[Deutschland] Berlin, un jour de pluie...

La jeune femme se déplaça donc silencieusement, la propriété était encadrée par deux autres maisons tout aussi grandes que celle qui intéressait la jeune femme. Son seul choix, si elle souhaitait rechercher une autre entrée était d’espérer que la maison possédait un accès par l’arrière, débouchant ainsi sur la rue suivante.

Se faufilant dans le noir de la nuit, la jeune femme fit donc le tour du pâté de maison, ce faisant elle distingua clairement que tout le quartier était dans le noir, comme si le disjoncteur du quartier venait de sauter. Les services de l’électricité seraient sans aucun doute très bientôt en marche afin de réparer cette panne.

La chance, ou la providence semblait être avec la jeune allemande, en effet lorsque cette dernière contourna le pâté de maison, elle distingua clairement la demeure qui l’intéressait tant, possédait en effet une entrée par l’arrière, un mur longeait le trottoir, simplement coupé par une petite porte grillagé verte. Cependant, cette dernière était fermée et l’allemande put le vérifier par elle-même. De cet endroit, la jeune femme distinguait clairement l’arrière de la maison, ainsi qu’une entrée.

Il ne restait maintenant qu’a la jeune allemande de trouver le moyen de franchir cette porte grillagé avant d’entrer dans la demeure.

Tandis qu’elle faisait le tour du pâté de maison afin de découvrir une hypothétique entrée secondaire à cette bâtisse sur laquelle elle s’interrogeait d’ailleurs toujours concernant ls personnes présentes à l’intérieur de celle-ci, deux idées se firent jour en son for intérieur : la première, qui était en fait plus une crainte qu’autre chose, fut de ne pas trouver ce qu’elle cherchait. En effet, devoir faire un si long détour pour atteindre l’arrière de la propriété l’inquiétait tout de même un peu et Athenodora se demandait bien ce qu’elle ferait, si jamais cette dernière se trouvait devant un autre bâtiment. La seconde, fut que le curieux phénomène qui avait privé la rue ou elle se trouvait quelques instants plus tôt de toute source de lumière, avait apparemment étendu son action à tout le quartier. De toute évidence, ce n’était pas que les lampadaires qui avaient subitement disjoncté sans raison.

Perdu dans ses réflexions profondes, Athenodora arriva finalement à l’opposé de l’entrée de la propriété de la vielle femme partie en France et un silencieux soupir de soulagement fusa de ses lèvres quelque peu glacées par l’atmosphère de cette nuit humide, lorsqu’elle constata de ses propres yeux qu’il existait bel et bien une entrée à l’arrière de la maison. Toutefois, sa joie fut de courte durée car, en essayant d’ouvrir discrètement la grille qui séparait le mur arrière de la propriété en deux, la jeune allemande pu constater que celle-ci était close. Un juron de contrariété jaillit alors en elle, fort heureusement aussi silencieux qu’un arbre tombant dans une forêt déserte.

Reculant de quelques pas afin d’adopter une vision plus globale de la situation, Atnenodora se retrouva rapidement sur le trottoir d’en face, dissimulé dans les ténèbres de la rue sans vie. Bien qu’elle savait déjà ce qu’elle avait à faire, elle prit cependant le temps de se poser afin de réfléchir un peu à la suite des évènements. Premier point, elle devait passer au dessus de ce mur d’enceinte, puisque la porte close lui interdisait le passage. En temps normal ce genre de chose ne lui aurait posé aucun problème, mais là, à cet instant présent, elle n’avait pas pensé à emporter de quoi forcer délicatement une serrure.

Mais le plus inquiétant, était ce qu’elle risquait de trouver à l’intérieur. Atnenodora espérait bien entendu retrouver ses deux frères, de préférence en bonne santé, mais il y aurait aussi, sûrement, trois ou quatre autres personnes au minimum : leurs kidnappeurs… Sans parler, d’un éventuel cabot certainement très agressif à l’image de son maître. Mais plus inquiétant encore, était l’arc électrique qui avait peut-être réellement foudroyé l’homme et son chien. Outre le fait que tous deux étaient potentiellement mort si jamais ils étaient réellement innocents, ce qui inquiétait le plus la jeune femme était la nature assurément très peu naturelle du dit arc électrique. Il s’agissait soit d’une extrême malchance, soit… D’un mutant, tout comme elle… Et ceci, lui compliquait très singulièrement les choses en vérité : Contre des non mutants, elle pouvait parfaitement se débrouiller… Mais contre un autre mutant qui, de surcroît aurait apparemment un contrôle sur l’électricité… La situation s’annonçait terriblement délicate.

Dans un soupir à la sonorité claire, Athenodora leva les yeux en direction du ciel étoilé qui répandait une faible luminosité au dessus de la ville : que ne contrôlait-elle pas l’énergie des étoiles, voilà qui lui aurait bien simplifié la vie en cet instant présent. Faisant doucement redescendre son regard sur la propriété plongé dans l’obscurité, un nouveau soupir fusa des lèvres de Athenodora tandis qu’elle se disait intérieurement qu’elle allait devoir y aller au lieu de rêver à ce qu’elle ne possédait pas et ne possèderait jamais.

Jugeant une fois de plus que emprunter la porte était sans doute la chose à laquelle ils s’attendaient tous à l’intérieur de la maison, la jeune femme jeta un coup d’œil dans les environs à la recherche de ce qu’elle savait pouvoir trouver sans trop de difficulté. Ce fut effectivement le cas et Athenodora traîna donc un bac municipal en plastique destiné à accueillir les sacs d’ordures ménagères, trouvé dans la rue non loin de là, jusqu coin le plus éloigné du mur de la propriété, par rapport à la grille en fer verte. Une fois cela fait, elle grimpa alors prestement sur le dit bac et s’en servi afin de pouvoir atteindre le sommet du mur et de le franchir, aussi rapidement qu’elle se dissimula dans la pénombre ambiante une fois les deux pieds sur le sol de l’arrière-cour.

Elle demeura alors immobile et silencieuse durant une poignée de secondes, le temps de vérifier si rien d’alarmant ou de douteux ne se trouvait dans les environs.

La jeune femme avait en effet réussis à trouver non loin de la propriété un bac poubelle. Le trainant dans le silence de la nuit. La jeune allemande pu ainsi franchir aisément le mur d’enceinte, et se retrouva alors dans le coin le plus reculé de la propriété.

De là ou elle se trouvait, elle distinguait clairement la façade gauche de la demeure, entrecoupé de fenêtre. Elle se trouvait dans un coin reculé du jardin, la propriétaire semblait avoir un certain gout pour les ballades, car un petit chemin bordé de buissons dans lesquels elle venait d’arriver lui faisait face.
Enlevant les broussailles qu’elle avait récupérées en franchissant le muret. La jeune allemande s’avança dans le chemin tous les sens aux alertes.

C’est alors que le silence de la nuit fut brisé par un grognement sourd, le même genre de grognement qu’elle avait auparavant entendu à l’autre bout du téléphone.
Des bruits de feuilles, un branchage qui craque, le grognement se rapprochait, s’intensifiait. La jeune allemande avait l’impression que ce qui rodait dans l’ombre tournait autour d’elle, comme un prédateur tournant autour de sa proie.

Puis le silence se fit de nouveau, annonciateur d’une tempête imminente. Et puis soudain la jeune femme entendit un bruit de course effrénée, et au cœur de la nuit, elle distingua une masse sombre, imposante foncé vers elle.

Vue de l’intérieur, Athenodora devait bien admettre que la propriété avait un certain charme avec ce petit chemin à l’allée ornée de buissons. Des buissons, dont d’ailleurs elle s’extirpa assez rapidement car il ne lui était vraiment pas très agréable de se voir ainsi littéralement collé par les végétaux en question. Sans compter que plus elle demeurerait emprisonnée dans la gangue feuillue et verdoyante et plus le moindre de ses mouvements risquait d’attirer un indésirable. Elle savait parfaitement que ce moment finirait par arriver tôt ou tard, mais dans la mesure du possible elle savait aussi préférer que ce moment des plus ennuyeux arrive le plus tard possible.

Tout en s’extirpant aussi rapidement que, dans le meilleur des monde, le plus silencieusement possible des buissons, Athenodora jeta un regard plus attentionné sur la maison. De ce qu’elle pouvait en voir de là ou elle se trouvait, les fenêtres n’offraient aucune source lumineuse, aucune ombre fugace, aucun mouvement, fut-il des plus furtif, à sa rapide et préliminaire inspection visuelle… La grande demeure paraissait vide de toute vie, mais il lui était d’une évidence certaine que ce n’était pas vraiment le cas après ce qu’il venait de se passer s l’opposée de l’endroit ou elle se trouvait désormais.

Tout en se déplaçant sur la petite allée d’un pas qu’elle voulu délicat, à défaut de pouvoir être gracile avec ses baskets aux pieds,, Athenodora se demanda comment elle allait pouvoir enter à l’intérieur. La porte arrière de la maison était là encore le plus évident, mais justement cela l’était bien trop à son goût et elle se sentait suffisamment désavantagée dans la situation présente, pour ne pas avoir envie de faire ce que l’on attendait sans doute de sa part. Son regard se perdit alors sur la façade de ladite maison, espérant vaguement entr’apercevoir une autre possibilité de pénétrer en ces murs des plus mystérieux.

C’est alors, que ce qu’elle craignait le plus arriva… Bien trop tôt à son goût… Le grondement sonore qui lui titilla les oreilles de manière extrêmement désagréable lui évoqua immédiatement le grognement canin entendu au loin à travers son téléphone et la jeune femme compris alors instantanément qu’elle se trouvait désormais dans les ennuis jusqu’au cou. Avec sa chance, elle ne pouvait pas tomber sur un être humain, évidemment. L’effet de surprise passé, Athenodora se mit instinctivement aux aguets, en position de défense. L’obscurité n’étant pas sa meilleure alliée dans le cas présent, elle laissa alors ses sens prendre le dessus sur sa vision et tendit aussi précisément que possible, l’oreille.

Très clairement désavantagée, elle entendit le chien se mouvoir dans le jardin, faisant bruisser les buissons à chacun de ses déplacements, sans pour autant être en mesure de le repérer précisément sur l’instant présent. Les nerfs à fleur de peau, Athenodora tenta de localiser l’animal durant plusieurs secondes en s’aidant de ses éphémères grondement sourd, sans grand succès. Il se déplaçait bien trop vite, avec une démarche aussi légère que fluide… Sa tête alla de gauche à droite, puis de droite à gauche, tandis que, inconsciemment, son regard tentait tant bien que mal de discerner la présence certainement hostile du quadrupède, aux canines aussi acérées que celle d’un commercial itinérant qui faisait face à une personne du troisième âge.

Sans prévenir, le silence reprit alors ses droits… Et très curieusement, cela n’aida pas Athenodora à se rassurer à propos de sa situation actuelle. Profitant de ce bref moment d’accalmie, la jeune femme entrouvrit légèrement sa main droite et en laissa s’échapper un flot de cette étrange matière qui était en elle, afin de créer une sorte de longue barre de pierre plus ou moins arrondie et effilée, comme si cette dernière avait été sculptée à là-va-vite par un apprenti des plus maladroit. A peine une poignée de secondes plus tard, Athenodora resserra fermement la main sur sa création, bien décidé à l’utiliser avec violence si jamais l’animal se mettait en tête de l’attaquer avant qu’elle n’ai pu trouver un moyen efficace de le fuir.

Soudain, comme si la créature tapie dans l’obscurité et les buissons avait perçue ses intentions, elle s’élança avec force rage dans sa direction sans prendre plus de précaution pour se dissimuler à ses yeux. Cela n’aida cependant guère Athenodora qui, bien que ses talents étaient assurément aussi nombreux que variés, n’en possédait pas pour autant le don de nyctalopie. Ce ne fut donc qu’une ombre aussi rapide que effrayante, qu’elle ressentit, plus qu’elle ne la perçut réellement dans les ténèbres de la nuit, qui se dirigea inexorablement dans sa direction.

Ne sachant pas réellement d’ou proviendrait l’attaque, Athenodora laissa alors son instinct prendre le dessus et elle recula de quelques pas en arrière tout en tendant sa main en direction du sol en un mouvement saccadé, pour ne pas dire frénétique, et continu, afin de projeter une myriades d’éclats pierreux et pointus qui vinrent se ficher dans le sol de l’allée et ses alentours proche. Dans la panique qui était la sienne, Athenodora ne pu vraiment équilibrer la dispersion de ses mini projectiles de pierre. Il y en avait beaucoup à certains endroits de l’allée, moins à d’autres… Mais avec un peu de chance l’animal ne pourrait les éviter et ses cri de douleur pourraient lui permettre une localisation plus précise de ce dernier, afin qu’elle puisse lui fracasser le crâne avant que, lui-même, ne se régale de sa chair tendre.

Athenodora n’aimait pas particulièrement faire du mal aux animaux, mais comme dans toutes situations c’était mangé ou être mangé et la jeune femme n’avait jamais vraiment voulu avoir son nom sur un quelconque menu. Cependant, elle éviterait de le tuer si jamais elle le pouvait. Mais avec des si, on mettrait Paris en bouteille comme disait le dicton.

En effet, la jeune femme ne pouvait voir dans le noir, et dans cette pénombre, il était fort à parier que son imagination, lui jouerait des tours. Armées de son bâton dans une main, la jeune femme tendit l’autre afin d’effectivement projeter en direction du sol une myriade d’éclats de pierres.

L’ombre venait dans sa direction, cependant à l’instant même ou la jeune allemande lançait ses éclats, cette dernière sembla s’évanouir. Et elle se retrouva dans le silence de la nuit. Les grognements reprirent, bien que la jeune femme ne distingua toujours rien. Son imagination s’enflammait lui faisant voir des formes là ou aucune ne se trouvait. Son astuce semblait lui avoir prodigué un certain répit

Cela faisait maintenant une vingtaine de minutes que le quartier était dans le noir, et aussi soudainement que la lumière avait disparut, l’éclairage revint et avec lui les ténèbres disparurent laissant place a une faible pénombre, en effet même si la lumière était là, la jeune femme ne se trouvait pas directement sous l’éclairage d’un lampadaire, mais bénéficiait d’une certaine luminosité.

Et alors, elle entendit un grognement sourd derrière elle, tout près, la restauration de la lumière semblait avoir été une distraction toute parfaite. Athenodora se retourna alors lentement afin de faire face à la créature derrière elle. La créature était sur ses quatre pattes, mais en bien plus massif que n’importe lequel des chiens qui lui avait jamais été donné de voir, chose étrange, elle portait un semblait de vêtement, pièce de tissus dépenaillé, lorsque le chien, leva la tête vers elle dans un grognement sourd l’allemande vit qu’il ne s’agissait non pas d’un chien, mais d’un homme, ou d’un mutant ou quelque chose ressemblant à cette définition, un homme tout en muscle avec un facies mélangeant l’humain et le chien, et des yeux d’un rouge inquiétant.


Dans un dernier grognement l’homme, le chien, se mit sur ces deux pattes arrière et se jeta le bras armés vers la jeune femme, cette dernière devait réagir sans attendre sans quoi, il n’était pas assuré qu’elle sorte indemne de cette attaque...

La silhouette menaçante avait subitement disparu, aussi rapidement qu’elle était apparut. Lui avait-elle fait peur.. ? Elle en doutait assez fortement, même si cela flatterait plutôt son ego… Alors… Aurait-il compris le danger que représentait potentiellement son geste en direction du sol.. ? De cela aussi, elle en doutait assez fortement, un animal n’avait pas ce genre de conscience du danger provoqué par son adversaire. Alors quoi ? Il avait pris la fuite, tout simplement ? Non, impossible… Un prédateur ne reculait jamais une fois lancé sur sa proie.

De plus, les grognements qu’elle entendait à nouveau par intermittence lui prouvait définitivement le contraire. Il était toujours et bien là, rôdant autour d’elle comme fauve joueur tournait autour de son futur repas. L’obscurité n’aidant pas, Athenodora commençait à voir des formes indistinctes un peu partout, sombrant peu à peu et contre sa volonté, dans une paranoïa des plus dévastatrice, au fil des grognements sourds et menaçants

Ce fut soudain le miracle, l’obscurantisme chassé par la lumière divine qui éclairait l’humanité de ses éclats rayonnants… Tout au moins dans la rue, à l’extérieur de la propriété, car dans le jardin de cette dernière la lumière divine s’était visiblement quelque peu épuisée en cours de route. Néanmoins, la jeune allemande ne comptait pas bouder son plaisir de retrouver enfin un minimum de vision claire, face au dangereux animal qui ne cessait de la harceler psychologiquement en usant de ses menaces aussi sonores que immatérielles.

Malheureusement et sans qu’elle ne puisse y faire quoi que ce soit, le retour de la lumière lui causa une dangereuse distraction l’espace d’une poignée de secondes. Un moment de faiblesse, dont son mystérieux adversaire ne manqua pas de profiter comme le lui signifia le grognement que Athenodora entendit sinistrement résonner dans son dos. Bien que saisit d’une certaine peur naturelle, la jeune femme se força toutefois à effectuer un très, très, très lent demi tour sur elle-même, afin de pouvoir faire face à l’animal sans pour autant lui causer la moindre panique… Et là, ce fut littéralement le choc.

En effet, elle pensait avoir affaire à un chien ou tout autre animal grognant et menaçant, mais ce qu’elle avait sous les yeux ne ressemblait à rien de ce qu’elle pouvait connaître. La créature était massive, presque gigantesque pour un animal commun et… Qu’est-ce qu’il avait sur le dos.. ? Du tissu.. ?. Des vêtements.. ? Un manteau fait de bric et de broc, comme ceux que l’on faisait porter au petits chiens.. ? Dans ce cas, celui-ci avait du être fabriqué sur mesure pour ce… Machin, dont elle ,ne parvenait vraiment pas à déterminer la nature.

Ce ne fut que lorsqu’il releva la tête, que finalement elle compris… Tout au moins, elle compris que ce n’était pas un chien ou un quelconque autre animal, quand son regard croisa celui de la chose. Même si le terme ne pouvait décemment pas s’appliquer à lui, son adversaire était humain… Vaguement en tous cas… Il ressemblait à une sorte d’expérimentation raté, un peu comme si on avait voulu créer un hybride d’homme et d’animal. Mais l’heure n’était pas vraiment à une étude zoologique de ce qui lui faisait face car la créature, après avoir longuement grogner ces dernières minutes, bondit sur ses deux pattes arrières afin de s’élancer dans sa direction en pointant une main menaçante matinée d’un simulacre de griffes.

Sans vraiment y réfléchir, plus par instinct que par raison, Athenodora se jeta sur le côté tout en pointant à nouveau sa main libre sur la créature et, dans un élan de désespoir des plus évident, elle mit toutes ses forces dans l’éjection d’une myriade d’éclats de roche afin d’en pénétrer violemment son opposant qui était apparemment prêt à se montrer sans pitié à son égard. En espérant que son geste porte ses fruits, elle ne tarderait bien entendu pas à se relever afin de finir éventuellement le travail avec l’instrument contondant se trouvant dans son autre main.

Néanmoins, elle espérait bien ne pas devoir en arriver là et souhaitait ardemment que cette attaque porte ses fruits et pousse la créature à renoncer à poursuivre son attaque à son égard.

La créature humanoïde se jeta sur Athenodora, cette dernière réussit de justesse à esquiver l’attaque que le mutant lui portait, le coup de patte/main passa à un poil de la tête de la jeune femme. Le chien ne s’était apparemment pas attendu à une réaction aussi preste de la jeune allemande. Poursuivit par son élan, il ne put arrêter son coup. Athenodora avait donc le champ libre pour projeter sur lui une myriade de petits éclats de roche. Ces derniers atteignirent de plein fouet l’homme chien, qui couina sous le choc. Certain éclats semblèrent se ficher dans la peau du mutant tandis que d’autre, moins gros volaient en éclat au contact du corps musclé de l’individu.

Ce dernier cilla et plia genou à terre sous le choc. Il semblait visiblement sonné, la jeune femme pu alors profiter de se répit pour se relever, et se diriger vers l’homme, levant son baston de pierre la jeune femme en assena un coup violent vers la tête de se dernier. Prestement la créature tenta d’esquiver le coup, mais ne le fit que partiellement et se prit tout de même le coup en plein dos. L’intensité du choc fit vibre la jeune allemande.

La créature se releva tant bien que mal, le souffle haletant, il frotta ses affaires délogeant les derniers fragments de roches incrustées dans sa chair. Tout en faisant cela, il gardait une distance respectable avec la jeune allemande.

Les yeux de l’homme changèrent alors de couleur, de rouge vif, ils passèrent à noir, ressemblant plus à un pupille mixte entre un chien et un homme, et c’est avec une grande voix rauque qu’il prononça :

« Tu peux entrer à l’intérieur tu y trouveras tes frères »

Puis il ne dit plus rien, observant seulement et tenant la distance avec la jeune femme.

Lorsque le simulacre de patte (ou le simulacre de main humaine ? allez savoir) lui frôla très dangereusement le visage, Athenodora eu, l’espace d’un instant, l’impression que celle-ci lui était apparut aussi énorme qu’un astéroïde assassin tombant du ciel… Si elle n’avait pas vu la mort en face, elle en avait tout au moins vu l’instrument. Fort heureusement, le jeune femme avait eu, certes de façon totalement instinctive, le bon goût de se montrer plus rapide que la créature qui l’avait attaqué. Elle n’avait pas vraiment visé en projetant ses éclats de roches et la pénombre aidant, pendant un court instant elle avait craint de ne pas avoir touché sa cible. Elle constata toutefois son erreur de jugement en entendant un couinement de douleur surgir dans la nuit silencieuse, tandis que la créature terminait son saut prodigieux en mettant un genoux à terre, apparemment légèrement sonné.

Un sourire illumina alors le visage de Athenodora tandis qu’elle se dépêcha de se relever et qu’elle raffermit sa prise en main sur son bâton de pierre. Avec précipitation, la jeune allemande fonça alors sans la moindre hésitation vers la créature en levant son arme improvisée bien haute en s’aidant de ses deux mains et en visant, cette fois-ci, le crâne de la créature… Ouais ! Elle allait lui faire bouffer ses croquettes par les trous de sa truffe à Médor, songea-t-elle alors dans un sentiment de satisfaction plus ou moins conscient.

Malheureusement pour elle, mais à contrario heureusement pour lui, l’ersatz de chien vit partiellement l’attaque venir et il s’empressa de tenter de l’esquiver. Ce qu’il réussi à faire, mais pas entièrement comme pouvait désormais en témoigner son dos, que l’arme de pierre aux arêtes légèrement acérées lacéra en plus de lui procurer une douleur certaine. Les lacérations des petites arêtes de pierre furent cependant stoppée par le vêtement de la créature, qui n’eu toutefois pas d’autre solution que de ramper dans son trou pour éviter de prendre une véritable raclée. Mais en fait de trou, la créature se contenta plutôt de prendre ses distances avec Athenodora qui se tenait désormais fière et vaillante, prête à montrer une fois encore qui était la maîtresse ici. Il n’était pas encore né, le cabot qui mettrait la farouche rouquine en déroute, foi de Athenodora !

La créature préféra toutefois rester à bonne distance de la jeune femme, visiblement bien assez échaudé pour le restant de la nuit. En dépit des apparences, Athenodora préférait cela. En effet, elle avait frappé la créature avec tellement de force, que son corps en avait littéralement tremblé en retour. Elle n’en avait pas l’air, mais cette chose avait la peau terriblement dur et une lutte prolongé de la sorte l’aurait sans doute épuisée plus que de raison. Qu’il la craigne, n’était finalement pas une si mauvaise chose en définitif.

C’est alors que un changement se produit chez ladite créature. Son attitude parut devenir plus… Plus humaine.. ? C’était assez étrange à dire, mais… Oui, c’était un peu ça… Elle se frotta le corps tout en gardant un œil sur la jeune femme et lorsque son regard croisa le sien Athenodora constata avec étonnement que celui-ci aussi se modifiait. Le rouge sanguinaire de ses yeux laissa place à un noir profond et enfin, elle s’adressa à elle. L’étonnement de la jeune allemande devint alors perplexité et, ignorant pour l’instant la plus que douteuse invitation de la créature à pénétrer dans la maison afin de retrouver ses frères, elle lui demanda d’un air quelque peu abasourdi :

‘’Tu es quoi exactement ? Un mutant ?’’

Bien que elle-même n’en ai pas rencontré souvent Athenodora savait que la mutation pouvait engendrer de bien curieux mutants, mais ça… Enfin, cette chose… C’était quoi d’ailleurs ? Un humain ? un animal ? Un mélange incertain des deux ? Mais très rapidement, des considérations plus urgentes et essentielles prirent le pas sur sa seule curiosité… Puisque Médor savait parler, elle allait le faire chanter désormais… Ou tout au moins, essayer. Dirigeant son arme de pierre en direction de la créature, elle crispa légèrement le poing de sa main libre comme si elle s’apprêtait à lancer à nouveau des éclats de pierre et lui demanda sur un ton ferme :

‘’Qui êtes-vous ? Et pourquoi avez-vous attiré Mose ici ? Si c’est moi que vous vouliez, il fallait venir me voir directement au lieu d’utiliser cet idiot pour m’attirer jusqu’ici.’’

L e mutant chien ne répondit pas, lorsque la jeune femme lui demanda ce qu’il était. Gardant toujours ses distances avec la jeune femme, le mutant ne la quittait cependant pas des yeux.

Un léger sourire souligna le visage du mutant lorsque la jeune femme semblait vouloir le menacer de son bâton de pierre, il écouta la jeune femme faire ses doléances, il les balayas d’un revers de la main et répondit d’une voix rauque :

« N’use pas de ma patience petite femme, je n’ai pas à te répondre. Si tu veux retrouver tes frères...Entre »

Puis le mutant se fondit dans l’ombre de la nuit, sa voix rauque s’éleva une dernière fois :

« J’ai hâte de te rencontrer de nouveau, je ne serais pas aussi gentil la prochaine fois »

Puis le mutant disparut en même temps que sa voix s’éteignit, laissant la jeune allemande seule dans le parc de la propriété.

Levant les yeux vers la maison, elle remarqua alors qu’une fenêtre du deuxième étage venait de s’éclairer. Il semblait maintenant très clair pour la jeune femme que l’on souhaitait l’inviter à l’intérieur de la maison.

Les interrogations de Athenodora demeurèrent lettres mortes. Son agresseur à la nature toujours aussi incertaine avait littéralement dédaigné ses questions, en affichant une morgue et une arrogance des plus détestable, ce qui eu le don d’irriter légèrement la jeune allemande. Un fois celui-ci à nouveau fondu dans l’obscurité de la nuit, il lui lança toutefois une ultime parole qui avait indéniablement un parfum de menace flagrant. Apparemment, il n’avait pas du apprécier de se prendre une raclée par une ‘’petite femme’’, comme il l’avait si dédaigneusement nommée. Dans le silence et la solitude de la nuit retrouvée, Athenodora murmura plus pour elle-même que pour la créature sans doute déjà loin d’ici :

‘’La prochaine fois, je te l’enfonce au fond de la gorge sale cabot…’’

En évoquant, bien évidemment, le bâton de pierre qu’elle tenait à la main.

C’est alors qu’elle remarqua la lumière qui apparut soudain à une fenêtre du second étage de la maison : Evidemment, à cause de Médor la discrétion de son approche avait été définitivement remisée au placard… Un soupir fusa alors de ses lèvres à demie closes, tandis qu’elle réalisa que désormais, elle n’avait plus vraiment le choix. Tout en reculant en direction de la porte arrière de la maison, afin de ne pas tourner le dos au jardin et à une éventuelle nouvelle agression du cabot terré dans son trou, Athenodora plaça sa main de libre sur le sommet de son arme improvisée et y projeta une nouvelle fournée d’éclat de pierre qui fusionnèrent en un instant afin de former une pointe meurtrière. Le sommet plat avait désormais laissé la place à quelque chose de plus menaçant, ce qui ne serait sans doute pas de trop une fois à l’intérieur.

Une fois arrivé aux quelques marches la séparant encore de la porte arrière de la maison, la jeune femme les gravit rapidement. Avec prudence et attention elle tourna la poignée qui, comme elle s’y attendait, n’était pas verrouillée. C’était logique en soi, sinon comment aurait-elle pu entrer et rejoindre ceux qui désiraient apparemment la rencontrer ?

Un fois à l’intérieur, elle referma la porte et se retrouva à nouveau dans une obscurité presque totale si on faisait abstraction de la lumière blafarde de la lune et de la nuit étoilée. A l’affût du moindre mouvement dans la pénombre, Athenodora commença alors à chercher un escalier susceptible de la mener à l’étage et, accessoirement, aux responsables de toute cette situation… Pour leur propre santé, la jeune allemande espérait intérieurement que ces derniers avaient une excellente raison d’avoir causé tout ce cirque sans nom.

La jeune femme avait amélioré sa création, armée de son bâton pointu, l’allemande entra dans la maison. En effet, la porte n’était pas fermée à clé. Tout indiquait à la jeune femme qu’elle semblait attendue.
Ouvrant la porte, la jeune femme se retrouva alors dans un long couloir, décorée avec un certain gout, quoiqu’un peu Veillot. Cependant l’endroit respirait le luxe et la richesse. Au bout du couloir, ce trouvait un escalier. De part et d’autre plusieurs portes permettaient d’accéder au reste de la maison, un petit salon, des toilettes, ou encore un accès vers ce qui devait être, une arrière cuisine. Arrivé à mi chemin du couloir. La jeune femme vit un portrait d’un chien encadré sur le mur, surement le chien de concours de la propriétaire des lieux.

Athenodora grimpa alors doucement l’escalier. Elle arriva rapidement sur le palier du premier étage, la lumière provenant du second étage, elle continua alors de grimper. Arriver à la fin de la dernière marche. Elle identifia immédiatement la pièce éclairée, la porte n’était pas fermée. La jeune femme entra alors bien décidée trouver les responsables de sa mésaventure de cette nuit.

Entrant dans la pièce, la jeune femme se trouvait dans une sorte de grand bureau, presque un grand salon, un tapis sur le sol, un bureau a coté de la fenêtre, quelques meubles et au centre de la pièce, Devant elle se trouvait une femme blonde, assise sur une chaise, portant à ses lèvres, un porte cigarette. La femme regardait négligemment la nouvelle arrivante.



Elle remarqua également sur le coin droit le plus proche d’elle, l’homme chien qu’elle avait croisé auparavant. Ce dernier était allongé à même le sol, de la même façon qu’un chien le ferait. A Son arrivé l’homme chien leva une paupière, regardant la nouvelle arrivant puis la referma tout aussi négligemment que sa maitresse.

Cette maison était vraiment très grande, Athenodora n’en revenait pas et s’étonna même qu’une scientifique, aussi célèbre soit-elle, puisse se payer ce genre de demeure. Elle pensa alors que c’était peut-être une quelconque héritière, mais elle n’avait pas le souvenir d’avoir lu quoi que ce soit sur ce sujet au cours de sa rapide recherche sur la propriétaire des lieux. Toutefois, cette interrogation, somme toute sans la moindre importance en l’état actuelle des choses, disparu lorsque enfin elle dénicha ce qu’elle cherchait depuis son entrée dans la maison : un escalier qui menait aux étages supérieurs. Au passage, elle remarqua ce tableau représentant un certain canidé pomponné et ressemblant à une affreuse bonbonnière de mauvais goût et elle se dit alors en toute logique qu’il devait s’agir là du fameux chien de la discorde entre Mose et elle, quelques heures plus tôt. Tsss… Tout cette histoire pour un vulgaire cabot de luxe, songea-t-elle alors tandis que ses pas la menèrent à gravir le fameux escalier précédemment cité

L’escalier, apparemment d’origine au même titre que la vaste demeure, grinça légèrement sous les pas de la jeune allemande qui jura alors intérieurement contre cette ‘’saleté d’escalier pourri’’, dévoré par les termites. Comme Athenodora l’avait toujours pensé, les vieilles maisons c’était bien… Vue de loin. Arrivée au premier palier, la jeune femme marqua un bref temps d’arrêt, plus par réflexe que par réelle envie, afin de jeter un rapide coup d’œil tout autour d’elle. Bien entendu, elle ne vit rien et décida donc de poursuivre son ascension au rythme de plus en plus crispant des grincement craquants du vieille escalier. Après une poignée de secondes Athenodora arriva finalement au second étage ou se trouvait la pièce éclairée et en voyant non loin de sa position la porte ouverte menant à celle-ci, la jeune femme compris immédiatement que les choses sérieuses allaient réellement commencer.

Réaffirmant une fois de plus sa prise en main sur son arme improvisée, Athenodora s’avança lentement mais d’un pas décidée, en direction de la fameuse pièce. Elle y pénétra sans la moindre hésitation mais avec prudence toutefois et immédiatement son regard se mit en devoir de faire le tour de la pièce. Elle était plutôt grande, aussi bien meublée que le reste de la maison, pour le peu qu’elle avait pu en voir… Le bureau près de la fenêtre lui intima le fait que cela devait certainement être celui de la scientifique de renom. C’était là une bien belle pièce, mais ce qui était le plus intéressant demeurait, sans le moindre doute, l’inconnue qui était assise sur une chaise quasiment au milieu de la pièce en train de porter un fume cigarette à ses lèvres. Celle-ci ne lui jeta cependant qu’un bref regard à peine intéressé, comme si sa présence ne la concernait pas outre mesure. Mais Athenodora n’eu pas vraiment le temps de se faire la moindre réflexion sur le sujet, car elle remarqua presque aussitôt la présence déjà connue sur la droite de l’inconnue, de la créature mi homme mi chien. A l’image de ce qui semblait être sa maîtresse, à la vue de sa position en chien de fusil aux côté de la blonde visiblement maniérée, la créature ne daigna ne lui jeter qu’un bref regard des plus désintéressé.

Lorsque enfin elle remarqua les deux chaises situés à l’arrière de l’inconnue ou étaient bâillonnés et apparemment évanoui ses deux frères, la jeune allemande crispa sa main sur son arme de fortune et afficha une légère grimace d’inquiétude sourde. Ils n’avaient pas l’air mal en point, mais il lui était toutefois bien difficile de l’affirmer d’aussi loin. Alors que sa première idée était de mettre d’entrée de jeu les choses bien au point avec la femme qui lui faisait face, ce fut cette dernière qui se révéla plus rapide en commençant à s’adresser à elle. L’inconnue, plutôt affable à première vue, lui signifia son apparent plaisir de pouvoir enfin rencontrer la jeune femme, tout en évoquant très brièvement sa pseudo prise de connaissance avec ses deux frères retenu prisonniers… Elle imaginait bien quelle sorte de connaissance cela fut, d’après ce qu’elle avait pu entendre à travers son téléphone portable. Bien qu’elle faisait preuve d’une évidente cordialité, l’inconnue avait toutefois un ton quelque peu empreint de noblesse hautaine qui irrita légèrement Athenodora… Ou bien alors, était-ce le fait qu’elle ne semblait pas faire grand cas de la situation ? Quoi qu’il en soit, la jeune allemande lui répondit sur un ton non dénué de contrariété :

‘’Et moi j’ai fait la connaissance de ton sale cabot, tu devrais le dresser un peu mieux que ça, il manque singulièrement de manière.’’

En disant cela, elle désigna alors de son arme improvisée la créature toujours aussi paisiblement assoupie… En apparence tout au moins.

‘’La prochaine fois, je ne serais pas aussi gentille avec lui’’.

Ajouta-t-elle encore, afin de bien appuyer le fait qu’elle s’était montré plutôt avenante avec ce dernier et qu’elle ne le craignait pas le moins du monde. La encore, la réalité ne correspondait pas tout à fait au propos prononcé. Mais c’était là une chose qu’il était bien inutile de faire connaître à l’inconnue qui la toisait de toute sa hauteur imaginaire. Reportant finalement son attention sur la femme mystérieuse, Athenodora commença par découvrir son visage et sa flamboyante chevelure, puisque de toute façon la dissimulation de son apparence était devenue une chose des plus superflue. Elle fixa l’inconnue droit dans les yeux afin de bien s’affirmer comme étant son égale et non pas son jouet et lui dit alors sur un ton redevenue plus neutre :

‘’Bien… Parlons franchement et évitons les détours inutiles, tu veux ? Comme je le l’ai dit à ton espèce d’animal de compagnie, si tu voulais me parler il te suffisait de venir me voir au lieu d’entraîner mon idiot de frère dans cette stupide histoire de kidnapping de chien de concours. Je n’aime pas ta manière d’agir, c’est celle d’une personne lâche et sans honneur. Maintenant, je te laisse le choix : soit tu laisses mes frères repartir immédiatement et j’accepterais d’écouter ce que tu as à me dire, soit tu refuses et là, je crains fort que la situation n’empire dramatiquement pour toutes les deux… Alors, qu’est-ce que tu choisis ? La douceur ou bien la manière forte ? Personnellement, l’un comme l’autre ne me dérange pas’’.

Mentit Athenodora, dans un aplomb des plus stupéfiant. Bien entendu, elle n’aurait pas la moindre hésitation à en venir aux mains, si jamais elle le devait. Elle n’avait peur, ni de donner des coups, ni d’en recevoir. Cela étant, elle préférait toute fois régler tout ceci de la manière la plus pacifique qui soit… Notamment avec ses deux frères attachés et sans la moindre possibilité de se défendre par eux-mêmes. La jeune femme le savait, avec ce genre de personne il fallait s’imposer d’entrée de jeu autrement ils pensaient pouvoir faire tout ce qu’ils voulaient sans la moindre restriction.

Tout en attendant ue réponse de la part de l’inconnue, Athenodora jeta un regard discret en direction de ses frères inconscients et elle remarqua alors que leurs chaises étaient en métal… Le genre de chaise, qui n’avait à première vue pas sa place dans le cadre typiquement ancien et suranné de la maison. C’est alors qu’elle repensa à l’éclair qui avait surgit du lampadaire devant la maison, juste avant qu’il ne vienne frapper l’endroit ou se trouvait le clochard qu’elle avait envoyé risquer sa vie en lieu et place de la sienne. Mouais… Comme le disait souvent une de ses mères, trop de coïncidences tuait la coïncidence… La jeune allemande se demanda alors si ce n’était finalement pas elle, cette femme, qui était responsable de cet évènement… Dans ce cas, elle devait posséder une sorte de contrôle sur l’électricité et comme le métal était un excellent conducteur… Oui, pas besoin ‘en dire plus… Si elle voyait juste, alors la menace était on ne pouvait plus explicite, assurément.

Loin de lui faire prendre peur et de songer à revoir ses prétentions à la baisse, ce fut au contraire une raison supplémentaire pour Athenodora de faire libérer immédiatement ses frères. Si c’était vraiment elle qui l’intéressait, alors c’était la voie la plus simple et la plus rapide pour arriver à son but car, contrairement à l’inconnue, l’honneur ne faisait pas défaut à la jeune allemande.

La femme en rouge ne broncha pas lorsqu’Athenodora, lui annonça que la prochaine fois elle ne serait pas aussi gentille avec son mutant-chien. Elle sourcilla à peine se contentant de tirer de nouveau une bouffée de son fume-cigarette. La femme ne lâcha pas le regard de l’allemande un seul instant, un sourire amusée éclairait sont visage.

« Lâcher tes frères comme cela est charmant, il ne craigne rien ici tant que tu te tiens tranquille ma chère Athenodora »

Leva la main et la pointa en direction des deux chaises, puis reprit:

« Je crois que tu as parfaitement compris n’est-ce pas ? Pour ce qui est de vouloir te parler, je souhaitais avant toute chose savoir vérifier certaines choses par moi-même. Ce petit jeu n’était-il pas excitant ? N’est ce pas ? Et tu as parfaitement répondue à mes attentes ma chère, je n’attendais rien de moins d’une fille si douée, une fille capable de réaliser un meurtre parfait. »

L’inconnue se leva alors, et ramassa un objet sur le secrétaire. Il s’agissait d’un objet noir de forme cylindrique, elle se retourna alors puis se plaça derrière les deux hommes toujours inconscients sur leur chaise. D’ailleurs en regardant de nouveau ses frères, un détail qui lui avait échappé lors de son premier coup d’œil, Kurt, son grand frère avait le front légèrement en sang.

« Quel bel homme ton frère, il serait vraiment dommage que quelque chose lui arrive, attrape donc cela »

Elle lui lança alors l’objet cylindrique, cela ressemblait un ce qui était utilisé par les personnes diabétiques pour s’injecter de l’insuline.

« Veux tu bien te piquer avec et me le relancer ensuite, nous pourrons ensuite parler sérieusement »

Son visage avait soudain changé, son sourire était toujours présent, mais on sentait que la femme était maintenant bien plus déterminée…

A première vue, son propos visant à se montrer moins tendre avec le supposé mutant mi homme, mi chien, avait amusé l’inconnue drapée d’écarlate et au fume-cigarettes des plus désuet. Son sourire, poli mais à forte tendance narquoise, commençait légèrement à faire bouillir Athenodora qui se serait alors bien laisser aller à lui coller une bonne gifle bien sonnante a son visage de marâtre abusant des artifices de la mode et du maquillage, afin de tenter de paraître beaucoup plus jeune qu’elle ne l’était en réalité. Mais elle savait que si elle se laissait aller à ce genre de penchants violent, quoique au demeurant très soulageant, cela ne ferait que compliquer une situation qui l’était déjà bien assez à son goût.

Lorsque finalement l’inconnue irritante daigna lui accorder quelques précieuses informations sur les raisons de tout ceci, la jeune allemande du bien avouer ne pas mieux en comprendre pour autant le sens. Elle voulait savoir quoi précisément ? savoir si oui ou non elle était une mutante ? Savoir si oui ou non, elle serait prête à mettre une raclée à quiconque s’en prendrait à ses frères ? Le fait qu’elle puisse considérer tout cela comme un jeu rendit Athenodora encore un peu plus furieuse, mais cette fureur fut rapidement atténuée par le propos évoquant un crime parfait… Commettre un crime parfait ? mais de quoi diable, pouvait-el… C’est alors, qu’elle réalisa… Etait-ce bien de cela, dont elle parlait ? Non, c’était impossible, comment l’aurait-elle su…

Prenant soudain conscience qu’elle était en train de jouer le jeu de l’inconnue, Athenodora se ressaisit alors et fit disparaître ce fugace et subtil moment de surprise que son visage avait pu afficher. Elle bluffait, songea-t-elle alors, elle ne poucvait pas savoir… Elle pouvait avoir une suspicion, mais pas de certitude, pas de preuve indiscutable, elle avait bien fait en sorte de ne pas faire cela devant un quelconque témoin potentiel…

Lorsque l’inconnue se leva de sa chaise , la jolie rouquine eu un léger mouvement de recul instinctif. Elle avait assuré à nouveau sa prise en main de son arme de pierre improvisée afin de se parer d’une éventuelle agression, mais il n’en fut cependant rien. Fidèle à elle-même, l’inconnue qui se croyait vraisemblablement en terrain conquis se dirigea tout d’abord en direction du bureau d’un pas lent et avec une assurance distingué, afin de s’emparer d’un objet cylindrique sombre qui apparaissait d’une nature aussi inconnue que l’identité de la blonde hautaine. Elle se dirigea ensuite vers ses deux frères emprisonnés afin de venir se placer juste derrière eux, et lorsqu’elle eu attiré l’attention de la jeune allemande sur ces derniers, celle-ci constata avec un certaine effroi que Kurt souffrait d’un léger saignement au front.

Ses sourcils se froncèrent, visiblement très contrariée par ce qu’elle venait de réaliser, le nouveau propos de l’inconnue, en sus, n’arrangea guère les choses : elle la menaçait ouvertement, cette vieille peau décolorée, elle osait prétendre lui faire du chantage affectif et Athenodora n’appréciait que très moyennement cette méthode. Mais avant qu’elle ne puisse répliquer quoi que ce soit, elle lui lança l’étrange objet cylindrique qui avait été pris sur le bureau quelques instants plus tôt. En faisant cela elle lui demande de se piquer avec, ce que Athenodora ne compris pas avant d’avoir pu attraper l’objet au vol et l’observer de plus près. Elle ne savait pas exactement ce que c’était, mais cela ressemblait à un de ces outils médicaux avec lequel on injectait des vaccins ou bien encore des substances pharmaceutiques diverses et variées, dans le corps

Alors c’était cela qu’elle voulait ? Qu’elle s’injecte une substance indéterminée dans le corps, autrement elle ferait du mal à ses frères comme l’avait laissé très clairement sous-entendre sa menace déguisée concernant Kurt. Durant une poignée de secondes qui semblèrent être une éternité, Athenodora hésita : Devait-elle le faire au risque de s’empoisonner toute seule, ou bien encore se droguer elle-même, ou alors devait-elle refuser et courir le risque de voir un de ses frères perdre la vie ? Le dilemme était grand et la jeune allemande savait que c’était là un tournant décisif dans leur étrange échange ou les forces de tout un chacun paraissaient être très clairement établie.

Athenodora commença finalement à rapprocher l’objet de son bras et lorsque ce dernier fut à quelques millimètres de sa peau au joli teint de rousse, un sourire s’esquissa sur ses lèvres closes.

‘’Deux choses blondie…’’

Commença-t-elle alors par dire, tout en effectuant un mouvement ample du bras afin de renvoyer l’objet en direction de l’inconnue hautaine Elle darda alors son regard sur celle-ci et enchaîna avec son assurance habituelle :

‘’Premièrement, tu ne penses tout de même pas que je suis assez stupide pour m’injecter un quelconque produit dans le corps sans savoir de quoi il s’agit, surtout venant d’une inconnue dont j’ignore même le nom.. ?’’

Son sourire quitta alors ses lèvres, redevenues closes, avant qu’elle ne poursuive en ajoutant :

‘’Deuxièmement, je ne sais pas de quoi tu parle avec cette histoire de meurtre parfait, mais si un seul de mes frères meure, je te promets que tu ne verras pas le soleil se lever, tu entends sale pétasse décolorée ?’’

Une fois ces deux précisions bien mise au point avec l’inconnue et dans une assurance aussi indécente que le mensonge concernant cette histoire de meurtre parfait, Athenodora adopta une attitude plus neutre et ajouta :

‘’’Tout ceci est un jeu pour toi ? le spectacle t’a plu ? Tant mieux, tu m’en vois ravie. Mais rien n’est gratuit en ce monde, alors maintenant il faut passer à la caisse et payer pour le spectacle auquel tu viens d’assister. Ce prix, c’est la liberté de mes frères et étant donné que tu ne me semble pas particulièrement démunie, il n’est définitivement pas négociable, tu entends ? Ensuite seulement, nous pourrons éventuellement discuter de ce que tu veux et de ce que je suis prête à t’accorder… C’est donnant-donnant, à toi de voir si tu veux obtenir une partie de ce que tu souhaites, ou bien si tu préfère tout perdre à cause d’un ego mal placé.’’

Derrière son apparente volonté inflexible, la jeune allemande savait qu’elle prenait un énorme risque avec la vie de ses deux frères. Mais elle savait aussi que si jamais elle s’exécutait sans dire un mot, rien ne lui garantissait que ces derniers soit relâchés sain et sauf… Lui faire confiance.. ? Et puis quoi encore, contrairement à son cadet, ce n’était pas en faisant confiance à n’importe qui qu’elle réussissait à s’en sortir dans la vie.

Cette inconnue voulait quelques chose et Athenodora avait ce qu’elle voulait… Finalement, ce n’était rien de plus qu’une simple transaction semblable à toutes les autres.

La blondie comme Athenodora l’appelait, rattrapa sans mal au vol l’objet que l’allemande venait de lui lancer. Un large sourire apparut alors sur son visage, un sourire de satisfaction. Langoureusement la jeune femme retourna tranquillement s’assoir sur sa chaise. Elle écouta alors la longue supplique de la jeune femme, sans toutefois l’interrompre. Pas un instant elle ne lâcha son sourire suffisant. Ce n’est que lorsqu’Athenodora en eut fini qu’elle se releva de nouveau. Elle s’adressa alors à l’homme chien.

« Veux-tu bien libérer en douceur nos deux invités »

L’homme chien se leva alors, s’ébroua un peu puis répondit :

« Bien entendu maitresse »

Puis il alla s’exécuter, détachant, les deux frères de l’allemande, les soulevant avec une douceur qui peut surprendre la jeune femme afin de les poser délicatement contre un mur. Une fois son travail fait, l’homme chien alla retourner tranquillement dans son coin et s’allongea à même le sol gardant un œil vigilant sur sa maîtresse.

« Tu as raison ma chère, je manque à toute les règles de courtoisie, je m’appelle Ludivine »

Elle fit alors apparaitre entre ses deux doigts un petit éclair, puis ajouta :

« Je suis comme toi, une mutante, je m’excuse pour toute cette mascarade, mais vois tu je souhaitais te tester, voir ce que tu avais dans le ventre et vérifier que tu étais toi aussi une mutante, c’est chose faite. »

Elle montra alors ce qu’elle avait dans les mains, l’objet qu’elle avait auparavant lancé à Athenodora :

« Tu n’aurais rien risqué avec cette petite chose, c’est inoffensif, cela sert à vérifier son diabète »

La jeune femme se dirigea alors vers le bureau et y prit un dossier qu’elle lança à la jeune allemande :

« Cela te dit quelque chose n’est-ce pas ? »

Le dossier, relatait la mort d’un homme dans des circonstances étranges, faisant état de la présence d’une myriade d’éclats de granite. Le rapport concluait alors sur une mort par asphyxie. Ce rapport ne put que rappeler des souvenirs à la jeune allemande. Ludivine attendit que la jeune femme prenne le temps de lire le rapport ou du moins d’y jeter un coup d’œil avant d’ajouter :

« Je suis toujours à l’affut de ce genre d’affaire, afin de trouver des gens possédant tes compétences. Disons que je souhaite monter une équipe de mutant pour des affaires pas très légales »

Puis elle se tut avant d’ajouter :

« Il y a de l’argent à se faire, mais j’ai aussi quelques contacts bien placés, qui si tu m’aide pourrait peut-être en retour faire en sorte que tes mères retrouvent leur liberté plus tôt, pense-y, j’aimerais vraiment te voir rejoindre mon équipe, ensemble nous pourrions faire de grande chose »

Il revenait maintenant à la jeune Allemande de donner son avis. Ludivine était pendue à ses lèvres, attendant une réponse…

‘’Ludivine, hein… Une française.. ? Voilà qui explique bien des choses…’’

Répondit, de façon assez narquoise il fallait bien l’avouer, Athenodora lorsque l’inconnue se présenta finalement à elle. Elle aurait du le deviner, personne ne pouvait se montrer aussi hautain qu’une française, ‘était presque une évidence.

Cela étant dit, sa proposition sembla avoir trouvé son petit bonhomme de chemin dans l’esprit de Ludivine, qui avait finalement ordonnée à son cabot de finalement libérer ses frères. Une chose que celui-ci fit, de façon étonnante, avec une douceur déconcertante, un peu comme si l’homme avait pris le dessus sur l’animal… décidément, ces mutants hybrides, si mutant il était mais le doute n’était plus vraiment permis étant donné la nature génétique de sa maîtresse, étaient vraiment surprenant. Une fois ses deux frères éloignés de ces affreuses chaises métalliques, la jeune femme soupira intérieurement. Elle préfèrerait les savoir dehors et loin d’ici, mais au moins c’était déjà un début. Après leurs avoir jeté un dernier regard afin de s’assurer qu’ils allaient bien, tout au moins à première vue, elle se tourna à nouveau en direction de l’instigatrice de toute cette mascarade qui était en train de lui expliquer le pourquoi du comment de la chose.

Le premier réflexe de Athenodora fut de lui répondre :

‘’S’attaquer à ma famille n’est pas le meilleur moyen d’attirer mon attention, bien au contraire… Je pensais que les français étaient capable d’un peu plus de subtilité dans leurs approches. Mais encore une fois, tu t’es compliqué la vie pour pas grand chose, il t’aurais vraiment suffit de venir me voir pour apprendre ce que tu voulais savoir… Surtout si tu es, toi aussi, une mutante… Et quelle mutante, tu devrais songer à te faire embaucher dans une compagnie d’électricité.’’

S’amusa Athenodora, sans pour autant se moquer de son interlocutrice. Mais c’était vrai, avec un pouvoir sur l’électricité, elle pourrait sans doute alimenter des pâtés de maisons entiers, alors que son pouvoir à elle était d’une flagrante inutilité. Lorsque Ludivine lui expliqua également que le curieux outil médical n’était en réalité qu’un simple mesureur de taux de diabète, elle soupira intérieurement. Même si elle ne le lui avouerait pas, la jeune femme avait crains que ce ne soit un appareil destiné à lui injecter un quelco,nque somnifère ou autre tranquillisant, afin de l’estourbir et de la faire sombrer dans l’inconscience… On ne savait jamais, Athenodora était une femme toute aussi imaginative, que très prudente. Une qualité selon elle, sans le moindre douter.

Lorsque Ludivine lui lança un dossier, Athenodora le rattrapa avant de déposer son arme improvisée sur un meuble proche. Elle ne lui était plus vraiment utile pour le moment, alors autant se débarrasser d’un fardeau bien encombrant. Une fois cela fait, la jeune allemande ouvrit alors le dossier et commença à en lirer les première lignes… Un rapport d’autopsie apparemment… Quoi que… Un instant… Rapidement, elle compris que ce n’était pas n’importe quelle dossier d’autopsie, il s’agissait de celui de son frère qui avait causé la chute de leurs mères. Elle jeta un bref regard sur la mutante aux capacité électrique, puis reporta à nouveau celui-ci sur la lecture du dossier d’autopsie. Tout en le parcourant sans vraiment y prêter attention, puisqu’elle savait déjà tout ce qu’il y avait à savoir sur le sujet, elle dit sur un ton presque léger :

‘’Tu dois avoir de sacrés relations pour obtenir un rapport d’autopsie, surtout d’une affaire classé… Mourir asphyxié par des cailloux, c’est moche…Sa mère aurait du lui apprendre à ne pas manger le gravier ramassé par terre, certains ne grandissent vraiment jamais…’’

acheva-t-elle, en refermant le dossier comme si le sujet ne la concernait pas plus que cela. C’était la base de la réussite, ne jamais avouer quoi que ce soit à qui que ce soit, même mis devant l’évidence… Et d’ailleurs, quelle évidence ? Quelqu’un lui avait fait avaler une poignée de cailloux ? qu’est-ce qu’elle avait à voir dans cette affaire ? des cailloux, on en trouvait pour ainsi dire à tous les coins de rues en fin de compte. Athenodora écouta ensuite Ludivine lui faire ce qui s’apparentait à une offre d’emploi, ou tout au moins à une opportunité à saisir et elle en demeura en vérité, assez dubitative. L’idée d’un groupe de mutants lui était déjà venu à l’esprit, avec toutes les possibilités qu’impliquaient ce genre de rassemblement, mais dans la réalité son secteur d’activité réclamait avant tout de la discrétion… Et puis des affaires illégales, cela regroupait un large champ des possibles et la jeune allemande n’était pas vraiment disposée à déroger à certains de ses principes en la matière, fut-ce pour de l’argent à foison… Toutefois, son interlocutrice mit sur la table des négociation un argument de poids : la libération éventuelle de ses mères. En soi, cela valait très largement la peine que Athenodora se montre disposée à en entendre un peu plus sur la proposition faite.

‘’j’avoue que c’est tentant…’’

Commença-t-elle à répondre, tout en serrant le dossier contre son ventre.

‘’Mais expliques moi une chose, tu veux bien ? Il est évident que ton pouvoir te permet de te passer de quiconque, pour aller ou tu veux et en cas de conflits physique, Médor ici présent est là… En quoi, le fait de créer de la roche te serait utile dans tes activités ? Tu peux surcharger les systèmes électriques, et débloquer les serrures électronique ou protégés par un système d’alarme, tu peux menacer les gens de les électrocuter pour les faire obéir… Et que sais-je encore… Vous êtes déjà un formidable duo, pourrait-on dire, alors pourquoi vouloir d’autres mutants dans vôtre groupe ? D’ailleurs, tu en a déjà engagé d’autres ? combien vous êtes ?’’

L’offre était tentante, surtout si elle disait vrai pour ses mères, mais il était hors de question pour la jeune allemande de répondre de manière positive à sa proposition, sans en apprendre un tout petit peu plus sur le sujet : si Athenodora devait s’engager, elle tenait absolument à savoir dans quoi.

Ludivine souri, lorsque Athenodora, supposa qu’elle était une française, avec un air de fausse actrice, elle approcha sa main devant ses lèvres, l’air horrifiés de quelqu’un de démasqué mais avec un jeu d’acteur plutôt minable :

« Oh zut je suis démasquée »

La française ne rebondit pas cependant sur, ce qu’Athenodora semblait sous-entendre, elle se contenta d’un rire cristallin à l’évocation de son possible embauche dans une compagnie électrique. Elle écouta ensuite les interrogations de la jeune femme, cela pouvait s’avérer assez perturbant, Athenodora pouvait avoir l’impression que parfois la femme ne l’écoutait pas, mais cela ne semblait pas la vérité, puisque la française lui répondit sans détour.

« Je m’excuse pour ta famille, ils devraient se réveiller d’ici quelques minutes, mais comme je te l’ai dit il me fallait vérifier certaines choses »

Athenodora pouvait en effet observer les prémices d’un retour à un état de conscience de la part de ses deux frères. Ludivine reprit ensuite :

« Disons que tes compétences pourraient être fort utile, même si tu le nie, tu as la possibilité de tuer, et me concernant je n’ai pas la possibilité d’être partout à la fois. Mes affaires sont d’une envergure plus grande que cette ville, mais ce que je te propose c’est un marché donnant donnant, tu me rends quelques services, tu es payées et en échange, je fais en sorte de libérer tes mères. Nous aurons ainsi le temps de mieux nous connaitre et si par la suite nos objectifs sont communs…. »

Elle laissa volontairement la fin de sa phrase en suspens pendant quelques secondes, avant d’ajouter :

« Pour répondre à ta dernière question, nous ne sommes pas que nous deux, il y a d’autres mutants, et comme je l’ai dit je recherche toujours de nouvelles potentialités comme toi »

La jeune femme avait un large sourire, elle se rapprocha d’Athenodora et tendit sa main :

« Alors marché conclut ? »

Ne restait plus qu’a Athenodora de décider du chemin qu’elle souhaitait suivre.

Athenodora jeta un regard sur ses deux frères assis sur le sol et appuyé contre le mur… En effet, Ludivine avait raison, ces derniers commençaient à présenter les signes évidents d’un réveil de plus en plus proche. Cela signifiait un chose dans son esprit : toute cette farce devait être réglée avant qu’ils ne s’éveillent totalement car, une fois réveillé et assurée de leur bonne santé, la jeune allemande aurait une douloureuse explication avec son imbécile de cadet dont le cerveau avait du être perdu depuis un certain temps déjà. Par sa faute, un homme et son chien étaient mort, même si dans les faits c’était en réalité elle qui en avait été plus ou moins responsable. Mais Athenodora n’était pas vraiment du genre à s’embarrasser de ce genre de détail en vérité.

Lorsque la française lui expliqua plus en détail ce qu’elle attendait d’elle, Athenodora esquissa une fugace grimace… Tuer ? Alors quoi ? C’était ce genre de choses qu’elle attendait d’elle ? A l’entendre, sa notion de groupe se résumait plutôt à avoir des sortes d’agents disséminés dans différentes villes, afin qu’ils puissent agir en son nom… C’était un peu comme être une succursale mutante d’elle-même… Une extension de son pouvoir… En soi, l’idée ne semblait pas stupide à la jeune allemande, tout au moins si elle comprenait bien la chose… Cette femme, au demeurant désagréable, paraissait prendre un plaisir certain à compliquer les choses, même dans ses explications apparemment.

Toutefois, son offre tendait à intéresser de plus en plus Athenodora, notamment concernant la possibilité de faire libérer ses mères. Si en plus elle pouvait en tirer un bénéfice financièrement plus substantiel, il était sur qu’elle ne dirait pas non à la chose. Cependant, son hésitation devait certainement se faire ressentir au delà de ce qu’elle pouvait supposer, car Ludivine lui proposa au final une sorte de période d’essai. Pour voir si le travail lui plaisait… Pour apprendre à mieux la connaître… Sans trop savoir pourquoi, Athenodora avait la malsaine impression que, une fois entré dans son équipe de mutants, il était sans doute assez difficile d’en sortir de manière simple et tranquille. Mais si elle pouvait réellement faire libérer ses mères… Ce serait là, une chose qui rendrait tous ses frères et sœurs absolument heureux, sans le moindre doute et ce bonheur, elle pouvait éventuellement leur apporter.

D’un œil distrait, Athenodora regarda la main tendue par la française qui était encore en train de lui sourire… Elle n’aimait pas les gens qui souriaient sans cesse, elle avait toujours trouvé cela assez suspicieux comme comportement. Bien souvent, un sourire trop présent dissimulait des choses nettement moins agréables. Une sale habitude, que elle-même ne possédait heureusement pas. Un soupir las fusa finalement de ses lèvres closes et Athenodora dit :

‘’Je savais bien que cette histoire de kidnapping de chien de concours ne tenait absolument pas la route, seul un idiot comme mon frère pouvait foncer tête baissée dans ce genre de piège grossier…’’

Mose… La jeune allemande espérait au moins que toute cette mésaventure lui mettrait un minimum de plomb dans le crâne… Son dossier toujours en main, Athenodora se détacha du meuble contre lequel elle s’était appuyée et fit un pas en direction de Ludivine à qui elle serra finalement la main en lui disant :

‘’Marché conclu… Pour le moment tout au moins, on verra par la suite comment les choses tournent… Ainsi que les promesses…’’

Ces derniers mots, même s’ils semblaient anodins, reflétaient très clairement un avertissement sous-entendu à l’encontre de la française. Athenodora ajouta également :

‘’Tout ça doit rester entres nous, je ne veux pas que mes frères en sachent quoi que ce soit… Mais tu sais, si tu n’avais pas employé un moyen aussi sournois et méprisable, j’aurais pu t’apprécier d’entrée de jeu.’’

Le propos n’était ni flatteur, ni flagorneur, Athenodora le pensait sincèrement tout comme elle pensait, mais c’était là un avis qu’elle se garderait bien de faire partager à Ludivine, que quelque part elle se ressemblait un peu… Chacune était prête à faire ce qu’il fallait, pour atteindre un but ardemment désiré.. Avec toutefois, assurément quelques nuances de taille.

‘’Alors, qu’est-ce qui se passe maintenant ? On se revoit plus tard et tu me présentes les autres membres de l’équipe, ainsi que ‘’l’organisation’’ ?’’

Interrogea Athenodora, tout de même curieuse, quoi qu’elle puisse en dire, de connaître ce qui allait être désormais la suite des évènements. En prononçant le terme d’organisation, son ton avait été volontairement léger, un peu comme si elle en parlait tout en sachant qu’elle exagérait sur ce point… Un peu comme si on collait une étiquette de bande organisée, à un ramassis de voyous à la petite semaine, dénué de toute organisation digne de ce nom. Bien que si Ludivine avait réellement des contact importants sur lesquels s’appuyer, comme elle se plaisait à le laisser entendre à la jeune allemande, l’exagération n’était finalement peut-être pas aussi prononcé que cela.

Ludivine serra avec poigne la main d’Athenodora, la française sembla se détendre un peu:

« L’affaire est faite tu ne le regretteras pas ma chère »

Elle relâcha alors la main de la jeune allemande, l’attitude de la française était bien plus détendue, elle semblait presque soulagée, lorsqu’elle répondit à sa demande, mais aussi à sa dernière remarque :

« Mais bien sur, cela restera entre nous, et pour ce qui est de la suite eh bien »

Cependant la française fut coupé dans sa remarque, l’homme chien venait de se relever, le nez relevé flairant l’air et sortant les crocs, il se rapprocha de sa maitresse, comme pour la défendre :

« Quelqu’un vient »

La française fit une moue dubitative, lorsque quelque instant plus tard un individu entra dans la pièce. Athenodora ne le reconnut pas au premier abord, mais lorsqu’il prit la parole elle se souvint qu’elle avait déjà vu ce visage auparavant et aussi entendue cette voix :

« Alors chère Dora, ne vous as ton jamais appris à écouter ce que l’on vous disait »



Et Athenodora se souvint alors de l’homme il s’agissait du clochard qu’elle avait rencontré auparavant, cependant, il n’était pas vêtu de la même façon et il était seul. Il paraissait bien différent de l’homme qu’elle avait vu quelque dizaine de minutes plus tôt.

« Ne vous- ai-je pas avertit que les choix étaient important et engendraient des conséquences ? »

Ludivine regarda l’homme, un sourire carnassier s’afficha sur son visage :

« Est-ce un mauvaise blague Athenodora ? Vous êtes qui ? »

L’homme ignora superbement la question de la française et lui répondit :

« Et si vous disiez ce que vous cacher à cette jeune femme, ce que vous ne lui dites pas »

Il se tourna alors vers athenodora :

« Connais-tu les véritables objetifs, de cette dame ? Sais-tu ce que tu va desservir »

L’homme se rapprocha d’Athenodora et ajouta :

« Sais-tu quel fin tragique t’attends ? »

Le visage de la française se transforma, il devenait de suite beaucoup moins beau sous l’influence de la colère, elle leva une main en direction de l’homme :

« Vas-tu te taire !!! »

Un éclair parti de la main tendue de la jeune femme et se dirigea droit sur l’homme, Athenodora ne suivit pas toute la scène, elle eut l’impression que l’éclair, toucha de plein fouet l’homme, qui chuta à terre, cependant un clignement d’œil plus tard, l’homme se tenait toujours debout immobile comme si rien de tout cela n’était arrivé.

Le visage de la française passa alors de la colère à une haine mêlé d’angoisse :

« Toi »

La Française dit alors, précipitamment perdant de sa superbe :

« N’écoute pas cet homme, rien de ce qu’il ne dit n’est vrai, c’est un embobiner de première »

Cependant ses paroles sonnaient faux ….

La décision de Athenodora d’accepter la proposition de Ludivine, sembla avoir quelque peu soulagée celle-ci comme pouvait en témoigner son attitude devenue soudainement bien plus détendue qu’auparavant. Alors qu’elle assurait à la jeune allemande le secret de leur entretien et du marché qu’elle avait acceptée de conclure, le mutant canidé se dressa subitement sur ses pattes avant que la française ne puisse lui expliquer clairement la suite des évènements. Avertissant cette dernière d’une troisième présence dans la maison curieusement bien pleine alors qu’elle était supposée être déserte, il vint, fidèle à sa maîtresse sans le moindre doute, se placer au devant de sa personne afin de la protéger le cas échéant de l’intrus… Encore que… Qui n’était pas un intrus parmi eux, au final.. ?

La mine dubitative de Ludivine laissa très clairement penser à Athenodora que le nouveau venu n’était, ni attendu, ni prévu dans le programme de la jeune femme. Fébrile, la jeune allemande fit un pAs en arrière, par prudence… Si bataille il devait y avoir, elle ne s’en mêlerait assurément pas, elle s’occuperait plutôt de faire sortir ses deux frères de là et elle les laisseraient tous les trois s’entretuer sans le moindre remord. Lorsque l’inconnu, puisqu’il s’agissait d’un homme au final pénétra dans la pièce, une certaine tension était palpable.

Bien qu’elle ne le reconnu pas immédiatement, Athenodora fini par avoir une certaine résurgence du passé tout proche, lorsque l’homme s’adressa à elle en une interrogation qui n’en était pas vraiment une. Ou plutôt en une interrogation qui se répondait à elle-même. Tous doutes disparu dans son esprit, lorsque ce dernier lui réitéra l’avertissement prodigué dans la rue par… le clochard ? C’était le clochard ? La jeune allemande en resta bouche bée et ne su quoi lui répondre, tout comme elle ne réagit pas à l’insinuation nullement voilée de Ludivine qui semblait croire qu’elle avait quelque chose à voir avec cet homme.

Encore sous le choc, Athenodora se contenta, dans un premier temps, d’assister au curieux échange qui se mit en place entre l’inconnu et la française. Celui-ci l’accusa de ne pas avoir dit toute la vérité à la jeune allemande, ce qui mit Ludivine dans un état de colère des plus évident… cela pouvait se comprendre, il n’était pas facile de voir quelqu’un débarquer ainsi et tenter de mettre à mal ce qui avait été sans doute longuement mûri. Le dernier propos de l’homme, celui concernant sa fin tragique, éveilla toutefois un regain de présence intéressée de la part de Athenodora qui assista alors à quelque chose de déjà vu. Un éclair fusa de la main levé de Ludivine et se dirigea en direction de l’inconnu qui fut littéralement foudroyée sur l’instant avant de s’écrouler au sol, mort… Pour la seconde fois… Sous la violence de l’acte, la jeune allemande s’était instinctivement protégé le visage en reculant d’encore un ou deux pas. Mais en reprenant un e certaine contenance, elle constata que l’homme n’était plus mort… Elle ne comprenait pas pourquoi ni comment, mais ce dernier était à nouveau debout devant elels, en parfaite santé et sans la moindre brûlure.

Dans une pensée qui témoignait parfaitement du bon sens de Athenodora, celle-ci se dit alors que tout ceci commençait légèrement à la dépasser et qu’elle ferait bien de quitter les lieux au plus vite en emmenant ses deux frères avec elle. De son côté, Ludivine semblait enrager de constater que sa tentative de meurtre venait lamentablement d’échouer. Sa colère, qui ne faisait plus de doute désormais, se teinta alors d’une sentiment sourd de peur et d’incompréhension, face à cet ennemi qu’elle ne semblait pas être en mesure de faire taire. Alors, en toute logique elle tenta de convaincre la jeune allemande de sa bonne foi, du fait que l’inconnu mentait à son propos… Que ce fut la peur ou le désespoir, toujours était-il que ses paroles manquaient d’une certaine assurance pour que l’on puisse y croire sans avoir le moindre doute.

De son côté, Athenodora ne savait trop que faire… Elle jeta un regard en direction de ses deux frères encore dans l’inconscient pour quelques temps, mais plus pour très longtemps et un soupir d’incertitude fusa de ses lèvres closes. Une seule pensée l’occupait : tout cette histoire, aussi abracadabrante soit-elle, devit se terminer avant que l’un d’entres eux n’ouvre les yeux, autrement cela ne ferait que rajouter un problème de plus à la situation. Serrant les poings, la jeune allemande fit un ou eux pas en avant afin de se rapprocher des deux autres personnes éveillées et présentes dans la pièce et s’écria littéralement :

‘’Mais c’est quoi tout ce cirque ?! Je ne sais pas ce qu’il se passe ici, mais cette affaire doit être réglé avant que mes frères ne reprennent conscience ! Quand à toi…’’

Poursuivit-elle en dardant un doigt en direction de Ludivine ;

‘’C’est plutôt à moi de te demander si c’est une blague, parce que si tu ne le connais pas, lui semble bien te connaître à ce que l’on dirais… Et toi…’’

Enchaîna Athenodora, en dardant cette fois-ci ce même doigt en direction de l’inconnu.

‘’Je ne suis pas naïve, je sais très bien qu’elle ne m’a pas tout dit et qu’elle me cache des choses, mais comme tu me l’as dit, les choix engendrent des conséquences et la question est de savoir quels sont les moins pires à choisir sur le moment. Tu pense peut-être que j’aurais acceptée sa proposition, si j’étais certaine de pouvoir me débarrasser d’elle et de son cabot mutant sans la moindre difficulté ? Tu pense peut-être que j’allais faire courir à mes frères, le risque de subir les conséquence de nôtre combat, au risque de les voir blesser ou pire ? Tu penses peut-être que je suis ravie de m’être fait forcé la main, comme elle l’a fait, pour m’attirer jusqu’ici ? Et quel choix j’avais selon toi ? je devais attendre une aide inespérée venu du ciel ? Non, je ne devais compter que sur moi et j’ai fait avec, voilà tout, tout comme j’ai fait ce qu’il fallait pour assurer la sécurité de mes frères… Pour le reste, j’aurai vu cela le moment venu.’’

La diatribe de Athenodora était clairement empreinte d’une sentiment mêlant rage et lassitude, face à une situation qui commençait très sérieusement à l’ennuyer au plus haut point. Elle reprit cependant son calme assez rapidement en dépit des leçons de morale de l’inconnu qui, selon elle, aurait mieux fait de l’aider au lieu de se faire passer pour un clochard foudroyé, si il avait vraiment voulu qu’elle ai le choix de faire les bons, de choix.. Après avoir conclu sa reprise de calme par un nouveau soupir las, elle dit encore à l’homme et à Ludivine :

‘’Puisque tu semble savoir ce qu’elle me cache, alors prouve le moi ce sera plus simple… Quand à toi et même si ton comportement ne plaide pas en ta faveur, prouve moi qu’il ment à ton sujet. Après tout, je ne connais aucun d’entres vous, je n’ai donc aucune raison de croire l’un ou l’autre sur parole dans la situation présente… Tout ce qui m’intéresse, ce sont mes frères et rien d’autre. Alors si vous ne réglez pas le problème immédiatement, je quitte cette maison en les emportant avec moi et je vous laisse vous débrouiller entres vous, c’est compris ?’’

Conclu avec son aplomb habituel Athenodora, non sans craindre quelque peu la suite des évènements. Toutefois peu désireuse de se faire à son tour foudroyer, elle ou un de ses frères par un éclair malencontreusement égaré, elle se permit d’ajouter en une tentative hasardeuse de conciliation avec chacun des deux partis en présence :

‘’Ludivine… Je me suis engagée envers toi et si tu me prouve qu’il ment, je respecterais mon engagement… Toi… Si elle veut réellement me faire faire quelque chose de mal qui nuirait à des innocents, alors prouve le moi également mais ensuite aides-moi à protéger mes frères, autrement je devrais choisir la voie qui me garantira leur sécurité immédiate…. C’est à vous de voir maintenant’’

Conclu finalement Athenodora, tout en reculant à nouveau de quelques pas en arrière afin de se rapprocher de ses deux frères étendus. Pour sa part, elle choisirai le parti qui lui serait le plus profitable sur l’instant présent. L’avenir, on évitait d’y penser dans le genre de vie qu’elle menait.

L’homme ne répondit pas à la diatribe d’Athenodora, il se dégageait d’ailleurs de lui un certain détachement. Il semblait toutefois qu’il souhaitait aider la jeune femme :

« Ce n’est pas à moi de faire des choix pour toi, jeune insolente, il fallait te laisser choisir ta voie, cependant, et bien que je n’aime pas intervenir, celui que tu t’apprête a faire ne favorise pas mes intérêt ni les tiens »

L’homme allait renchainer :

« Tu veux une preuve eh bien voila… »

Il fut alors interrompu par Ludivine, cette dernière avait tout perdue de son calme et de son sang froid, de sa maitrise d’elle-même :

« Vas-tu te taire, et toi ma pauvre petite, comment ose tu me parler sur ce ton, comment ose tu me demander des preuves, comment ose tu me demander à te rendre des comptes, je n’ai que faire de tes frères et tu devrais faire de même, malheureusement tu me déçois »

Et sur quoi Ludivine projeta un éclair en direction de la jeune femme, Athenodora eut soudainement un engourdissement dans tout son corps, puis elle n’eut soudain plus de son et sombra doucement dans la léthargie, des images floues dansaient devant ses yeux, une bataille semblait faire rage entre l’homme et la femme au éclair, puis ses yeux se fermèrent à leurs tours…..




Athenodora se réveilla, la tête prise comme dans un étau, elle mit un certain temps avant de comprendre ou elle se trouvait. La jeune allemande se trouvait chez elle, dans son lit, la lumière du jour filtrait par la fenêtre et à coté d’elle se trouvait son grand frère :

« Ça va bien, bien réveillé ? »

Un sourire de soulagement était visible sur son visage, le jeune homme semblait réellement heureux de la voir réveillé…..

Insolente..?

Qui était insolent ici.. ?

A l’instar de la française, cet inconnu nouveau venu commençait à lui peser singulièrement sur les nerfs avec son attitude non moins hautaine que celle de Ludivine, quoique légèrement plus obscure de par le détachement qu’il semblait afficher comme étant sa nature propre. Son beau discours sur la nécessité de faire des choix, les bons de préférence, en quoi était-il utile si il intervenait lorsque le choix fait ne lui plaisait pas ? Et d’ailleurs, on en était enfin venu à la raison véritable de son intervention : loin de ses belles paroles sur l’avenir ou la santé de la jeune allemande, la vérité était bien plus égoïste que cela. Comme l’inconnu venait si justement de le dire, sa décision allait à l’encontre de ses projets personnels. Il osait la dire insolente, alors que lui-même agissait de manière à consolider ses intérêts propres.

Ceux de la jeune femme ?

Athenodora n’était pas dupe, son intérêt, tout comme l’homme le lui avait d’ailleurs fait si justement remarqué, coïncidait tout simplement avec celui de l’inconnu, uniquement. Sans cela, elle était persuadée que jamais il ne serait intervenu dans son entretien avec l’hystérique qui avait soudainement fait place à l’élégante et maniérée Ludivine. Celle-ci se montra fort agressive et supérieure avec la jeune allemande, ce qui fit singulièrement songer à celle-ci que sa tentative d’arrondir quelque peu les angles, d’un côté comme de l’autre, avait apparemment échoué aussi lamentablement qu’une baleine sur une plage. Un sentiment, que vint d’ailleurs éclairer un éclair jaillissant de la main de la française, afin de lui en faire la foudroyante démonstration.

Dans un réflexe, certes vain mais des plus instinctif, Athenodora eu un geste de recul en faisant un pas en arrière, tout en portant ses mains à son visage dans une tentative désespérée de se protéger de la colère électrique qui allait s’abattre sur elle. Ce fut bien entendu peine perdue et elle ressentit une brusque sensation d’engourdissement lui envahir le corps en l’espace d’une seconde. Ce fut alors la déconnections, aussi brutale que inattendue, du monde qui l’entourait. Elle devint comme sourde et, sans qu’elle ne puisse lutter, elle sentit ses yeux se fermer doucement tandis que son corps semblait être, doucement mais sûrement, abandonné par es propres forces. Le dernier souvenir de Athenodora de ce moment étrange, fut le flou des images qui réussissaient encore à lui parvenir en dépit de son éloignement de plus en plus prononcé de la réalité. Des images abscons, ou le contours des choses et des êtres lui paraissaient se dissoudre dans un éthéré de plus en plus sombre, tandis qu’elle cru apercevoir la française et l’inconnu s’empoigner férocement en une lutte acharnée et éclairé par de vifs éclats lumineux.. Puis, ce fut les ténèbres, tout simplement et la jeune allemande ne sentit plus rien… Absolument plus rien… Pas même une pensée aussi sinistre, que celle de se voir sans doute mourir, tout simplement.

Puis, Athenodora ouvrit les yeux… Et elle le regretta presque aussitôt, lorsque son crâne fut vrillé par une écrasante pression à l’intérieur de celui-ci. A côté de cela, avoir une gueule de bois était presque un plaisir en comparaison Elle mit ses mains sur son front afin de tenter d’atténuer la douleur et puis après quelques instants son cerveau reprit un minimum de contrôle sur sa situation : elle vit une douce lumière filtrer sur le côté et réalisa alors qu’elle était allongée dans un lit. Mais pas n’importe lequel, son propre lit… Et la jeune allemande réalisa alors soudain qu’elle était chez elle ; bien qu’elle ne sache pas vraiment la chose fut possible. Sentant une présence auprès d’elle, Athenodora tourna alors le regard sur le côté et après quelques secondes elle reconnut son frère aîné qui était en train de la regarder avec son air bienveillant habituel.

‘’Kurt.. ?’’

Demanda-t-elle alors, afin d’être bien sur de ne pas rêver et en dépit d’une certaine difficulté d’élocution du à l’effet de la foudre sur son système nerveux. Il semblait en pleine forme, ce qui ne pouvait que ravir le jeune femme et celle-ci se redressa alors doucement tout en continuant de porter une main à sa tempe afin de juguler les soubresauts de cette sensation de lancement dans son crâne, qui tendait heureusement à diminuer assez rapidement au fil des secondes. Sans prendre le temps de répondre à la question de son aîné, Athenodora demanda :

‘’Qu’est-ce qui s’est passé ? Vous allez bien ? Et ou est Mose ?’’

Une vive douleur transperça alors brièvement le crâne de la jeune allemande, qui ne pu réprimer un léger cri de douleur tout en se frottant la temps du revers de la main et elle ajouta d’une air las mais empreint d’une certaine forme de contrariété :

‘’S’il n’est pas mort, je vais le tuer de mes propres mains ce petit crétin, tu peux en être certain.’’

La question était désormais de savoir ce qui était le plus préférable pour le cadet des adultes de la famille : être déjà mort, ou bien être massacré par sa grande sœur qu’il avait entraîné, et par son intermédiaire, son grand frère, dans une sombre histoire à dormir debout des plus dangereuse.

En dépit de son emportement évident envers son cadet, Athenodora était toutefois réellement ravie que celui-ci n’ai rien lui aussi. Il avait bien été très légèrement blessé, mais elle se dit alors que, l’un dans l’autre, cela lui mettrait peut-être un peu de plomb dans la tête et lui apprendrait à ne plus accepter n’importe quelle proposition, de n’importe qui… Surtout, si ce n’importe qui en question lui prédisait un coup aux gains aussi rapide que facile. Mose n’était plus un enfant désormais, il allait vraiment falloir qu’il cesse de croire aux jolis contes de fées.

Lorsque Kurt se mit en devoir de lui raconter la suite des évènements après qu’elle eu perdue connaissance, la jeune allemande demeura longuement songeuse : Finalement, il ne savait pas du tout ce qu’il avait bien pu se passer… En soi, la rouquine préférait cela, elle ne souhaitait pas que le moindre souvenir de cette nuit leur reviennent en mémoire, pour leur propre sécurité et celle de la famille de Kurt. Quand celui-ci lui décrivit les dégâts effroyables du à l’affrontement entre Ludivine et l’inconnu, un affrontement que finalement elle n’avait pas rêvée, Athenonodra eu une pensée pour la malheureuse propriétaire des lieux. Pour sur, elle avait du être des plus consternée en constatant l’état de la pièce. Mais elle se dit aussi que le combat avait du être des plus effroyable et que, finalement, elle était bien contente de ne pas avoir eu le besoin de se confronter elle-même à Ludivine. Dans le cas contraire, elle doutait très sérieusement d’avoir pu prendre le dessus, d’une manière ou d’une autre, sur celle-ci… Sans parler, bien entendu, de son cabot mutant.

Tout de même, songea-t-elle alors en se laissant doucement retomber au creux de son lit… C’était là une bien étrange histoire, dont elle aimerait bien avoir le fin mot… Lorsque son frère, rassuré, la quitta finalement pour rejoindre sa propre famille ;? Athenodora demeura le reste de la journée dans son lit afin de prendre un repos des plus mérité selon elle. Tant d’émotions, sans oublier le fait de s’être fait littéralement foudroyée par un éclair d’elle ne savait pas vraiment combien de milliers de watts ou de megawatts, l’avait totalement épuisée. D’ailleurs, elle se demandait bien comment elle pouvait encore être en vie après un tel choc électrique, sans parler du fait qu’elle n’avait aucune brûlure d’aucune sorte. On pouvait survivre à la foudre, mais on en sortait quasiment indemne, c’était un fait.

Est-ce que Ludivine l’aurait finalement raté ? la jeune allemande en doutait, elle en doutait même très fortement…

Au cours des jours qui s’en suivirent, Athenodora tenta de trouver le moindre article dans la presse, relatant les évènement de cette nuit là : La coupure d’électricité généralisée dans le quartier tout d’abord, puis le fait que la maison de cette brave femme ai été très fortement vandalisée. Mais à sa grande surprise, ainsi que à sa très grande incompréhension, elle ne trouva nul trace de ces deux évènements dans la presse des jours suivant. Elle vraiment tout cela, des plus étrange.

Un matin, elle trouva dans sa boite aux lettres une curieuse enveloppe sans le moindre mot écrit dessus. De retour chez elle la jeune femme l’ouvrit et elle constata qu’elle contenait principalement des coupures de presse venant de journaux étrangers. Principalement américains, si elle ne se trompait pas. Ces coupure de presse, relataient apparemment d’effroyables évènements survenu en Afrique et en Europe, majoritairement de l’Est visiblement et très rapidement elle remarqua un bien malsain point commun à tous : ils concernaient soit des enfants, soit des très jeunes mutants. Enlèvements… Meurtre sans doute, expérimentation génétique certainement, si elle en croyait le corps profondément déformé qui avait été retrouvé… Des choses horribles, assurément, mais elle ne comprenait pas pourquoi on lui avait envoyé ces articles : Tout ceci était bien triste, mais que pouvait-elle y faire de toute façon ?

Il y avait cependant deux articles qui parlaient de choses différentes. Le premier évoquait les pères fondateurs, ces mutants qui avaient littéralement faillit renverser le gouvernement américain et le second, évoquait une quelconque secte dirigée par un gourou sans doute aussi fou que ces adeptes. D’après ce que Athenodora pouvait en lire, les deux affaires avaient été contrecarrés par un groupe de mutants américain qui se faisait appeler les.. Les… Les x-men.. ? Quel nom ridicule, songea alors Athenodora tout en continuant de parcourir les deux articles du regard. Les Etats-Unis avait apparemment un groupe de super justiciers à la noix qui se voulaient protecteur de la veuve et de l’orphelin… Grand bien leur fasse !

Dans le courrier elle trouva également une note manuscrite et, bien que le dit courrier ne mentionnait ni aucun nom, ni aucune adresse, elle devina très rapidement qui lui avait déposé cette enveloppe dans sa boite aux lettres. Encore un choix, cela ne pouvait pas être quelqu’un d’autre que lui, c’était certain. D’après la note, les faits relatés dans les différents articles étaient plus ou moins liés à la française ? Voilà qui n’augurait rien de bon, sans le moindre doute. Elle compris aussi, plus ou moins à delimot d’ailleurs, que Ludivine ne la laisserait pas tranquille pour autant et Athenodora se demanda bien ce qu’elle pouvait avoir de si intéressant, pour avoir le triste honneur d’avoir ainsi attirer son attention… Ou alors, serait-ce pour, enfin de compte, la tuer à cause de ce qui c’était passé voilà quelques jours maintenant ?

Un profond soupir de lassitude fusa alors de ses lèvres à demie close et elle se demanda bien dans quelle sale affaire, son cadet l’avait finalement fourrée : Elle qui faisait de son mieux pour garder un profil bas, voilà qu’elle avait désormais potentiellement une ennemie jurée… A choisir, elle préférait encore que Ludivine cherche à nouveau à la recruter, plutôt que à la tuer. L’inconnu lui conseillait visiblement, sans vraiment le dire, de rejoindre ces fameux x-men afin de trouver auprès d’eux aide et protection… Diable, pourquoi aurait-elle besoin de l’aide d’une bande de comiques costumés, qui jouaient les héros bénévolement ? Le courrier contenait également un billet d’avion pour San Francisco, ainsi que l’adresse d’un certain institut se situant apparemment dans cette ville. Alors quoi ? C’était la base de ces fameux x-men ? Vous parlez de super héros, si tout un chacun pouvaient trouver leur adresse dans l’annuaire, songea alors Athenodora dans un sourire amusée…

Le temps passa… Et finalement, trois jours plus tard Athenodora se retrouvait dans le terminal de l’aéroport e Berlin, avec son sac à l’épaule. Il était assez difficile de dire ce qui l’avait décidé à partir à San Francisco, mais jamais elle n’aurait imaginé qu’elle partirait un jour vivre aux Etats-Unis… Pour quelques temps tout au moins, le temps de mettre un point final à cette affaire avec Ludivine et ensuite, retour au pays. Jouer les héroïnes, ce n’était pas son truc, ça non, assurément.

Avant de partir, la jeune femme avait tenu à avoir une sérieuse discussion avec Mose. Une discussion qui avait commencé d’entrée de jeu par une vigoureuse gifle à en décrocher une mâchoire solidement attachée, suivi d’un sermon qui devait certainement encore résonner en écho dans les oreilles de son cadet. Malgré tout, Athenodora avait demandé à Kurt de garder un œil sur lui afin qu’il n’aille pas s’attirer es nouveaux ennuis, tout en assurant à ce dernier qu’elle reviendrait lorsqu’elle aurait régler une petite affaire’’là-bas’’. Elle resta volontairement vague sur le sujet, peu désireuse de l’entraîner dans ce qu’elle considérait être uniquement son problème.

Quand une voix féminine résonna dans les haut-parleurs du terminal afin d’annoncer le départ imminent de son vol, Athenodora se dirigea en direction de son comptoir d’embarquement en poussant un profond soupir… Et dire que toute cette affaire avait débutée par la proposition du stupide kidnapping d’un cabot de compétition, c’était vraiment n’importe quoi…

Le vol de la jeune femme était en effet annoncé, il s’agissait d’un vol direct de la lufthansa. La jeune femme devait se préparer pour un vol de 11 h et 10 minutes. Enfin c’était ce qui était prévu. Elle pouvait en effet médité sur les tenants et aboutissant de toute cette histoire. Ludivine avait surement eut une bonne raison de venir la trouver. La sortant de sa rêverie, elle entendit une voix d’homme lui demander ses papiers d’embarquement, ainsi que son passeport. Machinalement la jeune femme tendit la carte, ce n’est qu’après avoir passé qu’elle se rendit compte que cette voix ne lui était pas inconnue, cependant ne pouvant revenir sur ses pas elle avança, et se contenta de jetter un œil derrière elle. Le contrôleur ressemblait étrangement à l’inconnu, ce dernier la regarda, et la jeune femme ne put jurer avec certitude, mais l’espace d’un instant elle crue que l’homme venait de lui faire un clin d’œil. Avait-elle rêvée ?
Cependant déjà on la pressait d’avancer, c’est donc ainsi, sur cette absence de certitude, ce doute qu’Athenodora entama les 11 heures et 10 minutes de son voyage. Ce dernier se passa sans trop de souçi, malgré quelques turbulences.
Une fois arrivé, elle demanda à un taxi de la conduire à l’adresse que l’homme lui avait indiquée. C’est ainsi que quelques dizaines de minutes plus tard, presque une petite heure, après un trajet éprouvant et un certain jetlag dans les pattes que le Taxi s’arrêta au porte de l’institut, une nouvelle aventure s’annonçait pour la jeune femme, elle avait fait le choix de la commencer……