03.05/15.Sc.The roof is on fire [Pedro, Malo et Dakota]

S'éloignant de ses camarades, Malo s'avança plus loin dans le couloir, en direction de la baie vitrée. Sur la gauche, presque en face de la première porte, une autre identique affichait sur sa plaquette le nom "R. J. Garreth", totalement inconnu au bataillon. En continuant son avancée, le breton arriva à la seconde porte sur la droite. Se penchant pour lire l'inscription, il constata, peut-être avec une certaine surprise, les noms "Watson-Lane", encore une fois. Vérifiant la seconde porte de gauche, il constata le même manège en y lisant une fois encore "R. J. Garreth".

Prenant les attributs d'un chien, Pedro commença à renifler la première porte. Museau collé contre le battant, un odeur de produit ménager manqua de le faire éternuer. Plus discret comme seconde note, il sentit un léger parfum boisé. Tendant l'oreille, il ne perçut aucun son suspect.

Immobile, Dakota observa ses camarades faire leurs affaires. Il serait bien allé se vautrer dans ses draps pour faire un petit somme au chaud. Pourtant il n'était pas en phase digestive intensive, lui semblait-il. Retenant un bâillement assez bruyant, le blond suivit son jeune camarade et remarqua à son tour que les plaques étaient identiques deux à deux. Ils avaient tous des appartements en double ici ?

Il était peut être temps d'agir. S'il y avait quelqu'un à l'intérieur, autant le faire sortir tant qu'ils le pouvaient afin de libérer la voie pour les autres. " Allez vous cacher dans la cage d'escalier ! Dès que j'arrive avec quelqu'un, vous vous téléportez ici pour fouiller ! " Prenant quelques secondes de concentration, Dakota se crispa et commença à essayer de faire venir des larmes. Avec le temps, il était devenu un habitué de l'exercice, jouant de sa juvénilité pour s'attirer des faveurs de la part de certains adultes.

Lorsqu'il se sentit enfin prêt, les yeux humides et reniflant, le gamin sonna à la porte, se préparant à lancer quelques soubresauts de sa poitrine lorsqu'on lui ouvrirait peut être. Il n'aurait qu'à inventer une histoire de Tati Nana qui lui avait proposé de venir la voir et qu'il s'était perdu dans l'immeuble après qu'on l'ait fait monter depuis les premiers étages, preuve que cette bonne femme devait bien exister !

Prêt à exécuter une performance digne d'un oscar, Dakota attendait patiemment que quelqu'un vienne lui ouvrir. Dix secondes, vingt secondes... Personne ne vint ouvrir.
Puis soudainement, un bruit de porte qu'on déverrouille se fit entendre, mais contre toute attente il parvint de la seconde porte sur la gauche, portant le nom de "R. J. Garreth", proche de Malo.

Indifférent aux commentaires de Pedro, Malo avait effectué tranquillement un petit tour,prenant son temps pour lire les indications. D'après les différentes plaquettes, il n'y avait que deux occupants à cet étage, chacun d'entre eux habitant d'ailleurs un appartement assez conséquent, puisque nécessitant deux portes donnant sur le palier...

Afin de vérifier si le logement de leur cible était bien vide, Dakota sonna tout simplement à la porte et attendit de voir si quelqu'un venait lui ouvrir. Dans un premier temps, rien ne bougea puis un bruit se fit entendre mais, contre toute attente, il provenait du voisin de palier. Était-ce un simple hasard qui poussait le locataire à sortir à ce moment précis ou y avait-il un lien de cause à effet, ce qui impliquerait un lien entre les dénommés Watson et Garreth.

Devant l'arrivée imminente de l'intrus, Malo s'écarta vivement de la porte en grimaçant. Le gamin n'avait aucune envie de se retrouver à devoir donner des explications sur sa présence dans l'immeuble et préférait laisser ce soin à son complice dont les talents de comédiens n'étaient plus à démontrer.

Rassuré sur l'absence d'occupant dans le logement Watson-Lane, le Breton décida de prendre les devants. Sans même prendre la peine d'informer ses camarades de ses intentions, il se concentra rapidement pour se téléporter, visant un point imaginaire situé à un mètre derrière la porte d'entrée, à l'intérieur de l'appartement qu'il souhaitait "visiter". Arrivé à destination, il veillerait à rester strictement immobile pour essayer de tromper un éventuel capteur de mouvement tout en cherchant activement du regard un quelconque système anti-intrusion ou de surveillance. De toute façon, il ne risquait pas de se faire agresser par un chien car ce dernier aurait forcément réagi au coup de sonnette...

Pedro ne comprenait plus rien. Pourquoi deux noms redondants sur toutes les portes ? Il exprima sa pensée à haute voix.

- Ça pue le piège les gars. On s'est cru trop beaux. Enfin, sauf moi.

De son côté, Dakota n'y alla pas par quatre chemins. Il décida de sonner à la porte et à la limite, c'était pas plus idiot qu'autre chose. Ainsi le colombien obéit docilement au garçon et rebroussa chemin en direction de la cage d'escaliers. Malheureusement, le breton n'eut pas le temps de faire de même et Pedro le vit distinctement disparaître. Mais pour réapparaître où ? Mystère. Pas à côté de lui apparemment. Ainsi, l'animorphe qui avait récupéré un visage humain entre temps, décida d'observer par la porte entrouverte la suite des événements et de se préparer à agir s'il le fallait.

En moins de temps qu'il n'en fallait pour dire ouf, Malo s'était volatilisé hors de vue de ses camarades. Il arriva pile un mètre derrière la porte close de l'appartement. Immobile pour ne pas déclencher une éventuelle alarme. Dans cet espace sombre, il devina une lumière diffuse parvenant d'un couloir sur sa gauche, et le noir total sur la droite. Dans le coin supérieur droite contre le plafond et au-dessus de ce qu'il devinait être une plante verte, il repéra un petit dispositif affichant une petite lumière rouge, mais aucun objectif n'était visible.

Pedro s'éclipsa suivant les recommandation de Dakota qui, armé de son plus beau jeu d'acteur resta immobile face à la porte où il avait sonné au moment où celle du fond s'ouvrait. Un homme tatoué et barbu en sortit, le visage baissé sur une sorte de gros sac qu'il portait contre lui devant. Quand il se tourna pour refermer la prote, Dakota réalisa que ce qu'il portait n'avait tout compte fait rien d'un sac.


Tandis qu'il verrouillait son entrée, l'homme tourna la tête vers Dakota et afficha une mine surprise.

"Oh, bonjour!"

Il fronça les sourcils face à l'attitude du blondinet.

"Il y a un problème?"

(Pour situer)

Spoiler:

Retenant sa respiration, Malo s'efforçait de rester strictement immobile afin de ne pas déclencher un éventuel dispositif anti-intrusion. Dans cette hypothèse, la petite lumière rouge qu'il venait de repérer pouvait tout à fait être associée à un capteur de mouvement.

C'était parfaitement logique, après tout. Pour se prémunir d'un cambriolage, on s'arrangeait pour surveiller les points d'entrée de l'appartement. Ce qui signifiait également qu'une fois le hall franchi, les déplacements devraient être beaucoup plus aisés.

Difficile pour autant de discerner quelque chose dans la pénombre ambiante. Seule, une lueur diffuse sur la gauche du gamin pouvait apparaître comme une invitation à aller de l'avant. De toute façon, le Breton pouvait difficilement revenir en arrière, sauf à retourner se planquer dans la cage d'escalier car des bruits de voix, dans son dos, l'informaient de la présence sur le pallier d'une personne étrangère qui serait nécessairement surprise de l'apparition subite d'un téléporteur devant elle. Il fallait donc que Malo poursuive, seul, son exploration. Il informerait plus tard ses camarades, une fois la situation redevenue plus calme.

Tournant les yeux vers l'entrée du couloir qu'il devinait sur sa gauche, le garçon se concentra un bref instant pour s'y téléporter. En procédant de la sorte, il devrait sortir du champ d'action du capteur supposé et pourrait ensuite se déplacer plus librement (en faisant attention en s'approchant des fenêtres...).

Il était prêt à recevoir son prix de la meilleure interprétation alors qu'il s'attendait à voir quelqu'un débarquer, mais rien ne se passait. Les secondes défilaient lentement dans un silence pénible lorsque la porte s'ouvrit. Sauf que c'était pas celle désirée. Et merde.

Dakota observa l'homme qui venait de sortir de l'appartement en bout de couloir. Un barbu tatoué avec un nourrisson dans une sorte de poche ventrale. Le blond le détailla un instant, toujours dans l'état joué. Naturellement, l'autre s'inquiéta de sa situation. " Je dois voir mon tonton mais il est pas là ! " affirma le gamin rapidement sans trop réfléchir. Il ne savait pas vraiment où cette phrase pourrait le mener et quelle serait l'utilité de la réaction de l'homme pour rentrer. Mais dans le doute...

De son côté, Pedro resta à l'affut et observa les faits et gestes de l'inconnu. Un père de famille... Le colombien avait espéré un gros baraqué pour un peu de castagne ou une quarantenaire cochonne pour fantasmer un peu. Il laissa donc le soin à Dakota de se débrouiller seul. En revanche, l'animorphe se fit davantage de soucis pour Malo qui avait disparu du paysage. Peut-être s'était-il manqué et il gisait mort dans un pilier de béton, quelque part sous leurs pieds ? Ah, mais alors Clara était... non, il s'interdit de penser à la suite.

Du coup, il fit réapparaître des oreilles de chien et ferma les yeux pour se concentrer au maximum. Si Malo était vivant, il l'entendrait.

Non loin de Dakota, l'homme fronça les sourcils.

"Mais... Benedict est fils unique..."

Il eut l'air de réfléchir, très concentré. Puis sur son visage, l'illumination se fit.

"Ah! Mais tu dois être le fils de la petite soeur de Rebecca! Ta tante ne t'a pas dit? Elle et ton oncle sont partis quelques jours. Tu es venu tout seul?"

Le barbu s'avança pour se rapprocher de Dakota, sans prêter la moindre attention à la porte du fond derrière laquelle se cachait Pedro.

Dans l'appartement, Malo restait immobile, redoutant de déclencher une quelconque alarme. Visant du coin de l'oeil le couloir très légèrement éclairé, il s'y téléporta. A son arrivée, il heurta un socle sur lequel trônait le buste d'un illustre inconnu. Par réflexe, le breton pu le retenir de justesse. En jetant un coup d'oeil par-dessus son épaule, il pu constater que l'appareil qu'il supposait être un détecteur brillait toujours d'une lumière rouge statique. Il pu observer l'espace. A sa gauche, une porte était fermée. Sur sa droite, une ouverture donnait sur ce qu'il pu supposer être une cuisine, à en juger par la présence d'un évier et d'un égouttoir. Ce dernier était surplombé d'un bar, laissant l'espace pleinement ouvert sur un gigantesque salon. Une énorme baie vitrée prenait presque l'ensemble des parois. Les stores baissés, bien qu'entrouverts, empêchaient de profiter d'une vue très certainement à couper le souffle. Une lumière tamisée permettait de voir en détail tout l'espace. Un grand canapé cernait de toute part une table basse dans un style décoratif minimaliste. Derrière l'ensemble, un piano à queue blanc laqué trônait fièrement. Toute sa surface était recouverte d'une multitude de petits gribouillages que Malo ne pouvait clairement discerner de sa position.


Dans la cage d'escalier. Pedro tâcha de se concentrer autant que possible sur les sons. Il réalisa subitement que la ventilation de la cage d'escalier était particulièrement bruyante, mais en essayant de structurer son attention, il pu partiellement passer outre. La discussion entre Dakota et le barbu lui parvint avec une netteté telle qu'il pu même remarquer que, contre l'homme, le bébé émit un petit bruit pareil à un gémissement en tournant la tête contre le torse de son père. Ciblant l'appartement, il entendit un léger choc, comme si quelqu'un venait de percuter quelque chose. L'instant d'après, il remarqua comme un froissement de tissu, mais impossible pour le colombien de dire avec certitude si cela venait bel et bien de l'appartement.

Spoiler:

Oups, Malo avait frôlé la correctionnelle lors de son dernier "atterrissage" un peu hasardeux. Mais pourquoi aussi placé un truc en équilibre instable sur le passage ? Passage potentiel d'un téléporteur, bien sûr...

Fort heureusement, les excellents réflexes du jeune Breton permirent de réagir, évitant ainsi à une oeuvre d'art, certainement inestimable, d'aller s'écraser au sol et de finir en puzzle, mode Kitty.

On été donc dans le vestibule menant à la cuisine et, juste à côté, donnant accès à un salon dont les dimensions accueillerait sans problème une famille de travailleurs clandestins. Il fallait ne plus perdre de temps et fouiller l'appartement à la recherche de la fameuse base de données. Le seul hic était que Malo n'avait aucune idée de la façon dont celle-ci se présenterait. Tout portait à croire qu'elle serait sous format numérique mais serait-elle sur un support amovible ou directement dans le disque dur d'un quelconque ordinateur ?

Bref, une chose à la fois ! D'abord fouiller les lieux...

Sans perdre de temps, le gamin alla ouvrir la porte à sa gauche, comptant explorer rapidement la pièce. Il rechercherait en priorité un ordinateur, puis ouvrirait les différents tiroirs et placards pour y trouver un support externe, CD rom, clé USB ou disque dur externe, prenant bien soin de regarder derrière les tableaux et les rideaux à la recherche d'un coffre-fort. C'était sûr, Malo regardait trop les séries policières à la télévision et la réalité était souvent beaucoup plus simple.

L'exploration de la première pièce achevée, il serait temps de passer ensuite au salon, puis au reste du grand appartement.

Pendant quelques secondes, Dakota dut retenir un frémissement en entendant que l'homme dont il prétendait être le neveu était enfant unique. Au moins, le sentiment de peur dans son regard serait sincère. Puis heureusement, formidable travail de l'esprit humain, le type trouva tout seul une réponse à sa propre question ! Hallelujah!

Ravi et soulagé intérieurement, Dakota confirma " Tata Rebecca oui... " tout en gardant malgré tout ses yeux humides et son air désolé. " Je voulais faire une surprise mais ils sont pas là. Et puis j'comprends rien y'a deux appartements avec le même nom... ". Il soupira bruyamment avant de reporter son regard sur l'homme.

Il laissa passer quelques secondes et demanda " T'es un copain de tonton et tata ? Ils reviennent quand ? Y'a personne du tout chez eux ? " demanda-t-il l'air de rien pour essayer de gratter quelques infos.

Pedro, toujours dans sa cage d'escalier, ne peut rien faire d'autre que d'observer, attendre et se tenir prêt en cas de danger imprévu. Mais, a priori, l'homme et le bébé ne devraient pas se mettre à agresser le petit Dakota...

Poursuivant son exploration, Malo poussa la porte à sa gauche. Celle-ci n'était pas verrouillé et semblait être une sorte de mini-hall guère plus grand qu'un débarras. Il remarqua que les parois à sa droite et à sa gauche étaient constituées d'étagères chargées à bloc de divers supports... A film. Il y trouva sur sa gauche toute une collection très hétéroclite allant de vieux films en noir et blancs avec un homme à moustache, chapeau melon et canne sur la couverture, à des longs métrages de seconde zone dont la couverture laissait clairement à penser que le budget était atrocement bas. Sur la droite, une étagère était consacrée à ce qui semblait être un lecteur relié on ne savait trop où. Pile en face à à peine trois pas de Malo, une seconde porte était quant à elle grande ouverte sur une salle clairement dédiée au loisirs. Sur le mur à sa gauche, un énorme écran blanc prenait tout l'espace. Face à lui, trois sièges de velours rouge créait l'atmosphère d'un cinéma. Plus au fond, sur sa droite, il remarqua un bar bien fourni à en jugé par les multiples bouteilles classées par couleur qu'il ne pouvait que deviner derrière des vitrines en verre fumé. Quelques mètres devant le bar, un billard trônait fièrement, son tapis vert marqué par de nombreux usages. Il n'y avait pas de toile sur les murs, juste une série de photos soigneusement encadrées de stars de cinéma dont certaines étaient dédicacées. Fouillant consciencieusement, le breton alla jusqu'à écarter de lourds rideaux noirs, découvrant une terrasse qui devait également être accessible par le salon. Hormis un projecteur pendu au plafond quelques pas derrière les fauteuils, rien ne ressemblait de prêt ou de loin à un ordinateur dans cette pièce.

Dans le couloir, l'homme s'était rapproché de Dakota.

"C'est normal, l'appartement peut être séparé en deux. C'est pour ça qu'il y a deux entrée. Mais je crois que ton oncle le gare toujours bien ouvert."

Il eut une mine profondément désolée pour Dakota.

"Je connais bien Rebecca, elle garde ma fille de temps en temps. Je suis Jared, J'habite ici avec ma femme Rosy et notre petite Zoé. Ton oncle m'a dit qu'ils partaient une bonne semaine, mais il est possible que ta tante revienne plus tôt, elle n'avait pas l'air très bien quand je les ai vu partir. Enfin ce n'est pas pour aujourd'hui. Tu veux qu'on appelle ta mère?"

Il tapota délicatement le dos du bébé qui ouvrit un oeil, vaguement dérangé dans sa somnolence.

Toujours dans la cage d'escalier, Pedro entendit distinctement cette fois, grâce à son ouïe canine, un déplacement dans l'appartement, pas très loin de la porte où se trouvait Dakota.

Spoiler:

Manifestement, le sieur Watson devait s'afficher comme cinéphile averti et très éclectique à en juger par la diversité des films qu'il possédait. Sans s'attarder particulièrement à inventorier la filmothèque (à première vue, il n'y avait rien de nature à enrichir la collection du trio, devenu quatuor, infernal, ni à faciliter l'éveil physiologique de Dakota), Malo parcourut rapidement la salle de projection avant de revenir faire le tour du salon pour poursuivre par la cuisine.

Il lui faudrait certainement continuer dans le reste de l'appartement et, pour cela, effectuer une nouvelle téléportation pour "sauter" le hall d'entrée et la mystérieuse lumière rouge qui l'inquiétait quelque peu.

À ce moment, le téléphone vibra dans sa poche. Avec un sourire ironique, le gamin prit connaissance du texto que lui envoyait Timour. Ainsi l'avancée par le bas était un fiasco total. Pas surprenant au fond... Quand on laissait des amateurs faire une partie du travail, il fallait s'attendre à ce genre de déconvenues.

Rapidement, avec une pointe de fierté bien légitime, le jeune Breton répondit à son camarade. ~Suis en train de fouiller l'appart. Je viens te chercher...~avant de se téléporter pour rejoindre Cupidon et revenir, le plus vite possible avec lui, à son point de départ.

Un appartement qui pouvait être séparé en deux ? C'était trop bizarre comme truc ! Intrigué, Dakota écouta l'homme attentivement pour essayer de saisir ce qu'il entendait par là, mais il n'aurait pas plus de détails sur cette étrange organisation de l'intérieur des lieux ! Après avoir pu apprendre l'identité de la famille d'en face, dont il se moquait un peu en réalité, le blond se dit que c'était un bête voisin et rien d'autre.

Le môme réagit rapidement lorsqu'il lui fut proposé d'appeler sa mère. " Non, non, je vais appeler ma nounou. Elle est partie faire des courses pendant que je faisais la surprise à tonton et tata..." Il renifla doucement en soulevant les épaules de dépit, l'air de dire tant pis. "On ira prendre une glace j'espère !" enchaîna-t-il avec un petit sourire encourageant du gamin qui passe des larmes aux rires en un instant. " Pardon de vous avoir retardé. Bonne journée !" conclut-il en sortant son portable pour commencer à pianoter dessus avec l'agilité des habitués tout en se calant contre le mur, très concentré sur ce qu'il faisait.

Pedro, fidèle à son poste, reste à l'affût. Il attend de voir le type étrange rentrer chez lui pour rejoindre Dakota.

- Allez... casse-toi, ducon...

Le colombien ne peut pas s'empêcher de penser que Malo est coincé quelque part. Et il commence à sentir une boule dans le ventre. Il est pressé de pouvoir partir à sa recherche, mais pas question de se faire remarquer pour l'instant...

Alors qu'il allait étendre son observation des lieux à la cuisine, Malo fut détourné de son travail par le message de Timour. Sans problème aucun, il disparut purement et simplement de l'appartement... Et réapparaître quelques secondes plus tard au même emplacement, à sage distance de tout élément de décoration fragile. Quelque peu chamboulé par la téléportation, l'azéri pu admirer l'immense salon, la gigantesque baie vitrée, et le mobilier minimaliste qui s'y trouvait.

Dans le couloir, Dakota se trouvait empêtré dans une conversation qui commençait à rendre nerveux Pedro, toujours planqué derrière la porte de la cage d'escaliers. L'homme face au jeune mutant eut une mine légèrement dubitative.

"Ta nounou te laisse comme ça dans un bâtiment où tu n'es jamais venu sans la moindre surveillance?"

Il détailla l'enfant, d'un air quelque peu plus attentif que précédemment, pendant quelques longues secondes... Puis il ajouta.

"Ce n'est pas très sérieux... Bon, au moins le bâtiment est sécurisé."

Il sortit de sa poche arrière un téléphone portable qu'il consulta d'un regard rapide. Contre lui, le bébé émit l'ébauche d'un sanglot en ouvrant les yeux.

"Je ne peux malheureusement pas rester avec toi, mais tu es grand de toute façon. Reste bien à l'intérieur de l'immeuble en attendant qu'elle vienne te chercher! Si jamais tu t'ennuie, tu peux monter de deux étages, au 64 ème. Madame Higgins a toujours des cookies en stock pour tout le monde. Elle t'en donneras bien volontiers, elle adore les enfants. Et elle adore ta tante aussi!"

Il jeta un coup d'oeil par-dessus son épaule avant d'en revenir à Dakota.

"On se recroisera sûrement! Passe une bonne journée, et désolé que tu aies loupé Rebecca."

Il finit par s'éloigner dans le couloir, tapotant d'une main tendre le dos de son bébé. En quelques instants, il avait disparu à l'angle du couloir.

Spoiler:

Un bref aller-retour plus tard et Malo se retrouvait à son point de départ, accompagné cette fois par l'Azéri qu'il était allé chercher. Et après, certaines mauvaises langues diraient que le jeune Breton ne la jouait pas collectif. Il n'avait pas hésité une seule seconde à interrompre une exploration certainement prometteuse pour aller chercher un de ses camarades en réelle difficulté. D'ailleurs en parlant de camarades en difficulté, où se trouvait le reste du groupe de Timour ? N'étaient-ils pas quatre au départ, supposés atteindre l'appartement en passant par le rez-de-chaussée ? Pourtant, ce n'était pas une vulgaire porte fermée qui aurait dû les retenir si on s'en référait aux multiples talents que la cambrioleuse allemande ne devait pas manquer posséder.

Et comment se sortaient les propres camarades d'expédition de Malo ? Depuis qu'il les avaient abandonnés sur le palier, il n'en avait aucune nouvelle et le gamin hésitait à utiliser son téléphone pour les contacter, de peur de les faire repérer.

Bon, avec l'arrivée de Timour, ils étaient maintenant deux pour terminer la fouille de l'appartement, ce qui, mathématiquement, devrait aller beaucoup plus vite. Soucieux d'informer Cupidon de la situation, Malo lui murmura dans un souffle.

"J'ai rien trouvé dans le salon et j'allais poursuivre dans le reste de l'appart, mais méf !"

De l'index, le Breton désigna la petite lueur rouge qui était toujours visible contre le plafond, dans l'angle de l'entrée.

"J'allais me téléporter dans le couloir en face. Je t'emmène ?"

Tendant la main à son camarade, Malo attendit que se dernier la saisisse pour faire un petit saut avec lui, traversant de cette façon l'entrée qu'il supposait piégée par un quelconque système d'alarme.

Bel effort de la part de l'éternel affamé de dédaigner la cuisine, pourtant certainement pleine de bonnes choses pour essayer de trouver du matériels plus en rapport avec leur mission...

Tout empathe qu'il était, Timour ressentit une pointe (même une lance) de jalousie aigue lorsque la réponse de Malo survint. Le petit Breton arrivé bien après lui parmi les X-Men ... était déjà en train de fouiller l'appartement de Benedict Watson, l'homme de Prodigy ... Une colère sourde contre son propre groupe d'intervention s'ensuivit, mais sans avoir le temps de dire ouf, Timour emporta toutes ces sensations dans un nouveau lieu.

Un léger étourdissement remplaça les émotions, alors que l'Azéri posait les yeux sur la baie vitrée qui s'étendait sous ses yeux en lieu et place de la rue où il s'était trouvé un instant auparavant.

Vite il observa le reste, et le camarade téléporteur. Sa première pensée fut de s'indigner par anticipation de toute grimace moqueuse ou fière-à-bras de l'ex Blue Lagoon mais celui-ci, très pro, enchaîna par des considérations purement techniques. L'ego provisoirement rassuré, Cupidon considéra donc le petit voyant rouge fort suspect dans le couloir d'entrée et fronça les sourcils en hochant légèrement la tête, tout en redressant le buste.

"Ok on y go." Murmura-t-il avec la téméraire assurance du guerrier qui connait par cœur ce genre de routine.

D'une poigne virile le mutant saisit la main tendue de Breizh et au même instant, déclencha son pouvoir de lecture empathique sur toute la portée possible, soit une vingtaine de mètres.

On n'était jamais trop prudent. Il comptait ainsi détecter avec les moyens du gène X toute présence humaine dans le secteur d'atterrissage de Malo.

Satisfait, Dakota avait observé le type partir avec son gamin en se félicitant d'avoir su trouver les mots justes pour le faire déguerpir aussi vite.  Maintenant, il fallait trouver ce pour quoi ils étaient venus. Mais bon, Malo était là dedans depuis AU MOINS 30 minutes FACILES, alors il devait déjà avoir récupéré ce qu'ils voulaient. A tous les coups, il attendait que la voie soit libre pour ressortir.

Dans le doute, Dakota commença à marcher dans la direction par laquelle était parti l'homme après quelques secondes afin de vérifier surtout qu'il n'était plus là et aussi ce qui y avait dans ce coin du couloir. Un ascenseur ou des escaliers ? Quoi qu'il en soit, il décida de garder le nez dans son portable, profitant de ce moment d'accalmie pour vérifier s'il avait reçu des messages de ses copains sur internet.

Malo cette fois accompagné de Timour, choisi comme destination ce fameux couloir plongé dans l'obscurité et vers lequel il n'avait pu s'avancer en raison d'une petite lumière rouge dans un angle qui ne laissait présager rien de bon. Tendant le cou, il pu estimer sans mal le lieu d'arrivée et, la main de l'azéri résolument accrochée à la sienne, il disparu de son point de départ...
... Et arriva de l'autre côté du couloir. Il y avait trois portes, une au fond, une sur sa droite et une dernière sur sa gauche. Les trois étaient fermées dans l'immédiat. A côté du breton, l'azéri déclencha instantanément son pouvoir pour percevoir des émotions dans les environs. Il en perçue une, très clairement. Quelqu'un ressentait de la peur, et cette personne se trouvait quelque part au-delà de la porte sur la gauche.


Dans le couloir du bâtiment, entre les appartements, Dakota s'était approché des baies vitrées, suivant la direction que l'homme avait pris. En arrivant à l'angle gauche, là où l'homme avait disparu, il entendit un court instant une petite musique classique qui cessa avec le bruit caractéristiques de portes qui se refermaient. Au-dessus des battants, il pu constater que le chiffre des étages diminuaient, preuve que l'homme s'en allait bel et bien. Rassuré, Dakota pu profiter de cet instant de calme pour surfer allègrement sur internet avec son portable. Quand il releva les yeux un peu plus tard, il réalisa que les chiffres augmentaient de nouveau et, avec un "ding" discret, l'ascenseur s'arrêta devant lui et les portes s'ouvrirent sur une Clara dans le plus simple appareil.

Spoiler:

Recadrant son estomac aussitôt le hall "franchi", Cupidon ne put se départir d'une légère nausée et d'un petit tremblement de genou. Non, il n'était pas du tout habitué à la téléportation et l'adrénaline de l'action n'arrangeait rien. Le cœur de l'Azéri battit un peu plus fort, mais rapidement son cerveau détecta une certaine onde de peur émanant d'une créature humaine.

Là il était dans son élément.

L'empathe pressa un bref instant la main de Malo qu'il n'avait pas encore lâchée et lui désigna d'un coup de menton la porte de gauche, fermée. Il leva son pouce.

Quelqu'un d'apeuré était - ou se croyait - en danger. S'agissait-il d'un prisonnier ? Ou d'un habitant ordinaire (un domestique ?) qui aurait entendu du bruit et redouterait un cambriolage ?

Dans tous les cas il fallait s'en assurer, et empêcher cette personne d'alerter qui que ce fut.

Timour fit un pas vers la porte et mit son index sur sa tempe, pour signifier à Malo par ce geste qu'il opérait une manipulation mentale. Il visa la cible apeurée et s'employa à diminuer puis éteindre son émotion, pour ensuite la remplacer par un sentiment de confiance à l'égard des 2 visiteurs X-Men.

Ceci fait il fit signe à Breizh.

Timour portait son costume de super-héros sous le bermuda, les baskets, le tee-shirt des White Sox et la casquette des White Sox. Il se sentait un peu déçu de ne pas avoir pris le temps de se défaire de ses fringues civiles, mais ce n'était pas le moment.

Sous son pouvoir, Timour sentit avec certainement une certaine satisfaction, la peur s'amoindrir progressivement, bien que l'effet parut traîner un peu. Puis bizarrement, l'instant d'après, l'azéri ne ressenti plus rien du tout. Vraiment rien. Tout sentiments autres que les siens avaient purement et simplement disparu.

Légèrement distrait par son tripotage de clavier tactile, Dakota s'était approché de la baie vitrée pour vérifier que l'homme partait bien. Objectif atteint, ils étaient seuls à cet étage à présent ! Finissant sans gêne son occupation, il remarqua soudainement que quelqu'un arrivait depuis ce même ascenseur. Et merde !

Téléphone toujours en main, Dakota observa les portes s'ouvrir sur une Clara entièrement nue. Écarquillant les yeux, le blond se rinça l'oeil sans gêne tout en activant d'un agile et discret mouvement de doigt le lancement du mode caméra. Remontant l'objectif de l'appareil pour ne pas manquer sa cible, il baissa l'air de rien son bras et garda le téléphone au bout de la main, tout en laissant le film être orienté vers Clara dans l'ascenseur. Pour le coup, il se sentait discret. Clara ne verrait jamais rien ! Silencieux, le garçon profita de la vue aussi longtemps qu'il lui serait donné de le faire, gravant chaque forme dans son esprit qui était étrangement prolixe dans ces moments là !

Alors que Malo allait poursuivre sa fouille tranquille de l'appartement, tout à la certitude d'être seul dans les lieux, Timour le retint. Que se passait-il ? L'Azeri voulait-il un peu de temps pour éviter de restituer son dernier repas en raison d'un malaise imaginaire, soit-disant provoqué par le choc suivant les téléportations ?

Non, la raison était tout autre. Certes, le teint déjà habituellement gris du X-man semblait offrir un nouveau panel de couleur mais il n'était pas la cause de ce signal. Cupidon venait de détecter une présence suspecte et informait son camarade de sa présence sur leur gauche. Surpris par cette révélation, le gamin s'immobilisa l'air interrogateur. Bizarre tout ça... Passe encore que cette personne n'ait pas réagi à la présence du Breton car ce dernier était la discrétion assurée dans tout ce qu'il entreprenait (y compris dans sa façon de retenir in-extremis une sculpture qui exprimait l'envie de venir se fracasser sur le sol) mais un éventuel occupant des lieux aurait dû réagir au coup de sonnette. À moins que cette personne n'ait quelque chose à cacher...

Patiemment, Breizh attendit le feu vert avant d'agir. Le gamin était confiant dans les capacités manipulatrices de Cupidon .Après tout, celui-ci était devenu un expert dans ce domaine, aux dépends souvent de ses camarades de Graymalkin, aussi ne devrait-il avoir aucune difficulté pour faire croire ce qu'il voulait au mystérieux inconnu.

Au signal de Timour, Malo posa résolument la main sur la poignée de la porte sur leur gauche et ouvrit cette dernière sans aucune hésitation, entrant dans la pièce d'un pas décidé.

Dans l'appartement, Breizh et Cupidon s'étaient postés derrière la porte où l'azéri avait perçu une présence effrayée. Alors que sa cible inconnue venait de disparaître de son champ de perception, et malgré un effet qui avait commencé à se faire ressentir, Malo ouvrit la porte d'un air décidé et s'avança d'un pas franc en face... D'un mur. Cela ressemblait à un mini-vestibule qui s'ouvrait sur sa gauche sur une vaste chambre dont il devinait les contours du lit dans une semi-pénombre. En effet, les stores de l'immense baie vitrée du fond étaient partiellement descendus, limitait l'entrée de lumière. Il remarqua néanmoins que les draps du lit étaient défaits et que sur la table de nuit la plus proche trônaient un verre d'eau à moitié plein ainsi qu'une petite boîte cartonnée dont il ne pouvait déchiffrer les inscriptions à cette distance. Il y manquait aussi une lampe de chevet pour faire écho à celle sur la seconde table.
Sur sa droite, un petit couloir plutôt court donnaient sur deux portes. Celle du fond était entrouverte et laissait deviner une salle de bain tandis que celle de gauche était purement et simplement fermée.

A l'extérieur de l'appartement, Clara dû sortir de l'ascenseur et pu probablement remarquer que, outre le fait que Dakota la fixait sans vergogne dans sa nudité, il tenait bizarrement son téléphone au bout de son bras. Les portes de la cabine se refermèrent et l'ascenseur descendit immédiatement.

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