01.01/30.S.Chicago - La rôtisserie de la volaille

Claw une fois encore revêtît sa forme féline pour se diriger en direction des agents de police et en découvrir leur chef ce qui permettrait rapidement de prendre contact auprès de ce dernier.
Lentement, les lèvres pincées, Ronin tourna son attention en direction de Nariccus : il n’en revenait toujours pas de la couverture proposée par ce dernier. C’était à la limite du grand guignol de se présenter de la sorte.

‘Maitre Chat secouriste…Tu plaisantes ! Je n’ai pas envi de passer pour un idiot ! Autant se présenter comme un cirque ambulant tant qu’on y est !’

Se passant nerveusement la main dans sa chevelure cendreuse le Coréen poursuit tout en étalant plus encore de la cendre sur son visage.

‘On ne peut pas se présenter de la sorte…On va faire plu..’

Ronin n’eut pas le temps de terminer sa phrase une violente explosion attira son attention, apparemment un véhicule venait de prendre une retraite anticipé au soleil…Voir trop prêt du soleil pour ainsi dire au vu des débris flamboyants.

Sans plus attendre Ronin fonça en direction des policiers pour ouvrir le dialogue.

Repérant Claw sur l’epaule d’un des policiers, un afro américain visiblement Ronin lui lança d’une voix forte :

‘Vous avez des problèmes visiblement je suis en mesure de vous donner un coup de main, ainsi que mes compagnons par ailleurs.’

Puis se concentrant Ronin passa à une forme aqueuse.

‘ Nous avons quelques dons qui nous permettront d’éliminer les enflures qui sont là dedans, vous accepter un coup de main ?’

La situation était devenu un espèce de gros n'importe quoi. Les deux policiers neutralisés, Janet était allée faire un tour d'horizon de la situation dans le bâtiment enfumé. Puis les autres se rendirent soudainement compte qu'aller directement à l'intérieur pour se confronter aux mutants renégats était une mauvaise idée.

Alexander se demanda tout à coup pourquoi il avait endormi ces deux hommes quelques minutes plus tôt. Peut être avait-il pensé que le plan était mieux rôdé que... pas de plan ? Ou du moins que l'un d'entre eux en avait un, ce qui n'était visiblement pas le cas. Ils firent donc machine arrière et décidèrent d'aller se proposer d'aider la police de façon bénévole. L'asiatique était convaincu que ce serait un échec cuisant. Depuis quand la police acceptait-elle que des civils se mêlent de leurs activités ? Surtout avec la dangerosité de la situation !

A défaut d'être plus constructif, il était convaincu qu'il n'y avait rien à faire en réalité. Se faire bien voir par la police était impossible pour le moment et ce ne serait donc pas grâce à cette attaque de leur QG. Alex se disait qu'ils avaient été stupides tout compte fait. Probablement l'influence de Gabriel. Ils n'avaient rien à faire ici et foncer dans le tas sans plan ou même esquisse de plan était une erreur qui démontrait leur état de novices complets en la matière d'actions semi-militaires...

Mais il préférait se taire pour le moment, afin de ne pas paraître rabat-joie. Peut être qu'ils comprendraient lorsqu'ils se feraient jeter par la police après leur avoir proposé de l'aide...

Comme tout commentaire à la remarque de Kang Dae concernant son désir de ne pas avoir l'air d'un crétin, Gabriel se contenta d'un reniflement provocateur en le fixant bien dans les yeux. Il n'y connaissait rien en chats secouristes, voila tout! En attendant le chat pas vraiment secouriste partit pour de nouveaux horizons. Le plan initial étant particulièrement bancal, ils jouaient le tout pour le tout en allant directement auprès du barrage de police pour leur proposer leur aide.

De son côté, Alexander faisait la gueule. Il ne s'attendait visiblement pas à autant de remue ménage. Bien sur, il n'avait pas autant d'expérience du danger que Gabriel, et il était compréhensible qu'il ne soit pas à la hauteur de la situation.

"Ne fais pas l'enfant! Décidément, tu n'as vraiment pas l'esprit Aventurier!" Commenta-t-il, tout fier d'avoir déjà vécu une situation critique le jour d'avant avec Roxie. C'est à cet instant qu'une explosion retentit, faisant sursauter le jeune homme. Une voiture du barrage avait explosé, et il était certain d'avoir vu un jet de flamme sortir du bâtiment juste avant.

Kang Dae se précipita pour rejoindre le cordon de police et leur grosse mémère féline. Gabriel lui emboita le pas regardant la fenêtre incendiaire d'où semblaient sortir des cris.

"Au moins, nous savons où nous devons aller, désormais..."

Kang Dae avait engagé la conversation. Une fois qu'il eut terminé, le Néo-Zélandais prit la relève d'une voix assurée et la tête haute.

"Vous avez tout à gagner à nous laisser vous aidé. Il semble que ce soient des collègues à vous qui nous aient contactés pour vous prêter main forte. Nous libérerons les otages et vous amènerons les ravisseurs." Il désigna la voiture en flamme du menton et ajouta: "Lui, en particulier, doit être neutralisé."

Les trois policiers, ainsi que leurs collègues planqués derrière les voitures, furent stupéfaits de la démonstration surnaturelle de Kang-Daé. Ils regardèrent les deux garçons, arrivés dans ce carnage comme des cheveux sur la soupe, tout comme le chat d'ailleurs. Ils échangèrent des regards circonspects. La policière fronça les sourcils.

"Comment ça, des collègues à nous ? Qui donc vous a contacté jeune homme ?"

Elle se leva et toisa les deux jeunes.

"Cette prise d'otage est le job de la police, des professionnels. Vous vous prenez pour qui ? Merci de vos conseils, nous savons très bien ce que nous avons à faire."

Dit-elle en fixant en particulier Gabriel, et secoua la tête.

"Vous n'avez absolument aucune idée du danger. Mutants ou pas il est hors de question que j'envoie deux gamins au casse-pipe pour que vous fassiez la une des journaux."

Elle se tourna vers deux flics accroupis derrière des voitures.

"Peters, Gordon, escortez ces inconscients hors de la zone de feu."

"Mon Commandant regardez ! Ils font une sortie !"

Elle se retourna vivement. En effet, trois silhouettes côte à côte étaient sorties du bâtiment, par la porte principale. De loin il n'était pas aisé de distinguer leurs traits dans cette tourmente de cendres et de poussières. Il s'agissait d'un homme typé oriental en pantalon noir, chemise blanche et gilet sans manches noir. Un autre plus petit, apparemment d'avantage typé latino, habillé simplement et les mains dans ses poches, et une femme blonde au visage très sombre. Sans doute violet ou noir. Elle était en pantalon et tee-shirt et se massait les poings, noirs aussi.

Ils se mirent à marcher, comme s'ils sortaient tout trois d'une séance de shopping. Ils se dirigèrent tout simplement vers la sortie du parking, ignorant les policiers pétrifiés. Ils échangeaient des paroles, mais inaudibles pour les spectateurs à cette distance.

Pendant ce temps à côté d'Alexander, les deux policiers commencèrent à remuer. Le premier s'aidait du poteau pour essayer de se relever.

"Mais oui! Des collègues à vous! Heu... Mais nous n'avons pas de temps à perdre en détails, Madame! Et si vous saviez quoi faire, vous ne seriez pas à couvert à recevoir des boules de feu!" Il croisa les bras, faisant une moue boudeuse alors que la policière restait insensible à son charme.

Ils n'allaient tout de même pas repartir bredouille alors qu'ils avaient surement la possibilité de faire la différence dans cette affaire. Cela dit, elle n'avait pas tout à fait tord, tant qu'ils n'étaient pas dedans, ils ne risquaient pas de mourir grillés pour leur première mission... Finalement, Gabriel était presque résigné, et il ne sut pas quoi répliquer alors que la femme voulait les éconduire...

Pourtant, ils furent comme sauvés par le gong. Ils ne voulaient pas qu'ils entrent mais le destin avait voulu que les ravisseurs viennent à leur rencontre. Pourtant, ceux-ci passèrent comme si de rien n'était. Ils venaient de mettre un bâtiment à feu et à sang, et c'était à peine s'ils ne partaient pas en sautillant après les papillons. Quel affront! Et puis, ils laissèrent comme une impression étrange à Gabriel, leurs visages ne lui étaient pas tout à fait inconnus. Après tout, ils savaient qu'ils allaient peut être avoir à faire avec les Pères Fondateurs, alors peut être qu'il avait certains de leurs visages dans les documents mis à disposition par la directrice.

Quoi qu'il en soi, il n'était pas question de les laisser partir comme cela. Gabriel se concentra afin de faire apparaître son double astral quelques mètres devant le trio pyromane.

"Halte, Pères Fondateurs!" Dit sa projection en apposant sa main devant elle comme pour faire barrage. "Lorsque l'on fait d ubazar, on nettoie derrière soi!"

Le trio, qui se trouvait à une vingtaine de mètres de l'abri du parking, arrêta sa marche devant l'apparition translucide d'un jeune homme. Gabriel fut ainsi en mesure de voir plus en détail les terroristes. Il reconnut sans peine les profils de Burn, Nomade et Steal, tous trois présents sur la liste fournie par la directrice.

L'Oriental haussa les sourcils et prit un air souriant.

"Eh bien eh bien mes chers amis. Voilà un jeune homme bien courageux pour nous barrer la route en des termes si véhéments. Il doit sûrement avoir des complices pour le couvrir. Steal ?"

La femme au groin de cochon arborait un air particulièrement mécontent. Elle tourna la tête et regarda les abris. Elle désigna le petit groupe stationné là-bas et tendit une main épaisse et noire vers eux.

"Ils sont là-bas, trois mutants. Avec les flics."

Le latino s'avança de deux pas vers la silhouette de Gabriel pour la regarder de plus près, l'air aussi captivé qu'un enfant devant un bocal de poissons rouges. Il avait les bras et la chemise sanglants. Burn tourna les yeux dans la direction indiquée par Steal.

"A qui avons-nous l'honneur ?"

Comme prévu, ils s'étaient fait envoyer paître paisiblement par la police. Il était difficile de s'attendre à autre chose. Le groupe débarquait et prétendait apprendre leur travail aux hommes de l'ordre. Même s'ils avaient été capables de les surpasser, il était probable qu'ils prennent mal leur incursion dans leurs affaires. Mais ici, ils étaient bien incapables d'assurer une aide efficace qui ne rajouterait à la police que davantage de travail au final !

Alexander observa dubitatif les trois terroristes sortir avec une nonchalance déconcertante. Pour être aussi sûr d'eux, ils devaient avoir des raisons. Les profils ressemblaient nettement à ceux des pères fondateurs que l'asiatique avait tenté de retenir sur de petites cartes. Ces mutants étaient donc d'une force assez imposante grâce à leur pouvoir maîtrisé.

Par chance, ils semblaient vouloir fuir. Aucun membre de leur groupe improvisé n'était capable d'en neutraliser un seul. C'était donc une bonne chose. Jusqu'au moment où ce pitre de Gabriel envoya un de ses fantômes les narguer ! Mais quel idiot ! L'un des terroristes les indiqua du doigt. Si son demi-frère avait envie de se voir déchiqueter par ces mutants, ça le regardait, mais Alex avait d'autres projets amplement plus enrichissants pour son futur.

Aussi jugea-t-il plus réfléchi de faire quelques pas en arrière de façon calme, du genre "je suis pas avec cet idiot de Narcissus". La retraite était parfois la meilleure tactique, bien que peu honorable. Mais seuls les idiots mourraient par honneur et Alexander n'était pas ceux-là.

Les trois Pères Fondateurs stationnèrent encore quelques instants, pendant lesquels les blessés à l'intérieur de la bâtisse en flammes continuaient de souffrir et gémir. Le commandant Dwyer risqua de contacter les personnes retranchées au troisième étage pour leur dire de descendre. Quand les terroristes reprirent tranquillement leur marche, elle interdit à ses hommes de tirer sur eux, et donna le feu vert aux pompiers. Elle donna toute priorité à l'évacuation des blessés.

Un des officiers se chargea de reconduire les jeunes mutants hors de la zone de feu. Les policiers ne les écoutèrent pas et refusèrent catégoriquement qu'ils se mêlent de leurs affaires.

Les trois jeunes furent donc contraints de repartir sous le sirènes des ambulances et des pompiers qui se pressaient sur les lieux du sinistre. Ils croisèrent également journalistes et caméras sur le chemin du métro.

Ils rentrèrent au Old School sans avoir rempli un seul de leurs objectifs de départ, ramenant seulement de la poussière, des cendres et une forte odeur de brûlé.