01.01/23.C.Corée du Sud - Hamonjyo ou pas...

Chae eut un petit rire malin.

"Nan, je pensais à un truc plus... personnel."

Kang-Dae vit alors un deuxième lui apparaître juste devant lui. Un deuxième Chae était également apparu. Les deux silhouettes copies conformes se mirent à courir de concert vers la baie vitrée. Le Chae qui était resté à côté de Kang-Dae lui posa une main sur l'épaule pour lui indiquer de reculer avec lui vers la porte d'entrée.

La réaction des yakuzas ne se fit pas attendre. Dans une cacophonie tonitruante, les armes à feu déversèrent un flot de balles sur les deux silhouettes en pleine course, qui furent percées de nombreuses balles. La scène était saisissante... et surréaliste lorsqu'on voyait un deuxième soi mourir à sa place. Le Kang-Dae et le Chae s'effondrèrent, criblés de balles.

Chae intima le silence à Kang-Dae. Les yakuzas ne regardaient absolument plus dans leur direction. Ils observaient deux d'entre eux vérifier que les deux copies étaient bel et bien mortes. Chae fit signe à Kang-Dae de le suivre et repartit tranquillement vers la porte en rengainant son sabre.

Arrivant hors du bâtiment, le jeune coréen constata que personne ne les avait suivis. Il ne devait s'être écoulé qu'une demi-heure depuis l'entrée de Kang-Dae dans l'immeuble.

"Tirons-nous d'ici. Trouve-nous un coin où on pourra causer tranquillement."

Complètement interdit, Kang-Dae avait assisté à une scène totalement surréaliste.... Ce n'est pas tous les jours que l'on pouvait assister à sa propre exécution.... Et surtout etre présent sans l'être réellement.... De quoi se donner la migraine....

Une telle débauche de pouvoir ne pouvait signifier qu'un fait : Chae était visiblement un mutant capable de concevoir des illusions d'une puissance incroyable.Mais comme Chae n'était pas censé être un mutant.... Donc Chae n'était pas Chae ce qui expliquait son comportement des plus étranges ainsi que sa garde fantaisiste pour un maitre dans l'art du sable.

En suivant Chae en dehors du bâtiment Kang-Dae se demande qui peux bien être cet étrange individu qui lui avait peu être sauvé la vie.

'Tirons-nous d'ici. Trouvons un coin ou on pourra causer tranquillement.'

lui lance 'Chae'.

Hochant la tête et indiquant du doigt sa Kamikaze stationné au pied d'un palmier bordant l'avenue goudronnée, Kang-Dae répond :

'Je connais un endroit parfait pour cela, tu as déjà pénétré dans une foret de bambous ?'

Chae secoua négativement la tête, puis enfourcha la moto derrière Kang-Dae ; les deux rescapés quittèrent ainsi le QG du clan Machi sans l'ombre d'une égratignure.

Après un peu de route, ils parvinrent à la destination choisie par Kang-Dae. Il s'agissait d'une magnifique forêt de bambous à la quiétude apaisante.


A cette heure, il n'y avait pas âme qui vive dans les parages. Lorsqu'il descendit de moto, Kang-Dae réalisa que son passager avait changé d'apparence. Le visage pourtant si réel de Chae avait disparu. Son keikogi et son katana également d'ailleurs. Devant lui se tenait maintenant un homme blanc d'une trentaine d'année, vêtu d'une veste de cuir noir, d'un débardeur et d'un vieux jean. Walentyn prit une profonde inspiration en contemplant le panorama, les deux pouces passés dans la boucle de son ceinturon.

"Ouais, c'est plutôt sympa." finit-il par approuver. Il était plutôt un oiseau de nuit, de nuit urbaine. Néanmoins, il savait apprécier la sérénité champêtre qui régnait en ces lieux, et qui faisait si souvent défaut à son existence.

"Chae te remercie pour Jong-Shik. Je l'ai vu cet après-midi après notre petite conversation téléphonique. Il m'a dit vouloir quitter la région pour monter sa propre organisation ailleurs. Je lui ai proposé mon aide pour effacer ses traces." expliqua simplement Walentyn.

Trouver la principale organisation mafieuse du coin avait été relativement aisé pour un ancien malfrat de son espèce, télépathe qui plus est.

"Les Machi te croient mort maintenant. Je connais la chanson, ça se passe pareil de là où je viens. On ne quitte pas la maison comme ça. Mais rassure-toi, tu ne me dois rien. J'ai surtout rendu service à Chae, il trouvera bien le moyen de me renvoyer l'ascenseur un jour où l'autre." ajouta-t-il en haussant les épaules avec désinvolture.

"Par contre, n'espère plus emballer la petite brune, je crois qu'elle a une méchante dent contre toi, maintenant."

Kang-Dae ne fut pas véritablement surpris de découvrir que celui qui se tenait à ses cotés n’était pas Chae. Par contre de découvrir que son sauveur était un européen le troubla bien plus. Ce n’est pas que le jeune coréen fut raciste, mais son éducation basée en partie sur des principes nippons avait fait de Kang-Dae un être arrogeant, imbu de ses capacités et quelque peu condescendant vis-à-vis de ceux qui vivaient en dehors de l’archipel nippon.

A ce moment précis sa fierté venait de prendre un sacré coup… il était inimaginable qu’un étranger, européen de surcroit, puisse lui avoir sauvé sa vie….Inconcevable même et pourtant…

Le dialogue qui ensuivi rassura quelque peu le coréen, l’européen de par sa désinvolture et ses paroles ménagèrent la fierté écornée de Kang-Dae.
Cet individu était un bien étrange personnage de plus sa maitrise du coréen était parfaite avec un accent bien local est ce du à ses capacités de mutant ?

La dernière phrase fit sourire le coréen qui se passant une main dans les cheveux répondit :

‘Je ne comptais pas emballer la petite brune de toute manière, les femmes ne m’intéresse pas : elles sont bien trop compliquées et interfèrent souvent dans des histoires trop complexe pour elles…Elles feraient mieux de s’occuper de leur mari et des enfants ou de tenter de trouver un mari.’

Embrassant du regard l ’Arashiyama avoisinante Kang-Dae s’approche de quelques chaumes pour caresser leur écorce, profiter tant qu’il le pouvait encore de se ressourcer à leur contact.

‘Votre voix m’est familière, vous êtes l’homme à qui j’ai parlé tantôt dans la journée, celui avec un nom … Comment dire…Impossible à retenir non ? ‘

Puis se tournant vers lui le coréen rajoute.

‘ Et maintenant si nous rentrons dans le vif du sujet que me voulez vous exactement ?’

Walentyn éclata de rire aux paroles conservatrices de Kang-Dae sur les femmes. Il en avait dorénavant deux à la maison, quoique l'identité sexuelle de Lily-Rose restât relativement floue, et le moins qu'il pouvait dire, c'était qu'elles avaient l'art de compliquer les choses. Néanmoins, aussi macho qu'il était, il devait bien admettre qu'elles en avaient dans le pantalon, peut-être même plus que certains types avec lesquels il avait travaillé dans sa précédente "carrière".

"Ahhh, les femmes." soupira Walentyn en hochant la tête d'un air entendu. "Elles nous pourrissent la vie mais on ne peut pas s'en passer."

Le Polonais fit quelques pas et posa son derrière sur un rocher émergeant du sol à quelques mètres.

"Je bosse avec deux bouts de femme. Elles sont compliquées, mais n'ont pas grand-chose à envier à bien des mecs." commenta-t-il. Quand on y pensait bien, Lily-Rose n'avait même rien du tout à envier à la gent masculine. Il fallait néanmoins du cran pour infiltrer chaque jour les Pères Fondateurs comme elle le faisait, même si elle aurait pu choisir un alter ego plus sexy que son phacochère humain. Quant à Emily... Walentyn avait du mal à se faire une idée claire de sa collègue. Imprévisible ? Incompréhensible ? Il avait néanmoins l'impression qu'elle ne le portait pas dans son coeur. C'était aussi bien : ça mettait un peu de piment dans le quotidien.

Walentyn esquissa un sourire rusé.

"Pas plus impossible à retenir que le tien, petit. Tout est une question de point de vue dans la vie. Mais c'est bien moi."

Le Polonais prit le temps de s'étirer le dos et les bras, engourdis par la ballade en moto. C'était un bel engin. Il aurait été bien en mal de disposer d'un tel moyen de transport à l'âge du jeune homme.

"Ce que je veux ? Rien de particulier, mais puisqu'on est là, je voulais savoir si tu avais réfléchi à ma proposition. Je t'ai bien observé chez tes petits copains : ton boss t'avait fait une proposition en or pour un gars de ton âge. Tout ce que tu avais à faire, c'était d'obéir, d'exécuter Chae. Un simple coup de katana et c'était fini. Te plier à la domination, au pouvoir. Mais tu ne l'as pas fait. Tu as suivi ton instinct et ton code de l'honneur en sachant pertinemment que ça te mettait dans le pétrin. C'est plutôt rare de nos jours." expliqua le Polonais.

"C'est de mutants comme toi dont nous avons besoin : des gens loyaux prêts à défendre un idéal, à faire obstacle à la tyrannie. Tu peux faire une différence."

Lorsqu'on avait été mafieux, lorsqu'on avait été yakuza, les notions de bien et de mal s'entremêlaient bien souvent. Comme il l'avait dit plus tôt, aux yeux de Walentyn, blanc ou noir, tout était question de point de vue. Toutefois certaines choses n'étaient pas grises. Et même une canaille comme lui pouvait le flairer.

Kang-Dae écouta attentivement les paroles de l’étranger posé sur son rocher : malgré son statut, l’asiatique devait reconnaitre que ses paroles étaient sages voir avisées. Comme quoi tous les étrangers n’étaient pas fatalement des bons a rien….

Ainsi donc l’européen travaillait pour le compte de deux femmes. Kang-Dae n’aimait pas cette dernière révélation, les femmes n’étaient pas faites pour diriger des affaires sérieuses : ce n’était pas pour rien que le milieu Yakuza était essentiellement constitué d’homme. Certes il y avait quelques femmes mais cela restait plus que rare à l’image de Ji-Yang membre du clan Machii.

Certes d’après walentine elles étaient compétentes mais cela ne restaient que des paroles, de plus il n’allait pas dénigrer ses employeurs, cela prouvait que cet homme savait rester professionnel : un bon point pour lui.

La dernière phrase contraria Kang-Dae qui émit un grognement d’agacement. Faisant volteface le coréen pointant un doigt accusateur en direction de son interlocuteur et lui lance sèchement :

‘ Je sais ce que je viens de perdre, inutile de me le rappeler ! Je me doutais bien que la voie des arts martiaux était incompatible avec les Yakuza… J’en ai fait quand à ma tête et a cause de cet entêtement j’ai tout perdu, tout !’

Augmentant sa densité au maximum, le coréen donne un violent coup de poing sur un épais chaume puis rageusement poursuit.

‘ C’est ce que j’aurais du faire justement ! Obéir, exécuter les ordres ! Maintenant je ne suis plus rien ! Ma vie ne faut pas plus que celle d’un Rônin des temps anciens !’

Puis se rendant compte qu’il n’avait plus de sabre, Kang-dae rajoute.

‘En plus je n’ai pas récupérer mon sabre ! C’est vraiment la totale ! J’ai perdu ma famille, mes amis et maintenant je perds mon clan !’

Puis se tournant vers le ciel Kang-Dae rajoute en hurlant :

‘Et maintenant foutus ancêtres ! Quelle sera la prochaine surprise ! Quitter le pays pour vivre au milieu d’européens ?!’

Le chaume frappé par Kang-Dae fut réduit en miettes. Walentyn poussa un petit sifflement appréciatif. Le jeune homme sanguin avait du potentiel, c'était indéniable, toutefois le Polonais fut quelque peu surpris de sa réaction juvénile après la dignité et la maturité dont il avait fait preuve lors de la réunion du clan. Un dur peut-être, mais un gosse tout de même.

Walentyn n'avait jamais été très fort pour obéir sans moufter aux ordres, raison pour laquelle sa vie n'avait été qu'une succession de solutions alternatives. Mais certains aimaient avoir une structure, des règles, des ordres. Ce qui avait paru être un choix honorable à Walentyn pouvait tout à fait sembler être une erreur pour Kang-Dae. Ce n'était pas le Polonais qui lui ferait une leçon sur ce qu'il devait penser.

"Bah, ce qui est fait est fait." fit-il en haussant les épaules. Il tira son étuis à cigarettes cabossé de sa poche, sortit une clope et la tassa quelques instants avant de la prendre en bouche.

"Des Européens ? Il y en aura quelques-uns mais pas que." répondit le Polonais, les sourcils arqués tandis qu'il tâtait ses poches à la recherche de son briquet. Il alluma sa cigarette et inspira une bouffée.

"Si ça te pose un problème, mieux vaut tenter ta chance ici..." dit-il en se relevant. Si le gamin était incapable de s'accommoder de différences aussi bénignes, il valait clairement mieux pour tout le monde qu'il ne mette pas les pieds dans une école pour mutants. Ayant vécu une quinzaine d'année dans des villes cosmopolites et fréquenté la racaille de toutes sortes, Walentyn n'avait pas de problème avec l'origine des autres. C'était mauvais pour les affaires. Cependant, il n'avait jamais renvoyé des racistes dans les cordes. Ca aussi c'était mauvais pour les affaires vu le nombre d'individus qui cumulaient crapulerie et xénophobie à peine voilée. Tant que ça n'empiétait pas sur sa vie à lui, Walentyn pouvait bien le laisser penser ce qu'il voulait.

"... mais n'oublie pas que t'es un étranger, même ici. C'est pas marqué sur ton visage, mais t'es différent." souligna-t-il avec détachement.

Clope au bec, il sortit un billet de sa poche. Un billet d'avion. Il le posa sur la pierre sur laquelle il s'était assis précédemment. Un aller simple pour Chicago, arrivée le 28 janvier au soir.

"A toi de voir."

Sur ces mots, Walentyn s'éloigna d'un pas nonchalant vers la route, comme si la perspective de rentrer de la forêt sans moyen de transport ne le gênait pas plus que ça.

Citation :

Ta mission de contact touche à sa fin ! Tu gagnes 2 points de pouvoir. Indique où tu souhaites les dépenser dans la case Evolution de ta feuille de personnage. Tu peux désormais poster au Old School en tenant compte de ce message. Bon jeu !