X-Héritage
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 Jeux de mains, jeux de vilains

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Walentyn Szatanik

Walentyn Szatanik


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MessageSujet: Jeux de mains, jeux de vilains   Jeux de mains, jeux de vilains EmptyLun 27 Déc - 3:32

Spoiler:

La main de Marcello Minelli avait toujours été heureuse. Heureuse avec les armes. Marcello Minelli loupait rarement sa cible un flingue en pogne, et les couteaux n'étaient pas en reste. Heureuse en affaires. Marcello Minelli palpait des liasses de billets verts plusieurs fois la journée, et pas précisément en faisant de la monnaie au pressing du coin, quoiqu'il était bien question de "blanchir" de la marchandise. Heureuse en amour. Marcello Minelli n'avait qu'à la tendre pour lever une gonzesse. La main de Marcello Minelli symbolisait à elle seule la sainte trinité mafieuse : armes, pouvoir et femmes. D'un simple claquement de doigts, Marcello Minelli aurait pu ordonner à ses hommes de buter cette enflure de Lorenzo Compeggio.

Le seule problème étant que la main de Marcello Minelli était broyée dans un étau d'acier, manipulé par les gorilles de Lorenzo, son patron.

"Marcello, ne m'oblige pas à continuer. J'ai horreur de la barbarie." lança Lorenzo d'un ton tranquille en rajustant son costume. Ce connard ne daignait même pas se retourner pour lui parler. Sa voix résonna dans l'usine d'assemblage de voitures dans laquelle ils se trouvaient.

"Je t'aime bien. Je t'ai toujours aimé. Je t'ai d'ailleurs traité comme mon propre fils. C'est moi qui t'ai fait, sans moi, tu serais rien à Chicago. Pourquoi je m'amputerai le bras droit ? Dis-moi ? Hein ? Allez sois raisonnable et dis-moi la vérité." ajouta-t-il.

Marcello suait à grosses gouttes, mais pas suffisamment pour faire glisser sa main, dont il avait jusqu'ici toujours apprécié la taille masculine, de la gueule d'acier.

"Je t'ai dit la vérité, Lorenzo, bordel ! Fais pas ça !" gémit-il, le visage congestionné.

Lorenzo leva sa propre main, une main qui avait certainement toujours été heureuse. Sur ce geste, l'homme "de main" à droite de Marcello actionna de nouveau la manivelle, resserra les mâchoires impitoyables sur son membre, faisant craquer ses métacarpes comme des cornflakes. Marcello hurla de douleur.

"Bon... Tu t'obstines... Je crois qu'il va falloir tout reprendre depuis le début." conclut Lorenzo en pivotant sur ses talons, les mains croisées dans le dos. "Tu étais au Scavenger pour récupérer l'oseille que me doit cette salope d'Eva et ses filles, quand... ?"

"... quand... je suis tombé sur ce type... le Polonais..." reprit avec difficulté le mafieux.

"Tu me prends pour un douanier ? Je veux un nom, je veux une description." rétorqua Lorenzo, qui ne semblait absolument pas troublé par les gémissements de son employé.

"... Satanique ! C'était un truc comme ça, son nom. B-brun, il était brun ! Cheveux mi-longs. Les yeux bleus. L'air fouille-merde. Il doit faire dans les 1m70..." ajouta précipitamment Marcello.

"Tu essaies de me faire avaler qu'un nain de jardin satanique sorti du trou du cul du monde t'a dépouillé de la recette des filles, et qu'en prime, tu lui as offert l'immunité de sa gargote sur notre territoire ? Tu cherches vraiment à aggraver ton cas, mon petit Marcello ?"

"N-Nan, mais il était vraiment balèze ! Il était en train de causer avec Eva quand on est arrivés."
expliqua le malheureux torturé.

"Hmm... Admettons, continue. Qu'est-ce qu'il a dit ?"



~*~



"Hé, crâne d'oeuf, tu vois pas que la dame est occupée ?" lança Walentyn au grand chauve qui avait tiré son interlocutrice par le bras.

La belle Eva, qui lui avait une fois offert une séance de lap dance un soir où il broyait du noir, se débattait farouchement, ce qui n'agitait pas que les perles de son bustier en dentelle noire. Il ne fallait pas être bien malin pour piger ce que les quatre types foutaient au Scavenger. D'ailleurs, maintenant que Walentyn les observait - ou plutôt détournait son regard délavé des attributs dansants d'Eva - il croyait bien en reconnaître deux d'entre eux, qu'il avait déjà vus traîner leurs guêtres et emmerder les danseuses du bar.

"Elle est occupée avec Marcello Minelli, maintenant, alors te mêle pas de ça, capisce ?" répondit le type en attirant Eva à l'écart.

Okay, c'était bon à savoir : le Scavenger et le Old School devaient être sur le territoire des ritals. Ou alors ils faisaient simplement du business dans les parages. Jusque-là, les allées et venues de Lily-Rose, Emily et Walentyn n'avaient pas été très remarquées, mais maintenant que les mômes, mutants de surcroit, arrivaient chaque jour au Old School, il y avait fort à parier pour que Minelli et ses petites frappes viennent prochainement exiger une taxe de protection aux mutants.

Arrosée d'alcool, une idée germa rapidement dans l'esprit du Polonais. Et puis, il aimait bien Eva. C'était une femme de caractère qui dirigeait ses filles de façon très professionnelle. Elles savaient fidéliser la clientèle, chacune dans leur domaine de compétence respectif. Le bar était d'ailleurs toujours très fréquenté. Mais pour Walentyn, c'était uniquement du plaisir pour les yeux : payer une gagneuse avait le goût amer de la défaite. Allez donner un steak sous cellophane à un passionné de chasse ! La satisfaction n'en était que plus savoureuse quand les préliminaires avaient été de longue haleine.

Walentyn vida son verre d'une traite et se leva pour rejoindre le groupe de proxénètes. Il arriva pile quand Marcello leva la main (autrefois si heureuse) pour gifler Eva. Soudain, Marcello se crispa et plaqua sa main sur son coeur comme si une douleur fulgurante l'avait foudroyé.

"Hé, Marcello, ça va ?" demanda l'un de ses sbires.

Le sourire aux lèvres, Walentyn se plaça nonchalamment aux côtés d'Eva et passa son bras dans la cambrure de ses reins.

"Eh bah alors, Marcello ? Une douleur dans le bras gauche, tout ça, tout ça ? Tu devrais pas t'exciter comme ça, à ton âge, un infarctus est si vite arrivé."


Eva ne semblait pas comprendre ce qui se passait, elle regardait alternativement Marcello et Walentyn. Le Polonais pouvait la sentir trembler légèrement dans son étreinte.

"T'inquiète pas, trésor, je gère." lui glissa-t-il à l'oreille.

"Walentyn, tu sais pas à qui tu as affaire, ces types..." commença-t-elle.

"... vont repartir d'où ils viennent, capisce ?"
compléta Walentyn avec un sourire confiant.


~*~


"Je t'ai toujours dit de surveiller ton taux de cholestérol, Marcello."
commenta Lorenzo en tirant une vieille chaise pour s'installer, jambes impeccablement croisées, devant le grand chauve à la main autrefois chanceuse.

"O-On s'en branle de mon cholestérol, c'était lui, c'était sa faute !" s'écria Marcello, dont la main écarlate virait au mauve.

"J'ai bien entendu "on s'en branle" ? Mais dis-moi, Marcello, avec quoi tu comptes encore te branler une fois que ta main nourrira les poissons du lac Michigan ? Un peu de respect en ma présence, je te prie." releva Lorenzo avec un infime haussement de sourcil. "Tu prétends donc que ce type peut provoquer des arrêts cardiaques à volonté ?" ajouta-t-il avec un petit gloussement sceptique.

"J-Je sais pas ce qu'il peut faire, mais il y était pour quelque chose, je l'ai vu dans son regard !"

"Ah, et donc toi tu peux désormais lire la vérité dans le regard des autres. J'en apprendrai tous les jours. Moi qui croyais que tu étais mon meilleur porte-flingue... Tu es en fait mon meilleur médium. En fin de compte, ta main ne m'est pas si utile que ça..." répondit Lorenzo en riant de sa propre blague, immédiatement imité par les gorilles qui observaient la scène. "Bon, que s'est-il passé ensuite ?"



~*~



Le gros lard à gauche de Minelli décocha une pêche à Walentyn, qui l'esquiva en faisant un écart sur le côté, tout en ramenant Eva à lui pour lui éviter un joli coquard. Il poussa ensuite la danseuse derrière lui et leva les deux poings. Enfin un peu d'action, ça faisait longtemps. Il était conscient qu'il pouvait aisément leur faire oublier l'objet de leur mission, mais ce serait reculer pour mieux sauter : leur boss les reverrait illico presto terminer le job. S'il voulait vraiment filer un coup de main à Eva, il faudrait frapper directement dans les hautes sphères ou conclure un marché habile. Et Walentyn n'avait pas grand-chose à leur proposer. Pour le moment. Mais il pouvait les chauffer un peu. Il se sentait d'humeur joueuse, ce soir.

Le patron du Scavenger interpella alors le groupe.

"Hé ! Pas de bagarre dans mon bar. Réglez ça dehors." fit-il en pointant la sortie de secours du doigt. Elle donnait sûrement sur la ruelle.

Walentyn leva gaiement les deux mains en signe de paix.

"Une bagarre ? Nan... ils feraient pas le poids. Au sens figuré bien sûr."

Le gros lard montra les dents.

"Nan, je pensais plutôt vous proposer de régler ça aux cartes, ça vous laisse un espoir que vous n'aurez pas à 4 contre moi dans la ruelle : la chance."

Les trois hommes de Minelli toisèrent Walentyn quelques secondes, puis se mirent à rire. Minelli, lui, restait méfiant. Les élancements dans sa poitrine le rappelaient sûrement à la prudence. Walentyn se mit à rire également, comme s'ils formaient une joyeuse bande de potes.

"Attends, la crevette, tu crois pouvoir nous démonter à toi tout seul ? Tu vois ça ?" fit le gros type en montrant son poing fermé. "On l'appelle le marteau. Je frappe si fort qu'on trouve du pétrole." menaça-t-il en agitant "le marteau" sous le nez du Polonais.

"Ah ouais ? Du pétrole ? Donc raquetter les filles d'Eva, c'est juste un passe-temps finalement, vu que vous êtes déjà pétés de tunes." rétorqua Walentyn, l'expression toujours aussi satisfaite. Il respirait la confiance tranquille.

"Couché, Roberto." aboya Minelli à son sbire adipeux. "Elle est où l'arnaque ? Ces filles sont que des poules. Je sais pas qui t'es, mais pourquoi tu te mêles de notre business ?"

Bingo. C'était dans la poche. Ils étaient passés du stade "le marteau trouve du pétrole" à celui de la négociation en quelques fractions de secondes. Cela signifiait que Minelli le craignait suffisamment pour avoir des doutes sur leurs chances de victoire au 4 contre 1. A la sueur qui perlait sur son crâne rasé, Walentyn devinait que le faux début de crise cardiaque qu'il lui avait fait ressentir lui avait foutu une trouille bleue.

"Je m'appelle Walentyn Szatanik. Votre business, c'est mon affaire. Je suis client de ce bar. Je paie ces filles pour leur boulot. C'est à elles que je refile mon blé. Pas à vous. Mais bon, si ton ami Roberto le Marteau se met à danser nu sur une table, je dis pas... Mais je suis pas sûr que le bar tournerait aussi bien, par contre."
répondit Walentyn.


~*~


"J-J'ai toujours été bon au p-poker. T-Tu te souviens de quand j'ai plumé Cheng Li ? Si je relevais pas le défi, notre crédibilité en aurait pris un coup..." expliqua Marcello.

"Hmm... C'est vrai qu'affranchir les filles du Scavenger et céder un bout de notre territoire ne représente pas un coup sévère à notre crédibilité..."
ironisa Lorenzo.

"J'étais sûr de pouvoir gagner."



~*~


"On joue l'autonomie d'Eva et ses filles contre ce que vous voulez."
proposa Walentyn, pendant que la principale concernée préparait une table tranquille dans un coin de la salle.

Elle semblait anxieuse, mais l'opportunité de pouvoir travailler à son compte était forcément alléchante. Dans tous les cas, c'était son client qui prenait tous les risques. Eva connaissait assez peu Walentyn. La plupart des types qui venaient au bar cherchaient plus que se rincer l'oeil. En général, ils cherchaient une épaule sur laquelle pleurer, une oreille attentive qui écouterait leurs problèmes et les noierait dans un mélange d'alcool et de rêves voluptueux. Lui, quant il venait, il ne parlait jamais de lui. Il parlait, mais de choses légères, il plaisantait, lui posait des questions sur elle. Pour une fois, ça lui donnait l'impression d'exister. De ne pas être une chose, un article sur un présentoir. Alors la fois où il s'était amené l'humeur dans les chaussettes, ou plutôt dans ses bottes de moto, ça lui avait fait plaisir de lui faire une danse à l'oeil. Eva ne comprenait pas vraiment ce qui pouvait le motiver à risquer aussi gros avec cette racaille, mais après tout, elle n'avait rien à perdre dans cette affaire. Un client sympa, à la rigueur, mais elle en avait d'autres. Des plus moches, certes...

L'un des sbires de Marcello lui chuchota quelque chose à l'oreille.

"Elle est à toi la moto devant le bar ? C'est ça que tu joues."

Le sourire de Walentyn se fit plus tendu. Cela lui coûtait de mettre en jeu sa bécane. Il s'était attendu à parier sa montre ou de l'argent. Mais il ne pouvait pas se coucher maintenant.

"Okay, la moto contre la liberté des filles. J'espère que vous avez la main heureuse, messieurs."


L'affaire avait quelque peu détourné l'attention générale des présents. Même les danseuses sur scène semblaient moins assidues que d'ordinaire. Leur regard ourlé de mascara se tournait régulièrement vers la table de poker improvisée, à laquelle s'étaient joints deux autres clients du bar, intéressés par la moto de Walentyn. Eva, la belle croupe, s'était naturellement proclamée croupière afin de mieux pouvoir suivre l'évolution de son intérêt.

"C'est marrant, t'es pas le premier drôle d'oiseau qui vient nous chier dans les bottes, dernièrement." fit Marcello en consultant ses cartes.

Walentyn, qui par chance, avait la poker face, ne sourcilla pas. Il se contenta de soulever légèrement le dessus de ses cartes pour les lire, sans sembler prêter attention à la remarque de son adversaire. Il attendit le tour du prochain joueur avant de lui répondre sur un ton détaché :

"Ah ouais ? Faut croire que vous avez des sales gueules."

Il planta alors son regard dans celui de Minelli.

"Y a des gueules pires que les nôtres dans le coin. Des jeunes qui traînent du côté de ce vieil hôtel, là... Comment il s'appelle déjà ?"

Walentyn commanda un scotch pour paraître occupé, ce fut donc le gros Roberto qui répondit à Marcello :

"Le Bold Stool, quelque chose du genre." dit-il.

"Ce serait pas plutôt le Old School ?"
intervint Eva en distribuant les cartes demandées par les joueurs.

Les femmes, toutes pareilles. On se plie en quatre pour elles, et elles vous plantent un couteau dans le dos. Mais bon, on pouvait tout leur pardonner, surtout lorsqu'elles ne portaient qu'un bustier en dentelle et qu'elles distribuaient lascivement des cartes.

"Ah ouais, c'est ça, le Old School. Pas mal de mouvement de ce côté, à ce qu'on dit, je croyais qu'il était fermé cet hôtel." reprit Marcello en misant symboliquement. "Des mutants dégueu nous ont tiré un camion de marchandise, y a pas longtemps. Je me demande s'ils viennent pas de cet hôtel." ajouta-t-il, en levant les yeux de ses cartes pour observer Walentyn.

Ce type n'était pas totalement con, Walentyn devait bien le reconnaître. Par contre, il avait tapé légèrement à côté : à sa connaissance, aucun des élèves ne s'en était pris à la mafia locale.

"Ca m'étonnerait, y a une fille, une Chinoise je crois, et une vieille qui habitent là-dedans. Ca serait un peu la honte pour vous..." souligna Eva.

Et voilà : on pouvait tout leur pardonner. Walentyn éprouva soudainement une vive envie de l'embrasser pour cette répartie qu'elle ne pensait certainement pas si bien placée.

"Je t'ai pas demandé ton avis, à toi." répondit Marcello, irrité. "N'empêche que j'irais bien leur poser deux ou trois questions. D'autant que si elles sont seules... Ca fait longtemps que je me suis pas fait une Asiat'."

A cette remarque, Walentyn se crispa légèrement. Il savait qu'il venait de se trahir. Il n'avait pu empêcher sa paupière de trembler faiblement à la provocation. Maintenant Marcello savait probablement qu'il n'était pas totalement indifférent à ce qu'il adviendrait du Old School. Pire encore, il devait soupçonner que Walentyn entretenait une liaison avec Emily, ce qui, comble de l'ironie, était faux, au grand dam du Polonais. Walentyn avait toujours préféré être accusé à raison. Autant jouer carte sur table maintenant.

"Elle n'est pas seule. Elles ne sont pas seules." répondit finalement Walentyn en abattant lentement ses cartes, à commencer par la reine de coeur puis la reine de piques, qu'il avait dans son jeu. Une main plutôt heureuse. "Alors, ne t'avise pas de pointer ton "calibre" là-bas, c'est vu ?"

Un full, c'était bien joué. Il n'avait même pas eu à tricher. Marcello abattit ses cartes avec rage.


~*~


"Donc maintenant, tu es en train de me dire que c'est un mutant capable de gagner les parties de poker ?" s'enquit Lorenzo, d'un calme olympien.

"C-Comment il m'aurait battu autrement ?"

"Avec une main en or ? Ca peut arriver."
répondit Lorenzo en lorgnant sur la main mutilée de Marcello.

"C'est pour ça que je lui ai demandé une revanche !"

"Oui... Perdre les filles n'était pas suffisant."
fit Lorenzo.



~*~


La perspective d'avoir sauvé sa bécane était presque plus rassurante que celle d'avoir libéré les filles. Pendant un instant. L'instant juste avant qu'il ne tourne la tête vers Eva et voie son visage plein de gratitude. Et celui plein de rage de Marcello, c'était presque aussi jouissif.
Walentyn vida joyeusement son verre pendant que la bande de Minelli sortait ses flingues et les pointait sur son visage.

"Oh, calmos les mecs, j'ai gagné à la loyale, alors rangez-moi ça ou je vous jure que c'est bien plus que votre fierté que vous perdrez." fit Walentyn sans s'inquiéter.

C'était facile de sembler avoir du sang froid quand on était branché sur le cerveau des gugusses. Il serait averti de leur intention de tirer avant même qu'elle ne leur traverse l'esprit.

"On se fait la revanche, Szatanik. Ta vie contre le Old School, pas mal comme deal, non ?"

Dire qu'il était juste sorti prendre une bière...

"Si tu gagnes, on vous fout la paix, mais si je gagne, tu diras bonjour aux poissons et les filles nous reviennent..." explicita Marcello.

"Vu les 4 flingues pointés sur moi, je crois que j'ai pas trop le choix ?"

"T'as tout pigé."

Les quatre ritals lâchèrent soudain leurs armes comme si elles étaient brûlantes.

"Ah, j'aime mieux ça." fit Walentyn avec un large sourire supposé apaiser l'inquiétude d'Eva. Il se craqua alors les doigts.


~*~


"Et tu l'as laissé gagner à nouveau." conclut Lorenzo.

"Non ! Il s'est débrouillé pour gagner !"
se défendit Marcello, qui souffrait toujours le martyr.

"C'est la même chose. Qu'importe. Tu aurais dû le refroidir, c'est tout, je ne négocie jamais. Surtout pas avec un sombre inconnu." lâcha froidement le parrain.

"C'est ce qu'on a voulu faire, mais..."



~*~


"Bon, messieurs, ce fut un plaisir de faire affaires avec vous." fit Walentyn en se levant. "Transmettez mes amitiés à Lorenzo Compeggio et dites-lui que le Old School le tient à l'oeil. Si vous tentez quoique ce soit contre nous, on vous défonce la gueule. Et je déconne pas, alors restez-en là, okay ?"

Le quatuor resta comme figé sur sa chaise. C'était comme s'ils étaient paralysés. Walentyn suivit Eva jusqu'aux coulisses et monta à sa suite un petit escalier menant à des chambres de fortune. Après une telle victoire, il était bon pour plus qu'une danse à l'oeil.


~*~


"Et vous êtes restés comme des cons le cul posé sur vos chaises ? Bandes d'incapables !"
s'exclama Lorenzo en se frottant les yeux avec consternation. "Et en plus, vous lui avez vendu qui vous emploie. Non, vraiment, Marcello, je te pensais plus pro que ça."

"Justement ! Je lui ai rien dit ! Quelle raison j'avais de tous nous griller ?"

Lorenzo resta silencieux et se leva de sa chaise. Marcello était au bord de l'évanouissement. Cela faisait plus d'une heure qu'il le cuisinait et pourtant, malgré la douleur et le stress, les différentes versions de son histoire concordaient, aussi incroyable que cela puisse paraître. Si l'on considérait cette affaire sous un angle mutant, le récit était plausible.

"Emmenez-le." fit finalement Lorenzo, autorisant ses hommes à libérer ce qu'il restait de la main de Marcello.

Pour l'instant, il était un redoutable adversaire. Mais si Marcello avait dit vrai, cet homme pouvait s'avérer être un véritable atout. Avec ce genre d'ennemi, il valait mieux faire des affaires que faire la guerre, au risque de perdre plus qu'ils n'avaient déjà perdu. Qu'il garde ses poules et son hôtel miteux. Lorenzo voulait cet homme. Un homme à la main chanceuse.



~*~


L'air aussi défait qu'à son habitude, Walentyn passa la porte du Old School, sous le regard réprobateur de ses collègues. Si elles voulaient le fusiller du regard, il faudrait qu'elles prennent un ticket.

"Eh ben, c'est comme ça qu'on m'accueille ?" fit-il en déboutonnant sa chemise, qui était de toute façon boutonnée lundi avec mardi. Il l'empoigna par le col, tentant de dissimuler dans sa paume la trace de rouge à lèvres qui en marquait le revers.
Elles ne croiraient probablement pas le récit de sa nuit. Elles devaient déjà penser qu'il l'avait passée à faire la nouba, ce qui n'était pas totalement inexact, exception faite des bagarres, des menaces de mort, de la libération de femmes opprimées et des parties de poker au péril de sa vie. A quoi bon chercher à modifier l'idée déjà toute faite qu'elles avaient de ses pérégrinations ? Et puis il avait obtenu la tranquillité du Old School, ce n'était pas pour les inquiéter avec des histoires de mafia et de territoire.
Le dandy se dandina jusqu'à la cuisine et tomba nez à nez avec une cafetière pleine de café frais. Oui, on pouvait vraiment tout leur pardonner.
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