Jour 3 - Chasse à la batterie

Tout le monde se rapprochait autour d'eux. La tension était montée d'un cran. Blancpoil en se relevant observa avec anxiété le ton hausser entre Yahazi et les autres. Son attention sur ces derniers ne dura pas longtemps. Tonga lui hurla dessus, en le traitant de traitre.

Ses propos blessèrent le louveteau, qui baissa les oreilles, puis les yeux, avant de jeter un oeil a la jambe de Dakota. Il aurait voulu répondre au fourmilier, lui dire qu'il se trompait sur tout la ligne. Il ne se considérait pas de la même espèce que cet abruti belliqueux, et il en était même plutôt heureux. Mais plus que tout, il aurait voulu lui dire que tout ça ne rimait a rien. Attaquer un animal de front, qui semblait de surcroit être un animal domestique, pas plus gros qu'une main humaine et qui mordillait une jambe risquait de provoquer un conflit entre les mutants et les autochtones. Ces derniers ne semblaient pas agressifs, mais ils restaient tout de même vigilants. Tonga lui reprochait de ne pas faire passer avant tout l'intérêt des mutants, mais s'il avait esquinté l'animal, il aurait sans doute compromis la mission, en se mettant tout le monde a dos. ça aurait été sans doute beaucoup plus difficile par la suite de trouver sans encombres la boite qu'ils cherchaient, puis de ressortir de la cité. Il suffisait de voir la réaction des aliens pour s'en rendre compte. D'autant qu'il semblaient avoir des compétences particulières dans le combat, même s'ils étaient primitifs. Après tout, ils chassaient les gros chats pour leur peau quand les mutants avaient du mal a les combattre. Qu'espérait le fourmilier ? Foncer dans le tas, leur voler leur bien et s'enfuir ? Le vrai comportement irresponsable venait de lui. Mais ça, il ne le comprenait pas. Il ne voulait rien comprendre.

Comme Blancpoil aurait voulu lui retourner a la face tout son flot de mépris. Lui expliquer comme a un enfant qu'il ne réalisait pas toute la portée de son geste. Mais il n'y parvenait pas. D'une part parce que Tonga était plus vieux, mais aussi parce que ses paroles l'avaient blessé. Comment pouvait-on être aussi aveugle que ça ? C'était pourtant ce qu'on lui avait appris chez lui: mesurer les conséquences de ses actes. C'est ainsi que l'équilibre naturel se perpétrait. Pas étonnant que les humains tuaient tous les animaux et n'amenaient que la mort, s'ils se comportaient tous comme Tonga.

Peut-être que ça ne valait pas la peine de rester avec lui après tout. D'ailleurs, le louveteau ne le voulait pas. Il jeta un regard a Yahazi qui était elle aussi tournée vers la pyramide. Tout le monde l'était. C'était peut-être le bon moment.

Blancpoil profita de l'attention générale portée sur les sons étranges pour se faufiler discrètement entre les aliens et leur fausser compagnie. Peu importait ou il irait, il ne voulait plus rester avec ces andouilles.

Parvenant enfin à se débarrasser de cette saleté de bestiole, celle-ci retourna se cacher derrière un extraterrestre. Dakota pensa qu'elle avait bien fait de partir, sans quoi sa fureur se serait déchainée ! Cette pensée aurait put être crédible si le garçon n'avait plus les larmes aux yeux et cessait de geindre sous la douleur. Il plia son genou pour regarder la blessure à son mollet sous les deux côtés. Les marques n'étaient pas immenses mais la soudaine panique ajoutée à la bestiole tenace avaient eu raison de ses nerfs.

Tout ce qu'il espérait, c'est qu'il n'allait pas se transformer en zombie à cause d'une bactérie extraterrestre, ou qu'il n'allait pas mourir parce que son corps ne savait pas s'en défendre, comme Pocahontas ou les extraterrestres de la Guerre des Mondes.

Tonga s'énerva soudainement contre Blancpoil, à juste titre dans l'esprit du jeune garçon. Lui était en train de se faire dévorer par une sale bête, et le loup empêchait Tonga de l'aider. Il n'avait pas entendu les raisons qui l'avaient poussé à empêcher le sauvetage, aussi tout restait assez incompréhensible pour le blond. Celui qu'il n'aimait pas du tout quelques instants plus tôt prenait sa défense, et son ami depuis les premiers instants "mutants" venait d'agir à son encontre. Tonga le traita de traître. Dakota ne savait plus vraiment quoi faire. Cet échange de casquette était vraiment inattendu, surtout dans cette situation. Il se contenta de répondre entre deux sanglots à la question de son protecteur en disant l'évident : "Ca fait mal. ".

Le petit mutant se concentra de nouveau sur son mollet pendant quelques instants. Il préférait les laisser régler ça entre eux, lui ne s'en sentait pas du tout capable. Mais soudainement, il réalisa qu'ils étaient tout de même vraiment très entourés. Et qu'il était "un peu" repéré. L'information avait mis du temps à atteindre le cerveau.

Les yeux toujours embués il les regarda un à un en se tenant la jambe, priant pour ne pas se faire attaquer. Il voulait rentrer sur Terre, au calme… C'était tout trop compliqué d'un coup...

Profitant du détournement d'attention des autochtones, et également poussé par les propos de Tonga, Blancpoil se faufila facilement entre les différents membres de cette population reptilienne pour disparaître dans le foule.

[suite de l'aventure de Blancpoil par là!]

Le son cessa, et certaines créatures s'éloignèrent en direction de la pyramide tandis que celles qui pointaient leurs armes sur le trio reprenaient leurs actes là où ils les avaient arrêter. L'un d'eux, assez vif, attrappa Dakora par le bras pour le faire se relever, pointant sa lame sur le thorax du gamin tandis qu'un autre balançait une corde autour du cou de Tonga alors que deux de ses semblables tenaient le mutant en respect avec lerus lances.
Yahazi, qui s'était mise à chercher le louveteau du regard, s'indigna de l'attitude de ses frères et essaya de les écarter à gros renforts de mots incompréhensibles mais fut vite à son tour agripée puis tirée vers l'arrière pour l'empêcher de s'interposer. Ils commencèrent à entraîner Tonga et Dakota en direction de la pyramide à grands renforts de menaces grâces à leurs armes.

Poussé par les mots de Tonga, le louveteau se faufila en s'enfuyant. En direction de cette pyramide, évidemment.
Tout s'y dirigeait, évidemment.

Alors que Dakota se plaignait un peu de sa blessure, les aliens en profitèrent pour faire d'eux leurs prisonniers.
C'est pas comme si Tonga répétait depuis le début que ces trucs étaient tous des enfoirés qu'il fallait considérer comme des ennemis. Evidemment aussi, seuls Dakota et Tonga étaient capturés, et Blancpoil avait visiblement eu le loisir de s'en aller à sa guise. Cet espèce de renégat le paierait sans doute, sinon de la main de Tonga, il serait sans doute trahis par ses nouveaux potes.
Au milieu de tous ces gens, Tonga ne reconnut pas leur ancien guide se faire houspiller par ses propres frères. Comment pourrait-il ?

Tonga avait maintenant une corde autour du col, et Dakota était malmené. Les deux cernés par tout un faisceau d'armes, certes primitives, mais visiblement tranchantes et dangereuses.
Tonga pourrait sans doute se détacher, couper la corde à l'aide de ses griffes. Il pourrait sans doute se protéger des lames en passant pangolin, puis s'enfuir, voire blesser un ou deux de ces gars-là... Mais Dakota, dans l'histoire ?
Même en passant lémurien et en se détachant, il restait blessé et sans moyen de défense face à une lance pointue. C'te connerie.
Quand je vous disais que le fourmilier aurait sans doute mieux réussi seul, c'était pas des foutaises, merde.

Bon, et maintenant ?
Le groupe les traînait vers la pyramide. Tant mieux, c'était visiblement leur route.
Ces mecs ne parlaient pas anglais, ni même humain. Tant mieux, on pouvait communiquer sans les alerter.

Tonga parla donc à son compère Dakota, d'une voix calme et légère pour ne pas alerter leur escorte: "Dakota, si tu te sens mieux et que tu as une occasion de t'enfuir, profites-en. Retrouve le reste du groupe. Je peux m'en sortir seul, mais pas s'il t'ont en otage. Tu m'as entendu ?

Puis Tonga se laissa emmener par le groupe, sans résister et en marchant à quatre pattes.

Sans ménagement, Dakota sentit une main qui lui agrippait le bras pour le forcer à le lever. Cette violence physique lui rappela son beau-père qui n'était pas très tendre avec lui quand il voulait le forcer à faire quelque chose. Le gamin gémit (pour la forme) en se relevant volontairement plus péniblement qu'il ne souffrait réellement. Il sentit le bout de la lance lui piquer le torse et n'eut sur le moment pas envie de jouer aux héros. Se faire embrocher, c'était bon pour les dindes, pas pour les petits mutants…

Une des extraterrestres essayaient de faire quelque chose pour eux d'après ce qu'il comprenait, mais ce n'était pas très efficace. Les autres les forçaient à avancer contre leur gré vers la pyramide. Est-ce qu'ils voulaient les sacrifier, remplaçant la jeune vierge innocente par un jeune vierge un peu moins innocent ? Quoiqu'il en soit, le blond boitait bien plus que nécessaire, sur-jouant la douleur de son mollet auprès des autochtones.

Cherchant autour de lui, Dakota remarqua soudainement que Blancpoil n'était plus là. Est-ce qu'il était parti vexé, ou était-il parti chercher de l'aide ? Le môme avait du mal à croire que son ami les trahirait sans raison. Il devait ramener des renforts, c'était sûr. Tonga venait de se faire passer une laisse au cou et se faisait aussi pointer par les lances hostiles. Les lézards ne prenaient aucun risque.

Tandis qu'ils avançaient, Tonga lui disait de fuir dès que possible en le laissant seul. Il voulait jouer les héros ou il avait un plan ? En tout cas, le gamin ne comptait pas se faire prier deux fois. " Ouai ok. Je simule de toute façon là. Je suis trop fort à ça. " annonça-t-il en continuant son petit boitement amplifié.

Faute de mieux à faire, et d'occasions, Dakota se laissa diriger vers la pyramide.

Se laissant mener docilement, ou presque, Tonga et Dakota furent embarqués en direction de la pyramide. Boitillant douloureusement, Dakota ralentissait la marche du groupe ce qui, gênant visiblement les autochtone, lui valu un léger coup de pique d'une pointe de lance droit sur une fesse pour "motiver" son avancée. Arrivant au bout de l'avenue, le spectacle qui s'offrait aux mutants était autrement plus massif.

A vu de nez, c'était plus d'une centaines de créatures qui étaient massées sur une gigantesque place à la forme épurée. Arrondie, elle accueillait tout un mélange de style. Certains vêtus de haillons étaient mêlés à d'autres portant parures et bijoux fins. Une créature à demi-voilée distribuait ce qui ressemblait à des pêches d'un violet pétant à toutes les personnes sur sa route tandis que d'autres, plus petites, se couraient après à grands renforts d'éclats de rire. Tous parlaient à voix relativement basse dans l'ombre de la pyramide, alors que le soleil, caché derrière commençait tout juste à poindre. Certains reptiliens jetèrent des regards curieux à Tonga, tandis que d'autres, apparemment moins curieux, affichaient une mine légèrement effrayée, voire dégoûtée à un Dakota boitillant. Ceux qui retenaient les mutants écartaient la foule sur leur passage en tâchant de se rapprocher au plus près de la pyramide alors qu'une voix s'élevait, surplombant toute la place.

"Ye'Om! Ye'Aton ton el ham! Hoa! Hoa!"

En levant les yeux, ils purent distinguer une grande esplanade, à plusieurs mètres, construite tel un promontoire débordant du centre de la pyramide. Au bord se tenait une créature comme toutes les autres, le visage tatoué. Il retenait d'une main ferme une silhouette plus menue qui ne leur était pas étrangère: il s'agissait de Malo. Aussitôt autour d'eux, tous les bavardages augmentèrent au point d'en devenir assourdissant. Yahazi, qui avait suivit le groupe jusqu'ici, se mêlait à toutes les autres voix en pointant le promontoire d'un doigt, tout en montrant Dakota de l'autre. Certains des hommes armés qui maintenaient en respect les deux mutants jusqu'ici reculèrent en baissant leurs armes.

Cette mission allait de pire en pire.
Faudra faire un débriefing à la fin, obligé. Parce que là, c'est le boxxon.
D'abord Dakota qui déboule en vrac au milieu de la place, maintenant Malo qui est présent en "invité", pour ne pas dire prisonnier des aliens... Sérieux, bossez avec des gosses, qu'ils disaient.

Tonga se rappela que le pouvoir de Malo était la téléportation. Avec des gens. Bon. Alors il était peut-être pas aussi prisonnier qu'il en avait l'air. En cas de pépin, ce marmot pourrait s'en sortir par lui-même, en s'éclipsant d'un clin d'oeil, donc pas d’affolement. Dakota était toujours à coté de lui, et plusieurs aliens le regardaient plus que Tonga. Normal. un humain, c'est plus bizarre qu'un mammifère à poils.
Pas de nouvelles de Blancpoil, donc plutôt bonne nouvelle du point de vue de Tonga.
En revanche, pour Samuel et Clara, la question se posait.
Réfléchis, Tonga. On est allé quasi au plus court pour venir. Malo est arrivé avant par ses pouvoirs. Dakota courrait et nous as rattrapé. Donc Sam et Clara sont sans doute derrière. Et ayant cerné Sam, il sera resté avec Clara. C'est la plus faible du groupe, la seule qui n'est pas dans son élément et qui n'a pas de possibilités de fuite aisée.

Bon. Un plan.

Appeler Malo ne servirait à rien, tout le monde étant en train de parler et de pointer la pyramide et le breton. Mais il faudrait bien se faire remarquer, au moins pour qu'il puisse nous dire, à l'aide de son bidule au poignet, où se trouve la batterie. Logique.
Au même moment, les gardes se firent plus mous. Ils reculèrent, baissèrent leurs armes... Le moment où jamais.

- Dakota, je crois qu'on aura pas meilleur opportunité ! Trouve Sam et Clara, je vais essayer de rejoindre Malo !

Etant déjà sous sa forme pangolin depuis leur arrivée sur la planète, il sortit les griffes et attaqua sa laisse d'un coup sec. Vu leur niveau de civilisation, ce sera sans doute un genre de cuir.

Ravi, Dakota mimait la douleur comme un vrai acteur au cinéma qui jouait un héros de guerre vaillant ayant pris trois balles dans le corps, ayant le crâne ouvert et des coupures partout sur le corps après un combat titanesque contre le grand méchant de l'histoire. Fier comme tout, le gamin sentit soudainement une aiguille lui piquer une fesse. Par réflexe, le môme geignit en mettant une main pour trouver ce qui lui faisait si mal soudainement.

Et cette fois, c'était quelque chose de réel ! Le mec qui l'emmenait venait de lui piquer l'arrière train avec une lance pour le forcer à aller plus vite surement. " Enfoiré…" grogna le blond, n'appréciant guère ce genre de traitement. D'habitude, on prenait un peu soin des enfants, même quand ils étaient prisonniers, non ? Ces lézards étaient juste des barbares !

N'ayant aucune envie de se mettre à pisser le sang par une fesse (ce serait trop la honte), Dakota décida d'accélérer le rythme, tout en continuant quand même à boiter pour la forme. Finalement, ils arrivaient devant la grosse pyramide et des centaines d'écailleux y étaient réunis. Le gamin se sentait de moins en moins à l'aise d'un coup. S'ils voulaient lui faire du mal, ils allaient tous se jeter sur lui. Les regards qu'on lui jetait voulaient déjà tout dire ! Même Tonga ne les étonnait pas plus que ça ! La loose…

Un genre de gourou apparut sur une position surélevée et commença à gueuler des trucs à la foule qui devaient être passionnants. Le plus étonnant, c'était que quelqu'un était avec lui. Un pas très gros en plus. Un Malo. Malo ?! Surpris, Dakota écarquilla les yeux en observant son camarade être retenu. Pourquoi est-ce qu'il restait docilement là ?

Tous les écailleux regardaient dans sa direction comme le blond. Mais Tonga le tira soudainement de sa rêverie lorsqu'il lui ordonna d'en profiter pour partir rejoindre Clara et Samuel. " Bha je sais pas où qu'ils sont moi !" répondit le môme spontanément. Il les avait quitté y'a un moment quand même ! Et puis il avait traversé plein de rues… " Moi je vais avec Malo !" décida soudainement l'enfant qui activa sa transformation en s'élançant vers la pyramide pour l'escalader et rejoindre le Breton.

Bienheureux les autochtones qui ne comprenaient pas un traître mot s'échappant des lèvres de nos deux mutants! Ne saisissant pas l'insulte, le reptilien qui incitait Dakota à aller de l'avant ne réagit pas le moins du monde. Tonga suivant docilement ne faisaient que les rassurer et donc malgré leur vigilance, certains parurent un peu moins tendus.

Profitant de l'apaisement général de leurs assaillant, Tonga scanda ses directives et asséna à la corde qui le retenait un coup de griffe bien senti. Cette dernière, tressée de matière végétale semblables aux cordes de chanvres sur Terre, ne résista pas le moins du monde et l'être qui en tenait l'autre bout sursauta, abaissant sa lame vers le mutant, lame qui fut aussitôt retenue par Yahazi.

Ignorant les propos de son camarade, Dakota quant à lui se transforma et, fort de toute sa lucidité humaine, et de son caractère propre à un enfant de son âge, provoqua une série de cris de surprise et de peur. Brusquement, les quelques autochtones autour d'eux s'écartèrent, laissant le champs libre à Eko qui, rapide dans son déplacement, eu tôt fait de traverser la place.

[Pour Dakota, la suite est maintenant là-bas!]

Quant à Tonga, abandonné par son camarade, il se retrouva libéré, mais seul au milieu d'une foule qui l'encerclait, avec pour seul soutient une représentante de la faune locale qui continuait à défendre verbalement et physiquement les intérêts du mutants. Un autre cri retentit dans la foule et une partie des créatures se tournèrent à nouveau vers la pyramide où Malo faisait une démonstration, tandis qu'un autre reptilien vint se joindre à l'alliée. Le visage tatoué de lignes et de cercles, il était plus petit et plus rondouillard que ses semblables. Il ne portait pas d'arme, mais un simple plumeau avec lequel il s'éventait par instant, tout en hurlant des mot incompréhensibles à ses semblables sur un ton ferme, les faisant tous reculer. Il se tourna vers Tonga et s'inclina, avant de l'inviter à le suivre d'une geste de la main, en direction de la pyramide.

(Wait, Yahazi est une fille ?!?)

Ok, c'était bizarre.
Bon, le lémurien qui suit pas les ordres, normal. Pour un peu, Tonga s'y attendait quand même... A présent, que Tonga était libéré de toute contrainte liée à un éventuel dommage collatéral, il pourrait fièrement défendre sa peau et compter sur le jeunot pour sauver les miches du téléporteur, ou vice-versa.

Sauf que...

Et voui, sauf que les autochtones n'ont visiblement plus envie de se battre. L'un d'entre eux montra le haut de la pyramide, gueulant un truc incompréhensible. Et alors que la trève semblait passée, un des aliens, un prêtre ou un chef à vue de museau, força les autres à fermer leur clapet et laisser Tonga tranquille.
Bien.

Il avait sans doute compris que Tonga les aurait tous massacrés et voulait éviter un bain de sang dans ses rangs. Il montra la pyramide et invita le pangolin à le suivre. Bon. La dernière fois qu'on avait suivi un alien, ça s'est fini par une corde autour du cou... Pas super cool.
Mais là, Tonga n'avait plus personne qui pouvait le trahir dont il ne se méfiait pas, et pour cause, puisqu'il se méfiait de tout le monde.

- Ok, Alonso, je te suis, dit-il en hochant la tête et en pressant le pas, mais si là où on va ne me plait pas, c'est mes griffes contre ton plumeau à la con. Et pour joindre le geste à la parole, il sortit des quelques centimètres les griffes de sa main droite d'un air aussi effrayant que possible. Ok ?

La sortie de griffes de Tonga suscita de nouvelles réactions. Parmi les quelques reptiliens écartés de forces, certains pointèrent à nouveau le mutant du bout de leur lance, parlant sur un ton qui, malgré le fossé linguistique, laissait clairement entendre qu'ils s'opposait à l'avis du "meneur" local face à l'attitude agressive du pangolin.

Néanmoins, le type au plumeau ne semblait pas vouloir se ranger à l'avis de ses semblable et poussa les autochtones à s'écarter sur sa route, Yahazi fermant la marche, menant ainsi Tonga jusqu'aux premières marches de la pyramide. Là, le mutant pu constater la même particularité que le lémurien avant lui. Le bas de l'édifice, bien que constitué en apparence de pierre, avait une texture métallique sous les pas du pangolin. Mais les premiers mètres passés, l'étrange matière ft remplacée par de la pierre bien réelle, jusqu'au promontoire où Tonga retrouva d'autres créatures au visage barré de symboles semblables à celui qui était intervenu sur la place, en compagnie d'Eko et de Malo, face à une ouverture dans la pyramide. L'un des autochtones s'interposa devant Yahazi pour lui bloquer le passage.


[Suite de l'aventure là-bas!]