Les garçons dans les vestiaires

Le mercredi c'est piscine.

La piscine, d'habitude, c'est nul. Faut se mettre en maillot de bain, et c'est mouillé. 'Fin là, c'est plus pour le boulot en fait. Les super travaux d'intérêt général. Il ne manque plus que le maton sur le dos.

Serpillère et balai. Tenue top sexy : salopette, charlotte sur la tête et aux pieds. Un sac informe. L'idéal pour passer inaperçu... Un petit coup de serpillère par ci, un petit coup de chiffon par là, un petit coup d'œil à l'horloge.

Au fond, la piscine, c'est pas plus mal. Ça ne pue pas de trop, et c'est propre. C'est un peu con de nettoyer le propre, mais après tout... Et puis pas trop de collègues non plus, donc la paix, le temps de réfléchir, en tartinant de l'eau propre sur du carrelage propre pour que des gens propres marchent dessus sans se salir. Une mise en abyme infinie. Un petit coup de serpillère par ci, un petit coup de chiffon par là, un petit coup d'œil à l'horloge.

Elle est cool la piscine St Georges. Vieille et pleine de cachet. Un vrai petit château, on imagine un vieux Roi de France s'y balader, et tremper les pieds... Mais sérieux... Les statues grecques, ça le fait pas. L'équipe de water polo lui sort par les trous de nez. Tous ces mâles sortis d'une publicité pour slips, pleins de regards mesquins et de ricanements débiles ne méritent qu'une chose : des coups de balais. Dans les chevilles. Et toc. Passés. Ils n'ont eu leur compte de serpillère et de sol piégé pour se viander. Un petit coup de serpillère par ci, un petit coup de chiffon par là, un petit coup d'œil à l'horloge.

L'heure fatidique arrive enfin ! Il était temps de se diriger sans en avoir l'air vers le vestiaire collectif C... Celui des nénettes de la natation synchronisée. Regardez-les courir vers les bassins, en gloussant, en s'ébrouant dans leurs jolis maillots qui... Ne pas s'égarer surtout ! L'heure de la mission a sonné ! Esquiver Chantal qui nettoie les cabines : check. Esquiver Gilbert qui surveille les tuyaux en rêvassant : check. Ouvrir la porte, sans la faire grincer : check..

La caverne d'Ali Baba s'ouvrait enfin ! Trois minutes chrono plus tard, un trésor en poche. Dix, fin du service. Une grosse pièce, un paquet de chips "La marque qui a plus de chips que d'air dedans". Tribunes, observation. Qui sera l'heureuse élue ? Il le saura bien vite...

Fin d'après-midi. L'équipe de water-polo cède la place aux "nénettes". Ce ne sont pas les mecs sculpté façon papier glacés qui allaient s'en plaindre. Certains se sont même attardé pour admirer une ou deux belle paire de... Globes oculaires. C'est qu'elles ont de jolis yeux ces filles-là, quand on daigne les regarder avec plus de hauteur.

Peu importait à vrai dire, car ce qui intéressait plus sérieusement notre mutant local n'était pas particulièrement les exercices se souplesse sur tapis, ni leur version finale dans le bassin, mais plutôt ce qui se déroulait comme activité à l'abri des regards, dans cette zone exclusivement féminine où, en règle général, aucun homme ayant atteint sa puberté n'a le droit de mettre les pieds. Les vestiaires, c0est sacré. Comme le trophée agrémenté de dentelles qui dormait bien au fond de la poche du brave nettoyeur de piscine.

Rien ni personne ne s'approcha du lieu sacré pendant les exercices des filles, ce qui laissa amplement le temps à Nicolas de commettre son larcin, puis de prendre ses aises. Tout à sa satisfaction, quand l'entraînement fut terminé, quatre filles trottinaient le souffle court et sourire colgate en prime vers le fameux vestiaire C. Une fois le pince-nez, les lunettes et le bonnet de bain retiré, les demoiselles toutes caquetantes de commentaires s'engouffraient chacune à son casier, repassant à grands renforts de commentaires nécessairement objectifs le contenu de leur chorégraphie.



"Le porté laisse à désiré. Faut dire que si Brigitte s'était pas gavée de hamburgers, on en serait pas là."
"Dit celle qui est pas foutue de faire plus de dix pompes à la suite... Tu pourrais même pas soulever ton chihuahua plus de cinq secondes."
"Non mais j'y crois pas... Maxine, c'est pas drôle."
"Elle a fait quoi encore?"
"Mon string fétiche... Maintenant que tu t'es marrée rends-le moi. J'ai rancart ce soir."
"J'y suis pour rien."
"Ça ou rien, Hugo fera pas la différence de toute manière."

Un éclat de rire mesquin collectif ponctua la dernière remarque. Le reste des paroles se noya quand un son se fit entendre derrière Nicolas.



Debout, immobile et avec une expression assez vide, une blonde platine lui demanda sur un ton monocorde.

"J'peux avoir des chips?"

Les filles qui s'ébattent dans l'eau, c'est cool, et ça finit toujours bien. Petit sourire béat, si peu perturbé par une ou deux chips. Et toujours là, alors qu'elles étaient parties. Un peu curieux... Sauf pour qui sait que quand l'image s'en va, l'imagination embraye !

Des chips... Qui ose lui demander des chips ? Outrecuidance, insolence, blasphème. Les chips, c'est sacré. L'importune va prendre cher. D'abord, serrer aussi fort que possible son paquet. Ensuite, se retourner, l'air grognon.

Ensuite, ramasser sa mâchoire, et la remettre en place... Bon... Plate, ok, les balcons sont vides. Mais ce maillot de bain ne laissait aucun doute : cette fille est pour lui.

Mais il y avait la question des chips. Troublante. Douloureuse frustration ! Vite, en enfourner une. Pour se rappeler le goût que ça a. Et puis tendre le paquet à la miss.

"Tu t'appelles comment ?", et postillonner partout. Epic fail. Y'a plus qu'à se suicider en sautant des tribunes dans le bassin.

Attendant le verdict, la blonde ne cilla pas. Le regard fixe et vide, elle regardait Nicolas droit dans les yeux le temps qu'il se décide. Quand il lui tendit le paquet, elle baissa enfin les yeux sur ce dernier et, tendant une main, elle en récupéra trois qu'elle tint du bout des doigts avant de se faire postillonner dessus. Elle ferma les yeux pour ne pas se prendre un reste salé là où ça ferait mal puis, avec une lenteur robotique, elle releva sa seconde main pour chasser d'une pichenette un morceaux qui s'était logé sur son maillot, au niveau de son balcon peu fourni.

"Ce serait dommage pour les chips."

Elle en glissa une dans sa bouche et mâcha l'air de rien, avant de prendre conscience que sa phrase ne devait pas avoir beaucoup de sens. Elle précisa, toujours sur un ton monocorde.

"Si tu sautais dans le bassin."

Apparemment pas gênée pour un sous de parler des pensées du mutant, elle enfourna la seconde chips pour couler un regard indifférent en direction des vestiaires avant de revenir à Nicolas.

"Si je ne demande pas d'autres chips, je peux avoir ton trophée?"

Elle haussa les sourcils et enfourna la troisième chips.

Niveau pigeonnant, c'était plutôt des mésanges... Personne n'est parfait après tout. Cette nana était bizarre. Sortir d'une vieille série là, et puis la façon de parler, de se tenir. Un truc clochait. D'autant que cette histoire de sauter dans le bassin semblait quand même un peu trop grosse genre coïncidence, là. Après, il avait peut être juste jeté un coup d’œil.

"Trophée ? Quel trophée ?", demanda-t-il, incrédule. Genre non non, je n'ai rien d'incongru ou illégal dans ma poche... Mais mieux valait prendre son air de "ça pue tire toi", et retendre le paquet de chips, comme dîme pour franchir le péage.

"Tu peux garder les chips, je n'ai plus faim.", bougonna-t-il. Fallait juste dire au revoir et se tirer, mais son cerveau avait bugué sur la tâche précédente.

Pas drôle. La blonde baissa un regard assez vide sur le paquet de chips avant de pousser un petit soupire qui avait presque l'air déçu.

"C'est nul... "

Elle tendit la main pour attrapper le paquet de chips tendu comme second prix avant de relever les yeux sur Nicolas.

"Tu sais, j'ai pas l'intention de balancer."

A défaut d'un string, elle serra le paquet contre elle et prit une chips de plus pour la mâchonner avant de sourire, pour la première fois.

"Au moins j'aurais gagné des chips!"

L'instant d'après, elle avait reprit un air un peu plus distant.

"Je m'appelle Carole. Pour répondre à ta question d'avant."

Nouvelle chips ingurgitée. Elle plissa un instant les yeux, en dévisageant le mutant, pour finalement incliner le paquet de chips dans sa direction pour lui permettre de se servir, des fois que l'envie de chips reviendrait.

"J'peux t'appeler Nico?"

En posant sa question, la jeune fille avait jeter un petit coup d'oeil en coin à l'horloge.

"Heureusement que tu ne vas pas me balancer dans le bassin hein... J'ai mes chaussures après tout..."

C'était la seule vanne qui lui était venue à l'esprit. Elle était naze. Homer Simpson avait une expression pour ça, c'était quoi déjà ? Pas le temps de chercher. Cette fille en savait trop. À commencer par son prénom... Il lui fallait faire preuve de plus de concentration. Peut être était-elle une mutante. Ou bien plus simplement une espionne homosexuelle franc-maçonne, envoyée par des aliens juifs. Et mutante.

"Nan. Tu peux m'appeler Robert plutôt. Pourquoi tu veux m'appeler Nico ?"

La question était crâneuse. Mais Carole avait été plutôt cash. Donc d'ici à ce qu'elle lui dise toute la vérité...

"Pourquoi t'es parano?"

Elle avait répondu du tac au tac, un peu comme si le gag précédent n'avait eu aucun impact sur ses expressions. A ce demander si elle pouvait avoir beaucoup d'expression en vérité. Elle fixa Nicolas, l'air toujours neutre, laissant planer quelques secondes avant de poursuivre.

"Nicolas B., grand fan de lingerie ciblée, adepte du nudisme, de préférence en bonne compagnie et dans des douches communes, préférentiellement féminines."

Elle attrapa une nouvelle chips qu'elle mâchonna l'air pensif pendant quelques secondes de plus.

"Une mauvaise réputation, c'est moche."

Après son commentaire, elle baissa les yeux sur le paquet de chips, qu'elle finit par refermer en enroulant le rebord.

"C'était pas très discret comme bourde. On t'a tout de suite repéré. T'es pas le seul par ici. Alors si un jour t'as envie de faire mieux, et que t'as moins la trouille, t'auras qu'à faire un tour au Chalmun's. La porte est ouverte."

Le Chalmun's était surtout vaguement connu de quasiment tous les jeunes dans la tranche 15-25 ans pour être un bar un peu glauque, dans un sous-sol dont l'accès se faisait par l'arrière d'un bâtiment mal éclairé à deux pas de l'internat de Nicolas. A un détail près. Le bar était censé avoir été fermé suite à un contrôle sanitaire il y a trois ans et n'avait plus été rouvert depuis. Embarquant les chips avec elle, Carole se leva et abandonna le mutant pour disparaître dans les vestiaires.

Nicolas resta un peu coi. En même temps, pas grand chose à dire... Pis sa réputation, après tout...

M'enfin c'était pas normal tout ça. Carole était mutante. Probablement. Et encore moins douée que lui pour le relationnel. Mais ce bar glauque... Ils auraient pas pu aller dans un lieu plus cool, genre... Bon là, il ne sait pas, mais il y a forcément mieux. C'est perturbant tout ça, et après un petit retour et une nuit agitée, il se décida à aller y faire un tour.

Mais d'abord, s'équiper. Une mission de pareil danger nécessite tout d'abord un saucisson. Une arme contondante parfaite, que l'on peut promener avec soi sans éveiller l'attention, et que l'on peut manger. Et un paquet de chips. Cela semble être une offrande acceptable. Et ça se marie assez bien. Quand on a pas peur du cholestérol.

Arrivé donc sur place, c'était toujours aussi peu engageant... Un grand saut dans l'inconnu, peut être. Un piège ? Mais il avait bien envie d'y jeter un coup d'œil... De loin... Il n'avait jamais mis les pieds dedans, mais après tout, il pouvait peut être deviner ce qui se passait juste là, à quelques mètres en bas des marches et derrière les portes ?

Il faisait gris au lendemain. Mais malgré la lourdeur ambiante, la pluie ne semblait pas décidée à tomber. Quand Nicolas quitta une avenue pour se glisser dans la ruelle glauque, il ne fut pas étonné du calme régnant. A croire que personne n'avait de raison de traîner par ici. Ce qui lui parut d'autant plus logique quand il repéra les escaliers en béton sans rampe descendant jusqu'à une porte en métal où les mots "Chalmun's Bar" en relief étaient quelque peu esquintés. Une poutrelle de bois rongé était simplement posée en travers de la porte, probablement pour dissuader les curieux. Le mutant pu descendre les premières marches, ses offrandes en main. Il pouvait toujours essayer de deviner ce qui se passait derrière l'entrée, mais de son point de vue, Carole avait dû raconter des bobards. Il n'y avait aucun son, aucun mouvement perceptible. L'endroit paraissait bel et bien abandonné comme il était censé l'être. La seule marque d'un passage datant de quelques semaines était un tag sur le mur de gauche des escaliers où, écrit dans le style très douteux en vert fluo, les mots "Dégagéez lées mutosss!!". Certaines de ces lettres avaient été barrées au marqueur noir et, en plus petit, noté juste en dessous, une petite phrase cinglante avait été inscrite dans une écriture plus soignée: "Tant de haine, si peu de culture!".

Nicolas venait à peine de lire ce qui était écrit quand il entendit distinctement des bruit de pas assortis de cliquetis métallique. Sauf que le son ne venait pas du bar, mais de derrière lui dans la ruelle, coupant toute retraite. L'instant d'après, il se retrouva nez à nez avec une jeune femme à rastas noires et blanches, passablement maquillée, avec un air d'illuminé. Elle portait des piercings sur la figure, et des chainettes de métal pendaient de sa ceinture, expliquant les cliquetis dans sa démarche.

Spoiler:

Elle était accompagnée d'un homme qui dévisagea Nicolas avec un air à la fois curieux et agressif. Il aurait presque pu paraître effrayant... S'il ne mesurait pas qu'une malheureuse vingtaine de centimètres. D'ailleurs, il était assis sur l'épaule de la jeune femme, ne tenant sa position qu'aux rastas auxquelles il s'accrochait.

Spoiler:

Sur un ton un peu trop aiguë pour être agréable, la jeune fille lança d'une voix précipitée et un peu menaçante.

"T'es qui toi? Tu viens foutre la merde? On veut pas de fouteur de merde ici! Répond t'es qui? Tu viens encore taguer des saloperies? T'es qui? Répond!"

Vu le ton un peu hystérique, le petit homme sur l'épaule de la gothique tira fermement sur l'oreille de cette dernière pour la faire taire.

"T'en connais beaucoup des délinquants qui taguent à coup de chips?"

Une réflexion pleine de logique qui eut le mérite de pousser la gothique à reconsidérer son jugement expéditif. De la menace, elle passa à la joie en un battement de paupières, mais toujours aussi précipité.

"Alors t'es qui? T'es un pote à Marius? Un pote à Caro? Un pote à Guy? T'es un mut..."
"Ferme ton clapet et laisse-le répondre!... Alors?"

L'air un peu méfiant, le petit homme gardait une main sur l'oreille de la gothique, et fixait maintenant Nicolas d'un air moins méfiant mais néanmoins curieux.

Premier rendez-vous galant à la piscine. Fail... Soit elle avait des goûts de chiottes, soit elle s'était foutue de lui. Mais elle avait un maillot R2-D2, donc l'hypothèse toilette était exclue.

Délabré et sordide. Le pique-nique chips sauciflard ne fittait juste pas. La compagnie, un peu plus. Lui était un mutant, ou bien un rescapé de Fort Boyard. Elle... Peut être juste une punkette-pouf. Probablement une mutante aussi, disait ses neurones, comme Carole, et Nabot.

Il y était, les orteils étaient dans l'eau, et une vague avait mouillé le dos. Autant simplement se jeter dans l'océan...

"Carole a oublié son string à la piscine...", entama-t-il. "Je viens lui rapporter. Avec un cadeau bonus.", ajouta-t-il en tendant le paquet de chips à qui le prendra. "C'est de la part de Robert.", conclut-il enfin.

La punk-gothique un peu étrange baissa une paire d'yeux écarquillés sur le paquet de chips qu'elle détailla quelques instants avant de lâcher un aussi strident que désagréable...

"COOL!!"

Pour quasiment arracher des mains de Nicolas le fameux paquet. Dans son mouvement un peu brusque, elle manqua de désarçonner le pauvre petit homme sur son épaule qui accrocha le col de la jeune fille in extremis pour se hisser à nouveau sur son perchoir en grommelant. La fille enchaîna.

"Caro va être contente, elle aime pas oublier des trucs. Alors un string!"

Elle tendit une main, attendant un fameux string, apparemment pas très perspicace. Le bonhomme, qui semblait être la voix de la raison, tirailla à nouveau l'oreille de la fille.

"Embarque "Bobby" avec nous, qu'il ait pas fait le chemin pour rien."
"Ok!"

De la main libre qu'elle tendait pour un string qui ne viendrait pas, elle attrapa Nicolas par le bras. Faisant preuve d'une force quelque peu surprenante pour une jeune fille, elle le tira dans les escaliers d'autorité pour ouvrir la porte d'un simple coup de pied. Enjambant la poutrelle, elle pénétra dans une espèce de petit vestibule mal éclairé qui séparait le bar par un épais rideaux de tissu servant d'isolant. Quand elle relâcha le mutant, ce fut pour l'écarter.

Le bar était effectivement très calme. Le comptoir, un énorme "U" planté au milieu de la pièce, était collé contre le mur du fond. Le long des murs, sur la droite et la gauche, des tables et chaises étaient placées dans des sortes d'alcôves. La disposition n'était pas sans rappeler la cantina d'une célèbre épopée de science-fiction. Assise sur un haut tabouret, arborant un t-shirt figurant une très vieille console portable d'une firme nippone, Carole était accoudée au bar derrière lequel un type bizarre observait des feuilles de papier.

Spoiler:

L'un comme l'autre levèrent un regard curieux sur la punkette qui venait de franchir le seuil en lançant d'un air enjoué.

"Caro chérieee!!! Robert est là avec ton string. Et des chips! C'est cool, non?"

L'homme derrière le bar eut une expression de franche incrédulité en se reportant sur la blonde qui, fidèle à elle-même, se contenta de se pencher pour voir en direction du vestibule.

"Hm... Salut Nico. Entre et commande ce que tu veux, c'est le patron qui offre."