03.06/03.E. [X-Entraînement] A vos caddies et périls - Féral, Poïesis

salle de briefing

Les X-Men se dirigèrent vers la fameuse Salle des Dangers et passèrent plusieurs sas et portes épaisses avant de s'y trouver. C'était <une salle immense>, aux dimensions impossibles à estimer, surmontée au loin d'un dôme lumineux contenant la salle de contrôle.

Une voix froidement électronique retentit :

"La simulation est prête au lancement. Propriétés : thème [Commando contre la montre], Module [35 : A vos caddies et périls], objectif : Sortir (vivants) du supermarché avec la liste de courses complètes et la monnaie sur 50 $, difficulté [moyenne], chance de survie [70%], types d'adversaires [variés], endurance des adversaires [niveau 25] environnement [niveau 12 - hostilité négligeable], ambiance [vie quotidienne type humaine], approche esthétique [réaliste], accessoires [billet de 50 $], niveau de blessure [réaliste non létal], ambiance sonore [irritante niveau 1], possibilité d'arrêt interne de la simulation [activée contrôlée], durée de la simulation [jusqu'à destruction totale des participants ou réalisation des objectifs], possibilité de renfort externe lors de la simulation [activée], possibilité d'arrêt de la simulation par un administrateur réseau agréé [activé]."

En parlant d'administrateur réseau, une voix, un peu plus chaleureuse et surtout humaine, succéda à la litanie de Danger : celle de Mask.

"Vous avez été rapides, c'est très bien ! Donnez le meilleur de vous-mêmes, bonne simulation à tous les quatre."

Sans autre transition, la voix se tut et le décor changea. Le supermarché apparut et les X-Men se trouvaient déjà à l'intérieur, dans l'entrée. Devant eux, une série de 6 caisses dont seulement trois ouvertes où s'affairaient des caissiers. Ce n'était pas l'heure de pointe mais il y avait des files de quelques personnes devant chaque comptoir.

"Chers clients, votre supermarché fermera ses portes dans 20 minutes."

Annoncèrent les hauts-parleurs.

Conformément au plan proposé par Succubus, les mutants se séparèrent en deux groupes. La démone et le loup se dirigèrent vers les fruits et légumes, tandis que Féral et Poïesis suivirent les panneaux vers le coin des bonnes affaires.

L'ambiance dans le supermarché était tout à fait habituelle. Des clients flânaient ou se hâtaient ici et là dans les rayons. Au niveau sonore la radio "Pubs et Chansons" rythmait la marche des consommateurs.


Les deux garçons tracèrent jusqu'au plus profond du magasin, vers les bonnes affaires. Le rayon comportait des produits divers dont le seul point commun était la baisse de leur prix : papier toilette / conserves de légume / kits de rasage / bidons de vinaigre blanc / pots de gelée de fraise industrielle et même des balais brosse. Au milieu de la travée, les rayons du bas avaient eu un certain succès puisqu'à première vue, un pack de bières seulement restait disponible.

Devant lui, un type fortement charpenté, torse nu et arborant un tatouage exotique, se penchait et paraissait décrypter le produit avec la plus grande attention.


HRP. Si vous en ressentez le besoin vous pouvez ouvrir un sujet en HRP dans la section brainstorming pour le groupe des 4. Les règles des actions s'appliquent désormais, bon courage !  

À l’indication de Danger, Aaron avait glissé sa main sur la poche pectorale et en avait sortit les oreillettes, nécessaires à la mission.  Il les plaça dans ses oreilles non sans un sentiment de déjà vu.  La voix électronique s’emballa ensuite, préparant manifestement leur mission plus tôt que prévu et Miss Donowho leur confirma que c’était un départ.  Les mutants filèrent donc en salle des dangers afin d’accomplir leur glorieuse mission d’épicerie.  Le groupe se sépara dès son arrivé, les bleus se dirigeant directement vers le rayon des bonnes affaires.  Une préposée indiqua dans les haut-parleurs qu’ils n’avaient effectivement que 20 minutes avant la fermeture de l’endroit.

Arrivés au rayon des bonnes affaires, les deux mutants se trouvèrent face à un étalage de produits variés et un mec à moitié à poil.  Après un coup d’œil rapide au rayon, force fut de constater qu’il ne s’y trouvait qu’une seule et unique caisse de bières et que M. Tatou y prêtait une attention qui leur serait dangereuse.  Conscient qu’il ne s’agissait pas d’un être humain réel, mais tout de même sensible au réalisme de la simulation –et peut-être aussi parce qu’on peut sortir le Canadien du pays, mais pas le Canada du gars-, Aaron inventa de toute pièce un mensonge qui expliquerait à la fois leur tenue originale et convaincrait le baraqué de les laissé partir avec la bière.  Il lança un regard à Lazare pour lui faire comprendre qu’il gérait, alors que Jane s’enquérait de la situation de leur côté.  Apparemment, elle et Ulv avaient été moins chanceux dans leur rencontre.  Aaron ne lui répondit pas, s’étant approché de l’homme pour lui parler.

-Hey! Ça va?  C’est le dernier pack?  Mon frère vient de se faire larguer, et heum… Je l’emmène en road trip pour lui changer les idées, puis on va prendre une bière à sa santé et la Rogue Dead Guy est vraiment sa préférée. Donc ouais, j’suis désolé de t’demander ça comme ça, mais ce serait super sympa si on pouvait prendre ce pack…

Poïesis lança un regard en coin à Féral, espérant ne pas être trop mauvais menteur et ajouta, dans un accès de génie :

-Si tu veux, j’te laisse essayer ma moto en échange!  Bah ouais, quoi.  Avec de tels habits, ils devraient facilement pouvoir passer pour des motards.

Tout en palabrant ainsi, Aaron avait contourné le mastodonte et il étirait désormais la main pour prendre la caisse de bières.

Il n’avait plus qu’à espérer que le mec les prenne en pitié et accepte de leur laisser cet article indispensable à leur mission.

Poïesis fit signe à son comparse et s'approcha de l'homme pour entamer la conversation. Ce dernier tourna la tête, sans se relever complètement tout d'abord. Aux paroles du "motard" il regarda donc la silhouette désignée comme le frère largué. Il suivit des yeux le déplacement nonchalant de Lazare et entrouvrit les lèvres.

"Une minute les mecs ..."

Commença-t-il à répondre, peu emballé visiblement par la perspective de tester la moto de Poïesis et plutôt prudent dans le ton. Il releva légèrement le buste.

Mais Poïesis tendait déjà la main pour s'emparer du précieux dernier pack de bière. Il l’atteignit sans difficulté pendant que le gaillard remettait les yeux sur lui. Il sentit alors un léger fourmillement tout au bout de ses doigts, puis sur sa main et une ou deux pointes de douleur aigüe le saisirent, comme des piqures d'aiguille.

"Y'a des trucs dessus on dirait ..."

Mais la remarque était inutile car Poïesis voyait bien une nuée de petits points bruns gros comme des lentilles qui passaient du pack de bière sombre jusque sur sa main, et sans doute bientôt son bras tout entier.

Lazare de son côté remarqua une traînée baveuse sur la boite de conserve qu'il venait de retirer du rayon situé derrière le tatoué, comme le passage d'une limace.

Sincèrement.  Le baraqué leur demandait d'attendre une petite minute?  Ils n'en avaient déjà plus que 27, ou quelque chose du genre, Aaron n'avait jamais été très doué à estimer le temps qui passait, sauf en présence d'une horloge digitale.  Impatient, et le geste déjà bien enclenché de toute manière, Aaron avait pris le pack que le colosse leur laissait visiblement de plein gré.  Ses doigts se mirent à picoter, comme s'il s'était assis excessivement trop longtemps sur ses mains, et le fourmillement se propagea rapidement à travers son avant-bras, alors que de petites mouches s'envolaient de la caisse.  Avant d'avoir le temps d'analyser la situation pour comprendre ce qui se passait devant ses yeux, Aaron sentit comme une piqûre.  "Aïe!" grommela-t-il alors dans sa barbe, davantage pris par surprise que réellement douillet.  Par réflexe, il reposa le pack avec une délicatesse lourdaude et le fixa un instant, le temps de reprendre ses esprits et de comprendre ce qu'on lui disait.  Il n'avait pas fait gaffe à Lazare qui s'était emparé d'une boîte de conserve et ne réalisa donc pas que cet article n'était pas sur leur liste.

De sa main non-envahie, Poïesis activa son oreillette en faisant mine de se gratter derrière l'oreille.

-Ouais, on dirait qu'il y a des bestioles sur le pack. J'crois qu'elles m'ont piqué.

À l'instar de Féral, Aaron regarda autour d'eux à la recherche d'un instrument qui lui permettrait de pousser le pack et voir s'il n'était pas au-dessus d'un nid de moucherons géants ou de... choses autres.  Il s'empara donc d'un balai brosse qui était un peu plus loin dans l'allée et revint pour déplacer le pack avec, histoire de voir s'il se cachait quelque chose, ou non, derrière celui-ci.

"Ah ouais pas con..."

Commenta le gaillard aux larges épaules en voyant le frère du motard attraper une bouteille de vinaigre et le motard, un balai brosse. Il se mit en retrait et regarda avec attention.

Une musique horripilante jaillit des hauts parleurs du magasin, constituée de notes d'un mauvais synthétiseur et de bruitages lourdingues.



Poïesis avait donc pu relâcher de façon un peu précipitée le pack de bière, duquel s'échappèrent alors d'autres insectes ressemblant cette fois à des mille-pattes affolés, dérangés dans leur demeure. Le jeune mutant ressentit d'autres nombreuses piqures sur sa main et les petites mouches en forme de lentille continuèrent leur progression maligne à l'intérieur de sa manche, piquant ou mordant sur leur passage.

Féral s'approcha de son camarade et versa sur sa main du vinaigre, ce qui eut pour effet de provoquer une sensation de brûlure intense chez Aaron. Des taches rouges vives constellaient sa peau.

"Merde !"

S'exclama le tatoué, en commentateur compatissant. Puis il s'occupa de lui-même et se recula de quelques pas : quelques mouchettes venaient de se poser sur son torse.

Le vinaigre fit autant de mal aux créatures qu'à Poïesis, car elles tombèrent inanimées, entraînées par le liquide acide. Mais le fourmillement que le jeune homme ressentait maintenant à l'intérieur de son costume annonçait de méchantes douleurs à venir...

La brûlure et les piqures lui firent lâcher son balai, tandis que Féral continuait en vidant la bouteille de vinaigre sur le pack. L'effet était visible : les mille-pattes touchés se tortillaient dans des spasmes et les autres s'évadaient de tous côtés. Il semblait bien aux mutants que ces insectes venaient directement de l'intérieur du pack, par les ouvertures aménagées dans le carton. Pour l'heure l'endroit de la poignée semblait dégagé.

Chez Poïesis les petites créatures étaient au niveau de son épaule et piquaient sur leur passage. Une sensation d'engourdissement lui prit toute la main et des fourmillement dans le bras...

Alors que Lazare ce saisissait d'une bouteille de vinaigre, Aaron lui prenait un balai brosse, pourquoi un balai brosse ? Lazare n'en savait rien, mais peut-être que le mutant avait une idée derrière la tête. C'est à ce moment-là qu'une musique de merde retentit, le mutant bestial leva les yeux au plafond en murmurant un léger : "Sérieux ?" Cela allait être quoi après ? Une fanfare de bisounours à poil chantant la vie en rose ? Déjà que le délire du supermarché était pas top, mais alors là...

Bon au moins son idée avait marché même si Poïesis était certainement en train de douiller, mais bon, pour cela Féral s'en foutait un peu, le seul problème c'est qu'il espérait que son "collègue" pourrait toujours utiliser son bras pour le reste de la simulation. Au moins le pack était libre et Aaron aussi. Le griffu le voyait grimacer encore, mais c'était certainement due à l'acidité du vinaigre sur ces petites plaies, Féral, ne pensait pas que les bestioles étaient remontés aussi haut.

Le communicateur retentit une nouvelle fois, Jane leur apprit qu'ils avaient réussi de leur côté et qu'ils se dirigeaient vers la suite. Par contre, apparemment ils avaient le dino au cul et se serait à eux deux (Féral et Poïesis) de s'en occuper, pourquoi ? Le mutant ne savait pas et s'il avait envie d'envoyer chier la "X-woman", le délire de pouvoir tuer un dinosaure plaisait bien à Lazare.

Le griffu, récupéra une deuxième bouteille de vinaigre juste au cas où il resterait des bestioles dans le pack et se saisit de ce dernier, il tendit la bouteille de vinaigre à Aaron.

Tient au cas où, maint'nant faut s'bouger, le café doit être au rayon sucré avec les trucs du p'tit dej' je suppose.

Il attendit la confirmation de son partenaire qu'ils pouvaient y aller et ils iraient.

Féral crut bon d'asperger Aaron et le pack de bière de vinaigre.  Le Canadien voulut s'opposer d'un "Hého!" bien senti, mais se récria rapidement, lorsqu'il s'aperçut de l'efficacité du traitement.  Bon, maintenant, à la démangeaison des piqûres (c'était bien son rayon), s'ajoutait la brûlure du liquide acide.  Agréable.  Presque aussi agréable d'ailleurs que la musique qui jaillit à ce moment là des hauts-parleurs du commerce.  "Sérieux?" s'exclama le garçon en même temps que son comparse français.  Les moucherons montaient le long de son bras et avaient même atteints le torse de leur ami biérophile.

Maudissant les entomologistes, Aaron se dit qu'ils devraient peut-être effectivement s'éloigner de ce pack maléfique, quitte à revenir le chercher plus tard et prendre leur second article sur la liste : le café.  Aaron laissa retomber le balai-brosse au sol, se disant qu'il aurait été plus ingénieux de tuer les bêtes au début de leur ascension sur son bras. En entendant le message de Jane, Aaron lâcha un gros soupir.  Il n'avait pas trop envie de fricoter avec un dino aux griffes et aux crocs acérés.  Loin de se douter que la bête avait aussi l'aptitude de cracher des flammes, le sauveteur dut admettre que si sauver Jane su sauropode lui permettrait de gagner son amitié, il était prêt à le faire.  Cet accent!

Féral offrit de se rendre vers le rayon café, ce qui reçut l'approbation automatique de Poïesis.

-On y va! fit donc le mutant en se tapant l'épaule, le torse et le bras assaillis du plat de ses deux mains.  Bien qu'il eut toujours cette crainte de se faire ficher par les services gouvernementaux, et qu'il n'ait pas l'habitude d'user de son pouvoir devant qui que ce soit, Aaron se convainquit que personne ne s'en apercevrait.  Il se concentra donc et tenta de recouvrir d'écailles les régions de son buste où les insectes l'envahissaient, tout en continuant de se cogner pour les éliminer.

Manifestement, c'était beaucoup plus facile d'être maître-nageur que super-héros.

Harcelé par les bestioles qui avaient réussi la prouesse de lui engourdir totalement le bras, Poïesis réagit néanmoins en usant de son pouvoir sur son torse. Il sentit qu'une barrière d'écaille se formait et l'isolait des créatures. Le bras déjà piqué ne répondait hélas plus, anesthésié.

Féral tendit une bouteille de vinaigre à son compagnon mais celui-ci préférait utiliser sa main libre pour écraser les envahisseurs.

Les deux mutants se dirigèrent, Féral en tête, au rayon du sucré. Il s'ouvrait par des rayons de céréales et barres chocolatées, puis se poursuivait par les confitures, le miel, et le café. Il en existait de nombreuses sortes. En face du miel et du café se trouvaient le thé et les biscuits.

Mais justement, à l'endroit qui intéressait les deux mutants se trouvait une créature mi-humaine mi-animale, habillée de loques, couverte d'une fourrure brune épaisse et d'une tête hirsute mal léchée.


Une étincelle brilla dans son regard et la créature se dressa sur ses deux pieds, toutes griffes dehors.

Jane sur le com' a écrit:

"On a réussit à se débarrasser du dino cracheur de feu. Par contre, on est tombé sur le FBI qui gardent du rien et qui n'ont pas l'air très inquiet que des monstres rodent quelques mètres de leur position. Ce qui me conduit à penser que chaque obstacle est géré séparément. Utilisez tout les moyens nécessaires pour parvenir à l'objectif."

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Aaron fut soulager de voir l'efficacité de ses écailles et s'empressa donc de tuer les autres de ses deux mains. Toutefois, il eut le malheur de remarquer que s'il ne croyait sa main droite qu'engourdie, elle ne répondait en fait plus du tout. Résultat : il se tapochait le torse à une seule main. Laissant le brave gaillard derrière eux aux prises avec ses propres moucherons, le cœur de sauveteur d'Aaron pinça légèrement, alors qu'il se convainquait qu'il ne s'agissait que d'une simulation.

Derrière Féral, Poïesis crut bon de l'informer de son état :

-Mec, y'a mon bras droit qui n'répond plus.

Ils arrivèrent donc rapidement au rayon voisin au milieu duquel ce qui semblait être le croisement entre un ours, un carcajou et un loup-garou. Et encore, Féral et Ulv semblaient plus sympathique à Aaron qui ne les connaissaient que très peu. L'humanoïde poilu parla, ou émit à tout le moins des sons incompréhensibles qui avaient apparemment une signification précise. À en juger par le subtil langage non-verbal de la créature, ces paroles devaient être un avertissement, peut-être même une menace, et quelque chose fit croire au skateboarder que la bête n'entendait pas rigoler.

L'accent chaleureux et exotique de Jane retentit alors dans l'oreillette d'Aaron, qui fronça les sourcils. La théorie de l'Australienne tombait sous le sens. Chaque section de l'épicerie avait son propre défi à terrasser. S'il se souvenait bien du plan de l'endroit, ils devaient absolument traverser une autre section avant d'atteindre les surgelés. Ce n'était pas une pensée réconfortante : après le dino pyromane, le carcajou-garou, le FBI et les insectes anesthésiants, quoi d'autre les attendraient?

Il fallait rester les pieds sur terre et se concentrer sur l'objectif actuel. Avec son bras évanoui, Aaron ne pouvait pas envisager un face à face avec la créature. Par contre, Féral le pourrait, et serait sur un meilleur pied d'égalité en raison de la nature de son pouvoir.

-Bon. Tu t'occupes de lui et je sprinte dès que j'ai le champ libre. Tu m'rejoins dès qu'tu peux. Ça te va?

Aaron fléchit donc les genoux en attendant que son comparse passe à l'action. Tout en scrutant l'allée pour positionner le Yescafé, il retint son bras ballant de sa main gauche, pour ne pas l'accrocher partout en courant. Dès que l'homme-bête sera occupé par Lazare, le maître-nageur sprintera en direction du café et lâchera son bras droit pour prendre leur épique denrée. Au besoin, il raidira les épaules afin de plaquer la bête en continuant sa course.

Dommage, finalement, qu'ils aient laissé leur ami costaud derrière.

Le pack en main, Lazare avançait tranquillement jusqu'au prochain rayon, il avait laissé la bouteille de vinaigre dans le rayon d'avant histoire de ne pas s'encombrer vu que l'autre n'en voulait pas. Il ne se préoccupait pas vraiment de savoir si l'autre le suivait, il s'en foutait un peu, bon il est vrai qu'il ne crachait pas sur l'aide que pouvait lui apporter Poïesis, tout seul c'était moins facile c'est vrai, mais au moins si quelque chose se passe mal il n'aurait pas à blâmer quelqu'un et puis... il a toujours été seul, d'aussi loin qu'il s'en souvienne, donc peut être que la compagnie d'Aaron n'était pas la meilleure idée qu'il ait eu. Peut être que venir dans cette école n'était pas la meilleure idée qu'il ait eu.

Alors qu'il marchait tranquille son "partenaire" l'informa de son état, apparemment il ne pouvait même plus bouger le bras. Sur ces paroles Féral s'arrêta un instant et se retourna tout en baissant légèrement ses lunettes de soleil pour observer le jeune homme et son bras. Il renifla bruyamment et il se remit en marche. Finalement, peut être fallait-il oublier ce qui a été écrit juste au-dessus, peut être qu'il ne pourra pas du tout l'aidé. Il n'avait pas grand-chose à dire hormis une saloperie ou deux, donc autant ne rien dire. Après tout il s'était promis de faire un effort.

Le prochain rayon apporta un nouveau problème, un ours ? Enfin un genre d'ours-homme qui parlait comme un débile mental. Suite à cette découverte le communicateur fut à nouveau utilisé, mais cette fois Féral n'écouta que la moitié avant de prendre l'objet et de le ranger dans sa poche, il commençait à en avoir plein les bottes. A ce moment précis Féral savait qu'il était dans la merde, contre un truc pareil et avec un éclopé il n'allait pas être facile de survivre, mais heureusement c'était l'une de ses spécialités. Bien entendu Poïesis lui exposa son magnifique plan en gros : Toi tu vas au casse-pipe et moi je passe en juif. Super plan bravo. Une lueur malsaine et sadique passa dans les yeux de Féral (heureusement masquer pas les lunettes de soleil), il se disait qu'en balançant Aaron dans les bras du monstre il aurait largement le temps de lui régler son compte pendant qu'il s'affairerait à tuer Aaron. Mais envoyé son "collègue" dans la gueule de l'ours n'était pas vraiment raccord avec son envie de "faire un effort". Et puis il aurait peut-être besoin de chair à canon pour la suite.

Féral hocha simplement la tête, il préférait une nouvelle fois ne rien dire du tout, de toute façon il avait envie de se défouler depuis qu'il était arrivé dans l'antre des bisounours et c'était le moment. Il posa soigneusement le pack et utilisa sa jambe pour l'éloigner un peu plus de la créature. Il regarda la créature : plus grande, plus forte, plus d'allonge, des griffes certainement aussi acérés que les siennes et peut-être du savoir faire pour les utiliser. Autant dire qu'il allait en chier, mais il fallait y aller, il ne pourrait pas le vaincre en une action, il devait d'abord l'affaiblir. Féral enleva ses lunettes qu'il rangea et sortit ses griffes, ce qui lui arracha une grimace et un petit grognement animal.

Féral s'élança droit devant simulant une bête attaque de front accompagner d'un rugissement. Il attendait en réalité une attaque de l'ours afin de l'esquiver au derniers moment en se jetant au sol (pied en avant) le but était de glisser sous l'ours tout en tentant de lui trancher les tendons afin de le mettre à genoux. Lazare connaissait très bien l'anatomie humaine et il espérait que sur ce coup, ce truc tienne plus de l'humain que de l'ours.

[hrp : Sa sert vraiment à quelque chose de mettre nos action en cyan sur ce coup ?]

Après les paroles de Poïesis, Féral posa le pack de bières et s'élança vers le carcajou en rugissant, dans l'intention apparente d'attaquer de front et sans nuance la créature. Celle-ci se hérissa et sa cambra, prête à accueillir cet adversaire qui se jetait dans ses griffes. Elle ne focalisa son attention que sur lui et les grondements menaçants qu'il lui jetait en réplique aux siens.

Elle arma son bras puissant et l'abattit au moment où Féral se jetait au sol pied en avant. Le carrelage glissant du supermarché joua en sa faveur, il sentit la griffe adverse effleurer sa tête alors qu'il passait sous les jambes de l'animal et s'apprêtait à les tailler.

Le réflexe de la créature, tandis que Féral allait attaquait ses jambes, fut de se laisser choir sur son agresseur pour le bloquer et le plaquer au sol. L'homme-loup sentit un genou comprimer son abdomen et le poids de la bête basculer dessus, tandis que l'autre jambe poilue serrait pour le prendre en tenaille.

Les griffes de Féral n'avaient pas pu atteindre les jarrets du monstre avant que celui-ci ne lui "tombe" dessus et la position était malaisée pour réaliser son objectif. Il vit au dessus de lui planer le large poitrail du carcajou et sa petite tête hirsute au regard de braise. Féral avait les mains libres mais la bête armait aussi la sienne...

Poïesis ne contempla pas longtemps ce début de combat qui pouvait s'annoncer sanglant, vu les griffes effilées dégainées de part et d'autre. Doublant les deux lutteurs, il s'arrêta à deux ou trois mètres d'eux pour observer le rayon du café. Enfin, des cafés.


Il y en avait de nombreuses sortes ! Yoscafé, Caféyes, Yecafé, Yiscafé, Yeskafé, Yes!Caféz... mais pendant les premières secondes d'observation il ne vit aucun "Yescafé" ! Ou alors il en vit ? Damned tous ses pots et paquets se ressemblaient comme des gouttes d'eau...

Aaron laissa donc Lazare s'occuper du monstre, pendant qu'il filait chercher le café instantané. Un frisson lui parcouru l'échine jusqu'au bas du dos lorsqu'il aperçu les armes avec lesquelles les deux opposants allaient s'affronter, et il était bien content que son plan ne l'implique pas dans la bagarre. Il les dépassa donc et commença à observer le rayon sans attendre. Il se trouvait devant une étagère de granules de café en pots, tous plus colorés et attirant davantage l’œil l'un que l'autre. Il laissa tomber un juron duquel sa mère n'aurait pas été fier, alors qu'il tentait de se concentrer pour trouver le bon produit. C'était comme si il avait trop de choix pour parvenir à tous les lire correctement, et que son cerveau en sautait quelques-uns, ou que savait-il encore. Sans compter que le temps, justement, était compté et que... il y eut un espèce de bruit sourd et Aaron détacha son regard de l'étalage de cafés aux noms plus originaux les uns que les autres.

En se retournant, il aperçut la créature qui s'était assise sur Féral, sans autre forme de procès. Le jeune homme ne se questionna pas à savoir comment ils en étaient arrivés dans cette position : tout ce qui comptait pour l'instant était que son coéquipier était particulièrement mal pris et qu'il devait le sortir de cette mauvaise posture. Lazare l'en remercierait certainement, car jamais l'idée ne serait venu à l'esprit du maître-nageur que ce puisse être de sa faute si l'homme-loup en était désormais à ce point mal.

Poïesis prit dans sa main gauche un contenant de café qui lui semblait assez solide et se précipita en direction des catcheurs pour asséner de toutes ses forces un coup de pot derrière la nuque du carcajou. Il espérait ainsi assommer ou étourdir suffisamment la créature pour redonner l'avantage à son coéquipier.

La voix froidement électronique qui avait accueilli les X-Men dans la salle des dangers retentit à nouveau, semblant provenir de l'ensemble du plafond et non des hauts-parleurs du supermarché.

"Demande de [20] renforts externes acceptée. Ouverture de la porte. Intégration des nouveaux éléments dans la simulation en cours. Fermeture de la porte."

Féral ne pouvait douter que le prochain geste de la créature hostile serait de lui labourer le visage, et le crâne si affinité. Cela se lisait dans les petits yeux vifs rougeoyants du carcajou et surtout dans le balancement prometteur de son grand bras poilu.

Le mutant griffu ne resta pas inactif devant cette menace et alla taillader la zone de l'entrejambe, plus accessible et sensible qu'aucune autre à sa portée. La bête poussa un râle strident au premier coup porté, qui s'enfonça dans le poil, la chair et le sang du carcajou. Elle se crispa terriblement et sa poitrine se gonfla. Féral sentit l'étau autour de sa taille et devina ainsi la douleur de l'adversaire.

Poïesis s'arma du pot en verre le plus à portée, et s'élança en soutien à son camarade, malgré son bras sans vie. Il frappa en allongeant pour atteindre la nuque de la créature animale.

Le coup sonna la bête, qui avait commencé à baisser son bras vengeur. Elle chavira et s'étala ainsi sur Féral, qui sentait le sang chaud du bas-ventre du monstre s'écouler entre ses doigts et le long de sa main.

A leur tour, après avoir entendu cette étrange annonce électronique, ainsi que des voix et des coups de feu, les deux mutants entendirent les bruits de pas précipités. Un coup d’œil vers le rayon légumes, qui était en droite ligne du leur, leur fit voir une poignée de soldats lourdement armés et protégés qui avançaient vers eux.


Deux d'entre eux mirent un genou au sol à la moitié du rayon fruits récemment dévasté par le dino et les mirent en joue. Les trois autres continuèrent à avancer en leur faisant cette annonce d'une voix étouffée.

"X-Men, vous êtes en état d'arrestation. Tous les deux à terre, mains sur la tête."

C'était presque chose faite pour Féral, couché sous le carcajou assommé, mais pas pour Poïesis, vaillamment armé de son pot de ... Yescafé. 200g.

Alors qu'Aaron s'avançait pour prendre part au duel qui avait lieu sur le sol de la boutique, il entendit la même voix électronique qu'au début de la simulation. S'il pensa un instant qu'il s'agissait de la fin de la simulation -déjà?-, il comprit rapidement qu'il s'agissait en fait d'un appel de renforts. Étaient-ils si mauvais qu'ils avaient besoin d'aide? Il n'arrêta toutefois pas son geste, étant bien plus difficile que cela à déconcentrer, et heurta la bestiole sur la tête alors qu'elle s'apprêtait à abattre son bras sur le crâne de son acolyte. Elle s'effondra sur celui-ci et, quelque peu sous le choc, Aaron regarda un instant son arme de fortune, perplexe, sans réaliser ce qu'il tenait à la main. Il reporta ensuite son attention sur les deux autres et vit une tache de sang qui s'étendait quelque part sur eux. Son comparse était-il blessé?

-Ça va? demanda-t-il un peu bêtement.

Alors que Poïesis voulut faire un pas pour vérifier l'état de Lazare, il réalisa que des pas résonnaient un peu partout dans le commerce et que des... militaires? La SWAT? quelques choses d'autoritaire et manifestement armés jusqu'aux dents s'approchaient d'eux en les tenant en joue. Ils les exhortaient de se rendre et leur annonçaient qu'ils étaient en état d'arrestation? Pardon? Le sang d'Aaron tourna face à une telle injustice. Ils n'avaient fait que se défendre. C'étaient eux qui s'étaient fait parasités et menacés par des bestioles peu ragoûtantes! Le garçon en oubliait que ce n'était qu'une simulation. Sa main valide se crispa sur son pot de café, ses yeux se froncèrent, mais sa bouche s’entrouvrit de stupéfaction. Il aurait eut envie de crier toutes les bêtises du monde à ces hurluberlus, mais contrairement à ses parents, ces causes de frustration étaient armées et dangereuses. Aussi bien rester tranquille et abdiquer.

Aaron posa un genou au sol puis posa le pot de café au sol -apercevant au passage l'étiquette sur le pot, qui étira un rictus sur son visage-, s'accroupit en s'appuyant sur sa main gauche et, humilié, s'étendit sur le ventre en ramenant sa main droite derrière sa tête à l'aide de la gauche et attendit en se mordant les lèvres.

Poïesis s'exécuta devant la demande autoritaire de l'individu armé. De son côté, Féral planta ses griffes dans le cou de la lourde bête qui lui pesait sur tout le corps. Le plantigrade inerte n'était pas léger, mais en poussant fortement, le Français parvint à le faire basculer sur le flanc.

Le soldat et ses deux collègues s'étaient approchés. L'un des collègues posa un genou dans le dos de Poïesis, prit ses mains et lui attacha des menottes aux poignets, dont l'un restait complètement engourdi.

L'autre collègue mettait en joue Féral, à deux mètres de lui.

"Allez allez, fini de jouer, mains derrière la tête."

Disait-il d'un ton pressant au tout récent X-Man dont les mains griffues étaient ensanglantées.

Quant à lui, le premier soldat s'emparait du pot de Yescafé et marmonna sous son masque. "Alpha Ob-Op 3 et 5 à disposition terminé."

Poïesis entendit sa voix lui tomber dessus et voyait ses deux rangers.

"Vous avez le droit de garder le silence. Si vous renoncez à ce droit, tout ce que vous direz pourra être et sera utilisé contre vous devant une cour de justice. Vous avez le droit à un avocat et d’avoir un avocat présent lors de l’interrogatoire. Si vous n’en avez pas les moyens, un avocat vous sera fourni gratuitement. Durant chaque interrogatoire, vous pourrez décider à n’importe quel moment d’exercer ces droits, de ne répondre à aucune question ou de ne faire aucune déposition. Ça, c'est fait."


HRP. Celui qui est occupé à menotter Poïesis (S2) a son arme derrière l'épaule en bandoulière.
Celui qui tient en joue Féral (S3) est en position de tir, doigt sur la gâchette.
Celui qui parle en dernier (S1) est plus détendu il tient son arme à une main et le pot de café de l'autre.

Au sol, Poïesis avait tout son temps pour réfléchir. Certes, le genou dans son dos n'était pas d'un confort première classe, mais...
Peut-être avaient-ils eu tort depuis le début? Peut-être avaient-ils aborder la mission du mauvais angle. Peut-être n'auraient-ils pas dû s'imposer en maîtres des lieux dans la foule et considérer les illusions de l'IA davantage comme des personnes réelles que comme les personnages d'un jeu vidéo. Étaient-ils véritablement les gentils dans cette mission? Ils ne s'étaient pas demander si le gaillard, plutôt pacifique au final, comptait acheter le pack de bière pour une occasion spéciale. Ils lui avaient plutôt menti. Et puis, cet espèce de carcajou... ils lui avaient foncer dessus. Il ne semblait certes pas pacifique, mais peut-être auraient-ils pu éviter le conflit? Peut-être n'était-il qu'une pauvre âme en peine et peut-être que l'arrivée des militaires n'était qu'une sanction de leur directrice pour leur faire comprendre qu'ils avaient mal agi?

Devant lui, Aaron pouvait observer les étalages éboulés et à demi brûlés de la section fruits et légumes. S'ils avaient causé tant de dégâts, ce n'était pas étonnant que quelqu'un ce soit plaint et ait appeler la sécurité. En même temps... ces épreuves étaient toutes si étranges. Comment agir normalement dans un environnement aussi anormal? Son bras était par ailleurs toujours endolori. Pourquoi n'avait-il pas réagi plus vite? Il savait qu'il avait longtemps tenter de cacher sa mutation, et en était presque fier, mais voilà que ça se tournait contre lui. À force de se considérer comme un humain normal, il agissait réellement comme un humain normal.

Le militaire vomissait sa logorrhée administrative sur lui. Bien sûr, on lui indiquait qu'il devait se taire et que ses droits étaient suspendus et tout le baratin. Ils pensaient quoi? Qu'il n'avait jamais vu un bon film policier? Arrogant, Aaron se fendit tout de même d'un sourire narquois et répliqua :

-C'est bon, j'me tais. Ce sera tant pis pour vous quand 4 et 7 seront là. Il avait l'impression que Lazare et lui étaient 3 et 7, ou quelque chose du genre, alors il bluffait.

Écrasé sur le sol, il avait une magnifique vu sur les chaussures du militaire ainsi que sur le bas des rayons d'étalage. Ça lui donna une idée. Aaron observa donc l'étalage pour en estimer la distance, mais surtout pour voir si la structure semblait avoir une faiblesse qu'il pourrait exploiter -il n'avait toujours pas déterminer comment- pour faire tomber les étalages sur les militaires. Oh, ils étaient peut-être les méchants dans cette mission. Aussi bien en profiter et mettre un sapré bordel. De toute manière, personne ne leur demanderait de ranger par la suite : c'était une simulation.

Aaron leva le menton et tout en parlant, il observa les étagères de produits alimentaires. Elles semblaient posées sur le sol, et non fixées par des vis et boulons. Les faire basculer en les tirant vers soi semblait techniquement possible à condition d'y mettre une certaine force.

<Les rayonnages ressemblaient à ça.>

De son côté Féral optait pour la provocation. Il se redressa tout en rentrant ses griffes, et accorda un sourire sournois à son adversaire. A cause du masque il ne put bien sûr déceler la réaction faciale du soldat qui le tenait en joue.

"Tu veux jouer au plus malin ?"

Question rhétorique s'il en était.

"Nous sommes encouragés à utiliser la force létale contre vous si vous résistez. De qui tu parles toi ? 4 et 7 ?"

Interrompit le n°1 de sa voix étouffée, tout en jouant du pied contre la joue du mutant à terre, avec tout le mépris possible.

Poïesis dûment menotté, sentit en outre la pression sur son dos s'évaporer. Le soldat n°2 se relevait. Il reprit d'un geste son fusil d'assaut à deux mains, crosse en avant, pivota vers Féral et du même mouvement l'attaqua en visant la tête.

Ce mouvement aussi brusque soit-il n'avait pas échappé à Féral, de même que l'immobilité dangereuse du numéro 3 qui le gardait soigneusement en joue.