01.03/10.C.Mauvais soir à Denver

Vautré contre un accoudoir, les yeux mi-clos, Dakota somnolait alors que la télé poussait des gémissements de plaisir rythmés par des "Oh yeah !" et des "F*ckin B*tch". Il était près de minuit et le gamin était seul chez lui. Ses parents étaient partis au resto en amoureux en emportant le bébé et le garçon en avait profité pour se faire une soirée télé et tomber un peu plus tard, de façon tout à fait fortuite, évidemment, sur des programmes adultes. Il avait pourtant promis d'un grognement à ses parents qu'il serait couché avant 21h et sachant pertinemment qu'ils seraient de retour bien plus tard, il en avait profité même s'il n'avait pas prévu de s'endormir devant le programme éducatif pour la jeunesse.

Soudainement, il entendit la clé rentrer dans la serrure et tourner. Dakota sursauta en se réveillant, faisant tomber la télécommande qui reposait sur ses cuisses entre deux coussins du fauteuil. La porte d'entrée donnant en plein sur le salon modeste, il ne ferait pas long feu rien qu'en déguerpissant immédiatement. "Allez putain, bouge, fais chier, allezzzz !! " maugréé le mutant alors que sa main enfilée aussi rapidement que possible entre les coussins tentait de récupérer la zappette. Mais rien à faire. C'était à peine deux ou trois secondes qu'il avait eu pour faire quelque chose et déjà la porte s'ouvrait sur un spectacle qui allait faire hurler de rage son beau-père.

Là il était sacrément dans la merde et il le savait parfaitement. La poitrine serrée par la peur, Dakota bondit hors du fauteuil, totalement réveillé pour le coup, alors que ses parents découvraient la scène du crime abandonnée, sous les "Take that, b*tch" et les "HmmmMMmmmMMm" de la télé, rappelant au passage qu'il était difficile de parler la bouche pleine.

En une fraction de seconde, alors que son regard avait croisé celui de Sam, le beau-père, le jeune avait pu y lire toute la rage qui montait. Dakota fuit au travers du court couloir des chambres alors que les lourds pas empressés du père fouettard laissaient entendre que celui-ci se mettait à sa poursuite avec vigueur, prêt à en découdre pour de bon.

Bondissant dans sa chambre, seul lieu de refuge offrant pourtant une bien faible protection, le petit claqua la porte, le coeur battant la chamade, et se plaqua contre pour la maintenir fermée, espérant bien naïvement dans la précipitation qu'il serait capable de la retenir, lorsque le furieux tambourinerait de l'autre côté pour filer la correction de sa vie à Dakota.

C'est à ce moment que le môme regretta plus que toutes les autres fois de s'être vu retiré la clé de sa chambre après s'y être déjà enfermé suite à une engueulade quelconque mais d'une bien moindre envergure. Soudainement, la poignet de la porte descendit fermement une fois et une pression se fit sentir que le gamin parvint à retenir une fois avec succès uniquement grâce à la surprise de celui à l'opposé.

Malheureusement, un coup d'épaule eu tôt fait de faire valdinguer au sol un Dakota terrorisé qui eut à peine le temps de se retourner pour voir dans l'encadrement de la porte à contre-jour la carrure puissante de son beau-père dont le faible éclairage du salon laissait à peine deviner les traits de visage déformés par la rage...

"DAKOTA !!! Petit pervers !!! Enfant de salaud !!! Tu ne perds rien pour attendre…"

La silhouette du beau-père de Dakota se découpait dans l'encadrement de la porte. Immense, elle occultait en presque totalité la lumière provenant du reste de l'appartement. La voix était sèche, laissant suinter toute la haine accumulée, jour après jour, envers le pauvre garçon.

Lentement, inexorablement, l'homme s'avançait. Tout en foudroyant du regard sa cible terrorisée et recroquevillée au sol, il commença à retirer sa large ceinture de cuir, la faisant glisser le long des passants de son pantalon.

Sans préavis, levant le bras, il l'abattit brusquement, cinglant au passage l'épaule de Dakota.

"Tiens, prends ça… Et encore ça…" Un nouveau coup fouetta le bras que l'enfant avait levé dans un geste de défense dérisoire. "Tu te crois où ? On ne peut pas te laisser seul une soirée sans que…"

"Sam, nooon… Tu vas… Tu vas le tuer…"

La voix apeurée de sa mère parvenait à Dakota en bruit de fond, comme dans un demi-brouillard. Comme d'habitude, celle-ci, dépassée par la situation, intervenait de loin, serrant le bébé contre elle, mais n'osait pas s'opposer à cet accès de rage chez son mari. Réveillé en sursaut, le nourrisson se mit à hurler, joignant ses cris aux vociférations de l'homme.

Impitoyable, le beau-père levait d'ailleurs à nouveau le bras, perdant tout contrôle – pour peu qu'il ait déjà su se maîtriser une fois dans sa vie – et décidé à administrer au gamin la correction de sa vie.

Dakota serra les dents lorsqu'il entendit son beau-père le traiter d'enfant de salaud et poussa de petits cris de douleurs à chaque coups de ceinture qu'il recevait tout en insultant copieusement l'homme " Connard, ta gueule, tu traites pas mon père de salaud, sale bâtard ! ". Les paroles de sa mère poussèrent à nouveau le garçon à la mettre dans le même sac que celui qui le frappait. Il les détestait autant l'un que l'autre. Lui pour son action, elle pour son inaction. Elle ne l'aimait plus depuis qu'elle avait refait sa vie.

Son père lui manquait tellement. Dakota s'était senti abandonné une première fois lorsqu'il avait disparu et de nouveau lorsque sa mère l'avait remplacé. Ce soir encore, il se sentait plus seul que jamais. Chopant un jouet qui traînait, le garçon le balança à la figure de son beau-père. " Je te flinguerai enfoiré, toi et le merdeux qu'elle t'a pondu !". Il savait qu'il allait se prendre d'autres coups, mais lui aussi était enragé par le désespoir de voir ceux qui étaient sensés le protéger être ses pires ennemis, ne faisant qu'amplifier la grande gueule du jeune ado.

Sitôt l'orage passé, il se tirerait. Il s'en foutait de se retrouver seul sans personne. La rue serait moins dangereuse que vivre avec ces deux merdes et leur chiard qui lui vrillait la tête à longueur de temps, le jour comme la nuit.

La rébellion verbale du jeune garçon ne faisait qu'amplifier la rage de son beau-père, lequel laissait maintenant éclater des mois de rancœur plus ou moins contenue. Dakota représentait tout ce que cet homme haïssait. Certes il était un mutant mais il était, avant tout, l'enfant d'un autre, un intrus dans le foyer, un "bonus" qu'il avait bien été forcé d'accepter lors de son mariage.

Mais les choses allaient changer, c'était la dernière fois que Sam allait supporter cet enfant. Dès le lendemain, il enverrait cette aberration de la nature bien loin de lui, n'importe où, du moment que ce soit loin de sa vue. Ces pensées immondes s'imposaient à l'esprit de la brute alors qu'il laissait éclater sa colère.

Empoignant d'une main Dakota par le col de son t-shirt, il le tira à lui violemment, déchirant le frêle tissu. Finissant de lui arracher son maillot de corps, il renvoya le garçon sur le sol, levant à nouveau son bras, pour abattre la ceinture sur le dos nu.

"Ta gueule ! Tu n'as pas le droit à la parole ici ! Tu n'es qu'un parasite ! Comme ton père avant toi, une vermine qui vit au dépend des autres !"

La haine transpirait dans les paroles de l'homme alors qu'il battait méthodiquement Dakota. Hélas pour le jeune adolescent, il ne pouvait qu'encaisser, n'ayant même pas la chance de subir une métamorphose incontrôlée qui lui permettrait de ne plus être conscient. Non, cette fois, il restait bien lucide, ressentant chaque coup sur son corps meurtri, entendant chacun des mots abjects.

Maudit pouvoir ! Pourquoi ne se manifestait-il jamais lorsque cela aurait pu être utile ? Pourquoi ces transformations ne survenaient-elles qu'aux pires moments ?

Recroquevillé sur le sol de sa chambre, en chien de fusil, Dakota sentait la lanière lui cingler encore ses épaules nues à plusieurs reprises. Puis, aussi brusquement que tout avait commencé, l'homme cessa de le frapper. Sans un mot supplémentaire, il donna un coup de pied dans le dos de l'enfant et quitta la pièce. Un bruit de clé dans la serrure informa l'adolescent qu'il était bouclé. De toute évidence, la clé qu'il avait dû retirer avait été récupérée.

A travers la porte, il distinguait vaguement des éclats de voix, celle rageuse et haineuse de son beau-père, celle geignarde et plaintive de sa mère. Et toujours les hurlements du bébé qui lui vrillaient les tympans.

"Demain… Fout dehors… orphelinat…"

"Sam… Non, c'est un enfant… Non…"

"Un monstre, c'est tout ce qu'il est…"

Dakota se figea quand son beau-père le chopa au sol pour le porter à lui par le col. Il pouvait sentir son odeur qu'il avait apprit avec le temps à détester, à seulement quelques centimètres de lui. Le garçon battait des pieds dans le vide en tentant de se débattre. Son T-shirt était en train de se déchirer et sans avoir le temps de comprendre comment, il se retrouva de nouveau au sol, torse nu.

Sam reprenait les insultes à l'encontre de son vrai père et Dakota allait de nouveau répondre lorsqu'il se prit un coup de ceinture, puis un autre, et une multitudes qui suivirent. La douleur était trop cinglante pour donner envie à l'enfant de balancer de nouvelles saloperies.

Instinctivement, il se protégeait la tête avec les bras, roulé en boule, dos au frappeur d'enfant. Il sentait chacun des claquements de ceinture lui déchirer le dos et imaginait sa peau meurtrie en lambeaux sanglants. C'était la seule chose cohérente avec la douleur qu'il éprouvait. Mais non. Cette douleur bien que marquante laissait sa chair blessée mais non déchirée.

Profitant d'un moment de répit pour défaire légèrement la pression qu'il exerçait sur son visage avec ses coudes, Dakota accueillit le coup de pied violent de son beau-père avec surprise et énormément de douleur. Il se surprit à pousser un gémissement de souffrance sincère et spontané face au coup dans sa colonne vertébrale qui se propageait dans son dos par vagues répétitives de douleurs.

Autant il avait réussi à n'avoir que les larmes aux yeux avec les coups de ceinture, autant ce coup violent au dos lui arrachait des sanglots entrecoupés de hoquets plaintifs. La douleur persistait. Finalement le beau-père était sorti, sous les hurlements du bébé que Dakota avait envie d'égorger. Les voix de ses deux tuteurs étaient à peine audibles. On voulait se débarrasser de lui. Sa mère s'en foutait.

Demain, il partirait. Il se releva avec difficulté, son dos lui rappelant régulièrement que le moindre mouvement serait sanctionné. Dakota enfila rapidement son pyjama et passa une nuit agitée par le chagrin et par la douleur, caché sous les draps. En plus, ils l'avaient enfermé comme un animal en cage. Mais dès la première occasion du matin, il s'en irait.

[HRP]Ca n' pas été très sympa d'infliger de telles choses à un enfant au moment de Noël. Le monde est vraiment cruel et sans pitié…
Bienvenue à toi parmi nous. Si tu as la moindre question, n'hésite pas à m'en faire part. J'essaierais de te renseigner au mieux.[/HRP]

Allongé dans son lit, Dakota se pinçait les lèvres pour ne pas laisser échapper des gémissements de douleurs. Il ne voulait pas donner une telle satisfaction à ceux qui se prétendaient ses parents. Surtout ne pas leur faire ce plaisir !

Son corps entier le lançait, partout où la ceinture du sadique l'avait frappé. Il ferma les yeux, se refusant à imaginer l'état de son dos, zébré de marques rouges et cuisantes. Essayant de se détendre, il espérait basculer dans un espèce de coma qui lui permettrait au moins de ne plus ressentir la douleur.

Dans un brouillard, il discernait encore les voix à travers la porte. Comme dans un rêve, lui parvint un coup de sonnette impérieux auquel succéda une voix grave, ferme et autoritaire. Puis, sa porte s'ouvrit à nouveau et Dakota sentit une présence à côté de lui. Une main, pourtant douce, posée sur son épaule lui arracha un gémissement de douleur. Un cri indigné retentit alors.

"Mais, vous lui avez fait quoi ? Heureusement que les voisins nous ont alerté !"

Ouvrant péniblement un œil, Dakota tourna la tête vers la voix. Une femme noire en uniforme se tenait près de lui, avec son équipier légèrement en retrait. Loin derrière, l'enfant pouvait distinguer ses "parents" qui ne bronchaient pas.


"Habille-toi, petit. Nous allons t'emmener en sécurité. Tu n'as plus rien à craindre…"

Sur un signe impérieux, les parents de Dakota quittèrent la chambre, suivis par le policier. Seule la femme resta à proximité du jeune adolescent pour l'aider si besoin.

Dans une semi-conscience, Dakota rêvait et entendait les voix hors de sa chambre. Trop épuisé par ses douleurs, il ne discernait pas le vrai du faux, le rêve du réel. Probablement par instinct, il sentit pourtant une présence mais ne consenta pas à ouvrir un oeil, s'en sentant incapable. Il avait réussi à s'endormir avec difficultés, ce n'était pas pour se réveiller à la première occasion. A moins que ça ne soit son beau-père qui revenait lui foutre des coups ?

La pensée se confirma lorsqu'une vive douleur le lança à l'épaule. Il poussa un petit gémissement en rentrant sa tête. Mais la voix qui s'en suivit était étrange. Il ne la connaissait pas ! Dakota ouvrit un oeil avec difficulté, et remarqua que la personne qui était proche de lui était une femme policière noire approchant d'une quarantaine d'années. Plus loin, un homme policier gardait la porte.

Il avait à peine capté des paroles le fait que ce soit les voisins qui les aient appelés. Il leur en devait une belle ! La femme lui demanda alors de s'habiller pour qu'elle l'emmène en sécurité. " C'est où en sécurité ? " demanda-t-il d'une voix pâteuse. Dakota s'assit avec difficulté. Son dos meurtri se rappela à lui le lança des fesses à la nuque. "Aie putain... " Il s'immobilisa une seconde ou deux, puis se baissa pour attraper son sous vêtement de la veille et son pantalon, jetés près de son lit.

Retournant sous les draps, il se changea lentement, laissant sous la couverture le pantalon de pyjama puis le garçon se leva et jeta son haut sur son lit. Pour le T-shirt, il allait falloir en récupérer un dans le placard par contre puisque l'autre enfoiré le lui avait arraché. Ses blessures affichées, le mutant récupéra un maillot de corps blanc dans lequel il passa les bras puis très lentement la tête. Le contact du tissu tombant dans son dos était particulièrement désagréable. " J'ai trop mal au dos... " se plaignait-il à la policière avant de l'enlacer soudainement en commençant à pleurer.

Dakota se sentait totalement perdu. Bien sûr, il détestait ses parents et son beau-père plus que n'importe qui. Bien sûr, il avait pensé à le tuer et à fuir loin d'eux. Mais maintenant que tout se mettait en place et que la machine était lancée sans qu'il n'ait le moindre contrôle. Tout allait changer. Son futur était totalement incertain et sombre. Et soudainement, il avait peur du noir.

Prenant une voix plus douce pour rassurer le gamin, la policière lui répondit calmement :

"Nous allons t'emmener à Sainte-Hélène du Saint-Suaire, au moins pour la nuit et peut-être pour quelques jours. Tu verras, tu y seras bien… Avec d'autres enfants de ton âge… Le temps de trouver une solution…"

La femme se raidit et son regard se fit plus dur alors qu'elle voyait Dakota sortir de son lit, torse nu. La maigreur du garçon était effrayante et sur son dos contusionné apparaissaient les stigmates des mauvais traitements subis.

"Tu ne risques plus rien maintenant. C'est fini…"

Gêné, la femme sentait les bras de l'enfant l'éteindre. Elle hésitait à le serrer également contre elle, de peur d'attiser ses blessures récentes et se contenta de lui caresser doucement les cheveux, d'un geste protecteur.

"Allez, finis de l'habiller. Tu viens avec nous…"

Escorté par les deux policiers, Dakota quitta le sinistre appartement. Ses parents se tenaient sur le pas de porte, tête baissée, plus furieux que réellement honteux, s'étant vu intimés l'ordre d'apporter, dès le lendemain matin, une valise contenant des vêtements de rechanges.

Après un trajet en voiture à travers la ville, les policiers arrivèrent devant un bâtiment austère et sombre. A cette heure avancée de la nuit, la seule activité était celle provoquée par l'arrivée de l'adolescent.

Rapidement, celui-ci fut pris en charge et conduit à l'infirmerie pour y passer la nuit. Après avoir pris un sédatif pour calmer ses douleurs et l'aider à dormir, il se glissa dans des draps propres et ne tarda pas à fermer les yeux.

Epuisé par les épreuves, Dakota dormit profondément et n'ouvrit les yeux qu'assez tard dans la matinée, l'esprit apaisé pour la première fois depuis bien longtemps. L'heure du petit déjeuner était passé depuis longtemps mais il eut quand même droit à un grand bol de chocolat fumant, servi par une religieuse, encore jeune, au visage souriant.

Puis, le garçon fut conduit à travers de longs couloirs déserts jusqu'à une petite pièce. Derrière un bureau encombré de dossiers, se tenait une autre religieuse, plus vieille que la précédente et au visage moins avenant.

"Bonjour mon petit. Entre et assis-toi… Je suis mère Mary Stigmata, directrice de cet orphelinat. Tu es en sécurité avec nous maintenant. Veux-tu me parler un peu de toi ?"

La voix, bien que tranchante, restait douce et apaisante. En femme habituée à prendre des décisions, la mère supérieure allait droit au but, sans détour, sans faiblesse, ni brutalité excessive.

" Saint-Hélène ?" C'était quoi ça ? Y'avait beaucoup de "saint" dans ce nom. Lui qui ne croyait en rien, il espérait bien ne pas tomber dans un truc super religieux. Dakota enfila ses baskets et mit un pull avant de suivre la policière. Il ne se retourna même pas pour regarder ses "parents". Bon débarras.

Le garçon somnola malgré lui dans la voiture pour compléter sa nuit entamée et sentit juste qu'on le réveillait lorsqu'ils étaient arrivés à l'endroit prévu. Le genre de bâtiment qui donnait pas envie d'y passer la nuit. Juste le truc parfait pour les films d'horreur. Le mutant se rassura en se disant que c'était juste la faute à la l'obscurité. Après avoir été laissé par les policiers, Dakota suivit docilement ceux qui le guidaient, pas très rassuré finalement d'être laissé seul dans un endroit qu'il ne connaissait pas, et dans lequel il semblait qu'il allait passer un certain temps.

Le sédatif avait eu d'agréables effets et la nuit avait été calme et pleine à l'infirmerie. La douleur s'était bien estompée et même s'il était anxieux quant à la suite des évènements, il se trouvait malgré tout plus serein de savoir qu'il ne se ferait plus frapper et n'aurait plus à supporter les cris du gamin et sa mère geignarde.

Est-ce qu'il avait vraiment eu besoin de dormir, où était-ce l'effet du sédatif ? Dakota n'en savait rien, mais lorsqu'il s'était réveillé, il était déjà bien tard. S'il avait été chez lui, le merdeux l'aurait probablement fait sursauter deux ou trois fois en poussant des caprices aigus dès le levé du jour. Comble du luxe, il avait le droit à ce qu'on lui apporte le petit déjeuner sans qu'il ait à se le préparer !

Un bon chocolat chaud qui redonna un peu de courage au jeune garçon pour affronter le reste de la journée. Offrant un joli sourire séducteur à la nonne, et matant son derrière dès que celle-ci se retourna, Dakota savoura son breuvage de courage puis suivit son guide jusqu'à ce qui devait être une sorte de bureau pour vieille. Le mutant s'assit en face de la dame à son invitation et l'écouta parler. Elle voulait qu'il lui parle de lui. Il n'avait jamais été très fort en exposé oral. Surtout que là c'était pas juste, il avait même pas eu le temps de se préparer… " Heu. Bha. Dakota. J'ai 11 ans trois quarts. Je suis de Denver. Heu… Y'a beaucoup d'autres enfants ici ? Qu'est ce que vous allez faire de moi ? "

Alors que c'était lui qu'on interrogeait, il avait finalement retourné la situation en se faisant le questionneur. " Je serai obligé de prier aussi ? Je pourrai récupérer mes jouets après ? Faudra que je travaille pour payer ma place ? Y'a des filles ?? " Bizarrement, la dernière question avait été posée avec un peu plus d'intérêt que les autres. Quoiqu'il aurait quand même bien aimé récupérer sa figurine collecter de FireMan.

Devant l'avalanche de questions, le visage de la mère supérieure se crispa un peu. Impatientée, elle fit claquer sèchement contre son bureau la baguette de bois qu'elle tenait en main, interrompant net le babillage de l'enfant. Un silence pesant s'instaura pendant quelques seconde, puis d'une voix qu'elle s'efforçait de garder calme, la religieuse reprit la parole.

"Tu es ici à l'orphelinat Sainte-Hélène du Saint-Suaire, orphelinat pour garçons." Imperceptiblement, la femme avait accentué les mots "pour garçons", brisant net un espoir secret de Dakota. "Nos pensionnaires sont, avant tout, des enfants n'ayant pas eu de chance dans la vie, ayant perdu leurs parents d'une façon ou d'une autre. Pensionnaires soit de longue durée, soit de façon temporaire, en attendant que les services sociaux s'occupent d'eux."

Les yeux inquisiteurs se fixèrent sur le jeune adolescent, cherchant certainement à déterminer dans quelle catégorie ce dernier se situait. Fouillant dans un tiroir, Mère Mary Stigmata en sortit un épais registre qu'elle ouvrit devant elle.

"Ainsi donc, tu te prénommes Dakota et tu es de Denver… As-tu un nom au moins ? Sais-tu pourquoi tu es ici ?"

Regardant toujours avec insistance Dakota, elle se tenait prête à noter les informations que le gamin lui délivrerait. Bien sûr, elle aurait bientôt le rapport de police, relatant les faits, mais elle tenait toujours à avoir la version de l'enfant pour se rendre mieux compte du degré de souffrance dans lequel il se trouvait et de sa capacité à remonter la pente.

Volontairement ou non, la mère supérieure ne soufflait mot sur les obligations religieuses de son établissement, soit qu'elle n'y attachât pas une importance exagérée, soit que l'avis de l'enfant lui importait peu en la matière.

Dakota sursauta lorsque la vieille fit taper son bâton sur le bureau et eut un mouvement de recul instinctif à cause du mauvais souvenir du claquement de ceinture contre sa peau, puis fit la moue quand elle lui annonça qu'il était dans un établissement pour garçon. Trop nul. Ca avait l'air super strict ici en plus. Il pourrait surement pas mâter la télé jusqu'à pas d'heure et se coucher super tard… Genre 23h.

Les autres pensionnaires avaient pas eu de chance non plus visiblement. Au moins il saurait un peu comment faisaient d'autres garçons pour supporter d'avoir perdu un parent ou de se faire foutre dessus. Mère Bloody Mary sortit son bouquin de sorcière et observa une de ses formules, surement celle pour transformer les enfants en grenouille, puis elle l'interrogea. " Sûr que j'ai un nom. Evans. Dakota comme l'état et Evans comme… Comme moi. " conclut-il dubitatif sur l'intérêt de la formulation de la fin de sa présentation.

Elle lui avait demandé s'il savait pourquoi il était ici. " Bha c'est un club de strip tease super réputé il parait alors mes copains les flics m'ont emmené visiter… " Un sourire goguenard au visage, le gamin observa la réaction de soeur balais-dans-le-cul. Ouai. Les blagues de cul, on allait éviter. "Heu. Bref. Je veux dire. Vous disiez qu'ici c'était soit pour les enfants qui avaient pas eu de chance dans la vie, soit qui avaient perdu un parent… Bha moi c'est les deux. Mais pas dans l'ordre. " commença-t-il soudainement plus sérieux et moins mutin. " Mon papa est mort dans un accident de voiture. Ma mère s'est remariée à un conn… un enc… Un mec qui m'aime pas. Parce que je suis du mariage d'avant quoi. Je suis un peu un déchet. Alors il me tape dès qu'il a une raison. " Dakota s'étala un peu dans le fond de sa chaise.

Est-ce qu'il devait dire qu'il était un monstre ? Ca risquait malheureusement de se voir un jour ou l'autre. Ca pressait pas. " Soit il me baffait, soit il me fouettait avec sa ceinture. Mais en général il me mettait plutôt des mandales dans la gueule ou sur le corps." Dakota haussa les épaules comme si c'était son train-train quotidien et qu'il y était habitué, pour faire son petit dur. Dans le fond, c'était vrai qu'il s'y était un peu fait.

Dakota essayait de se retrancher derrière une barrière, renforçant sa carapace d'une couche d'humour un peu grivois, chose qui pouvait surprendre de la part d'un garçon aussi jeune, mais redevint rapidement plus grave et sérieux dans ses propos. La mère supérieure restait impassible. Tout au plus ses lèvres se pincèrent jusqu'à devenir deux lignes étroites, à peine perceptibles au moment de la blague salace mais elle choisit de ne pas relever cette petite provocation.

Rien dans son attitude ne laissait paraître le moindre signe de compassion. Indifférence complète au sort du jeune adolescent ou volonté de ne pas jeter de l'huile sur le feu dans le registre émotivité ? Bien malin qui aurait pu le dire…

Pendant le rapide exposé, Mère Mary Stigmata avait appuyé sur un bouton situé à l'angle de son bureau. Quelques minutes après, la porte s'ouvrit et un garçon aux traits asiatiques, sensiblement de l'âge de Dakota, pénétra dans la pièce.

"Charlie, mon petit, je te présente Dakota. Il va passer quelques jours avec nous. Tu seras gentil de l'aider à s'installer dans votre chambre…"

"Mais, ma mère… C'est pas possible…On est déjà trois dans…" Un nouveau claquement sec de la baguette sur le bureau interrompit net les protestations. "Euh, oui, bien, bien… Tu m'suis ?"

Sans attendre de réponse, le dénommé Charlie ressortit du bureau. D'un geste désinvolte de la main, la religieuse congédia Dakota et se replongea dans ses dossiers, signifiant par là que l'entretien était terminé.

Marchant rapidement dans les couloirs, le jeune Asiatique commentait.

"Alors, t'as fait la connaissance de la Pingouine ? Ca va, elle est pas trop chiante… Du moins quand on la cherche pas… T'arrives d'où ? T'as tué qui pour échouer ici ?"

Cette meuf était un vrai mur. Elle laissait passer aucun sentiment. Une frigide ! Il lui semblait qu'on disait comme ça. Elle avait l'air d'en avoir rien à faire de son histoire. Au moins elle le prendrait pas en pitié. Mais si ça pouvait lui apporter quelques avantages, il était pas contre. Dakota observa Bloody Mary appuyer sur un bouton et s'attendit à ce qu'une bibliothèque pivote pour ouvrir sur un passage secret, genre vers l'antre de super Magmata.

Mais après un instant, c'était un autre garçon qui arriva, aux traits asiatiques (Très bon choix d'avatar. Le MJ a d'excellents goûts. J'approuve.). Il s'appelait Charlie et il allait être son pote de chambre. Et y'en avait deux autres. Se relevant d'un bond du siège pour suivre son nouveau copain, Dakota salua la mère d'un " A plus !" lorsqu'elle lui fit un signe de la main.

Le mutant se mit à trottiner pour suivre l'asiatique. " Ouai la Pingouine. Faut lui payer une opération pour qu'elle se fasse retirer le balais qu'elle a dans le cul quand même. " Dakota remonta un peu plus à la hauteur de son guide pour répondre aux questions. " Denver. Comme le dernier dinosaure. En fait c'est mon beau père qui a essayé de me buter. Mais je me suis bien défendu alors les flics sont venus pour nous séparer, sinon j'allais le buter. Tu vois le truc. " continua-t-il avec un dédain tout calculé. " Alors à la fin ils ont décidé de m'emmener ici pour pas que je fasse un malheur. En même temps, il doit crever de trouille que je me tire d'ici pour aller lui faire sa fête… Mais il a bien capté la leçon je suis sûr." Il renifla bruyamment pour jouer les petits durs et interrogea à son tour. " Et toi, t'es d'où ? Pourquoi t'es là ? Y'a des trucs cools à faire ? On se couche à quelle heure ? On bouffe bien ? Y'a des ordis ? Faut prier ou ils s'en tapent ? Elles sont bonnes les autres soeurs ?" Bha oui. Y'avait pas de filles de leur âge. Alors autant viser plus haut. La lune, peut être, certes. Rêver ne faisait de mal à personne après tout.

Le petit coq continuait à avancer en observant partout autour de lui, essayant de mémoriser au plus vite les couloirs de sa nouvelle maison.

[HRP]Je savais bien que l'avatar de Charlie te plairait…[/HRP]

Tout en se dirigeant à grandes enjambées vers sa chambre, Charlie sourit aux fanfaronnades de Dakota. Sûr qu'on n'allait pas s'ennuyer avec un loustic pareil ! Mais il appartenait à "l'ancien" de donner quelques règles de la vie en collectivité au sein de l'orphelinat.

"C'est clair qu'elle est vachement coincée, la Pingouine, mais elle est juste. Y'a que des fois qu'elle manie un peu fort la baguette." Charlie se frotta machinalement le postérieur sur ces derniers mots. "Mais elle se trompe rarement de coupable. On a souvent bien mérité le rappel à l'ordre…"

Gravissant un escalier, les garçons s'engagèrent dans un nouveau couloir. Pour un endroit accueillant des enfants, les lieux étaient étrangement calmes, loin du chahut qu'on se serait attendu à y rencontrer.

"J'suis d'Denver aussi, mec. Ca va faire six mois qu'j'suis là, après m'être fait virer de pas mal de familles d'accueil. J'sais pas où est mon père et ma mère doit finir sa quarante-troisième cure de désintox… Mais bon, on s'y fait à force…"

Les couloirs s'enchainaient, formant un véritable labyrinthe. Pas sûr que Dakota puisse y retrouver son chemin tout seul. Du moins pas dans l'immédiat…

"Ben, ici la vie est vachement rythmée. Debout 07h00. Toilette – y'a des douches à côté des piaules – et p'tit-dej. Prière. Obligatoire !", précisa-t-il avec une petite grimace qui indiquait bien l'opinion qu'il avait de cette obligation. "Puis on a des cours. Anglais, maths, géo, etc. Repas. Et re-cours l'après-midi. Et le soir c'est au lit rapidos et extinction des feux pour 21h30… La bouffe est correcte quoi… On meurt pas de faim mais j'te montrerai une combine pour aller piquer dans les cuisines la nuit. Si on s'fait chopper, c'est dix coups de baguettes mais t'as pas l'air d'un dégonflé…"

Arriva le dernier sujet sensible, celui des filles…

"Ben les autres sœurs, elles sont sur l'modèle d'la Pingouine. Y'a qu'celle d'l'infirmerie, Sœur Piqure qu'ont l'appelle, qu'est pas mal du tout et assez sympa. En plus, elle nous a déjà tous vu à poil… Dommage que l'inverse soit pas vrai… Les autres sœurs, y'a rien à en tirer… Elles ont toutes des noms à la con en plus, vachement compliqués à r'tenir, des trucs du style Sœur Mary-Machin du Tabernacle Entrouvert ou Marie-Bidule du Confessionnal Poussiéreux…"

Tout en parlant, Charlie poussa enfin la porte d'une petite chambre, abritant quatre lits superposés et où se trouvaient deux garçons vautrés sur leurs lits.

"L'black c'est Adrian et l'Blond c'est Max…"

Les présentations sommairement faites, Charlie alla s'avachir dans un fauteuil défoncé en appuyant sa tête contre le dossier. Les deux autres occupants de la chambre se redressèrent, heureux de voir enfin un peu d'imprévu bouleverser la vie, trop bien réglée, de l'orphelinat.

Ecoutant les réponses de Charlie, Dakota fanfaronna à nouveau, l'air de rien. " Suffit de la lui piquer sa baguette. A force elle en aura marre d'en racheter. " Bon c'était pas cool, il commençait à être paumé. " Putain mais c'est gigantesque c'te baraque là..." L'asiat' expliquait son histoire rapidement. Une mère camée, un père disparu et des familles d'accueil nazes. " Putain, tu crois qu'on va m'envoyer en famille d'accueil ? Je vais tomber sur des barges à tous les coups, c'est sûr. Jamais de cul avec la famille... Pourquoi tu te faisais virer ? T'étais pète burne ou c'étaient des cons ? " puis il conclut un peu tristement à son tour " Ouai on s'y fait d'avoir des parents nuls...".

Bon, le gamin devait engranger le max d'infos. La première passait déjà mal. " Quoi ? 7h ? Putain mais c'est trop tôt ça... On a les week end au moins ? Faut se laver tous les jours aussi ? P'tain la loose. Ha nan mais pas les prières en plus, font chier avec leur Dieu à la con là..." rouspeta-t-il en suivant Charlie dans le dédale. C'était pire que la prison ! Les cours, fallait s'y attendre. Il avait même pas sa console portable pour s'occuper. Il papoterait alors. Ca passerait le temps.

Charle parlait déjà de combines pour piquer de la bouffe. Cool ! " Elle aura pas le coeur à frapper un enfant battu par ses parents quand même ? ". Dix coups de baguette, c'était rude quand même. Puis le sujet intéressant arriva ! Les filles ! L'asiat' annonça qu'elles étaient toutes comme la pingouine. " Ha l'horreur quoi... Toutes des vieilles grosses moches ? " Sauf soeur piqure. "Ha ouai, je l'ai vue elle. Elle est trop bonne. Elle a un joli cul ! " Dakota écarquilla les yeux lorsque Charlie lui apprit qu'elle les avait tous vu à poil. " Pourquoi elle nous dépoile ? C'est une perverse ? Ou vous vous la faites tous les un après les autres ? Genre tournante, tout ça ?" demanda-t-il en faisant semblant d'être très bien informé sur le sujet.

A part celle-là, fallait pas spécialement en retenir d'autre. Ca allait être le désert féminin quoi. Dakota entra à la suite de Charie dans la chambre et observa les deux autres. Il leur fit un salut de la main. " Salut les mecs. Je dois crécher dans votre chambre, ordre de la pingouine. Désolé de me taper l'incruste, je me ferai p'tit ! " Le garçon s'avança dans la chambre. C'était mieux que rien. " Et y'a quoi à glander du temps libre ? Vous aviez l'air de vous faire sacrément chier là... ". Allant du côté des lits libres, il chercha lequel pouvait être le sien, et demanda à Charlie " C'est lequel le tiens ? " puis il se rappela soudainement. " Y'a mes vieux qui doivent m'apporter des fringues aujourd'hui. J'avais zapé... Ouai, j'ai tabassé mon beau père. " informa-t-il les deux nouvelles têtes pour qu'ils sachent à qui ils avaient affaire. " Faut faire passer une console portable en douce, vas y. On va trop s'emmerder sinon je sens... " La vie ici avait pas l'air bien folichonne...

Curieux de découvrir qui était leur nouveau camarade de chambre, les garçons s'étaient regroupés pour discuter et faire connaissance. Par son enthousiasme, son assurance affichée et son langage fleuri, Dakota était en train de s'intégrer rapidement à la petite communauté.

"Une console ?", demanda Adrian, avec une note d'espoir dans la voix. "T'as les moyens de faire entrer une console ici ? Putain, trop que ça serait bien, ça… Y'a plein de planque dans la chambre en plus pour pas s'la faire chourrer…"

"On a vu personne apporter quelque chose encore.", intervint à son tour Max. "Mais bon, ici c'est pas chrono-post pour la distribution des paquets… Ils sont rarement pressés…"

Amusé, Charlie interrompit ses potes, voulant partager avec eux les dernières remarques de Dakota dans les couloirs.

"Et les mecs, y'a Dakota qu'a déjà r'marqué l'cul de sœur Piqure… Il perd pas d'temps…" Puis, se tournant vers leur nouveau camarade, il poursuivit. "Perverse ? Non, non, c'est plutôt le contraire… Elle est trop timide. Faut la voir comme elle rougit quand on se dessape devant elle… Mais bon, j'crois qu'le toubib fait exprès de la faire rester quand on passe la visite médicale. J'suis sûr que lui, il a trop envie de s'la taper. Mais, j'avoue, j's'rais pas contre non plus… Vous en faites pas, on partagera…", se hâta-t-il de préciser, coupant court à toute protestation.

Un sourire béat s'afficha tour à tour sur les visages des adolescents alors que leur imagination les entraînait déjà dans un corps à corps fougueux, mais virtuel, avec la religieuse. Soudain, intrigué par un détail, Adrian fronça les sourcils, fixant avec insistance le visage de Dakota.

"Mince, mais t'as quoi aux yeux ? Comment que ça fait bizarre ton truc ! C'est pas normal, ça…"

Surpris et curieux, l'attention attirée par cette remarque, Max et Charlie se figèrent également, dévisageant le jeune mutant avec insistance, l'air plus étonné qu'effrayé.

Dakota observa Adrian. " On a bien le droit de sortir de ce trou à rat quand même ? On peut même pas aller au ciné ? " Sinon ça s'appellerait un peu la prison… " Moi j'ai quelques consoles mais mes vieux vont jamais me les filer. Je suis sûr que mon beau-père les aura explosées juste pour se venger de la rouste que je lui ai foutu." Putain, il avait pas de fait de back up de ses sauvegardes depuis quelques semaines en plus. La loose !

Max sous entendit que les paquets étaient filtrés à l'arriver. Prison. Prison. Prison. Ce mot résonnait dans l'esprit du gamin. Goguenard, le nouveau répondit au sujet de soeur Piqure " Timide ? Faut juste lui faire sa fête, après ça sera une grosse cochonne, je suis sûr ! " C'était marrant de les voir se la "partager" alors qu'ils se la feraient jamais.

Lorsqu'Adrian l'observa avec insistance, Dakota lui rendit avec la même curiosité le regard, sauf que lui ne savait pas quoi regarder. " Quoi ? Je suis pas soeur Piqure hein, arrête de mater. " se défendit-il avant que les explications viennent. Etant sorti de sa chambre, le garçon avait oublié le "détail" de ses yeux. " Bha quoi ? Vous avez jamais vu des yeux vairons ? C'est génétique, ou un truc du genre. Je peux voir à travers les fringues. D'ailleurs Max en a une toute petite !" annonça-t-il en pointant l'entrejambe du gamin ciblé par la moquerie. " C'est pour ça que je disais que Piqure avait un beau cul ! " Posant son derrière sur un lit, il rajouta en se marrant " Ca serait cool si c'était vrai quand même ! Ha ouai quoique nan. Je veux pas voir Bloody Mary à poil moi ! Beeeerk ! ". Il sortit bien la langue pour marquer le dégoût de l'image qu'il avait eu en tête.

Dakota était très nettement en train de s'imposer parmi ses camarades. Le petit coq, par sa gouaille et son assurance affichée, était en train de marquer très facilement son territoire face à de jeunes adolescents toujours prompts à fantasmer et à admirer plus déluré qu'eux.

Un grand éclat de rire accompagna la petite plaisanterie prenant Max comme cible. Pendant que l'intéressait protestait avec toute sa vigueur à cette insinuation qu'il jugeait calomnieuse, les autres étaient pliés en deux, tant il est vrai que ce genre de plaisanterie est toujours hilarante quand elle prend pour cible un autre que soi…

"N'importe quoi ! Tu vas étouffer si j'te… Merde, c'est bon quoi, c'est pas drôle…", conclut le garçon avant de finir par se mettre à rire également.

Un air rêveur fleurit sur les visages juvéniles alors qu'ils s'imaginaient posséder un tel pouvoir avant de faire à leur tour une grimace dégoûtée lorsque la dernière possibilité fut évoquée.

"Oh, ouais, trop que ce serait l'horreur ça… Pouah !"

"Sœur Piqure, j'avoue mais pas l'autre, c'est clair que…", commenta, à son tour Charlie.

Soudain, l'Asiatique s'interrompit alors que la porte de la chambre s'ouvrait sur un petit groupe de garçons un peu plus vieux que les occupants de la pièce.


"Et bien, ça rigole bien chez les puceaux… C'est quoi qui vous fait marrer comme ça ?"

Alors que Charlie et Adrian se renfrognaient et lançaient un regard furieux vers les nouveaux venus, Max s'était mis à pâlir brusquement. Faisant un pas en arrière, le petit blond cherchait visiblement à ne pas se faire remarquer plus que nécessaire.

[HRP]Demain, je pense faire relâche pour récupérer un peu. Bonne fête de fin d'année à toi.[/HRP]

Tout le monde se marrait bien et Dakota était content de sentir qu'il allait s'imposer comme le meneur de la petite bande, même s'il était encore très loin de se repérer dans les lieux et de connaître les combines. Fallait encore éviter qu'il se transforme, sinon il allait devenir la risée de ses camarades...

Puis Charlie arrêta de parler quand quatre mecs arrivèrent en les traitant de puceaux. Si l'asiate' et Adrian ( et non Damian ?) avaient l'air de tirer la gueule, Max avait l'air d'avoir la trouille. Ca devait pas être leurs potes. " Bha ouai on sait se marrer chez les puceaux à défaut d'avoir des meufs. En plus c'est classe, vous pouvez aussi participer du coup, vu que vous avez jamais trempé votre biscuit non plus hein ? " Dakota décocha un sourire narquois à la bande, pas intimidé pour un sous, et enchaîna " Ca roule les mecs ? Vous glandez quoi ? " Le gamin doutait pas une seconde qu'ils allaient chercher la merde. Mais des fois que ça soit que de la gueule, suffisait de montrer qu'il en avait aussi.

P'tête qu'il réussirait à leur montrer qu'ils avaient pas intérêt à l'emmerder. " Si j'fais rentrer des trucs à Saint-Hélène, y'a des trucs que vous aimeriez ? J'prends les commandes… " Proposer des services gratuitement, ça pouvait que les mettre de bonne humeur. Quitte à s'en faire des potes, c'était toujours utile. Ou au moins pas des ennemis...

[HRP]Yes, merci. Il s'agit bien d'Adrian. Petite erreur de ma part. J'ai corrigé…[/HRP]

Goguenards, les quatre intrus regardaient les jeunes garçons, conscients du malaise que provoquait leur présence. Fronçant les sourcils à l'intervention de Dakota, celui qui avait déjà parlé, le latino en t-shirt blanc et blouson bleu, parut seulement se rendre compte de la présence du jeune garçon.

"Eh… C'est cool, ça, les filles… Vous avez une nouvelle copine… Qui a l'air d'avoir une grande gueule… Au moins, Max, tu seras plus tout seul…"

Amusés, les "grands" entrèrent plus franchement dans la chambre et se placèrent devant la porte. Leurs yeux durs contrastaient avec le sourire ironique qu'ils affichaient sur leur visage. Rivant son regard sur Dakota, le noir en dreadlocks ajouta :

"La première partie de ta phrase est juste… Par contre, tu te plantes pour le reste…"

"Dégagez, vous deux !", coupa sèchement le garçon blanc en chemise à carreaux, à l'attention d'Adrian et de Charlie.

Sans se faire prier, avec un regard d'excuse – mi-soulagé, mi-coupable – pour leurs camarades, les deux garçons se glissèrent rapidement hors de la chambre. Leurs pas s'éloignant dans le couloir témoignaient de la hâte qu'ils avaient à ne pas rester dans les parages.

"Maintenant que nous sommes entre nous… Nous disions donc que tu as mis le doigt sur le point le plus gênant de cette boite… Mais, faute de meufs, il reste les petits blondinets… Et Max ne sera certainement pas opposé à l'idée de recevoir de l'aide. "

Le visage maintenant menaçant, "Chemise à carreaux" s'approcha de Dakota.

"Alors, Casque d'or, tu sais faire quoi ? T'as intérêt à être bien gentille avec nous, sinon on peut vraiment faire un enfer de ta vie ici…"

Le visage décomposé, Max avait fait un pas un arrière. La voix tremblante, il essaya d'intervenir malgré tout.

"Merde, les mecs… C'est bon… Laissez-nous…", commença-t-il à protester, manquant toutefois de conviction.

Dakota observa le latino sans se sentir offusqué d'être traité de "copine". Le garçon soutenait le regard des plus vieux sans se démonter. De toute façon ils feraient quoi à part p'tête un peu le chahuter ? Le dreadlockeu fit une remarque. La première partie de la phrase ? S'il devait retenir tout ce qu'il racontait comme conneries aussi, on s'en sortait pas.

Le blond observa ses deux copains se tirer sans demander leur reste à l'ordre d'un autre des gars. Mais pourquoi ils avaient autant la trouille ? Ils étaient le même nombre, ils auraient pu foutre quelques coups histoire de les calmer.

Le bronzé en profita soudainement pour expliquer la suite. Le visage de Dakota se décomposa alors qu'il comprenait ce qui était sous entendu. Recevoir de l'aide ? Faute de meut ? Le jeune tourna la tête vers Max pour essayer de se prouver qu'il se trompait, mais vu la trouille de l'autre, il devait avoir bien saisi.

Sans broncher, le mutant observa chemise à carreaux s'approcher. Visiblement, il voulait avoir l'étalage de ses compétences. "Ce que je sais faire ? Plein de truc. Mon beau-père était un pervers. C'est pour ça que je suis là après tout… " commença-t-il par inventer. " Du coup, il m'a déjà forcé à faire plein de trucs, alors je suis habitué. Les petits PD de votre genre, ça me connait. Tu me diras si t'aimes mes pipes." lança-t-il avec dédain comme s'il devait faire une démo de basket.

Dakota s'agenouilla face au blanc et entreprit de lui baisser le jean en lui défaisant sa ceinture. "Tu verras, je suis doué pour faire hurler. " Le froc baissé, le garçon releva les yeux vers le pervers avant de lui décocher un fulgoro poing uppercut dans les couilles. Le genre qui les lui ferait recracher et sans réfléchir, il chargea comme il le faisait au rugby le dreadlockeu, épaule en avant, au niveau des boules aussi pour les défoncer en gueulant " Bande de connards je vais vous défoncer vos gueules ! " Ce qui était sûr, c'est qu'il allait manger des coups. Mais ce qui était sûr aussi, c'est qu'il allait en distribuer. En espérant que Max l'aide...

"Chemise à carreau" jeta un regard triomphant à ses complices en voyant Dakota se mettre à genoux devant lui. Manifestement, le petit nouveau avait l'air bien plus déluré que ses camarades de chambre et il semblait beaucoup plus docile également. Les mains sur les hanches, celui qui jouait à la terreur laissait le gamin s'affairer sur son jean, savourant à l'avance ce qui allait se passer.

"Enfin, un puceau intelligent… Qui voit où est son intérêt…", commença-t-il d'une voix satisfaite, voix qui vrilla soudain vers les aigus alors qu'une douleur violente irradiait son bas-ventre.

Les mains crispées sur un endroit particulièrement sensible de son anatomie, peu habitué d'ailleurs à recevoir pareil traitement, le néo-eunuque ouvrit la bouche pour retrouver son souffle, ses yeux exorbités semblant vouloir jaillir de son visage brusquement devenu d'une pâleur mortelle.

Un instant surpris par la réaction de Dakota, "Dreadlocks" réussit à esquiver la charge du gamin, l'attrapant au passage par une épaule et l'envoyant valdinguer contre les montants en fer d'un des lits. Roulant en boule sur le sol, le jeune garçon vit trente-six chandelles en se cognant rudement le dos, le souffle coupé.

Avec un temps de retard, Max, prenant exemple dans le courage suicidaire de son nouveau camarade, tenta de se porter à son secours pour se faire malheureusement contrer un peu sèchement par un des "grands". Sonné, le blondinet se retrouva projeté contre le mur, au pied duquel il peina à retrouver ses esprits.

Rendu furieux par la rébellion de Dakota, la bande d'anciens entendait bien lui faire payer son insoumission. Empoignant le gamin, ils le jetèrent sur le lit, lui délivrant quelques coups au passage.

"Tout aurait pu être si simple si tu avais coopéré… Maintenant, ça va être nettement moins facile pour toi et tu vas souf…"

S'interrompant brusquement, le Latino fixait le jeune garçon, l'air interloqué. Sous son regard effrayé, le visage de Dakota se modifiait, se couvrant de poils ras de couleur bleue-violette, tandis que ses cheveux blonds viraient au roux. Lâchant leur victime avec un cri de terreur, les ainés se reculèrent précipitamment.

"Un monstre ! C'est un monstre !", s'exclama "Dreadlocks" en se précipitant vers la porte, entraînant dans sa fuite ses complice. Même "Chemise à carreaux" réussit l'exploit d'oublier la douleur toujours lancinante pour sortir rapidement – remontant, tant bien que mal, son jean et marchant en canard – en claquant la porte derrière lui.

Devant un Max, encore trop étourdi pour réagir, se tenait une espèce de lémurien, sautant sur le lit, qui commençait déjà à se débarrasser des vêtements de Dakota.

[HRP]Je te laisse libre cours pour nous décrire un peu l'attitude de Dakota pendant sa transformation, puis une fois celle-ci effectuée. Il se retrouve seul dans la chambre en compagnie du pauvre Max encore sous le choc.[/HRP]

Putain ! Dakota venait d'être redirigé vers les montants des lits et venait de se les bouffer. Sonné au sol, il sentait les plaies de la ceinture du beau-père se réveiller de nouveau. Le jeune n'eut même pas le temps de réagir lorsqu'il se fit choper et jeter sur le pieux. En plus, ils lui foutaient des coups. Mais ça se passerait pas comme ça ! " Je vais vous éclater bande de bâtards ! ". C'était là que Dakota sentait qu'il avait trop d'assurance et qu'il gérait. Ils arrêtaient de le frapper ! Lui était trop enragé après les coups reçus pour laisser tomber.

Mais soudainement, il sentit sa peau picoter un peu partout d'une façon caractéristique. Il eut à peine le temps de réaliser que déjà il se retrouvait transformer en son pendant animal.

Poussant d'un bond agile sur ses pattes arrière, Eko se retrouva accroupi sur le lit, se reposant sur les mains pour se stabiliser sur le matelas mou. Remarquant qu'un personnage qu'il n'aimait pas pour il ne savait quelle raison courait, l'animal bondit hors du lit pour tenter de lui mettre un coup de griffe violent. Mais c'est la porte qui subit le coup.

Frustré, Eko feula sur la porte comme si elle était la seule responsable de se trouver en travers de son chemin. Restant le cul planté devant la porte, la tête du lémurien faisait le tour des rebords de celle-ci, quitte à se tenir sur une main en se penchant, pour tenter de trouver une façon de la franchir. Mais rien !

S'appuyant sur ses deux mains, Dakota fila un coup avec ses pieds contre la porte en faisant balancier. Prenant appui, il s'éjecta vers le milieu de la salle et d'un second bon retourna sur le lit amusant. L'animal se mit à bondir quelques fois dessus sans y aller de main morte, faisant craquer les lattes plusieurs fois jusqu'à ce que l'une d'elle craque et qu'il s'enfonce un peu plus. D'un coup ça rebondissait moins !

Retournant au milieu de la pièce, Eko entreprit de retirer cette contrainte qui le gênait sur son torse et jeta machinalement le t-shirt avant de grimper sur le lit du haut d'un mouvement agile. Cette odeur. Ca sentait le mâle ! Ejectant le pantalon puis le boxer par dessus bord, le singe accroupis arrosa généreusement le lit et plus particulièrement l'oreiller de Charlie.

Se grattant les affaires en observant la pièce après avoir terminé de disperser son urine, Eko repéra un objet suspendu au milieu de la pièce. Un abat jour ! Ravi, l'animal bondit et s'y accrocha d'abord avec les bras avant d'y enrouler sa queue et de se lâcher pour se retrouver en mode araignée (ou mission impossible), suspendu au dessus du sol.

La tête près du sol, le lémurien releva la truffe pour observer le tapis à l'envers et commença à s'amuser à cracher doucement de la salive pour l'observer petit à petit se rapprocher du sol.

Toujours assis sur le sol, le dos appuyé contre le mur, Max ouvrait des yeux ronds, vraiment stupéfait par le spectacle qui se tenait devant lui. Il avait encore du mal à mettre deux idées à la suite, à comprendre par quel miracle, alors qu'il s'attendait encore à passer un sale quart d'heure entre les mains du gang qui faisait régner la terreur parmi les pensionnaires de l'orphelinat, il pouvait se retrouver comme ça, tranquillement assis, à regarder une sorte de singe faire des pirouettes.

Progressivement, les choses se mettaient en place dans la cervelle encore embrumée du blondinet. Réalisant que le lémurien bondissant et le nouveau venu dans l'établissement étaient en fait une seule et unique personne, Max se remit péniblement sur ses pieds, la peur de l'inexpliqué prenant le pas sur la peur des petites brutes.

"Euh, calme… J't'ai rien fait… Dakota, c'est toi ?"

Tout à son manège, Eko ignorait superbement l'autre occupant de la chambre, semblant particulièrement absorbé par la trajectoire descendante de son filet de bave. Brusquement, l'animal leva la tête avant de se laisser tomber souplement sur le tapis. La porte de la pièce venait de s'ouvrir à nouveau, laissant le passage à Adrian et Charlie.

"Merde, il se passe quoi ? On vient de croiser Pablo et les autres… Ils ont l'air d'avoir vu le Diable en personne… Euh, mais…"

S'interrompant net, l'Asiatique resta stupéfait à la vue du lémurien au poil bleu violacé. Humant l'air, Eko tourna la tête en direction des deux garçons. Cette odeur ! Il reconnaissait cette odeur de mâle ! C'était la même que celle qui imprégnait le lit qu'il venait d'honorer d'une façon toute particulière.

Effectuant un bond rapide, l'animal sauta vers Charlie, entreprenant de lui passer la main dans les cheveux tout en reniflant bruyamment, le nez contre le cou du garçon. Puis sans crier gare, Eko enlaça le jeune Asiatique, se collant contre lui en poussant de petits cris.

Effrayé, Charlie essayait de se dégager en repoussant l'animal lorsque ce dernier effectua une nouvelle métamorphose. De façon toujours aussi inexpliqué, Eko céda à nouveau la place à Dakota, nu comme un ver et accroché fermement contre son camarade.

Eko s'apprêtait à uriner de nouveau sur l'odeur du mâle rempli d'hormones que portait sur lui Charlie, en son état de tout jeune adolescent. Lorsqu'il redevint humain, Dakota se laissa tomber sur le dos, un peu sonné du changement d'état.

Sentant rapidement qu'il était à poil, le garçon se redresse en cachant le lance-patate avec les mains. " Putain les mecs, mais vous m'avez dépoilé ou quoi ? " commença-t-il par balancer, un peu troublé par la situation. Non seulement il était à poil, mais les autres devaient l'avoir vu. Dakota alla choper rapidement son boxer qu'il venait de repérer et l'enfila de dos avant de se retourner vers ses camarades. " Heu. Ouai bon ok, faut pas me vénère. Je suis un super héros, quand on m'emmerde, je deviens un super monstre super dangereux pour mes ennemis. Les mecs là, ils ont déguerpit comme des fillettes ! Le jeune observa les autres, le regard soudain plus dur.

S'approchant des deux couards, il leur lança " D'ailleurs en parlant de fillette, merci de votre aide hein les mecs. J'ai jamais vu des couilles molles pareilles. Ca m'étonne pas que les autres en profitent pour vous choper dans les coins. Vous êtes des vraies pisseuses. " Bon, faire la morale à moitié à poil, ça devait pas être efficace. Rapidement, il termina de se rhabiller. " Bon mais faut pas trop en parler de mon super pouvoir d'héros hein. Faut que ça reste un peu secret. ". Tiens, ça sentait bizarre. " Ca sent la pisse ou quoi ? Vous vous êtes fait dessus ? " accusa Dakota en observa tour à tour chacun de ses trois potes.