Quand soudain l'amour est là - Damian et Mia

Damian fut réveillé en sursaut dans sa tente. Apparement les autres n'avaient pas entendu ces cris quelqu'un parlait dans son sommeil et cela l'avait réveillé. La rééducation le crevait mais il dormait toujours aussi mal. La douleur restait parfois le soir et il mettait plusieurs heures à s'endormir, se tournant et se retournant dans toutes les positions sans jamais trouver de position confortable lui offrant un sursis.

Il émergea du coup, il allait galérer pour se rendormir. Sa jambe se remusclait lentement mais sûrement, mais il avait toujours besoin du soutien de sa béquille. Les altercations continuaient mais ne semblaient avoir réveillé personne à part lui. Il reconnut la voix de Mia qui semblait vivre un cauchemar. A l'idée que celle ci ait pu vivre quelque chose qui vienne la hanter, Damian sentit monter une certaine colère à cette pensée. Il aimait bien sa coéquipière, peut être un peu trop en fait.

Il ne se rendormirait pas avant un moment de toute façon autant aller faire un tour, comme ça il serait rassuré de savoir que son sommeil se soit apaisé. Il se couvrit un peu, avec une veste couvrant son caleçon, et un vieux jogging. Il avait aussi parfois du mal à dormir quand son passé revenait le hanter, ou qu'il était en proie à une vague d'angoisse liée au meurtre de RIB. La rééducation avait réveillé sa douleur à l'épaule, lui rappelant la décharge de chevrotine qui l'avait heurté quelques années plus tôt.

Il dézippa la fermeture éclair de sa tente, espérant ne pas avoir réveillé ses camarades de chambrée. Un dernier coup d'oeil pour s'assurer qu'ils dormaient toujours et il sortit pour s'approcher de la tente de Mia.

Damian avait vaguement vu quelque chose bouger, près d'une des tentes des filles. Inquiétant. Il avait entendu Mia crier, puis pleurer et là quelque chose de discret prenait la tangeante. Bon, il prit un caillou interessant près à réagir au cas où et s'approcha de la "zone", près à agir au cas o... Sploch!!

Bon, un point positif, c'était Mia. En cela il était content de la voir. Il était même presque réjoui à l'idée de la rassurer de nouveau comme après la mission Forge, son contact était très plaisant. Point négatif... Quand elle est troublée, elle maitrise moins son pouvoir.

Du coup, c'est un Damian en partie trempé, par un froid de canard qui s'était approché d'elle. Il ne lui en voulait pas. Comment en vouloir à l'une des plus belles filles qu'il est rencontré?

"Hum!.." Fit il en se raclant la gorge pour signaler sa présence, voyant la belle fondre en larmes, toujours atteinte par son cauchemar. Qu'avait elle vécu qui puisse la mettre dans cet état? Elle l'avait beaucoup écouté et aidé, maintenant il allait peut être l'aider à son tour.

"Mia, c'est Dam', j't'ai entendu crier, et pleurer... Je m'inquiète j'espère que ce n'est rien de grave? Tout va bien?"

L'expérience montrait qu'il valait mieux la laisser venir que provoquer le contact. Si elle avait envie de parler elle parlerait.

Bon bon bon... Ca n'avait pas l'air d'aller très fort... Etait elle en proie à un délire Mbarouesque?... Nann... Pas elle... Elle l'avait regarder et finalement elle s'était recroquevillée sur elle même, en proie à la tristesse.

Ce n'était pas ça qui allait arrêter le jeune homme. Elle avait besoin de quelqu'un, et il était là. Ca tombait bien, il aimait cette fille. Elle était belle, elle était sympa, elle l'appréciait lui, et lui l'appréciait... Seul bémol au tableau, elle était plus vieille que lui, mais il avait le béguin pour elle, il se demandait même s'il en était pas amoureux.

Il s'approcha doucement d'elle sans l'effrayer.

"Mia, c'est moi Damian, je ne t'en veux pas tu sais. Tu n'as pas fait exprès. Qu'est ce qui t'arrive? Quelqu'un t'a fait du mal? Laisse moi t'aider à mon tour?".

Il s'asseya à côté d'elle et se contenta de continuer de la rassurer, calmement, bien que mouillé. Il commença à lui passer la main dans les cheveux, lui enlevant les mèches qui tombaient éparses sur son visage. Pour la calmer, pour la rassurer. Il ne provoquait rien pour ne pas la brusquer, mais il ne rêvait que d'une chose qu'elle prenne appui sur lui, qu'elle lui fasse confiance, et qu'elle pose sa tête contre son torse comme la première fois. Elle était en phase de détresse. Si quelqu'un lui avait fait du mal. Il serait capable de tout.

Silencieuse, Mia soupirait, retrouvant une respiration plus régulière. Grâce à Damian, elle se sentait apaisée et en confiance, elle avait envie de parler, de se libérer de son fardeau. Elle avait peur qu'il ne la rejette une fois l'aveu fait. Il lui avait fait des confidences et elle ne l'avait pas jugé, elle espérait recevoir le même traitement en retour: une écoute et une absence de jugement. Mais aux yeux de Mia, c'était trop rêver, elle avait l'impression que si elle parlait, elle perdrait son ami. Elle sentait son secret qui frappait à la porte de sa mémoire, réclamant le grand jour, du moins avec l'italo-américain. Sur le ton de la confidence, d'une voix fatiguée, elle commença son récit.

"Je vivais sur Porto-Rico avec mes trois frères et mes parents. J'avais l'habitude de sortir avec des touristes de passage pour m'amuser et n'avoir aucun attachement. Un homme qui ne peut pas rester faire des projets, il ne peut pas te commander et diriger ta vie. Ma mère étant américaine, elle a eu de la chance de tomber sur mon père, un porto-ricain moderne et ouvert, respectant la femme. La majorité des hommes sont des machos qui estiment que leurs femmes leur doivent obéissance, c'est le défaut des pays latins, hélas. Mes frères, étant élevés par des parents respectueux de la femme et partenaires, n'étaient pas du même genre que les autres jeunes hommes de l'île. Leurs copines avaient de la chance d'avoir de tels petits amis. Pas moi."

Elle s'interrompit, reprenant son souffle, n'osant pas regarder Damian dans les yeux. Elle se passa la langue sur ses lèvres pour les humecter dans le but de faciliter l'étirement de ses lèvres lorsqu'elle parlait. Elle se passa la main sur ses yeux pour essuyer les dernières traces d'humidité puis la laissa retomber sur la cuisse de son camarade.

"Les insulaires de l'île, surtout ceux de mon âge n'étaient pas vraiment comme mes frères, trop dominateurs et possessif. Ma mère m'a encouragée à faire des études qui me permettraient d'être épanouie et indépendance, j'ai donc opté pour le stylisme, métier quasiment international qui me permettrait de tenter ma chance n'importe où. À la base, il était prévu que je démarre avec une boutique dans l'hôtel que ma mère dirigeait en tant que directrice. Donc j'avais l'habitude de sortir faire la fête avec mes frères le week end de temps en temps et de me consacrer à mes passions, le surf, le stylisme... et les mecs étrangers de passage."

Elle eut un petit rire, comme si une plaisanterie avait été faite.

"Mes frères me taquinaient beaucoup là dessus, mais ils me comprenaient et espéraient qu'un jour je tomberais sur un brave homme qui serait bon pour moi, avec qui j'aurai eu envie de rester."

Elle marqua une pause, se remémorant le dernier homme qu'elle avait rencontré avant de venir à Graymalkin.

"Liam... Liam fut le dernier mec que je fréquentais, un américain trés gentil, il avait la vingtaine. Il était venu en vacances pour une semaine avec des amis à lui, je l'ai connu à l'hôtel de ma mère, il cherchait un coin pour surfer et je lui avais proposé de l'emmener dans des coins sympas. C'est ainsi qu'on a sympathisé. On avait bien accroché et on est sortis ensemble. Ce qui n'était pas pour plaire à Luis, un mec de la bande de potes de mes frères. Il était bizarre et je ne l'aimais pas trop, je l'avais toujours envoyé ballader."

Elle repensa au dernier soir, soir où elle avait fêté son diplôme fraîchement obtenu avec ses frères et leur bande d'amis. Elle se crispa en se remémorant le drame dans la rue sombre. Mia s'éloigna de Damian et se redressa pour s'assoir sur le sol, prés de lui toutefois.

"Luis nous a coupé la route quand on rentrait à l'hôtel, Liam et moi. Furieux que je le rejette encore, il a poignardé Liam parce qu'il sortait avec moi..."

Elle éclata de nouveau en sanglots, des larmes ruissellaient en abondances. Damian put voir le corps de son amie secoué par le chagrin.

"C'est de ma faute! Si je n'étais pas sortie avec lui, il serait toujours vivant! Je l'ai tué!!!"

Mia se mit à prendre son ventre dans ses bras, comme si elle avait trop mal et se balançait tout en répétant la même chose.

"Je l'ai tué, c'est de ma faute. Je l'ai tué!"

Mia s'était calmée sous l'impulsion apaisante de Damian. Son action avait été bienfaitrice, mais était fort agrèable, non seulement il prenait soin d'une amie pour laquelle de fort sentiments étaient en train de se déclarer, mais en plus, il pouvait la sentir, lui caresser les cheveux, et profiter de sa présence à défaut de plus, il aurait donné très cher pour être l'amant de sa coéquipière mais il ne savait pas pour l'instant comment elle voyait les choses, était il juste un bon ami?.

Elle le supplia de rester avec elle afin qu'elle ne dorme pas seule. Comment pouvait il refuser une telle requête?

"Avec plaisir... Comment pourrais je t'abandonner maintenant?... Voici ce que je te propose, pour éviter toute supposition des autres... On va récupérer nos duvets, je vais prendre un ou deux habits secs et l'on va à l'interieur des bâtiments histoire de se couper de ce vent... Et je reste avec toi à te caresser les cheveux toute la nuit si cela te permet de passer une bonne nuit... C'est le moins que je puisse faire, non?"

Et ils se levèrent tous deux, Damian prenant soin de Mia, avec qui finalement il aurait une part de son souhait exaucé puisqu'il allait en quelque sorte passer la nuit avec elle. Elle est pas belle la vie?

Le pari qu'elle avait passé avec Damian avait pour but de l'encourager et de le motiver, elle savait qu'il avait fait d'énormes progrés depuis le début de la rééducation et qu'il marchait à peu prés normalement. Aujourd'hui c'était leur petite fête personnelle en arrosant la guérison de son camarade.

Elle adorait passer du temps avec lui, se sentait malheureuse quand il n'était pas à ses côtés. Elle ne comprenait pas pourquoi elle pouvait ressentir ça pour un mec plus jeune qu'elle, en fait elle refusait d'admettre de ressentir quoi que ce soit pour lui autre que de l'amitié.

Pourtant elle se sentait frissonner lorsqu'il y avait un contact physique avec lui. Lorsqu'il la prenait dans ses bras pour la rassurer, elle ressentait une boule de feu qui l'incendiait intérieurement dans le ventre, jusqu'à remonter au visage. Pendant les nuits où il dormait avec elle, dans les ruines de Graymalkin à l'insu de tous, tous les deux blottis dans leurs sacs de couchages respectifs, elle se sentait en sécurité.

Encore une fois, elle refusait d'analyser tout ça et d'y voir clair, ceci l'effrayait. Elle avait toujours des séquelles de son traumatisme, elle bloquait sur les sentiments qu'elle pouvait ressentir avec un homme. Et elle se sentait proche de l'italo-américain, dangereusement proche de lui. Elle avait peur de lui nuire malgré sa chance.

Toutefois, elle se fit joviale lorsqu'elle le rejoignit pour leur dernière ballade avant la pendaison de crémaillère de Graymalkin prévue pour le lendemain.

Elle arrivait... La fille qu'il aimait. Elle était magnifique, dotée d'une grâce exceptionnelle. Chacun de ses gestes respiraient la sensualité et la féminité. Elle avait un corps superbe. Il avait dejà eu de la chance de s'en faire une amie, bien qu'il espérait plus que cela. Mais il était déjà tellement privilégié de l'avoir pour lui toutes les nuits de manière chaste. Il s'immergeait dans ses senteurs, sa respiration et tout ce qu'elle était.

"Salut Mia, tu es prête?"

N'attendant pas sa réponse, il s'approcha, lui posa la main sur l'épaule et lui déposa un baiser sur la joue. S'enivrant de son odeur afin d'avoir du courage pour ce qu'il allait faire.

"Demain, il y a les festivités... Tu accepterai d'être ma cavalière?"

A peine arrivée, Damian la salua et approcha d'elle pour lui faire la bise sur la joue. Prise au dépourvu, elle ferma les yeux à son contact, se laissant faire. Ce n'était qu'un petit bonjour, rien de dangereux, se disait in petto la portoricaine. Sauf que le suite la prit au dépourvu, ayant rouvert les yeux lorsqu'il s'éloigna de sa joue, elle le vit lui demander d'être sa cavalière pour les fêtes prévues le lendemain.

Cette demande voulait tout dire... soit il n'avait trouvé personne pour l'accompagner, soit il avait des sentiments pour elle et espérait franchir un pas dans leur relation. Elle fut saisie par une boule d'angoisse qui la prit au ventre. Malgré son déni, les choses se liguaient contre elle, la forçant à ouvrir les yeux, du moins c'était vérité qui toquait à la porte de son coeur et de sa conscience.

"Euh, je n'avais pas prévu d'y assister à cause des médias qui seront présents. Peut-être, je vais y réfléchir."

Elle s'en voulut de temporiser et de laisser un maigre espoir au jeune homme alors qu'elle avait la ferme intention de ne pas y aller. Elle comptait rester dans sa chambre toute neuve, à l'abri des regards.

Elle le prit par le bras et commença à marcher sur le sentier qui menait au village, puis le relâcha lorsqu'elle fut sûre qu'il marchait près d'elle.

"Pas de triche, je ne te servirai pas de béquille, sinon le pari ne tient plus!" fit-elle sur le ton de la plaisanterie.

Intérieurement, elle se sentait mal de ne pas avoir donné de réponse tranchée à Damian.

Elle s'était laissée faire quand il lui avait déposé son baiser sur la joue. Il était comme un gamin, malgré le fait qu'il soit devenu adulte très jeune, contraint... Mia parut troublée par la demande qu'il formula par la suite. Elle lui adressa une réponse mi-figue mi-raisin... Un peu froide en fait, un peu détachée. Etait ce toujours à cause de ce qu'elle avait vécu là bas et de la disparition de son ami précédent? Très sûrement... Damian l'avait prise de cours, il n'aurait pas du, peut etre pas si tôt...

IL fit une moue de décéption à la réponse de l'élue de son coeur. Mais reprit vite les choses en main en pensant à la surprise qu'il allait mettre dans sa chambre, elle ne pourrait pas y résister, enfin il le pensait. Sauf si elle était encore à se poser des questions et s'imaginer responsable de la mort de Liam.

"En tout cas, rien ne me ferait plus plaisir que de t'avoir à mes côtés demain, si tu en as envie. Mais..."

Elle le prit alors par le bras et commença à marcher sur le sentier qui menait au village, Un peu plus loin elle le laissa libre de ses mouvements pour qu'ils puissent accomplir l'objet du pari.

"Ok ok t'inquiètes je ne triche pas!"

Il espérait qu'elle prenne la bonne décision, enfin du moins celle qui l'arrangeait lui. Il espèrait que leur relation n'était pas juste amicale et qu'elle partageait les mêmes sentiments que lui. C'est aussi dans ces moments là, qu'il se rendait compte qu'il n'était encore qu'un adolescent sans expérience.

Elle s'était confié à lui. Lui aussi s'était confié à elle concernant RIB, même si elle aurait fini par l'apprendre tôt ou tard. Il avait apprécié qu'elle ne le juge pas. Il devait lui raconter son histoire comme ça elle aurait toutes les cartes en main.

"Il faut que je t'avoue autre chose sur moi, sur mon passé, sur le fait que j'ai vécu dans un cirque"

S'arrêtant un instant il lui montra sa sale cicatrice à l'épaule, qui parfois lui faisait un mal de chien. Lui rappelant sans cesse ce qu'il avait laissé de côté. Après quelques instants, il reprit sa marche en se rhabillant

"Tu sais mes parents sont morts jeunes et j'ai grandi dans un orphelinat..."

Il lui raconta ce qu'il avait vécu jusqu'à que les gens du cirque le retrouve à moitié mort et prennent soin de lui sans jamais éxiger quelque chose en échange. Sa vengeance qui était resté inassouvie. Sa vie ressemblait à celle de Job, il était chanceux mais pour que son pouvoir se révèle, il avait presque vécu l'enfer.

"Maintenant tu sais tout"...

La jeune femme fut amusée lorsqu'il lui assura qu'il n'allait pas tricher. Toutefois, il avait insisté, montrant à quel point ça comptait pour lui qu'elle soit sa cavalière. Cette pensée demeurait en second plan, comme un bruit permanent et obsédant qu'on entendait sans pouvoir l'arrêter.

Damian se mit à lui parler de choses qu'il devait lui avouer, il raconta et elle allait de surprises en surprises. Elle découvrit une sale cicatrice à l'épaule du jeune homme, elle s'approcha pour regarder de plus prés et ne put s'empêcher de toucher délicatement celle-ci avec ses doigts. La peau irrégulière et abîmée témoignait d'un vécu dangereux et difficile. Elle se mordit la lèvre inférieure, n'osant imaginer les circonstances de cette agression. Doucement, elle retira sa main et le laissa remettre sa chemise.

Son coeur fut peiné pour lui lorsqu'il lui révéla avoir été orphelin trés jeune et qu'il avait grandi dans un orphelinat.

*Le pauvre, il n'a pas connu la chaleur d'un foyer aimant, entouré d'une famille prête à l'aider et à le chouchouter.*

Elle demeura muette un moment, assimilant ce qu'il venait de lui révéler, elle ne pouvait s'empêcher de ressentir de la compassion pour ce garçon que la vie n'avait pas épargné.

"Merci de m'avoir permis de connaitre ton histoire. Je suis touchée par ta confiance. Au fait, tu faisais quoi dans le cirque? Tu faisais des shows aussi?"

Elle ne voulait pas que cette journée soit plombée par des idées noires et préféra se concentrer sur des souvenirs qui pouvaient être plus amusants ou joyeux pour Damian.

Elle réalisait qu'il était quand même jeune, avec moins d'expérience qu'elle, si elle devait lui répondre, ce serait avec honnêteté, sans jouer avec lui, il avait assez souffert dans sa vie.

Mia se régalait de la description de la vie que Damian avait parmi les initérants du cirque, c'était une vie peu banale qui l'émerveillait. Elle fut ravie qu'il lui propose de lui faire une séance rien que pour elle. Elle s'en sentait flattée.

Par contre elle piqua légèrement un fard quand il ajouta si elle le demandait gentiment. Elle se demandait ce qui était une façon gentille de demander pour le jeune homme. Espérait-il un baiser d'elle? En tout cas le regard de Damian la brûlait jusqu'aux tréfonds de son âme.

Elle se sentait triste que même parmis les tziganes, il n'avait pas été vraiment intégré, bien qu'il aurait été loyal envers eux. Sans doute la dette de leur devoir la vie sauve? Elle préféra ne pas commenter cette partie de cette vie qui pouvait être un sujet sensible, par peur de dire une maladresse qui blesserait le jeune homme.

Soudain Damian lui demanda la permission de poser une question indiscrète. Mal à l'aise, Mia hésita puis finit par répondre.

"Vas-y, essaie toujours, on verra bien si je réponds."

Elle eut l'impression de reevoir un coup au ventre et se demanda quoi répondre. Comment elle le trouvait? Elle se sentait mise au pied du mur, comme forcée à dévoiler ce qu'elle pouvait penser de lui intimement. Elle eut l'impression d'être un chat aveuglé par des phares braqués en plein dans ses yeux, qui cherchaient à scruter ce qu'elle retenait en elle. Elle piqua un fard et se fit hésitante.

"Heu... ce que je pense de toi physiquement ou moralement? Un ensemble?"

Elle réfléchissait à ce qu'elle allait lui dire, n'osant pas le regarder dans les yeux de peur qu'il puisse lire en elle ce qu'elle pouvait penser de lui.

"Hé bien, tu es charmant, adorable, toujours à rendre service. Tu as un grand coeur, tu es attentif."

Elle n'avait pas osé dire "Tu es attirant, je suis folle de toi, j'aimerai t'embrasser à en perdre le souffle mais j'ai tellement peur. Tu es si jeune et pourtant... tellement homme!" Optant pour la pudeur, elle avait choisi des mots qui ne la trahiraient pas trop.

Une réponse qui en disait long...

*Moi, je n'en demanderais pas plus, à part te tenir dans mes bras et t'embrasser autant que je le voudrais. Je ferais certainement de toi mon âme soeur et te couvrirait d'attentions!* se disait le jeune mutant. *Encore faudrait il que tu acceptes mon invitation que je puisse t'avouer mon amour dans de meilleurs conditions.*

Il ne répondit pas à la réponse de Mia, ne sachant pas trop comment serait perçue la chose. Mais il avait été à deux doigts de dire tout haut ce qu'il avait pensé tout bas quelques instants plus tôt. Cela avait dû se voir sur son visage d'ailleurs.

A la proposition de Mia concernant le pari, il avait presque eu l'impression qu'il était un gosse que sa maman amenait prendre une glace. Mais bon il n'en était rien, il savait que Mia le respectait comme il le fallait. C'était aussi pour ça qu'il l'aimait.

"Bonne idée une glace italienne!! Avec de l'eau ça m'ira t'inquiètes... Je suis assez content d'avoir reussi grâce à toi... Et c'est une grande récompense que l'on puisse fêter ça en tête à tête..."

Il appuya cette dernière remarque d'un clin d'oeil taquin, envers celle qu'il aimerait faire sienne.

"Merci Mia ça me touche mais tu sais une partie du mérite te revient. Je pense que l'on peut se féliciter tous les deux".

Il ne rêvait que d'une chose. L'embrasser là, maintenant, tout de suite.