01.02/07.C.New York - Première nuit dehors

Le visage marqué par la mutation de Derrek et les efforts télépathiques de Bradley permirent de calmer le chaton. D'ailleurs en se calmant il repris sa forme féline toute mignonne. Tout semblait s'arranger, il ne restait plus qu'à rejoindre sa chambre avec un chaton sous le bras. Mais cela ne pouvait pas être aussi simple. Derrek entendait déjà du mouvement dans le couloir et cela était confirmé par Brad : il allait avoir de la visite.

Un homme cochon était emmené par des mecs de securit'ace. Il était grand, plus grand que Derrek d'une bonne dizaine de centimètre, et pourtant Derrek était souvent parmi les plus grands. Cet homme cochon était attaché et entravé. Adrian était là aussi. Il dit quelques phrases qui détruisirent tous les point positifs que Derrek lui avait trouvé : il parlait clairement d'expérimentation sur les mutants et d'extraire leurs gènes. Ca et ce qu'avait lu Brad à propos du projet Twin, ça ne faisait pas tellement bonne presse au RAID et en tout cas le confortait dans son envie de s'enfuir, même si cela semblait assez compromis dans la situation actuelle.

Derrek cherchait un moyen de sortir de la salle d'interrogatoire par un autre coté, quand il entendit qu'il avait été remarqué et reconnu. C'était le garde qui gardait quelques minutes auparavant la porte de la salle du chaton qui l'avait signalé. Derrek savait que ça allait arrivé, mais il pensait avoir plus de temps. Il ne savait pas quoi faire.

Puis alla trop vite : Adrian avoua vouloir l'utiliser, les gardes entrèrent dans la salles, l'assommèrent et il perdit connaissance.


Quand Derrek se reveilla, il était encore tout engourdi, surement un effet résiduel du coup de matraque électrique qui l'avait mis KO. Il était avec l'homme cochon qu'il avait aperçu juste avant d'être attaqué. Ils étaient seuls à part le chaton qui dormait et un garde armé qui les surveillait.

Le cochon marmonnait. Derrek s'approcha prudemment - pour pas se faire shooter par le garde - de lui et essaya d'engager la conversation en rebondissant sur les propos qu'il l'avait entendu tenir sur les Pères Fondateurs :

"Excuse moi, pourquoi tu parles des Pères Fondateurs? C'est le RAID qui nous a amené ici. Et puis d'ailleurs c'est qui ces Pères Fondateurs?"

Il fit une courte pause, comme s'il avait finit puis ajouta :

"Au fait moi c'est Derrek et toi?"

Le cochon continuait à gratouiller ce qu'il atteignait du chaton avec le doigt en relevant la tête vers Derrek, visiblement surpris de la question.

" Tu connais pas les Pères Fondateurs ? Tu vis dans les égouts depuis quelques années toi ? Groink. Ce sont des raclures de terroristes qui pourrissent l'image des mutants dans tout le pays. Z'ont attaqué la maison blanche. Ils ont réussi à la prendre ! T'as tous les mutants qui payent pour leurs conneries maintenant. Moi j'étais peinard dans mon job de cuistot dans un buibui. Personne m'emmerdait parce qu'on me voyait pas. Pi t'as vu ma gueule ? Faut dire qu'on peut pas m'aimer en me regardant. Pi ils m'ont vu. Les clients ont essayé de me tabasser en me traitant de monstre comme si ma bouffe était dégueulasse d'un coup. Groink. Si les gens nous détestent, c'est leur faute à ces connards. "

L'hybride semblait particulièrement remonté.

" Moi c'est Ulric. Ulric Wagner. Groink. Et l'RA!D il déteste les Pères Fondateurs parce qu'ils détestent les mutants. Pour eux on est tous des monstres et des erreurs de la nature. Des mutants dans le mauvais sens du terme. A cause des merdes d'additifs dans ce qu'on bouffe, les produits chimiques, les engrais et tout ce paquet de connerie, groiiiink. Du coup, ils répercutent leur haine contre les mutants qu'ils chopent dans la rue. On est plus facile à atteindre que les terroristes mutants. Et on est moins forts. C'sont des lâches. "

Ulric répéta plus fort à l'attention du garde :

" DES LÂCHES. "

Le soldat le regarda de travers et lui répondit de fermer sa gueule s'il voulait pas se prendre un coup de chevrotine.

" Puis ça les arrange bien les mutants. Ca prouve qu'ils ont raison pour leur lutte écolo à la con. Et si en plus les mutants sont des dangers ambulants, la population s'intéressera aux conneries qu'ils prêchent. Ils incitent à la haine ces types. D'ailleurs je leur pèterai bien leur gueule s'ils étaient pas armés. Groink ! "

Plus bas, il indiqua à Derrek :

" Mais on va se barrer avant d'être arrivé à leur labo. T'inquiète pas...Groiiiiink. "

Au regard de la réaction et de la réponse du cochon, Derrek compris qu'il était passé pour un bleu complet. En posant sa question, il ne pensait pas être autant ignorant sur la situation des mutants en Amérique. Cela le gênait un peu de passer ainsi pour un gros naïf, mais de toute façon c'était pas comme s'ils étaient en public, personne à part lui et le cochon n'entendrait surement jamais parlé de leur conversation, alors autant en profiter pour apprendre et paraître moins débile la prochaine fois.

Derrek écouta donc attentivement l'exposé d'Ulric, puisque tel était le nom du cochon, sur les Pères Fondateurs. Il profita des quelques minutes que durèrent cette explication pour se rapprocher discrètement de son interlocuteur afin de pouvoir parler discrètement avec lui.

Derrek ne savait pas trop quoi dire après les explications sur les Pères Fondateurs et le RA!D, aussi n'ajouta-t-il rien, par contre la dernière phrase d'Ulric l'intrigua, il lui dit donc aussi doucement que possible :

"Comment tu peux êtr sur qu'on réussira à s'enfuir? T'as des potes qui doivent venir t'aider??"

Ulric sourit. Du moins, c'était ce qui ressemblait probablement le plus à un sourire sur son visage.

" Gruiiik. Ces cons savent pas que j'ai pas que la gueule qu'est mutante. "

Satisfait, le cochon se cala contre le mur alors que la porte derrière le garde s'ouvrait. Un second homme entra, en tenue noire avec une casquette ornée du logo de la SMP. Il était également équipé d'une arme à feu et d'une matraque, sans oublier la radio. Il se dirigea vers la lourde porte de métal qu'il se mit à tirer pour l'ouvrir en plusieurs fois. Pendant ce temps, le premier garde faisait se lever les deux prisonniers.

" C'est l'heure. Vous allez bientôt voir votre nouvelle maison. Une jolie cage pour monstres de foire. "

Ulric se contenta de mépriser du regard l'homme pour toute réponse. La porte en métal finit par s'ouvrir totalement, laissant voir l'arrière d'un petit fourgon qui complétait le bout du petit couloir, rappelant les ponts d'embarquement aérien. La lumière filtrait sur quelques centimètres de chaque côté du véhicule.

" Y'en a pour long ? J'aime pas les transports." lança Ulric au garde alors qu'il s'avançait dans le fourgon.

" Une trentaine de minutes max. T'avises pas de gerber, j'ai pas envie de crever avec l'odeur. Allez, bougez vous. C'est l'heure."

Sitôt les deux mutants dans la petite prison de transport, la porte fut refermée. Derrek portait sur ses cuisses la cage du chaton et Ulric était assis à côté de lui, et face au garde qui venait de monter avec eux, toujours armé. De plus, le cochon était toujours entravés par les deux paires de menottes.

Le véhicule démarra. Il roula et aucun des compagnons de Derrek ne pipa mot. Après une dizaine de minutes, Ulric releva la tête vers le garde et poussa en puissant grognement en forçant sur ses menottes qui cédèrent comme du papier. Le garde sursauta en poussant un petit cri surpris, avant de serrer fort sur son arme pour se préparer à se défendre en la pointant.

Ulric semblait très sur de lui. Derrek n'avait aucune idée de la puissance de son pouvoir, mais il espérait qu'il soit plus offensif que le sien ou celui de Bradley, sinon leur tentative d'évasion ne durerait pas longtemps.

Après cette question, Derrek resta silencieux. Il n'était pas spécialement en forme et n'avait pas non plus envie de raconter sa vie à un inconnu. Quand un seconde homme de securit'ace entra dans la pièce pour leur signifier leur départ, Derrek ne bougea pas. Il n'était cependant pas amorphe, il restait sur ses garde près à profiter de toute intervention d'Ulric et à lui prêter autant main forte que possible. Mais il ne faisait pas de mouvement brusque gratuitement afin de ne pas récolter bêtement des coup de matraque d'un des gardes sans pouvoir espérer un quelconque effet positif en retour.

Il montèrent dans un camionnette blindée qui devait apparemment les transférer quelque part. Un seul garde se trouvait avec eux dans la partie arrière du fourgon. Un silence de mort régnait dans cette prison mobile, cela dura une dizaine de minute.

Ensuite, d'un coup, sans prévenir, Ulric brisa ses menottes en grognant. Derrek, y voyant le signal que leur tentative d'évasion allait vraiment commencer, se leva alors d'un bon et jeta la cage du chaton vers le garde qui commençait à se mettre en garde.

Normalement le garde n'aurait pas le temps de tirer et le choc de la cage en métal devrait faciliter leur travail. Et puis s'il tirait, Derrek préférait encore que ça soit sur le chaton que sur lui même; personne ne souhaite se prendre une balle quasiment à bout portant.

Le garde se prit la cage dans laquelle le chaton se trouvait encore en pleine figure ce qui l'immobilisa quelques secondes en le faisant porter ses mains à son visage. L'angle de la cage lui avait nettement écorché la tempe et Ulric ne se fit pas attendre pour réagir. Il donna un violent coup de poing dans le visage du garde qui éclata littéralement comme un oeuf contre la paroi du fourgon. Le cochon, couvert de sang, lança rapidement à Derrek :

" Fais gaffe, ça va bouger ! "

Il donna un violent coup d'épaule contre la paroi du véhicule qui commença à vaciller. Il ralentit sensiblement la vitesse de sa course. A la seconde charge, Ulric gueula :

" Accroche toi !! "

Et en effet, le choc cette fois fit basculer le fourgon sur son flanc sur lequel il glissa jusqu'à percuter quelque chose pour arrêter sa course totalement. Derrek avait été particulièrement secoué et le chaton avait lâché un miaulement terrorisé. Mais hors de question d'en rester là et le porc chargea la porte pour la faire sauter en lâchant ses cris si caractéristiques. Elle voltigea à quelques mètres et il marcha sans ménagement sans le cadavre pour sortir à l'air libre. Mais déjà le conducteur du véhicule s'extrayait par la porte, armé, suivi de près par l'autre garde.

Tranquillement assis à une terrasse en plein centre de New York, malgré la fraicheur, Alexander lisait tranquillement le journal en regardant régulièrement sa montre. Il avait beau être 19h13, il n'était jamais trop tard pour prendre un café et ce n'était certainement pas ce dernier qui gênerait le Néo-Zélandais à s'endormir le soir venu. Lily-Rose l'avait informé que la rencontre avec le mutant qu'il devait recruter se ferait ici dans une minute à sa montre. Un certain Derrek qui portait physiquement les traces de sa mutation.

Le garçon plia son journal et observa avec attention autour de lui. Une personne de ce genre serait très certainement visible de loin. Il jeta un oeil sur la rue en face, des fois que le mutant traverse en face. Il serait malvenu de le rater, surtout qu'Alexander ignorait s'il était possible de retrouver une seconde fois la cible de sa mission de recrutement.

Du coin de l'oeil, il remarqua à peine un fourgon noir passer, orné d'un aigle bleu sur le flanc. Ce fut le choc qui en provint qui attira soudainement son attention. Un monstre semblait se débattre à l'intérieur. Et autant qu'il se souvienne, l'argent n'était pas du genre à tenter de percer les parois de son conteneur. Arrivant à la hauteur du garçon, un second coup retentit et le véhicule perdit son équilibre sur ses roues et bascula sur le côté en provoquant de nombreuses étincelles le long de sa course qui ralentissait.

Alexander se leva, par réflexe, devant l'accident surprenant qui était en train de se dérouler sous ses yeux. Comment un véhicule de ce genre pouvait-il bien tomber sur son flanc alors qu'il roulait sur une route plate en milieu de ville ? Des cris de badauds l'atteignirent suivit d'une effervescence pour s'éloigner du véhicule qui venait d'emboutir un lampadaire. Heureusement, personne n'avait été percuté par le véhicule. Il y avait un homme qui hurlait que ça allait exploser. L'asiatique songea qu'il avait probablement vu trop de séries télé.

Soudainement, la porte arrière du fourgon fut expulsée dans un craquement métallique significatif et une créature mutante de plus de deux mètres en sortit, couverte de sang. C'était Derrek, songea-t-il. Et en effet, sa mutation était très visible. Malheureusement, il ne semblait pas du tout commode et Alexander se demanda bien comment il allait pouvoir l'aborder alors qu'il devait être en train de s'échapper d'il ne savait où.

Dreams s'approcha de l'ensemble lorsqu'il remarqua que des gardes sortaient de la cabine du fourgon, visiblement bien décidés à en découdre avec le prisonnier...

Le garde dans le fourgon ne fit pas long feu. Le coup de Derrek toucha à son but et déstabilisa suffisament le garde pour qu'Ulric lui fasse éclater le crâne comme un fruit trop mur. Après la destruction des menottes, c'était le deuxième démonstration de sa force et Derrek était toujours aussi impressionné. Mais ce n'était encore rien.

Quand Ulric avertit Derrek que ça allait bouger, le jeune mutant à écailles s'assit bien au fond du petit banc du fourgon et s’accrocha à la banquette. Les efforts qu'il mit pour ne pas être envoyé brinquebaler avec le fourgon quand l'homme-cochon se lança contre la paroi ne furent pas inutile. C'était comme si Ulric pesait quelque chose comme une bonne tonne. Le fourgon finit pas se renverser et glisser une bonne dizaine de mètre sur le flanc jusqu'à rencontrer un obstacle suffisamment résistant pour l’arrêter.

Derrek était pas mal secoué aussi il ne vit pas clairement comme Ulric fit pour ouvrir la porte, mais il n'eut pas de mal à s'imaginer la scène de la masse de muscle défonçant la porte en métal bien trop fine, enfin trop fine pour lui. Le temps que Derrek ai retrouver le sens du bas et haut, Ulric était déjà sortit du fourgon. Derrek sortit à sa suite.

En arrivant dehors il remarqua des gardes sortir de la cabine du fourgon. Ils les avaient oublié un instant, mais c'était pourtant plus que logique qu'il y en avait : il fallait bien quelqu'un pour conduire tout de même. Planqué derrière Ulric, Derrek pris un instant pour analyser la situation : Ulric avait la carrure et la force pour occuper les gardes s'ils n'avaient pas d'armes à feu, mais s'ils sortaient des fusils d'assaut, il ne ferait surement pas plus le malin que lui. Et aucun d'entre eux ne pourrait disparaître facilement comme ça au milieu de New-York, surtout que le fourgon avait atterri à quelques mètres seulement de la terrasse d'un café.

La première à faire était donc de se protéger de potentielles armes à feux, pour cela quoi de mieux qu'une paroi blindée de fourgon, Derrek commença à donc à faire le tour du fourgon pour le mettre entre lui et les gardes. Il ne fallait pas tarder ici, les flic n'allaient pas tarder et il ne leur seraient pas facile de les convaincre que les deux monstres difformes qui s'échappaient d'un fourgon blindés étaient ceux qui étaient dans leur droit. Il lui fallait trouver une échappatoire : il regarda autour de lui cherchant une ruelle sombre, une bouche de métro ou même, une plaque d'égout.

Derrek put aller se plaquer contre une des parois du fourgon afin de ne pas être dans le champs des deux gardes qui venaient de sortir tant bien que mal de la cabine du véhicule. Mais si l'un d'eux venait de sauter au sol, le second était resté debout sur le flanc du camion renversé pour avoir une vue d'ensemble.

En cherchant autour de lui, Derrek remarqua rapidement des ruelles qui partaient dans toutes les directions. Des plaques d'égouts étaient parsemées le long de la route mais les plaques seraient probablement trop lourdes pour être soulevées par ses bras. De l'autre côté du fourgon, Derrek n'entendit qu'un bref bruit de lutte suivit d'un :

" Hasta la vista baby, Grooiiiiink. "

Le garde qui restait sur le véhicule était armé d'un fusil à pompe et braqua du haut de sa position le sol, c'est à dire précisément là où était caché le mutant.

" Putain, le porc s'est barré, mais toi je vais pas te louper Derrek. T'es le plus important des deux le chef il a dit ! Tu bouges, t'es mort !"

Le garde descendit habilement du camion sans cesser de pointer son arme sur Derrek. Derrière lui, un jeune asiatique vêtu d'une chemin blanche et d'un pantalon noir s'approchait, ne semblant pas du tout être impressionné par la situation. Le second garde arriva en boitant. Et gueula à l'encontre du jeune garçon qui approchait :

" Dégage, on est occupé là, tu vois pas ?! "

La suite des évènements se passa rapidement. D'un côté un garde venait au contact du cochon avec une matraque tandis que le second sorti de la cabine avait une arme à feu. Le porc se débarrassa rapidement de son adversaire en le propulsant contre le chassi du véhicule et disparut à toute allure dans une des ruelles, des menottes brisées à ses pieds et à ses poignets virevoltantes derrière lui.

Alexander fut prit d'un malaise en se disait que c'était peut être le Derrek qui partait. Le second mutant était quant à lui en mauvaise posture. Le porc avait disparu sans se soucier une seconde de son camarade. De petits gémissements s'échappaient du fourgon alors qu'Alexander continuait à s'approcher et que le garde tenait en respect son prisonnier. Le second venait de se relever avec difficulté et arriva en renfort.

Et soudain, Dreams fut rassuré. Derrek, c'était celui qui était encore là ! Ouf. Lorsque le garde l'invectiva de s'en aller parce qu'ils étaient occupés, Alex lui répondit poliment :

- " Je suis occupé également. Il commence à se faire tard, et il est l'heure de dormir. "

L'homme tenta de répondre quelque chose puis s'effondra de concert avec celui qui pointait Derrek.

Rapidement, Alex indiqua au prisonnier en pointant du doigt une des rues :

- " Derrek, viens vite ! La police va arriver ! "

Derrek pensait d'être mis à couvert en allant se cacher derrière le fourgon, mais un des deux gardes encore opérationnels monta sur le véhicule et le mis en joue avec son fusil à pompe. Derrek était sur le point de paniquer, il était arrivé exactement ce qu'il voulait éviter et il ne voyait aucun moyen de s'en sortir.

Il balaya la place du regard voir si Ulric ou quelque autre mutant providentiel apparaissait de nulle pas pour l'aider. Ce n'était certes pas très probable, mais avec Brad et Ulric il avait presque commencé à prendre l'habitude. Mais malheureusement aucun miracle ne semblait pointer le bout de son nez, c'était plutôt l'inverse : Ulric s'éloignait rapidement et ne semblait pas avoir une grande chance de se retourner pour l'aider.

Derrek cherchait une solution pour se sortir seul de la situation, il n'avançait pas vraiment mais le mutant providentiel auquel il allait décidément s'habituer arriva à ce moment là. Il était jeune, plus jeune que lui mais il semblait sur de lui et il n'eut aucune difficulté pour mettre hors de combat le garde. Décidément il faudrait qu'il lui demande comment il avait réussi à développer ses capacités aussi loin. Mais ce n'était pas le moment. La situation était pressante.

Derrek ne se fit pas dire les choses deux fois quand Dreams lui proposa de partir en courant dans une ruelle. En courant aux coté du jeune asiatique, il lui dit tout de même :

"Merci, sans toi j'étais cuit. Moi c'est Derrek."

Derrek n'attendit pas une seule seconde pour s'enfuir et se présenta au cours de la course avec Dreams.

- " Alexander Conowell. "

Après quelques secondes de course en se faufilant dans les ruelles, ils finirent pas arrêter leur fuite. Au loin, les sirènes de police raisonnaient dans la soirée.

- " Hé bien... Je ne sais pas ce que tu leur as fait, mais ils ne semblaient pas vouloir te laisser partir. "

Reprenant son souffle en s'appuyant sur ses genoux, Alexander finit par se redresser en souriant au mutant. Il jeta un regard rapide de la tête au pied et demanda :

- " Est-ce que tout va bien ? Ils ne t'ont pas fait de mal ? "

Dreams avait déjà réfléchi à la façon avec laquelle aborder le sujet pour recruter Derrek, mais il fallait admettre que dans tous les cas, ça restait cavalier de le rencontrer et de lui proposer de combattre des terroristes.

- " Pour être tout à fait franc, je n'étais pas présent à l'endroit de l'accident par hasard, Derrek. Je savais que tu serais là à ce moment précis, mais j'ignorais dans quelle situation. "

L'asiatique observa la réaction de son camarade et continua :

- " J'ai conscience que ce que je vais te dire est plutôt inattendu et difficilement croyable mais... il y avait une mutante, il y a un certain temps, qui était capable d'avoir des visions. Et dans l'une de ses visions, elle t'a vue, toi, Derrek Bergenmeyer. "

Cette fois, il devait le prendre pour un fou. Peut être valait-il mieux en arriver au point sensible.

- " Je fais parti d'un groupe de mutants qui tente de défaire l'influence des Pères Fondateurs sur le pays. Et les visons au sujet des personnes sont liées à nos membres. C'est une sorte de prédiction de nos futurs membres que nous devons recruter car ils auront un rôle à jouer important. "

Les deux pieds dans le plat. Alexander espérait que Derrek aurait la décence de l'écouter jusqu'au bout après l'avoir sauvé.

- " J'ai été recruté de cette façon, et l'ensemble d'entre nous l'a été. Le fait que j'ai été là au moment où il le fallait pour toi abonde dans le sens de ce que j'avance. Alors, Derrek, je te pose la question. Accepterais-tu de nous rejoindre dans notre lutte pour la liberté mutante et contre les Pères Fondateurs ? Ta réponse ne sera pas définitive je te rassure et si tu refuses, hé bien... je rentrerai simplement bredouille. "

L'asiatique sourit à son camarade pour lui montrer qu'il n'était forcé à rien. Il ne lui semblait pas que l'un des "enseignants" du feu Old School n'ait pas réussi à convaincre un des élèves de rejoindre leurs rangs... Mais des fois que lui rate quelque chose...

La course ne dura pas longtemps. Alexander Conowell, c'est ainsi que s'appelait l'asiatique qui était venu à son secours. Drôle de nom pour un asiatique : ni Alexander ni Conowell ne ressemblait vraiment à un nom asiatique, mais bon il était bien placé pour savoir que le nom et l'apparence n'était pas spécialement relié. Quoi que Derrek doutait qu'une mutation puisse donner à un caucasien l'apparence d'un asiatique, enfin ce n'était pas le sujet. Cet individu l'avait sauvé et en plus il s'inquiétait de sa santé, Derrek lui répondit donc en essayant d'être pas trop rude malgré la fatigue et la dure journée qu'il avait derrière lui :

"Disons que le truc le pire que je leur ai fait c'est de vouloir les abandonner. Mais bons ils ne m'ont pas trop maltraité, il faut croire que j'ai plus de valeur entier."

Derrek avait donc plutôt un bon a priori sur cet individu qui l'avait sortit d'une situation délicate, mais quand il lui annonça qu'il n'était pas présent sur le lieu de l'accident par hasard et qu'il l'attendait, le regard de Derrek s'assombrit d'un coup :

*Encore une organisation obscure qui veut me recruter et m'exploiter*

Derrek hésitait entre être flatter par tous ces gens qui voulaient le recruter et être agacer de ne pas pouvoir vivre sa vie tranquillement. Il écouta tout de même la description qu'Alexander faisait du groupuscule dont il faisait partie. Leur mode de recrutement était des plus étrange.

"Et tu n'as jamais trouvé bizarre que ton organisation base son recrutement sur les vision d'une sorte de pythie des temps moderne. Tu sais que l'originale était complètement shootée"

Enfin le mode de recrutement lui plaisait toujours plus que l'enlèvement fait par le RAID, il avait moins l'impression qu'on lui forçait la main. Enfin en réalité le choix qu'il avait n'était guère difficile. Après son évasion il se ferait surement traqué par le RAID, et cette fois ils ne lui proposerait surement pas de boulot, ni de prison dorée. Vu comment ce jeune ado avait facilement mis hors de combat les gardes du fourgon, son organisation avait peut-être les moyens de le proteger. Les Pères Fondateurs, il n'en avait pas grand chose à faire, mais la liberté des mutants c'était une idée qui lui plaisait. Il ne laissa pas traîner le doute plus longtemps :

"Ecoute, les Pères Fondateurs pour l'instant j'en ai pas grand chose à faire, ils ne m'ont rien fait. Mais par contre la liberté des mutants ça me plait bien. Par contre je ne veux pas vivre enchaîné pour gagner la liberté pour les autres. Tu comprends? Alors dans ta petite secte, on est occupé 24 heures sur 24 ou on garde une liberté perso?"

Alex resta surprit des explications de Derrek sur ce qu'il avait fait aux gardes. Vouloir les quitter ? C'était les sectes ou les bandits qui n'aiment pas qu'on les quitte. Il fut néanmoins rassuré d'apprendre que le mutant était malgré tout en forme. L'asiatique ignorait même son pouvoir. Mais il aurait tout le loisir de lui demander dans les prochaines heures si jamais il acceptait de les rejoindre.

Le mutant avait écouté toute la proposition et fit remarquer que les méthodes de recrutement étaient particulières. Sur ce point, il n'avait pas tort. A l'image de la Pythie shootée, Alex divagua une seconde à imaginer Lily-Rose avec quelques verres dans le nez et ne put retenir un sourire léger.

La réponse arriva finalement ! Et Derrek acceptait de les rejoindre, même s'il avouait que le combat contre les Pères Fondateurs n'était pas sa priorité. Alex se dit que ça ne serait qu'une question de temps avec la situation actuelle. Néanmoins, le mot "secte" fit saigner les oreilles de Dreams.

- " Je me suis probablement mal exprimé. Nous ne sommes pas une secte. Nous ne vénérons rien ni personne, pas plus que nous demandons d'argent à quique ce soit. Chacun est libre de venir et de repartir si jamais ses idéaux changent ou que nos manières lui déplaisent. Certains l'ont déjà fait. Nous vivons simplement ensemble pour des raisons pratiques et suivons les mêmes objectifs, indépendamment de nos origines, religions ou faciès. "


Dans les heures qui suivirent, Derrek et Alexander prirent le premier monorail à destination de Chicago. Les places avaient été payées par l'asiatique et durant le début du trajet, il lui expliqua plus en détail les derniers évènements et notamment la destruction du Old School suivie de leur nouveau toit momentané dans les égouts, chez les Morlocks. Le reste du trajet se passa de nuit et ils arrivèrent au petit matin à destination.

Code:

Ta phase d'introduction est à présent terminée. Merci de ta participation régulière  ! Tu peux rajouter 2 points à ton barème dès à présent !
Nb : tu n'as pas comme l'impression d'avoir oublié quelque "chose" dans le fourgon..?

L'asiatique eut l'air un peu choqué par les termes que Derrek employait, mais le mutant à écailles préférait secouer en étant un peu trop cru que de ne pas avoir de réponse claires. Alex défendit sa paroisse avec conviction. Il avait sans doute une vision un peu idyllique de la chose, mais sur les principes directeurs c'était plutôt bon.

Apparemment ils étaient plutôt libre, mais ils vivaient tout de même tous ensemble "pour des raisons pratiques" certes, mais cela semblait assez imposé tout de même. Bon pour l'instant ça ne gênait pas vraiment Derrek qui de toute façon n'avait pas vraiment d'endroit où habiter de toute façon. Il accepta donc l'offre de façon plus claire :

"Que vous n'ayez pas de problème avec les faciès difficiles, je pense que je l'aurais deviné en sachant que vous me demandez de faire partie de votre organisation. Bon et on y va comment hcez vous alors?"

La conclusion de la discussion n'était peut-être pas conventionnelle mais elle avait le mérite d'être on ne peut plus clair : il partait avec lui.

Pendant le trajet en monorail, Derrek écouta avec intérêt les explications d'Alexander. Il valait toujours mieux être renseigné quand on arrivait quelque part. Il profita aussi du trajet pour essayer de rattraper un peu tout le sommeil qu'il avait en retard..

Code:

NB : Derrek n'a pas vraiment oublié le "châton", l'amener avec lui lui aurait fait perdre du temps et il n'était de toute façon pas trop à l'aise avec ce truc à la mutation bizarre et au comportement un peu trop aveuglement agressif à son goût