01.01/24.C.Bretagne - Une petite partie de chasse en Brocéliande

Le soleil perçait à travers le feuillage des grands chênes de Brocéliande, caressant de ses rayons l’étendue d’un petit lac. La bête sortit timidement de la protection des futaies, humant l'air à la recherche d’odeurs suspectes. Ne trouvant rien de troublant elle s’approcha doucement du bord de la masse d’eau et se mit à boire relevant périodiquement sa tête à la recherche d éventuels prédateurs.

De l'autre côté de la rive, enfoui dans les fougères, le canon noir d’une carabine Blaser R8 dépassait. A la base de cette carabine se tenait William, allongé sur le ventre, l’oeil collé à la lunette de visée. Le doigt caressant la détente attendant le bon moment. Will savait que la mort devait fondre sur l’animal alors qu’il se sentait en sécurité. Si par malheur, la bête percevait le danger et se crispait, la viande perdrait de son fondant.

Voilà le moment fatidique se dessina, William était prêt à presser la détente. Le fait de tenir la vie de l’animal au bout de son doigt ne l’affectait pas plus que ça. La chasse avait été longue, la bête était rusée mais le dénouement aller se jouer dans les quelques secondes suivantes.
Le doigt de Will appuya sur la détente, la détonation alerta l’animal mais il était trop tard. La balle vint se loger à la base de son cou. La bête s’écroula. William se dépêcha de se rendre au près d’elle au cas où elle ne serait pas morte sur le coup et alors abréger ses souffrances.

Le gibier était un jeune brocard. Par chance la balle était directement venu se loger dans son cœur le tuant sur le coup.
Will souleva son chapeau et essuya la sueur qui perlait sur son front puis il mit son fusil en bandoulière et s’apprêta à transporter sa prise jusqu’à sa voiture.

La bête ne broncha pas lorsque William l'attrapa, un terme ayant été mis à son existence quelques secondes plus tôt. Pourtant une petite voix commença à résonner à l'oreille du chasseur.

- Hé ! hé, toi, psst ! Hé oh !

La clairière était pourtant totalement déserte. Avec un peu d'imagination, on pouvait presque s'imaginer que c'était le daim mort qui parlait. Même si la voix était clairement féminine, alors que l'animal ne l'était pas.

- Hé ! hé, toi, psst ! Hé oh !

Les mains de William stoppèrent leurs courses à quelques centimètres du brocard. Passé les 10 secondes de stupeur réglementaires dans ce genre de situation,le côté joueur et insouciant de Will reprit le dessus. Son sourcil droit s'arqua et un sourire au coin se dessina sur ses lèvres. Puis regardant la bête droit dans les yeux, il lui décocha son sourire le plus charmeur.

- Enchanté moi c'est William. Y a-t-il quelque chose que je puisse faire pour toi ?

Will se releva en riant et jeta un regard autour de lui. Ses yeux pétillant de malice et ne pouvant pas effacer le demi sourire accroché à son visage il lança à la cantonade.

- Et à qui ai-je l'honneur ?

N'obtenant aucune réponse William n'abandonna pas sa gaité pour autant. insouciant au possible Will ignore l'existence même du mot sérieux et la notion de conséquence n'est qu'une vaste blague pour lui.

-N'ayez pas peur mademoiselle. Avec une voix telle que la votre vous ne pouvez être qu'un ange.

- Un ange ? Nan mais t'as regardée ou quoi ?

Encore une fois, William commença par ne rien voir d'autre que de l'herbe, des fleurs sauvages, des arbres et le cadavre de sa proie. Rien qui ne puisse prouver au jeune homme qu'il n'était pas en plein délire, ou qu'il n'était pas la victime d'une caméra cachée visant à le faire culpabiliser sur l'acte qu'il venait de commettre.

Le chasseur finit cependant par entendre un bruissement semblable à celui produit par un gros insecte sur sa gauche, et, en tournant la tête, vit apparaître devant ses yeux une jeune fille, adolescente ou jeune adulte, qui avait la particularité d'être une fée. Sans les ailes et si elle avait mesuré plus de quinze centimètres de long, elle aurait été tout à fait normale.


La fée cessa de faire de grands signes pour attirer l'attention dès lors qu'il la remarqua.

- Et oui, y'a quelque chose que tu peux faire pour moi, et pas que pour moi. Avant que tu me poses la question, c'est Noémie. Pas Viviane ni Mélusine.

Elle avait voleté en arrière pour se retrouver hors de portée de l'envergure de William, au cas où un réflexe ne le pousse à tenter de l'écraser sans doute. Dans la clairière, rien d'autre de surnaturel n'avait lieu. Point de licorne, de Saint Graal ou de troll à pourfendre, juste cette fée sortie de nulle part.

- Un ange ? Nan mais t'as regardée ou quoi ?

Encore cette voix sortie de nulle part. Pour le coup la curiosité de William s'éveilla totalement. Il se mit à regarder autour de lui en scrutant herbes, buissons, arbres... Toujours rien, puis un bourdonnement sur sa gauche commença à lui titiller l'oreille. Will se retourna pour en découvrir la provenance. Quand ses yeux se posèrent sur la petite fée il eu un sursaut de surprise et ses yeux s'arrondirent durant un court instant. Will ferma les yeux et se pinça l'arête du nez signe que son cerveau tournait à plein régime afin de mettre bout à bout les données. Puis William ouvrit un œil qu'il posa sur le cadavre de sa proie et se mit à marmonner n'écoutant déjà plus les propos de la petite apparition.

- Pas de pelage blanc immaculé, aucune ressemblance avec un équidé et pas de corne frontal, mais bien deux bois... Désolé mon vieux, mais tu es belle est bien un chevreuil et pas une licorne.

Le regard du garçon se reporta sur la jeune fille miniature. Il se mit à lui tourner autour pour l'observer sous tous les angles en continuant à marmonner tout seul.

-Bon. Une taille avoisinant les 15cm, une paire d aile et un charme incontestable... L'archétype même de la petite fée. Je me demande quelle texture ont ses ailes ?

Will approcha son doigt dans l'idée d'apporter une réponse à sa question quand il croisa le regard de son sujet d'étude. La fée lui lançait un regard courroucé informant que sa patience avait atteint sa limite. L'avertissement sortit Will de sa réflexion et il baissa sa main.

-Oups! Pardon je m'étais égaré dans ma réflexion.

Le chasseur tourna le dos à la jeune fille et se dirigea vers un arbre. Pendant le cours trajet Will ferma les yeux et visualisa la boite à gants de sa voiture garé à quelques pas de là. Après un court moment de concentration, qui était devenu comme une seconde nature pour lui, Will ouvrit un vortex au dessus de sa main à l'abri des yeux scrutateurs de la fée. Une petite sacoche marron de 23cm environ tomba du vortex directement dans la main de Will. William se retourna et s'adossa à l'arbre. Tout en fixant Noémie, il extirpa de la sacoche une pipe, un sachet de tabac et son zippo et se mit à bourrer sa pipe tranquillement.

Il porta l'objet à ses lèvres et l'alluma et tira deux bouffées. Toute cette manœuvre lui permit de refaire le point dans ses idées. Autant le bec de sa bouche il le pointa sur la fée.

-Bon, voilà ce que je te propose.

Le bec passa de Noémie au chevreuil.

-Dans un premier temps je ramène cette pauvre bête à ma voiture avant que la viande se gâte de façon à ce que mon acte reste un acte purement alimentaire et ne devienne pas un simple acte de barbarie. Et dans un deuxième temps tu me racontes ton histoire. ça te va Clochette ?

(Attention à ne pas faire agir ou réagir les personnages autres que William dans tes posts ! Tu peux écrire toutes les actions de ton personnage à leur encontre, mais je me charge de la façon dont ils se comportent )

- Hé, nan mais...j'suis pas un jouet ! Oh !

Préventivement, Noémie avait levé la main pour tenter de repousser toute intrusion d'un gros doigt dans son espace vital. Cependant, William put observer que les ailes de la fée étaient semblables à celles d'une libellule, en plus articulées. Une observation qui se confirma lorsqu'elle alla s'asseoir sur une branche et cessa de voleter.

Elle poussa un cri de surprise en voyant William faire apparaître son sac de nulle part, et partit se cacher derrière une des ramifications.

- Mais t'es un...t'es un mutant aussi, c'est ça ? T'es pas avec eux, quand même ?

Le chevreuil et le respect des règles élémentaires de la chasse semblaient être le cadet de ses soucis, car la démonstration de ses pouvoirs par le jeune homme l'avait effrayée.

- Tu m'auras pas ! C'est hors de question que j'y retourne ! J'vais trouver des gens pour m'aider et ça va être ta fête, t'entends ?

Elle vola jusqu'à une branche plus élevée, trop haute pour que William puisse l'atteindre sans grimper à l'arbre, et se camoufla derechef derrière un rameau.

(pardon c'est noté je me suis un peu emporté )

William fut déconcerté par la réaction de Noémie. il l'a regarda sans comprendre quand elle parti se cacher. Puis ses yeux se baissèrent sur sa pipe et il comprit.

-Ha merde tu m'as vu ! Je ne voulais pas te faire peur revient. Oui je suis un mutant, toi aussi non si je m'en réfère à ton apparence.

Will fixa la branche où avait disparu la petite fée. Il aborda un sourire rassurant et joyeux. Cette jeune fille venait de pimenter sa journée qui s'annonçait monotone et ça l'avait mis de très bonne humeur.

-Je dois t'avouer que tu es la première mutante que je croise. Mit à part mon reflet que je croise tous les jours...

Will laissa échappé un petit rire ce qui ralluma la lueur espiègle de ses yeux. Avec un demi sourire il visualisa la plage arrière de sa voiture et le paquet de dragibus se trouvant dessus. Moins de dix secondes plus tard le paquet tomba dans la main de Will. Il ouvrit le sachet, pris un bonbon et l'enfourna, puis il tendit le paquet vers la branche.

-Un bonbon Clochette ? n'ai pas peur je ne te veux aucun mal. Je suis près à écouter ton histoire. Je ne suis pas contre un peu d'action dans ma journée et j'ai rien de prévu. Mais je t'avoue que c'est pas dans mes habitudes de parler à une branche, donc si tu pouvais réapparaitre ça faciliterait la conversation, tu crois pas ?

- C'est PAS Clochette ! Et je suis pas une mutante ! C'est pas ma faute si je ressemble à ça !

La voix provenait de derrière la branche, où se cachait toujours la fée apeurée. Puis sa tête réapparut derrière une feuille, et elle marcha finalement sur la branche pour se remettre dans la ligne de vue de William. Elle était vêtue...comme une fée pouvait l'être dans l'imaginaire collectif, d'une robe courte dans les tons vert sombre.

- Mais t'es pas avec eux tu veux dire ? 'tain, tu m'as foutu les jetons, ça aurait été la loose si le premier type que je croisais en m'enfuyant c'était un de ces tarés.

Elle lorgna vers le sachet de bonbons avec hésitation, pas encore tout à fait pleine de confiance dans le chasseur mutant. Puis elle vola à toute vitesse dans sa direction et ressortit avec une dragée jaune qui dans ses mains était de la taille d'un pamplemousse. Elle retourna s'asseoir sur sa branche et croqua dans sa prise.

- Ca fait cinq jours qu'on est obligés de manger que des fruits et des légumes, précisa-t-elle. Ca fait du bien un peu de sucre.

Will sourit en voyant la petite fée croquer dans le bonbon. Puis en riant devant ce spectacle il posa le paquet sur une des branches de l'arbre.

- Cinq jours ? Dis toi que ça t'a permis de faire un petit régime. Très jolie robe au passage. Vas-y profite je te fais cadeau du reste du paquet. Ah oui j'y pense, il me reste un peu de mon pique-nique dans la voiture ça t'intéresse ?

Tout d'un coup les paroles de Noémie firent tilte dans la tête de William. Il regarda la petite fée plus sérieusement. Les termes "je suis pas une mutante" et "on" ouvraient un nombre impressionnant de question dans l'esprit de Will.

- Excuse-moi Clo... Noémie. Tu as bien dit "on" ? Et comment ça tu n'es pas une mutante ? Et qui sont ces tarés dont tu parles ?...

Sentant qu'il allait à nouveau basculer dans une crise de réflexion, William préféra arrêter ses questions et attendre les premières réponses. Tout en laissant le temps à sa nouvelle connaissance de finir son repas. Il se dirigea vers le cadavre du brocard et commença à le tirer vers un arbre à l'opposé de Noémie histoire de pas trop l'incommoder.

Il se concentra à nouveau et un vortex s'ouvrit à côté de lui. Un lasso tomba du passage bleuté. William ramassa la corde et l'attacha autour des pattes arrières de la bête. Il lança ensuite la corde au-dessus d'une branche et s'arc-boutant commença à soulever le cadavre. Une fois à bonne hauteur il attacha le bout du lasso au tronc et laissa pendre le chevreuil afin que les vers ne commencent pas à s'en prendre à lui. Puis Will fit une incision au niveau du cou de la bête avec son couteau pour que le sang puisse s'écouler.

Après s'être nettoyé les mains dans l'étendue d'eau, William retourna vers Noémie.

- Nan c'est bon. Un seul ça suffit, c'est juste de la gourmandise.

Le bonbon constituait en effet un en-cas plus que respectable pour un être de la taille de Noémie, et sa taille ne diminuait pas entre ses mains. Elle croqua une fois de plus avant de répondre à William, un brin d'ironie dans la voix.

- Oui j'ai bien dit "on". J'suis pas la seule à être tombée sur ces dingues. Si ça tenait qu'à moi je me serais juste barrée, mais ils ont aussi transformé mes potes, et eux ils sont coincés.

Une bouchée plus tard, elle poursuivit.

- Mmh...ils sont trois, deux gars et une fille. Je sais pas s'ils sont tous mutants, y'a un des mecs je l'ai jamais rien vu faire de bizarre. Enfin...hormis aider les deux autres à nous faire jouer le Songe d'une Nuit d'Eté. T'inquiète, j'suis pas une intello, j'ai étudié la pièce en anglais. T'sais, le truc avec Obéron, Puck et compagnie.

-Oui Shakespeare, je situe à peu près .

William se pinça à nouveau l'arête du nez. Signe chez lui que ses neurones tournaient à plein régime. Puis il ouvrit un oeil qu'il posa sur Noémie.

-Bon. Si je récapitule.. Toi et un groupe d'ami vous êtes tombés sur un groupe de dingues qui vous ont transformé en fée... Ils sont trois, une fille deux mecs. Tu sais pas si l'un des mecs est un mutant, ça sous entend que les deux autres si.

Will médita pendant 30secondes, en silence.

-Es tu capables de me dire quels sont les pouvoirs des deux autres et où ils se trouvent ?

William fit glisser son fusil sur son bras. Il sortit le chargeur et le regarda songeur.

*3 balles plus un chargeur plein dans ma veste donc au total 7 balles... Bien que je me sente pas du tout prêt à faire feu sur des êtres humains dont je ne sais rien.*

Puis sans relever la tête Will dit avec une pointe d'ironie.

-Ha oui ! Et s'ils disposent d'armes quelconque.

Noémie semblait pensive - autant que peut l'être quelqu'un en train de mâcher à pleine bouche.

- Alors la fille elle se fait appeler Viviane, mais bon. C'est elle qui m'a transformée. Un gars m'a dit que c'était pas censé durer indéfiniment, mais on a pas encore vu le moindre de leurs trucs arrêter de marcher.

Elle finit par se lasser et posa délicatement la dragée sur la branche.

- Et le mec, c'est Merlin. No comment. Dans d'autres circonstances ça me ferait plutôt rire. Lui il fait pousser les plantes. C'est lui qui m'a "tricoté" ce truc - elle désignait la robe courte dont elle était vêtue. Je déteste. Ca gratte en plus.

Noémie posa les mains sur la branche et fit balancer ses jambes en regardant le ciel entre les feuilles.

- Y'a une entrée par une grotte pas loin, je peux te montrer. Mais à mon avis ils ont du creuser d'une manière ou d'une autre, y'a pas de tunnels comme ça normalement dans la forêt. Je peux pas te dire comment ils s'y sont pris par contre. Ils ont pas de pelleteuse ou de taupe géante...et pas d'arme non plus.

-Viviane et Merlin dans la forêt de Brocéliande... C'est vrai qu'ils manquent d'humour ces trois-là.

Will retira son chapeau et commença à s'attacher les cheveux. Signe qu'il allait y avoir de l'action.

-Nous disons donc Une qui transforme les gens en fées, un qui fait joue joue avec la botanique et un troisième dont on ignore tout même si on peut se dire que c'est lui qui a creusé la grotte. Je sens que ça va pas être de la tarte de libérer tes amis...

William tira une dernière fois sur son catogan afin de le serrer puis remit son chapeau. Il replaça le chargeur de trois balles dans sa carabine et l'arma. Même s'il ne voulait pas tirer sur quelqu'un on n'est jamais trop prudent. Quand il releva la tête ses yeux pétillaient de joies et son sourire du coin s'était élargi. Tout dans son attitude disait "c'est de la folie, mais on va bien s'amuser"

Il regarda la dépouille du brocard.

-désolé vieux ! Va falloir que tu patientes un peu, une demoiselle a besoin d'aide. Mais promi je reviens te chercher dès que c'est fini.



Puis il se retourna vers Noémie et lui fit son plus beau sourire.

-Tu sais Clochette. C'est dans des moments comme celui-ci que la vie devient intéressante. Allons voir cette grotte tu veux ? On trouvera un plan une fois sur place... Au pire l'improvisation c'est bien...

Noémie tiqua encore à l'énoncé du nom dont l'affublait William. Ses ailes se remirent à battre et elle décolla en direction de l'Est de la forêt. Il n'y avait pas de sentier, et le mutant aurait à écarter les ronces s'il voulait suivre le chemin que prenait la fée.

- C'est par là, Thierry. Et c'est une grotte, pas un labyrinthe. Juste aménagée bizarrement.

Le chemin serpentait entre les troncs, mais Noémie ne faisait aucun effort pour trouver des voies moins encombrées par les végétaux piquants. La marche dura une petite dizaine de minutes, avant que la fée ne désigne un amas rocheux naturel qui devait faire la joie des amateurs d'escalade.

- C'est de l'autre côté des cailloux. Ca part dans le sous-sol après, c'est pour ça que ça paraît pas immense d'ici..

William s'élança à la suite de la petite fée en se disant que décidément elle n'avait pas le sens de l'humour. Après quelques minutes passé à écarter les ronces et récolter des écorchures, Will en était maintenant certain, non elle n'avait aucun sens de l'humour.

*Rhaaa ! moi et ma grande gueule* pensa-t-il après avoir pris une énième ronce en plein visage.

- C'est de l'autre côté des cailloux. Ca part dans le sous-sol après, c'est pour ça que ça paraît pas immense d'ici..

William s'arrêta et regarda l'amas de cailloux. Puis il s'adossa à un arbre et sortit sa pipe qu'il bourra et alluma rapidement. Après avoir pris quelques bouffées il regarda Noémie.

-Bon maintenant va falloir trouver quelque chose. Dis-moi tes compagnons, ils sont retenus comment ? Et comment est agencé la grotte grosso-modo ?

Le mutant reprit sa pipe en bouche et reprit une bouffée.

-J'avais dans l'idée de faire diversion pendant que tu irais délivrer tes amis. Je pense pouvoir mettre HS un mutant, voir deux avec l'effet de surprise et énormément de chance. Mais si tu as des suggestions je suis tout ouïe.

En vol stationnaire, Noémie ne semblait pas particulièrement pressée de répondre. Elle observait William avec la tête légèrement penchée sur le côté et un début de sourire sur les lèvres.

- La dernière fois que j'ai vu quelqu'un fumer ça, c'était dans un film des années trente. Mille neuf cents trente, hein.

L'entrée de la grotte faisait environ trois mètres de large et deux de haut. Un homme debout n'avait aucun problème pour s'y tenir droit, et le sol était exempt de branches traîtresses ou de pierres douloureuses pour les orteils inattentifs.

- Il y'a une porte grillagée à l'entrée. C'est suffisant, puisque tout le monde est transformé et euh..."réduit". En plus, niveau esthétique, j'ai plutôt été gâtée, si tu vois ce que j'veux dire. Les Celtes faisaient pas trop dans le Kawaïï.

Elle pointa son doigt vers le couloir qui s'obscurcissait rapidement et semblait bifurquer.

- J'te laisse passer devant. Je saurais pas te dire si c'est long ou pas, j'ai un peu perdu le sens des distances.

Les yeux de Will pétillèrent à la remarque de Noémie sur sa pipe et il se mit à rire doucement.

- Je te rassure je suis pas si vieux que ça ! Non si tu veux toute l'histoire, cette pipe appartient à un de mes ancêtres. Un jour que je "visitais", dirons nous, un magasin de vieux films, je suis tombé sur une jaquette datant de 1990. Le titre c'était "Sherlock holmes", ça parlait d'un détective super doué et il fumait une pipe comme celle là.

William reprit sa pipe en bouche et continua.

-Bref j'ai trouvé ça plutôt cool, bilan j'ai cherché dans le grenier de mes arrières grands-parents et je suis tombé là-dessus. Voilà l'histoire. Le plus dur de nos jours est de trouver du vrai tabac à pipe donc je me rabat sur le tabac à rouler.

Le jeune mutant retira sa pipe de sa bouche et la tapa contre l'arbre auquel il était adossé. Il reprit sa carabine en mains et s'approcha de l'entrée de la grotte. William chercha du regard deux rochers qu'il se savait capable de faire passer dans ses vortex et assez lourd pour assommer quelqu'un. Quand il les trouva il mémorisa leurs emplacements. Puis il se tourna vers Noémie.

-Bon bah c'est parti ma grande ! Allons nous jeter dans la gueule du loup. Mais allons y avec le sourire...

Will s'enfonça dans l'obscurité en essayant de faire le moins de bruit possible.

La couleur que tu utilises, après réflexion, n'est pas super lisible. Pourrais-tu la remplacer, par exemple, par lightgreen ? Ou par un code hexadecimal de ton choix si tu souhaites personnaliser.

- Hmm hmm.

Difficile de dire ce que la fée pensa du petit laïus de William sur l'origine de cette habitude étrange. Elle se contentait de voleter, lui indiquant ici et là les rochers à éviter pour préserver pieds et tête, considérant sûrement que les ronces avaient été suffisamment explicites.

Au bout de dix mètres, William dut se contorsionner pour passer dans une anfractuosité qui débouchait sur une section bien plus large de la grotte. L'ensemble était sombre, mais la lumière du soleil permettait de savoir où l'on mettait les pieds, du reste, le tunnel paraissait beaucoup moins naturel. Il était presque parfaitement circulaire, et les parois ne présentaient pas d'irrégularités, hormis des empreintes semblables à celle d'une écorce. Le tout paraissait solide.

- On baisse d'un ton maintenant, ça résonne.

Le tunnel cessa de descendre. Un éclairage parvenait de l'extrémité, à une vingtaine de mètres à pieds, et qui semblait donner sur une grotte bien plus large. Un grillage assez fin comprenant une porte métallique barrait le chemin.Dans la partie supérieure de la grille avait été creusé un trou par lequel s'engouffra Noémie, faisant signe à William de la rejoindre, mais discrètement.

William avançait prudemment dans la pénombre du tunnel. Grâce à Noémie, il évita nombres de mal de crâne et d'orteils brisés. Tout en avançant le jeune mutant cogitait afin d'établir un plan lui permettant de mettre les trois lascars hors-jeu sans avoir à combattre.

Il fut tiré de sa rêverie quand la fée lui indiqua de passer dans une anfractuosité. Will passa non sans mal et rajouta une ou deux écorchures à sa collection.
Will s'approcha de la paroi de ce nouveau tunnel et remarqua l'aspect "manufacturé" du couloir.

*Tien ? La paroi est beaucoup plus régulière ici, comme si c'était creusé, mais avec une énorme terri-ère ... Cette marque me fait vraiment penser à une écorce... C'est l'autre dingue des plantes qui aurait fait ça ? ça veut dire qu'il est balèze... Cela devient vraiment très intéressant !*

William vit Noémie disparaitre dans le trou du grillage au-dessus de la porte. La petite fée lui faisait signe d'approcher doucement. Will respirât un bon coup, fit sauter la sécurité de sa carabine et avança jusqu'au grillage en longent la paroi du tunnel.

Une fois arrivé sur l'obstacle il essaya de jeter un coup d'oeil discret à l'intérieur.

La fée remarqua que William ne passait pas, et se frappa le front comme si quelque chose d'évident lui avait échappé. Dans un bruissement d'ailes, elle poursuivit jusqu'au bout du couloir et disparut sur la gauche.

L'éclairage à l'intérieur de la caverne était assez limité, et correspondait plutôt bien à une ambiance bas-moyenâgeuse - des torches fixées à même les parois, en quantité plutôt réduite. William ne pouvait pas distinguer grand chose d'autre. Cependant, il lui semblait voir se déplacer de petites ombres ici et là, pas aussi réduites que ne pouvait l'être Noémie, mais ne dépassant guère la quarantaine de centimètres.

Noémie, d'ailleurs, revint plutôt rapidement. Mais son vol paraissait anarchique, presque difficile, et William put remarquer qu'elle portait à bout de bras une grosse clé de portail à l'ancienne, en fer, qui devait mesurer pas loin de la taille de ses jambes. Sa charge la forçait à faire des zigzags pour reprendre des forces, et après de pénibles efforts, elle parvint à franchir l'espace du grillage par lequel elle était entrée. Elle se posa immédiatement, et s'allongea en étoile sur le dos, haletante.

- Y'a...que le mec...de réveillé...pff...plantes...fond à droite...pff...défie...

Elle cessa de parler et se contenta de reprendre son souffle, petit à petit. La clé était tombée sur le sol juste à côté d'elle.

William ne put retenir un sourire à la vue du spectacle qu'offrait Noémie essayant d'apporter une clef qui faisait la moitié de sa taille. Il se pencha et pris d'une main la clef et de l'autre la petite fée qu'il posa sur son épaule.

-Merci pour la clef, grande aventurière. Repose toi un peu je me charge du reste.

Il insérera la petite clef dans la serrure et pria pour qu'elle soit huilée et qu'elle n'alerte pas toute la grotte de sa venu. La luminosité était vraiment faible, Wil ne pouvait distinguer que des ombres se déplaçant, jamais leur propriétaire. Mais vue la taille des ombres c'étaient surement d'autres victimes des trois frappa dingues.

William se colla au mur en restant dans les zones d'ombres. L'adrénaline commençait à faire son effet et il sentait les battements de son coeur raisonnait dans ses tempes, sa respiration lui semblait assourdissante et il se demandait comment ça se faisait que personne ne l'avait encore repéré. Will secoua la tête.

*C'est pas le moment de paniquer bonhomme. Dis toi que c'est une simple chasse...*

Le mutant regarda la fée toujours juché sur son épaule.

-Si j'ai bien compris y a que le gas aux plantes de réveillé ? Il se trouve au fond à droite ? Tu veux quand même pas que je le défie à la loyal rassure moi.

Noémie était toujours occupée à reprendre son souffle, et n'opposa aucune résistance à son transport. Elle venait de transporter ce qui correspondrait à un poële en fonte pour un humain de taille normale, et seul un peu de repos pourrait la remettre en forme. Elle trouva toutefois la force de bafouiller quelques mots.

- Gagné...ils...chevaliers...accepteront...défis...

Elle fut interrompue par une quinte de toux qui aurait retenti partout dans la grotte si elle avait été expulsée par de plus volumineux poumons.

- Sinon...pan.

Elle croisa ses mains sur son ventre, et cessa tout effort informatif.

William regarda Noémie d'un air étonné. Puis poussa un long soupir résigné.

-Génial ! Des siphonés de la quête du Graal ! Bon bah on n'a pas vraiment le choix va falloir faire joue joue avec des épées... Et dire que ma spécialité c'est le tire. C'est déprimant !

Le mutant prit une grande inspiration pour rassembler son courage. Cela ne dura pas longtemps, car sa nature joueuse reprit rapidement le dessus. Lui qui se plaignait que cette journée promettait d'être ennuyeuse, voilà qu'il était servi.

Il allait se jeter dans la gueule du loup, jetant l'effet de surprise aux orties, sans aucune idée de l'épreuve qui l'attendait et avec la certitude qu'en face ce n'était pas des amateurs.
Autant dire qu'il relançait la donne avec en mains un 2 et un 10. Un suicide en somme...
Mais justement tout ceci l'excitait au plus haut point.
Will lança à Noémie un regard où brillait une lueur inquiétante d'insouciance.

-Aller ma gente demoiselle version modèle réduit ! Allons défier le vil dragon au nom de votre beauté !

Le jeune mutant se dirigea à grands pas vers la pièce où se trouvait Merlin. Il entra avec le fusil sur l'épaule et en faisant son plus beau sourire.

-Salut l'Enchanteur ! Alors, où faut-il signer pour les défis ?

Celui qui se faisait appeler Merlin tournait le dos à William lorsque celui-ci contourna la paroi rocheuse qui découpait sa "chambre". Le chasseur put d'ailleurs s'apercevoir qu'autour de lui se rassemblaient plusieurs ombres de taille réduite, même si ces alliés préféraient rester cachés derrière des rochers ou derrière les meubles qui avaient été installés.

Les meubles, d'ailleurs, possédaient un design assez particulier. Ils semblaient presque "vivants", comme s'il s'agissait de plantes ou d'arbustes ayant directement poussé avec la forme désirée. Ils étaient recouverts d'écorce brute, et certains possédaient des feuilles ou des rameaux.

Merlin ne se retourna pas à l'injonction de William. Il était accroupi, les mains sur sa tête recouverte d'une capuche - il portait une robe qui n'était pas sans rappeler celle d'un moine ou, suivant les références culturelles, d'un Jedi. Le chasseur n'entendit d'abord qu'un murmure, puis celui-ci prit sens lorsqu'il tendit l'oreille.

- Ne pas lâcher, non, je ne peux pas me relâcher, sinon ça va empirer, contrôle-toi, contrôle-toi, si tu ne te contrôles pas, c'est la fin de tout, tu dois te contrôler, te concentrer...

Le monologue continuait, sans fin, énoncé d'une voix tendue et monotone. De temps à autre, un frisson lui parcourait le dos, et il n'avait semble-t-il pas l'intention de se retourner.

William regarda autour de lui, étonné de voir personne dans la pièce. Il s'était jeté dans la gueule du loup comme un belle idiot, mais personne n'était là pour lui donner la réplique.

Il remarqua cependant les ombres des petites créatures qui le suivaient dans l'espoir qu'il soit leur libérateur. A cette pensée Will ne put s'empêcher un geste purement idiot et puéril, mais qui le caractérisait tellement bien. Le jeune mutant leva le pouce et lança un superbe clin d'oeil à l'obscurité où il avait repéré les ombres. "je gère la situation" en langage universel, alors que William ne gérait rien du tout c'était même plutôt l'inverse.

Le chasseur inspecta la pièce de manière plus approfondit. Le mobiliers l'intriguait. Comment le concepteur avait pu donner cette impression de vivant dans son travail ? William commença à approcher le doigt d'une des étagères quand son regard tomba sur un tas de tissu au milieu de la pièce.

Will mit un moment à se rendre compte que le tas de chiffons était merlin. Quand il s'approcha du propriétaire des lieux il remarqua que celui-ci marmonnait et se tenait la tête comme le ferait un fou. William se pencha et approcha une main de l'épaule de Merlin.

-Hé ! vous aller bien ? Vous avez besoin d'aide ? ça serait pour que vous rendiez leurs apparences premières aux camarades de ma minuscule amie ici présente.

Will avait parlé doucement de façon rassurante essayant de raisonner le mutant afin d'éviter toutes confrontations.