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 Eden Marshall

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Eden Marshall

Eden Marshall


Messages : 2234
Taille : 1m68
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Eden Marshall Trai14/15Eden Marshall Trai  (14/15)
Connotation: Mariée mais Sainte
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Eden Marshall Empty
MessageSujet: Eden Marshall   Eden Marshall EmptyDim 3 Avr - 4:04

Eden Marshall Barrefiche
Fiche numéro XW-034

Nom : Marshall

Prénom : Eden

Nom de code : Wraith

Date de naissance : 09/10/2028

Âge : 17 ans

Lieu de naissance : Los Angeles, Californie (USA)

Nationalité(s) : Américaine/Allemande

Taille : 1m68

Poids : 57 kgs

Langues parlées : Anglais, allemand, espagnol (notions principalement orales).

Pouvoir : Télékinésie

Savoirs particuliers :

  • Guitare (acoustique et électrique)
  • Permis de conduire (deux roues)
  • Milieu policier (superficiellement)

Sport(s) pratiqué(s) :

  • Kick boxing
Eden Marshall Casq
Description physique :

Pour ce qui est de l’aspect général, Eden est une jeune fille relativement banale. Plutôt jolie, elle n’affiche aucune attitude qui puisse laisser supposer qu’elle se sert des quelques atouts que la nature a bien voulu lui donner. Il serait bien malhonnête qu’elle se plaigne de son physique.

Tout d’abord, c’est une jeune fille athlétique. Plutôt bien entrainée par des années de kick boxing, elle a acquis une certaine souplesse, une bonne endurance et se révèle un peu plus musclée que la plupart des filles de son âge. Elle ne le montre d’ailleurs pas vraiment, restant la plupart du temps dans une posture un peu sage, mains dans les poches, regard souvent baissé. Elle semble chercher à se faire discrète de manière générale.

Eden est un peu plus grande que la moyenne, et de ce fait, elle préfère des chaussures plates, généralement des baskets, pour être à l’aise. Elle favorise souvent le confort à l’esthétisme, portant principalement des pantalons, souvent en jeans, et des hauts sobres qui n’entravent pas ses mouvements. Elle porte rarement de bijoux, et ne se maquille que peu. Malgré une vie sous le soleil de Californie, son teint est resté assez clair. Ses cheveux longs, rarement attachés et originellement châtains, ont été sensiblement décolorés. Ses lèvres rosées s’ourlent souvent de sourires sympathiques, révélant une rangée de dents parfaitement alignées. Son regard est plutôt expressif, d’un beau vert tirant parfois sur le gris en fonction de la luminosité.

La démarche n’est pas toujours très assurée, du fait de son attitude assez effacée. Elle est assez gracieuse dans sa gestuelle, qui reste limitée au strict nécessaire. Elle ne semble pas gaspiller son énergie dans des mouvements expansifs. Même sa voix, plutôt douce, demeure presque toujours d’un calme olympien. Il lui arrive de se montrer assez tactile avec les personnes qu’elle connaît vraiment, sans pour autant être invasive. En aucun cas elle ne se montre physiquement brutale. Sauf si les circonstances ne lui laissent pas le choix.


Caractère :

Bon. Commençons donc par le caractère apparent, puisqu’il va falloir ici faire une petite distinction entre ce qui a l’air d’être et ce qui est.

Tout d’abord, Eden est une jeune fille tout à fait charmante. Elle s’avère souriante et affiche même toutes les caractéristiques de la confidente parfaite. Elle sait se taire et écouter, tout comme elle sait conseiller. C’est le genre de fille à préférer parler pour éviter les conflits. Elle n’a pas l’air imbue d’elle-même. Ce serait même plutôt l’inverse. Eden est assez respectueuse de la volonté des autres pour ne jamais vouloir forcer qui que ce soit à faire quoi que ce soit. Il est rare, voire même exceptionnel de la voir en colère. A croire qu’il lui est possible de conserver un certain détachement et un recul indispensable pour garder un regard objectif en toute situation. Eden est selon toute vraisemblance la preuve vivante qu’avec une bonne éducation, il est possible de faire de n’importe quel enfant une personne bien.

Ouais, sauf que ça, c’est surtout pour le plaisir des yeux. Si Eden est toujours à l’écoute des autres, c’est surtout parce qu’elle n’aime pas parler d’elle. Plutôt renfermée en vérité, elle affiche toujours une apparence avenante parce que, soyons un peu honnête, les gens sympathiques, tout le monde s’en tape. Tandis que si vous faîtes votre tête de grand ténébreux dans un coin, à la longue, ça attire les enquiquineurs. Elle possède juste un talent assez marqué pour cacher ses ressentis réels.

Elle est vraiment réfléchie, en revanche. Son père lui a appris à ne jamais agir sur un coup de tête, à toujours essayer de prendre le recul nécessaire pour ne pas laisser les émotions la conduire sur la mauvaise pente. Ce serait bête de suivre ses sentiments et de regretter ensuite ses agissements.  Elle n’est effectivement pas imbue d’elle-même, pour la simple et bonne raison qu’elle est bien incapable de se considérer comme quelqu’un de bien. Elle manque un peu d’assurance, et a tendance à estimer qu’elle pourrait toujours faire mieux. Les penchants perfectionnistes de sa famille ne l’ont pas vraiment aidée à envisager les choses autrement.

Assez protectrice envers les personnes auxquelles elle tient, elle a se montre facilement prête à affronter des conséquences d’actes qu’elle n’a parfois même pas commis, ou même à faire des choses répréhensibles, juste parce qu’il le faut. Eden est le genre de personne sur laquelle on peut compter, et ce pour presque n’importe quoi. Malgré une éducation très droite et respectueuse des lois qui régissent une société illusoirement idéale, elle possède sa propre vision de ce qui est juste et ne ressent que peu de scrupules à passer outre certaines limites dès qu’il s’agit d’obtenir des résultats. L’adolescence la pousse à quelques paradoxes comportementaux qui sont régulièrement la raison de mésententes entre elle et des adultes. Difficile de suivre les idéaux des autres quand ceux-ci s’avèrent en parfaite contradiction avec des convictions personnelles. Cependant, c’est une fausse rebelle. Elle a parfois tenté de s’opposer à des formes d’autorité, mais il faut dire que ça manquait de sérieux. Bien que responsable et particulièrement loyale envers ses amis, Eden aspire à une liberté d’action qu’elle n’est pas en mesure de prendre pour le moment. Mais un jour, peut-être…


Historique :

Eden était assise depuis une bonne demi-heure à fixer le vide devant elle. La situation avait quelque chose d’assez oppressant, sans qu’elle ne soit vraiment capable de définir pourquoi. Peut-être son père ? Il était en cause, c’était un fait. Mais elle aussi avait été lamentable jusque-là. Elle baissa les yeux sur ses doigts. Les écorchures que portaient les phalanges de sa main droite étaient pour la plupart résorbées. Mais personne ne lui avait vraiment demandé comment elle s’était blessée. Pensive, elle se laissa tomber en arrière sur son lit, bras en croix, et contempla le plafond. Il était temps qu’elle fasse un petit bilan du pourquoi du comment.

Elle n’avait que cinq ans quand sa mère était décédée d’un cancer. Ingrid était allemande. Elle avait voulu faire une carrière d’actrice en Amérique. A la place, elle avait trouvé un époux, inspecteur de police, et lui avait donné un enfant. Eden ne se rappelait pas avoir connu sa mère biologique en bonne santé. La maladie avait été découverte peu de temps après sa naissance. Autant dire qu’elle ne connaissait pas grand chose d’Ingrid.
En revanche, elle connaissait bien la police de Los Angeles. Après la mort de sa mère, quelques collègues de son père, et surtout leurs femmes respectives, s’étaient passés le mot pour aider à garder Eden. Le lundi, c’était souper chez les Johnson’s, flics de père en fils, avec leurs trois gamins turbulents mais amusants. Le mardi et le mercredi, le sergent Martinez la récupérait à la sortie de l’école pour la ramener dans le bureau de son père, où elle s’occupait comme elle le pouvait avant de rentrer à la maison. Le jeudi, c’était le lieutenant Howards qui l’amenait à son cours de kick boxing. Le vendredi, Madame Jenkins, la secrétaire de l’office de son père, passait la prendre et lui racontait les histoires héroïques de papa. Et le samedi… Parfois, c’était Samantha qui s’occupait d’elle, quand elle ne travaillait pas. Samantha était procureur à Los Angeles, et elle et son père s’entendaient bien. Eden aussi l’avait tout de suite beaucoup aimée. D’ailleurs, Samantha n’aimait pas voir Eden faire du kick boxing. Mais Clayton avait dit qu’il trouvait sa fille trop effacée, trop faiblarde, qu’il fallait l’endurcir.

Eden sourit en contemplant le plafond, puis elle roula sur le côté et ferma les yeux en pensant à sa belle-mère.

Samantha avait toujours été là pour elle. Eden avait huit ans quand son père avait demandé madame le procureur en mariage. Elle était devenue officiellement sa mère. Une bonne mère de surcroit. Sam estimait qu’Eden devait conserver un lien avec sa génitrice, alors elle l’avait inscrite à quelques cours d’allemand. Et surtout, elle lui avait suggéré une activité plus artistique. C’est à cette époque-là qu’Eden s’est découverte une passion pour la musique. Elle se donnait aussi bien à fond dans ses cours de guitare que de kick boxing. Ses seuls regrets concernaient sa vie sociale. Elle n’avait pas beaucoup d’amis. Ses activités multiples lui prenaient beaucoup de temps, et son père ne tolérait aucune médiocrité. Dès qu’elle avait une mauvaise note à l’école, elle se faisait sermonner. Pour Clayton, réussir sa scolarité était plus important que de se faire des amis, même lorsque l’on avait que huit ans. Eden ne s’y était jamais opposée, alors que Sam s’était fréquemment disputée avec son époux à ce sujet. Pour elle, une enfant devait vivre un peu plus librement que ça. Mais comme elle n’était pas la mère biologique, elle n’osa jamais pousser les remontrances trop loin avec Clayton. A la place, elle se montrait aussi proche que possible d’Eden, allant jusqu’à lui inculquer quelques paroles en espagnol, sa langue maternelle. Le but n’était pas d’apprendre à la petite une nouvelle langue, juste à lui faire partager un petit quelque chose en plus, pour être plus… Complices.

Eden s’étira, roula à nouveau pour se retrouver à plat ventre, entoura son oreiller de ses bras, et inclina la tête sur le côté.

Elle avait neuf ans quand Adrian est venu au monde. Au départ, elle n’avait pas été trop emballée à l’idée de devoir partager le peu d’affection que lui portait son père avec un nouveau venu. Pourtant… Samantha l’impliquait dans le quotidien de son petit frère. A la maison, elle n’avait jamais le temps de s’ennuyer, ou de regretter le fait de ne pas vraiment avoir d’amis. Elle avait Adrian. Il était tellement chétif et fragile qu’elle n’osait pas le prendre dans ses bras. Pourtant, elle ne pouvait pas s’empêcher de le tenir à l’œil, de crainte que quelque chose ne vienne le blesser. Ce n’était que son demi-frère, mais elle l’avait immédiatement adoré. Samantha avait toujours trouvé ce lien aussi fascinant que touchant.

Eden tendit une main vers la photo qui reposait sur sa table de nuit. Elle était juste un peu loin. Le cliché se souleva de lui-même dans les airs pour venir jusqu’à elle. C’était grâce à Adrian qu’elle avait découvert ses pouvoirs.

Samantha était affairée dans la cuisine, en train de préparer un gâteau. Ce soir, ils fêtaient le douzième anniversaire d’Eden, avec deux jours de retard, puisque son père n’avait pas pu se libérer avant. Elle, elle était dans le salon, en train de s’entraîner à la gratte. Elle pinçait et pinçait les cordes et Adrian, du haut de ses trois ans, s’essayait à danser sur la musique en sautillant dans tous les sens. Mais ses gestes étaient encore hasardeux, et il avait bousculé un peu trop fort la bibliothèque de papa. Le meuble avait légèrement tremblé. Ça avait été bien suffisant pour faire basculer un de ses gros presse-papiers en verre qui d’ailleurs n’était pas bien en place à l’origine. L’objet était tombé, droit en direction du crâne d’Adrian. Eden avait eu la peur de sa vie. Elle avait hurlé, en se redressant, tendant une main en direction de son frère. Le presse-papier avait subitement changé de trajectoire pour tomber à trois bons mètres d’Adrian. Le cri d’Eden avait fait bondir Sam qui n’eut le temps que de voir son fils pleurer, effrayé par sa sœur. Elle avait cru que la fillette avait paniqué pour rien. Oui, c’était pour rien, en un sens…

Eden contempla la photographie. Elle se trouvait dessus, enlaçant son petit frère, entre Sam et son père.

Son père… Jamais elle ne lui a parlé de ce qui s’était passé ce jour-là. Elle n’en avait d’ailleurs même pas parlé à Sam. Au départ, elle avait cru à une illusion d’optique, un délire, une fausse perception des distances. Et puis elle s’était rendue compte à plusieurs reprises que des objets bougeaient tout seuls. Parfois un stylo qui glissait plus près d’elle quand elle commençait à faire ses devoirs. Parfois le sac de sable qui bougeait à peine une demie seconde avant qu’elle ne le frappe aux entrainements de kick boxing. Elle avait même cru qu’un fantôme s’était mis à la hanter avant de comprendre que c’était elle qui causait tout ça. C’était à la fois effrayant et merveilleux. Elle était devenue bizarre. Mieux valait qu’elle n’en parle à personne. En revanche, elle s’enfermait régulièrement dans sa chambre pour s’entraîner à ce nouveau petit don, histoire d’apprendre rapidement à ne pas le déclencher par mégarde. Et aussi à le perfectionner. Samantha avait mis cette isolation sur le compte d’un début d’adolescence. Clayton, lui, il s’en fichait de toute manière. Pour avoir plus de temps, Eden avait demandé à arrêter l’allemand. Elle le parlait couramment de toute manière. Seule Samantha avait émis une objection, que Clayton avait vite négligée. Qu’Eden se concentre plus sur l’école lui semblait préférable.

Eden posa la photographie sur son oreiller et se redressa à nouveau en position assise. Elle se concentra plutôt sur son père, puisqu’au départ, ça avait été lui la principale cause de ce petit bilan qu’elle s’imposait.

Aussi loin qu’elle s’en rappelle, elle avait toujours fait de son mieux pour le satisfaire. Mais ça avait toujours été peine perdue. Soit elle réussissait, et pour lui c’était juste normal, soit elle faisait une bêtise et elle avait droit à un savon mémorable. Elle avait toujours fait ce qu’il voulait, toujours. Elle était devenue membre du conseil des élèves à l’école, dès ses quinze ans. Elle travaillait d'arrachepied. Les quelques amis qu’elle avait, elle se les était fait aux leçons de musique. Souvent, son père arrivait en retard pour venir la chercher. Alors pour tuer le temps, elle discutait avec d’autres musiciens. C’était comme ça qu’elle avait fait la connaissance de Maxime, Bentley, Dave et Earl. Elle s’entendait plus facilement avec les garçons qu’avec les filles en général. Ces quatre-là, âgés de seize à dix-huit ans, empruntaient un local de l’école de musique pour s’entraîner. Ils voulaient monter un groupe. Eden avait trouvé ça cool. Mais ce qu’elle avait trouvé particulièrement génial, c’était qu’ils lui proposent de se joindre à eux. Alors comme son père arrivait toujours en retard, elle prolongeait la soirée de musique en empruntant une guitare électrique à l’école, et en allant s’amuser un peu avec les garçons. Eden en guitariste de choc dans un groupe de métal débutant… Si son père l’avait découvert à cette époque-là, il aurait subitement été autrement plus ponctuel pour couper court à tout commencement d’indépendance de sa fille.

C’était la belle époque. Eden réprima un sourire nostalgique en se relevant.

A ce moment-là, tout ce qu’elle avait contre son père, c’était comme des petites tendances de rébellion. Rien de bien sérieux. Mais le temps avait sensiblement changé la donne. Dans son école, il y avait cette fille, Miranda. Elle était mutante. Enfin, c’était ce que disaient ses camarades. Certains étaient venus se plaindre au conseil des élèves. Ils disaient que c’était une terroriste, qu’il n’y avait qu’à voir ce que ceux de sa race avaient fait en Russie un an plus tôt. Ceux de sa race… Eden avait immédiatement détesté ce ton, cette agressivité raciste. Mais elle s’était contentée de sourire en expliquant que Miranda n’avait jamais rien fait de mal, ce qui soit dit en passant était vrai. Mais tout le monde la détestait, cette pauvre fille. Elle était isolée, contre sa volonté, tout simplement parce qu’elle s’était confiée à la mauvaise personne. Alors une fois, par curiosité, Eden était allée lui parler. Elles avaient le même âge. Timide et craintive, Miranda avait cru qu’elle allait la menacer, trouver un moyen de la faire virer de l’école. La scolarité, c’était tout ce qu’elle avait. Elle avait quelques problèmes avec ses parents. Son pouvoir ? Elle pouvait comprendre les animaux. Rien de dangereux, de fait. Mutants… Jamais Eden n’avait voulu placer de mot sur ses propres capacités. Elle n’en a pas parlé à Miranda. Elle lui a juste dit qu’elle ferait de son mieux pour que rien de mal ne lui arrive. Mais ça avait été un peu présomptueux. La jeune fille était molestée, humiliée, jour après jour, et Eden ne voyait pas ce qu’elle pouvait faire. Les autres membres du conseil des élèves se fichaient pas mal de Miranda.

Eden se mordit la lèvre inférieure et traversa la chambre pour récupérer son sac de cours.

C’était sans doute là que les vrais problèmes avaient commencés. Elle avait alors seize ans. Parfois, elle voulait demander conseil à Sam, mais elle ne savait pas comment faire pour ne pas avoir à dire qu’elle était peut-être une terroriste. Elle aurait aussi voulu demander conseil à son père, mais il n’avait jamais le temps de lui parler. Clayton Marshall était devenu une pointure dans son domaine. Pour sûr, il deviendrait bientôt le chef de la police de L.A. Et puis, Eden avait aussi d’autres problèmes. Déjà, elle avait son permis deux roues à réussir. Ensuite, le groupe avec lequel elle répétait commençait à prendre plus d’ampleur. Ils avaient un nom. Hypnos. Ça fonctionnait assez bien, leur son était bon. Pas excellent, mais bon. Parfois, le vendredi soir, Eden attendait que son père soit trop accaparé par ses dossiers, et que Samantha se soit couchée, pour faire le mur et rejoindre les garçons du groupe. Elle se maquillait, pour faire plus âgée, et ils faisaient des concerts à la sauvage, parfois dans des salles, parfois dans des bars, toujours sur de courtes durées. Ils voulaient se faire un nom dans le milieu, tout simplement.
Et puis un soir, alors qu’elle avait une fois de plus fait le mur, elle n’avait pas réalisé qu’Adrian l’avait prise en chasse. Un petit malin, son frère. Du haut de ses sept ans, il avait monté le parfait plan pour filer sa grande sœur. Il fallait dire qu’avec sa musique à fond dans les oreilles et son capuchon relevé, Eden n’avait pas du tout percuté qu’elle était suivie jusque dans les transports en commun. Elle ne s’en est rendue compte qu’en arrivant sur place, quand son frère s’était fait retenir à l’entrée de la salle où Earl avait obtenu l’autorisation de jouer quelques morceaux avant l’entrée en scène du groupe de la soirée. Elle ne pouvait plus vraiment faire marche arrière. C’était frustrant. Alors elle avait mis des boules quiès à Adrian et lui avait demandé de rester sagement dans les coulisses, à côté de la scène, là où elle pouvait le tenir à l’œil. Et tout s’était assez bien passé. Elle était partie tout de suite après, pour ramener son petit frère le plus rapidement possible et là…
Une gifle magistrale l’a accueillie. Elle n’a rien dit, et s’est contentée d’offrir un sourire rassurant à Adrian, pour qu’il lâche le bras de leur père, et qu’il aille se coucher. Le sermon avait duré toute la nuit, avec son lot d’injures. Rien n’avait été épargné. Ni le commentaire grossier sur son maquillage, ni les obscénités à l’encontre des  autres membres du groupe, ni son idiotie d’avoir embarqué son petit frère avec elle, rien. Elle se garda bien de dire qu’Adrian l’avait suivie. De toute manière, mieux valait que son père passe ses nerfs sur elle et pas sur son petit frère.

Eden serra les poings après avoir retourné son sac sur le lit.

Son permis, elle l’avait eu. Son année, elle l’avait réussie, et avec de bonnes notes en plus. Le kick boxing, elle s’y donnait toujours à fond parce qu’elle aimait tout de même ça. Et la musique… Son père avait ordonné qu’elle arrête. Il ne lui payait plus les leçons de guitare, et toutes les suppliques de Sam n’y avaient rien changé. Adieu Hypnos. Eden avait encaissé sans broncher. Mais la vérité, c’était qu’aujourd’hui encore elle l’avait en travers de la gorge. Contre la volonté de son père, elle gardait tout de même le contact avec les gars du groupe. Ils s’étaient trouvés un autre guitariste, mais selon Dave, ce n’était pas vraiment pareil. La motivation n’était plus la même. Peut-être qu’ils allaient laisser tomber après tout. En attendant, Eden continuait à jouer. Seule dans sa chambre, avec Adrian pour seul spectateur.

Eden se dirigea vers sa penderie. Elle ramassa quelques vêtements qu’elle jeta pêle-mêle dans son sac précédemment vidé.

Tout avait été pour le mieux dans le meilleur des mondes. Son père avait eu la promotion tant désirée. Mais à l’école, c’était de pire en pire pour Miranda. Eden ne s’était jamais mêlée des problèmes de la mutante. Il fallait dire qu’elle devait faire gaffe à ce qu’elle faisait. Sam disait que maintenant qu’il était devenu chef de la police, Clayton et sa réputation allaient être mis à l’épreuve, jusque dans la sphère privée. Ça l’écœurait. Ce jour-là, Eden venait de monter sur sa bécane, une petite cylindrée, assez pratique et fonctionnelle. Elle n’avait même pas mis le contact. Elle était juste restée immobile, assise sur la selle. A l’angle du bâtiment, un peu plus loin, elle entendait les rires et les insultes. Et surtout, elle entendait les pleurs de Miranda. Ils ne cherchaient même pas à être discrets. Elle ne les voyait pas, mais elle savait qu’ils étaient trois. Trois contre une fille incapable de se défendre. C’était répugnant. Elle avait hésité. Un long moment. Et puis finalement elle avait glissé la clé dans sa poche, avait retiré son sweat pour le remettre à l’envers, avait enfoncé son casque sur son crâne et s’était dirigée vers la petite allée.
Le premier type n’a même pas vu venir le couvercle de la poubelle. Il se l’est pris de plein fouet dans la figure, avec  assez de force pour lâcher Miranda qui s’était recroquevillée sur le sol. Le deuxième type, un peu en retrait, s’est ramassé un coup de poing bien senti directement dans la mâchoire. Eden n’a rien eu besoin de dire. Le visage caché par son casque, elle s’était contentée de mettre un coup de boule au troisième avant qu’il ne lui mette le coup de poing qu’il voulait. Mue par son instinct de survie,  Miranda s’était alors levée pour mettre les voiles. Et Eden, elle… Elle était restée. Juste dix secondes. Elle avait essayé de projeter tout ce qu’elle pouvait contre les garçons, pour les occuper, alors qu’elle reculait à son tour. Ça les avait distrait. Assez longtemps pour qu’elle prenne à son tour la poudre d’escampette dans la direction opposée à Miranda. Elle avait couru. Aussi loin que possible. Puis elle s’était cachée derrière une benne à ordure et avait attendu.
Ce jour-là, seule Sam lui a demandé pourquoi elle avait mis son pull à l’envers. Eden avait juste affiché une mine surprise et distraite. Adrian avait remarqué sa main, quand elle l’avait passée sous l’eau un peu plus tard. Mais elle lui avait fait promettre de ne rien dire. Clayton, lui, ne se posa pas de question quand sa fille lui demanda un peu d’argent pour acheter des autocollants pour décorer son casque. Il s'était simplement dit qu’Eden devenait un peu futile et superficielle.

Eden referma son sac, après y avoir mis son porte-monnaie et son lecteur de musique.

Elle avait eu peur en retournant en cours le jour d’après. Un camarade de classe lui raconta que des élèves s’étaient fait agressés par des mutants. Au pluriel. Eden resta stoïque, mais elle avait une furieuse envie d’éclater d’un rire nerveux. Elle n’avait rien dit. Elle avait mis un de ces gants à la mode, sans doigts, pour cacher les marques qu’elle avait. Son casque avait été décoré, et personne n’avait fait le moindre lien avec elle. Il fallait dire qu’Eden Marshall, fille du chef de la police, était une élève modèle après tout. Miranda, en revanche…
Elle n’était pas en cours. Ni le jour suivant. Et encore moins ceux d’après. Il fallait dire que depuis le coup d’état à Washington, les commentaires négatifs fusaient sur les mutants. Enfin, Eden aurait été mal placée pour prétendre s’inquiéter pour Miranda. Bien sûr qu’elle était soucieuse. Mais elle n’alla pas demander son adresse au secrétariat pour voir si la jeune fille allait bien. Parfois, elle se dégoûtait elle-même.

Eden prit un bout de papier, écrivit quelques mots dessus et sorti de sa chambre. Tout le monde était couché dans le luxueux appartement. Elle se glissa en silence dans le couloir, ouvrit la porte suivante, et sur la pointe des pieds, se glissa derrière celle-ci. Elle était dans la chambre d’Adrian. Le plus discrètement possible, elle déposa le papier sur la table de nuit de son petit frère et ressortit.

Et ce soir, un peu plus tôt, ça avait été pire. Elle avait voulu parler de Miranda à son père. Ce n’était pas normal, selon elle, qu’une jeune fille de son âge ait autant de problèmes. Qui mieux que la police pouvait aider une jeune mutante menacée ? Du moins c’était ce qu’elle avait pensé. Mais à table, avant qu’elle ne prononce le moindre mot, son père avait rompu le silence.
« Eden, j’ai entendu dire qu’il y avait des mutants dans ton lycée. C’est vrai ? »
Ce n’était pas vraiment une question. Pas quand il le disait sur ce ton. Sam s’était figée dans son dernier geste pour jeter un regard ahuri à son époux qui avait poursuivit.
« Tu vas changer de lycée. Je ne veux pas que tu côtoies des terroristes. C’est trop dangereux. »
C’était ça, le dernier élément déclencheur. Sagement, Eden avait hoché la tête. Le reste du repas s’était déroulé normalement. Elle avait fait ses devoirs, puis avait décidé de prendre un peu de recul dans toute cette histoire.

Maintenant, elle était en train de prendre sa guitare acoustique, qu’elle plaça sur son dos. Elle récupéra les clés de sa petite cylindrée, et abandonna son sac de vêtements à côté de son lit. Elle ne savait pas ce qu’elle allait faire. Au pire, quelques affaires étaient déjà prêtes, si elle choisissait de s’en aller. Sa seule certitude immédiate, c’était qu’il lui fallait prendre plus de recul encore. Peut-être qu’une nuit y suffirait. Ou peut-être pas. Elle n’en savait rien. Il fallait juste qu’elle quitte cet appartement pendant quelques heures. Alors c’est ce qu’elle fit, sans faire de bruit.




Nombre de points initiaux : 9 (D’après le tableau fourni.)


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