[France; Bretagne][Phase de contact de Johan] Habitude risquée

Il est une heure du matin, la montre de Johan se met à bipper dans le noir.

Après quelques instant, il se réveille, se lève, grommelle quelques insultes. Une fois pleinement réveillé, il attrape la lampe torche posée sur la table de nuit, s'équipe de sa tenue de protection pour l'escrime médiévale et récupère son épée dans le placard. Cosinus, le vieux berger-allemand de la famille est couché au pied de son lit, comme à son habitude. Il ouvre une paupière attentive et observe son jeune maître, connaissant très bien ses habitudes. Johan salue son chien, prend avec lui un sac, où il glisse quelques barres énergisantes et une bouteille d'eau, en prévision des effort qu'il allait devoir fournir.

Une fois préparé pour son entraînement habituel, il ouvre sa fenêtre le plus silencieusement possible et se glisse à l'extérieur. L'air est frais, et la lune bien visible dans le ciel. Il  regarde attentivement à l'extérieur afin de vérifier qu'il n'y a personne, il saute alors et se réceptionne en bas. Il se dirige alors vers un petit bois, à un quart d'heure de marche à pied. Suite à sa dispute avec son ancien meilleur ami,  Raphaël Le Gall, il avait du changer de terrain d'entraînement. Raphaël avait essayé de le convaincre que son pouvoir n'était pas fait pour rester caché, et qu'il devait l'utiliser pour son propre intérêt, en faisant différemment les magasins par exemple. Au début Johan avait cru à une plaisanterie, mais son ami était sérieux. Il lui avait clairement fait comprendre qu'il n'en était pas question... Chacun avait choisis sa voie, certainement différente mais bon. Pour lui, hors de question d'entrer dans la délinquance, point.

Une fois arrivé, il vérifie que l'endroit est libre, avec l'image qui était perçue des mutants, on était jamais trop prudent. Surtout que si son père l'apprenait, il était mort. Il déposa son sac au pied d'un arbre, et commença par les échauffement.
Il se trouvait dans une petite clairière entourée d'arbres, ce qui le dissimulait aux regards indiscrets. Au pire, si il entendait quelqu'un s'approcher il ne lui faudrait pas longtemps pour disparaître.
Quand il se sentit prêt, il commença par répéter les gestes qu'on lui avait appris depuis un peu plus d'un an, armé de sa lourde épée. Ensuite, il ferait un peu travailler son pouvoir...

[HRP]Toutes mes excuses, je n'avais pas remarqué que tu avais déjà posté pour ton introduction. Heureusement que certains veillent et me l'ont fait remarquer...
Cette phase d'introduction est là pour t'aider à te familiariser à l'univers de X-Héritage. N'hésite pas à poster toutes les questions qui te viendraient à l'esprit. Nous y répondrons du mieux possible.
Maintenant, place au jeu...[/HRP]

Sous le regard indifférent de la lune, certainement habituée à voir des choses encore plus étranges se dérouler sous ses yeux, Johan enchaînait les exercices. Parades et ripostes face à un adversaire fictif se succédaient sans aucune faiblesse. Comme à chaque fois qu'il pratiquait son sport préféré, l'adolescent se donnait à fond dans cet entraînement, appuyant chacune de ses "frappes" d'un han de bûcheron. Le bruit importait peu en fait, tant la clairière se trouvait à l'écart de tout.

Au bout de quelques minutes d'efforts continus, le jeune Breton sentait la sueur couler de son front. Son bras commençait à se faire lourd et la transpiration rendait la prise de plus en plus malaisée sur la garde de la grande épée, signe qu'il était temps de se relâcher un peu.

Appuyant son arme contre un arbre, Johan marqua une petite pause et alla fouiller dans son sac à la recherche de la bouteille d'eau qu'il avait eu la sagesse de prendre. Tout en respirant lentement pour reprendre sa respiration, il but une large gorgée directement au goulot. L'eau fraîche lui apporta immédiatement le sentiment de bien être recherché. Il allait être temps de passer à la seconde partie de l'emploi du temps.

Mais soudain, des bruits de pas se firent entendre dans son dos. Sursautant, Johan se retourna rapidement pour faire face à son ou ses visiteurs. Qui pouvait bien se balader encore au beau milieu de la nuit ? Qui plus est dans un endroit aussi perdu que celui-ci...

Avec une pointe d'agacement, il reconnut celui qui venait de le déranger. Raphaël Le Gall avait fini par dénicher également ce lieu d'entraînement et il n'avait manifestement pas renoncer à amener son ancien camarade à épouser ses vues. Mais le garçon n'était pas venu seul. Légèrement derrière lui, se tenaient deux silhouettes sombres appartenant manifestement à des hommes un peu plus âgés.

Raphaël Le Gall

"Johan, faut qu'on parle...", intervint aussitôt Raphaël, d'une voix où soulagement et inquiétude se mêlaient à part égale.

Les deux inconnus se tenaient en retrait, silencieux. Leur attitude était apparemment détendue mais leur présence n'était certainement pas étrangère au malaise que Raphaël s'efforçait de maîtriser.

[HRP]C'est pas grave ^^ j'ai tout mon temps [HRP]

Johan en avait terminé avec les enchaînements à l'épée, c'était une étape qu'il adorait. Au bout d'un moment, il commença à fatiguer, il déposa son épée contre un arbre et commença à se rafraîchir avec sa bouteille d'eau.

Il était détendu, comme à chaque fois qu'il venait ici, aussi fut-il très surpris d'entendre du bruit derrière lui. Il pivota et se retrouva face à Raphaël. Il en fut agacé, car il savait que celui ci était têtu et chercherait encore sûrement à le convaincre. Sauf que celui ci n'était pas seul. Il eu ensuite peur, il ne pouvait pas renter chez lui à coup de portail, sa maison était à 500 mètres, c'était largement au dessus de ses moyens. De toute façon, le fait que son ancien ami soit accompagné lui interdisait d'utiliser son pouvoir.

Raphaël prit la parole : "Johan, faut qu'on parle...".

Le timbre inquiet dans sa voix intrigua Johan. Surtout qu'il avait l'air dû aux deux hommes qui se tenaient à l'écart. Par précaution, mais plus par rapport aux deux autres individus, il récupéra son arme et la planta à ses pieds. Puis il croisa les bras, en prenant l'air le plus impassible possible. Indéniablement, il se passait quelque chose, et ça sentait pas bon...
Il passa les doigts sur la cicatrice de son bras gauche, d'une certaine façon, cela lui donnait du courage. Plein d'autres questions venaient se bousculer dans sa tête : Raphaël avait t-il parlé de son pouvoir ? Que voulaient les deux autres hommes ? Étaient-ils plus nombreux ?

''Qu'est ce que tu veux?'' Finit-il par répondre.

Il avait peur pour lui, mais surtout pour Raphaël. Celui-ci semblait s'être foutu dans de sacrées emmerdes... Malgré tout ce qui s'était passé entre eux, Johan tenait encore à lui. On efface pas une longue période d'amitié comme ça.

*Je savais bien que ses nouvelles relations ne lui apporteraient jamais rien de bon*

Il jeta un coup d’œil dans son dos, pour s'assurer qu'il ne se ferait pas bêtement encercler ; puis tenta de discerner un quelconque signe qui montrait que l'un des individus était armé, une bosse sous les vêtements ou quoi que ce soit d'autre. Une épée c'était bien, mais contre une arme à feu ça ne ferait pas le poids...
Il fallait que lui et Raphaël sortent indemne de cette mauvaise situation.

[HRP]Ce n'est pas la peine de reprendre intégralement les paroles prononcées par des autres. Je sais que ça se fait sur certains forums mais ça n'apporte pas grand chose au texte. En cas de doute sur ce qui a été dit (ou pour sélectionner une partie du dialogue), il vaut mieux le paraphraser dans le texte descriptif plutôt que de recopier in-extenso les propos.[/HRP]

Après avoir lancé un coup d'oeil à ceux qui l'accompagnaient, Raphaël, visiblement très mal à l'aise, s'approcha de son camarade. Derrière lui, les deux jeunes adultes ne faisaient pas le moindre geste, se contentant d'observer les adolescents d'un air goguenard, les bras croisés. Il faisait assez sombre malgré la lumière diffusée par la lune et Johan distinguait assez mal les silhouettes qui restaient dans l'ombre. Pour peu que le Breton puisse s'en assurer, ils étaient seuls et personne d'autre ne semblait être présent dans le secteur.

"Euh... J'ai besoin que... Que tu me rendes un service...", grimaça Raphaël en déglutissant avec difficulté.

Tournant la tête, il jeta un regard implorant aux hommes qui attendaient.

"Vous pourriez pas nous laisser un peu ?", quémanda-t-il. "Faut que je lui parle en privé..."

Ricanant, le blond hocha brièvement la tête.

"Ne vous éloignez pas !", ordonna-t-il sèchement. "Et restez bien en vue !"

Parvenu tout près de Johan, Raphaël lui fit faire quelques pas qui l'éloignèrent un peu plus de ses deux "amis".

"S'il te plait...", implora-t-il d'une voix presque inaudible. "J'ai vraiment besoin de ton aide. c'est une question de vie ou de mort..."

[HRP]Ok, je retiens :)je suis là pour apprendre[HRP]

Raphaël fut autorisé à se rapprocher de lui pour lui parler. Il n'avait vraiment par l'air bien...
Une fois certain que les deux autres hommes ne pouvaient plus les entendre, Johan répondit à voix basse :

''Qu'est ce qui t'arrive ? Je veux bien t'aider mais faut que tu me dise ce qui se passe !''

Il laissa un petit temps de silence avant de reprendre :

''Si il le faut je peux nous emmener plus loin, mais faudra sûrement courir. Bon sang mais qui sont ces mecs ? Il se passe quoi ?''

Ses portails étaient très limités, si jamais ils devaient partir, leurs jambes seraient certainement plus utiles, mais cela pouvait leur donner un peu d'avance.

Gêné, Raphaël se dandinait gauchement d'une jambe sur l'autre. S'il s'était légèrement détendu lorsque Johan avait accepté de l'aider, il semblait maintenant hésiter à poursuivre la discussion. Craignant la réaction de son camarade, il esquissa un sourire crispé.

"C'est que… Je…", bafouilla-t-il en se mordant nerveusement la lèvre inférieure. "Euh, en fait, c'est eux qui ont besoin de toi et de tes capacités…"

Le petit mouvement de tête vers l'arrière était explicite. Le "eux" faisait clairement référence aux deux hommes qui avaient accompagnés Raphaël jusqu'ici.

"Faut me comprendre…", reprit le garçon d'un ton précipité. "Ils me tiennent… Si je… Euh, si on fait pas ce qu'ils veulent, ils vont s'en prendre à mes parents et… Et à Rozen…"

La voix de Raphaël se brisa lorsqu'il cita le nom de sa jeune sœur. À l'époque où les deux garçons étaient encore les meilleurs amis du monde, Johan voyait régulièrement la petite fille. Plus jeune qu'eux de deux ou trois ans, il gardait l'image d'une gamine enjouée et rieuse, certes chiante comme toutes les petites sœurs mais qui possédait néanmoins un petit quelque chose en plus.

"Ça sert à rien de fuir... M'en veux pas… J'ai dû tout leur dire… Y'a juste un truc à faire pour eux et après ils disparaissent et on entend plus jamais parler d'eux…"

"Bon, les fillettes ! Vos retrouvailles sont émouvantes mais on a pas que ça à faire !", intervint brutalement le blond, resté bien silencieux jusqu'à présent. "Vous vous roulerez une pelle plus tard pour fêter ça, mais y'a du taf pour le quart d'heure…"

Raphaël lui expliqua la situation, et lorsqu'il mentionna le fait qu'on menaçait le reste de sa famille, le sang de Johan ne fit qu'un tour. Il maudit les deux autres hommes, et serra les poings. Comment des gens pouvaient utiliser ce genre de méthodes... Il pensa à son propre petit frère, qui aurait dû avoir à peu près le même âge que Rozen.

Il comprenait dans quelle situation se trouvait Raphaël, une situation d'impuissance alors qu'une personne à laquelle on tiens est menacée. Il répondit donc avec un ton se voulant le plus rassurant possible :

''Je vais faire tout mon possible, je te promet. Je te dois bien ça au nom de notre amitié.''

Il n'osa pas faire part de son inquiétude, mais il se demanda sérieusement si les deux individus allaient tout laisser tomber une fois qu'il les aurait dépanné... Inutile d'inquiéter plus que ça Raphaël.

L'un des deux hommes, le blond, les apostropha. Il était clair qu'ils n'avaient pas beaucoup de patience. Avec un petit soupir, Johan abandonna son arme plantée dans le sol, elle serait strictement inutile vu la situation, et rejoignit avec Raphaël les deux hommes qui attendaient. Il était stressé, il ne savait pas comment toute cette histoire allait se terminer. Une fois à coté, il leur lança :

''Alors, vous voulez quoi au juste ?''

Les deux hommes échangèrent un petit sourire de connivence en voyant Johan céder si vite à la requête de son ami. Visiblement, ils s'attendaient à un peu plus de résistance et étaient presque déçus que les choses se passent aussi vite.

"Tu es raisonnable, c'est bien...", commenta le blond avec un rictus de mépris. "Disons que tes petits talents de société nous seraient bien utiles pour récupérer un objet qui nous appartient et que quelqu'un détient par erreur..."

"Ce que Derek veut te dire.", coupa le brun. "C'est que tu as juste à nous suivre et, grâce à un de tes tours de passe-passe, aller chercher cet objet et nous le remettre."

Debout à côté du jeune Breton, Raphaël se tenait immobile, gardant la tête baissée pour éviter de croiser le regard de son ami. Maintenant qu'il avait accompli sa part du marché, il se sentait très gêné d'impliquer ainsi son ami. Peut-être que s'il s'était montré un peu moins bavard, les choses se seraient passées différemment.

"Suis-nous !", commanda soudain le dénommé Derek. "Notre voiture est garée un peu à l'écart. Nous t'expliquerons tout ce que tu dois savoir en nous rendant sur l'objectif."

Empoignant brutalement Raphaël par le bras, l'autre homme obligea le garçon à le suivre, lui arrachant un petit gémissement de douleur. Ouvrant la marche, ils commencèrent à s'éloigner, suivant l'étroit sentier qui les avait conduit à la petit clairière, centre de l'entraînement nocturne de Johan.

Les deux hommes sourirent devant sa coopération, cela l'énerva, mais il ne pouvait rien faire d'autre... Le seul moyen d'être sûr que Raphaël et sa famille seraient en sécurité c'était d'obéir.

*Ou alors de se débarrasser de ces deux là*

Cette pensée traversa l'esprit de Johan un instant, il n'aima pas cela, c'était très désagréable. Ce n'était pas lui. Les entraînement ça allait, mais autrement il se sentait bien incapable de faire du mal à qui que ce soit. Quoique il en serait peut être obligé. De toute façon, il ne pouvait pas envisager une attaque directe, sinon il se ferait atomiser. Il fallait attendre le bon moment, oui, c'était ça la solution.

On lui expliqua globalement de quoi il était question. Récupérer un objet à eux ?! C'était quoi cette histoire ? Raphaël ne semblait vraiment pas à l'aise, mais bon, vu la situation dans laquelle il était c'était logique. Johan ne pouvait pas en vouloir à son ami, il n'avait pas le choix. Chose qui fut confirmé quand Derek, le blond, le pris de force pour l’amener jusqu'à leur voiture. Lui même n'avait pas franchement le choix, alors il les suivit en leur jetant un regard assassin.

''Je vous suis, inutile de faire du mal à qui que ce soit. Et je veux votre parole qu'après vous nous foutrez la paix.''

Johan quitta donc son petit coin de tranquillité, accompagné de deux hommes potentiellement dangereux et un ami pris en otage. La colère commença à naître en lui. Il en avait marre de subir, alors il se jura que le Derek qui semblait mener la danse jusqu'à présent risquait fort d'avoir un accident...

Après quelques minutes de marches, le petit groupe parvint au véhicule. Pressés de se mettre en route, les hommes, trouvant sans doute que les deux garçons mettaient un peu trop de temps à monter à bord, les propulsèrent sur la banquette arrière avant de claquer violement les portières et de s'installer à l'avant.

À moitié avachi sur son camarade suite à la poussée du blond, Raphaël se redressa tant bien que mal pour asseoir correctement. Toujours aussi mal à l'aise de la tournure prise par els événement, il jeta un regard admiratif devant le calme apparent de Johan et lui murmura à l'oreille.

"T'es vraiment super…", lui chuchota-t-il dans un souffle. "Je suis trop désolé de t'avoir mêlé à ça… J'avais pas le choix…"

Indifférent à ses passagers, le conducteur infligeait un train d'enfer à la voiture, mettant à rude épreuve les amortisseurs dans ce petit chemin de terre. Après avoir rejoint une départementale, la conduite se fit plus souple, et la vitesse put augmenter de façon significative. Les deux hommes semblaient plutôt pressés et désireux de ne pas perdre de temps pour parvenir à leur fin.

Entrant dans un village, le véhicule s'immobilisa dans l'ombre sur le bord de la route. À une trentaine de mètres de là se détachait une habitation à la façade imposante et aux volets clos. Une petite lueur filtrait de derrière les persiennes du deuxième étage.

Désignant la maison, le brun donna ses explications à Johan.

"C'est là.", annonça-t-il un peu inutilement. "L'objet à récupérer se trouve dans le bureau qui est la pièce à ta droite au premier étage. Elle possède également une fenêtre sur l'autre façade. Tu reconnaîtras facilement ce que tu dois nous rapporter. Il s'agit d'un livre ancien posé sur un lutrin dans un angle. À toi de jouer ! N'oublie pas que ton camarade va nous tenir compagnie en t'attendant…"

Sortant de la voiture, Johan fit quelques pas vers la maison, observant la fenêtre aux volets clos. Prenant la petite ruelle sur la droite, il put remarquer que les persiennes étaient entrebâillées de ce côté et qu'une gouttière passait à proximité de la fenêtre.

Le village semblait calme et endormi mais, à la campagne, le moindre bruit inhabituel pouvait provoquer rapidement un concert d'aboiements furieux, chaque chien mécontent d'être ainsi réveillé voulant en informer immédiatement ses voisins…

Les deux hommes les emmenèrent jusqu'à leur voiture, et les y forcèrent à rentrer. Pendant le trajet, Johan mourrait de peur, mais il s'efforçait de ne montrer aucun signe de faiblesse devant les malfaiteurs. Il essaya aussi de distinguer le chemin pris jusqu'à l'endroit où ils se rendaient, mais sans succès à cause de la pénombre et de la vitesse prise par le véhicule. Aucun de leur deux ravisseur ne semblait avoir de patience.
Il commença à respirer profondément, pour calmer la peur et le stress qui montaient en lui, sans trop de succès. Alors il se rattacha du mieux qu'il pu à la colère qu'il éprouvait envers les deux individus. Son amis lui fit un commentaire, et s'excusa encore. Johan lui répondit en chuchotant :

''Crois moi j'en mène pas large... Et puis franchement t'avais pas le choix, je peux pas t'en vouloir.''

Ils arrivèrent à un village, et la voiture s'arrêta à bonne distance d'une maison qui semblait être l'objectif. Le brun qui ne s'était pas encore nommé confirma la déduction de Johan en lui donnant le reste des instructions. Puis on le laissa sortir de la voiture, non sans lui rappeler que Raphaël restait avec eux.

En quittant le véhicule, Johan avait la tête emplie de questions : un livre ? Ces deux mecs semblaient pas du genre à lire quoi que ce soit... Vieux en plus ? Bah qui sait, ça devait valoir un peu d'argent quand même. Par contre une chose l'inquiétait largement plus : la lumière que l'on pouvait discerner à travers les persiennes du deuxième étage. Il allait devoir être très prudent.
Il se demanda s'il ne valait pas mieux trouver le propriétaire à l'intérieur et expliquer la situation. Mais le risque était un peu trop grand, celui ci pourrait paniquer, sortir une arme, ne pas vouloir l'écouter... Il allait devoir trouver autre chose.

Toujours à pas feutrés, il tourna dans une petite ruelle et observa la maison. Ça n'allait pas être très facile... Mais une idée assez simple lui vint à l'esprit. Il mémorisa l'endroit alentour au cas ou il devrait partir vite fait, et commença :

Johan attrapa la gouttière, et après avoir vérifier que les tubes métalliques pouvaient supporter son poids, il commença à escalader, avec prudence et en faisant le moins de bruit possible. Une fois à hauteur de la fenêtre dont les persiennes étaient entrouvertes, il assura sa prise et son équilibre, jeta un coup d’œil dans la pièce. Une fois assuré que personne ne se trouvait dedans, il se concentra pour ouvrir un portail à ses coté, le second étant dans la pièce elle même.

[HRP]Attention, tu fais quand même beaucoup d'actions enchaînées : escalader la gouttière, regarder dans la pièce et utiliser ton pouvoir.
Essaie de décomposer un peu plus en signalant simplement que tu voulais escalader la gouttière pour jeter un coup d'oeil à l'intérieur par exemple. La gouttière pourrait très bien céder sous ton poids pendant l'escalade.  [/HRP]

Parvenu au pied du bâtiment, Johan s'assura une dernière fois que personne ne traînait dans le secteur puis, testant la solidité de la gouttière, il commença son ascension, progressant avec prudence, assurant chacune de ses prises avant de passer à la suivante. En quelques secondes, grâce à son agilité naturelle, il parvint à atteindre sans trop de difficulté le rebord de la fenêtre.

S'installant tant bien que mal, il entrebâilla un peu plus les volets pour regarder ce qu'il se passait à l'intérieur. La pièce était plongée dans l'obscurité et il était assez difficile de discerner ce qu'il pouvait se trouver à l'intérieur, d'autant qu'il y avait de nombreux angles morts. Il put néanmoins appercevoir, ainsi qu'il lui avait été indiqué, un petit guéridon qui se trouvait dans le coin droit opposé. Placé en évidence sur ce meuble, un lutrin servait de support à un vieux livre.

Aucun bruit de provenait de l'intérieur de la maison. Tout paraissait vraiment calme, peut-être trop calme finalement.

Se concentrant un cours instant, Johan fit appel à son pouvoir naissant. Les contours lumineux d'un portail assez grand pour le contenir apparurent juste à côté de lui tandis qu'un cercle similaire se formait à l'intérieur de la pièce.

La pièce était plongée dans le noir, ce qui n'arrangeait pas les choses. C'était très calme aussi. Un peu trop peut être. Il espérait qu'il ne tomberait pas dans un piège, et que personne ne l'attendait dans cette pièce inconnue.

Au bout d'un petit instant de concentration, Johan réussit à ouvrir un portail, suffisamment grand pour le laisser passer et dont la sortie se trouvait approximativement au centre de la pièce. Un grand cercle vert apparu à ses coté, tandis qu'une douce lueur verte commençait à filtrer à travers les volets de la pièce.

Ne pouvant pas attendre plus longtemps, sans prendre le risque de se casser la figure en tout cas, il traversa le passage ainsi créé et faillit tomber sur le plancher une fois de l'autre coté du mur. Il se redressa et jeta un regard tout autour de lui, craignant de se faire tazer par le propriétaire embusqué dans un coin.

Profitant d'avoir ainsi créé un portail pour se déplacer dans la pièce, Johan n'hésita pas à lâcher la gouttière pour se décaler sur le côté. Il ressentit aussitôt les petits symptômes familiers accompagnant chacune de ses dématérialisations et emprunta le passage qu'il venait d'évoquer.

De façon instantanée, il réapparu dans la petite pièce, sortant du cercle lumineux qui accompagnait chacune des manifestations de son pouvoir. Il eut aussitôt confirmation que le bureau était vide alors que le halo se dissipait dans son dos.

Faisant quelques pas, il s'approcha du livre ouvert sur le lutrin. Il s'agissait manifestement d'une édition assez rare et ancienne d'un ouvrage datant des débuts de l'imprimerie. En quoi un tel livre pouvait bien intéresser des petits délinquants comme Derek et son ami ? Enfin, ce n'était pas le problème immédiat de Johan. Son principal soucis était de trouver une solution pour régler cet incident au plus vite et préserver Raphaël par la suite.

Alors qu'il hésitait encore à saisir le bouquin, le jeune Breton entendit le parquet craquer au dessus de sa tête, comme si quelqu'un se déplaçait sur le plancher. Levant les yeux, il vit que le plafond était en fait constitué de lattes de bois jointives et qu'un peu de poussière s'écoulait entre elles au gré des pas de celui qui se trouvait à l'étage supérieur.

Une fois dans cette pièce qui lui était totalement inconnue, il tourna la tête pour vérifier qu'il n'y avait personne, et le bureau semblait bel et bien vide.

Il fit quelques pas sur la pointe des pieds pour se rapprocher du livre, exposé comme un petit trésor sur son lutrin. Il entendit alors un léger craquement et de la poussière tomba devant ses yeux. Il sursauta, et leva la tête pour trouver l'origine du bruit. Il était bien évident que quelqu'un marchait à l'étage supérieur.

Johan craignit de s'être fait repérer, et il hésitait maintenant entre sa première idée de demander de l'aide au propriétaire et neutraliser les deux hommes ou prendre le livre et quitter la pièce le plus  rapidement possible.
Il ne bougea plus, et réfléchis intensément pour trouver une solution qui le sortirait lui et Raphaël indemne de cette situation.

Dans tous les cas, il allait devoir faire un choix, et il avait horreur de ces moments là. Peu importe les conséquences pour lui, tant que Raphaël et sa famille étaient sain et sauf, que personne n'était blessé voire tué. Il choisis la première solution.

*Peut être pas la meilleure façon, mais il pourraient aussi très bien ne pas se contenter du livre et me demander de faire encore d'autres choses pour eux, tout en prenant des proches en otages. Voire même ne pas respecter leur parole et faire souffrir des amis par pur plaisir sadique. Je dois mettre fin à cette histoire.*

Il chercha à calmer sa respiration, il allait devoir être très convainquant pour ne pas tout faire foirer.

Retenant sa respiration, les yeux levés vers le plafond de la pièce, Johan suivait les déplacements de l'inconnu au dessus de sa tête. Aux craquements du parquet succédèrent soudain des grincements de ressorts, vraisemblablement ceux d'un fauteuil, qui protestaient avec l'énergie du désespoir devant la masse qui tentait de les écraser. Puis, une musique mise en sourdine se fit entendre. Calme, elle semblait quelque peu désuète dans ce contexte et contribuait à faire redescendre la tension qui habitait le jeune mutant.


Le garçon ferma un instant les yeux, comme pour se donner le courage de mettre sa récente résolution en pratique et, poussant un soupir, délaissa l'ouvrage ancien qu'il était supposé être venu voler pour se diriger vers la porte. Avant de changer d'avis pour opter vers la solution de facilité et prendre la fuite, Johan voulait rendre visite au propriétaire des lieux.

Arrivant sur le palier, il emprunta l'escalier qui montait vers l'étage supérieur, gravissant précautionneusement chaque marche pour éviter d'en faire grincer le bis vieilli. Cette maison avait comme un parfum de musée ancien, avec ses tableaux accrochés aux murs et ses bibelots posés sur des guéridons dans les angles, un authentique air de rusticité qui renseignait partiellement le jeune Breton sur l'état d'esprit de son occupant.

Parvenu au deuxième étage, il s'approcha de la porte entrebâillée d'où s'échappaient les notes de la symphonie classique. Jetant un coup d'œil dans la pièce, il aperçut un homme d'un certain âge, vêtu d'une robe de chambre aux couleurs passées. Installé au fond d'un fauteuil au cuir craquelé, ce dernier était en train de lire un vieux livre dont la couverture était similaire à celle de celui qu'il était venu voler. Dans son champ de vision, Johan pouvait découvrir une grande bibliothèque dont tous les rayonnages étaient occupés par d'ouvrages anciens.

Tout en grimpant à l'étage, Johan pu voir tout un fouillis de livres et d'objets. Soit le propriétaire de la maison tenait un musée, soit c'était un grand collectionneur ! Dans tout les cas, il imaginait bien un vieux grincheux asocial vivre dans cette maison.
Le truc, c'est qu'un grincheux asocial ne prendrait pas le temps de l'écouter... Il allait devoir se montrer persuasif.
Il resta le plus silencieux possible en grimpant l'escalier. Non pas qu'il voulait surprendre le propriétaire, mais simple réflexe. Il réfléchissait toujours à la façon de présenter les choses.

Johan arriva à l'étage et pu alors apercevoir un... papy ? Dans sa robe de chambre, et lisant un livre ancien, similaire à tout ceux qu'il pouvait voir sur les étagères. L'homme n'avait pas l'air très amical, mais bon, il ne valait peut être mieux pas se fier aux apparences. Cette fois pas de demi-tour possible, il fallait à tout prix qu'il trouve une solution pour sauver au moins Raphaël et sa famille.

Il voulu s'avancer et rentrer directement dans la pièce, puis il se ravisa en se disant que faire une crise cardiaque à la personne qui pouvait l'aider à se tirer de là n'était pas une bonne idée. Il toqua simplement à la porte, et l'ouvrit. Ensuite, prenant très rapidement sa respiration, il se lança. Autant lancer tout ses arguments le plus vite possible avant que ça dérape.

« Excusez moi d'entrer chez vous comme ça, mais j'ai besoin d'aide, un de mes amis est pris en otage par deux individus qui veulent récupérer un livre ici. Je ne veux pas qu'il lui arrive du mal, et j'ai besoin de votre aide pour les neutraliser. »

Petit temps de silence, ou Johan se retiens de craquer et lâcher toute la pression accumulée d'un coup, puis il reprend avec un ton moins saccadé et plus implorant. En osant cette fois lever les yeux vers son ''hôte''.

« S'il vous plaît, ne me laissez pas tomber... »

Si l'intrusion de Johan avait surpris l'homme, ce dernier n'en montrait rien. Tout au plus avait-il reposé le livre à plat sur ses genoux pour observer le nouveau venu. Impassible en apparence, il écoutait la supplique du jeune garçon sans faire mine de se lever. Un léger sourire naquit sur ses lèvres tandis que les yeux se mirent à pétiller d'amusement.

"Entrez donc, jeune homme.", l'invita-t-il. "Et expliquez-moi tout en détail.Quels seraient donc ces sordides individus qui voudraient du mal à votre ami ? Et c'est quoi cette histoire de livre qu'ils voudraient récupérer ?"

L'attitude du vieillard restait neutre. L'homme n'avait pas l'air particulièrement surpris de voir un parfait inconnu débarquer chez lui au milieu de la nuit et semblait même s'en amuser.

"Vous êtes un ami de mon petit fils, c'est ça ? Et c'est encore un de vos jeux avec les scouts, n'est-ce pas ? Quel en est le thème cette fois ? Des trafiquants de drogue ? Ah non, suis-je bête, vous parliez de prise d'otages, nous devons donc avoir affaire à des kidnappeurs d'enfants..."

Le sourire s'élargit, adoucissant les traits de l'homme et faisant ressortir toute la bonté qui émanait de lui.

"En quoi un vieil homme comme moi peut-il vous aider ? J'espère que vous ne comptiez pas sur moi pour aller attaquer ces deux individus ? Il y a quelques années en arrière, je ne dis pas, mais maintenant, je n'en aurais plus la force..."