03.06/03.E. Avec les "renforts", à marche forcée

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[ Suite de ce sujet pour Succubus et Ulv]

Solidement escortés, les 4 X-Men se retrouvèrent aux caisses, entourés d'une quinzaine d'hommes armés et de clients et caissiers effarés. Un des soldats venait de faire passer le dernier article et recevait sa monnaie quand Ulv sombra dans l'inconscience et la voix électronique bien connue retentit.

"Mission X-Entraînement Module 35 terminée. objectif : Sortir (vivants) du supermarché avec la liste de courses complètes et la monnaie sur 50 $ [validé], émission de [félicitations modérées], taux de réussite : 100 %, rentabilité des unités de renfort [maximale], modification du protocole initial [ajout de participants et d'accessoires], remplacement imprévu total du superviseur de simulation [élément Mask par élément Inside] bulletin de santé : brûlures diverses éléments [Ulv] [Succubus], décès tardif non impactant élément [Ulv], paralysie partielle membre antérieur élément [Poïesis]."

En même temps le décor s'évaporait ...

Le groupe se retrouva dans la salle immense surmontée d'un dôme lumineux. Les soldats étaient là mais deux d'entre eux toujours allongés par terre, à quelque distance du groupe. Il commencèrent cependant à bouger.

Poïesis retrouvait toutes les sensations dans son bras et Ulv entendit à nouveau battre son cœur. Sa blessure par balle avait disparu, il lui restait une forte migraine et une vue brouillée. Chez lui et Succubus les traces de brûlure n'étaient plus qu'un douloureux souvenir.

Le seul qui avait ses mains attachées devant lui, Féral, vit que ses doigts étaient propres de même que le reste de sa personne. Les stigmates du combat avec le carcajou s'étaient envolés.

Chaque X-Man, menotté, était encadré des mêmes soldats qui les tenaient fermement.

La porte de la salle des dangers s'ouvrit.

"Évacuation des prévenus vers le point de ralliement. En avant section."

Ordonna le militaire auquel Féral et Poïesis avaient déjà eu affaire. Ceux qui tenaient les X-Men se crispèrent sur leur proie et se mirent en mouvement. Les plus proches de la porte étaient dans l'ordre, Ulv, Succubus, Féral puis Poïesis.

Blancpoil avait tout juste eut le temps de piquer un objet au soldat tombé sur lui. Les formes qu'il avait pu toucher ne lui disaient rien et il n'avait pas pris la peine de relever la tête pour savoir a quoi il avait affaire. Il retira le badge par pur hasard, priant la Mère-Lune pour que cela leur soit utile le moment venu, et le cacha en un dernier effort dans le turban bleu qui lui servait de ceinture. Après quoi, on vint le menotter sans ménagement, puis on le traîna il ne savait où, accentuant chaque pas la douleur de sa jambe qui laissait sur le sol une traînée de sang.

A demi-conscient, le pauvre lupin n'eut même pas le loisir d'observer ce qui se passait autour de lui, trop concentré qu'il était a souffrir le martyre en silence. Les voix autour de lui devenaient confuses, lointaines. Sa vue se brouillait jusqu'à ce qu'un voile noir s'installe paisiblement devant ses yeux. Blancpoil sentait ses forces l'abandonner: d'abord crispé par la douleur, il ne devint plus qu'un poids mort a tirer pour les militaires. Il ne sut pourquoi, il repensa a ce qu'on lui avait pourtant rabâché lorsqu'il vivait encore chez les loups: ne pas s'approcher des humains. Pour sûr, les anciens ne verraient pas d'un très bon oeil la piteuse situation dans laquelle il se trouvait a présent et ne manqueraient pas de le sermonner. Peut-être le lupin leur demanderait-il pardon s'il les rejoignait dans le monde des esprits...

Surement...

Et puis il y eut comme un électrochoc. Blancpoil reprit vivement sa respiration, comme s'il avait été en apnée pendant plusieurs minutes, puis toussa. Que s'était-il passé ? où était-il ? Le petit lupin menotté tenta de rassembler ses souvenirs. Il avait mal a la tête et semblait complètement dans les vapes. Ne venait-il pas de mourir a l'instant ? Pourquoi n'avait-il pas rejoint le monde des esprits ? Avait-il été ressuscité ? Jamais une expérience n'avait été aussi traumatisante pour le lupin, qui ne commençait a haleter sous la panique.

Tout lui revint en un instant. Le gros lézard cracheur de feu, les tirs, les hommes, l'entrainement... il était exactement dans la même position avant de perdre conscience, la douleur a la jambe en moins. Ses mains étaient liées et sa vue était brouillée, mais il ne voulait pas se faire emmener par des humains qui l'avaient tué une fois déjà. Plus jamais ça.

Essayant de reprendre du poil de la bête, Blancpoil se débâtait pourtant mollement, et d'une petite voix faiblarde implora ses geôliers:

"Lâchez-moi. Laissez-moi partir !"

Tandis que ses camarades restaient dociles et attentifs, Ulv essaya de protester et se débattre autant que ses forces le permettaient. Cela ne fit que raffermir l'emprise des soldats sur lui.

Le groupe fut amené à travers les couloirs du sous-sol, dans une partie que les deux mutants plus expérimentés ne connaissaient guère. Et pour cause, on paraissait suivre des pictogrammes discrets et stylés qui signifiaient sans doute "sortie de secours".

On emprunta enfin un très grand monte-charge qui fila rapidement en hauteur, vers la surface. Les portes métalliques épaisses s'ouvrirent sur une zone en terre battue entourée d'arbres typiques des environs. La silhouette du bâtiment de Graymalkin était d'ailleurs visible dans le paysage, non loin.

Il s'agissait d'une sorte de parking sauvage.

Des forces de l'ordre stationnaient ici en grand nombre. Une douzaine de voitures de police "simples", mais aussi quatre véhicules lourds :

Des policiers et des militaires semblables à ceux qui les accompagnaient accueillirent à la pointe de leurs canons les nouveaux arrivants. La tension était palpable. Malgré leur vigilance les X-Men ne virent aucune ouverture dans la cuirasse de cet important dispositif. On les conduisit directement, et à marche forcée, vers un grand camion noir blindé qui ne portait pas d'insignes particulier.


Les portes arrières en furent ouvertes et les mutants poussés à l'intérieur avec violence. Ceux qui résistèrent ou tentèrent de s'évader reçurent immédiatement et sans prévenir des coups de matraque de policiers anti-émeutes placés de part et d'autre du camion. Ainsi que des coups de crosse des soldats, toujours nerveux. Ils semblaient n'attendre qu'un mouvement des prisonniers pour faire pleuvoir les coups.

Lorsqu'ils furent tous dans le camion les X-Men contemplèrent un décor plutôt refroidissant :


Mais surtout, ils n'étaient pas seuls. Au fond de l'habitacle, un silhouette gisait, assise mais complètement affalée contre la cloison qui la séparait du chauffeur. C'était une femme d'âge vénérable, que tous purent reconnaître : Mask. Elle portait le même tailleur classique que lors de leur dernière rencontre dans la salle de briefing. Pour ce qu'il purent en voir, son œil était tuméfié, sa joue enflée, son nez une patate de sang et sa mâchoire dans le même triste état sanguinolent.

Elle paraissait inconsciente, en tout cas ne fit aucune réaction à leur arrivée.

Puis les portes se refermèrent sous les aboiements agressifs des policiers.


HRP. Compte-tenu de l'ambiance que je vous ai décrite je vous laisse le soin de décider si votre personnage a résisté et donc s'il s'est pris (beaucoup) de coups.

Les humains resserraient leur étreinte sur le lupin qui ne pouvait définitivement pas faire grand chose en gesticulant. Il se calma en passant dans le grand couloir, malgré sa tension palpable. Il observait en tout sens, se demandant où on l'emmenait. Après être passé sur un monte-charge, la réponse ne se fit pas plus attendre. Une marée de policiers et militaires les attendait. Eux aussi semblaient tendus, ça se sentait. Mais Blancpoil l'était encore plus. Sentiment qui s'accentua d'avantage lorsqu'on ouvrit les porte d'un gros véhicule noir. Le petit lupin écarquilla les yeux: ça ressemblait a une cage sur roue. Jamais il n'irait en cage, pas tant qu'il lui resterait de la force pour se débattre.

Subitement mû de la force du désespoir, Le petit lupin essaya de partir sur sa gauche. Le bras tendu du militaire le retint sans grande difficulté, mais sans crier gare, Blancpoil se rabattit sur ce dernier et planta fermement ses crocs dans l'avant-bras. Serrant se toutes ses forces, il sentit le gout du sang dans sa bouche, tandis qu'une sensation de craquement se faisait sentir. Le militaire hurla de douleur et lâcha prise. Blancpoil avait le regard furieux d'une bête acculée, ses yeux brillants et menaçants contrastaient réellement avec son tempérament d'ordinaire amical et joyeux. Les vêtements du militaire étaient en lambeaux et maculés de sang.

Le collègue qui retenait le petit lupin n'eut pas le temps d'armer son arme que ce dernier avait déjà agrippé son bras de sa mâchoire et s'en était servi comme balancier pour passer entre ses jambes, provoquant au passage une lourde chute précédée du belle cabriole. Blancpoil quant à lui, glissa sur le sol et atterrit pile devant... un policier anti-émeute.

Lui avait eu tout le loisir d'armer sa matraque. Celle-ci, levée bien haut dans le ciel, s'abattit comme un éclair sur la tête du pauvre lupin qui mordit la poussière et manqua d'être assommé sur le coup. Peut-être aurait-il mieux valu pour lui que ce soit le cas; d'autres policiers vinrent immédiatement a la rescousse et battirent violemment Blancpoil qui ne pouvait pas même se protéger la tête. Les coups de matraque plurent de toute part. il sentit même quelques semelles se loger sur ses côtes. Après quelques secondes d'intense correction, un officier qui avait pris part au lynchage en règle leva le poing en signe d'arrêt des hostilités. Les autres hommes cessèrent a leur tour, laissant sur le sol un lupin visiblement inconscient, le poil en bataille, parsemé de tâches de sang et couvert de poussière.

L'officier s'agenouilla près du louveteau et lui prit le pouls. Après un hochement de tête, deux de ses collègues le hissèrent et le jetèrent sans la moindre difficulté comme un sac de patate dans le fourgon. Blancpoil ne bougeait plus.

-Terrorisme? Mais non, j'étais là pour les en empêcher, au contraire! ronchonna Aaron alors que les haut-parleurs leur annonçait la fin de la mission. Il croyait qu'ils faisaient référence au déversement pétrolier de Sydney, mais ne comprenait pas trop le reste des accusations. Confus, Aaron jonglait avec ces termes juridiques pendant qu'il fut relever avec la douceur d'un grain blanc et le poussa vers les caisses, Lazare à ses côtés. Lorsqu'il vit l'état de Jane, mais surtout de Blancpoil, le mutant ne put s'empêcher de pousser un juron à voix basse. Secoué de voir les militaires entraîner Ulv comme un vieux chamois sale.

Il fallut un moment à Aaron avant de réaliser ce qui le dérangeait dans la scène. Leurs preneurs d'otages étaient en train de passer leurs articles à la caisse et de récupérer la monnaie, complétant ainsi leur mission. Aaron ne comprit rien à ce qui se passait, et pourtant la voix dans les haut-parleurs lui confirma que la mission était une réussite. La simulation se termina donc et le Canadien poussa un grognement en reprenant pleinement conscience de son membre antérieur. Pris par surprise par l'afflux de toutes ces sensations, il eut un spasme qui résulta en un cliquetis. Les menottes étaient belles et bien toujours présentes, tout comme les soldats qui s'étaient attaqués à eux et les tenaient désormais prisonniers. Ne comprenant définitivement plus rien à la situation, complètement dépassé par les évènements, Aaron se laissa guider à travers des corridors qu'il ne pouvait connaître de par son statut de recrue fraîchement cueillie, ainsi qu'un monte-charge qui les ramena au sol. Ébloui par la clarté naturelle, le maître-nageur ferma les paupières quelques secondes avant de réaliser le panorama qui s'offrait à eux. Un petit bataillon les attendait à la surface et leur faisaient une haie d'honneur jusqu'à un fourgon de sûreté.

Toujours anesthésié par la situation, Aaron se laissa guider sans poser de problème. Il ne reprit réellement conscience de l'état des choses, mais surtout des gens autour de lui, que lorsque le militaire qui le guidait retint Aaron, qui s'arrêta brusquement. Un cri fit alors éclater la tension palpable de la zone. Blancpoil était aux prises avec un groupe de policiers qui le frappaient sans retenue. Apparemment, il en avait mordu un, mais le Canadien n'aurait pas su dire s'il avait ouvert ou non les hostilités. Tout ce qu'il savait, c'était qu'ils semblaient décidés à le tuer.

-Arrêtez! C'est qu'un gamin! protesta vivement Aaron en s'avançant d'un pas, toujours retenu par ses menottes. Un policier qui se trouvait à ses côtés lui demanda rapidement et « poliment », à l'aide de sa matraque, de se taire et, sans trop comprendre comment c'était arrivé, le nouveau X-man se retrouva de nouveau au sol. Manifestement, les autorités en place avaient préféré ne pas courir de risque et le maîtriser illico presto. Il sentait bien la douleur parcourir ses jambes, ainsi que la présence désormais presque familière de son soldat attitré dans son dos. Surtout, le sol était liquoreux et chaud sous son visage. La tête contre le sol dans un angle qui ne lui permettait pas d'observer ses camarades devant lui, il ne parvenait pas à déterminer d'où s'écoulait le sang tant l'entièreté de son visage lui faisait mal.

Il y eut un coup de feu et un bruit à la fois sourd et glauque, qui coupèrent le souffle d'Aaron, puis on le releva sans plus de ménagement qu'auparavant. On le fit monter dans le char blindé et le poussa tout au fond avant de fermer la porte derrière lui. Apparemment, avec sa crêpe de sang et de sable sur la moitié du visage, il avait été chanceux : trois corps gisaient devant lui sans qu'il ne puisse leur venir en aide, et cette torture était probablement plus cruelle encore que la précédente. Poïesis reconnut sans problème ses camarades lupins ainsi que leur directrice.

-P'tain... fit Aaron en tentant de s'agenouiller pour approcher son oreille de la bouche de Mask. Il espérait ainsi sentir son souffle et vérifier si elle était toujours vivante.

L'équipe était décimée. Comme les gardes s'y attendaient de la part de X-Men, ceux-ci opposèrent une vive résistance au moment de se faire conduire dans le "panier à salade".

Après avoir sauvagement brisé l'avant-bras d'un militaire, et agilement écarté un deuxième homme, le tout les deux mains dans le dos, Ulv se vit roué de coups par un policier anti-émeute qui s'y donna à cœur joie. Ses collègues vinrent courageusement le soutenir dans cette entreprise de violence. Le lupin gisait à présent inconscient sur le sol froid du fourgon, la gueule maculée de sang, des os brisés et sans doute porteur de nombreux hématomes.

Féral, après avoir vainement insulté les policiers, attaqua efficacement son geôlier pour voler à la rescousse de Blancpoil. Il ajouta un degré de violence à la scène en arrachant littéralement un morceau d'épaule de soldat, puis ensuite, une oreille d'un autre.

Survoltés par cette riposte sanglante les militaires et policiers achevèrent la besogne sans nuance et jetèrent leur deuxième prise dans le véhicule aussi brutalement que possible. Ils prirent aussi les devant en neutralisant Poïesis avant que celui-ci puisse réagir aux hostilités de ses camarades.

Succubus sombra dans l'horreur et la panique devant le comportement brutal de ces hommes, qui ne l'épargnèrent pas non plus. Insensibles à ses cris et son expression terrorisée ils ne s'inquiétèrent que de la maintenir par tous les moyens. Las, l'un d'eux l'assomma purement et simplement.

Malgré son visage en sang et poussière, Poïesis restait le seul debout de la tribu. Encore quelque peu sonné il se rendit vers la directrice et eut le soulagement de remarquer qu'elle respirait, même faiblement.

Les portières à l'avant claquèrent l'une après l'autre. Des ordres et des cris retentirent au dehors, ainsi que des bruits de bottes. Mais tout fut couvert par le moteur du fourgon qui s'ébranla.

Poïesis resta seul et désespéré dans cette cabine qui prenait tout doucement l'odeur des sangs mêlés et de la sueur. Le léger tangage du fourgon fit dodeliner la tête de Mask.

Poïesis entendit soudain une voix dans sa tête. Une voix de femme, américaine, prudente d'abord, puis plus ferme ensuite.

*Aaron Bell, écoutez-moi, je sais que vous venez d'arriver parmi les X-Men, ne vous inquiétez pas. Je suis télépathe, je me trouve à l'avant du camion. Je suis avec vous. Je ne parviens pas à communiquer avec les autres, pouvez-vous essayer de les réveiller ? Je dois absolument vous parler et nous avons peu de temps. Essayez de réveiller Mademoiselle Aden, je veux dire, Succubus. Je vous en prie. Ayez confiance en moi.*

Les autres X-Men étaient plongés dans les limbes mais peut-être entendirent-ils vaguement appeler leur nom, par une femme. Cette tonalité paraissait à Ulv et Succubus plutôt rassurante, si tant est qu'ils la perçoivent. Pour Féral c'était simplement une voix de femme qui l'appelait par son nom et son prénom.

Aaron sentit ses épaules retomber lorsqu'il perçut le sang de leur directrice.  D'abord, c'était jamais agréable d'être véhiculé en compagnie d'un cadavre, mais surtout il ne pensait pas aux reproches que ses futurs camarades lui feraient s'il avait le décès Miss Donowho sur la conscience.  Et puis, il ne connaissait toujours pas beaucoup de gens dans cette école...

C'est en se redressant maladroitement que Aaron réalisa le silence qui régnait à l'intérieur du fourgon.  Outre sa propre respiration, il n'entendait rien.  Si, des bruits indistincts venant de l'intérieur, ainsi que le claquement des portières.  Rien d'autre.  Accroupi en petit bonhomme, il observa autour de lui et constata que ses trois camarades étaient également ensanglantés et inconscients.  Il était là, seul au milieu de ces polichinelles cramoisis, à l'autre bout d'un continent, se dirigeant il ne savait où.  Il entendit le moteur faire contact et tomba sur son bras tantôt envahi de bestioles lorsque le fourgon démarra.  Comme pour parer le ronronnement du moteur, il s'entendit respirer de plus en plus fort, en un râle paniqué, jusqu'à ce qu'une exclamation de surprise vienne couper court à sa symphonie.  On parlait dans sa tête.

-Hého! Vous êtes qui? demanda bêtement le jeune homme face à cette invasion.  Il ne savait comment réagir et resta figé un instant en écoutant la voix féminine.

-Sont évanouis... répondit-il une fois de plus à voix haute, comme s'il venait seulement de le réaliser pleinement.  Méfiant quant à cette mutante qui voulait leur parler, après s'être montrée complice de leurs kidnappeurs, il lui obéit tout de même et se dandina comme il le put pour rejoindre Jaden.  Les mains toujours liées dans son dos, le Canadien entreprit tout de même de réveiller l'Australienne en la secouant à l'aide de son genou, non sans tenter de répondre à la télépathe.

*Pourquoi nous avoir kidnappé si vous êtes avec nous? Et j'connais même pas vot'nom, moi!* se concentra-t-il à son intention, à travers toutes ses pensées qui tourbillonnaient dans son esprit sous adrénaline, comme autant de flocons dans une tempête.

-Allez, Jane, réveille-toi, bordel! s'impatienta-t-il envers la pauvre femme ailée qui n'était, au final, pas coupable de son malheur.  Pourvu qu'il n'ait pas à lui faire le bouche à bouche, non plus!

La voix répondit aux pensées de Poïesis.

*Je lis bien votre confusion Monsieur Bell... je suis terriblement désolée par tout ce qui arrive... Je m'appelle Neith Harlow. Il serait compliqué de tout vous expliquer mais je suis bien de votre côté. Merci de votre aide, je sens Mademoiselle Aden qui revient. Écoutez, j'ai bon espoir que vous soyez rapidement relâchés. Vous et Monsieur Favro devrez dire aux enquêteurs la vérité : vous avez été amenés à Graymalkin pour y suivre une formation aux pouvoirs mutants, sans rien savoir des buts et méthodes de l'organisation. Je vous conseille cette ligne de conduite.*

Succubus entendit bientôt elle aussi cette voix, insistante, inquiète, qui murmurait à l'intérieur de sa tête déboussolée :

*Mademoiselle Aden, réveillez-vous, c'est moi, Neith. Êtes-vous prête à m'écouter ? Je suis là sur le siège passager. J'ai beaucoup de choses à vous dire et nous avons peu de temps...*

Un endroit sombre, mais reposant, vide, mais confortable. C'était quelque chose que Lazare connaissait bien : se prendre une bonne raclée. Il ne compte plus le nombre de fois où il a fini gisant K.O dans un caniveau, ho bien sûr il n'est pas mauvais au point de se faire rétamé tout le temps, mais quand tu te bas beaucoup il faut t'attendre à mordre la poussière aussi. Et une fois encore c'est ce qui était arrivé, mais au moins cette fois il l'avait vu venir de loin.

Il était inconscient, mais après le K.O c'était la fatigue et le sommeil qui avaient pris le pas, car après un peu plus de vingt heures debout il commençait sérieusement à fatiguer et Morphée avait profité de sa débandade pour venir s'immiscer. Seulement quelqu'un d'autre s'immisça, une voix de femme qui l'appelait par son prénom et son nom de famille et finalement Lazare ouvrit les yeux.

Il était dans le "panier à salade" avec les trois autres et après une petite vérification il n'était pas fou, il avait bien entendu une voix dans sa tête et cela ne lui plaisait pas du tout. Dans un coin, la dirlo semblait assez mal en point, mais on ne pouvait pas dire qu'il s'inquiétait pour elle, ou pour les autres d'ailleurs, après tout ils n'étaient ni amis, ni frères, ni collègues. Ce n'est pas pare qu'il a enfilé une combinaison de moto barder de "X" que Lazare se sent X-men, bien au contraire d'ailleurs. Enfin pour le moment il avait mal et il était plus intéressé par l'état du p'tit loup que par la voix dans sa tête et les trois autres guignols avec lui.

Il entreprit donc tout d'abord de prendre le pouls de Blancpoil, puis une fois sûr que tout va bien, de lui faire passer les mains encore menotté devant lui histoire que le loup soit plus à l'aise pour récupérer (les mains attachées dans le dos ça donne des courbatures du genre douloureuses).

Hélas Féral se rendit compte que même si le loup est souple, il serait compliqué et sûrement douloureux voire imprudent de trop le contorsionner. Il fallut renoncer à lui passer les mains devant.

Puis lui même s'assit à même le sol, adossé à une paroi et il posa la tête de blancpoil sur l'une de ses cuisses pour que ce dernier soit un peu mieux installer, de toute façon c'est tout ce qu'il pouvait faire pour le moment. Il ferma enfin les yeux, il avait besoin de dormir et il dit simplement :

Faut qu'je dorme, le premier qui m'en empêche je lui arrache les cordes vocales.

Il ponctua sa phrase d'un cracha de sang et  referma les yeux, pret à être emmené une nouvelle fois dans les bras de Morphée. Il était en manque d'alcool et de clope, mais la fatigue et la douleur l'aiderait à s'endormir.[/color]

Battu a plat de couture. Blancpoil avait encore échoué. Le noir l'avait emporté et il ne savait même plus où il était. Il avait froid, ne voyait pas plus loin que le bout de son nez et ne ressentait rien. Il n'y avait que les ténèbres. Et puis un échos lointain se fit entendre. Quelqu'un l’appelait, répétait son nom, sans qu'il ne puisse en distinguer l'origine. La voix se fit de plus en plus distincte, plus proche. Qui était-ce ?

Le louveteau ouvrit lentement les yeux, tiré de sa torpeur, sans pour autant bouger quoi que ce soit d'autre. La lumière lui faisait mal aux yeux floutant son champs de vision, et sa tête tournait. Elle reposait sur quelque chose de chaud, le reste du corps était sur du froid. Le même froid que lorsqu'il était plongé dans les ténèbres. Un froid métallique. Les yeux mi-clos, Blancpoil fixait le lointain alors que son odorat peu a peu. Il put distinguer Jane, trois autres personnes, aussi... Du sang...

Le louveteau recouvrait ses sens peu à peu. Avec eux s'accompagnait une douleur rongeant chaque fibre de son corps. La mémoire lui revint également. On l'avait rossé alors qu'il tentait de s'enfuir et puis plus rien. Il tourna fébrilement la tête, a moitié dans les vapes. Son regard passa sur Jane, l'un des deux nouveau également. Mais il s'arrêta sur la personne inconsciente au fond de la cage. Il mit quelques instants a la reconnaître, plissant légèrement ses yeux vides. Et puis soudain, il réalisa, s'aidant de son odeur: c'était grand-mère Lily-Rose.

La voir dans cet état avait l'effet d'un électrochoc. C'était une vision traumatisante pour lui, qui la considérait comme une chef, mais aussi comme un parent bienveillant. Il aurait voulu hurler au désespoir, se précipiter vers elle pour essayer de l'aider, mais son corps refusait de bouger. Il ne prononça pas un son et restait bouche bée, silencieux devant tant d'horreur, fixant Lily-Rose. Des larmes coulèrent le long de ses poils maculés de sang, et se perdirent quelque part sur celui qui lui servait de repose-tête.

Le louveteau essayait tant bien que mal de bouger ses membres, du bout de ses doigts jusqu'aux orteils, cherchant s'il pouvait encore se mouvoir et dans quelle mesure, tout en continuant a fixer d'un air larmoyant Lily-Rose, dont il n'arrivait plus a détacher le regard. Un seul mot lui martelait l'esprit. Un seul mot qu'il ne cessait de se répéter: *Pourquoi ?*

Blancpoil trouvait chaque mouvement douloureux. Sans doute avait-il plusieurs côtes cassées, la cheville gauche lui envoyait des pulsations atroces, les orteils de ce pied ne répondaient plus et des hématomes nombreux le lançaient. Un de ses bras était également tout cotonneux et sa nuque était très lourde.

*Blancpoil, ne sois pas inquiet. Les activités des X-Men étaient terroristes mais ce n'était pas ta faute. Tout ira bien si tu réponds simplement aux enquêteurs que tu as été engagé chez les X-Men contre ta volonté, sans savoir les activités réelles de ce groupe. Je te ferai sortir de cette cage.*

Dit, dans la tête brumeuse du lupin tabassé, la voix douce de Neith Harlow.

Féral, après avoir tenté de rassurer Ulv, s'endormit.

Le camion s'engagea dans une voie rapide, sa vitesse augmenta. La tête de la directrice eut comme un léger sursaut. Elle ouvrit les yeux, ou plutôt un seul œil,  l'autre étant tuméfié.

"... Gui... êgues-vous ? ..."

Articula-t-elle très péniblement l'air complètement effaré et endolori, en regardant vaguement chacun des protagonistes comme si elle les voyait pour la première fois.

Aaron fut légèrement froissé par le paternalisme de cette Neith Harlow.  Pourquoi ne saurait-il pas se défendre lui-même?  Il n'était peut-être pas avocat, et puis quoi après.  Dire la vérité, simplement, ne semblait pas être un conseil nécessitant des années d'études en droit, mais qu'en savait-il.  Au moins, Jane s'était réveillée et il répondit à son signe d'un signe de tête similaire, avant de se tourner vers les autres prisonniers.  Lazare semblait également émerger et Aaron voulut s'en approcher pour lui faire part des pensées de Neith.  Toutefois, il fut surpris du geste de Féral à l'égard de Ulv et en oublia un instant ce qu'il voulait lui dire.  Il ne se serait pas attendu de voir une telle forme de douceur de la part de son coéquipier, et en fut bien surpris.  Lorsque Blancpoil sortit également de l'inconscience, Lazare le réconforta et menaça quiconque contreviendrait à son sommeil.  Pour le coup, Aaron se tut et préféra attendre son réveil pour lui raconter les voix dans sa tête.

Il ne répondit pas non plus à Jane, attendant que le Français ne retrouve le sommeil pour ce faire.  Il y avait quelque chose de terriblement tragique dans leur petit fourgon et cela mettait Aaron plus que mal à l'aise.  Lazare s'endormit rapidement et Aaron se permit de répondre à la succube en s'approchant de la directrice, pour la réveiller à son tour.

-Elle respire. indiqua-t-il d'abord.

-Y'a Vesna et Lorenzo qui sont venus me chercher.  J'portais secours à un navire en perdition et pis, ils m'ont dit qu'en venant ici, j'pourrais aider encore plus de gens.

Il pencha la tête sur le côté.  Ce qu'elle avait dit de Blancpoil et de l'offre de Neith ne présageait rien de bon.

-Fais pas d'co... commença-t-il alors que le fourgon accélérait et que leur directrice se réveillait.  Aaron se tourna vers elle, pour avoir une meilleure idée de son état.  Elle ne semblait pas totalement émergée encore.  Aaron s'approcha un peu plus d'elle encore et lui répondit d'une voix basse qui se voulait rassurante :

-On est des étudiants d'Greymalkins.  On était en entraînement quand l'armée est débarquée et nous a embarqués.  Comment vous vous sentez, m'dame la directrice?

La douleur se faisait ressentir a chaque mouvement que le lupin tentait, quand ses membres ne refusaient pas de bouger, et le constat était sans appel. Pas moyen de faire quoi que ce soit. Dépité, découragé, une se tendit tout de même vers lui... ou plutôt sur lui, en une caresse réconfortante sur la tête. C'était l'un des nouveaux qui parlait, l'invitant à se reposer. Blancpoil aurait voulu se retourner pour mieux le voir, ou simplement lui répondre, mais la force lui manquait. Cela dit, cette remarque sembla l'apaiser, il ne savait trop pourquoi d'ailleurs. Toujours était-il qu'il stoppa ses mouvements. La...Léz... Lézard avait raison, il fallait éviter de bouger. Son instinct lui aurait sommé la même chose, juste pour éviter de souffrir d'avantage.

Il se contentait de regarder de ses yeux mi-clos l'assemblée qui se trouvait devant lui. La voix vint se rappeler a son bon souvenir en lui disant de ne pas s'inquiéter, qu'il fallait qu'il raconte qu'il ne savait pas que les x-men étaient des terroristes et qu'il avait été engagé de force. La belle affaire... Il ne savait pas ce que signifiait cette appellation "terroriste", mais il n'était pas stupide pour autant. Cette voix qui ressemblait a celle de Neith lui demandait de mentir. Jane acheva d'expliquer la situation. Blancpoil détourna son regard de la directrice déboussolée pour lui en adresser un plus larmoyant. Ce qu'elle disait lui faisait de la peine.

"J-Jane..."souffla-t-il en un effort qui visiblement lui coûtait beaucoup. Après une grimace de douleur, il tenta tout de même de continuer."... Peut pas... la laisser. O-On est... meute."

Il s'arrêta et reprit sa respiration. Même dans cet état, il refusait de laisser grand-mère Lily-Rose dans cette situation. Tout cela allait a l'encontre de ses valeurs: les membres d'une meute étaient solidaires les uns envers les autres et s'entraidaient, même dans l'adversité. On n'abandonnait pas un membre en cas de coup dur, on essayait de lui apporter son aide, aussi minime fusse-t-elle. C'était du moins ce qu'il avait appris chez lui. Blancpoil avait toujours pensé que cette règle s'était finalement instaurée dans la meute des x-men. Mais ce n'était visiblement pas le cas pour tout le monde. Preuve en était avec Jane qui envisageait de retourner chez elle. Le petit lupin l'avait fait, lui aussi. Et il l'avait toujours regretté. Il ne voulait pas que cela se reproduise, encore moins lorsqu'il s'agissait de grand-mère Lily-Rose.

Pour lui, son choix était déjà fait. Il ne la laisserait pas tomber.

Lily-Rose regarda Aaron sans comprendre, sans le reconnaître. Sa mâchoire enflée et sa gencive sans doute atteinte déformaient fortement sa voix plaintive.

"Moi ?? Guiregtrice de guoi ?? Gui... ?" Elle parut même surprise de sa propre voix.

Quand son regard croisa Blancpoil et son air pitoyable, elle sembla frappée. Puis effrayée en voyant la démone aux larges ailes rouges.

Elle fixa enfin Aaron avec mille questions impossibles dans les yeux et une immense stupeur muette.

Succubus entendit de nouveau la voix de Neith dans sa tête.

*Il faudra se soumettre au gouvernement pendant un temps, le temps que je vous mette à l'abri. J'ai de nombreuses ressources, j'arriverai à tous vous sauver. Un toit et des valeurs communes, je compte bien vous en procurer. Préfèrerez-vous repartir chez vous où rien ne vous attend que la haine des humains, plutôt que de tenter une nouvelle aventure ? S'il existait une autre école ? Un autre foyer ? Je suis prête à relever ce défi. Je sais que ce sera semé d'embuche mais le projet de rassembler les jeunes mutants est vital. Nous devons le maintenir à tout prix. La question est, me suivrez-vous ? Ferez-vous le nécessaire ? J'ai besoin de le savoir.*

Le véhicule filait à grande vitesse, le sol tremblait et les attaches prévues sur les sièges tintaient de façon désagréable.

Après un court silence la voix de Neith répondit à Succubus.

*N'essayez pas de gagner du temps, Mademoiselle Aden. Je lis toutes vos intentions. Vous savez bien que par échange de pensée je ne suis en mesure de vous apporter aucune "preuve", et il se passera longtemps avant que nous soyons en mesure de discuter en tête à tête dans un endroit non surveillé. Faites-moi confiance, ou pas.*

Dans toutes les têtes résonnèrent à présent les paroles suivantes de Mme Harlow, même dans les songes de Féral :

*Je suis désolée pour chacun de vous, pour ce que vous avez souffert et souffrirez encore. Les humains sont ainsi, surtout les forces de l'ordre. Des brutes effrayées. Celles auxquelles vous aurez bientôt affaire sont bien plus sournoises et dangereuses. Actuellement, le chauffeur reçoit les instructions sur la destination au compte-goute. Moi-même j'ignore donc où nous vous conduisons. Une prison de haute sécurité, je pense. Il faut que vous sachiez que Madame Donowho et son collaborateur Mancini n'ont aucun plan pour votre avenir, aucune idée directrice. Ils sont incapables de gérer une telle structure et ne sont pas à la hauteur des ambitions des X-Men. Incapables d'assurer le minimum : votre sécurité. Incapable de vous entraîner, ils laissent partir en mission des mutants sans expérience et sans contrôle de leur pouvoir. Ils sont dépassés. Quant à Monsieur Valet, il ne partage pas les valeurs X-Men que Madame Donowho professe sans les appliquer. Et les plus adultes d'entre vous les suivent sans réfléchir. L'irresponsabilité règne. Alors oui, cela rend Graymalkin dangereuse pour vous comme pour les habitants de ce pays. Ce sont ces conditions déplorables qui m'ont poussées à agir pour le bien de tous, en guidant les militaires vers vous pour vous appréhender avec le minimum de violence, et en neutralisant à tout jamais "Mask", en qui plus personne à Graymalkin n'a confiance. A part peut-être Monsieur "Blancpoil" Wade, et d'autres aveuglés par l'attitude maternelle mais manipulatrice de la métamorphe. Mais je le répète : pour vous tout pourra s'arranger si vous collaborez activement avec le gouvernement, ne serait-ce que de façon passagère. Je suis navrée que vous ayez tout cela à endurer mais la vie de mutant nécessite de s'adapter aux circonstances et choisir les bons camps aux bons moments. C'est ce discernement et cet esprit critique que Madame Donowho et ses prédécesseurs ont totalement négligé d'enseigner. Je ne pourrai pas être à vos côtés jusqu'au bout, nous nous retrouverons dans quelques jours, j'espère.*

Blancpoil crut sincèrement aux paroles réconfortantes de Jane. Elle pourrait trouver une solution, elle connaissait bien les humains. Il devait y croire... Du moins c'est ce qu'il se disait. Mais la situation était désespérée. Et lorsqu'il croisa le regard de Lily-Rose, qui ne semblait plus vraiment là, couplé aux paroles de Neit, il sentit que quelque chose s'était brisé. Encore... Cette fois-ci, son moral était mis à mal. L'ancienne référente annonçait clairement qu'elle avait "neutralisé" la directrice. Il n'avait qu'un seul mot en tête pour qualifier cette abomination: trahison.

Le petit lupin vivait en direct sa première traitrise, et ça lui faisait mal. Elle venait d'un membre de sa meute, cette Neith, une mutante comme eux, qui les avait vendu aux humains comme chair a pâté et venait cracher sur les siens. Il lui faisait pourtant confiance, au mettre titre qu'il faisait confiance aux autre référents. Même l'ancien père bidule s'était vu accordé une chance auprès de Blancpoil. Il avait l'impression qu'on lui crachait au visage, qu'elle ne cherchait que la guerre.

Pourquoi ? Pourquoi faisait-elle tout ça ? Elle s'excusait que ses camarades et lui-même souffrent, elle leur promettait même de les aider, mais pourquoi ne faisait-elle rien maintenant ? Pourquoi avait-il fallut qu'ils se fassent battre sans qu'elle ne bronche ? Pourquoi avait-elle fait du mal a grand-mère Lily-Rose ? Blancpoil avait toujours pensé qu'être mutant, c'était appartenir a une famille, que ses membres s'entraidaient et se serraient les coudes. Il avait été invité a rejoindre cette famille, il avait rencontré des gens biens. On lui avait offert un toit, à manger, un nouveau monde a appréhender. Et Neith fichait tout par terre. Les humains fichaient tout par terre, tout ça au nom de la sécurité. La sécurité des humains, la sécurité des mutants... Cette sécurité pouvait être préservée s'ils choisissaient le camps des humains.

Blancpoil n'en croyait pas un mot. Lily-Rose les avait toujours bien traité, elle. Neith n'avait rien fait pour eux, excepté les mettre en cage et massacrer cette famille a laquelle il s'était attaché. Cette bipède n'avait rien a faire avec les mutants. C'était une traîtresse, un fruit pourri trop gâté qui avait la couardise de ne même pas se montrer pour leur annoncer ses méfaits. Ô combien il aurait voulu la voir dans les yeux, même dans état actuel, juste pour plonger son regard dans le sien, et lui faire ressentir sa détresse et la souffrance de découvrir sa famille brisée, de lui montrer a quel point il la détestait en cet instant. Les humains avaient peur des mutants, il ne pouvait pas leur en vouloir. Mais voir l'un des leur les livrer sur un plateau...

Tout était de sa faute. Jamais le lupin ne lui pardonnerait.