03.05/15.Sc.The roof is on fire [Pedro, Malo et Dakota]

Malo était tellement convaincu de se retrouver face à la personne détectée par Timour qu'il se retrouva tout bête lorsque son pas décidé l'amena nez contre un vulgaire mur. Quel était l'architecte assez loufoque pour coller un mur si près d'une porte ? D'autant plus que ce petit sas donnait sur une chambre... Le Breton n'avait encore jamais vu d'endroit où il fallait franchir une chicane pour aller se coucher. Mais tout cela n'expliquait pas l'absence de toute présence. Cupidon avait-il rêvé ou y avait-il une autre explication ?

Bon. Salle de bain, tout au fond à droite. Sans intérêt ! Une porte fermée, un peu avant, à gauche toujours. À vérifier ! Chambre dans le prolongement, droit devant. À priori sans intérêt, également...

Au moment où le gamin allait se diriger vers la porte fermée, ignorant la chambre à coucher, plusieurs signes attirèrent son attention. Le lit défait, un verre d'eau sur la table de nuit, tout portait à croire que l'appartement n'était vraiment pas vide et que son camarade mutant n'avait pas été victime d'une hallucination. Mais où se trouvait l'occupant des lieux ?

Ce n'était pas le moment de foncer tête baissée, d'autant qu'un déséquilibre flagrant dans la répartition des lampes de chevet sautait aux yeux du garçon. Tout portait à croire qu' quelqu'un se cachait dans un recoin (au delà du petit corridor par exemple) et se tenait prêt à assommer un innocent Breton qui ne voulait de mal à personne.

Tournant légèrement la tête vers Timour, Malo se désigna puis effectua un mouvement de la main, mimant un petit bond, avant de pointer du doigt le fond de la chambre. Puis, se concentrant légèrement, il se téléporta tenta de se téléporter dans la chambre, atterrissant pour atterrir entre la baie vitrée et le lit et faisant face à l'endroit d'où il venait. Ainsi, il devrait prendre en flagrant délit, l'énergumène qui lui voulait du mal.

Malo ressenti se concentra, usant de son pouvoir comme il en avait tant l'habitude. Proche de lui. Timour vit sa silhouette s'estomper à peine le temps d'un battement de cils et... Rien. Le breton n'avait pas fait le moindre mètre, planté à son point de départ. Rien ne bougea dans le fond de la chambre.

Dans le couloir de l'immeuble, près de Dakota et Clara, après avoir rejoint le rez, l'ascenseur reprenait sa montée et marqua un arrêt quelques étages plus bas.

Timour fut déconcerté par les réactions de sa cible invisible. Tout d'abord tout sembla bien marcher et il fit signe sans crainte à son comparse, mais étrangement le cœur de la cible disparut de son champ de perception. Interdit, l'empathe en tenue des White Sox regarda Breizh ouvrir la porte ... son coeur battait évidemment la chamade. On avait beau avoir vécu de grands stress sur Terre et au delà, ce genre de moment fichait toujours une sacrée appréhension. Un très bref instant l'Azéri admira le courage du breton qui se jetait sans peur et sans reproche vers le danger.

Souhaitant lui aussi observer le paysage, Timour avança prudemment derrière Malo en tendant sa tête protubérante. Il constata à son tour le passage vers la probable salle de bain sur leur gauche. C'était devant que se trouvait l'inconnu.

Bientôt l'ex Blue Lagoon lui fit des signes évocateurs, témoignant de sa volonté de partir au feu. Cupidon n'eut que le temps d’acquiescer, ravi que le rôle d'éclaireur ne soit pas le sien.

Mais il crut à un bug dans la matrice en voyant le petit comparse se flouter et finalement rester à la même place.

*Bordel !!!*

Pensa-t-il plus ou moins. Tout cela ressemblait trop à un mutant ou une technologie capable de brouiller les pouvoirs du gène X.

Timour réfléchit à toute vitesse, et nota que ni Breizh ni lui n'avaient été encore vus ou entendus par l'occupant de la chambre. Il y avait donc encore une petite chance que son pouvoir de mise en confiance envers les deux X-Men ait pu fonctionner avant que l'autre ne se dote d'une protection. N'avait-il pas réussi à amoindrir sa peur ?

Tentant donc le tout pour le tout, Timour s'éclaircit la gorge, prit une bonne inspiration et dit d'un ton assez rigolard, sans hausser la voix plus que nécessaire.

"Hey c'est nous les X-Men ! Faut pas flipper on vous veut pas d'mal ..."

Il espérait pour son ego que Breizh ne lui jetterait pas un regard noir de désapprobation. Et pour le coup il fit aussi une détection large tout autour de lui pour chopper tout ce qui passerait dans son radar de 20 m de rayon, y compris ses alliés. On aurait peut-être bien besoin de renfort. Il espérait aussi déterminer quelle sorte de résistance pouvait émaner de l'agresseur caché.

(Hj: Désolé de pas avoir répondu au dernier tour)

Elle y était arrivée, toute seule. Elle se demanda ce qu'était devenu son groupe entre temps elle avait repris une forme humaine pour éviter de trop se fatiguée. Clara sortit de ascenseur et tomba nez à nez avec Dakota, elle finit par sortir de l’ascenseur en essayant tant bien que mal de cacher sa nudité avec ses mains.

Tandis qu'elle s’avançait elle remarqua le regard qu'il lui jetait et son téléphone portable qu'il tenait dans la main. Cool elle allait peut être pouvoir demander comme s'en sortait les autres. Les porte venaient a peine de se fermé quand elle lui demanda.

"Tu fais quoi? Pourquoi tu me regardes comme ça..."

Le ton de sa voix se fit plus bas tandis qu'elle comprenait ce qu'il faisait. Il devait surement prendre des photos.

Clara réagit plus par colére que de manière réfléchie si il voulait vraiment se rincer l’œil, il allait être servit. Clara se changea d'un coup en golem et se mit à refléter la lumière du couloir avec son corps dans le but d'éblouir l'américain dans le but de lui prendre son téléphone.

Avec un peu de chance, Il aura droit à une petite persistance rétinienne de la forme de son corps imprimé au niveau de sa rétine

Pourquoi la regardait-il comme ça. Sérieux ? Elle posait la question ? Elle avait sa petite quinzaine d'année, était une très joli fille, et elle demandait pourquoi un garçon  avec les hormones en ébullitions l'observait. " Bha rien. J'attends que Malo revienne." indiqua-t-il pour la forme, histoire de pas avoir à dire qu'il la reluquait sans gêne.

Soudainement, Clara se transforma en golem de verre sans raison, comme si elle réalisait qu'elle était à poil. Fin de la vidéo, Dakota commença à glisser le téléphone dans sa poche. C'est à ce moment là qu'un putain de reflet lui arriva dans la gueule. Immédiatement et par réflexe, le môme se transforma en Eko en faisant un grand bond en arrière et en feulant.

Transformée en golem, Clara ne réfléchissait pas uniquement un éclairage du couloir, mais aussi toute la lumière du soleil passant à travers l'imposante baie vitrée, aveuglant un Eko qui tout feulant qu'il soit, en était quitte pour voir danser des tâches de couleur devant ses yeux sans plus voir clairement ce qui l'entourait. Le téléphone quand à lui était tombé sur la moquette du couloir et reposait à égale distance entre Lens et Dakota transformé. Derrière la sud-africaine, l'ascenseur marqua un arrêt quelques étages plus bas avant de poursuivre sa montée vers eux.

Prenant les devants, Timour annonça plus verbalement sa présence à lui et Breizh dans le vide, espérant pousser un éventuel intrus perçu plus tôt à se révéler. Hélas aucune réponse ne se fit entendre. Seul le silence répondit à l'azéri, et peut-être éventuellement un regard de reproches de la part de Malo. Cherchant à se concentrer plutôt sur son pouvoir, Cupidon ne perçu rien du tout. Sauf peut-être de la surprise quand, dans la semi-obscurité de la pièce, il constata que la peau de ses mains était en train de se tâcher de marques plus sombres qui commençaient à remonter en direction de ses coudes, sa peau prenant une teinte quelque peu caramélisée...

Dans la cage d'escalier, Pedro réalisa que ses sens aiguisés s'amoindrissaient progressivement. Il perçut néanmoins un son caractéristique de l'une des portes des escaliers qui s'ouvrait, quelques étages plus bas, suivit d'une série de pas de plusieurs personnes assez lourdes. Mais son attention fut brusquement déviée par un lémurien bleu bondissant au bout du couloir pour feuler en direction de ce qu'il pouvait supposer être l'ascenseur.

Décontenancé devant l'échec de sa téléportation, Malo perdit un peu de sa superbe et marqua un temps d'hésitation. Semblant comprendre ce qu'il se passait, Timour voulut prendre les choses en main et contactant l'occupant des lieux d'une façon plus "conventionnelle.

Voyant que cette tentative d'engager la conversation ne donnait aucun résultat, le regard du Breton traduisit toute l’incertitude du gamin. Que se passait-il donc ? D'ordinaire, l'Azéri faisait preuve d'un peu plus de maîtrise et son pouvoir était redoutable. Y avait-il quelque chose ici qui leur faisait perdre leurs facultés ? En tout cas, il fallait se magner avant d'aboutir à un fiasco complet de la mission. Il ne ferait pas bon se faire pincer en flagrant délit de violation de domicile. Et c'était encore plus vrai si Breizh se voyait incapable de se téléporter pour se mettre à l'abri...

Bref, il fallait foncer ! Ce qui n'était pas pour déplaire, au fond, au gamin "légèrement" impulsif...

D'un signe le la main, Malo montra à Timour la porte fermée à leur droite, invitant par là Cupidon à s'y rendre. Puis, prenant sa respiration (et son courage à deux mains), il avança rapidement dans la chambre, franchissant d'un bond le passage "dangereux" et lançant un bref coup d'oeil sur sa gauche en passant. Par précaution, mais sans s'y attarder, il tenta également de se téléporter une nouvelle fois dans son déplacement, voulant, une nouvelle fois, mettre le lit entre lui et la menace potentielle.

Le silence émotionnel, voilà tout ce que percevait Cupidon. Cette sécheresse totale de tout coeur dans les environs le plongeait peu à peu dans l'angoisse. C'était comme s'entendre soi-même respirer à travers un masque et avec des boules Quiès dans les oreilles. Le constat brusque du changement de couleur de la peau de ses mains lui fit pousser un hoquet de surprise bien involontaire. Quelle était donc cette force hostile qui non seulement leur barrait psychiquement la route, mais en plus les assaillait dans leur corps ! C'était quoi ces zones de peau brune ??

Un échange de regard avec Malo prouva qu'ils partageaient la même perplexité. Quoique pour Timour ce stade était déjà dépassé. Il ne voulait pas que les taches de caramel s'étendent sur sa peau et fondre comme une poupée de cire !! Car c'était bien ce qu'il s'imaginait dans l'instant, ne pouvant envisager l'hypothèse, plausible, d'un retour à sa peau "normale".

Alors que l'idée de fuir s'imposait à grand galop au cerveau de l'Azéri, le Breton le remit sur des rails plus optimistes - ou téméraires - en lui enjoignant de poursuivre une exploration rapide et désordonnée.

L'empathe se laissa conquérir par la bravoure du camarade et hocha la tête, son regard ombrageux n'exprimant rien de toute l'inquiétude qui le rongeait, mais ses mâchoires étroites étaient crispées.

Il alla donc en direction de la porte à droite située entre la salle de bain et la chambre, et l'ouvrit en retenant son souffle, le cœur battant.

Se faisant violence, il bloqua toute utilisation de son pouvoir de détection empathique et ne compta que sur sa vue et son ouïe. Son esprit affolé avait espoir que leur "agresseur" se nourrissait peut-être de l'utilisation de leurs pouvoirs pour exercer le sien, auquel cas, les taches brunes suspendraient leur affreuse progression.

Prenant son courage à deux mains, Malo indiqua la voie à suivre pour Timour tandis qu'il s'avançait dans la chambre, redoutant un assaillant caché dans l'angle de la pièce près à lui bondir dessus avec une lampe de chevet en guise d'armement. Dans son avancée, il essaya d'activer son pouvoir presque plus par réflexe, mais hélas sans rencontrer plus de succès que précédemment. Sa silhouette ne se troubla même plus. Alors qu'il se tournait pour fixer l'angle mort, il tomba nez à nez avec... Du vide plongé dans la pénombre. Il n'y avait personne dans cette partie de la chambre.

Commençant à sentir l'étrange handicape de se voir privé de son pouvoir, Timour s'écarta de la chambre avec pour destination la porte encore fermée à leur côté. En marchant, il pu constater que, malgré le fait qu'il ait arrêter de chercher à faire appel de ses capacités, les taches brunes s'étendaient pour recouvrir l'entier de ses bras. Quelque chose sur le sommet de son crâne pourtant chauve commençait à lui chatouiller tandis que des cheveux disparus depuis longtemps commençaient à refaire leur apparition. Il poussa la fameuse porte et ne vit rien du tout pour commencer. Dénuée de fenêtres, l'espace était complètement plongé dans le noir. Qu bout de quelques secondes, il repéra au fond de petites lumières vertes se détachant de l'obscurité, démarquant une tour d'ordinateur aux proportions assez conséquentes. Mais avant qu'il ne puisse détailler plus avant l'objet, quelque chose sur sa droite lui agrippa le col et il sentit quelque chose de dur lui heurter la tête au niveau de la tempe, le sonnant méchamment. La porte se referma dans un claquement, bloquant Timour dans le noir. Cupidon ne pu que ressentir le sol sous son corps, les oreilles sifflantes, son coeur battant la chamade.

Spoiler:

Dans la cage d'escalier, Pedro venait de perdre l'usage de son pouvoir. Cependant il n'eut pas besoin d'une ouïe développée pour réaliser que plusieurs personnes montaient les escaliers dans sa direction et ne se trouvaient plus que deux ou trois étages sous lui. En jetant un rapide coup d'oeil par-dessus la rambarde, il ne remarqua rien, à croire que les personnes qui montaient rasaient les murs sans prononcer le moindre mot.


Derrière Clara, l'ascenseur arriva à leur étage et s'arrêta. Les portes s'ouvrirent sur deux hommes en uniforme de police, portant chacun un gilet par balle et pointant leur arme sorties droit sur elle et Eko. Les deux hommes marquèrent affichèrent d'ailleurs une mine de parfaite incrédulité en fixant la sud-africaine.

[Je croyais qu'on était mardi. Désolé... ]

La garce ! Elle se permettait de l'éblouir. Pourtant Eko laissait bien paraître son énervement et elle n'aurait pas dû tenter de l'agacer ! Les yeux un peu perdus du côté des couleurs finirent heureusement par reprendre leur fonction. Le téléphone était toujours entre eux deux mais quelqu'un arrivait.

L'ascenseur s'ouvrit sur deux policiers qui étaient bien armés. Ils pointaient les flingues droit sur eux sans aucune gêne ! Retrouver la vue sur ça n'était pas la meilleure nouvelle. Encore obnubilé par son téléphone, le petit mutant fit les quelques pas qui le séparaient de son appareil afin de récupérer celui-ci, de retourner sur le menu principal rapidement et de le glisser dans sa poche. L'instant suivant, il s'accroupit calmement en observant les deux hommes, pas plus apeuré que ça.

Et merde ! Fausse alerte en fait... Cupidon s'était planté sur toute la ligne en détectant quelqu'un dans l'appartement. Cette étrange perte de pouvoir avait dû l'atteindre beaucoup plus tôt et le perturber au point de lui faire avoir des hallucinations.

Énervé d'avoir baliser pour rien, Malo s'approcha de la table de nuit la plus proche et s'empara de la boîte cartonnée qui traînait dessus. Après un rapide coup d'oeil, il la glissa dans la poche de son short avant de s'apprêter à rejoindre Timour.

Étonné de ne pas entendre le babillage habituel de son camarade, il allait l'interpeller lorsque le claquement sec de la porte le fit sursauter. Immédiatement sur ses gardes, le gamin sentit que quelque chose clochait vraiment. Tout foirait depuis le début de la mission, entre ses camarades qui restaient sur le pallier sans donner aucune nouvelle et l'équipe devant arriver par le bas, réduite à sa plus simple expression en la personne de l'Azéri. Et maintenant, cette porte claquée soudainement et le silence qui s'en suivait n'auguraient rien de bon. E.T. se serait-il fait surprendre ?

Désireux de ne pas manifester sa présence (après tout, seul Timour ayant parlé depuis qu'ils étaient dans l'appartement, l'inconnu pensait peut-être qu'il était seul), Malo fit rapidement le tour du lit pour récupérer la deuxième lampe de chevet. Avoir une arme, même aussi dérisoire, en main le rassurait un peu. Après une courte hésitation, le gamin ramassa également un des oreillers puis il se dirigea dans le petit hall. Écoutant attentivement devant la porte fermée, il affermit sa prise sur son arme improvisée.

Puis, d'un geste décidé, il appuya sur la poignée de la porte en poussant vigoureusement le battant et, dans le même mouvement, il lança l'oreiller devant lui, se tenant prêt à frapper quiconque se dévoilerait.

En ouvrant la porte avec vigueur, Malo sentit clairement le battant percuter quelque chose. Une exclamation de surprise retentit, suivit d'un choc sourd à résonance métallique et enfin le bruit d'une chute. L'oreiller alla voler dans la pièce et atterrit sur un meuble type bureau à peine visible dans la pénombre, fracassant des objets qui s'y trouvaient et faisant tomber quelque chose au sol dans un son caractéristique de verre qui se brise. La pièce toujours plongée dans le noir ne permettait pas à Malo de voir clairement ce qui s'y trouvait. Il distingua néanmoins le bureau en face, avec la forme claire de l'oreiller posé dessus et dans le coin au fond à gauche, une tour de la taille d'une petite armoire avec quelques voyants clignotants en vert.

Au sol, Timour reprenait pieds plus nettement. Le chatouillement sur le sommet de sa tête disparut instantanément et il aperçu ses bras, dans la faible luminosité issue de la porte ouverte, reprendre une couleur plus pâle. Son crâne lui faisait encore passablement mal et il sentit un peu de sang lui couler le long de la tempe vers la figure. Il pu apercevoir à côté de lui la lampe de chevet manquante, non loin d'une forme étendue au sol partiellement dissimulée par la porte.

Sortant de l'ascenseur, les policiers se reprirent.  Celui qui braquait toujours son arme remarqua Eko qui venait de récupérer son téléphone portable. Il beugla.

"Des mutants!! Ce sont des mutants!"
"Mains en évidences, mettez-vous à genoux tout de suite!"


Dans la cage d'escalier, Pedro aperçu en bas des marches, pleinement visibles, trois hommes en uniformes, gilets par-balles par dessus, qui pointèrent leurs armes sur lui. Celui qui se trouvait devant cria sur un ton passablement nerveux.

"A terre!! A terre!!"

Clara fut assez surprise par l'arrivée des flics, Comment ils avait su où il fallait monter. Est-ce qu'il l'avait suivie? Elle en oublia complétement le téléphone et pesta intérieurement en remarquant qu'Eko récupérait son bien. Si il croyait qu'elle en avait finit avec lui, il se mettait le doigt dans l’œil.

On leur intima l'ordre de se rendre, Clara leva les mains en l'air sans se mettre à genoux en les suppliant.

" Pitié! Tirez pas! Je peux pas me mettre à genoux. Je casse, je suis en verre! Aidez nous! Mon pouvoir bug, on veut juste sortir de là. On veut pas d'ennuis.... Euh ça vous dérange si je baisse les bras... Ou alors passez moi une veste, je suis un peu nue là"

Clara se tint tranquille et essaya de discuter avec les deux agents pour baisser leur garde.

Tout d'un coup, Lens leur joua le même tour qu'a Eko afin de les éblouir en réfléchissant la lumière présente toute autour d'elle. Elle essaya cependant d'orienter les rayons pour éviter d'éblouir aussi son voyeur de camarade

Les lumières vertes, hourra ! Forcément des ordinateurs. Ce n'est que pendant un éclair de temps que cette pensée traversa le cerveau stressé de Cupidon. Stressé car en filigrane il comprenait le processus rétroactif qui secouait son corps mutant et en concevait un effroi désarmant.

La suite fut aussi fulgurante que douloureuse. Frappé, sonné, il chancela et le contact brutal du sol le renseigna seul sur sa position dans l'espace. Un affreux sentiment de finitude l'envahit au milieu du brouillard noir et crépitant.

La mort, le froid, l'angoisse. Cupidon ayant tout de même le souvenir d'avoir vécu la guerre sur Khane, fut secoué par son amour propre et rassembla tout ses esprits disponibles pour reprendre pied, après l'action salvatrice d'un tiers non identifié.

D'instinct il passa sa main sur son crâne chauve et eut la double surprise de n'y trouver aucun de ces cheveux qui l'avaient chatouillé depuis quelques instants (ouf?!), et d'y rencontrer du sang poisseux qui avait filé vers son visage (bordel!!). Il gémit en soufflant.

Dans son champ de vision soudain ouvert, il vit la forme de la lampe de chevet et la silhouette couchée et tout devint limpide. Adversaire KO. Comment ? Peu importe, sûrement Malo (qui d'autre ?). Malgré le mal de tête pulsatile et au mépris de tout débris potentiel, Cupidon se rua sur son assaillant pour le maintenir au sol. La suite était simple : scan empathique et fouille par une palpation à la quasi-aveugle.

Dans la cage d'escalier, Pedro fut contraint de se coucher au sol. Deux hommes le maintenaient pour lui passer les menottes et commencèrent à le fouiller tandis que le troisième, plus près des marches, le tenait en joue.

Dans le couloir devant l'ascenseur, les deux flics s'avancèrent pour sortir complètement de la cabine qui resta bloquée portes grandes ouvertes, offrant encore plus de luminosité dont Clara pouvait se servir. Alors qu'elle baratinait les flics, celui à sa gauche commença à baisser son arme, réalisant sans doute qu'il s'agissait d'enfants, mais le second avait un regard autrement plus dur et sembla même se crisper. En ciblant les deux représentants de l'ordre, Lens les éblouit méchamment. Celui qui avait baissé son arme porta une main devant ses yeux en reculant dans la cabine tandis que l'autre, plus stressé sans doute, poussa un cri de surprise et pressa sur la gâchette. Le coup de feu partit instantanément, brisant au passage quelques mèches de cheveux de verre de Clara, filant au-dessus de la tête d'Eko, pour aller se ficher dans le mur derrière eux. Le son de la détonation retentit dans tout l'étage...




Dans l'appartement, Timour se redressa sans trop de mal, malgré le mal de crâne qu'il subissait. Il dû repousser la porte pour grimper sur la silhouette immobile au sol et réalisa que cette dernière était bel et bien immobile. En palpant, il découvrit réalisa qu'il s'agissait d'une femme, portant visiblement une robe de chambre. Il trouva dans la poche de celle-ci un smartphone où l'écran allumé indiquait clairement le dernier numéro composé, à savoir le 911. Usant de son empathie, il ne ressentit absolument rien émanant de l'inconnue. Mais avant qu'il n'aille plus loin, lui et Malo entendirent une détonation typique d'une arme à feu venant du couloir de l'immeuble.

Spoiler:

Morte ou inconsciente, sa victime s'avérait être une femme, à en juger facilement par les formes arrondies qui passèrent sous les mains nerveuses de Cupidon. Une robe de chambre ... avait-on dérangé une amante ou une squatteuse de passage ? Il essaya d'estimer l'âge de la canaille.

Il s'empara du smartphone et fit la moue en découvrant le numéro d'appel d'urgence nord-américain. Ainsi la gonzesse avait essayé d'appeler les secours ! Quel culot ! Timour était tout ébouillanté de la honte qu'il venait de subir. Intraitable, il n'eut pas une pensée pour ses autres camarades, dont Lens, portée disparue. En revanche il sentait bien son crâne douloureux et les restes du stress.

Puis on entendit une arme à feu. Bordel, les secours étaient là et savaient où se diriger... et ils avaient rencontré un os. Enfin ses camarades se montraient utiles ! Ils allaient servir de diversion et leur permettre de réussir la mission. L'empathe se releva, mettant le smartphone dans sa poche. Il songea qu'il faudrait le donner rapidement à Danger pour qu'elle désactive la fonction "géo-localisation secrète" de la machine. Lui, pour l'heure, avait mieux à faire.

"Elle a sonné l'alerte."

Murmura-t-il à l'attention de Malo, qu'il reconnaissait, en tendant d'une main le téléphone et en pointant de l'autre, du pouce, l'origine présumée de la détonation.

Il fallait agir vite, et c'était encore possible en se magnant les fesses. Timour utilisa le smartphone en mode lampe de poche et rechercha l'endroit pour débrancher sans ménagement les ordinateurs. Il les fallait libres de toute entrave pour que le Breton puisse les déménager dans la camionnette.

La porte ouverte brutalement avait rencontré un obstacle, preuve que l'intervention toute en finesse du Breton avait connu un certain succès, semblant neutraliser, du moins provisoirement, leur adversaire d'un soir. Timour, d'ailleurs, reprit du poil de la bête pour identifier celui-ci, s'attardant peut-être un peu plus que nécessaires sur certaines formes.

Un instant interdit, Malo se détourna de la scène avant d'aviser la tour informatique au fond de la pièce. Bingo ! Ce qu'ils cherchaient se trouvait certainement là. Il fallait maintenant envisager le déménagement...

À ce moment, le bruit sourd d'une détonation le fit sursauter. Merde ! En plus, ça semblait venir du pallier où Breizh avait laissé Pedro et Dakota une dizaine de minutes plus tôt. Inquiet de n'avoir aucune nouvelle de ses camarades, le premier réflexe du gamin fut de se tourner vers la porte tout en interrogeant Cupidon du regard. Insensible, ce dernier préférait s'occuper du matériel plutôt que de se soucier de leurs compagnons. Il avait peut-être raison, après tout. Zooman et Eko étaient des X-men, donc parfaitement aptes à se débrouiller tout seul.

Ignorant la présence de Clara à l'étage, le gamin n'incluait pas la jeune fille dans son rapide raisonnement. Heureusement d'ailleurs car savoir son amie en danger aurait certainement faussé son analyse. Même si les deux adolescents étaient en froid depuis quelques jours, Malo aurait certainement oublié leur différent pour foncer, tête baissée, au secours de celle vers qui allaient toujours ses pensées.

Devant les tâtonnements hésitants de Timour sous la lueur faiblarde projetée par le téléphone, le Breton chercha avec la main, contre le mur opposé aux charnières de la porte. Trouvant l'interrupteur, il l'actionna tout simplement, éclairant ainsi la pièce, puis se dirigea, lui-aussi, vers l'ordinateur.

J'm'en occupe !", lança-t-il à Cupidon, peut-être un peu plus sèchement que nécessaire, preuve qu'il inquiétait quand même de ce qu'il se passait dehors. Va aider les autres. Je reviens...

Bandant ses muscles, le garçon tira la tour informatique vers l'avant pour en estimer le poids. Espérant qu'il serait capable de s'en occuper en un seul voyage, le jeune téléporteur se concentra brièvement, visualisant son lieu de destination, l'intérieur d'une camionnette laissée à quelques pâtés de maison de l'immeuble, et tenta d'y apporter le matériel.

Si tout se passait bien, d'ici quelques secondes, il serait de retour dans l'appartement, ayant déposé son chargement en lieu sûr. Logiquement, le reste de l'équipe supposée s'introduire par l'école d'art devait même se trouver sur place à les attendre...

Un coup de feu, Lens sentit la balle frôler sa tête et son corps frémir sous la détonation, cassant au passage une de ses mèches de cheveux. Dire qu'elle avait vu sa vie défilé était assez cliché. Tremblante, elle ne put s’empêcher de penser à Malo. Elle n'avait pas l'intention de mourir sans s'être expliquer avec lui. Il était hors de question qu'elle meurt aujourd'hui et elle n'irait pas non plus se planquer. Elle jeta un coups d’œil vers Dakota tout en touchant ses cheveux qui venait casser. Est-ce qu'il allait bien il allait bien? ou était Pedro? Aucun son ne sortit de sa bouche. Pas depuis le cris de surprise assourdis par le coup de feu quelle avait pousser. Elle releva la tête, l'un des deux flics avait trouvé refuge dans l’ascenseur. Celui qui lui avait tiré dessus resta dans son champs de vision. Il lui avait tiré dessus. Il avait tenter de l'abattre. Elle serra les poing à sans casser les jointures

Clara se précipita vers le flic en formant une épaisse couche de verre autour de son poing gauche pour le frapper au visage. Elle rajouta un peu de tk pour propulser son "gant de boxe avec plus de force".

Son but était de l'assommer, de lui faire mal. Le blesser était une chose envisageable mais elle n'avait pas l'intention de le tuer. Il fallait l 'empêcher de se servir une nouvelle fois de son arme.

Observant calmement la situation, Eko ne broncha pas du tout lorsque Clara fit usage de son pouvoir pour aveugler les policiers. Par contre le coup de feu le fit sursauter et par réflexe se recroqueviller. Il ne s'attendait pas du tout à se faire tirer dessus par la police, surtout qu'il ne faisait rien de mal du tout ! Mais maintenant, ils auraient du mal à s'en tirer sans problèmes !

Bondissant rapidement avec ses pattes arrières, le lémurien se jeta sur l'homme aveuglé au fond de la cage d'ascenseur, droit sur l'arme. L'objectif était de la récupérer en la faisant tomber, quitte à devoir donner un petit coup de griffe sur la main du policier pour le faire lâcher prise. Mais avec un peu de chance, l'impact de la bestiole bleue sur lui suffirait peut être sans devoir y mettre les ongles ou les dents !

Timour eut bien du mal à estimer l'âge exact de la personne au sol à l'aide de ses seules mains. Heureusement il était plus simple de trouver a fonction lampe sur le smartphone qu'il avait en main. L'azéri se dirigea vers le fond de la pièce et trouva sans mal aucun les câbles reliants la tour aux différents éléments de l'ordinateur. Il tira dessus fermement, et l'appareil émit un son semblable à un soupir avant de s'éteindre totalement. C'est à ce moment là qu'une lumière aveuglante fit plisser les yeux des deux mutants. La main sur l'interrupteur, Malo avait donné un éclairage plus efficace à la pièce. Ils purent constater qu'il n'y avait définitivement aucune fenêtre et le matériel informatique était de celui qu'on ne trouvait pas dans le commerce de détail A côté de la tour, un écran géant prenait une bonne partie du mur à côté de la tour. Chose étrange, il n'y avait ni clavier ni souris dans les environs. Sur leur gauche, un bureau se trouvait encombré de différents papiers tandis qu'une sorte d'armoire à étagères remplies de petites boîtes métalliques occupaient toute la paroi à leur droite. Devant ce dernier meuble la personne heurtée par Malo se trouvait au sol.


La robe de chambre écartée laissait deviner un pyjama au style assez peu esthétique mais probablement confortable. La femme était particulièrement pâle et ses paupières entre-ouvertes semblaient fixer le vide. Sur l'une des étagères, quelques cheveux étaient agglutinés par du sang, signe que sa tête avait dû heurter le meuble assez fort.
Plus concentré sur la tour, le breton tira un coup dessus et pu constater que si cette dernière s'avérait assez lourde, elle n'atteignait pas son propre poids. Visualisant la camionnette, le garçon disparu purement et simplement de la vue de l'azéri, emportant leur fruit de leur cambriolage avec lui.

Dans le véhicule, tout était étrangement calme. Le châssis s'abaissa de quelques centimètres sous le poids subit de la tour et du mutant. Malo réalisa qu'il n'y avait personne au volant.


Dans le couloir face à Clara, le flic eut un air interdit, visiblement surprit d'avoir tiré. Il releva son arme et s'apprêta à presser la gâchette mais il fut bien trop lent pour la sud-africaine qui eut le temps de renforcer son poings qu'elle écrasa à pleine puissance sur la figure du représentant de l'ordre. Elle perçu le son caractéristique d'un craquement d'os et le verre de son gant improvisé se tâcha de multiples gouttelettes rouges, et une petite fissure apparut là où l'impact avait eu lieu. L'homme s'effondra au sol, sans connaissance.
Au même moment, bondissant en avant, Eko percuta de plein fouet le second policier qui se rattrapa tant bien que mal contre le verre sécurité du fond de l'ascenseur. Le lémurien dû lui agripper la main pour lui faire lâcher l'arme qui tomba à leurs pieds, promettant le début d'une belle empoignade. Les portes de l'ascenseur se refermèrent, séparant le mutant bleu du golem de verre.

"Police de Chicago! A genoux!!"

Deux policiers, sans doute attirés par le précédent coup de feu, s'avançaient dans le couloir, tenant Clara en joue. Cette dernière pu voir par la porte ouverte sur la cage d'escalier que Pedro était allongé au sol face contre terre, un policier à moitié sur lui en train de le tenir par une paire de menottes.

Spoiler:

*Première partie du travail faite !*, pensa Malo en "atterrissant" à l'arrière de la camionnette.

Alors qu'il allait repartir pour voir s'il y avait encore du matériel à transporter avant de récupérer ses camarades, le garçon réalisa que tout était bien calme. Personne au volant. Mais, où se trouvait donc le reste de l'équipe ? De leur absence totale, devait-il en déduire qu'ils s'étaient vraiment comporté comme de vrais amateurs, négligeant de rejoindre le lieu de rendez-vous après l'échec de leur tentative d'infiltration ?

Poussant un soupir exaspéré, le Breton sortit son téléphone de sa poche et composa un bref texto, destiné à réveiller Athenodora, Clara et Aberthole, pour leur indiquer de rejoindre rapidement le véhicule.

Puis, le gamin fit une petite téléportation hors de la fourgonnette, histoire de s'assurer que le secteur était vraiment désert, avant de rejoindre Timour et de vérifier l'état physique de la femme assommée.

Pas de fenêtres, un écran géant, un bureau couvert de papiers, une armoire à boites métalliques... et la corps d'une femme adulte bien amochée, voici l'inventaire de ce que l'empathe put voir lorsque Malo actionna l'interrupteur. Surpris, et sur les nerfs, Timour eut un sursaut agacé devant l'imprudence jugée totale de son comparse. Bravo la discrétion ! Mais l'empathe avait du mal à juger du degré de risques de leur situation. On entendait des détonations à l'extérieur, le contrôle pouvait leur échapper alors autant y aller franchement. Peut-être. Ou pas.

Cupidon se désintéressa de l'ordre donné par le Breton déménageur. Il se dirigea plutôt vers le bureau pour fouiller parmi les papiers, les lire et rechercher la moindre information intéressante.

Il préférait ne pas regarder la femme étendue car il avait eu le temps d'apercevoir du sang et ne souhaitait pas s'enquérir de sa survie. L'ennemi était KO, cela lui suffisait. Il voulait être là si jamais ce démon se réveillait pour l'empêcher de réutiliser son pouvoir annulateur sur lui.

Cette technologie échappait à la compréhension du jeune Azéri. Pas de clavier ni de souris ? Comment tout cela se pilotait-il ? Était-ce juste un endroit de stockage/visionnage ? Il se sentait mal à l'aise et avait hâte de décamper d'ici, mais la curiosité étant la plus forte, il consacra le temps de l'absence de Malo à fouiner.

Le son d'os et de verre au moment de l'impact fut assez surprenant, Clara ne pensait pas avoir frapper si fort. Pourtant elle vit l'homme s'écroulait tandis que Dakota s'occupait de l'autre policier dans l’ascenseur. Elle ne fit même pas un mouvement pour aller le rejoindre quand les portes se refermèrent en la laissant seule dans le couloir avec le type qu'elle avait séché d'un crochet du gauche.

Les yeux écarquillés et le souffle haletant, elle se rendit compte qu'elle aurait pu se casser la main. Son gant l'avait surement protégé du choc... Son regard se posa soudain sur sa main en verre rougi par le sang. Elle était sûr que ce n'était pas le sien. Le golem déglutit en regardant le corps au sol. Est-ce qu'elle l'avait tuer? Est-ce qu'il était juste assommé? Lens sentit la panique l'envahir, Elle s'était promis de plus paniquer en mission. Et voila que ça lui reprenait.

Un voix la sortit de ses pensées. Un ordre simple, celui de se rendre. Clara se retourna et vit deux policiers venir vers elle en la tenant en joue. Elle commença à s’exécuter en levant les main en l'air quand elle vit que Pedro était en train de se faire arrêter par un troisième policier.

Elle soupira en se disant que c'était foutu, qu'ils s'étaient fais tous attraper. Malo allait bien se foutre de sa gueule après ça, vu son pouvoir il était surement déjà loin. Déjà que son groupe avait été bloqué par une simple porte. Elle ne voulait pas avoir fait tout ce chemin pour rien. Elle finit par se dire qu'elle était dans une tour en verre. C'était un peu comme se battre contre Mia dans une piscine ici. Clara était plus ou moins dans son élément. Elle pouvait surement permettre aux autres de s'enfuir avant que les renforts arrivent.


Sans trop réfléchir et surtout parce qu'elle voulait clouer le bec de son meilleur ami, Lens se précipita vers la seule sortie qui lui semblait possible. A savoir, la baie vitrée, qui se trouvait derrière elle, pour essayer de se jeter dessus afin de fusionner avec plus rapidement.

Le choc avait été rude même pour le lémurien bleu, mais maintenant, le policier n'était plus armé. Etant parvenu à faire tomber l'arme du policier sans aucune difficulté, il bondit pour se saisir du pistolet, principalement pour éviter qu'il soit récupéré par l'ennemi dans l'immédiat. Il n'aurait sans doute plus qu'à le diriger vers l'homme en feulant pour finir de l'effrayer. S'il pouvait ne pas avoir à la tuer, le petit mutant serait tout de même rassuré... Il aurait bien prévenu Malo que ça chauffait de leur côté, mais il n'était pas très à l'aise pour parler sous cette forme...

Après avoir rapidement constaté que la ruelle entourant la fourgonnette était déserte, sans doute avec l'aide involontaire apportée par le grabuge causé du côté de l'école, Malo réapparu à côté de Timour alors que ce dernier, ignorant les demandes du breton, fouillait parmi les papiers qui jonchaient le bureau. Se concentrant plutôt sur la femme au sol, le jeune garçon pu constater que cette dernière respirait toujours, mais son souffle semblait particulièrement faible et manquait de régularité.

Déplaçant les feuilles, l'azéri pu noter la présence d'une facture d'électricité, d'une série de publicités en vrac, une incitation à faire un don pour les bonnes oeuvres, et d'autres choses particulièrement peu exploitables. Mais dans le tas, il remarqua trois feuilles plus parlantes. La première était une lettre dans l'en-tête en haut à droite affichait un logo représentant trois lettres.


La dite lettre était manuscrite et dans une écriture particulièrement soignée, bien qu'il n'y ait pas énormément de lignes.

Un certain A. Harton a écrit:

Cher Benedict,

Ta carte de condoléances m'est allée droit au coeur. Je n'ai aucun doute sur le fait que tes mots auraient touché le coeur de ma chère Elena. Le monde a perdu une personne exceptionnelle et je me plais à croire que nous saurons faire perdurer son héritage.
Je t'envoie ci-joint les documents dont je t'ai parlé et espère que tes connaissances et celles de ta femme pourront apporter les améliorations que nous souhaitons tous.
Merci pour ton dévouement, et ton soutien indéfectible.

Avec mes amitiés les plus sincères à Rebecca, ton vieil ami Andre

Les deux feuilles suivantes comportaient un schéma en partie déchiré et dont le texte était difficile à lire, et une visualisation 3D d'une silhouette un peu particulière. Au bas de la seconde page, les termes "Projet S" étaient écrits à la main.

Spoiler:

Dans le couloir, Clara détala à toute vitesse en direction de la baie vitrée contre laquelle elle se lança. Une séries de détonations retentirent. Elle sentit siffler à ses oreilles une ou deux balles alors qu'elle fusionnait avec le verre. Une douleur vive lui traversa la cuisse, puis une autre plus légère lui effleura le flanc avant qu'elle ne disparaisse totalement à la vue des policiers pour qui il ne restait plus qu'une immense fenêtre avec des impacts de balles. Temporairement à l'abri, Clara réalisa qu'en plus de la douleur, elle ne pourrait plus tenir son pouvoir très longtemps et allait devoir d'une manière ou d'une autre revenir à une forme de chaire et de sang. Elle entendit distinctement l'un des policier appeler du renfort via sa radio.

Dans l'ascenseur, les réflexes animaux d'Eko lui permirent de prendre l'arme. Mais ne sachant trop comment la tenir, il l'agrippa par le canon en feulant en direction du policier qui, à moitié vautré par terre, se recula contre le verre de la paroi comme s'il avait voulu s'enfoncer dedans. Il tâta nerveusement à sa ceinture pour en sortir une matraque avec laquelle il balaya l'air devant lui, mettant au passage un coup dans le bras du jeune mutant qui heureusement conserva l'arme entre ses mains.

Spoiler:

Clara hurla quand elle se fit toucher, elle avait réussit à fusionner avec la vitre et était incapable de voir l'état de sa jambe. Les choses se présentaient mal, elle était a bout de force et n'allait pas maintenir sa forme vitrifié très longtemps. En plus, ils venait de demander des renforts. Elle devait les éloigner. Elle finit par leur dire sur un ton menaçant.

" Vous avez 5 secondes pour évacuer l'étage et annuler vos renfort! Ou je vous envoies la totalité des vitres de ce bâtiment dans la tronche ainsi que sur les gens qui se trouvent dans la rue. Laissez le type que vous venez d’arrêter me rejoindre... Je ne plaisante pas!"


Clara se concentra sur la vitre dans laquelle elle se trouvait. Elle la fragilisa sur les bord et commença a la fissurer de part et d'autre en créant un grosse pression dessus pour la faire vibrer violemment. Puis elle se mit à faire le décompte.

Une fois revenu dans l'appartement, Malo put s'apercevoir que Timour n'en faisait toujours qu'à sa tête. Indifférent à ce qui se déroulait sur le palier, il continuait son petit inventaire tranquille du contenu de la pièce. Priorité à la mission, d'accord mais ça ne voulait pas dire "laisser les copains dans la merde" pour autant. D'ailleurs, comment réagirait l'Azéri si le Breton ne revenait pas le chercher au terme du déménagement ?

Pour le moment, le garçon s'était accroupi auprès de la femme dont l'état ne manquait pas de l'inquiéter, et de le culpabiliser également, car, au fond, c'était lui la cause de tout ça. Bon, elle respirait encore mais tout cela était bien précaire. Et le sang qui coulait de la blessure à la tête n'avait rien pour rassurer.

"La mission, rien que la mission". Le gamin avait beau essayer de se répéter ces mots, il n'arrivait pas à se convaincre. En un éclair, sa décision fut prise. Alors que de nouvelles détonations le firent sursauter, il essaya, une nouvelle fois, de faire entrer un peu d'esprit d'équipe dans le crâne chauve de Cupidon.

"Rassemble tout ce qui est utile pour que je puisse l'embarquer.", demanda-t-il fébrilement.

"Et, putain, essaie de savoir ce qu'il se passe dehors ! Les autres ont peut-être besoin d'aide...", explosa-t-il avant de conclure par un rapide "Je reviens"

"Aussitôt, Malo empoigna fermement la femme avant de se téléporter avec elle dans la camionnette. Constatant la présence de Aberthole, il poussa un léger soupir de soulagement.

"Conduis-la aux urgences,vite ! Je finis d'apporter le reste du matos.", commanda-t-il avant de disparaître à nouveau pour rejoindre l'appartement, confiant son encombrant "paquet" à son camarade.

Le Gallois était bien assez grand pour trouver un hôpital, quitte à laisser la blessée devant la porte. Et, Malo, pendant ce temps, aurait la conscience plus tranquille pour terminer le travail commencé. Il serait d'ailleurs amusant de vérifier si Breizh était capable d'atteindre une cible en mouvement lors de ses téléportations, étant donné qu'il avait visualisé l'intérieur du véhicule qu'il aurait besoin de rejoindre...