02.03/18.L.Sommeil et avoine

Chacun y allait de ses idées pour tâcher de payer les réparations. En tous les cas, ça allait prendre du temps pour réunir la somme nécessaire. Eden cumulait son argent de poche dans un coin, séparant précautionneusement l'argent que lui faisait parvenir sa grand-mère de temps à autre de celui de son père, qui roupillait sur un compte en banque. L'idée d'utiliser les dollars paternels avait un petit quelque chose qui la révulsait, mais quitte à le dépenser, autant le faire pour remettre des fenêtres en état plutôt que pour elle. Ce serait un joli pied de nez à papounet. Elle y pensa un peu alors qu'elle secouait le sac poubelle pour faire tomber les morceaux de verre dans le fond, mais renonça finalement. Elle comprenait Clara en un sens. Avec un pouvoir comme le sien, se retrouver impuissante dans une situation pareille ce devait être blessant pour la fierté.

"Il va bien falloir... Monsieur Mancini a l'air d'être assez juste. A mon avis il comprendra si on prend le temps de lui expliquer, et dans le cas contraire... Nous pourrons toujours demander l'avis et l'aide de madame Donowho."

Avec un peu de chance, l'ancienneté et la sagesse de la directrice pourrait raisonner le prof. En tous les cas, refaire les vitres serait un bon entraînement pour Clara, par définition. Le genre d'exercice qui, s'il ne mettait pas en avant l'esprit d'équipe et le sang froid, s'avérait toujours dans la thématique de leur "faute" et de la punition qui en découlait. D'ailleurs en parlant de faute... Finir paralysé n'aurait été effectivement "pas cool" pour Ryochi, comme l'avait dit Clara. Mais même avec un peu de recul, même en sachant pertinemment qu'ils avaient cédé à la facilité en entrant trop brutalement dans le conflit, Eden n'arrivait toujours pas à éprouver ne serait-ce que l'ombre d'un regret. Quand on voulait jouer les gros bras, il fallait être prêt à en assumer les conséquences quelles qu'elles soient, alors... Si elle avait été blessée dans la bagarre, Eden en aurait probablement voulu à Ryochi, mais encore plus à elle-même. Maintenant, et étant donné les réactions de l'asiatique, elle s'attendait à devoir assumer un contre-coup à un moment ou à un autre. A voir la façon dont il s'était jeté sur Dakota, un gosse, pour un accident involontaire, qu'en serait-il quand il réalisera qu'elle lui avait, très volontairement, envoyé un accessoire de cuisine d'un poids avoisinant les deux kilos en plein dans le crâne et sans le moindre remord? Et encore, qu'en serait-il pour Clara qui l'avait balafré à coup de vitres et Malo qui lui avait asséné le coup final? Pourvu que Mancini soit suffisamment juste pour remettre son protégé au pas, car dans le cas contraire, la cuisine ne serait qu'une douce dispute comparé à ce qui pourrait arriver par la suite. Voilà encore un stress supplémentaire pour Dakota.

Clara s'enquit de la blessure de Malo. Un coup de poings, ça pouvait faire pas mal de dégâts, autant au cogneur qu'au cogné. C'était bien pour ça qu'Eden ne s'entraînait jamais sans gants. Mais pour le coup, elle reconnaissait sans mal que le breton avait de quoi faire pour taper. Et que Clara prendrait bien un rôle d'adorable infirmière, ce qui lui arracha un sourire alors qu'elle tâchait de ramasser les plus gros morceaux de verre avec précaution. Sans chercher particulièrement à changer de sujet, elle voulu tout de même en terminer avec les vitres.

"Pour le temporaire, il doit bien y avoir des bâches au hangar qui ne servent pas et qui peuvent être utilisées. On y trouvera aussi de la grosse bande adhésive pour tenir en attendant mieux. Le prof avait parlé de pommade à l'arnica pour ta main, Malo. Clara pourrait t'aider à en mettre."

En toute innocence, bien sûr.

"Il va falloir que j'aille faire quelque chose après, alors... Je vous donne encore un coup de main pour terminer de ramasser le verre et je vais vous fausser compagnie un petit moment."

Elle pourrait toujours passer par le hangar en revenant par la suite, si besoin était.

Paralysé ? Malo eut une moue dubitative à cette idée. Le prof avait quand même bien dramatisé les choses, du moins du point de vue du Breton. C'était sûr qu'une mauvaise chute pouvait avoir des conséquences assez fâcheuses mais bon, quand même, Ryoichi n'était pas le premier (ni ne serait le dernier) à se prendre une gamelle et il n'était pas en sucre...

"C'est vrai que je ne me suis pas retenu pour lui flanquer mon poing dans la gueule.", avoua-t-il finalement. "Mais bon, j'pensais pas qu'ça lui f'rait cet effet. J'ai essayé de le calmer sans me battre au début mais il m'a envoyé valdinguer..."

Tiens d'ailleurs, en y réfléchissant, le Japonais avait dû retenir son coup pour ne pas le blesser mais bon, ils n'étaient quand même pas là pour s’entre-tuer non plus...

"En tout cas, le pouvoir de Mancini est bien pratique... Je n'ai vraiment plus mal du tout à la poitrine... Pour la main, ça passera bien... Eden, faudra qu'tu m'donnes quelques cours de boxe. Ca m'éviterait de me faire mal à l'avenir.", plaisanta-t-il.

Ah, oui, l'arnica... Eden devait d'ailleurs sûrement en avoir en stock en habituée des plaies et bosses qu'elle semblait être.

"T'as de la pommade pour les coups ?", s'enquit-il, l'air innocent. "Sinon, faudra que j'aille en chercher à l'infirmerie ou qu'je demande à Danger. Clara, tu pourrais m'aider à en mettre sur ma main ?"

Ce ne serait pas une mauvaise idée finalement. Surtout appliqué par une aussi charmante infirmière. Tournant la tête vers la jeune fille, Malo sourit tendrement à cette idée.

Bon, avec tout ça, le travail de la cuisine n'avançait pas... C'était bien beau de discuter mais ça n'activait pas les choses... Serrant les dents pour obliger sa main à lui obéir encore un peu, Malo utilisa la pelle pour ramasser les débris de verre avant de les mettre dans la poubelle.

"On va faire comme tu dis, Eden, pour colmater les fenêtres en attendant mieux. Je vais aller chercher les bâches et le scotch. En me téléportant, j'en ai pour cinq minutes à peine."

Antoine avait besoin de sortir et de se vider la tête. Pour cela, il avait ses petites manies, presque un rituel. Cela commençait en général par une séance de tir à l’arc et se terminait invariablement par quelques rêverie au clair de lune, le plus souvent assit sur une grosse branche d’arbre. Mais avant cela, il devait se mettre quelque chose sous la dent car le voyage l’avait affamé et le décalage horaire n’arrangeait rien…

Comme à chaque fois qu’il partait en maraude, il était vêtu de sa tenue de rôdeur et drapé dans sa grande cape à capuche large couleur verte. Cette tenue était la même depuis des années et n’avait pas changée à une exception près : le plastron. Il en avait hérité lors de ses précédentes mésaventures et aux vues de ce qui s’y était passé, il avait jugé qu’il serait plus sage de s’en équiper.

Antoine déambulait dans les couloirs comme une ombre, parfaitement silencieux avec une agilité et une rapidité peu commune. Tout en se dirigeant vers la cuisine, il passa son arc en bandoulière et noua ses cheveux puis poussa la porte de la cuisine.

« Oh ?!? » Fit-il d’étonnement.

Il ne pensait pas trouver d’élève ici et voyait plutôt les élèves se restaurer dans une sorte de réfectoire. Il observa les trois jeunes gens en face de lui.

Il s’intéressa à la blonde en premier. Il la trouva étonnement musclée et elle avait des cals de peau au niveau des articulations des doigts et de la main spécialement au niveau de l’index et du majeur : typique des boxeurs ! Malgré tout, elle était admirablement proportionnée et très jolie fille, un brin coquette, elle devait donc faire une discipline pieds/poings plutôt que de la boxe anglaise.

La seconde fille, très élégante, avait une musculature plus spécifique. Un avant bras et une épaule bien dessinés témoignaient d’une poigne ferme et d’une assise solide. Quand on ajoutait à cela des cals de peu au niveau de la pulpe de doigts de la main opposée au niveau de l’index, du majeur et de l’annulaire, on avait de forte chance de se retrouver en face d’une tireuse à l’arc dans le plus pur style méditerranéen.

La troisième personne était un jeune garçon au regard vif et alerte. Sa morphologie étant plus discrète, Antoine ne parvint pas à lire en lui aussi facilement que pour les deux autres. Néanmoins, son regard bleu azur traduisait une grande intelligence et peu être un peu d’espièglerie… Tout ceci devenait véritablement intéressant et il décida de rompre le silence qui s’était installé depuis quelques secondes.

« Toutes mes excuses pour le dérangement. Je m’appelle Antoine et suis nouveau ici. »

Son anglais, bien que correct, suait la « French touch » dans l’accent et certaine expression étaient encore un peu compliquée à dire pour lui. Néanmoins il essaya une nouvelle fois :

« Je vois que vous êtes plutôt sportifs… » Il désigna Clara poliment de la main « J’imagine que tu dois être une archère quand à toi… » Il reporta son attention plus spécifiquement sur Eden « tu dois être une boxeuse. Peut être pourriez vous m’indiquer les salles d’entrainement ? »

Clara fit une petite moue dubitative quand Eden qualifia Mancini de juste. Il était juste injuste, oui! Clara n'avait fait que le prévenir avec ce qu'elle avait à disposition et on les punissait. La prochaine fois elle ne préviendra personne! Comme elle avait l'impression qu'elle pouvait faire croire qu'elle regrettait son geste, elle préféra rajouter.

" Je dis pas qu'on a mal fait. Il l'a mérité sa raclée. J’espère juste que ça se reproduira plus, ça n'a rien de glorieux de se battre entre nous!"

rien qu'à la regarder ça se lisait sur son visage qu'elle n'y croyait pas trop. Mais elle espérait juste que Ryoichi ne finisse pas comme Grégory.

Quand Eden proposa innocemment à Clara de passer de la pommade sur la main de Malo. la fillette se mit légèrement à rougir, un peu gênée, les débris de verre prés d'elle se mirent a trembler légèrement. Clara eut la sensation qu'Eden avait compris qu'elle voyait en Malo un peu plus qu'un ami. Clara déglutit et essaya de reprendre un peu de consistance en releva la tête. Il n'y avait pas que pour les débris de verre qu'elle était incapable de recoller les morceau. Pour les histoires de cœur aussi, elle manquait de pratique et avait du mal à savoir comment si prendre.

" Bien sûr... C'était prévu..."

Même en essayant d'avoir l'air de trouver sa normal, sa gêne s'entendait. Les autres commencèrent à mettre au point un plan pour les vitres. Lens montra une des fenêtres en leur demandant.

"Ne colmatez pas celle-la, je m'entrainerais dess..."

Elle n'eut pas le temps de terminer, un nouveau arriva dans la pièce. Clara l'observa un instant avant de se rappeler qu'elle était en chemise de nuit et en pantalon. Elle releva instinctivement son décolleté en remarquant son look bizarre. Vu la cape, il avait visiblement l'air de se croire en mission. Quand il parla, elle reconnu un accent comparable à celui de Malo. Les fringues ridicule, l'accent. Elle comprit tout de suite mais n'eut pas le temps de lui répondre. Il venait de déduire qu'elle était archère, ce qui l'étonna.

Elle jeta un coups d’œil à sa main droite qui tenait habituellement sa flèche. Elle n'avait aucune callosité, (du moins rien qui ne puisse envisagé qu'elle tirait a l'arc depuis des années) puisque son nouveau bras venait de repousser depuis peu et surtout que...

" ho... J'en ai pas fais depuis des années a cause d'un ...truc... mais j'avais l'intention de m'y remettre cette semaine. Moi c'est Clara? Euh... Toi aussi, tu es breton comme Malo? "

Même accent même gout vestimentaire. Cela lui fit penser qu'elle devait toucher deux mots à Malo à propos de son costume de scout. Elle remarqua alors l'arc qu'il avait dans le dos, Mais à moins qu'elle ait mal regarder, elle ne vit pas de carquois.

" Toi aussi tu as un arc? c'est cool! Je peux le regarder? T’utilise quoi comme flèches? Carbones ou Allu?"

Accroupie au sol, Eden prenait précautionneusement les morceaux de verre du bout des doigts pour les placer sur sa paume ouverte, chargeant cette dernière au maximum avant de se relever pour s'en débarrasser dans le sac poubelle. Concentrée surtout sur ce qui se disait, elle hocha la tête à la remarque de Clara. Sa camarade avait raison, il ne fallait pas se battre entre mutants, entre les murs de Graymalkin. Et de manière général aussi, mais ça c'était une autre histoire. Secouant sa main, doigts écartés, au dessus de la poubelle, elle se reporta sur Malo quand il parla de boxe.

"Ah! Oui, si tu veux. Enfin quand on aura du matériel."

Ou trouvé un moyen de faire vibrer la corde (in)sensible de Danger pour qu'elle leur fabrique une salle d'entraînement virtuelle? Quant à de la pommade, Eden eut un vague instant de réflexion.

"Hm... Plus depuis Chicago. Désolée."

Quand elle avait quitté Los Angeles la première fois, elle avait pris dans ses affaires la trousse élémentaire de tout sportif. Et ses gants d'entraînement. Mais tout ça avait disparu quelque part sous les ruines de la Old School. Avec la seule photo de famille qu'elle avait vraiment voulu conserver. Elle chassa le très vague pincement au coeur qu'elle commençait à ressentir. C'était idiot de se rattacher à des choses matérielles aussi futiles. Et puis de toute manière, elle n'avait jamais eu de pommade à l'arnica. Son coach lui faisait utiliser de l'hélicryse. Chacun ses méthodes. Clara eut d'ailleurs une drôle de réaction à la perspective de jouer les infirmière. Le rougissement devait être contagieux entre elle et Malo. Elle reparti sur la fenêtre et se figea dans sa phrase. Le "oh" prononcé sur le seuil lui fit également tourner la tête et... Lui provoqua un léger temps d'arrêt.

Eden avait longtemps cru que ce style était réservé aux personnages des oeuvres de Tolkien dont son prof d'anglais lui avait imposé la lecture au lycée. Elle s'était fourvoyée. Malgré elle, la californienne haussa un sourcil en s'attardant sur le plastron, la cape, puis l'arc. Pour le dernier, c'était logique. Il n'était pas le premier archer à Graymalkin. Mais la cape... Et le plastron... Il devait vraiment avoir une excellente résistance à la chaleur. Elle serait bien incapable de porte ce genre de tenue. Trop peu souple pour elle, à priori, bien qu'elle n'y connaisse pas grand chose en matière de vêtements. Il y avait quelque chose dans son accent qui sonnait européen. Un peu comme Malo d'ailleurs. Il venait d'arriver, à en croire ses questions et... Son sens de l'observation. Incertaine, Eden baissa les yeux sur son haut à bretelles. Non, il n'y avait pas le logo de son club de kick-boxing de L.A. dessus. Pour le reste... Elle fixa ses mains un très court instant. Peu de marques, elle avait toujours porté des gants de protection parfaitement ajustés pour éviter les traces trop voyantes. Exception faite de la nuit à Chicago où ses phalanges et son poignet avaient éprouvé de plein fouet le direct dans un mur psychique de très bonne résistance. A ce bref souvenir, elle referma brièvement le poing avant d'en revenir à Antoine. Il paraissait que le génie se cachait derrière un grain de folie. Il devait certainement y avoir de ça chez le nouveau venu. Assez peu satisfaite d'avoir servit d'objet d'observation, elle enfonça ses mains dans ses poches et afficha sur son fascès l'expression souriante qui s'accordait avec tout message de bienvenu qui se respectait.

Clara la devança dans les questions qu'elle s'était posées sur les origines d'Antoine, mais il manquait néanmoins la réponse à son propre questionnement. En parlant de salles... A ce rythme, il allait vraiment falloir qu'elle se trouve un coach en ville, histoire de reprendre plus sévèrement ses entraînements.

"Je m'appelle Eden, et il semble que nous n'ayons pas encore toutes les infrastructures nécessaires à de bonnes salles d'entraînement. Nous avons cependant un androïde du nom de Danger qui peu créer un environnement simulé en salle. Je ne sais pas si il lui serait possible de créer ce que tu veux, il faudrait lui demander."

Pour sa part, étant donné les quelques minutes et secondes de survie qu'il lui avait été possible de tenir avec Mbarou, Roxie et Vesna la dernière fois, elle allait définitivement partir sur un entraînement hors de Graymalkin. Véritable. Avec des humains normaux. Et de bons vieux sacs de sable bien réels. Et sans gaz mortels, ni zombies dégueulasses, et encore moins de snipers à la gâchette facile. Clara était bien lancée sur la conversation, entre archers, ils allaient se comprendre. S'écartant de quelques pas, Eden contourna Antoine, tirant avec elle le sac qu'elle appuya contre le mur à côté de la porte.

"Je vais vous laissez discuter entre vous. Malo, je reviendrai vous donner un coup de main pour fixer les bâches. A toute à l'heure! Et bienvenu à Graymalkin, Antoine."

Un sourire plus tard, elle s'eclipsa dans le couloir, une main dans sa poche, l'autre remontant à son oreille pour écarter une mèche de cheveux et activer son communicateur.

"Alex? C'est Eden. Je voudrais te parler un petit instant, tu as cinq minutes pour me retrouver au hangar?"

Mince, pas d'arnica dans la trousse de secours d'Eden… Et ce n'était clairement pas un truc qu'on devait trouver dans une cuisine. Bon, pas grave, Malo en serait quitte pour aller en chercher à l'infirmerie une fois la remise en état du champ de bataille achevée.

L'arrivée d'un nouveau venu vint les interrompre, provoquant une diversion bienvenue pour dissiper la gêne des deux plus jeunes, de plus en plus troublés. D'ailleurs, quel drôle d'accoutrement pour se promener à l'intérieur de Graymalkin ! Il semblait se croire en train de suivre une piste dans une forêt sauvage et non dans une propriété situé à San Francisco. Bon, la ville n'avait rien à envier à la nature en terme de férocité mais le code vestimentaire y était différent…

L'inconnu, qui ne l'était déjà plus après s'être présenté, s'exprimait bizarrement. Pas à cause de son accent – non, ça, Malo aurait plutôt eut tendance à trouver sympa de tomber sur un "presque" compatriote – mais dans sa façon d'observer et de disséquer chaque détail pour en tirer des conclusions parfois erronées…

Et bien sûr, comme tous les mecs, il ne pensait qu'à observer les filles pour les baratiner. Malo aussi était sportif mais il n'avait pas eu l'heur d'attirer l'attention d'Antoine. Mais fallait le comprendre… Lorsque des jolies filles étaient dans la compétition, le jeune garçon passait naturellement au second plan.

"Salut Antoine !", s'exclama-t-il joyeusement. "C'est moi Malo. Tu dois pas être breton, l'accent colle pas… Mais t'es français c'est sûr !"

Des salles d'entrainement ? Oui, ça serait bien s'ils en bénéficiaient ici mais, pour le moment, le temps était plutôt à l'improvisation. Appuyant Eden, Malo surenchérit ironiquement.

"Ben on s'entraine où on peut en fait. Le parc est grand et on a la cuisine aussi… Là où on était avant, y'avait bien l'salon également mais le plafond était un peu trop bas pour les vols de crème anglaise." Une petite grimace narquoise à destination de la jeune fille blonde ponctua cette affirmation. "Si tu veux, j'peux t'faire faire un tour du proprio. Du moins quand on aura finit de remettre tout en ordre ici…"

Un petit geste de la main accompagna la sortie d'Eden.

"Dac ! A toute... Je vais chercher les bâches dans cinq minutes"

Après le départ d'Eden, tout en devisant machinalement avec Antoine, Malo poursuivait le rangement de la cuisine. Ils avaient quand même réussi, dans un temps relativement bref, à flanquer un sacré bazar, ce qui, au fond, montrait bien une certaine efficacité dans leur capacité destructrice…

Le regard du garçon était régulièrement attiré par Clara qu'il observait du coin de l'œil, voulant éviter de lui témoigner un intérêt trop visible, par crainte du lancement rapide d'une rumeur dont les adolescents ont le secret. Déjà que cette petite peste de Janet avait laissé entendre que le Breton détenait une collection de photos de ses camarades féminines sous la douche, il n'aurait plus manqué que son attirance pour la jolie Sud-Africaine soit connue de tous.

"Je crois qu'Eden avait raison.", déclara-t-il soudain, passant du coq à l'âne en suivant un raisonnement que lui seul comprenait. "Il va nous falloir utiliser des bâches pour colmater les fenêtres en attendant mieux."

Clara allait certainement réussir à remettre en état les vitres mais cette intervention pouvait être longue et il valait mieux anticiper une possible pluie.

Surpris par l'ouverture de la porte de la cuisine, Malo leva la tête pour voir qui les rejoignait. L'heure du petit déjeuner était pourtant passée et celle du déjeuner pas encore arrivée. Qui donc pouvait être aussi affamé pour oser lui faire concurrence en venant grignoter entre les repas ?
Reconnaissant Kitty devant une fille plus âgée, le garçon eut un sourire accueillant pour celle qu'il avait contribuée à aller chercher.

"Salut Kitty !", s'exclama-t-il avec enthousiasme. "Ca va ? T'as bien dormi ?"
Adressant un petit signe de la main à Alyson, il continua.

"Bonjour à toi qui te cache derrière et bienvenue à Graymalkin ! T'es arrivée quand ? J'm'appelle Malo. Désolé, j'vous quitte pour quelques minutes mais, promis, j'reviens de suite… On pourra faire connaissance."

Sans vraiment laisser aux nouvelles venues le temps de réagir, Malo disparut brusquement, comme effacé d'un coup de baguette magique et se téléporta dans le hangar. C'est qu'il avait des bâches plastiques et du scotch à rapporter en urgence pour attaquer la réparation de fortune avant le retour de M. Mancini.

Hangar

Clara releva les yeux en voyant deux nouvelles faire leur entrée. Eden était partie et Malo allait la laissait quelque minutes. Elle avait pensé pouvoir tester son pouvoir pour refaire une vitre. Mais ses plans avaient été chamboulés. Lens dévisagea un instant les deux nouvelles en silence. La plus jeune sembla la première à remarquer ce qu'il c'était passé. Elle disait s'appelait Kitty.

" Ah c'est toi? Malo m'a un peu parler de toi!! Je suis Clara, Je viens d'Afrique du sud"

Elle enchaina sur l'explication des vitres cachés. Elle se dit que les autres n'avait pas besoin de savoir ce qu'il s'était passer ici. Elle eut une petite grimace gênée en leur répondant: " Ho...rien! Il ... s'est rien passé!"

Pas très douée pour mentir, elle commença à se passer la main dans les cheveux et joua avec une de ses mèches décolorées en rougissant. " En fait... euh j'ai perdu le contrôle de mon pouvoir! C'était un accident, mais le nouveau prof m'a demander de réparer les dégâts! Quelle peau de vache! Du coups, en attendant, Malo est allait rejoindre Eden... c'est une élève, elle est cool! et euh... bah ils sont partis pour rapporter des bâches et..."

Il était temps de changer de sujet. "Graymalkin vous plait? Vous avez eut le temps de visiter? Hésitez pas à manger, si vous avez faim! Je crois que les débris de verre sont tous ramasser, vous risquez plus rien... Ah non! ici!"

Clara avait scanné la cuisine avec son pouvoir pour trouver les derniers débris de verres rebelles et partit dans leur direction pour passer un dernier coup de balais prés des plainte du cotés de l'évier.

A peines étaient-elles rentrées, qu’un jeune garçon qui ne devait guère être plus vieux que Kitty les salua. Vu sa manière de parler, ils avaient dus se rencontrer plus tôt. Il continua sa tirade sans réellement s’arrêter, se présentant son le nom de « Malo ». Un prénom qui sonnait bien loin de ceux entendus le plus clair du temps par Alyson… Surtout pour un homme.

Disparaissant en un clin d’œil, il les laissa en face d’une autre femme. A peine plus jeune qu’Alyson, mais au teint asiatique. Kitty la salua à son tour, et sans même lui demander son avis, présenta la mutante germanique à la jeune femme.

*Si elle est toujours aussi expressive… On est vraiment mal barrés…*

Soulevant une question qui ne lui avait même pas sauté aux yeux, Kitty demanda ce qu’il s’était passé. Il fallait avouer que des fenêtres sans vitres, ce n’était pas du genre commun. Encore moins dans une cuisine…

*D’Afrique du Sud ? On vient vraiment de partout ici… Ce n’est pas un mal, au moins c’est éclectique.*

L’excuse du « il ne s’est rien passé » sentait le mensonge aux 200 km alentours… Mais Alyson ne releva pas la remarque, se contentant de fouiller la cuisine du regard.
Son pouvoir lui avait échappé ? Vu l’état des fenêtres, il devait être du genre… Explosif… Ou tout du moins il faisait de sacrés dégâts, et pas des moindres.

— Merci Clara, c’est sympa de nous tenir au courant de ce qu’il se passe dans la cuisine… (Pointe ironique légèrement faussée par un sourire digne de la germanique.) Vous avez du thé ici ? Car j’avoue que le café de la directrice m’est resté sur l’estomac…

Alyson chercha une possible théière dans la pièce, et son attention s’arrêta sur une bouilloire rouge posée juste à côté d’une cafetière.

— Je peux ? (Sans même attendre une réponse de la part de Clara, Alyson entreprit de la remplir d’eau, et la mit en route.) Vous avez encore des tasses, ou tu les as faites exploser aussi ?

Enfin, entendant des personnes parler, elle alla vers la porte d’où provenaient les voix, espérant y trouver quelqu’un qui puisse lui dire ou elle pourrait remplir son estomac.
En arrivant, elle fut ravie de voir qu’il s’agissait de la cuisine.
Il y avait trois personnes. Deux jeunes filles, l’une d’elle paraissait des plus excitées de se retrouver là, quand à la seconde, elle paraissait quelque peu gênée. Pour ce qui est de la troisième, c’était une femme à l’air plutôt froid, vêtue d’une jolie robe noire qui était entrain de faire chauffer de l’eau.

*Oh, super ça ! Un bon café, hummm… De bon matin comme ça, que demander de plus… ?*

La mutante balaya du regarda la cuisine et trouva que la pièce manquait de quelque chose… Mais quoi ?
Se grattant la tête, elle pensa :

*Il n’y a pas de fenêtre… Bizarre…* (Valendra haussa les épaules) *Oh, ce n’est pas bien grave au moins on ne se sentira pas emprisonnés… J’espère juste qu’en hiver ils ont prévu un truc.*

Les trois jeunes femmes se tournèrent vers l’importune se demandant sans doute qui elle était.
Timidement, Valendra s’avança pour se présenter. Aux premiers abords elle s’avança vers la jeune fille la plus avenante. C'est-à-dire la fillette qui sautait partout.

- Bonjour, je m’appelle Valendra Zito je suis arrivé cette nuit et j’avoue être un peu décontenancée par tout ce qui se passe en ce moment.

Encore sous le choc de tout ce qui s’était passé ces derniers jours, la mutante se tut pour voir les réactions que les personnes présentes ici allaient avoir à son arrivée impromptue dans la cuisine.

Hangar

Pop !

Surgissant du néant, Malo, tenant Eden par la main, elle-même serrant une bâche contre elle, venait de se matérialiser au milieu de la cuisine. La situation avait peu évolué depuis le départ du Breton mais que pouvait-on attendre, en terme d'efficacité, de quatre filles (une nouvelle avait, semblait-il, décidé de les rejoindre) livrées à elles-mêmes ? A coup sûr, ça devait parler chiffon plutôt que de travailler ! Pas étonnant qu'Antoine, à peine arrivé, ait préféré fuir de la pièce…

"Salut tout l'monde !", s'annonça le garçon d'une voix goguenarde. "Comme promis, j'suis rev'nu !"

Ah, ce plaisir simple de voir les autres sursauter à chacune de ses apparitions brutale ! Malo était encore jeune, malgré la grande maturité dont il savait faire preuve, et, comme tous les gamins de son âge, il s'amusait facilement des blagues qu'il pouvait faire à son entourage.

Un sourire banane sur le visage, le garçon lâcha Eden et se frotta les mains.

"Bon, on s'met au boulot pour rafistoler les fenêtres ? Ou on prend le thé d'abord ?"

Sans complexe, le Breton semblait prêt à embaucher les trois nouvelles dans les travaux de rénovation, alors qu'elles n'y étaient vraiment pour rien dans les dégradations de la pièce. Mais, après tout, elles avaient signé pour faire partie des X-men, donc, à ce titre, il était juste de les initier dès maintenant au travail en équipe…

Les lèvres de Malo se tordirent en une rapide grimace douloureuse alors que l'hématome qu'il avait sur le dos de la main droite se réveilla. Dans son enthousiasme, le garçon avait oublié cette légère "blessure", vestige de son récent affrontement avec Ryoichi.

Hangar


"Pop!" effectivement. Eden chancela un instant en clignant des yeux. Alex avait raison, le changement de décor était tout de même déstabilisant. Passer d'un hangar éclairé aux néons à la lumière naturelle de fenêtres dénuées de verre était un peu agressif pour ses yeux. La sensation lui rappelait ce jeu de gosses où on bandait les yeux à l'un d'entre eux pour le faire tourner sur place. Un peu étourdie, elle préféra rester sagement immobile les quelques secondes qui suivirent en tâchant de resituer l'espace autour d'elle. Déjà, des présences.

"Bon... Bonjour."

Un clignement de paupières supplémentaire plus tard, elle plaça les changements. Moins de verre éparpillé, Alyson présente, Clara toujours là comme prévu, et deux illustres inconnues au bataillon comptant une enfant de la tranche d'âge de Malo à priori, et une jeune femme aux cheveux... Roses?

"Oh. Bienvenu!"

L'accueil avait très certainement déjà été assuré mais ça ne dispensait certainement pas Eden d'un minimum de politesse. Elle agrémenta d'ailleurs ses paroles d'un franc sourire sympathique. De l'eau avait été mise à chauffer, la priorité était donc avant tout au confort des dernières arrivées. Malo semblait déjà lancé sur le bricolage des fenêtres et avait même l'air de sous-entendre que les nouvelles allaient aider. Et puis quoi encore? C'était quand même pas aux innocents de réparer les erreurs des coupables! Elle se tourna d'ailleurs vers le breton pour mettre les choses au clair quand elle aperçu sa grimace.

"Rectification: tu prends le thé, je m'occupe des fenêtres."

Clara avait déjà assumé le reste du nettoyage à elle seule, c'était beaucoup. Eden contourna la table, saisissant de sa main libérée une chaise au passage pour la placer contre le mur à côté de la fenêtre. Elle prendrait le temps de vraiment faire connaissance quand les courants d'air ne viendront plus perturber le petit déjeuner des occupants de la cuisine. La californienne glissa le rouleau de scotch à son poignet et déplia la bâche pour en estimer la longueur. C'était assez vaste pour recouvrir les fenêtres, mais si Clara voulait avoir de la marge pour travailler le verre, il lui faudra replier la fin. Grimpant sur la chaise en veillant à rester contre le mur, elle saisit un bout de scotch qu'elle coupa avec les dents pour relever les bras contre l'angle supérieur de la fenêtre et y cala la bâche qu'elle pré-colla.

Malo reçut rapidement après le message de la directrice un appel :

Alexander a écrit:

- " Malo ? Reste avec les autres de la cuisine et protège les ! Je vais essayer de trouver rapidement Dakota et Kitty. Dakota est dans la chambre d'après ce que m'a dit Eden et Kitty doit encore dormir. "

Soudainement, une voix froide et métallique retentit dans chaque pièce de Graymalkin. L'androïde shiar informa :

"Alerte de niveau 3. Danger imminent. Ennemis potentiels en approche rapide. Déploiement maximal des systèmes de défense de Graymalkin."

Un court silence interrompit cette déclaration puis la voix énuméra d'un ton neutre :

"Déploiement des tourelles extérieures. Effectué. Activation des mines shiars. Effectuée. Activation des grappins. Effectuée Déploiement des boucliers shiars. Effectué Déploiement des barrières de sécurité. Effectué. Activation générale des dispositifs de défense mineurs. Effectuée."

Pour terminer la voix annonça :

"Compte à rebours avant autodestruction du Cérébra enclenché. Autodestruction programmée dans soixante minutes."

Les élèves ne tardèrent pas entendre une puis deux, puis plusieurs détonations semblables à de véritables bombes successives. Des explosions formidables faisaient écho à des jets de projectiles de haute technologie, qui semblaient fendre l'air au delà du parc. Un vacarme assourdissant de guerre soudaine et sans nuance vrillait les tympans. Des tirs de mitraille, de boulets, de feu, secouaient même les murs. Toute la bâtisse en ressentait les tremblements. Un assaut massif, comme si des tanks et appareils de combat avaient fondu d'un coup sur Graymalkin, et que Graymalin répondait avec la même intensité.

Dans la cuisine, Ryoichi, Kitty, Alyson, Eden et Malo virent par les fenêtres une muraille d'acier érigée en lieu et place de la grille et du portail de la propriété. Ces murs qui semblaient infranchissables furent cabossés comme si un bélier monstrueux butait de l'extérieur, manié par des forces titanesques. Danger pourtant lévitait légèrement au dessus du sol, et dirigeait de puissants tirs de lasers venus sans doute des murs de la bâtisse.

Les bras levés pour coller les premiers centimètres de bâche, Eden se figea et fronça les sourcils. La voix masculine de la directrice venait de balancer une série d'infos qui auraient pu paraître totalement surréaliste si la californienne n'avait pas déjà eu le loisir de voir de ses propres yeux des mutants plus âgés et expérimentés, dotés d'une motivation particulièrement agressive, s'en prendre déjà à eux à Chicago. Abandonnant la bâche, elle redescendit de la chaise et détailla consciencieusement le décor qui s'offrait à eux par les fenêtres sans verre de la cuisine. La voix artificielle de Danger détourna son attention et, dans un réflexe sans le moindre sens, elle leva la tête vers le plafond.

Lily-Rose, puis Danger. Bon Dieu, il existait un endroit dans ce pays où ils pourraient être en sécurité? Ou existait-il des adversaires pour lesquels attaquer une bande de gamins, certes mutants, était de l'ordre du déshonorant? L'arsenal de défense décrit faisait froid dans le dos. Ceci couplé au délai d'une heure avant la destruction du Cérébra achava de crisper Eden. Elle retint de justesse un "pas encore" qui mourut en un souffle nerveux sur ses lèvres. La première détonation la fit instinctivement se baisser, une main mur sous la fenêtre. Elle regarda, incrédule, les premières défenses se dresser face à un ennemi pas encore visible. Combien des leurs étaient encore à l'extérieur?

Vesna tout du moins. Quand elle l'avait aperçue à l'extérieur depuis la chambre de Dakota, la pink lady ne se trouvait pas seule. A l'exception de sa mâchoire sensiblement crispée, Eden resta calme en se rapprochant à nouveau de la fenêtre, sous le couvert du mur, dans le vacarme assourdissant. La cuisine était mal placée pour vraiment bien voir le parc, mais la perspective d'aller sagement se planquer dans les profondeurs du bâtiment lui parut inconcevable. Pourtant, il fallait bien mettre tout le monde à l'abri. Seulement mettre tout le monde à l'abri signifiait aussi permettre à celle, ou ceux qui se trouvaient dehors de rejoindre le couverte du bâtiment. Elle eut un mouvement de recul en voyant les murs de défense se déformer sous les assauts des agresseurs. La voix d'Alyson la décrocha de son observation de l'extérieur. Si elle avait cédé à la panique, Eden aurait certainement lâché un rire nerveux. Au lieu de ça, elle jeta un regard rapide à chacune des personnes présentes. La dénommée Valendra, et la fillette dont elle ignorait les pouvoirs, Alyson, Malo, Clara, Malo... Sa voix fit écho à celle de l'allemande, mais sur un ton plus faible, comme si elle se parlait à elle-même.

"Moi non plus."

Malo. Elle se fixa sur lui et se décolla finalement du mur pour s'avancer vers le breton.

"Si je te demande de me téléporter dehors, un peu devant l'entrée, tu reviendras ensuite mettre ceux qui le souhaitent à l'abri?"

Aller rapidement veiller au retrait des retardataires n'était envisageable que si Malo ne devenait pas à son tour un retardataire. Et peut-être même qu'il pourra prendre quelqu'un au retour. Déterminée, Eden tendit une main en direction du breton, espérant qu'il choisisse de l'emporter en première ligne.

Ignorant les directives d'Eden, Malo, toujours bravache, s'approcha de la jeune femme pour l'aider dans sa tentative de rafistolage des fenêtres. Surpris par l'avertissement qui résonna dans son oreillette, il s'immobilisa en regardant autour de lui. La tête d'Eden lui confirma qu'il n'était pas le seul à entendre les propos de Lily-Rose.

Que se passait-il encore ? Ils venaient à peine de bien prendre possession des lieux que l'école, à l'instar du Old School, se faisait attaquer... Bon cette fois au moins, il n'était pas en pyjama pour faire face à la menace. Quoique... En y réfléchissant bien, un short de sport et un débardeur ne constituaient pas vraiment une tenue plus adaptée pour ce genre de situation.

A ce moment, la voix d'Alex retendit dans le communicateur du jeune garçon. Protéger les autres dans la cuisine ? Oui, OK, c'était dans les cordes du fringant Breton... Surtout qu'avec le frigo à proximité, il se sentait de taille à soutenir un siège, enfin un siège pas trop long quand même...

"C'est bon Alex ! Kitty est avec nous dans la cuisine... Elle est en sécurité.", répondit-il machinalement en regardant par la fenêtre.

Fronçant les sourcils, il entendit le message inquiétant de Danger. La situation était sérieuse au point de mettre en oeuvre des systèmes de défense dont il ne soupçonnait même pas l'existence ? Avant de vraiment pouvoir réagir à tout cela, des détonations et des explosions se firent brusquement entendre à l'extérieur. Surpris, Malo rentra la tête dans les épaules, l'air apeuré.

Non ! Il ne pouvait pas se permettre ça. Il avait une mission : il devait protéger ceux de la cuisine. En plus, il était le seul garçon présent pour rassurer des faibles femmes. Non, décidément, il ne pouvait pas flancher...

Alors que l'adolescent réfléchissait à un plan de défense pour sécuriser l'endroit hautement stratégique qu'était la cuisine, Eden se rapprocha de lui pour lui demander d'agir. Aller dehors ? Mais pour y faire quoi ? Les consignes n'étaient-elles pas de rester à l'abri à l'intérieur ?

A l'abri ? En voila des mots étranges et infamants.... La demande d'Eden était bien plus valorisante. Flatté au fond qu'on lui demande d'agir pour autre chose que de rester caché, Malo bomba imperceptiblement le torse. Plissant les yeux, il analysa rapidement ce qu'on attendait de lui.

Facile au fond ! Il fallait juste "sauter" avec Wraith pour voir s'il ne restait personne dehors. Et ensuite, ramener par le même moyen, les retardataires éventuels. Aucune difficulté en fait, si on faisait abstraction du délai incompressible entre deux téléportations. Mais, dans le feu de l'action, le Breton semblait avoir oublié ce "léger" détail. Au moins, cela prouvait que la Californienne n'était pas réticente à ce moyen de transport, contrairement à d'autre, à l'estomac moins bien accroché....

"Restez ici !", commanda-t-il aux nouvelles. "On fait juste un aller-retour voir si tout le monde est à l'abri et on revient..."

Sur ces mots, Malo saisit la main d'Eden et se téléporta avec la jeune femme, visant un atterrissage à proximité du perron, à couvert d'un buisson qu'il avait remarqué précédemment.

Chambre de Timour, Ryoichi et Pedro


Il était sur le point de passer la porte lorsque la première explosion retentit, rapidement suivit par une seconde, le tout précédé par l'appel de Danger.

"Oh..."[/i] il retint une injure en Japonais mais se précipita vers la fenêtre et découvrir le début d'une nouvelle guerre mondiale centrée sur Graymalkin: mur d'acier, tourelle, explosion, tir de projectiles et de laser... Tout y était et il avait une place premier choix, version VIP s'il vous plait!

Retenant à peine son excitation il renversa la tête en arrière et partit d'un rire hystérique. Mia ne lui avait pas vendu du vent: "AH! AH! AH! C'est merveilleux!"
Il ne s'était pas sentit comme sa depuis qu'il avait posé les pieds sur la dernière marche du podium du roi des rues de Kyoto. Ou plutôt lorsqu'il s'était retrouvé face à la horde de la plus grande bande rivale.
Ce qui se déroulait sous ses yeux était un de ces moment ou on sent qu'on va jouer quitte ou double et l'énormité de la chose prend des allures cosmiques... Mais seulement pour vos yeux à vous.

Se détournant du spectacle il fonça vers l'escalier les yeux brillants et partit d'un nouveau rire. Il sauta sur la rambarde, repliant une jambe sous lui et tendant l'autre pour glisser jusqu'en bas sur son flanc.
Il manqua presque de se rompre le cou à l'atterrissage et fit une petite roulade qui l'emmena jusqu'à la cuisine ou il freina des quatre fers.

Il n'entendit que la fin de la phrase d'Eden et parla en même temps que Malo: "Si tu sais arrêter ce qui explose l'acier fait sa..." poursuivant dans l'oreillette car les deux comparses avaient disparues: "... Sinon garde le morpion avec toi, tu auras peut-être besoin de revenir avec lui."
Téléporteur donc... C'est comme sa qu'il l'avait eu. Il nota mentalement ce détail pour plus tard.


Seulement là il nota de nouvelles têtes. Avec un grand sourire non-feint il leur fit une révérence et se présenta: "Ryoichi Kinami pour vous servir. J'espère que comme moi on vous a prévenue des risques du métier car aujourd'hui semble être une belle journée pour mourir."


Il s'approcha de la fenêtre pour regarder dehors et siffla en voyant l'état du mur: "Et bin... En ce qui me concerne j'ai rien pour éviter les balles, les arrêter ou résister au 36 tonnes qui arrive à démolir une barrière d'acier d'une épaisseur qui a l'air fort respectable. Quand à me battre à distance, je peux..." son Ouroboros jailli sur un mètre de haut avant de revenir: "...mais de manière limitée."

Sortant la main qu'il avait gardée dans la poche jusque là il fit vrombir un objet qui tournoyait autour de son index, avant de la caler dans la paume de sa main dans un claquement sec.
Un couteau papillon s'y était logé parfaitement: "Et puis c'est pas ma philosophie. Alors je pense que si les méchants on rien pour se téléporter, ou voler jusqu'à nous, je vais attendre bien sagement à l'intérieur où les projectiles ou une taille supérieur ne voudront plus rien dire."

Il se détourna des évènements extérieurs pour se tourner vers les quatre filles de la cuisines: "Et vous, vous faites quoi? Je parle pas que de vos pouvoirs bien sur."
Bien d'autres jugeraient que c'était un des pires moments de l'histoire pour faire les présentations. Mais à cet instant Ryoichi se moquait parfaitement de l'histoire.

Clara se contenta de répondre à Alyson par un petit sourire gêné à sa remarque sur les événements de la cuisine. Et lui désigna du doigt le placard avec le thé avant de répondre.

« Non, je ne penses pas, il y a aucuns risque pour les tasses… enfin je cr.. »

Elle se tut en remarquant l’entrée de la rouquine qui disait s’appelait Valendra et être un peu perdue par tout ce qui lui arrivait. « Moi c’est Clara… Mais qu’est-ce qu’il t’est arrivé ? » Elle en profita pour se rendre une chaise et se reposer après le ménage tandis que Kitty lui répondait a son tour.

« C’est cool si vous venez d’arriver toute les trois ! Je vous ferez une visite de groupe . Ca m’évitera de trop me répéter. Je t’emmènerais voir la directrice aussi… Euh… les bols » Clara n’avait pas encore ses habitudes à Graymalkin . « Euh regardes prés des tasses… »

Malo fit son apparition avec Eden. L’africaine sursauta, il y avait certaines choses dont elle n’arriverait jamais à s’y faire. Malo se la jouait un peu trop, mais Clara adorait le voir faire ça et Eden le remit un peu a sa place en lui disant de prendre le thé. L’ado se tourna vers son ami pour lui demander comment allait sa main quand ils reçurent le message de Mamy Lily et la confirmation de Danger qui déployait ses défenses Clara soupira. Pourquoi est-ce qu’elle se retrouvait toujours en chemise de nuit quand elle avait des ennuis.
Le spectacle de dehors la terrifia, le temps sembla s’écoulait tout doucement, Elle ne put s’empêcher de se dire que jamais elle ne pourrait résister à de tels chocs. Ils allaient encore devoir se battre et elle détestait ça. Crispée, elle chercha à tâtons la main de Malo pour se rassurer mais celui-ci venait déjà de se téléporter avec Eden. Elle tourna la tête en le cherchant des yeux. Inquiète à cause du poing du breton déjà mal en point. Elle aurait préférer qu'il soit moins courageux parfois

*Pourquoi est-ce qu’il faut toujours qu’il joue au héro ! *

Ryoichi fit son entrée. Clara était tremblante à l’idée de se retrouver avec lui, même si ils n’étaient pas seuls. Elle trouvait qu’elle l’avait assez vu pour aujourd’hui. Mais en le voyant faire la démonstration de son pouvoir, elle ne pu s’empêcher de lui faire la remarque en répondant à Kitty.

«Quel frimeur… Ca va allait Kitty, personne ne mourra… Sauf Ryoicho! Ce n’est pas son jour, tu comprends ! Moi et Malo lui avons déjà refait le portrait ce matin !… et il est prés a se faire encore mettre la misère… »

Elle regarda le sac avec les débris des vitres, elle allait avoir besoin de ne pas trop abuser niveau création de verre et les quatre autres n’avaient pas son expérience des missions en groupes, elle se dit qu’elle allait devoir leur montrer qui était le chef. Seulement, elle n’était pas convaincue d’en avoir la carrure.

Elle plongea ses mains dans le sac poubelle et se concentra sur les débris de verres pour tous les coller ensemble afin de former une espèce de protection en verre épaisse autour de ses avant bras et de ses poings. Elle ne chercha pas à leur donner une forme particulière ou à les rendre lisses, ce qui leur donna une forme irrégulière et coupante. Elles etaient lourdes, mais elle ferait avec.

« Je contrôle et je me transforme en verre ! Donc je suis fragile ! Kitty à raison, on n’est pas en sécurité ici ! On devrait aller à la salle des d… d’entrainement ! Là-bas, on serait plus tranquille. Si cette salle peut résister à nos pouvoirs, elle devrait résister à ceux de ses types... euh, je pense qu’on devrait aussi aller récupérer Cérébro ? On a trop galérer pour le voir s’autodétruire maintenant... et euh.. On doit aussi récupérer de la nourriture dans des sacs poubelles et on fera aussi un tour à la pharmacie au cas ou ! On ne sait pas combien de temps l’attaque va durer !"

Premiers essais à donner des ordres, elle espérait qu’elle serait convaincante. Elle attrapa son communicateur et averti les autres. Elle évita de mentionner le vrai nom de la salle des dangers de peur que Kitty s’inquiète à propos de ça. Mais elle avait besoin de savoir si les nouvelles recrues allaient lui faire confiance. Elle attendit leur réaction avant de prévenir les autres de son plan.