03.06/02.Sc.[Long Lake] - La Petite Maison dans la Prairie

C'est en pleine journée et dans un vrombissement de moteur sonore qu'un imposant 4X4, vitres arrières teintées, s'engageait sur les routes de campagne de l'état de New York. Le temps était particulièrement radieux, offrant un ciel bleu à peine entaché de quelques nuages paresseux avançant paisiblement. Une petite brise faisait tanguer les plantes, donnant par endroit sur les champs abandonnés comme des airs de petits océans de verdure agrémentés de vaguelettes.

A l'arrière du véhicule, Cupidon et Eko étaient assis, un sac posé entre eux deux dans lequel se trouvaient des attaches en plastique, ainsi que leurs communicateurs. Ils prirent ces derniers au moment où le véhicule quitta la route déjà passablement abimée pour s'engager sur un chemin de terre particulièrement chaotique. A l'avant, et déjà équipé, Aurock pu voir une sorte d'étable dans un état de délabrement avancé se dessiner devant lui. A ses côtés, observant les alentours avec soin, Sparrow ne nota de prime abord rien de suspect. Il fut le premier à remarquer cependant la présence de deux personnes devant l'édifice en ruine.


Elles paraissaient discuter et la première prit la seconde dans ses bras un court instant avant qu'elles ne remarque l'approche du 4X4. Elles s'éloignèrent rapidement l'une de l'autre et scruta le véhicule avec un certain intérêt. Observant plus attentivement l'édifice, Sparrow pu remarquer, au-delà de la porte tordue et entrebâillée de l'étable, la présence de toiles colorées, sans qu'il ne puisse en distinguer assez dans l'immédiat pour en définir la nature exacte.

Spoiler:

Installé derrière le volant du 4X4, Aurock conduisait avec précaution sur le chemin de terre, s'avançant vers l'étable et les deux femmes se trouvant devant. L'ancien Père Fondateur gardait un visage impassible et n'avait pratiquement pas desserré les dents de tout le trajet. Il fallait bien avouer que l'équipe qu'il menait était loin d'être idéale à ses yeux. Certes, il ne s'agissait que d'adolescents ayant autant de jugeote que des mollusques mais le Belge aurait préféré emmener avec lui des équipiers qui lui auraient témoigné moins ouvertement leur hostilité.

Quelle mouche avait donc piqué la métamorphe pour lui adjoindre ces gamins ? Ils semblaient plus prompts à guetter le moindre faux pas de leur "leader" d'un jour qu'à lui porter assistance en cas de besoin...

Avant de s'arrêter à dizaine de mètres des portes de l'étable, Aurock fit faire un petit virage sur la droite au véhicule, histoire de laisser Sean partiellement dissimulé derrière lui, les vitres fumées garantissant l'anonymat des passages du siège arrière.

Ouvrant la potière, l'homme descendit du 4X4 et resta devant l''ouverture, continuant ainsi de masquer l'occupant du siège passager avant.

"Salut.", interpella-t-il les deux femmes. "Les autres sont dans le coin ?

Logiquement, son visage devrait être assez connu pour ne pas susciter de méfiance et Aurock espérait que sa question lapidaire lui apporte quelques informations sur l'identité de ses "collègues"  qui se seraient trouvés dans les parages.

La femme parut un instant légèrement tendue. Elle essaya de jeter un coup d'oeil pour voir qui d'autre se trouvait dans la voiture mais apparemment sans succès car rien n'indiqua dans son attitude qu'elle avait reconnu quelqu'un. Au contraire, elle s'avança de quelques pas, se plaçant entre Aurock et la fille qui, calmement, retourna dans l'étable ouvrant un peu plus la porte.

"Hm... Bonjour... Excusez-moi mais je ne vous ai pas encore rencontré il me semble... Les jeunes sont pour la plupart dans l'étable. Les autres terminent le travail avec Nino."

Elle indiqua d'un geste le sol sous ses pieds.

"Vous êtes qui?"

[HRP : où se trouve Clara ? A l'arrière avec les deux autre je suppute ?]

Sean, le front contre la vitre, regardait défiler le paysage de plus en plus sauvage de Grand Lake. La route les entraînait en effet  au plus profond de la campagne de l'état de New-York. Dearland Road, Kickerville Road, Keller Bay way... Ils passaient de voie en voie, abandonnant les artères les plus fréquentées pour emprunter des routes plus désertiques. Du vert, toujours du vert, encore du vert.

Sean soupira et se redressa. Il était fatigué et angoissé. Il jeta un coup d’œil furtif sur l'ensemble des occupants du 4X4. Timour et Dakota. Clara. Valet. Une équipe montée en toute hâte après une information lâchée par l'ONE. Sean avait été réticent à l'idée de courir de nouveau vers les PFs sous les instructions bienveillantes du service gouvernemental. Même si le fait de pouvoir enquêter sur eux était un objectif qu'il s'était fixé. Aussi c'était-il mollement intéressé aux indices transmis par des agents de l'ONE. Ce fut un choc quand il reconnu Michael se pavanant avec l'assassin de son prof de sport. Il n'était pas assez crétin pour oublier que la meurtrière faisait partie du même groupe que son cousin, mais les voir physiquement si proche l'avait fortement perturbé.

Les paroles cinglantes de Valet, sur les choix de Michael lui revenait sans cesse. Il s'accrochait de tout cœur à l'idée de l'endoctrinement. Mais il fallait bien se l'avouer, Michael n'avait jamais été la personne la plus sympathique du monde. Dès son arrivée chez ses oncle et tante, Michael avait été un frère d'adoption égocentrique et jaloux. Pourquoi une telle chose ? Sa tante était une vraie mère poule, sa cousine un amour et son oncle, bien qu’intransigeant et peu démonstratif, quelqu'un de droit et très protecteur avec ses enfants. Michael avait tout de l'enfant gâté, sans jamais l’avoir été.  Étrange. Pourtant, rien dans ce monde n'était ni noir, ni blanc. Michael pouvait avoir de vrais élans d'amour, notamment envers sa sœur, ou des mouvements protecteurs envers son cousin quand celui-ci avait été malmené par certains types louches au collège, avant qu'il ne puisse se défendre seul. Leur chemin s'était séparé dès le début de leur adolescence. Entre l'archerie, le lycée et son boulot chez son oncle, il était pas mal occupé. Les choses devaient être pareil pour Michael puisqu'il était rarement à la maison. Que faisait-il à part traîner avec ses potes et jouer au basket ? Était-ce suffisant pour occuper toute une journée ? Il n'en savait rien et pour tout dire ne s'était jamais posé la question. N'était-il pas aussi égocentrique que Michael ? Plus le temps passait, plus il s'en convainquait.

Valet s'engagea sur un chemin de terre. Ce Valet ne l'inspirait définitivement pas. Mais Sean savait que si le mutant était un tout petit peu sincère, il pouvait l'aider à trouve Michael. Le plan adopté avait été des plus simples : Aller à la cachette des Pères Fondateurs et... leur parler. Bien que très peu chaud pour ce plan, Sean se disait en même temps que parler avec son cousin sans devoir le faire après une bataille en règle pourrait ne pas envenimer un peu plus leur relation déjà très tendue. Cependant, comble de la frustration, Valet serait accompagné de Clara. Lui devait rester dans la voiture avec les gamins, au cas où. Muni des mêmes écouteurs que lors de sa mission d'attaque du précédent QG des PFs, il donnerait l'alerte s'il voyait quelque chose de suspect. Son sac contenant son arc, ses flèches, son masque et les quelques grenades qui lui restait de la précédente mission était juste sous le siège. Pas loin mais horriblement difficile à saisir en cas de souci immédiat. Il détestait ça.

Il s'approchèrent du dit QG. Sean scrutait les environs, attentif plus que jamais quand il repéra une gamine inconnue et... la femme qui l'avait accueilli dans le restaurant à New York. Il eut un coup au cœur :

- Je la connais... et elle aussi : elle faisait parti du groupe que nous avons attaqué à New York, eut-il le temps de glisser à Valet avant que celui-ci ne sorte de la voiture pour interroger la femme et la fille.

Il détourna le visage pour ne pas être reconnu par la femme...

Assise a l’arrière, juste derrière le siège passager, Clara avait passer une bonne partie du trajet à observer Aurock. Est-ce qu'elle pouvait lui faire confiance surtout qu'elle était destinée à être en première ligne? Non elle ne lui faisait pas confiance. L'autre question qu'elle se posait été de savoir si elle avait vraiment envie de le protéger. Elle espérait juste qu'elle se trompe quand elle se disait que ça pouvait être un traitre. Timour devait surement lire ce qu'elle ressentait, mais elle s'en fichait. Elle était venue faire cette mission pour éviter d'être dans le groupe de Malo et pour surveiller l'ancien PF... et aussi parce qu'elle avait envie de frapper du Père fondateur.

Ses lunettes placées sur le haut de sa tête afin d'éviter que sa frange lui tombe dans les yeux, elle finit par se détendre en observant le paysage...  il lui arriva de se plaindre une ou deux fois de son voisin qui prenait trop de place... Elle aurait du faire valoir son droit d'avoir la place avant parce qu'elle était la seule fille du groupe.

Mais à y réfléchir, être a la place du mort avec Aurock au volant... Elle se trouvait très bien à l’arrière bizarrement.

Ils finirent par arriver devant le hangars. Sean les avertit qu'il y avait deux personnes avant qu'elle n'ai vraiment le temps de les voir. Une fois arrêtés, Clara prit une grande respiration avant de descendre à la suite du belge en claquant la porte derrière elle. Elle s'avança jusqu'au capot de la voiture en ajustant ses lunettes aux verre rose sur son nez, histoire de bien montrer qu'elle était là. Voyant la jeune fille qu'elle avait déjà vu sur des photos au briefing, elle sourit en lui faisant un timide signe de la main et en disant

" Salut..."

Puis elle jeta un rapide coups d’œil vers le ciel pour voir où en était le soleil par rapport à eux et voir si il n'y avait pas trop de nuages, elle préférait laisser Aurock s'occuper d'animer la discution.

Vêtu de son justaucorps bleu foncé ourlé de jaune et d'épaulettes également jaunes rehaussant la majesté de sa silhouette super-héroïque, Cupidon s'imprégnait à fond de son rôle. Les missions, le danger, il adorait ça. Les Pères Fondateurs, il connaissait. Entre Désir qui avait voulu l'embrigader, Hellion qui avait failli l'étrangler et Trip qui l'avait explosé de rire, il avait bien baroudé dans cette bande de truands. C'était presque comme des vieux copains, vieux ennemis, vieux frères. Comme dans ces dessins animés sous-titré en langue azérie où les héros retrouvent à chaque épisode les mêmes adversaires et se prennent presque d'amitié. Presque.

Et plus d'une fois son œil totalement noir s'était posé sur Aurock, ce mec qui avait retourné sa veste suite à un sauvetage. Cupidon avait facilement remarqué la tension existant entre Clara, Sean et l'ex-PF. Dans des circonstances normales il aurait tapé la discute avec le Belge pour l'amadouer et le cerner un peu mieux, et lui soutirer des infos trop cool sur la vie quotidienne chez les PFs. Mais en départ de mission, concentration et introspection étaient de rigueur.

En plus on ne venait pas pour la rigolade. Un cousin était en jeu et la famille, comme disait Walentyn, c'est sacré. Cupidon soutenait de toute son âme le camarade Sean. Il avait applaudi et approuvé à mort l'idée du nom de code Sparrow. Il n'était pas loin de penser que c'était grâce à son insistance que le Black s'incrustait vraiment dans les X-Men. Bref, on venait d'une part pour tataner les PF jusque dans leur moindre cabane en bois, et d'autre part pour récupérer un cousin égaré.

A l'approche de la ferme, Cupidon regarda très attentivement par la vitre teintée, profitant du fait qu'il pouvait voir sans être vu. Deux nanas. La gamine qui aveuglait et qui selon Succubus était inoffensive. Et une meuf que Sparrow indiqua comme membre du groupe terroriste.

Ok.

Aurock sortit pour aller faire son job - en espérant qu'il le fasse. A force de lire la méfiance dans les cœurs de ses collègues à l'égard de l'animorphe, Timour s'en trouvait nécessairement contaminé.

Il se mordit la lèvre et scruta. Malheureusement, à la sortie d'Aurock et Lens la gamine s'éclipsa dans le bâtiment délabré. Pourrait-il l'attraper dans son filet empathique ou allait-il falloir se contenter de la meuf ?

Silencieux, Cupidon tenta de sonder la présence d'un bouclier psychique autour de ces femmes, puis de lire leurs émotions, notamment leurs sentiments à l'égard d'Aurock.

Une vraie mission avec de la castagne, ça manquait bien au môme qui avait envie de se défouler. Toujours certain d'être intouchable, un raid chez des vilains lui paraissait être une idée des plus excitantes, surtout pour montrer à leur nouveau prof à quel point il était fort et devait être respecté !

Bon, il ne comprenait pas trop pourquoi Clara avait été emmenée étant donnée son habitude à se faire casser en morceaux à moindre occasion (la bonne excuse), mais au moins avec Timour, ça allait gérer ! Restant tranquillement dans la voiture, Dakota observait tour à tour chacun de ses compagnons. Sean donnait quelques indications sur les gens présents qu'Aurock allait rencontrer.

C'était nul, les deux autres dans la voiture, ils pouvaient faire des trucs à distance mais le blond devait attendre. Et dire qu'il était encore le pilier de l'équipe ! Ils attendaient sans doute d'avoir besoin de lui à un moment critique pour sortir leur carte joker ! Aurock aussi devait être balaise. C'était un mercenaire quand même ! Les mercenaires, c'était toujours super balaise !

Alors qu'elle répondait à Aurock, la femme remarqua le déplacement de Lens et tendit le cou pour observer la jeune fille avant d'en revenir à son interlocuteur premier. Hors du véhicule, la sud-africaine observa un ciel particulièrement bien dégagé. Midi étant passé, le soleil commençait à décliner, mais il restait tout de même quelques longues heures avant le commencement de son coucher. il se trouvait encore haut, mais derrière la x-girl, quand elle faisait face à l'étable.

Dans le véhicule, Dakota ne pouvait que ronger son frein tandis que Sean cachait son identité avec succès pour le moment. Cupidon, lui, chercha plutôt à guetter des émotions et se concentra pour couvrir autant d'espace que possible. La première chose qui le frappa fut l'impatience de Dakota. Puis ce fut un mélange de méfiance et de peur émanant de la femme qui parlait avec Aurock, et ce bien que son attitude n'en trahisse pas grand chose, qui lui parvint. Un sentiment semblable fut ressenti du côté de la grange, avant de disparaître hors de sa portée. Puis peu à peu, l'azéri perçut, émanant du sol, une profonde tristesse dont il ne pu distinguer la source avec certitude. L'émotion parut diffuse, l'effleurant par vagues sans qu'il ne puisse localiser un point de départ.

Face à Aurock la femme poursuivit.

"Je croyais que les nouvelles recrues n'étaient plus amenées ici... On commence à manquer de tentes pour héberger tout le monde."

Elle fronça les sourcils, et Timour pu sentir la méfiance prendre le pas.

Spoiler:

Cupidon ne fit pas grand cas de l'impatience d'Eko, il se concentra directement sur l'essentiel. Sa pêche fut fructueuse. La femme se sentait menacée et n'était pas du tout rassurée par la présence du "congénère" Aurock. Cela rassurait aussi l'empathe, qui aurait pu être inquiet à son tour de constater que l'animorphe fut accueilli les bras ouverts.

Néanmoins, il y avait quelque chose de louche dans la crainte excessive de la femme. Cela pouvait signifier qu'elle ne se sentait pas en sécurité, et donc que les défenses étaient faibles sur ce site.

La gamine aussi avait peur. Bien. Et il se passait d'autres choses étranges ... sous le sol. L'empathe essaya en vain d'affiner son radar. La seule chose dont il fut certain, c'était la provenance souterraine de la langueur et la tristesse.

Il put faire son rapport, à voix basse, sans prendre la peine de se tourner vers Eko et Sparrow puisque eux aussi entendaient dans leur oreillette.

"La meuf a peur de toi Aurock, elle se méfie, mais je m'en occupe. La gamine avait peur aussi. Et y'a quelqu'un sous terre, dans les parages, qui est méga-triste. Genre gros désespoir. Mais galère à localiser. Terminé."

Il aimait bien ça, agir à distance, tranquille, au fond de son auto tout terrain aux vitres teintées. Et si Eko avait la bougeotte, il n'aurait qu'à faire son job et fouiner dans les herbes ou creuser un terrier pour en savoir plus ...

Sans attendre, l'empathe visa la femme qui, selon ses estimations et les précautions d'Aurock, tombait dans sa zone d'influence. Il tâcha de remplacer sa défiance et sa peur par un sentiment de confiance envers Aurock et son équipe.

Timour ne sentit pas la plus petite espèce de résistance chez la femme qui, avant même que l'ancien Père Fondateur n'ai pu répondre, parut se rattraper elle-même et devint même étrangement bavarde.

"Oh, peu importe, il suffira de se serrer quelques temps. Peut-être pourrions-nous discuter? Je m'inquiète un peu pour la sécurité des enfants... Ces camions... Pourquoi apportent-ils si peu de produits de première nécessité alors qu'ils repartent presque toujours pleins? J'ai dû envoyer les jeunes faire des courses à plusieurs reprises et ce n'est pas très prudent... D'autres mutants pourraient bien attaquer!"

L'attitude de la femme changea de façon instantanée, preuve que Cupidon pouvait parfois servir à quelque chose en mission. Il fallait maintenant profiter de cette bonne disposition pour en apprendre un peu plus avant d'entrer dans le complexe.

"Je m'appelle Jean-Christophe Valet.", répondit Aurock avec un sourire rassurant. "Mais, vous avez sans doute entendu parler de moi sous le nom d'Aurock."

Marquant un petit temps d'arrêt pour observer la réaction de son interlocutrice, le Belge fit quelques pas en avant.

"J'ai eu quelques ennuis et suis resté out pendant quelques mois.", poursuivit-il. "Et j'ai juste reçu un message, anonyme bien sûr mais utilisant les codes de sécurité authentifiés, me disant de venir ici. Je m'attendais à trouver Elixir ou Hélion d'ailleurs. Désir est dans les parages ?"

Tout en parlant, Jean-Christophe se déplaçait sur sa droite dans le but d'amener la femme à suivre le mouvement et, ainsi, tourner légèrement le dos au 4X4. Il espérait que cette action allait permettre à Eko d'en profiter pour se faufiler dans l'étable. Si quelqu'un pouvait tirer partie de ce genrede diversion, c'était bien le jeune lémurien, agile et malin comme un singe...

Le temps de regarder au ciel, la jeune fille a lunette s'en était aller vers l'étable. Clara la regarda entrer dans le batiment avec un air assez ennuyé. Néamoins le soleil ne lui donner aucun avantage stratégique pour l'instant elle devait se déplacer. Néamoins, elle fronça les sourcils en entendant la femme parler. Fallait pas être trop idiot pour se rendre compte qu'elle faisait mention de l'attaque de New-york et de ses concéquences. Elle avait encore l'air secouée. Mbarou et compagnie n'avait pas û y aller de main morte, mais la jeune fille ne put s'empécher de se demander si les PF percevaient les X-men comme des monstres.

Une certaine curiosité ainsi que de la pitié l'envahirent. Comment les X-men pouvaient ils être vu comme des monstres par leur propre peuple. Elle repensa un instant Trafalgar. Est-ce que c'était pour ça qu'il ne l'avait pas suivie...

Aurock se presenta rapidement en essayant de glaner quelque information tandis que Timour leur faisait un compte rendu sur l'état émotionelle de la femme.

Voyant Aurock se décaler, elle suivit le mouvement de façon à avoir la femme entre elle et le soleil tout en se présentant. Le meilleure moyen de mentir étant de dire la vérité, c'est ce qu'elle fit

" Et moi, c'est Clara. Aurock a dit qu'il m'aiderait à devenir plus puissante. Alors je l'ai suivi... "

Elle essaya quand même de glaner quelques informations.

"Mais vous dites que vous avez peur et que vous avez été attaquer par des mutants? Par qui? Je veux dire vous êtes des Péres Fondateurs, quoi! Vous devriez pas avoir peur... Et c'est qui les autres et ce Nino?? Vous êtes combien là dessous?"

Et ça papotait, et ça papotait. C'était quand qu'on leur fonçait dans le lard finalement ? Timour expliquait vite fait la situation tandis que la femme annonçait soudainement qu'il fallait se serrer les coudes. Le gamin observa les fesses de Clara au loin en pensant qu'en effet, il fallait serrer. Mais là n'était pas l'objectif du moment !

Soudainement, tout le monde se mettait à leur tourner le dos. Une occasion que le môme saisit pour jouer son rôle d'infiltrateur de la mort ultra efficace. Se transformant instantanément, Eko sortit du véhicule par son côté opposé aux gens, et poussa un petit grognement d'effort alors qu'il touchait le sol. Accroupis derrière la voiture, il observa Aurock et Clara tourner le dos au véhicule avec la femme, puis se mit à bondir avec agilité en direction du côté de l'étable, tout en se réceptionnant avec délicatesse pour éviter de faire du bruit. Dans l'immédiat, il préférait surtout être sûr de ne pas être vu durant sa traversée. Si vraiment le groupe s'éloignait suffisamment, il tenterait de rentrer dans l'étable. Mais pas tout de suite.

Sean regarda le gamin s'échapper de la voiture. Tout se passait d'une manière tout ce qu'il y a de plus naturel : Timour usait de son pouvoir pour calmer la bonne femme, Valet et Clara la faisait parler et la petite fouine s'esquivait pour faire ce qu'elle faisait le mieux...

Lui restait dans la voiture sans vraiment savoir que faire. Sortir de la voiture le démangeait horriblement. Mais s'il faisait ça, il ferait foirer le plan... Plan ? Quel plan ? Celui-ci consistait à parlementer et jeter un coup d’œil par-ci, par-là. Putain... S'il était parti avec les poids lourds de la dernière fois, les choses auraient été plus directes.

Il ricana. Bon, un peu trop, peut-être. Il devait bien admettre qu'un mec comme Timour et même la petite fouine étaient pour l'occasion bien plus utile qu'un bulldozer à écaille et une diablesse en colère.

Il se demanda subrepticement ce que pouvait transporter ces fameux camions... Il s'interrogea également sur l'endroit où se terrait tout ce petit monde. La femme avait parlé de tentes. Etait-ce une image ou créchaient-ils vraiment sous des abris de fortune ? Il se souvint soudain de ce qu'il avait aperçu : des toiles se dessinant à l'entrée de la grange. Etait-ce des tentes ? Cela expliquait la présence de la femme et de la fille près de l'édifice en ruine. Peut-être son cousin était-il juste là, les observant. Il en tressailli de nouveau d'impatience.

Sean se concentra sur les bâtiments qui l'entouraient. Il utilisa en tout premier sa vision lui permettant de visualiser les ondes radios, même s'il imaginait mal que le sol laisse passer ces ondes des souterrains envisagés par les agents de l'ONE. Mais savait-on jamais... Il utilisa également sa vision infrarouge pour détecter toute source de chaleur aux alentours car s'il existait un QG enterré dans les profondeur de Long Lake, les gaz comme le dioxyde mais également la chaleur devaient bien s'évacuer quelque part...

Apparemment à l'aise, la femme partageait ses propos avec franchise face à Aurock. Elle eut une mine très légèrement embarrassée avant de répondre.

"Veuillez m'excuser, je ne suis pas très au fait du nombre de personnes. Je ne connais que ceux qui m'a été donné de rencontrer."

Elle parut réfléchir un instant à la question suivante, comme si elle n'était pas très sûre, tout en se tournant progressivement pour rester face à Aurock sans plus s'intéresser au contenu du véhicule. Elle jeta un regard à Lens qui se déplaçait, avant de reprendre le fil de la conversation.

"Je ne saurais dire. Messieurs Keller et Orson sont passés voir les enfants hier. Mais j'ignore s'ils sont encore là. Tarja est repartie hier, hélas. Mais je ne peux être certaine de ce que j'avance, il est possible que d'autres soient revenus et repartis sans que je le sache. Grâce à Nino, difficile de savoir qui est où!"

Au fur et à mesure qu'elle parlait, la femme avait définitivement prit la position souhaitée par l'ex-père fondateur. Eko ouvrit silencieusement la portière et se glissa vers l'arrière du véhicule. Profitant du détournement d'attention, il du fire quelques bonds pour rejoindre le bord de l'étable et être à nouveau caché au regard potentiel de la femme qui continuait de parler.

"Votre message ne don..."

Elle s'arrêta, fronçant les sourcils, et se retourna pour observer... Rien du tout. La queue du lémurien venait tout juste de disparaître à l'angle du bâtiment. La femme secoua la tête, et en revint à la discussion.

"Bref. Il vous était uniquement dit de venir? C'est étrange... Tarja m'en aurait parlé si elle avait été au courant, qu'on puisse préparer des tentes  en plus. Cette femme est vraiment adorable, non?"

Alors que la discussion allait bon train, Sean tâcha d'observer les environs. Il ne remarqua aucune onde radio, ni émanation provenant du sol. Il repéra cependant quelques sources de chaleur dans l'étable, certaines plus diffuses que d'autres, sans doute en raison de la configuration intérieure, ainsi que d'autres formes dans le bâtiment d'à-côté.

Spoiler:

Aurock esquissa un petit sourire lorsque la femme évoqua Désir. Elle semblait réellement sous le charme de la Mère Fondatrice mais il était difficile de ne pas y voir la patte de la mutante, capable de s'attirer les bonnes grâces de n'importe qui. Ce pouvoir était vraiment terrifiant et, entre les mains d'une personne sans aucun scrupule, il pouvait faire de très gros dégâts.

Cette déclaration d'amour envers Désir apportait une information supplémentaire. La femme était sous contrôle de Désir. Si Cupidon parvenait à faire sauter ce blocage mental, il serait peut-être possible de s'en faire une alliée pour la suite. La seule source d'inquiétude étant les enfants qui se trouvaient à la ferme, il fallait faire bien attention de ne pas se montrer agressif et tout devrait bien se passer.

"Tarja peut se montrer très attachante, il est vrai.", concéda Jean-Christophe en choisissant ces mots avec soin. "Je n'ai pas eu beaucoup d'explications, il est vrai. Je suppose qu'on comptait sur le responsable pour m'en fournir à mon arrivée..."

Le sourire du métamorphe se fit plus éclatant alors qu'il poursuivait la conversation.

"Ne vous inquiétez pas des jeunes qui sont avec moi.", répliqua-t-il. "Ils peuvent dormir à la belle si besoin. Avec les derniers événements, ils n'ont pas eu droit souvent à un bon lit. C'est en partie à cause de ça qu'ils ont décidé de me suivre et de laisser leurs anciens amis."

Tournant la tête vers la voiture, Aurock appela :

"Timour, Sean, vous pouvez sortir aussi. Tout se passera bien.", annonça-t-il avant de poursuivre à l'intention de la femme. "Ils n'osent pas sortir car ils ont peur qu'on leur reproche d'avoir suivi Mask au début. Mais tout est clair pour eux maintenant... Si on entrait à l'intérieur pour discuter..."

Désignant l'entrée de l'étable, Jean-Christophe fit un pas dans cette direction, attendant que la femme le suive. Pourvu que Timour comprenne le message et utilise son pouvoir à bon escient pour conforter ces propos et annihiler complètement la moindre trace de méfiance.

Sean avait détecté d'autres présences dans le hangar et l'étable. Il en fit part aux autres.

Quand Valet les pria, Timour et lui, de quitter le véhicule, il hésita quelques instants. Il eu peur que le plan ne tombe à l'eau dès le moment où il apparaîtrait devant la femme. Mais à quoi bon hésiter, pensa-t'il. Il fallait bien faire quelque chose. Il ne pouvait pas et ne voulait pas rester indéfiniment terré dans le 4X4. D'autant plus que ça y était. Il était très certainement au bout du chemin. Il n'était pas question de se dégonfler au dernier moment. Il pensa une seconde récupérer son sac mais se dit que ça ne pourrait pas forcément lui être utile pour l'instant.

Il jeta un coup d'oeil dans le rétroviseur et devina plus qu'il ne vit la tête grise de Cupidon. Soupirant, il lui lança :

- Tim, va falloir que tu sois bon. Très bon.

Il ouvrit la portière et se hissa hors du véhicule.

Timour écoutait avec la plus complète attention l'échange qui se déroulait entre les protagonistes, ne remarquant même pas le départ furtif de l'impatient lémurien.

La fille se détendait face à Aurock, cela faisait plaisir à voir. Clara jouait son rôle et dans d'autres circonstances, Timour aurait ricané à sa demande de devenir plus puissante. Mais au contraire il resta fixe comme une gargouille sur son perchoir, sans paraître entendre le rire léger de son voisin archer.

Bon, la fille n'était pas la clé de voute du système, vu le peu d'infos qu'elle semblait maitriser. Un sous-fifre qui n'avait peut-être même pas de pouvoir.

Keller, c'était le nom civil d'Hellion. Drôle d'habitude de nommer ses congénères par leur nom plutôt que leur code mutant. Orson, c'était un PF qu'il ne connaissait pas mais qui était dans les petites fiches des X-Men. Contrôle de la température. Quant à "Tarja", appelée cette fois par son prénom, Timour la remettait facilement vu sa mésaventure personnelle à l'aéroport de Washington. Il était clair que la sentimentale empathe avait agi, sans doute plus d'une fois, sur l'esprit de leur interlocutrice.

On ignorait cependant si parmi les trois PF cités il s'en trouvaient encore sur le site. Cette fille était pour le moins imprécise !

Cupidon avait le coeur tout battant.

Quel rôle bizarre jouait cette meuf dans tout ça, qu'elle n'utilisait même pas les noms de code !

Triturant lentement ses doigts, Timour se concentra pour ne pas perdre une miette des paroles d'Aurock. Car il devinait qu'il faudrait être là en soutien, voire en filet de sécurité.

Il nota qu'Aurock voulait pointer à la fille que "le responsable" capable de le renseigner, ce n'était visiblement pas elle. Saisirait-elle la pique amicale ? Ensuite l'animorphe tenta un coup de poker qui fit plaisir au jeune X-Man. Il leur demanda de sortir de la voiture et se découvrir ainsi aux yeux de la préposée aux tentes.

"T'inquiète bordel..." Répliqua Timour par un murmure qui se voulait assuré, aux paroles très pressurisantes de Sparrow.

Il prit une sèche inspiration et actionna la poignée du véhicule de sa main moite.

L'empathe avait rapidement pris son parti. Imposer directement un sentiment positif chez la femme à l'égard de Sean serait dangereux. Celle-ci l'avait connu, peu de temps auparavant. Le souvenir désagréable de leur rencontre, auquel s'ajoutaient peut-être des médisances du cousin, était bien gravé dans sa mémoire et rendrait tout sentiment contraire plus que suspect. Wraith était témoin qui tentait de résister à l'empathie en usant de la raison.

Sauf que cette fille trouvait Désir "adorable", c'est donc qu'elle n'avait pas idée d'être manipulée en ce sens par l'empathe finlandaise. Cupidon calcula donc qu'il n'avait pas affaire à une pro de la résistance à l'empathie et qu'il jouait sur un terrain déjà abondamment cultivé et propice.

Le X-Man ne toucha donc rien aux sentiments de cette femme pour Sparrow, afin d'écarter les soupçons de manipulation. En revanche il mit le paquet sur la confiance en Aurock. Au fur et à mesure des paroles de l'animorphe, il maintint l'annulation de toute méfiance à son endroit dans le cœur de la femme, dans la droite ligne de sa manipulation précédente, tout en diminuant la confiance que cette femme se portait à elle-même.

Rien de tel qu'une perte d'assurance pour se laisser d'autant plus convaincre et guider par le puissant minotaure. C'était du moins ce qu'il espérait susciter chez la bonne dame, en plus de l’empêcher d'agir inconsidérément.

Et quant à lui il se contenta de sortir, timidement, du véhicule, trop concentré sur son pouvoir pour se hasarder à de longs discours.

Clara mit un peu plus de temps à se rappeler à qui corresponder les différents noms que leur donna la femme, en l'ignorant en partie puisqu'elle ne semblait pas s'adresser directement à l'Africaine.

Mais savoir que Keller étaient dans le coin n'était pas quelques chose de réjouissant et qu'il avait tout juste rater Désir la crispa un petit peu. La jeune fille éssaya de ne pas montrer sa gène en se contentant d'un sourire crispé quand on lui rappela à quel point Tarja était adorable alors qu'elle ne pouvait s'empécher de penser à ce qu'elle avait fait à Emily.

La suite de la conversation avec Aurock acheva de la mettre mal à l'aise. JC révelait la présence des autres en moins de 5 min et d'une certaine façon ne cacha pas le fait qu'il soit des x-men. Elle en était sûre, ils n'aurait jamais du lui faire confiance. Est-ce qu'il venait de les trahir, c'était clair. mais il venait aussi de couvrir Dakota. Lens jeta un rapide regard noir vers JC, ça faisait plus de monde à devoir protéger là et elle n'était pas sûre de pouvoir y arriver. Même si elle savait déjà qui serait sa priorité. Elle observa les autres sortir de la voiture avant de reporter discretement son attention vers l'etable et la grange.

Sean y avait repéré du monde si il devait se faire attaquer ça viendrait de là. Les mains dans les poches, Clara commença à fabriquer deux cylindres en verre d'environ cinq centimétres dans chacune de ses mains. Elle les ferait assez petits pour pouvoir les cacher dans un poing fermé.

Elle ne trouva rien à dire à la femme, Aurock faisait déja la conversation.

Tout excité, Eko avait bondi jusqu'à l'étable, ramenant sa queue contre lui pour nerveusement la tripoter alors qu'il jetait quelques regards nerveux autour de lui. C'était encore lui qui allait devoir faire tout le taf pendant que les autres tapaient la causette à un terrible Père Fondateur ! S'attardant quelques secondes sur une saleté entre ses poils récoltée au sol en bondissant, la bestiole finit par retirer un petit morceau de feuille qui l'agaçait et à se reporta sur sa mission.

Se rapprochant de l'angle de l'étable, il observa rapidement quelle était la position de la femme et des autres, tout en vérifiant que la porte était toujours entrouverte. Si c'était le cas, il s'y faufilerait à toute vitesse. Si elle avait été refermée, il resterait encore à attendre caché que les autres s'éloignent suffisamment.

Face à Aurock, la femme continuait la conversation le plus naturellement du monde. Elle eut un sourire de complaisance à la confirmation sur Désir avant de répondre, tandis que Clara faisait discrètement apparaître ses cylindres de verre au creux de ses paumes cachées.

"Et bien je suis désolée, il ne vous reste plus qu'à aller voir Nino, il devrait en savoir plus sur les raisons de ce message, je suppose."

Les portières s'ouvrirent tour à tour et la femme se reporta naturellement dessus. Alors que Timour sortait, elle n'afficha qu'un léger étonnement sans doute dû à son physique, mais quand son regard glissa sur Sean, elle parut se crisper en le fixant d'un air clairement courroucé. Profitant de la concentration ciblée de la femme, Eko remarqua profita de la porte entrouverte et se glissa d'un bond rapide à l'intérieur de l'étable alors que la voix de la femme s'élevait à nouveau, nettement moins sympathique que précédemment.

"Je ne pense pas que ça va être possible."

Elle revint sur Aurock et sembla marquer une hésitation, en proie à des sentiments contradictoires. Timour sentit clairement la confiance en le minotaure se heurter brutalement à un bon sens pétri de protectionnisme. La femme fit un pas en arrière, de sorte à garder une vue d'ensemble malgré le déplacement de l'ex-Père Fondateur alors qu'elle levait un doigt accusateur sur Sean.

"Il est hors de question que celui-ci mette les pieds dans l'étable. Comment avez-vous pu l'amener ici? Et vous dîtes qu'ils ont laissé leurs anciens amis? C'est un peu gros pour des gens qui ont pourtant détruit un refuge de leurs semblables!"

Timour perçu clairement que la confiance qu'il instaurait chez la femme vacillait dangereusement, pour se stabiliser à nouveau, sans que sa colère et sa peur ne diminue pour autant.

"Ecoutez, je n'ai rien contre vous, mais vous allez devoir remonter dans ce véhicule et partir. Trouver un autre refuge, envoyez u message crypté à votre tour, ou peu importe, mais je ne peux pas vous laisser rester ici. Je refuse de soumettre les enfants à un autre stress."

Déterminée, elle se plaça entre Aurock et l'entrée de l'étable.




Tout juste entré, Eko eut une vue d'ensemble de l'intérieur. Devant lui, une espèce de long couloir de cinq ou six mètres de large se prolongeait jusqu'au bout de l'édifice. Le plafond haut laissait entrer par endroit la lumière, signe que la pluie devait s'y infiltrer sans trop de mal comme en attestait une odeur d'humidité ambiante. Sur les côté, des boxes s'alignaient.

Les parties inférieures en bois étaient moisies par endroit, alors que des barreaux sur les parties supérieurs étaient rouillés, quand ils n'étaient pas carrément manquant. Des toiles étaient étendues sur certains d'entre eux, et des devantures de tentes dépassaient des entrées laissées ouvertes. Un parfum de chocolat arriva jusqu'aux narines du lémurien bleu qui entendit sans mal deux voix féminines discuter avant qu'elles ne s'interrompent alors que le ton à l'extérieur semblait monter.
La tête d'une jeune fille avec une casquette émergea du premier boxe suivit d'une autre, à la coupe au carré.



"Mais qu'est-ce que c'est que ce truc??"
"Il est trop chou!!"
"AAAAASH!! Y'A UNE ESPECE DE SINGE BLEU TOUT HABILLE QUI VIENT D'ENTRER!"




Dehors, tous purent entendre la dernière remarque hurlée à pleins poumons.

Spoiler:

Mission réussie avec panache par le magnifique Eko ! C'était décidément trop facile pour lui. Immobile à l'entrée, la bestiole prit le temps d'observer autour d'elle les lieux. C'était pas terrible dans le genre. Ca ressemblant un peu à un habitation de clodo ! Il devait même y avoir des tentes. Humant l'air à plein poumons, la peluche parvint à trouver une odeur de chocolat qui attira particulièrement son attention et sa gourmandise.

Tendant l'oreille, des voix de filles le figèrent. Elles n'étaient pas très loin ! Ha tiens, une tête. Puis une autre. Ce truc ? Eko fronça une seconde les sourcils avant que la seconde ne tombe en admiration devant lui (ce qu'il pouvait complètement comprendre). Elles étaient dans sa poche, pensa-t-il en s'approchant.

Ha non. Une des deux venait de crier sa présence à "Ash". Merde ! Pour la discrétion, on repassera, surtout que ça semblait chauffer derrière lui. Préférant jouer la carte de la peluche, l'animal fit de petits bonds en ronronnant jusqu'à la fille qui semblait bien l'aimer pour pouvoir lui faire un câlin en frottant sa tête contre sa joue. Finalement il se ferait p'tête une copine chez les Pères Fondateurs. Elles étaient mignonnes. Roméo et Juliette des temps modernes !

Sentant que la situation commençait à virer à leur défaveur, Sean décida de couper court et désamorcer l'éventuelle curiosité de la femme pour ce qui se passait dans la grange. Il s'avança de quelques pas, adoptant une posture la plus passifiste possible, bras entreouverts. D'une voix forte il dit :

- Je sais qu'on a un passif depuis la dernière fois, vous et moi. Mais j'ai pas fait ça pour le plaisir de vous jeter hors de votre refuge. Chui désolé de... de tout ce qui c'est passé, de vous avoir fait peur et de vous avoir fait craindre pour les gamins. C'était pas mon intention... Si j'ai accepté d'être utilisé par l'ONE, c'est que j'étais à la recherche de mon cousin, Mickael. Un type à vous est venu et l'a pris avec lui.

Il sembla hésiter.

- X-men, Pères Fondateurs, moi je m'en fou. Je veux juste le retrouver et le ramener à la maison. Son père, sa mère et sa soeur sont terriblement inquiets depuis son départ. S'il est ici, laissez-moi lui parler...

La vue de Sean remettait d'un coup tout en cause. Qu'avaient donc fait les X-men dans le refuge de New-York pour entretenir un tel ressentiment ? Le pire dans cette histoire, c'est que la femme paraissait sincère et fermement convaincue que les méchants étaient les résidents de Graymalkin Industries.

"Que se passe-t-il ?", demanda Jean-Christophe en affichant un air surpris. "Vous dites que ce jeune vous a attaqués ?"

Semblant réfléchir un court instant, Aurock souffla d'un air excédé.

"Ecoutez...", reprit-il un peu plus sèchement. "Je ne connais pas vos différents avec lui et ne veux pas les connaître. J'ai reçu des ordres et n'ai pas l'intention de les remettre en cause. Si Hellion m'a dit d'amener ces gamins ici, c'est qu'il a une raison précise. Vous pouvez l'appeler pour lui demander des explications, si vous voulez, mais ce sera à vos risques et périls. Vous connaissez ses réactions lorsqu'il est dérangé pour rien..."

Le caractère de Keller n'avait certainement pas dû s'améliorer depuis les derniers déboires des Pères Fondateurs et l'animorphe comptait sur la peur que l'homme suscitait pour éviter ce genre de contrôle.

"C'est vous qui êtes responsable, ici ?", poursuivit Aurock. "Conduisez-moi à l'intérieur et appelez-moi Nino que je comprenne un peu ce qui se passe... Ne vous inquiétez pas du garçon, je le garde à l'oeil, si ça peut vous rassurer"

Sans vraiment attendre une approbation, Jean-Christophe Valet commença à avancer vers la grange, faisant un signe autoritaire à Sean pour que ce dernier reste à côté de lui. À Timour de jouer maintenant...
Il fallait espérer que la tête d'ampoule parvienne à se surpasser pour rendre plausible la crise d'autorité de l'ancien Père Fondateur.

Ce Nino revenait encore dans la bouche de la femme, aiguisant la curiosité de Timour à son sujet. Grand Parrain Fondateur ou petit chef recyclé de l'ex-Police Mutante ? Ils le sauraient bien assez tôt.

L'empathe fut d'abord soulagé que le regard de la meuf glisse sur lui avec un seul petit étonnement bien compréhensible. Elle ne le remettait pas, ni lui ni Clara, beaucoup plus engagés (et compromis) que Sean dans la lutte contre les PF. On pouvait donc un peu respirer.

Mais pas trop quand même. Le courroux de la préposée s'afficha aussitôt à l'apparition du mutant archer. Là Timour redoubla de vigilance, tel le scientifique devant le liquide d'un tube à essai en proie à une réaction chimique.

Bilan : la confiance avait tremblé pour se rétablir, la colère et la peur avaient grimpé.

Le cri d'enfants alerta l'oreille de l'Azéri. Eko étant découvert, il serait sans doute plus sage de nier toute implication avec ce ragondin.

Le mentaliste en costume se fit penaud et se rapprocha timidement de Clara, comme si lui aussi cherchait la protection de ses semblables face à la femme courroucée. Il ne la lâchait donc pas du regard et voulait ainsi, par son attitude physique, lui faire sentir qu'elle se comportait avec eux exactement comme elle ne voudrait pas qu'on se comportât avec ses protégés.

Sean, puis Aurock, commencèrent à parler mais le chimiste des cœurs ne resta pas inactif. Il savait quoi faire pour extirper la colère et le stress à la racine.

Tout en maintenant à un haut degré la confiance en Aurock, Cupidon lança ses flèches sur le sentiment protecteur de la femme à l'égard de ses ouailles afin de le réduire autant que possible.

On pouvait aimer sans être à ce point mère-poule-chiante. Timour se régalait de jouer avec des sentiments qu'il devinait imprégnés par Désir elle-même. Sauf qu'elle y allait à la truelle quand lui préférait le scalpel. Il mettait un point d'honneur à tenter de saper l’œuvre de cette Mère Fondatrice redoutable. Sa réputation d'empathe X-Man était en jeu !

(hj: désolé, je manque de temps pour une vraie réponse)

et ce qui devait arriver, arriva.

Sean fut reconnu par la femme qui refusa leur présence parmis ses protégés et leur demanda de partir en leur reprochant ce qui c'était passer. clara fit un pas vers la dame tandis que les autres tenter de recoller les morceaux et que Timour se raprochait d'elle.

"Nous on y est pour rien. L'One s'est foutu de notre gueule et s'est servit de nous comme des armes en nous parlant d'attaque de péres fondateurs. On est pour l'égalité entre les humains et les mutants. On a jamais voulu se battre contre les notres et surtout pas contre des enfants comme nous."

Tout en parlant, Lens garda un oeil vers l'autre batiment, se tenant préte a réagir en cas de probleme.

Dans l'étable, la fille avec la coupe au carré eut un mouvement de recul quand Eko bondit en avant. Elle hurla d'autant plus fort.

"AAAAAASHLEEEEEY!!!!!"

Tandis que l'autre, à la casquette, parut fondre sur place au contact de la fourrure. Ses bras se resserrèrent naturellement autour du mutant alors qu'elle se fendait d'un "ooooh!" qu'une fillette ne dirait qu'en voyant un petit chiot faire ses premiers pas.

"Regarde!! Il est trooooop doux!! On peut le garder? Hein?"

Au bout de l'allée, une autre tête se profila, suivit d'un corps entier, sortant de l'un des boxes. Eko eut à peine le temps d'apercevoir une forme habillée de noir, surmontée de longues rastas, avant que celle-ci ne disparaisse purement et simplement de sa vue.






A l'extérieur, le débat était lancé. La femme fronça les sourcils d'un air sévère aux paroles de Sean. Elle répondit sur un tont tout aussi sec à Aurock.

"Je n'ai pas le numéro d'Hélion. Mon job ici est de veiller à la sécurité des enfants. Et je persiste à dire que ce jeune homme n'est pas bienvenu ici."

Son ton parut se radoucir par la suite, l'intervention de Cupidon aidant. Elle ne paraissait pas vouloir sciemment remettre en cause la volonté du père fondateur mais malgré toute la confiance qu'elle lui portait, Timour pu sentir la peur croître.

"Ecoute, mon garçon. Je comprends tes problèmes de famille, mais pense aussi à la sécurité de tes amis. Je connais bien Mike, il est impulsif. Si il te voit et le prend mal, l'étable pourrait bien s'effondrer sur notre tête à tous."

Elle indiqua Timour et Clara dont les paroles ne pouvaient qu'aider son camarade. Puis elle se reporta sur Aurock, sans plus essayer de s'interposer à présent. Cependant, de la surprise apparut sur ses traits à la dernière exigence de l'ex-père fondateur.

"Mais enfin! Nino ne peut pas... "

Timour sentit un doute s'insinuer dans l'esprit de la femme, pendant quelques secondes où il perçut la confiance instaurée vaciller dangereusement, sans doute appuyé par le "ASHLEEEEY!!" qui s'entendait, venant de l'étable. Mais heureusement pour lui, l'empathe avait bien des ressources. Elle se reprit.

"Nino ne remonte jamais à la surface."

Alors qu'elle parlait, Clara jeta un coup d'oeil en direction du bâtiment voisin. Mais rien ne sembla bouger de ce côté-ci.

Spoiler: