04.06/27.L. Beaux jours et nettoyage de piscine

Aaron était descendu à l'eau à son tour.  Il barbota un instant avant de s'arrêter et de faire de la nage sur place, avec une efficacité redoutable.  Xéna réfléchit à sa suggestion avant de la renvoyer du dos de la main.  Aaron eut un éclat de rire.  C'était qu'elle le connaissait bien mal.  D'abord, il n'aimait toujours pas spécialement user de son pouvoir, et c'était peut-être la principale raison qui le retenait à Greymalkins, avec le manque de fonds pour retourner dans son tranquille passé canadien : apprivoiser sa mutation et apprendre à s'en servir comme d'un outil.  Ensuite, ce dit pouvoir, il n'avait pas l'impression de si bien le maîtriser.  Et puis bon, ça n'était pas tout à fait du niveau de la russe, qui arrivait à maintenir un aéronef à peu près stable en pleine tempête.

-T'veux rire hé?  J'ai ben des défauts, mais j'suis pas un tricheur, j'te l'jure.  Son ton était infiniment plus amusé qu'insulté.  

Quelle opinion les autres résidents pouvaient bien avoir de lui?  Il avait bien discuté avec la plupart d'entre eux, mais n'avait toujours pas eu d'expériences transcendantales, ni établi d'amitiés réelles.  Il appréciait la plupart des jeunes ici, simplement.

Feng lui annonça que Dakota était occupé ailleurs et Poïesis haussa les épaules en un léger clapotis.  Il n'était pas non plus Mère Thérèsa pour s'occuper de tous les enfants.  Encore moins enseignant ou éducateur.  S'il avait pensé invité Dakota, c'était seulement pour mieux connaître son nouveau coéquipier, mais il ne doutait pas d'avoir encore énormément le temps de faire plus amplement sa connnaissance.  D'ailleurs, si il avait plutôt croisé Damian dans le hall, il l'aurait invité, tout comme il avait invité Ryoichi du haut de sa fenêtre.

-Tant pis pour lui, alors!

Le mutant balança son corps à l'horizontal, pour faire la planche, prêt à faire quelques longueurs de crawl dorsal, croyant la discussion terminée, lorsque Vesna le relança.  Pour le coup, il laissa retomber se pieds en décontractant son abdomen et l'observa, la tête légèrement inclinée vers la droite, contourner Chih-Nii à la nage.

-C'est une menace ou une question? rétorqua-t-il, face à la franchise et l'attitude de squale de la mutante.

Aaron lui renvoyait son regard, tentant en vain de discerner ses intentions.  Faisait-elle la timide?  S'il ne la connaissait pas beaucoup, il n'avait jamais eu l'impression qu'elle était réservée.  Le jaugeait-elle?  Probablement.  À ce niveau, il avait confiance : il faisait définitivement parti des bons spécimens de l'école, tout comme ses coéquipiers, ainsi que la grande majorité des étudiants, en fait.  Cette réflexion n'affectait toutefois aucunement sa confiance.

-T'sais, j'ai p'us treize ans, hé.  J'tombe pas amoureux d'gens que j'connais pas.  Avant d't'offrir quoi qu'ce soit d'romantique, j'voudrais être sûr qu'on s'entende bien.

Non mais, sinon il leur ferait perdre à tous deux leur temps.  Et puis quoi encore.

-Mais si un jour, t'as envie d'une promenade 'vec quelqu'un, dis-lui.  C'est comme ça qu'les femmes chez nous font, autant qu'les hommes, et ça marche.

Désormais, la balle était dans le camp de Vesna.  Pourquoi n'avait-il pas poursuivi sur sa lancée et n'avait-il pas profité de l'opportunité que lui tendant la russe?  Pour les raisons qu'il lui avait données, certes, mais le garçon était loin d'être aussi sage et raisonnable qu'il voulait le laisser croire.  C'était d'instinct qu'il avait délayé la proposition.  Les histoires de cœur finissaient plus souvent qu'à leur tour en embrouilles, et dans un endroit aussi vaste et restreint à la fois, ils n'en avaient pas besoin.  Et puis le jeu était moins drôle si on ne l'étirait pas un peu.

Malheureusement pour Aaron, l'arrivée d'Eden sonna le glas du jeu et Aaron se dit qu'il ne saurait probablement pas ce que la russe ferait avec, désormais, la balle.  La remettrait-elle en jeu malgré la requête d'Eden, qui voulait se confier, ou un autre truc de filles dans ce genre?

-R'salut, 'Den.

Aaron nagea en direction opposée pour leur laisser un minimum d'intimité, et vit la silhouette de Lazare derrière la grille.  Il semblait encore moins dans son assiette qu'à son habitude.  Poïesis n'y porta pas plus attention qu'il ne le fallait, et s'adressa à la chinoise.

-Comment tu la trouves?

Aaron n'avait pas l'air plus concerné que ça par le fait que "Dak" ne viendrait pas, et elle n'était pas plus intéressée que ça par tout ça. Elle préféra entrer dans la piscine pendant qu'Aaron et Vesna discutaient, sans toutefois vraiment nager. Elle s'éloigna juste un peu du bord, avant de prendre quelques bonnes respirations et de laisser un peu couler pour s'amuser à écouter comme ça. Entendre sous l'eau avait quelque chose de particulier... Même si le son semblait un peu déformé, elle pu tout de même écouter les échanges entre Vesna et m'sieur Cloche, et parfaitement reconnaitre leur voix. Mais elle n'était pas du tout intéressée par le contenu de leur conversation. Ils ne disaient aucune information utile ou importante, en tout cas.

Elle se contenta de remonter à la surface uniquement pour reprendre son souffle, pendant que Vesna se mit à lui tourner autour comme une sorte de prédateur. Aaron continuait de répondre à Vesna, et la chinoise ne sentait pas très à l'aise. Elle avait l'impression de se retrouver un peu entre les deux pendant qu'ils "discutaient". Heureusement pour elle, son autre colocataire arriva en les saluant avec un sourire poli qu'elle lui rendit, même si elles s'étaient déjà croisés en haut un peu plus tôt. La nouvelle n'était pas avec elle, en tout cas, et elle voulait apparemment parler avec Vesna. Elle se demandait vaguement si elles ne s'éloigneraient pas trop, suffisamment pour qu'elle puisse entendre les confidences de la plus jeune des deux.

Aaron lui, s'adressa à elle le temps que Vesna ne réponde à Eden. Il eut pour réponse un regard un peu perdu. Elle ne savait pas de qui il pouvait parler. C'était peut-être bien de Vesna, puisqu'ils avaient l'air de jouer un drôle de petit jeu tout les deux, mais c'était peut-être bien aussi Eden puisqu'elle venait d'arriver. Elle n'en avait aucune idée.

"Heu... Qui ça ?"

Mais en y réfléchissant, elle ne pensait pas grand chose de l'une comme de l'autre. Elle ne saurait pas quoi répondre dans les deux cas, et essayait déjà de trouver éventuellement autre chose que "je ne sais pas trop" s'il se montrait plus précis.

Aaron avait la tête du mec honnête. Il n'était sans doute pas tricheur mais les moyens de s'en assurer était trop peu nombreux pour Vesna. A l'interrogation très sèche du jeune homme, la Russe sourit :

"Oh bah une question."

Inutile de s’encombrer de subtilités donc.

"Je ne l'entendais pas autrement..." Rétorqua Vesna sans se départir de son sourire.

Évidemment qu'il fallait faire plus ample connaissance même si elle avait espéré une attitude un peu plus rentre-dedans. Après tout, elle n'était pas très familière du flirt avec les hommes. Du moins quand il s'agissait d'être sincère. Que ce soit avec les filles ou les garçons, en amour, la Moscovite préférait sauter bien des étapes qu'elle jugeait futiles et désagréables. Autant être direct et laisser ses instincts dominer directement. Si ça collait sur ce premier plan, ils pourraient toujours apprendre à se connaître.

Néanmoins, Aaron n'était pas aussi direct. D'ailleurs peu de gens étaient aussi ignorants de ses propres sentiments.

"Les femmes font le premier pas chez vous ?" Reprit la brune non sans surprise. Il était bien de la côte Est ? C'était quand même les mecs qui courtisaient la fille pas le contraire ! Et puis, Vesna ne venait-elle pas de sous-entendre à sa manière qu'elle lui proposait une promenade ou du moins l'acceptait ? Un peu perdue, la Russe continua à nager mollement. "Faut que j'me mette à la page, d'un autre côté, c'est pas plus mal !"

La Russe allait donc faire son premier pas à sa façon mais c'est le moment que choisi Eden pour venir elle aussi à la piscine. Xéna adressa un regard contrit au jeune homme avant de lancer un regard interrogateur à sa colocataire qui venait de saluer tout le monde.

Elle demandait des conseils... L'affaire était claire.... Pendant qu'Aaron s'approchait de Chih, Vesna fit de même vers sa colocataire.

"Ouais, pas de soucis. Allons un peu plus loin dans le parc si tu veux... J'prends juste ma serviette !"

Vesna sortit de l'eau et s'empara de sa serviette mauve sur le transat. Elle se sécha rapidement avant de la passer autour de son cou. Intimement, elle était très contente qu'Eden vienne parler avec elle. Après tout, la Californienne était plutôt du genre réservée. Qu'elle lui fasse assez confiance pour lui demander conseil, la flattait beaucoup.

Le petit jeu avec Aaron resterait en suspens pour le moment...

Parc

[HJ : Vraiment désolé pour l'attente. Sale gastro...]

Etrange. Vesna paraissait plutôt très concentrée sur Aaron ou ce n'était qu'une impression? En tous les cas il étaient en pleine discussion quand la californienne les avaient interrompus. Un peu embarrassée, Eden se redressa et recula pous s'éloigner un peu du bassin, laissant les baigneurs restants à leurs barbotages. Mine de rien, ça lui donnait envie. Il faisait assez chaud et voir tout le monde prendre ses aises quand elle restait obstinément vêtue selon ses habitudes lui donnait l'impression d'être associale. enfin elle l'avait quand même pas mal été ces derniers temps, depuis l'épisode Mystique, mais cela ne justifiait plus rien à présent.

Après un court regard d'excuse à l'intention d'Aaron, elle suivit Vesna des yeux et se dirigea vers elle tandis que la moscovite se séchait.

"Merci beaucoup."

Elle enfonça ses mains dans ses poches, un peu gênée, avant d'ajouter.

"Et désolée de t'interrompre, ça n'avait pas l'air d'être le meilleur moment pour ça."

Elle jeta un nouveau coup d'oeil en direction d'Aaron, puis de Chih-Nii. L'eau avait vraiment l'air bonne. Il lui faudrait vraiment songer à dépoussiérer son tankini après ça. Peut-être. Elle attendit que Vesna soit moins humide et armée de sa serviette pour se mettre en route et rejoindre l'herbe.


Parc

Aaron était avait toujours son aura de satisfaction et son sourire en coin, persuadé d'avoir fait une très bonne impression sur Vesna, dont il était certain qu'elle le considérait comme un bon parti. Il jeta un coup d'oeil par-dessus son épaule pour regarder les deux jeunes femmes partir une demi-seconde, puis il reporta son attention sur la jeune chinoise. Elle ne semblait pas avoir compris sa question et le mutant lui répondit comme si c'était la chose la plus évidente du monde.

-L'eau. L'est pas trop froide à ton goût? Ni trop chaude?

Il resta ensuite un moment silencieux, perdu dans ses pensées, puis reprit la conversation.

-Tu t'plais, ici?

Non, il n'était plus très loquace. D'ailleurs, il réfléchissait aussi à sa question. Il pensait de moins en moins souvent et sérieusement à repartir, comme si le temps effaçait le mauvais souvenir de cette fausse simulation horrible. Et puis, la réunion de ce matin sonnait comme une excuse pour ces évènements, aux oreilles du canadien. Il continuait tout de même de mettre son argent de côté, au cas où il aurait d'urgence besoin de retourner chez lui. Il faudrait entre autres qu'il réponde à ses parents, bien qu'il ne sache pas quoi leur dire quant à la nature de son cursus académique, question récurrente au travers de leurs correspondances.

Elle n'avait écouté que d'une oreille un peu distraite la suite des échanges entre m'sieur Cloche et Vesna. Leurs histoires de rendez-vous galant, de savoir qui faisait le premier pas et autre, ça la laissait plutôt de marbre. Ce genre de choses, ce n'était juste pas pour elle. Elle essaya même d'écouter un peu ce qui se disait du côté du mémorial, mais en parvenant qu'à capter quelques bribes ici et là. Pendant que Vesna répondait à Eden et partait avec elle, elle pu même voir le vieux monsieur du hall avec des ailes, suivi d'un autre homme lui aussi avec des ailes, mais plutôt inconnu.

Quant à Aaron, il parlait... de l'eau. Elle se sentit assez stupide, au final. Mais elle s'estimait déjà heureuse de ne pas avoir dit directement sa réponse toute faite, qui lui aurait comprendre à quel point elle n'avait pas compris.

"Oh heu... Elle est bien."

Mais elle s'en fichait un peu. Tant que l'eau n'était ni glacée ni brulante, ça lui était un peu égal. On s'y faisait vite une fois dedans. En plus, au vu du beau temps présent, elle devrait vite être assez chaude. Et elle profita qu'il se montre soudainement moins bavard une fois que Vesna et les autres étaient partis, pour repiquer une tête en essayant d'entendre sous l'eau. Elle remonta pour entendre une autre question. Si elle se plaisait ici... Elle ne le savait pas trop. Elle ne s'était pas encore posé la question, parce que c'était peut-être encore un peu tôt. Et puis, elle savait surtout pourquoi elle était ici.

A y réflechir, elle les avait tous trouvé bizarre au début. Même lui. Et elle continuait de les trouver un peu bizarre, comme le japonais dans le salon, ou comme l'alien qu'elle avait déjà croisé à son arrivée. Mais il lui y avait tout de même eut du progrès, comme le plan enfin affiché dans le hall. Mais elle n'était pas sure que ça suffise pour qu'elle puisse dire qu'elle se plaisait dans cet endroit. Se plaire ici n'était même pas ce qu'elle avait souhaité au début.

"C'est sympa, pour l'instant."

Elle n'avait rien trouvé de mieux qu'une parfaite réponse basique. Elle se doutait qu'il valait mieux éviter d'être trop franche. Lui dire qu'elle les trouvait tous un peu bizarre, y compris lui lorsqu'elle était arrivé... Ne lui semblait pas être la meilleure idée.

"Et toi? Tu te plait ici?"

Elle l'avait demandé par politesse. Il n'avait plus l'air trop bavard tout d'un coup, donc il lui épargnerait sans doute l'histoire de sa vie. Et en plus, elle pouvait donner l'impression de sociabiliser un petit peu, comme ça.

La pluie et le beau temps n'était pas le fort de Chih-Nii, n'importe qui aurait eu le temps de le remarquer au cours des dernières semaines, et si la température de l'air n'était pas dans ses sujets de discussion favoris, celle de l'eau ne semblait pas plus l'être. Heureusement, Aaron avait relancé la conversation sur un nouveau sujet. Peut-être malheureusement pour la chinoise, en fait, à entendre la longueur de sa réponse. Au moins, elle ne sembla pas trop fermée à la discussion, puisqu'elle lui renvoya la question. Le canadien barbotait toujours sur place et répondit honnêtement.

-Ç'va mieux. J'ai trouvé les premiers jours très rudes, mais j'm'habitue, faut croire. Et pis bon, y'a quand même que'ques gens sympathiques ici aussi.

Oui, il s'était affreusement ennuyé de ses amis de l'île du Cap-Breton, mais aussi un peu de sa famille, bien qu'il ne l'avouerait pas. Il avait réussi à se faire une idée sur qui pourraient lui faire de bons amis ou non et il se sentait un peu plus chez lui dans son dortoir. Et puis bon, ces équipes l'intriguait, même si il se doutait que leur but était entre autre de motiver la saine camaraderie et ainsi leur créer des racines un peu plus solides.

Il avait trouvé les premiers jours un peu rudes, à priori. Ce n'était pas du tout l'impression qu'elle avait eu, en tout cas.

"A cause de toutes ces histoires avec la fausse directrice?", se hasarda-t-elle, pour continuer de tenir un semblant de conversation.

Même si, elle ne voyait pas en quoi c'était très rude, en fait. Mais c'était peut-être parce qu'elle ne s'était sentie que vaguement concernée par ce genre d'histoires, au début. Tout ça avait déjà été plus ou moins résolu à peu près au moment de son arrivée, et elle n'avait pas eu à y faire face. Elle se sentait un peu plus concernée par les autres événements, notamment le fait qu'elle se retrouvait dans l'équipe d'un professeur qui avait été le complice d'une fausse directrice, cela dit.

Cela dit, m'sieur Cloche avait probablement été plus honnête qu'elle puisqu'il n'avait parlé que de "que'ques gens sympathiques". Elle ne pouvait même en dire autant. Elle ne s'était pas assez lié ou intéressé aux autres pour pouvoir dire ça en toute franchise. Tout au plus, elle pouvait dire qu'elle avait déjà repéré des personnes qu'elle n'avait pas envie de fréquenter, comme l'alien bizarre. Mais elle ne le dirait évidemment pas ouvertement. Ce n'était pas par hypocrisie, mais plus par un désir d'éviter de se mettre directement des gens à dos, alors qu'il suffisait de faire profil bas et de les esquiver au possible.

Chih-Nii semblait d'humeur bavarde, relançant le canadien à poursuivre la conversation. Comme il savait qu'elle n'était pas la plus loquace, il ne désirait pas l'obliger à parler sans arrêt, et prit donc la partie plus importante de la discussion.

-Bah! Sûrement un peu, oui.

Oui, c'était ça, il prenait les rênes de la discussion. Encore fallait-il se tordre le bras un peu plus. Pourquoi discuter avec Vesna avait été d'autant plus facile? Ils avaient peut-être véritablement une meilleure connexion... Avec le rythme saccadé d'une motoneige qu'on démarre à froid, Aaron poursuivit sur sa lancée.

-L'premier jour, c'était génial. Comme des vacances gratis à l'hôtel, genre. Sauf qu'avec l'entraîn'ment avec la fausse directrice, ça m'a un peu hum...

Aaron se gratta la mâchoire de la main droite, cherchant le mot le plus approprié, ce qui causa un petit flacotis. Traumatisé était certainement un peu fort, après tout il n'en gardait plus vraiment de séquelles. Choqué serait un bel euphémisme, mais Aaron se demandait parfois si la petite chinoise ne prenait pas tout ce qu'on lui disait totalement au pied de la lettre.

-C'tait bouleversant, hé. C'est dur de s'sentir en s'curité après avoir subi ça. Ça m'a ben fait réaliser comment qu'j'étais ben chez mes parents, en tout cas...

-Incognito. conclut-il en détournant le regard, comme honteux d'avouer à demi-mot qu'il préférait sa vie d'humain normal à celle, stigmatisée, de mutant. Lui qui pourtant n'avait pas froid aux yeux et aimait bien se vanter de son héroïsme!

Aaron pensait que "surement oui" et parlait de "vacances gratis à l'hotel", ce qui la fit hausser un sourcil un peu perplexe. Elle ne voyait pas en quoi l'endroit ressemblait à un hotel. C'était très luxueux, mais elle n'aurait pas pensé à une comparaison de ce genre-là. Il parlait aussi d'un entrainement avec la fausse directrice. En y repensant, cela voulait donc dire qu'il avait eu le droit à un entrainement le jour même de son arrivé. La fausse directrice n'avait pas dû être du genre à trainasser sur certains points.... à défaut de penser à mettre un plan dans le hall.

Il avait l'air de dire que ça l'avait secoué, mais elle n'osait pas spécialement en demander plus. Pour une fois pourtant, elle était un peu curieuse, mais elle craignait surtout le déballage de sentiments. Elle ne savait pas se comporter dans ce genre de situation, et encore moins réconforter quelqu'un. Il avait l'air aussi de regretter de ne plus être incognito, et elle ne le comprends pas plus.

"Pourtant, tu n'as pas une apparence qui se différencie, non?", dit-elle pour exprimer un petit peu son désarroi.

De son point de vue, il pouvait donc être tout à fait incognito, contrairement à d'autres... Les autres mutants comme Lu Pan avec une apparence différente avaient effectivement du mal à passer incognito. Mais eux... C'était encore discret. Si elle ne disait pas qu'elle était une mutante ou qu'elle était logée à Graymalkin, personne ne pouvait le savoir, après tout. Ce devait pourtant être la même chose pour Aaron.

[Musique écoutée durant l'écriture de ce post]

Le fourmilier revenait de la forêt, où il avait passé l'après-midi. Il avait tenté de parler à Blancpoil, croisé Ryoichi et Sean en train de se balancer des trucs pour voir qui avait la plus grosse, le tout en tenant de continuer de lireson livre, par accoups.
Le nez plongé dans son livre, il venait d'atteindre l'orée de la forêt, à grands renforts de détours multiples en suivant instinctivement le chemin le moins encombré par les feuilles, les herbes hautes ou les branches basses.

Il arriva, à moitié par hasard, au niveau de la piscine, où la lumière non filtrée par les feuilles des arbres forestiers vint d'un coup l'éblouir. Il releva le nez de son ouvrage et regarda devant lui. Il était face à deux étudiants qu'il n'avait jamais vu ou alors de loin. Il ne les reconnaissait pas.
Les voyant en train de discuter et étant peu d'humeur sociale après la prise de tête avec le gamin, il tenta une esquive en tournant autour de la piscine pour se retrouver à leur opposé et en replongeant son nez dans son bouquin pour éviter tout regard croisé.

- Hm.

Avançant en sentant l'eau sous ses pattes, il ne prêta pas attention ou presque à la distance qui le séparait de l'eau et qui diminuait légèrement, de par sa trajectoire courbe.
Il ne prêta pas non plus attention à l'échelle en aluminium qui servait à ressortir de l'eau, et qu'il percuta de plein fouet (et avec entrain), le causant à lâcher son attention, reculer d'un coup sec, se prendre les pieds dans une serviette qui était étendue là.
Il bascula en arrière, lâchant son livre dans le mouvement et tomba sur le dos sur la serviette.
Un mouvement réflexe de la queue qui voulait éviter se retrouver coincée sous le poids du reste du corps la fit se décaler et tira par la même occasion la serviette sous Tonga, le faisant rouler.
En roulant il attrapa sans réfléchir l'autre coté de la serviette et il se retrouva empêtré dedans, roulant vaguement en débattant franchement.

- Mais !

Il se débattit jusqu'au bord de l'eau, où il parvint à s'arrêter et à se défaire de la serviette., qu'il ouvrit pour laisser passer sa tête et tenter de vérifier s'il avait été vu. Avant de vérifier, il voulut effacer sa mésaventure et tira sur la serviette pour la rouler en boule et la jeter au loin.
Se faisant, il tira alors qu'une partie du tissu était sous sa patte, trébucha et tomba à l'eau, embarquant dans la manœuvre ledit tissu et lâchant un odieux juron que la décence m'interdit de reproduire ici.


Empêtré dans la serviette, il gesticulait dans l'eau sans se noyer, mais en commençant franchement à couler. Tonga est un bon nageur, mais personne ne l'a encore vu nager, et là, il l'air d'un sac poubelle jeté dans une rivière.
A votre bon coeur.

-C'est une façon orig'nale d'dire que j'suis pas d'ton goût rétorqua Aaron, visiblement moqueur, au commentaire de Chih-Nii.  Il avait très bien compris ce qu'elle voulait dire, mais en bon représentant de son genre, il préférait faire des farces nazes plutôt que de s'étaler sur ses émotions.  Il s'expliqua tout de même rapidement.

-C'est qu'chez moi, y'a un programme d'surveillance des mutants, et j'aimais bien n'pas être dans leurs fiches, mais j'crois bien que c'est trop tard pour ça, et pis tant pis.  J'sais ben qu'ils doivent faire ça partout et qu'j'suis chanceux d'être né dans un pays où ils ont l'honnêteté de nous dire qu'ils l'font, mais ça m'énerve quand même.

Nageant sur le dos, le canadien fixa un instant un nuage qui avait une forme particulière, puis enchaîna sur le sujet des différences physiques.  Ne voulant pas plus discuter de lui-même et passer pour le mec qui joue les victimes, il ne pipa mot des manifestations physiques de son pouvoir.

-C'est certain que j'suis pas aussi... ben j'veux dire, c'pas écrit dans mon front comme à Jane, mais on sait jamais quand ça pourrait nous arriver, non...

Aaron s'interrompit, persuadé qu'il avait entendu quelqu'un.  Toutefois, lorsqu'il roula la tête d'un côté, puis de l'autre, pour voir, il ne vit rien.  À raison : il cherchait plus haut que Tonga ne se trouvait réellement.  Finalement, il entendit le son de quelque chose de lourd qui tombe à l'eau et vit une serviette qui flottait toujours, mais semblait sur le point de couler à pic, quelque chose empêtré dedans.  Avant d'avoir le temps de se demander qui lançait ce genre de trucs dans la piscine, le maître-nageur réalisa que le quelque chose en question n'était autre que leur pangolin favori à tous.  Il se redressa en position verticale et se rapprocha du même mouvement dans l'eau, bien décidé d'aller porter secours au malheureux adolescent.  Il s'arrêta tout de même à distance sécuritaire, réalisant que les gamins qu'il était formé pour secourir n'avaient pas le genre de griffes que le mutant agitait en tous sens.

-T... Tonga, calme-toi. Si tu gigotes comme un asticot, j'peux pas te déprendre d'ta serviette.  J'te promet, tout va ben aller.

Et non, le mutant nouvellement affirmé ne pensa pas un instant à user de son pouvoir pour aider son confrère.

Elle ne lui adressa qu'un visage impassible à sa blague. Elle l'avait comprise, mais n'avait pas plus envie que ça d'y réagir, notamment parce qu'elle ne voyait pas ce qu'elle pouvait y dire. Pas plus qu'elle ne savait que penser de cette histoire de programme de surveillance. Evidemment, c'était inquiétant... Et elle pouvait comprendre que c'était agaçant. Elle-même ne se gênait pas pour faire profil bas quand elle le pouvait encore. C'est-à-dire principalement en dehors de Graymalkin, en fait. Même si elle ne détestais pas non plus être ici.

Il mentionna Jane. Elle préférait prendre Lu Pan comme référence de mutant peu chanceux, ou encore Blancpoil, mais c'était peut-être par affection. Elle n'avait rien contre le jeune lupin, tandis qu'à l'inverse, elle ne pouvait nier qu'elle évitait de trop discuter avec Jane ou même Tonga. Après ce qu'elle avait pu entendre de leur petit périple dans une autre ville, elle les avait tout de suite catalogué comme n'étant pas des gens très fréquentables. Ses parents lui avait d'ailleurs donné raison, puisqu'elle leur envoyait régulièrement des mails.

Et puisqu'elle venait de penser à Tonga dans le même temps, celui-ci montra évidemment le bout du museau. Elle ne l'avait pas vu arriver, à défaut de l'entendre en revanche. Elle avait beaucoup espéré en l'entendant avant de l'apercevoir qu'il tourne et s'éloigne. Mais non. Non seulement il ne bougea pas sa trajectoire, mais en plus, il chuta de manière assez comique dans la piscine et elle se retint tout juste de ne pas pouffer de rire.

Malheureusement, le "pauvre" continuait à gesticuler dans tout les sens et elle se retint cette fois de ne pas lever les yeux au ciel. Décidement, il n'avait pas l'air très dégourdis... Et pendant que m'sieur Cloche lui demandait de rester calme, elle s'était approché avec précaution pour essayer de voir si elle pourrait lui retirer sa serviette. S'il ne bougeait pas trop vite, elle pourrait certainement faire ça avec son agilité, et elle tenta sa chance pour cela tout en étant prête à retirer sa main s'il était plus rapide qu'elle.

De tout temps, l'homme et ses pairs se sont méfiés de la mer. D'abord sournoise, profonde, elle recèle bien des dangers. Parmi ceux-là, on relèvera sans soucis les grands prédateurs marins, comme le requin blanc, chef de file s'il en faut un, des chasseurs maritimes.
Il en est pourtant des bien plus dangereux et sournois, comme la méduse ou l'anémone, qui gagnent à être connus par la félonie de leur actes. Comment ne pas traiter de félon un être abject qui combat par le poison, alors même que l'environnement dans lequel il vit n'est qu'une soupe de ses proches excréments et des cadavres de ses pairs.
La mer, véritable litière et cimetières de ses habitants est un lieu exotique où nul ne devrait jamais avoir à y mettre les pieds.

La piscine, en revanche, est la petite soeur aseptisée et blindée de chlore de la grande bleue.
Si de prime abord elle égaye par sa présence et le renouveau de fraicheur qu'elle amène dans son sillage, elle reste néanmoins un lieu de dangerosité de tout instant. Coups de soleil, chute et hydrocution sont les prédateurs de ces eaux claires et de sa profondeur relative.
Et dans ces eaux bien étranges, le fourmilier n'a pas sa place.
De par son état le fourmilier est un être lié à la terre, un des quatre éléments primordiaux depuis longtemps opposé à l'eau et sa dominance sur la planète.

Pourtant pas un fourmilier normal, puisque celui-ci sait nager, il se battait alors avec fureur contre la soeur un peu trisomique de la méduse: la serviette.
Si celle-ci n'a pas le panache de l'attaque empoisonnée de son aînée, elle brille par son coté félon et sa nature tantôt chaleureuse et réconfortante qu'on lui prète à la sortie des activités aquatiques, tantôt vile et mesquine que l'on retrouve quand elle vous étreint comme un linceul étreint son macchabée alors qu'elle aura été mouillée et plongée avec vous.

Si Tonga n'avait pas été aussi surpris, un combat de cette intensité n'aurait duré que peu de temps. Mais telle une malédiction qui s'attaquerait à une petite fille, le mammifère constatait avec un peu de recul que les lieux ne le laissaient guère trop se reposer. Sitôt qu'il se passait quelque chose, il avait le don de s'attirer l'ire des dieux de la chance et de se retrouver transposé en catastrophe ambulante.
Agacé, courroucé, même, par ce sort qui s'acharnait contre lui à chaque pas qu'il tentait de faire seul, il sortit ses griffes et trancha dans le sujet autant que dans son assaillante. La serviette bleue n'était pas cellulaire, mais elle était sujette à la méiose. Si le plan semblait malin de prime abord, trancher dans un tissu mouillé n'était pas aussi simple que ce qu'on penserait et les griffes de l'animal vinrent s'émousser contre l'humidité de l'éponge qui l'étreignait.
Touchant le fond du bout de sa queue, il poussa avec elle pour remonter et s’agripper au bord.
L'affrontement était-il fini ? Non, puisqu'une fois sortie de cet environnement hydrique, la chaotique némésis du pangolin sévissait de plus belle. Si elle semblait fine est résistante sous la vague, elle devenait lourde et bien plus contraignante une fois exposée à l'air.
Rassemblant ses forces alors qu'il buvait la tasse, il tira sur l'étoffe, la laissant coulisser sur son dos et flotter tel le cadavre d'une victime qu'il aurait laissé après l'avoir réduite au silence.

Le souffle court, Tonga toussait et recrachait de l'eau en tentant de ressortir de cette zone inhospitalière. L'eau n'était pas son élément, il le savait mais n'osait le vérifier. Lui qui aimait nager, on ne l'y reprendrait pas de sitôt.
Les coudes posés sur le rebord lui permettant d'éviter de couler et de recommencer ce cycle de combat acharné, il renifla avant d'apostropher son homologue barbu.

- Un coup de patte ?

L'homologue barbu en question se montra plutôt surpris et ronchonneur devant l'action bien imprudente, mais surtout plus rapide que lui, de Chih-Nii.

-Fais gaffe! l'avertit-il tout de même, plus par habitude professionnelle que parce qu'il croyait véritablement qu'elle écouterait ses conseils. De toute manières, la lacération en bonne et due forme de la serviette était probablement un bien meilleur argument que tout ce qu'Aaron aurait pu exposer à la jeune fille. Au bout d'un moment, le fourmilier se mit à couler devant la panique du maître-nageur qui incrémentait constamment. Sa santé propre avant celle des autres se répétait-il, en sachant très bien qu'il n'y avait jamais cru, pour se retenir de passer sous le bistouri façon Tonga. Lorsqu'il eut enfin l'impression que le quadrupède s'était calmé, Aaron plongea sous la surface de l'eau pour voir le mutant se propulser en usant de sa queue comme d'un ressort. Le canadien remonta également à la surface, vaguement irrité de se faire constamment déjouer de la sorte, où il put voir le poilu s'accrocher aux bords de la piscine, sur ses coudes, la mine aussi basse qu'un chien qui vient de boire la tasse.

-'Certain, mec! J'arrive! Et en à peine plus d'une brasse, il s'était retrouvé aux côtés du malheureux mammifère sans même mentionner que ses pattes à lui s'appelaient des mains. Inutile de chercher des noises à quiconque après une telle expérience de quasi-noyade. Quelques lambeaux de serviette flottaient toujours à la surface de l'eau et Aaron prit pour acquis que Chih-Nii s'occupperait de s'assurer qu'elle n'irait pas boucher le filtreur. Il s'appuya d'un pied contre la paroi de la piscine, passa également un coude sur le bord et, de sa main libre, prit le pangolin par ce qui lui semblait être la taille, en espérant que ce n'était pas plutôt une côte chatouilleuse ou un autre endroit inapproprié, et l'aida à se hisser sur le ciment, là où il serait en sécurité. N'ayant pas vraiment envie de faire une remarque sur les règles de sécurité à la piscine, n'y voyant pas l'intérêt et, surtout, ne travaillant pas en ce moment, Aaron s'enquit simplement de l'état de santé de Tonga.

-Ç'va aller, hé?

Visiblement, Tonga n'avait pas l'air de vouloir être aidé et elle se recula assez rapidement lorsqu'il s'agita tant qu'il en déchira sa serviette. Elle voulait bien éviter la noyade à quiconque, même à quelqu'un comme lui, mais pas au moins de risquer des points de suture au meilleur des cas. Elle le laissa donc se débrouiller ou se calmer, et le regarda couler avant de remonter et de se décider finalement à demander un coup de main. Aaron acceptait et alla l'aider à sortir de la piscine pendant qu'elle s'était contenté de hausser un sourcil et d'aller récupérer ce qu'il restait de la malheureuse serviette, qui n'était ni à elle, ni à Tonga. Mais au moins, ça lui évitait de rester planté sur place, à côté d'eux. Elle n'en avait pas envie. Il ne s'était pas noyé, et c'était tout ce qu'il y avait à en retenir pour elle.

Une fois qu'elle eut ramassé les morceaux de la serviette dans la piscine, tout en ne manquant tout de même pas de laisser trainer ses oreilles pour continuer d'écouter ce qu'il pouvait se dire à proximité, elle les déposa non loin du fourmilier avec un air neutre. Elle se demandait surtout s'il se sentirait un petit peu désolé pour la serviette, qui appartenait à une autre personne, et qu'il avait déchiqueté. De son point de vue, c'était entièrement de la faute de Tonga, après tout. Il était le seul à avoir marché tout droit vers la piscine et qui s'était énervé dessus au lieu de laisser Aaron ou elle-même s'en occuper.

Remarquant l'arrivée derrière lui d'un grand barbu auquel il n'avait encore jamais vraiment pris le temps de parler, il tâcha de rassembler ce qu'il savait sur lui. Il s'appelait Aron et avait participé à la même mission bizarre que Jane qui s'était trouvé être organisée par Mystique.
Ca se résumait un peu à ça. En même temps, le fourmilier n'en avait pas grand chose à faire des autres en temps normal, et il commençait à peine à s'amender là dessus.

Il sentit la main de Poiesis lui pousser au cul pour le sortir de l'eau et profita de l'aide pour sortir et se secouer comme un gros chien mouillé, histoire d'éjecter le maximum d'eau possible. Il aurait bien tendu la main à son acolyte, mais franchement, ça aurait servi à rien.

-Ç'va aller, hé?

Bonne question, ça.

- Je crois surtout que le dieu de la Malchance et celui des Accidents Domestiques Stupides m'ont pris en grippe ces derniers temps. Merci pour le coup de patte, mais t'aurait pas vu mon bouquin ? Ca m'emmerderait qu'il ait pris l'eau, il est pas à moi...

Il le chercha des yeux, ignorant un peu la chinoise qui ramassait la serviette qui l'avait violentée un peu plus tôt. Il ne l'avait pas découpée comme il l'avait voulu (relisez bon sang), mais elle tirait vachement la gueule avec des traces de griffes dans la largeur. Son possesseur sera pas jouasse de la récupérer.
Des ennuis à venir, ça. Il pourra toujours dire que c'est elle qui a commencé.

[arrivant de la salle de sport]

Damian avait guidé Barbi parmi le hall lui présentant en gros le bâtiment, et puis ils avaient bifurqué vers l'extérieur avant de revenir pour approfondir l'intérieur. Il désignait les choses importantes à Barbi qui gardais son attitude d'allumeuse, mais elle le faisait si bien que n'importe quel garçon tomberait sous le charme.

Ils arrivèrent à la piscine.

Damian salut tout le monde..

- Salut tout le monde! Je vous présente une nouvelle, elle s'appelle Barbi... Elle a connu l'école par Timour... C'est pas une référence mais bon elle est très sympa...

Il les montra à tour de rôle.

- alors ici tu as Aaron, Chih nii et Tonga.

Heureuse et souriante, Barbie profita de la balade en compagnie du jeune homme. Elle le laissa lui présenter les pièces, et préféra jouer l'idiote qui découvrait pour la première fois la piscine. Elle avait enregistrer les plan du bâtiments dans ça tête et y avait déjà jeté un coup d’œil à cette piscine. Mais pour donner plus d’assurance à Damian, il était préférable de faire la nouvelle qui ne connaissait rien.
En même temps, il avait fait bon choix, le coquin. La piscine était le lieu idéal s'il voulait la voir en petite tenue.

Elle se sentie fier d'arriver et d'être présentée de la sorte, et du coup s’agrippa au bras du garçon avec un large sourire. Aaron elle l'avait déjà vu dans le couloir, sympas mais gay. Chinh-Nii elle l'avait salué à l'étage des chambres des filles. Et Tonga...

"¿¿¿Qué es eso???" Dit-elle en lâchant le bras de Damian et en reculant un bon mettre tout en pointant du doigt l'animal.

Ils avaient de drôle d'animal de compagnie dans cette école, en plus ils lui avaient donné un nom de lingerie féminine "Tanga". Ça ne ressemblait même pas à un chien, ni à un chat. Plus petit qu'un chien, plus moche, avec une longue queux comme les rats et plus mouillé. Pour elle qui ne supportait pas les animaux, cette chose était une vision d’horreur. Surtout qu'elle était rentrée dans l'eau. Pas question pour sa part qu'elle rentre un doigt de pied dans la piscine après avoir aperçu cette bête en sortir.

Tonga était désormais sain et sauf, évidemment.  Aaron était un bon secouriste, avec un taux de succès parfait, et il ne comptait pas modifier sa fiche de statistiques aujourd'hui, ni dans les prochaines années à dire vrai.  Tonga aspergea le nageur d'eau à la forte odeur de poils humides et le récipiendaire de toutes ces gouttelettes détourna la tête en grimaçant, par réflexe.  Il s'était appuyé les deux bras contre le bord de la piscine et posa son menton sur ses mains jointes lorsque Salvador termina son séchage express.  Il ne fallut pas trop de temps à Feng pour les rejoindre, plus ou moins, avec la serviette à la basse mine, alors qu'Aaron poursuivait la discussion.

-T'es sûr qu't'as la poisse ou ben qu't'as juste pas trop la tête là?  Nah, j'ai pas vu d'bouquin, mais j'peux t'aider à...

De la hauteur à laquelle il était, il avait une excellente vue privilégiée sur une pléthore de pattes de chaises, sa propre serviette qui gisait en un amas informe dont quelques fourmis aventurières avaient entrepris de faire l'exploration, ainsi que deux paires de jambes qui s'avançaient en leur direction.  Le Canadien releva la tête et découvrit son nouveau coéquipier, accompagnée de la nouvelle qu'il avait croisée plus tôt.  La verte avait toujours autant la classe, c'était à se demander comment elle faisait.  Damian l'avait sûrement aussi remarqué, ce n'était certainement pas par hasard qu'il l'avait amenée à la piscine.

-S'lut! fit Aaron, en envoyant la main au duo.  

Il s'apprêtait à demander à l'autre courtisan s'il avait eu des nouvelles de Lorenzo, mais la réaction de Barbie lui coupa son élan.  Il regarda la direction générale dans laquelle elle pointait, mais outre les trois mutants, il n'y avait rien d'alarmant. Il étendit la main qu'il avait déjà relevée et attrapa la serviette-Némésis.

-C'ta serviette, Barbie?  Désolé de l'avoir maganée, mais c'tait un accident, hé!  J't'en trouverai une autre.

Aaron s'inquiétait de l'état de Tonga, mais ce dernier parlait de "dieu de la Malchance et celui des Accidents Domestiques Stupides". Il était pourtant le seul à avoir marché en direction de la piscine et purement par inattention. Mais peut-être pas. Elle n'était pas sure de ça, en fait. Elle préféra toutefois ne rien relever et détourner le regard pour l'ignorer, tout en se demandant s'il valait mieux qu'elle parte ou non, avant de décider de voir ce que Tonga ferait. Elle aurait drôlement bête s'il partait juste après elle, et qu'elle le recroisait ailleurs de sucroit...

Damian vint pendant ce temps, accompagnée par la nouvelle qu'elle avait déjà aperçue plus tôt. Mais elle s'était contenter de la saluer vaguement sans vouloir trop s'y attarder, donc au moins, elle put apprendre son nom cette fois-ci. Et elle retint tout juste un sourire amusée aux commentaires de Damian sur Timour. Il avait l'air de penser que l'alien n'était pas une référence et c'était tant mieux : voilà qui lui indiquait qu'il devait être potentiellement plus fréquentable s'il pensait ça aussi. Quant à Barbie, elle avait rarement vu quelqu'un avec des vêtements aussi courts et se demanda un moment si c'était à la mode chez elle. Dans tout les cas, elle lui adressa un signe de tête pour la saluer de nouveau et cette dernière sembla paniquer devant la vision de Tonga. Elle parlait toutefois dans une langue que la jeune chinoise ne comprenait ni ne devinait, et elle préféra donc laisser Damian se débrouiller avec.

"Ca doit être celle de Vesna alors..." conclut-elle plutôt lorsqu'Aaron sembla croire que la serviette pouvait être celle de Barbie. Elle n'avait pas vraiment l'air d'être venue exprès pour se baigner, et surtout, elle était arrivée bien après que Tonga se soit pris la serviette dans les pattes.

On va vraiment s'prendre la tête pour un bout de tissu explosé ? Tonga en avait eu dans sa chambre quand il est arrivé, il donnera une des siennes si son propriétaire vient lui prendre la tête. Fin de l'histoire. Il commençait à chercher des yeux son livre, et relevait la tête pour regarder du coin de l'oeil Chii-Nih, à qui il aura fait sans doute une première impression pérenne. Il ne la connaissait pas, et allait demander à Aaron de la lui présenter, quand il fut interrompu par l'arrivée de Ken et Tentacle-Girl.

Une autre nouvelle élève ? De la bouche de Damian, il apprit le prénom de la chinoise. Une chose de moins à faire, donc. Il allait pour tenter de faire une meilleure première approche que celle qu'il avait eu avec Ninja-Girl, quand elle se mit à le pointer du doigt et à hurler en espingouin. Enfin, notez, Tonga ne parle pas espagnol courramment, mais il l'avait pas mal entendu en valdinguant dans les rues. En même temps, San Francisco, c'est quand même pas mal peuplé de mexicains. Mais bon, "Que es eso", avec un doigt tout vert pointé sur ta trogne, ça laisse peu de choix à l'interprétation.
Comme beaucoup de gens avant elle, la jeune femme tout droit sorti d'un jeu de science-fiction, jugeait avant de connaitre. Difficile de lui en vouloir, mais Tonga voulait éviter de l'avoir dans le nez. Primo parce que ledit nez est déjà bien assez gros, et secundo parce qu'il avait envie, pour changer, de socialiser. Déjà qu'il n'arrivait pas à voir sa "copine", si tant est qu'elle l'était encore, il devenait imminent de se faire des amis.
Et pourtant, avec sa tronche tirée d'un croisement entre Chtulhu et Brigitte Bardot, on aurait pu croire que la jeune femme n'était pas femme à juger sur l'apparence... Que nenni non pas, donc.

Il tendit le doigt vers la jeune femme après que Aaron ait parlé en criant - Aaaaaah qu'est-ce que c'est ?, en tentant plus ou moins de viser les appendices pseudo-capillaires en forme de banane molle vert clair. Misant sur la carte de l'humour, il ajouta derechef, sur un ton légèrement narquois:

- D'habitude, les gens disent "bonjour", mais on va mettre ça sur le compte du stress. Eso es Tonga. Et tu es ?

Damian fit un tour d'horizon avant de se mettre torse nu, la piscine était un bon endroit pour se dévoiler sans choquer.. Barbi était à ses côtés et elle était la cible des mots des autres. Damian souriait.

- Voilou Barbie, te voici présenté devant certains des Xmen.

Tonga comme à son habitude était caustique et critique. Mais on avait l'habitude, et puis il n'avait pas tord sur le fond. Les remarques sur le physique étaient toujours peu appropriées, mais ici dans l'école elles n'avaient aucune ampleur.

Il se tournait vers la nouvelle mutante.

- Tu veux piquer une tête? Tu peux avant que l'on continue le tour. On est pas aux pièces.

Barbie regarda bizarrement Aaron. De quoi il parlait, d'une serviette? Qu'en avait elle a faire d'une serviette qui n'était même pas à elle. En plus rien a voir avec le sujet de la bête poilu et mouillé qui... Parlait???

"Quéééééé....????"

Elle sentit le suc gastrique remonter dans sa gorge. Elle le ravala en posant une main sur sa bouche. Ceci fait, elle plaça sa main devant elle en signe de pose.

"Para, para, para... T'es un mutant?"

C'était un mutant, un pauvre mutant. Comment était-ce possible d'avoir une transformation si terrible. Un animal et pire un moche qui ne ressemblait à rien. Comment pouvait-il vivre sous cette forme? Bon d'accord elle était mal placé pour donner son avis, mais elle au moins était désirable. La non, à part pour les amis des bêtes. Mais bon, comment pourrait-il trouvé une copine avec cette gueule? Sa vie était foutue.

"J'avais cru que tu étais une mascotte bizarre. Je suis un peu sous le choque... Pardonne moi, mais je n'aime pas les bêtes... C'est... Phobique... J'aime pas... Te rapproche pas... Faut que je m'y habitue..."

Bon au moins il était doué de conscience, ce qui lui permettrait de s'habituer plus facilement. Peut-être dans 50 ans. Mais il était poilu, l'horreur. Elle n'avait pas eu la chance de perdre ses cheveux pour ce permettre de faire des câlins à la première bête venue. Les poiles ça cachait plein de chose bizarre, des acariens et puces. Il pouvait même prendre une douche tout les jours et se shampouiner, pas question qu'elle s'en rapproche. Et Pas question qu'elle pique une tête après que le mutant-animal ait plongé dans la piscine.

Non, mais si elle disait ceci elle allait passer pour encore plus méchante, surtout que sa cote était en baisse. Si elle voulait la remonter aux yeux de Damian, elle allait devoir se montrer sous un autre angle.

"Non merci, je suis un peu fatiguée, je vais plutôt bronzé un peu."

Elle retira ses habits pour se mettre en costume de bain. Bikini sexy noir à tanga, avec un bonnet rouge. Ses fesses latines étaient presque complétement nu. Avec si peu de vêtement, il était possible de suivre l’espèce de circuit imprimé doré qui parcourait son corps. Elle posa son linge au sol et s'allongea dessus sur le ventre.

"Pour répondre à ta question, Tonga, Je suis Barbie. Je viens d'Argentine. Je suis une mutante. Et... J’aime pas les animaux. Mais t’es un mutant, donc si tu ne t’approche pas trop, je devrais pouvoir t’apprécier"

Son regard sautait d'un visage à l'autre, elle voulait voir la réaction qu'elle produisait à chacun.

Cuisine

Un rapide tour aérien de l'institut lui permit de voir quelques duos ci et là. Clara faisait quelque chose d'assez étrange avec Lazare, Eden et Vesna papotait, et la forêt cachait d'éventuels occupants. Tout en se dirigeant vers celle ci, elle sembla apercevoir l'objet de sa recherche au niveau de la piscine. Il semblait y avoir un peu de monde mais tant pis. Elle amorça doucement sa descente et se laissa planer jusqu'à arriver aux côtés de son amant, les joues un peu noirs.

Elle jeta un oeil aux personnes présentes, si Tonga était reconnaissable depuis le ciel, c'était un peu plus compliqué pour reconnaître les autres. Elle avait bien vu une forme bleu qui ne pouvait être que Barbie... qui était presque à poil maintenant. Certainement pour donner la meilleure impression d'elle même. Sa peau avait une texture étrange cependant, était ce son pouvoir ? Bah, qu'importe et évitons de trop la regarder, il ne faudrait pas lui donner de mauvaises idées.

La succube se tourna vers le fourmilier. Il était trempé. Un peu surprise, elle demanda avec une réelle sonorité d'inquiétude dans la voix :

"Il t'est arrivé quoi ? Bon au moins tu semble pas blessé cette fois."

C'est à croire qu'il court après la faucheuse.

"Je voudrais te parler en privé, tu as rien de prévu ?"