Lorsque l'avion s'était posé, elle était descendu avec un pincement au coeur. La Chine dans laquelle elle avait grandi était désormais bien lontaine, et ça n'allait pas être facile. Elle le savait. Elle imaginait les américains plutôt gros en général, toujours à manger de la nourriture grasse, par exemple. Elle ne pourrait pas se faire à se genre de malbouffe. Elle serait obligé de se mettre un peu plus à la cuisine ou de trouver des restos pas cher. En plus, elle ne devrait parler qu'en anglais désormais. Elle savait parler anglais, mais ça lui ferait bizarre de devoir en faire à présent sa langue principale. Mais bon, elle pensait, à tort ou à raison, que c'était ici qu'elle aurait aussi plus d'avenir. Lu-Pan l'avait cru aussi, et c'était pour ça qu'il avait tellement voulu y aller. Mais il était mort maintenant, et ses parents ne le savait peut-être pas. Du coup, elle avait décidé de porter son deuil, pour qu'au moins il y ait une personne à le faire, et elle était donc habillée entièrement en blanc et beige. Avec elle, elle n'avait emmené qu'une valise d'une taille assez conséquente et un bon gros sac bien rempli sur l'épaule. Elle avait même tenu à prendre avec elle la lettre de Lu-Pan et les dossiers des victimes que personne ne lui avait réclamé. La police était peut-être sur le coup, mais n'empêcherait pas Chih-Nii de tout de même essayer de demander de l'aide aux X-mens.
Dans tout les cas, l'après-midi allait bientôt laisser place au soir, et elle prit tout de même le temps de faire une rapide pause pour se restaurer avant d'appeller un taxi. Avec sa (mal)chance, elle était évidemment tombé sur un grand bavard qui mettait la musique à fond. Elle avait bien essayé de juste répondre par "hmmm mmmm" en pianotant sur son nouveau téléphone pour envoyer un mail à ses parents et les rassurer, mais ça ne l'avait pas du tout arrêté. Au contraire, il avait tenu à lui brailler par-dessus sa musique trop forte tout les derniers exploit de son gamin, avant d'enchainer sur tout ce qui va pas ici en râlant sur tout et rien. Elle avait même pensé à plusieurs reprises à ouvrir la portière pour se jeter dehors et ne plus devoir l'entendre, mais elle avait sa valise dans le coffre du taxi... Et après
un très long supplice un long voyage, il s'arrêta enfin devant le portail de Graymalkin. Elle n'avait payé que la somme exacte de sa course et n'avait pas daigné ajouter la moindre pièce en guise de pourboire. Il lui avait lancé un drôle de regard, mais ça lui était bien égal. Ca lui apprendra à enquiquiner les gens comme ça.
En tout cas, son futur pensionnat était juste devant. Avant même qu'elle ne puisse sonner ou faire autre chose, les grilles s'étaient ouvertes devant elle. Puis, une voix robotique et donc très impersonnel la salua. Elle fit juste un grimace, reprit un visage impassible et s'avanca vers l'entrée. Il commencait à faire frais, et elle n'avait pas prévu quelque chose. Elle était juste habillée léger, d'un simple pantalon plutôt court en bas en beige avec un haut à la mode en blanc. Son sac était lui marron clair, parce qu'elle n'avait rien trouvé de mieux dans les sacs qu'elle avait, et sa valise à roulette était plutôt grosse et noire.
Le hall dans lequel elle entra était immense, assez propre et ... froid. Tout ça était froid à ses yeux. Il n'y avait aucune chaleur ici. Elle avait peine à croire que c'était une école, mais elle était à San Francisco maintenant.
Les américains....Elle aperçut son reflet dans un miroir de l'entrée, et ce fut tout. C'était complètement désert et elle n'entendait rien de particulier d'ici. Il n'y avait même pas de plans d'évacuations en cas d'incendie et elle poussa un petit grognement désapprobateur. Soit ils n'étaient pas sérieux et ils vivaient à la cool comme dans les séries américaines, soit... soit ils avaient une totale confiance en autre chose. Peut-être que c'était tellement protégé et la sécurité tellement haute qu'il n'y avait pas de risques d'incendie? Mais elle n'y croyait pas une seule seconde et pencha en faveur du premier choix.
Les américains...Elle n'avait pas très envie de faire le poteau ici jusqu'à ce qu'on se rende compte de sa présence. Surtout que vu l'heure, ils pourraient bien s'en rendre qu'au petit matin. Attrapant sa valise en gromellant en chinois, elle entreprit lentement mais surement de grimper au moins à l'étage. Elle n'entendait rien en bas, mais il y aurait tout de même du monde en haut. Elle n'imaginait pas des américains se coucher aussi tôt, après tout.
premier étage
