02.03/15.S.San Francisco - Empêcher un suicide !

Mbarou, Blancpoil et Jane avaient décidé, aussitôt la news tombée sur internet, de voler au secours de la millionnaire suicidaire de la Sutro Tower. Le temps pressait et les trois mutants tentèrent le transport en commun du métro pour leur expédition.

A peine dans la rue, puis sur le quai, ils attirèrent immanquablement l'attention des nombreux passants. Il était près de 9h30 du matin. L'heure de pointe était passée mais il restait du monde. Les gens, en général, évitaient de s'approcher du trio, qui en imposait côté originalité.

La rame arriva, déversant du monde, et se remplissant à nouveau. Encore des regards, des esquives et des fuites. Les trois mutants étaient plutôt à l'aise en entrant dans le wagon, car personne ne semblait enclin à se coller aux ailes, poils et écailles de cette équipée sauvage.


La plupart des passagers baissaient la tête, les yeux, et faisaient tout pour ignorer et éviter la présence des trois bêtes sans paraître insultant. Seule une petite fille aux traits asiatique, assise près d'une vieille femme, regardait avec de grands yeux ronds les trois mutants. Elle les pointa même du doigt. La grand-mère agit assez vite pour retenir cette petite main audacieuse, mais ne put pas empêcher les paroles.

"Regarde Mamie ! Les animaux du zoo ! Je peux aller les voir ? Oh qu'ils sont gros ! On devrait les ramener comme dans l'histoire de Pipou au zoo !"

La Mamie penchée sur elle enchaînait les "chuuuut", et le grand Black en bleu esquissa un sourire qui se voulut discret. Les autres passagers remuèrent un peu, tandis que la rame filait et oscillait légèrement.

Jane et Mbarou avaient décidé t’expliquer certaine chose au jeune loup à l’aide d’Internet. Le garçon avait plein de questions et il était parfois plus facile de lui expliquer les choses avec des images et les moteurs de recherche aidaient beaucoup à ce niveau. C’est ainsi, alors qu’ils regardait des photo de l’Alaska –Blancpoil insistait pour leur faire découvrir de magnifique paysage- que la nouvelle était tombé. L’ordinateur était directement branché sur les nouvelles du jour et à peine l’une d’elles tombait, qu’elle était affichée en grand sur l’écran. La Sénégalaise avait regardé sa colocataire pendant quelques secondes avant de dire exactement au même moment « on y va ? »

C’est ainsi que quelques minutes plus tard, le petit groupe le plus hétéroclite du monde était aller partit en direction du métro à fin de sauver une vie. La géante avait enfilé sa tenue de combat, évitant ainsi de cramer sa robe et de finir à écaille devant tout le monde. Elle n’avait pas enfilé son masque, préférant le mettre au dernier moment et ainsi faire moins peur aux gens, quoique avec le masque peut-être que sa passerait mieux.
En tout cas, tous les regards leur étaient réservés, même si certains essayaient de faire comme si de rien était, personne n’osait les approcher. Le voyage allait se montrer sûrement plus compliqué que la mission. Vivement le jour où elle pourrait voler sur une plus grande distance, et ne pas faire les super héros de pacotille qui voyage en métro.

En tout cas la mission enjouait la dragonne. Ce n’était pas comme aller sauver le présidant, c’était moins dangereux, mais ça venait d’eux. Aucun prof ne leur avait proposé de le faire et ça c’était chouette.

Une fois dans le métro, Mbibi sentit comme une tension, ou plutôt comme si elle avait lâché un gaz bien dégueulasse et que personne osait le lui reprocher, mais que tout le monde le pensait bien fort. Heureusement une petite fille prit la parole et dit ce qu’elle pensait. Alors oui ce n’était pas très gentil, mais au moins elle ne faisait pas semblant d’avoir rien vue. Vive les enfants se disait-elle, au moins ça allait lui permettre de parler et peut-être détendre l’atmosphère.

"Non non. Laissez la parler, Madame, les enfants disent toujours la vérité. "

La mutante essaya d’offrir à la grande mère un sourire pas trop effrayant.

"Je ne crois pas qu’ils ont de cage assez grande pour moi au zoo. Mais je te promets que j’irais y faire un tour. "

Elle lui fit un clin d’œil et continua.

"On est des gentils mutants et l’on va essayer d’aller sauver une dame. Tu pourras dire à tes copains d’école, demain, que tu as vu une grande femme bleu, une autre avec des ailles et un loup qui parle. D’ailleurs n’aillez pas peur de nous, on est bizarre, moi je suis même très moche, mais je ne mords pas. "

Elle espérait que son humour passe auprès des gens et qu’il ne vexe pas ses camarades.

Les habitants du wagon restèrent pour la plupart sombrement indifférents, comme souvent, par exemple, lorsqu'un humain commençait à dire tout haut qu'il était sans emploi et en appelait à la générosité ... Mais l'intervention de Mbarou suscita toute de même le sourire du grand Black et de l'homme au sac plastique.

"Chouette mais tu seras avec qui, les crocrodiles ?? J'te préviens que ça mord un crocrodile ! Tu t'appelles comment ? Et toi ? Et toi ?"

Demanda hardiment la gamine à Mbarou puis aux deux autres, encouragée par l'indulgence de la dragonne et la résignation de sa Mamie.

"C'est Madame Girafe que vous allez sauver ? C'est elle qui est malade dans l'histoire de Pipou au zoo !"

La gamine fut épatée par les manœuvres de Jane avec sa queue de diablesse. Elle la regarda avec des yeux ronds en se tenant au gilet de sa mamie. Elle tira un pan pour se cacher derrière, faisant sa timide, puis lâcha.

"Kaelee !! NON ! J'en ai déjà vu à la télé !"

La Mamie eut un sourire un peu forcé, les yeux plissés, pour la diablesse, et tenta encore de tapoter l'épaule de la gamine pour calmer son enthousiasme. Mais en pure perte. Elle pointa son petit doigt vers Jane.

"Toi ... t'es moche !"

Elle pointa ensuite Mbarou.

"Toi t'es ... m... pas moche !"

Elle enchaîna sur Blancpoil.

"Toi ... t'es pas moo.... t'es moche ! J'rigole !!" Elle pouffa d'un rire coquin et provocateur.

"Et toi tu veux pas sauver Madame Girafe ? Pourquoi ?" Continua-t-elle de sa voix fluette à l'attention du loup qui observait les publicités.

Le grand Black et la fille assez corpulente qui semblait l'accompagner attirèrent l'attention de Mbarou.

"Vous allez sauver qui ? Ça vous embête si on se prend en photo avec vous ? Moi aussi j'aimerais montrer ça à mes copains, demain à l'école." Dit-il avec un large sourire.

Les gens n’étaient apparemment pas près d’ouvrir la discussion avec les mutants, mais au moins ils ne leur jetaient pas de pierre. La dragonne était rentrée dans le métro avec une certaine appréhension, elle avait pensé qu’elle se ferait vite agresser verbalement. Du coup, elle était rassurée de voir qu’elle pouvait aller dans un lieu public sans prendre trop de risque. Elle décida de continuer avec ses blagues, l’humour était une bonne défense surtout l’autodérision, même si les personnes présentent n’était pas agressif, il valait mieux prévenir que guérir.

La petite fille continua sur son délire de Pipou et voulait mettre la géante avec les crocodiles. D’une certaine façon elle n’avait pas tord, les crocos étaient certainement les animaux qui se rapprochaient le plus des dragons, en tout cas physiquement. Mais même si la grande gourmande avait la même façon de manger que ses animaux en mangeant tout rond, elle avait une gueule nettement plus petite.

"Ah mes les crocos ont une bouche grande comme ça… " Elle mima avec ses bras la gueule de ses reptiles en les tendant droit devant son visage. "… héhé. Tu peux m’appeler « Draak » ma jolie. "

Jane jouait avec la petite en lui montrant ses appendices non humains et le loup s’offusqua des propos de la Sénégalaise, il avait peur de retourner en cage. Le pauvre prenait tout au premier degré et ne comprenait pas les blagues. Mbarou lui souffla vite à l’oreille, pour le rassurer, que c’était une blague, mais elle n’était pas sûre qu’il comprenne.

La petite asiatique parla alors d’une girafe à sauver et d’une Kaelee, sûrement un personnage de son dessin animé. Jane avait l’air de lui faire peur, car elle faisait la timide derrière la veste de sa grand-mère, avant de sortir un truc qui fit éclater de rire la mutante bleue. Elle critiqua directement le physique de la démone avant de prétendre que Mbibi était belle et que le loup lui aussi moche. La petite peste était trop drôle, mais l’amazone se demandait si le loup allait bien le prendre ou s’il allait se vexer. Elle préféra ne pas prendre de risque et lui chuchoter quelque chose à l’oreille.

"Héhéhé… Ne te vexes pas, c’est juste une petite fille qui fait la maline. Souris et fait comme si tu trouvais ça drôle. "

Elle espérait qu’il comprendrait, mais comme la petite lui posa une question, peut-être qu’il n’en ferait pas raison.

Puis deux personnes demandèrent s’ils pouvaient prendre des photos de la géante. Ils avaient même demandé qui ils allaient sauver, mais la mutante ne préférait pas trop parler de la milliardaire, elle savait qu’on pourrait la prendre pour une opportuniste, elle préféra survoler le sujet.

"Oui bien sûr vous pouvez me prendre en photo, sans problème. On va sauver une femme qui va se suicider. J’ai fait partie de l’équipe qui a sauvé le présidant. "

Voilà changement de sujet rapide pour ne pas partir sur un débat impossible. Les humains s’ils supportaient la présence des mutantes étaient aussi capables de trouver tout un tas d’arguments pour les critiquer, autant ne pas leurs en donner de nouveaux.
Elle mit son masque de combat qui lui cachait les yeux, la bouche et les oreilles.

"Je mets mon masque, c’est comme ça que je sauve les gens. Ça sera mieux pour la photo. Plus réaliste. "

La gamine regardait toujours avec des yeux ronds les mimiques des trois mutants, en particulier Mbarou jouant avec ses bras immenses pour mimer un crocodile. La géante qui touchait presque le plafond l'impressionnait. Le trio d'ensemble lui causait une grande fascination enfantine.

"Draak ça existe pas !"

Répondit Kaelee avec un aplomb toujours plus affirmé. Draak mit son masque pour poser à la demande du Black en bleu.

La femme rondouillarde vint se placer près de Mbarou et entoura timidement sa hanche avec son bras tout en pouffant de rire. L'homme prit un cliché.

La gamine regarda Blancpoil faire sa présentation.

"Vous jouez dans un dessin animé ?? Pourquoi vous êtes ensemble ? Vous vous mangez pas ?"

Questionna-t-elle en rafale, sûrement pour recentrer sur elle l'attention des trois mutants, vu que Mbarou venait de se tourner ailleurs. Elle éclata d'un rire enfantin à la tirade de Blancpoil.

"Mais c'est normal que j'ai pas de fourrure ! Pff t'es bête ou quoi ? C'est toi qui est pas normal, nous on est tous normal, hein Mamie ?"

Elle tira la manche de sa mamie qui lui souffla de se calmer, avec un air très sévère qui eut de l'effet. Les trois mutants posaient pour le couple ravi, quand le Black releva le nez de son petit écran.

"Hé, vous êtes les X-Men ou quoi ? Trop de la balle ! Mais attendez Charity Harris, c'est pas la millionnaire du jackpot qui menace de se suicider ?"

Les gens avaient en effet relevé le nez de leurs occupations quand Blancpoil avait mentionné ce nom. Quelques sièges plus loin, un homme Blanc d'une cinquantaine d'année dévia de son journal gratuit et eut un rictus mauvais.

"Tout est clair, c'est le pognon qui les intéresse ... Je savais que ces X-Men ne valaient pas mieux que les autres Pères Fondateurs ..."

Sur ces entrefaites la rame crissa, ralentit, et arriva à la station. Beaucoup de gens étaient bizarrement pressés de descendre.

Mia qui attendait sur le quai, fut ainsi bousculée par les citadins pressés. Elle entendit une femme murmurer à une autre "Tu crois qu'on doit prévenir la police ?" puis un homme passa en riant d'un rire cynique. Elle ne put manquer, à travers les vitres, de voir le trio de mutants bien connu. Avec eux sortait du wagon un couple de Noirs, dont l'homme portait un tee-shirt bleu et un téléphone high tech. Il arborait un sourire immense.

"Donnez-moi votre mail et je vous envoie les photos. Sans dec, vous voulez son blé à cette meuf ? Moi je vous donne mon numéro de compte si vous voulez me faire un petit virement ..."

L’asperge bleue se frappa le front quand Blancpoil avait prononcé le nom de la millionnaire. Arf, la bourde, il restait plus qu'a compté les secondes où les autres passagers du métro allaient réagir et mal interpréter. Puis elle se donna une seconde claque quant le petit loup insulta la petite Kaelee et qu'elle lui répondit. La géante se demandait si elle allait avoir mal au crâne par le nombre de claque qu'elle allait se donner aujourd'hui, où pour les tentatives de cours rapide de pédagogie, psychologie et de philosophie qu'elle allait donner au canidé. Surtout que le débat sur la normalité était très mal parti avec lui.

Les secondes étaient finies, le photographe avait tilté et un autre homme avait déjà lâché son accusation. C'était bon, les trois monstres étaient maintenant fichés "profiteur", cette journée n'allait vraiment pas être facile. Mais Mbarou décida de prendre les choses en main, bien sur elle ne résonnerait pas tous les esprits, mais il fallait faire quelque chose.

"Beeeeennn... Je comprends votre point de vue monsieur. Avec ce qu'on fait les pères fondateurs, je comprends votre méfiance. Ça va être à nous de prouver qu'on vaut mieux qu'eux et j'espère qu'après avoir sauver cette dame, sans qu'elle nous donne le moindre sous, vous aurez un peu plus confiance au X-men."

Bon ce n'était pas garanti que sa marche, mais elle espérait en avoir rassuré plus d'un. Elle se baissa à la hauteur du quadrupède et essaya de lui faire comprendre de ne pas en rajouter.

"Ne réponds pas à la petite fille, on est en minorité ici, on nous prend même pour des monstres, alors si tu ne veux pas te sentir comme un lièvre entouré d'une meute de loups, ne dit rien."

Elle essaya d’avoir un ton dur, mais pas trop violant pour ne pas faire peur au jeune loup. Puis elle lui caressa l’oreille et enleva son masque pour lui dévoilé un grand sourire qui se voulait rassurant.

Le wagon s’arrêta et le photographe fit une sortie des plus déplacés, mais la dragonne décida de continue à faire la gentille.

"Tu trouveras mon mail sur mon blog, recherche Draak avec deux « a » tu devrais trouver. Je veux bien la photo."

Elle se redressa et découvrit une silhouette connue.

"Et ma grande qu’est ce que tu fais ici ? " Dit-elle avec un grand sourire. " On va sauver une femme tu viens avec nous ? "

Lorsque Blancpoil vit Mbarou se taper le front avec la main, et même s'il ne connaissait pas toutes les subtilités de la gestuelle bipède, il ne pouvait s'empêcher de penser qu'il avait dit quelque chose qu'il ne fallait pas. Ses oreilles se baissèrent alors qu'il arborait une moue d'incompréhension. Apparemment, elle ne voulait pas énoncer son nom. Les humains eux aussi avaient tiqué sur le nom de la personne qu'ils étaient censés aller sauver. Il y en avait même un qui pensait qu'ils voulaient seulement son argent. Le concept était assez pernicieux, et typique des humains. Plus le lupin passait du temps en leur compagnie, plus il avait l'impression qu'ils voyaient le mal partout. Et tout tournait autour de l'argent dans leur monde. Le jeune loup savait que ces bout de papier et de métal avaient de l'importance chez eux, mais jamais il ne l'aurait imaginé a ce point sans séjourner au cœur de leur monde.

La réputation des X-men dont il faisait a présent parti, les Pères fondateurs, et le regard qu'avait le monde sur les mutants, tout cela était nouveau pour lui. Il avait du mal se faire une idée de la place des mutant dans le monde des humains. Mais semblait-il qu'ils n'étaient guère mieux vu qu'un loup dans une bergerie. Tout juste ceux qui n'étaient pas différent les toléraient. Aujourd'hui dans ce métro, Blancpoil en avait eu un aperçu, entre les moqueries de la petite fille, les suspicions des humains ou encore les réprimandes de Mbarou, malgré son sourire et ses caresses. Il plongea ses yeux miels et songeurs dans les siens, avant de lui rétorquer en baissant la voix.

"Crois-moi, si nous étions des lièvres entourés d'une meute de loup, tu craindrais bien plus pour ta vie. Ils n'ont pas l'air si affamés."

La rame ralentit pendant que Jane, qui semblait d'avantage las de la situation, préféra laisser courir. La plupart des gens descendirent en se pressant. Ils semblaient avoir peur. Non c'était autre chose. Blancpoil le sentait, comme s'ils n'étaient pas capable d'avoir confiance en leur prochain. La société humaine souffrait d'un mal bien plus profond que celle des loup: la méfiance.

L'humain noir et bleu resta pour leur demander une adresse mail. Blancpoil leva la tête pour lui parler, ainsi qu'à Mbarou.

"Les humains pensent vraiment que les mutants sont capables de perfidie ?" demanda-t-il avec un peu d'hésitation. Cette notion même était étrangère au sein de son peuple, qui restait soudé avant tout. Il tourna ensuite la tête en direction de Mbarou.

"Je ne comprends pas. Les X-mens espèrent être bien vu des humains en sauvant des vies ou ce genre de chose, c'est bien ça ? Vous... enfin... nous voulons montrer que nous sommes différents des pères fondateurs. Mais alors pourquoi tu n'as pas voulu leur dire qui nous allions sauver dés le départ ? Vous prétendez être droits et justes, mais vous cachez la vérité aux humains...."

Il fit une pause rapide puis reprit d'un air songeur.

"C'est juste que.... Je pense que les mutants auront du mal a se faire accepter s'ils ne sont pas honnêtes jusqu'au bout."

Il tourna a nouveau la tête en direction de l'homme au T-shirt bleu.

"Tu sais...euh... je sais pas comment tu t'appelles... C'est vraiment vrai qu'on veut aller sauver la vie de l'humaine. Et on s'en fiche de son argent. Enfin moi je m'en fiche en tout cas... J'en ai jamais eu, et j'en ai pas besoin."

Il chercha un peu de soutiens en regardant tour a tour ses deux camarades.

"Hein qu'on s'en fiche ?"

Une fille arriva et les salua. Si le lupin se souvenait bien, il l'avait déjà aperçu lors de son premier soir au terrier des mutants. Il n'avait pas vraiment papoté avec elle, mais elle semblait radieuse, comme le reste des mutants qui vivaient la-bas après tout. Peut-être même plus. En tout cas, elle semblait comblée. Blancpoil lui fit un petit sourire accompagné d'un salut de sa main griffue, d'où on pouvait voir quelques coussinets sur le bout des doigts et sur la paume de la main. C'est comme ça qu'on disait bonjour chez les humains non ? Fallait bien qu'il s'y mette.

Difficile de savoir quel effet avaient pu produire les paroles de Mbarou sur les passagers. En tous les cas la foule sortie des wagons se dispersa rapidement, ne laissant que quelques graines éparpillées sur le quai. Parmi elles, les mutants de l'Institut, en discussion avec Mia, et les deux Blacks.

L'homme en bleu continua à sourire à Draak.

"Ok compte sur moi ! T'as jamais pensé à faire du basket ball ?? Rejoins mon équipe les Blue Avengers, on n'est pas sectaires chez nous ! Mon Cap'tain serait trop trop heureux de t'avoir Draak ..."

Il pianota sur son téléphone high-tech, tandis que sa compagne regardait toujours avec de grands yeux et un sourire contenu les mutants au physique incroyable. Son regard ému s'arrêta sur Mia et sur ses sacs.

"Vous aussi mademoiselle vous êtes avec eux ? Allez il faut sauver cette femme ! Si vous voulez je vous garde vos sacs ? Vous n'avez pas une minute de plus à perdre ! Allez !"

Dit-elle pleine d'enthousiasme. A la question de Blancpoil, le grand Noir en tee-shirt bleu baissa la tête pour fixer le lupin.

"Hey mon gars, les humains ont du mal à accepter les mutants, à cause du pouvoir qu'ils ont. Normal non ? Et les Pères Fondateurs ont tué un paquet de gens, faut comprendre ! Moi je vous adore les mecs, franchement j'adore votre style ! Mais au fond de moi je flippe un peu quoi, j'ai un peu les chocottes ! Ha ha ha !!"

Et il se mit à rire à nouveau. Un tonnerre sur les rails annonça qu'une nouvelle rame allait bientôt arriver et déverser ses passagers. Le couple suivit un peu les mutants, et les laisserait à la sortie.

Blancpoil était d'une innocence qui toucha profondément la géante. Les enfants d'aujourd'hui manipulaient l'argent et leurs téléphoner portable dès l'age de trois et étaient aussi innocents qu'un chef d’entreprise. Mais le petit loup n'avait pas été corrompu par toutes ces choses matérielles et était une âme pure. Elle ne pouvait pas le contredire, car au fond, il avait raison.

"Mon petit loup tu as parfaitement raison, j'ai sûrement eu tort, mais c'est parce que je suis humaine que je ne suis pas parfaite... Promis, je prendrais exemple sur toi dorénavant."

Elle le pensait vraiment. D'un côté si tout le monde était franc, il y aurait sûrement plus de justice.

Jane fit le topo de la situation à Mia qui avait l'air partante pour cette aventure. Bon nouvelle, car il était vrai qu'ils étaient plus effrayants que rassurants. Mais les choses allaient changer si les X-mens faisaient des bonnes actions, enfin la mutante bleue l'espérait vraiment.

Le compagnon en bleu lui proposa de faire partie de l'équipe de basquet, Mbarou n'était pas vraiment sur de ne pas être antijeu avec ça taille et son pouvoir, mais pourquoi pas d'un côté, le sport lui manquait énormément.

"Les Blue Avengers je note, ce serait une bonne idée, mais je crains d'être hors compétition. Mais j'aimerais bien venir m'entraîner avec vous, volontiers." Elle lui tendit la main. "Mon nom est Mbarou, et toi? On a malheureusement pas trop le temps de parler maintenant, mais j'essayerais de passer vous voire, prochainement."

La fille avec lui proposa à Mia de s'occuper de ses affaires. L'amazone n'aurait pas su quoi faire dans cette situation, mais c'était à l'aquatique girl de faire son choix. Avoir confiance en une inconnue n'était pas toujours raisonnable, mais pourquoi pas.

"Bon allez, on va la sauver la dame? Car elle ne va pas nous attendre éternellement."

[HRP. Allez zou on ferme la partie intro RP et on entre dans le vif ! Je considère que vous faites une petite reconnaissance aérienne pour gagner du temps. Mais vous devez préciser dans votre RP où se positionnent vos PJs (ou du moins, où ils souhaitent se positionner ^^ ). Une semaine maximum par tour, n'oubliez pas de prévenir de vos absence, bon jeu !]

Après la rencontre avec Mia, les jeunes gens se dirigèrent en toute hâte au pied de la fameuse et gigantesque Sutro Tower de San Francisco.


La tour mesurait en effet près de 300 mètres de haut. A environ 50 mètres du sol, une plateforme avait été aménagée pour permettre aux visiteurs de profiter d'une vue panoramique exceptionnelle sur la ville et la région. Une seule rue menait à la tour. Un bois, et quelques bâtiments techniques, entouraient l'édifice au sommet de la colline.

De nombreux policiers étaient présents, surtout pour empêcher des curieux de s'approcher par la rue. En outre des pompiers s'étaient répartis vers les possibles points de chute de la femme. Il faudrait s'approche d'avantage de la zone pour repérer celle-ci.

Des véhicules des forces de l'ordre et des secours étaient présents. Des gyrophares rouges et bleus éloignaient aussi les curieux. Comment les X-Men allaient-ils aborder cette situation critique ?

Mmmmmhhhh... Voilà un homme, un vrais, un tatoué, mais trop petit, dommage.

En arrivant sur place, la géante sentit que ça n'allait pas être simple cette affaire et elle ne c'était pas tromper. Le flic les fit gentiment comprendre qu'ils n'étaient pas les bienvenus. Apparemment la famille refusait leurs aides. Draak se demandait s'ils ne préféraient pas que leur portefeuille ambulant prenne le chemin le plus court vers leur compte en banque, plutôt que de laisser les X-mens sauver cette pauvre femme. Elle ne donna pas son avis, pour n'offenser personne et chercha une solution pour pouvoir aider cette femme sans forcer le passage. Une idée lui vint à l’esprit et elle décida de tenter le coup.

"Sergent Tyler, je comprends parfaitement votre méfiance. Les mutants n'ont pas été très utiles aux humains ces derniers temps. Mais il serait dommage que nous ne puissions pas vous aider avec nos pouvoirs dans une telle situation."

Elle tendit ses mains en avant en direction du policé comme pour se rendre.

"Passez-moi les menottes, je resterais avec vous pendant que mes amis aides vos hommes à sauver cette pauvre femme. Ça vous va comme preuve de notre bonne fois?"

Être menotté à un beau policé n’était-il pas le rêve de n’importe quelle femme normal ? En tout cas le fantasme allait sûrement aider la jeune fille à bien dormir pendant plusieurs nuit.

L'homme avait les lunettes fixées sur Mbarou. Il devait lever la tête pour regarder son visage. Il mit cependant ses deux paumes face à la géante.

"Je suis désolé, cela dépasse mon autorité. Des témoins ont donné votre signalement, affirmant vous avoir entendu dire que veniez pour l'argent. Si vous ..."

Il fut interrompu par des paroles prononcées à l'aide d'un mégaphone, par un des policiers situé sous la tour, à trente mètres du cordon.

< Madame Harris, comme promis nous faisons le maximum pour joindre votre fille, mais elle ne répond pas. Laissez au moins l'agent Johnson vous donner un micro, il ne fera rien d'autre ! >

En effet, on pouvait voir un petit point noir près du pilier de la tour, sur la plateforme d'observation, non loin d'un autre point noir situé à cheval sur la rambarde. Une autre voix, juvénile et masculine enchaîna après passage de mégaphone.

< Maman tu sais bien que Suzan est injoignable, et ... elle a toujours préféré les animaux, les plantes et les pierres, à notre famille ! S'il te plait, ne saute pas ! >

Quant au grand policier tatoué, il mit sa radio à son visage, dans l'intention évidente de communiquer avec son chef ...

Blancpoil s'était contenté de suivre la petite troupe, en restant en arrière. Tout ce monde l'intimidait un peu. D'habitude, il se cachait pour les observer. Ici, il devait s'afficher en publique. Il ne savait pas ce qui était le pire: qu'il doive supporter le regard des humains ou qu'on le prenne sans doute pour le chien des mutants. Boarf, dans un sens, c'était pas complètement faux.

La tour en elle-même lui faisait lever la tête et hausser les sourcils d'incompréhension. ça ressemblait a un espèce de squelette de montagne. Le lupin se demandait a quoi pouvait servir un tel monument. La femme quant a elle était sans doute sur la plate-forme a mi hauteur. Blancpoil ne sentait pas vraiment l'âme d'un psy de SOS femme milliardaire en détresse, mais il fallait quand même essayer. Il trouvait par dessus tout stupide de mettre fin a ses jours a cause de quelques bouts de papiers. Déjà que le concept de suicide lui paraissait bien étrange, mais avec cette raison, ça tournait a la folie pure. Enfin... les humains, hein...

Blancpoil regarda avec beaucoup d'attention la scène qui était en train de se dérouler devant lui, plus particulièrement ce qui se disait au mégaphone. Une femme qui voulait ne parler qu'à sa fille, des policiers et la famille qui ne voulaient pas que les mutants parle a l'humaine... hum... ça lui donnait une idée. La Suzan était sans doute le seul moyen de communiquer avec l'humaine en détresse.

Le petit lupin s'avança timidement jusqu'aux jambes du policier et tira deux fois avec sa main le pantalon de ce dernier pour attirer son attention.

"Dis, et si tu disais a Suzan que si elle répondait et qu'elle discutait avec sa mère, elle pourrait parler avec un loup d'Alaska pour de vrai, tu crois que ça l’intéresserait ? C'est comme appâter un louveteau avec une pièce de viande bien fraîche, il faut lui donner envie de s’intéresser au sort de sa mère."

Son regard juvénile et innocent de traduisait aucune mauvaise intention. Et puis, dans une situation comme celle la, les policiers semblaient faire tout ce qui était en leur pouvoir pour satisfaire les demandes de Harris. Autant aller dans ce sens, même si Blancpoil le faisait a sa manière.

Le policier baissa les yeux vers le louveteau et écouta ses paroles, tout en gardant son communicateur près de sa bouche.

"... Capitaine il y a là le mutant sous forme de loup qui prétend avoir des informations sur Suzan. ... Bien reçu on vous attend."

Après quelques instants, un homme Noir en uniforme de policier arriva, le regard sévère, un communicateur discret à l'oreille. Il rejoignit le sergent Tyler. Il observa le groupe des mutants, en s'arrêtant particulièrement sur Mbarou, Jane, puis Blancpoil. Il détailla leurs statures peu communes.


Après un instant d'hésitation - comme s'il se trouvait ridicule de parler à un chien - il s'adressa au louveteau.

"Quelles sont vos informations sur Suzan Pillow ?"

Mais tout à coup le petit point sur la rambarde de la tour s'élança dans le vide ! Une clameur fut poussée par les curieux mis à distance, les policiers se retournèrent et levèrent la tête, le Capitaine sursauta.

Bon il n’y avait rien à faire, le policer n’était pas près à les laisser passer. Mbibi était prête à s’éloigner du lieu et à emmener les autres avec elle. Il valait mieux laisser faire les humains et les laisser demander d’eux-mêmes de l’aide s’ils en avaient besoin. Mais le petit loup prit la parole et trouva les mots justes. Il était vrai qu’il venait de l’Alaska et que sa meute était sûrement bien placer pour retrouver cette fille.

La voie d’un des fils se fit entendre, Mbarou n’était pas trop convaincu par ses paroles, ce n’était sûrement pas une chose à dire à une mère, que sa fille préférait les animaux à sa famille, surtout si elle avait envie de sauter dans le vide.
Bon la situation n’était pas encore totalement débloquée, mais il approchait d’un accort, c’était déjà ça. Mais d’un coup tout sembla se passer au ralentit, la femme venait de se jeter dans le vide et il n’y avait plus une seconde à perdre.

La dragonne se retourna et attrapa Jane par la taille et s’envola dans une large courbe, dos au sol, de cette façon elle pouvait observer la chute de la femme et calculer la meilleur trajectoire et le meilleur moment pour lâcher la Janachute.
La géante avait agi par réflexe, sans réfléchir, car ce n’était pas le moment d’hésiter. Mais elle ne savait pas si son ami allait supporter le choc et pouvoir rattraper la femme en pleine chute.