupe de retors à Londres, dont le nom lui échappa sitôt qu’il fut prononcé. Des types glauques, à n’en pas douter. Et puis Emily, qui répéta un peu le discours qu’elle lui avait servi, quelques jours auparavant, à Perth. Ils étaient ici pour être formés, pour apprendre à maîtriser au mieux leurs pouvoirs divers, afin de les utiliser de la façon qui leur convenait le mieux.

Puis, ils furent divisés en trois groupes. Un par prof, en toute logique, et ils déménagèrent la salle pour se retrouver entre eux. Elle se retrouvait dans le groupe d’Emily, ce qui était une bonne chose, en compagnie de Roxie la sympa, de Gaby le beau-gosse paumé, de Clara la sans-habits, et du gros chauve patibulaire, le seul qu’elle ne connaissait pas encore, mais qui avait l’air solide. Un chouette garde du corps, quoi. Son petit groupe lui plaisait assez. Surtout qu’elle n’aurait pas à se taper Kallan et sa prétention.

Une fois regroupés, chacun commença à se présenter, à sa manière. Bon, ça faisait un peu redondant pour Lucy, mais c’était quand même utile pour les nouveaux. Ainsi, après Clara, Roxie et Gaby, elle se présenta à son tour.

« Bon ben moi c’est Lucy. J’viens d’Australie, et mon pouvoir… bah vous vous en rendrez vite compte, sans doute. »

Elle voulait se la jouer mystérieuse ? Pas vraiment… mais ça allait pouvoir être utile, de garder une part d’inconnu… Elle se tourna vers Emily.

« Juste un truc. Comment on va faire pour apprendre à contrôler nos pouvoirs ? Tu vas nous donner des… cours ? C’est ça ? »

Le tutoiement était venu tout naturellement… Elle ne se voyait pas la vouvoyer. Même si l’idée de cours scolaire la rebutait au plus haut point.

« Et y’a moyen de s’trouver un job, dans les environs, ou on aura un planning super chargé ? »

Depuis sa rencontre avec Emily les évènements s'étaient enchaînés à une vitesse folle. Hier encore il était dans un gouffre de vacuité poétique et d'agréable quotidien jusqu'au cou, et aujourd'hui il avait fait ses bagages, traversé l'océan (et découvert les désagréments liés aux voyages en avion), fait ses premiers pas dans la fourmilière New-yorkaise, avait à peine eu le temps de jeter ses valises et s'était retrouvé en pleine réunion préparatoire.
Ses premières impressions étaient plutôt mauvaises, la ville lui semblait oppressante, l'immeuble dans lequel il avait été accueillit n'était plus de première fraicheur et l'un des organisateurs nommé Walentyn ne lui inspirait aucune confiance. Heureusement la pétillante Emily était bien là.

Gustave détailla les jeunes mutants recrutés. Premiers bon point, le beau sexe était bien représenté. Quelques créatures étranges faisaient aussi partie du groupe, qu'il dévisagea les yeux pleins de tendresse pour les merveilleuses créations que se permettait parfois dame nature. Le petit gris était mignon à croquer.
Quant au groupe Swift, il eut rapidement un bon feeling, qui ne fut qu'à peine émoussé par la perte d'un tympan. Ne pas oublier d'appeler cette jeune rebelle "Roxie" nota-t-il mentalement dans son carnet des milles et une techniques d'approche pour une soirée réussie. Il était impatient de faire connaissance avec cette équipe et à son tour se présenta sobrement.

- Bonjour. Moi c'est Gus, j'ai 23 ans et je viens du Danemark. Mon pouvoir c'est le découpage. J'espère que nous nous entendrons bien.

Sa voix monocorde retomba doucement.
La prise de parole en public n'était pas un souci pour le jeune homme, mais parler de sa vie lui demandait des efforts bien plus importants. Les informations transmissent par les responsables avaient apportées un éclairage bienvenu sur les motivations de ces nouveaux x-men et Gustave n'eut pas envie de relancer à chaud leur interlocutrice.
Considérant qu'il avait fait ce qu'il avait à faire, il se renfonça dans son fauteuil et écouta attentivement la discussion, se montrant d'une discrétion inhabituelle.

Emily avait profité des prises de parole successives pour jeter un coup d’œil approfondi sur ce qu’il convenait d’appeler ses élèves. Elle en connaissait déjà trois : Gustave le dragueur rondouillard et son étrange manière de saluer, Lucy l’ex-barmaid rousse, et Roxane la bavarde, et même la bruyante dans le cas présent. Les deux autres s’appelaient Gabriel – un jeune homme qui semblait bien sous tous rapports – et Clara, qui paraissait à la fois plus jeune et littéralement plus fragile que ses camarades. Deux garçons et trois filles : le quota était plutôt équilibré.

Une fois que Gustave eut laconiquement – il venait d’arriver, et était peut-être en plein jetlag, jugea Emily qui avait connu le Danois bien plus bavard – clos la série de questions, elle tenta de répondre successivement à chacune d’entre elles. Du moins, dans la limite de ses connaissances, et de ce que son esprit s’autorisait à lui restituer.

- J’aimerais que vous ayez votre nom de code lorsque vous partirez pour la première fois en mission. Il n’est pas seulement là pour le décorum, ou parce que telle était la règle en vigueur aux temps de l’adolescence de notre directrice.

Elle espéra que ladite directrice n’avait pas saisi l’ancienneté sous-entendue dans son « au temps de… ».

- Il facilitera la communication entre vous, et surtout protègera votre identité. Bien sûr, vous avez le droit de demander conseil à vos camarades. En réalité, vous n’êtes pas exactement une classe, plutôt un…groupe de travaux pratiques. Pour certaines tâches imposées, vous devrez collaborer, mais cela ne signifie pas que vous serez coupés des élèves des autres groupes.

Elle était tentée, par défi, d’insuffler un petit esprit de compétition, par exemple en disant « vous pourrez par là-même démontrer à Chimère que je suis une meilleure pédagogue que lui », mais préférait attendre un peu pour ce détail amusant.

- Cela étant dit, je pense que c’est une excellente chose que tu sois associée à Clara, Roxane. Tu es aussi ici pour apprendre à contrôler tes capacités. Clara est peut-être particulièrement vulnérable à ton pouvoir, mais tu es parfaitement capable de faire perdre un ou plusieurs points d’audition à n’importe qui. Ce sera donc un exercice permanent pour toi.

Emily accompagna sa remarque d’un sourire qui se voulait encourageant. Dans le cas de la jeune Américaine, le problème ne venait pas d’un manque de motivation, mais plutôt d’un trop-plein d’énergie à canaliser.

- Au sujet des costumes, il est prévu que vous en ayez. Simplement, les finances de Lil…de l’Institut n’étant pas au beau fixe, ils constituent un objectif secondaire, sauf rentrée d’argent imprévue, ou si un camion de transport de tissus divers perd son chargement devant l’hôtel. De plus, n’oubliez pas qu’à partir du moment où vous porterez ces costumes, vous serez automatiquement catalogués comme mutants, pour le meilleur et pour le pire. Prudence, donc.

Venait maintenant le point qui était forcément le plus délicat : démontrer à ces jeunes pousses qu’ils n’étaient pas envoyés aveuglément à l’abattoir contre les Pères Fondateurs. Emily, l’air sérieux, joignit ses mains, doigts écartées, signe qu’elle cherchait ses mots.

- Evidemment, la situation joue en notre défaveur sur le papier. Nous sommes moins nombreux – même si les véritables membres de l’organisation ne sont pas une multitude, ils contrôlent indirectement des soldars et d’autres mutants. Nous sommes jeunes – enfin, surtout vous – et nous ne sommes pas suréquipés.

Un léger sourire réapparut au coin de sa bouche.

- Mais nous avons plusieurs avantages. Déjà, nous savons qui ils sont, et ce dont ils sont capables. Lily-Rose a d’ailleurs fourni des fiches signalétiques que vous pouvez librement consulter. Ensuite, toujours d’après elle, tous ne sont pas sur la même longueur d’ondes. Vous allez vite vous apercevoir, si ce n’est pas déjà fait, qu’il est utopique d’être très proche de tous vos camarades, et que votre approche de la question mutante diffèrera. Cependant, notre directrice privilégie les données concrètes, et elle n’a pas établi de profil psychologique individuel.

C’était d’ailleurs une des raisons pour lesquelles Emily avait subitement eu envie d’aller voir ce qui se disait à Washington, histoire de jauger le terrain.

- Mais notre principal avantage c’est qu’ils ne savent rien de notre existence. Lors de leur putsch, ils se sont heurtés à des organisations militaires, mais ils n’ont jamais eu à faire face à des groupes de mutants organisés, et c’est sur ce point que nous pourrons les surprendre.

Après une petite pause, elle ajouta :

- L’un des objectifs sera donc que vous appreniez à collaborer ensemble. Des entraînements seront prévus, ne vous inquiétez pas, vous ne serez pas lancés dans le grand bain sans expérience préalable. Quant à l’aspect hors-la-loi, il est indispensable tant que les Pères Fondateurs existeront. Il ne vous aura pas échappé qu’aux USA, l’opinion publique apprécie peu les porteurs du gène X. Dans le meilleur des cas, les gens seront méfiants envers vous, et dans le pire…

Il était inutile de finir sa phrase, ils en comprendraient aisément le sens. Elle prit un air malicieux pour compléter sa pensée.

- Mais être un hors-la-loi n’a pas que des désavantages. Cela peut vous autoriser certaines…choses.
Elle songea que cette vision des choses était sans doute assez proche de la façon qu’aurait Walentyn d’enseigner à ses élèves.

- Vous aurez aussi quelques cours théoriques, mais dans un premier temps, la pratique prédominera. Et il ne vous aura pas échappé que nous ne sommes pas très nombreux, et que nous avons ponctuellement des occupations personnelles, de fait, votre emploi du temps sera très loin d’être rempli. Si vous le désirez, vous pouvez chercher un petit boulot, mais prudence sur votre identité, les ordres sont pour le moment de protéger notre couverture.

Il lui semblait qu’elle n’avait omis aucun point.

- Cela éclaire-t-il votre lanterne ? Ou avez-vous d’autres choses à demander ?

Quand Roxi hurla son nom, Clara eut l'impression de se retrouver dans un Cheackeur a la puissance minimale. Ça faisait mal, surement plus mal qu'aux autres et elle n'apprécia pas vraiment. C'était comme dans la voiture de Max en Afrique, mais en légèrement pire. Rapidement l'africaine fit le rapprochement.

Caillou= Bruit= Verre cassé

Du coup, elle regarda "Roxie" avec une certaine gêne en se disant qu'elles n'allaient probablement pas réussir à bien s'entendre toutes les deux. C'était comme mettre un renard à côtés d'un lapin en leur demandant de faire connaissance. Clara espérait juste que le renard ne soit pas trop affamée. Au lieu de ça, La fille bruyante lui rappela à quel point un lapin était inoffensif face au renard.

Bref la métisse se sentait de moins en moins à l'aise face a cette fille. Baissant les yeux, elle s'écarta pour éviter d'être trop prés d'elle. Mais en entendant le surnoms que proposa l'américaine. Clara se sentit encore plus blessée. Elle se rappela la douleur qu'elle avait eu en perdant son bras et rien qu'a l'idée d'être complètement réduite en débris de verre, elle perdit le contrôle de son pouvoir. Elle se vitrifia tandis que les objet en verres (montre, vitre, verre de lunettes, verre a boire, bouteille de verre...) prés de Roxie se mirent à trembler, comme si une force invisible les pousser tandis que les autres continuait à poser leurs question qu'elle écoutait d'une oreille distraite.

Spoiler:

Clara était un peu paniqué, mais elle finit par comprendre que Roxanne ne venait pas de la menacer et commença peu à peu a se calmer. Mais l'explication d'Emily eut tôt fait de vraiment ma calmer. Elle reprit une forme normale en répliquant.

" C'est facile a dire, c'est pas vous qui allez vous retrouver à côté d'un danger ambulant, J'ai pas envie de voler en éclat parce qu'elle vient de se faire mal ou parce qu'elle a un coup de gueule a passé... Je suis déjà assez mal en point comme ça... Elle peut vraiment pas aller dans une autre équipe? Sinon je proposes Cacophonie comme surnom! Ou alors vouvouzela?"

Puis elle rebondit sur l'histoire des petit boulot en demandant. Tout en jetant un coups d'œil à Gus. Avec son pouvoir de découpe, il pourrait surement couper les cordes vocales de Roxie par mesure de sureté personnel

"On peut travailler a partir de 14 ans ici? "

Roxie se détendit à la messe basse de Gabriel, non pas que ses paroles soient rassurantes, car ça n'avait pas l'air du tout d'être son genre de chercher à rassurer les autres, mais bien parce que la notion de messe basse impliquait une certaine complicité. On se coupait des autres pour parler d'un sujet qui n'était destiné qu'à une personne. Et ça, c'était cool. Ca lui rappelait les délires avec ses potes à l'époque où elle était encore en lycée public, avant le remariage de sa mère. Ca lui rappelait la confiance qu'elle avait en eux, la certitude d'avoir toujours quelqu'un à appeler pour traîner le mercredi après-midi ou le soir après les cours, ou encore celle de toujours voir des tronches familières à son skatepark préféré. C'était aussi savoir qu'on avait une bande sur qui compter en cas de baston dans la cour de récré.
Bon, c'était sûr, Gabriel n'était clairement pas le genre type avec lesquels elle zonait d'habitude. Il appartenait d'ailleurs même plutôt au genre de personnes dont Roxie se serait foutue, avec son maniérisme, ses fringues si chères qu'on pourrait soutenir un pays du tiers monde (et probablement fabriquées sur le dos de gosses d'un de ces pays) et sa dépendance au giron maternel. Ils n'avaient pas les mêmes valeurs. Du tout. Mais malgré tout ça, il était venu avec elle dans le feu de l'action, même si ça n'avait pas eu l'air de l'enchanter sur le moment. L'ado avait de ce fait l'impression d'avoir eu de l'influence sur lui, de l'avoir décoincé un peu. Du coup, elle se sentait épaulée dans ce moment angoissant. Et puis bon, lui au moins, elle ne risquait pas de le faire exploser, et si les paroles de Gabriel n'étaient pas rassurantes, ça, ça l'était.

"Qu'est-ce qui te dit que ça s'arrête là ?" releva-t-elle avec un clin d'oeil. Elle ricana alors lorsque Gaby fourcha.

"Pssstt. Astrales, pas australes." lui chuchota-t-elle, la tranche de sa main posée au coin de sa bouche comme on souffle la réponse à un camarade interrogé par la prof de maths sur le théorème de Pythagore.

Elle nota que Lucy semblait très proche d'Emily. Roxie quant à elle, avait désormais la désagréable impression que par le biais de cette réunion et de cette répartition en groupes, sa relation à la Hongkongaise, plutôt sympa au demeurant, venait de changer. Jusqu'ici, elle l'avait plus vue comme une pote un peu vieille. On ne pouvait pas dire qu'Emily soit particulièrement répressive, autoritaire ou coincée. Elle avait même traité sa patronne de connasse lors de leur rencontre ! Donc dans un sens, Roxie était plutôt contente d'être dans son groupe plutôt que dans celui de la momie. Néanmoins, la notion de cours évoquée par Lucy puis confirmée par Emily plaçait Emily comme figure d'autorité, la maman des louveteaux, et Roxie n'était pas très sûre de vouloir une mère pour la fliquer. Une grande soeur super indulgente et "coolante" lui suffisait.

"Un exercice permanent ? J'suis punie cash alors que j'ai rien fait, c'est trop pas juste !" s'exclama l'adolescente, tout en regardant avec méfiance Clara changer de couleur. Par chance, aucun objet en verre n'était à proximité de Roxie, vautrée dans son fauteuil moelleux.

"C'est qui qui a fait les groupes ? La vieille ou vous ?" s'enquit-elle ensuite. Il n'était plus désormais question pour Roxie d'être trop familière avec sa "tutrice". Ce chantage affectif avec la vie de Clara était un peu too much pour la gamine. "T'as intérêt à vite apprendre sinon ta petite camarade crèvera par ta faute", pour une gosse de 16 piges, c'était un peu beaucoup de responsabilité sur le dos.

"Tu peux pas plutôt ranger..."

Roxie chercha en vain comment désigner les plaques de verre sur le corps de Clara.

"... tes décos, là ?" finit-elle avec un vague signe de main fourre-tout.

Ca aurait été tellement plus simple et moins risqué pour Clara ! Après tout, elle n'avait pas besoin de tout cet attirail, et puis si elle arrivait à se transformer totalement, l'inverse devait être plus simple. C'était sûrement décoratif, sinon pourquoi n'en aurait-elle que sur certaines parties du corps ? Ca devait même rendre vachement bien en soirée ou en concert avec les spots lumineux.

"Ici c'est l'Amérique, on exploite pas les gosses de 14 ans..." répondit Roxie à la question de Clara, dans ce qui aurait pu paraître au premier abord pour une remarque chauvine à l'américaine. "... on attend de les endetter à vie, avant." ajouta-t-elle avec ironie.

"Vous vous z'êtes là ?" répéta Roxie en clignant des yeux lorsque Clara repartit sur les noms de code et les vouvouzelas. "Cacophonie" ne dérangeait pas la blonde, mais c'était vraiment trop long.

"Un nom de code, faut que ce soit percutant et que ça tienne en deux ou trois syllabes max, sinon le temps qu'on t'appelle à la rescousse, tout le monde est déjà canné..." expliqua-t-elle en roulant des yeux devant l'ignorance de sa camarade. Vu ses propos sur l'emploi des jeunes, Clara devait avoir travaillé à la mine plutôt que lu de bons comics. Néanmoins, ça restait un profil Mary Sue acceptable pour une future super-héroïne, un peu comme celui de "Taro", le frère de Gabriel.

"Salut, Gus !" fit enfin Roxie aux présentations du gros joufflu. On aurait dit un gros poupon venu du froid. Sa mine inspirait plutôt le respect, mais sa voix était douce, ce qui conforta Roxie dans l'impression de départ qu'il s'agissait d'un gros nounours, comme la plupart des métalleux de plus de 100 kg lardés de piercings qu'elle connaissait, qui tentaient de se faire passer pour des porc-épics afin de faire oublier leur embonpoint. En plus, il venait du Danemark, ce qui était assez prometteur musicalement parlant.

Se calant à nouveau dans son siège, Roxie réfléchit à ce qu'Emily avait dit pour les costumes. Aux yeux de la jeune fille, c'était une priorité. S'ils s'affublaient de noms de code pour protéger leur identité, il fallait se grimer un peu. Et puis tous les vrais super-héros avaient une tenue spéciale, c'était l'aspect le plus cool du super-héros (à l'exception de ses super-gadgets et super-pouvoirs bien sûr, qui devaient être ex aequo dans son classement).

Toute l'équipe s'était présentée et les profils se distinguaient. Lucy était... rousse... Le pouvoir de Gus allait de paire avec son pouvoir, qui rappelaient vaguement un boucher-charcutier de base, et qui donnaient pour le moment à Gabriel plutôt envie de s'en méfier pour le moment. Roxane et Clara se questionnaient sur le bienfondé de leur coopération. Si Roxane était vive et haussait vite le ton, Clara, elle, était plus fragile et en retrait, et cette dernière avait peur vis-à-vis d'elle pour sa propre survie. Quelle idée aussi de se prendre pour un vase bas de gamme. En tout cas, toutes deux semblaient d'accord sur ce point, mais Emily se voulait rassurante et y voyait un aspect positif. Ces deux là manquaient clairement d'esprit d'équipe, et les deux autres de personnalité. S'il n'y avait Emily pour mener la barque, Gabriel était sans aucun doute le seul capable de les mener vers la victoire et à garder les pieds sur terre. Cela n'empêchait pas Roxane d'être une bonne assistante, relevant les éventuelles, mais si rares, erreurs du Néo-Zélandais. En tout cas, la querelle naissante entre les deux antagonistes avait tout intérêt à ne pas se poursuivre, le groupe étant à peine formé, ce n'était pas le moment de laisser les choses s'envenimer. Aussi, Gabriel sentit tout de suite qu'il était fait pour être celui qui souderait son équipe, l'homme à l'empathie innée, aussi classe et charismatique qu'objectif.

"Laissez-vous une chance à toutes les deux. Si Carla casse, nous saurons alors que c'était une mauvaise idée." CQFD...

Le travail était une question que tout le monde semblait mettre de première importance. Il faut avouer que, à ce niveau, Gabriel avait la chance de pouvoir mettre toute son énergie au service de sa formation pour l'élitisme. S'il l'avait voulu, même, il aurait pu intégrer les plus grandes écoles de commerce. Son père lui laissait libre choix des moyens, il n'avait pour seule consigne que de devenir le meilleur. Ainsi, pas besoin de travail pour lui, ce serait direction la fac. Et plus encore qu'à Wellington, ou il se contentait du minimum pour des résultats satisfaisants, ici, loin de ses amis, il atteindrait la perfection qu'il se devait d'atteindre par égard pour son père, mais aussi pour lui. Il avait réfléchi à la question durant le voyage

Emily prenait bien soin de ne pas laisser qui que se soit en reste. Elle avait visiblement de bonnes capacités d'encadrement, ce qui faisait que Gabriel était rassuré, il avait tiré la bonne carte semblait il, alors que son idiot de frère allait pouvoir s'acoquiner autant qu'il le voudrait avec son Gros-pas-de-Classe de professeur. On verrait bien lesquels allaient finir super-héros et ceux qui seraient piliers de bar... Que pouvaient leur apprendre de plus ce Walentyn?..

Suite aux explications d'Emily, le côté agent secret avait quelque chose de doux à l'oreille. Voila donc à quoi pourrait lui servir ces pouvoirs qu'ils ne comprenaient pas: devenir quelqu'un d'(encore plus) exceptionnel! Cela redonnait son intérêt à la cause, avec un petit bonus. Après tout, à priori, rien ne l'empêchait d'être un puissant homme d'affaires et à côté, de sauver le monde et de lui prouver par la même occasion qu'il lui était indispensable. Ceci ramenait à la question du costume, qui se devait alors d'être particulièrement travaillé.

"Donc, en mission, il faudra que l'on vous appelle Swift, c'est bien ca? Nos noms de codes devront être de ce même type..." Affirma t'il plus qu'il ne demandait. Roxane, experte en la matière, donnait quant à elle des conseils sur la longueur et l'efficacité du nom de code. Gabriel passait doucement le revers de son index sur ses lèvres, commençant déjà à réfléchir à la question. Il lui fallait quelque chose de beau, d'indicatif, le représentant lui et son pouvoir. Mais c'était très difficile, comment un seul mot pouvait il le résumer? Famous? Sexy? Beautiful? Class? Un peu trop limitatif... Il avait encore le temps de réfléchir à la question, mais il ne fallait pas se tromper.

En tout cas, la pratique allait être bien utile, c'était certain. Gabriel ne s'était jamais demandé si ses capacités pouvaient évoluer, il ne s'était même pas rendu compte qu'elles l'avaient déjà fait. Et puis, il y avait cette étrange autre capacité, assez effrayante, qu'il n'osait pas trop exploiter et sur laquelle il allait devoir faire la lumière. En effet, s'il lui était possible de prendre la place d'autres personnes, cela pouvait être un sacré avantage. Et puis, rien de tel pour bluffer quelqu'un qui pensait s'en tirer avec un "Mets-toi à ma place, un peu!!". Alexander en avait déjà fait les frais, bien que Gabriel ne l'ai pas réellement souhaité... Une projection astrale comme les autres avait mal tourné. Après ce coup là, ils étaient à égalité niveau utilisation de pouvoir sur l'autre. Depuis lors, une sorte de pacte avait été établi entre eux deux: Alexander s'engageait à ne pas l'endormir et Gabriel ne tentait pas à nouveau de les transposer.

Sur ces belles paroles, Emily semblait vouloir bientôt conclure sur les questions.

"Si, j'aurais encore quelques petites questions, mademoiselle." Il prit une seconde pour chercher ses mots et savoir par quelle question commencer. Il choisit finalement de débuter par la plus concrète dans l'immédiat. "Concernant les équipes, y'aura t'il une sorte de compétition entre nous? Taux de réussites, missions, ou projets de groupes pour des récoltes de fonds, par exemple?" C'est qu'il lui fallait la carotte pour avancer à ce petit Gabriel. Malheureusement, si l'école manquait de fond pour l'équipement, il n'en aurait surement pas pour les gâter. "Et enfin, quelque chose me trotte dans la tête depuis un petit moment. Vous avez également dit qu'une des priorités étaient d'élargir notre nombre. Mais comment comptez vous faire? Et comment avez vous fait pour nous trouver, nous? Je n'avais parlé à personne du fait d'être mutant, ne sachant pas moi-même que j'en étais un... Alors comment avez-vous fait? Il y a un recensement secret et mystique?"

Résultat de la petite réunion entre élèves de la Swift pour le moment : des tensions entre la bruyante Roxie et la fragile Clara, les présentations du boucher danois et de son crâne chauve, les aveux de frousse du petit bourge de Gaby, malgré une question plus qu’intéressante de sa part à propos du recensement des mutants, et aussi, juste au cas où, quelques infos de la part d’Emily, qui répondit plus que précisément aux questions. Et Lucy fut satisfaite de sa réponse à sa propre question : Ouf, pas de cours barbants à longueur de journée, et un max de liberté dans une ville américaine, en tant que hors-la-loi secrets et cachés. Dans ce quartier pourri, les bars ne devaient pas poser trop de questions sur la provenance d’une potentielle employée sexy qui doublerait les ventes en une soirée chrono en main.

« Pas d’soucis pour la couverture, Em’, on va s’fondre dans la masse. »

Et c’est bien ce qu’elle comptait faire, dès le lendemain. Aller fouiner pour trouver un job dans un bar pas trop glauque du quartier. Autant éviter les beaux quartiers de la ville pour l’instant et se contenter des lieux plus craignos où ils resteraient discrets. Elle rebondit d’ailleurs sur la réponse de Roxie à Clara sur la possibilité de bosser à 14 piges.

« Bah, z’ont pas l’air trop regardant sur l’âge dans l’quartier. Si c’est au black, y’a pas de soucis à s’faire. Et vaut mieux que ça le soit, vu notre statut de hors-la-loi. »

La conversation dévia aussi sur les noms de code qu’ils devraient employer en mission. C’était assez cool, des surnoms. Ça pouvait être drôle. Elle se tourna vers le beau-gosse de l’équipe qui semblait hésiter sur le sien.

« Bah tu pourrais t’appeler Astralopithèque, du coup. Et Gus, ça serait Butcher. Et Clara, Vase ! Et moi… heu… ouais non, ça fait pas sérieux. »

Il fallait trouver un vrai pseudo, digne de ce nom. Un qui avait la classe et qui sonnait bien. Dynamique, percutant, simple à retenir et en correspondance avec son pouvoir, encore secret pour les gens de l’hôtel.

« Mindlock ! Ouais, ça sonne bien. Et c’est l’mien ! À vous d’voir ce qu’est mon pouvoir avec ça ! »

Emily avait aussi fait le point sur les Pères Fondateurs, mettant à disposition de l’équipe des fiches signalétique de chacun d’eux. Lucy se promit d’y jeter un œil sitôt la réunion finie.

Lucy revint ensuite à la question de Gaby sur la manière dont Lily avait retrouvé les mutants.

« Ah oui juste ! Emily m’a dit que c’était Lily-Rose qui nous avait vu dans une sorte de prophétie divinatrice ou j’sais pas trop quoi, mais c’est vrai que c’est quand même étrange comme truc.

(Gustave ayant posté une absence, je clos ce sujet.)
Emily s’aperçut vite qu’elle avait peut-être préjugé de ses élèves en supposant qu’ils prendraient bien le double défi de se contrôler (pour Roxane) et de survivre (pour Clara). L’une et l’autre semblaient se regarder en chiens de faïence, ce qui était plutôt ironique pour une jeune mutante transformée en verre. Il allait y avoir du travail. Un instant, la hongkongaise avait espéré que les parties éducatives seraient une forme de repos entre les épuisants voyages en avion avec un décalage horaire quasi-permanent, mais ce ne serait vraisemblablement pas le cas.

- Nous avons fait les groupes ensemble avec Lily-Rose et Walentyn, de la façon qui nous semblait être la plus judicieuse pour votre épanouissement.

Dit comme ça, ça paraissait presque ironique, pourtant Emily croyait dur comme fer que le meilleur moyen que pouvait avoir Roxane pour éviter de se faire haïr par tout le Old School en un temps record était d’apprendre par la manière forte à ne pas être un haut-parleur ambulant. Elle s’adressa donc spécifiquement à la bruyante adolescente.

- D’ailleurs tu conviendras que si une héroïne ne parvient pas à canaliser son énergie de manière à protéger ses alliés, il serait imprudent de l’envoyer dans une périlleuse mission secrète. N’est-ce pas ?

La petite Américaine avait visiblement la fibre héroïque. Il fallait aussi qu’elle apprenne les côtés moins amusants que le costume, le nom de code, et les virées nocturnes. Le truc sur le grand pouvoir et les grandes responsabilités qu’elle avait entendue elle ne savait plus où lui paraissait être tout à fait adapté à la situation.

- Et comme on dit, on exige toujours plus de ses meilleurs élèves. Même si bien sûr il n’y a pas de compétition règlementée, je n’ai pas le moindre doute quand au fait que vous deviendrez les meilleurs éléments de l’Institut.

Elle jeta à ce moment un coup d’œil vers le groupe de Walentyn, comme pour dire « c’est eux qu’il faut battre ». Pour finir cette petite discussion préliminaire, elle revint sur les visions de futur de Lily-Rose. Expliquer l’inexplicable en des mots simples et précis.

- Lors de sa mission d’infiltration des Pères Fondateurs, Mask est entrée en contact avec une mutante dont le pouvoir est de prédire l’avenir. Mais comme il s’agit d’un pouvoir…disons particulier, du moins au fonctionnement original, plutôt qu’une vision précise du futur, elle n’a pu qu’entrevoir une série de flashes montrant des lieux aléatoires à des moments précis. Comme un fast-food texan, un night-club australien ou un abattoir danois.

A la pensée de ce dernier lieu, elle ne put réprimer un frisson. Qu’elle avait détesté cet endroit !

- Vous pouvez continuer à débattre de vos noms de code, choisissez bien car une fois votre décision prise, vous n’en changerez pris. Cependant, prenez-bien votre décision en votre âme et conscience. Ne vous faites pas trop influencer, sous peine de le regretter.

Après un dernier sourire pour ses ouailles, elle se leva.

- Vous avez quartier libre. Amusez-vous bien ! Et si vous avez des imprudences en tête, faites en sorte que je ne sois pas au courant.

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