03.05/31.L. Le jardin secret

A genou près d'un parterre d'arbustes, Alexander étalait du terreau à la base des petits troncs qui faisaient déjà profiter leur environnement de jolies fleurs blanches et rouges. Finissant son oeuvre, le garçon commença à retirer quelques unes d'entre elles qui étaient fanées avant d'utiliser son petit arrosoir rouge qui était toujours posé près d'un tronc d'arbre, tandis que le seau avait été vidé de quelques outils dont il se servait.

Se frottant machinalement le nez en se relevant, il observa l'état général de la plante avant de se tourner vers ses iphéions et de recommencer la même tâche avec l'engrais. Les petites fleurs blanches et bleues étaient en fin de période de floraison mais nécessitaient tout de même quelques rapides soins et d'être arrosées avant que leur sol ne s'assèche. Leur odeur de miel était encore bien présente et était agréable pour peu qu'on apprécie le sucre. Les plantes étaient dans leur période d'ensoleillement quotidien mais le soleil ne tarderait sans doute pas à les oublier, ce qui convenait totalement à ce genre de fleurs.

Le jardin secret était légèrement en hauteur et permettait à Alexander de voir quelqu'un approcher si celui-ci venait du parc, d'autant que le calme ambiant serait vite trahi par les pas d'un visiteur.

Laboratoire

La géante était remonté des souterrains de Graymalkin de très mauvaise humeur. Ok c'était parfaitement de ça faute, elle n'avait pas été très agréable avec les autres. Mais ils n'avaient aussi qu'à comprendre, elle ne se sentait pas bien en se moment et ils n'avaient pas besoin de lui le rappeler en demandant comment ça allait.

Elle avait évité la cuisine, même s'il s'en dégageait une agréable odeur de curie. Elle n'avait pas faim, se qui pouvait sembler exceptionnelle. Avoir les règles lui coupait complétement l’appétit. Plus encore maintenant avec le mal de dos et les opérations de Danger. L'idée de manger lui retournait carrément l'estomac. Elle ne voulait pas non plus s'enfermer dans sa chambre, elle avait déjà assez le blues comme ça. Il fallait qu'elle sorte se promener. A défaut de pouvoir voler, elle pourrait au moins prendre l'air.

Ne souhaitant voir personne de particulier, elle se dirigea en direction de la foret et si engouffra. Après quelques pas elle cogna contre une branche qui était juste à la mauvaise hauteur. Juste assez haute pour ne pas l'apercevoir des yeux et assez basse pour lui cogner le haut du crane. La dragonne grogna et frappa la branche de la main. Mais se rendit vite compte que son bras n'était pas assez fort et regretta son geste en regardant les écailles légèrement blessée.
Elle continua à avancer en se suçant la partie de la main égratigné puis se retrouva prise dans une toile d'araignée. Balançant ses bras dans tout les sens et en se frottant le visage, elle essaya de se débarrasser de la toile.

"Raaaaaa... Mais il y a vraiment tout pour me faire ≠¡€ aujourd'hui" Lâcha t-elle.

Elle continua son ascension, sans vraiment savoir ou elle se rendait. De toute façon elle n'avait pas de bute, si se n'est de promener loin des gens. Vu l'angle qu'elle avait pris, elle n'allait pas se retrouver nez-à-nez avec Alex, car elle allait passer quelques mettre plus bas. Lui l'avait surement entendu, s'il l'appelait, peut-être qu'elle le rejoindrait.

Le téléphone se met à biper

SMS de Ryoichi a écrit:

Déjeuner tardif dans un resto Japonais. RDV au Yuubi, 501 Balboa St à l'angle avec la 6th avenue.
Qui m'aime me suivent, pour les autres laissez votre mauvais karma à l'institut et venez manger un morceau.
Digestion au parc à côté plus tard dans l'après-midi.

Alors qu'il finissait de répartir l'engrais autour des iphéions, Alexander entendit un gémissement plaintif et particulièrement énervé. Il n'eut aucune difficulté à reconnaître la voix d'MBarou qui semblait être de bien mauvaise humeur. L'asiatique avait pour sa part eu la chance de ne pas être resté très longtemps dans Graymalkin aujourd'hui, ce qui lui avait évité de subir le vent de mauvaise humeur généralisée dont il ignorait encore tout. Mais parfois, lorsque l'on n'allait pas au mal, c'était celui-ci qui venait à soi...

Curieux de voir ce qu'il se passait, Alex se releva et, toujours équipé de ses gants de jardinage, se dirigea vers le bord de sa zone en hauteur pour visualiser la géante. Il n'était pas sans connaître les douleurs dont elle souffrait depuis son retour de mission récente, durant laquelle elle avait été contrôlée puis tailladée par un Tonga tentant de se défendre. Le garçon hésita un instant à l'appeler, car il trahirait la position exacte de son jardin. Mais en réfléchissant quelques secondes, il réalisa que de toute façon, un jour ou l'autre, quelqu'un tomberait bien dessus. Tant qu'à faire, autant qu'MBarou le découvre en sa présence. Il doutait qu'elle soit le genre de personne à l'enquiquiner pour rien comme un certain Breton ou d'autres bambins de sa chambre !

- " Tout va bien ? " s'hasarda-t-il à demander à son amie, alors qu'il se retenait légèrement au dessus d'un dénivelé à l'aide d'un tronc pour la voir.

Il n'hésiterait pas à lui indiquer un chemin à prendre pour le rejoindre si jamais elle le souhaitait, afin de lui éviter d'avoir à gravir la pente. Quant au téléphone, il était en silencieux et le message de Ryoichi resta donc ignoré.

Alors qu'elle se prenait les pieds dans une racine, un coassement surgi proche de la géante. Premièrement elle crut qu'elle avait marché sur une grenouille. Mais en y repensant, son portable faisait justement se son quand elle recevait un message. Elle sortit le téléphone de sa poche en se demandant qui venait la saouler pendant se grand moment de contacte avec la nature. Contacte qui lui piquait le pied en se moment.

C'était Ryo, il voulait faire une bouffe au centre ville. Un léger sourire se dessina sur le visage de Mbibi. Malgré le faites qu'il aimait bien taquiner, c'était un mec sympa qui avait toujours des bonnes idées pour remonter l'ambiance. Dommage que Jane ne voyait que les mauvais cotés du personnage. Mbarou se sentait d’ailleurs un peu mal pour avoir casser l'ambiance dans le labo. Mais ce n'était pas de sa faute, c'était hormonal. Ils pouvaient comprendre. En attendant, elle n'avait pas très faim. Et encore moins pour manger du poisson cru. De plus elle se sentait mal et était fatigué. Et comment se rendre en ville? A moins qu'elle ne trouve quelqu'un pour l'accompagner dans le bus, elle ne se voyait pas voyager seule avec tout les regard posé sur elle. Avec son humeur, elle risquait de s’énerver contre les gens.

Elle avait décidé de ne pas répondre tout de suite, préférant continuer sa promenade et se calmer. C'est alors qu'elle fut surprise par Alex. Le mec le plus neutre de l'école. Surement celui qui allait moins l'embêter de l'école. "Ouais, ouais, ça va! Qu'est se que tu fais la haut?" Lui répondit elle. Et comme il lui indiquait le chemin pour monter elle en profita pour le rejoindre. Elle avait besoin de solitude, mais Alex était si calme et discret, qu'elle savait qu'elle pouvait le rejoindre sans risque.

Quand elle arriva à la hauteur de l'asiatique, elle fut surprise par le jardin de fleure qu'il avait autour de lui.

"WAW! Dit elle plein d'admiration. "C'est toi qui a fait ça? Question stupide, puisqu'il avait l’arrosoir dans la main. Mais elle ne s'attendait pas à tomber sur un petit paradis de fleure. Elle aurait pensé qu'il venait la pour fumer en cachette, comme elle l'avait déjà surpris une fois dans ça chambre. Elle n'avait rien dit à personne, mais elle se rappelait de cet événement.

La réponse d'MBarou ne manqua pas d'arriver. S'il fut ravi d'apprendre que tout allait bien de son côté, la dragonne ne manqua pas ensuite de demander ce qu'il faisait perché sur sa butte. Préférant jouer la carte du mystère pour quelques secondes, le garçon lui indiqua la route à prendre pour parvenir à l'atteindre au prix du plus faible effort possible.

Une fois à ses côtés, la géante ne manqua pas de remarquer le parterre de plantes dont l'asiatique prenait soin aussi souvent que possible. Sa réaction fut assez admirative face aux fleurs et lui demanda s'il était à l'origine de ce jardin caché.

- " C'est elles qui font le plus dur en poussant. " répondit-il modestement avant de préciser " Je les aide à trouver ce dont elles ont besoin. "

Ce qui était sûr à présent, c'est qu'aucune plante n'avait particulièrement besoin de lui pour survivre. Dans le fond, il ne faisait que leur donner quelques "friandises" pour qu'elles se portent mieux. Cette pensée le fit sourire involontairement.

- " J'aime jardiner. C'est un coin tranquille. Pas de mouvement, pas de bruit, pas d'odeur si ce n'est la parfum des fleurs quand certaines en donnent. "

S'approchant d'un parterre de petites fleurs blanches et bleues, le garçon l'invita à le suivre.

- " Tu sens la parfum de miel ? " demanda-t-il. " C'est agréable de s'asseoir contre un arbre et de lire avec seulement les bruissements de feuilles en fond sonore. C'est un instant hors du temps dans lequel on peut faire le vide. On a tous besoin d'oublier parfois. " expliqua-t-il à MBarou.

"T'es philosophe maintenant?"

Il faut dire qu'Alex la surprenait avec ses réflexions. Mbarou se rendait compte qu'il était gay... Où asiatique. Enfin, elle comprenait mieux pourquoi elle ne le comprenait pas beaucoup. Il avait une autre culture, d'autres valeurs. Un peu comme Ryo, les deux japonais étaient bizarre. Mais en même temps, sympathiques dans leur délires. Alex manquait de virilité sur se coup la, mais pas de poésie.

Justement se qu'il fallait à la géante en se moment. Quelqu'un de tranquille, dans son trip, qui n'allait l'embêter avec des questions stupides. Elle le suivi et se pencha pour sentir l'odeur de miel des jolies fleures bleues. Elle était surprise qu'il ait besoin de faire le vide. Il avait l'air si calme à tout moment, si zen. Elle n'aurait pas pensé qu'il avait besoin d'oublier. C'était un grand mélancolique. Mais il avait besoin d'oublier quoi?

"Quelles genre de choses tu as besoin d'oublier?"

Elle, elle avait surtout besoin de dormir et que le temps passe vite, pour être soignée, pouvoir volé et qu'elle en finisse avec ses hormones en fusion. D'ailleurs, Alex était le meilleur somnifère de l'école. Peut-être pouvait-il l'aider. Une semaine de dodo serait parfaite.

Alexander sourit à MBarou en l'observant en coin. Qu'avait-il dit de si subtil pour qu'elle le considère comme philosophe ? Il ne chercha pas à se souvenir de ses dernières paroles pour essayer de trouver la section incriminée par cette remarque. Il perdit son demi sourire un instant à la question sur les choses à oublier. L'asiatique avait pensé que la chose était relativement claire et partagée par l'ensemble d'entre eux sans devoir détailler. Reprenant une mine aussi tranquille qu'auparavant, il précisa :

- " La même chose que tout le monde. Savoir que quelque part dehors, des mutants nous veulent du mal. En Amérique comme dans l'espace, et que la seule chance de se défendre d'un d'entre eux de front est généralement de le prendre par surprise. Oublier les états qui veulent nous enfermer et nous disséquer. Oublier les soldats qui nous tirent dessus et ceux qui se servent de nous pour nous transformer en soldats. Oublier les morts passés et les futurs. Oublier la violence et les jeux de domination."

Il avait déclaré toutes les choses à craindre avec distance, comme s'il parlait de la pluie et du beau temps. Ils devaient tous dans une certaine mesure être traumatisés par certains événements. Retrouver le calme même s'il était synonyme souvent de solitude était agréable. Il y avait un moment pour tout.

- " Faire semblant de se croire en sécurité n'est pas toujours suffisant. " ajouta-t-il pour justifier l'existence de ce lieu.

Il s'agenouilla et termina rapidement de répartir le peu d'engrais qui n'était pas plat, puis il retira ses gants et les posa près du seau qui se trouvait au pied d'un arbre.

- " Et toi, que fais-tu de ton temps libre pour t'aérer l'esprit ? " demanda-t-il finalement en se mettant face à MBarou avec un léger sourire.

La mélancolie du garçon affecta beaucoup la mutante bleue, qui sentit monter en elle la tristesse. Les paroles du garçon la remplissaient de chagrin, car il avait raison. La vie dans Graymalkin n'était pas facile. Tout le monde savait qu'ils risquaient leur vie chaque jour ici, mais vivre dehors avec une condition de mutant était pire. Elle s'était elle même résigné à l'idée qu'elle allait mourir bientôt. C'était logique, elle était grande donc une cible facile, sauvage elle se jetait la tête la première dans le danger. Dans ses conditions, s'il elle survivait, c'était grâce à la chance. Mais le pire pour elle, c'est qu'elle était dangereuse pour les autres élèves, comme l'avait prouvé la dernière mission. Et c'était de la chance qu'elle ne se soit pas terminée de façon plus tragique.

Elle le regarda s'occuper de ses fleures avec plein de tendresse et se sentit toute bêtes. Grande perche insensible au milieux de se petit paradis secret. Il l'avait invité car il lui faisait confiance, le méritait-elle? Elle n'en était pas si sure. Ses hormones jouait avec ses émotions, et la faisait sentir plus fragile que d'habitude. Elle avait les larmes au bord des yeux, prêtent à déborder. Quand Alex se retourna et lui sourit, elle n'arrivait plus à tenir.

Elle se mordait les lèvres, sa mâchoire inférieure tremblait. Les larmes avaient passé la barrière de la paupière et roulait une à une le long des joues de Mbibi.

"J'veux un câlin." Dit-elle avec difficulté.

S'il y avait bien une chose à laquelle Alexander ne s'était pas attendu, c'était que la géante se montre aussi émotive face à leur quotidien. Découvrait-elle la situation et tous les risques qu'ils prenaient ? Elle n'était pourtant pas une enfant pour prendre tout ce qu'ils faisaient comme un jeu ! Il était sûr que même Dakota ou Malo sous leurs airs de petits durs avaient parfaitement conscience des dangers de leurs escapades et de leur nouvelle vie ici.

Ainsi lorsqu'il lui avait posé la question en souriant, il eut à peine le temps de remarquer les yeux embués de la géante que celle-ci lui réclamait un câlin. S'il y avait bien une catégorie de chose que l'asiatique ne savait pas offrir, c'était de l'affection physique. La dernière fois qu'il avait saisi quelqu'un dans ses bras, c'était plutôt l'autre qui s'y était jetée en la personne de Roxie qui venait de subir les affres d'un refroidissement express de la part de feu Frimas. Et encore, s'il lui avait frotté le dos énergiquement pour la réchauffer, il n'y avait rien qui soit particulièrement tendre.

Le visage redevenu soudainement inexpressif, Alex hésita une seconde. Il ne pouvait pas décemment dire non à quelqu'un qui était en train de tomber en larmes devant lui et réclamait un soutien. Autant celui moral, il en avait l'habitude, autant celui physique risquait d'être particulièrement maladroit de sa part.

Ouvrant ses bras mécaniquement, il s'avança d'un pas pour enlacer la géante en tournant la tête vers l'extérieur sans toutefois l'appuyer sur sa poitrine. Avec son demi-mètre de moins qu'MBarou, la situation devait être cocasse si elle était vue par quelqu'un. Que diraient d'ailleurs les autres s'ils assistaient par hasard à cette scène ? Lui qui tentait de rester aussi discret que possible aurait pour le coup une réputation provenant des ragots et des déformations de la situation.

Le "câlin" n'en avait certainement pas réellement le goût, même s'il devait en avoir l'apparence. Ce qui était sûr, c'était qu'en l'état, il n'aiderait pas du tout Draak à se sentir mieux.

Visiblement, ce n'était pas tant le besoin de contact physique que celui d'être aimé qu'MBarou recherchait. La demi-étreinte semblait avoir été suffisante et Alex n'était pas mécontent d'être relâché, d'autant que la géante lui avait mouillé l'épaule. La dragonne lui avait glissé quelques excuses déguisées, prétextant une raison hormonale à tout ce qui venait d'arriver. Le sourire sincère de cette dernière lui en arracha tout de même un en retour, certes plus mesuré mais tout aussi franc.

Le téléphone sortit Draak de ses pensées. Elle venait de recevoir un message qui lui avait fait lâcher un juron. Elle avait demandé rapidement en retour comment "les" trouver. Qu'est ce qu'il se passait ? La réponse arriva rapidement lorsqu'elle le mit au courant : Tonga s'était blessé et Jane demandait assistance. Le problème était qu'aucune information sur le position n'était donnée. Perdue, MBarou lui demanda ce qu'ils pouvaient faire :

- " Demander à Danger ? " répondit le garçon spontanément.

Le robot était toujours au courant de tout sur tout, comme si elle avait des scanners dans chaque pièce du bâtiment. S'il y avait bien quelqu'un d'omniscient, c'était sans doute elle.

Alex avait eu une bonne idée, même si elle n'aimait pas trop traiter avec le robot. Elle devait savoir se qui se passait et ou étaient Jane et Tonga. Mais heureusement, la réponse arriva rapidement. Ils étaient à l'infirmerie, Eden les avait aidé. Rassurée, Mbarou se sentait quand même un peu mal d'avoir perdu du temps avec le câlin, alors qu'on avait besoin d'elle. Malgré tout, ça lui avait fait du bien et elle se sentait un peu mieux, même si son dos lui faisait encore mal.

"Ils sont dans l'infirmerie, Eden les a aidé. D'ailleurs elle est remontée à l'étage des filles pour nettoyer les dégâts. Dieux sait se qu'il a encore fait."

Ils n'avaient plus besoin d'elle, mais elle avait envie d'aller voir.

"Tu veux qu'on aie voir? Eden ou Jane a peut-être besoin d'aide."

Elle regarda le magnifique jardin autour d'elle et voulu rassurer son ami.

"On garde ça pour nous. Ton jardin, mes larmes, il y a déjà assez de ragots dans l'école."

Elle lui sourit timidement.

"Ryo m'avait aussi envoyé un message pour aller manger en ville. Je ne sais pas si tu l'as aussi reçu. Perso je n'ai pas très faim."

MBarou lui expliqua qu'ils étaient dans l'infirmerie et qu'Eden s'était déjà occupé du concerné. Leur aide n'était donc plus très utile. La géante se demandait ce que Tonga avait encore pu faire.

- " Il n'est pas souvent prudent dans ce qu'il fait. " admit-il.

Il ne portait pas son surnom de Chair d'Assaut pour rien après tout...  Finalement elle lui proposait d'aller les rejoindre mais Alex préférait rester encore.

- " Je n'ai pas terminé ici. " déclara-t-il de manière neutre.

Il n'avait surtout aucune envie de rejoindre ce qu'il avait justement quitté volontairement. Voir encore l'un d'entre eux blessé était la dernière chose dont il avait envie. S'isoler dans ce jardin ne portait pas que sur la nécessité de rester seul, mais aussi de ne pas être confronté à ce genre de vision. Mais où qu'il soit, les événements semblaient le rattraper.

MBarou était sur le départ et demanda à garder tout ce qu'il s'était passé ici secret. Avec un sourire espiègle, l'asiatique plaça un index sur sa bouche et lança, après l'avoir retiré :

- " Discrétion assurée. "

Son portable était toujours en silencieux. Aussi ne remarqua-t-il le message de Ryo que lorsque l'Africaine lui fit remarquer le message qu'elle avait reçu. Mais ça ne changeait rien à sa volonté de rester seul, ou du moins en petit comité très calme.

C'était vrai, Tonga était un pur casse-cou. Peut-être même plus qu'elle. Au moins, elle avait le physique pour résister aux choques, même si ça ne l’empêchait pas de se blesser à chaque mission. Alors que le fourmilier pas vraiment. Sa forme pangolin il était déjà mieux, mais foncer tête baissée, même en armure, n'était pas le meilleur moyen d'éviter les bobos.

Mais ça ne devait pas être si grave, si Jane l'avait laissé, c'est qu'il n'était plus en danger. La succube était une vrai mère poule, elle aurait passé la nuit à ses cotés si ça avait été grave.

Mbibi était un peu déçue d’apprendre qu'Alex voulait rester ici. Elle ne comprenait pas qu'il ne se sente pas plus concerné. Mais il avait raison de ne pas s'affoler à chaque accident dans l'école. Sinon, avec des enfants mutants qui jouait avec le feu, ou plutôt avec leurs pouvoirs à longueur de temps, il y avait de quoi ne plus dormir tranquille si on ne mettait pas une distance. Après cette réflexion, elle comprenait mieux le jardin.

"Je te laisse alors... Merci." Finit-elle avec un clin d’œil.

Le merci voulait dire plusieurs choses: "Merci pour le câlin", "Merci pour garder le secret", "Merci pour m'avoir invité dans ton petit monde." Elle n'avait pas besoin de préciser, il comprendrait.

Maintenant elle devait retrouver Jane. Elle voulait lui parler, surement de sa sale humeur du jour. Ou peut-être de son retard pour l'aider. Elle n'aimait pas ça, ce n'était pas le moment pour la contrarier. Mais quand il fallait y aller, il fallait y aller.

"Jane aux balançoires sous le chêne, j'y suis dans cinq minutes."


Parc, balançoires.