03.05/15 - Wait & See (Eden, MBarou et Jane)

Damian arriva devant une pièce où se trouvait l'objet de tous les maux. Elle était en train de pianoter sur un ordinateur, debout. Et il avait visiblement interrompu ses pensées et son contrôle. Qu'était elle en train de faire?

Il se retrouvait devant un choix cornélien.

Elle le vit, et tenta d'user de son pouvoir sur lui... Il la reconnut instantanément lorsqu'il la vit faire....
Elle était Desir... Il l'avait déjà croisé, il connaissait son pouvoir, et sa capacité de nuisance. Elle avait dejà fait du mal à Eden, Jane, M'barou et peut être Tonga. S'il la tuait elle ne ferait plus rien mais lui, pourrait il se regarder encore dans un miroir? Et s'il ne la tuait pas, que ferait elle? Prendrait elle l'esprit de quelqu'un pour lui faire du mal et se protéger de lui?

- oeil pour oeil...


Il fermait les yeux et lança son couteau... Dans quelques micro-secondes il en serait fini de Desir.

Dans le genre boulet, Eden venait d'atteindre un tout autre niveau. Même pas capable de crier convenablement, elle ferma instantanément les yeux et concentra tous ses efforts pour ne pas sombrer. Elle entendit de très loin l'eau, les chocs, une voix féminine sans qu'elle n'en soit sûr, et s'imposa un rythme de souffle plus calme. Elle rouvrit les yeux en entendant Sean, prenant plus de temps pour vraiment comprendre les mots. Ne pas bouger, oui, alors qu'il aurait bien fallu qu'elle puisse au moins se défendre. Au final elle n'avait pas vraiment le choix et c'était bien ce qui la révoltait. Par-delà la douleur, elle était définitivement furax. La voix de Jane lui parut lointaine encore et elle se concentra pour ne pas verser.

Il y avait un truc qui clochait. Car si tout le monde s'avançait pour cet histoire de contrôle mental... Pourquoi diable Draak venait-elle de l'étage supérieur? Elle aurait dû se trouver de base dans ce même couloir, pour avoir été repérée et prise comme pantin. Ou alors le contrôleur était surpuissant et maîtrisait qui il voulait sans le voir, mais à ce moment-là... Pourquoi se limiter à Mbarou? Soit il y avait définitivement quelque chose qui n'allait pas, soit elle était juste vraiment tombée inconsciente suite à la première attaque et ne cernait plus correctement la situation.

Renonçant définitivement à voir ce qui ce passait dans le couloir, elle tâcha de replacer tout en douceur sa tête dans un angle moins douloureux, limitant sa vision aux escaliers, vers le type qu'elle avait elle-même assommé. Recroquevillée, il ne lui restait plus qu'à s'assurer qu'elle ne tomberait pas dans les pommes et suivant les instructions de Sean, elle ne bougea plus, gardant les yeux entrouverts sur le chemin d'où ils étaient venu pour surveiller surtout si sa vision se stabilisait. Elle murmura à peine, le plus calmement possible, en espérant que Sean, proche, puisse l'entendre et transmettre l'info au besoin.

"Peut-être un autre contrôleur, en haut."

Pour appuyer ses mots, elle ne le regarda pas et fixa simplement les escaliers.

Coincée par le jet d'eau de Mia et à bout de force, MBarou tenta de s'éjecter sur le côté pour se sortir de son piège. Elle parvint non sans difficulté s'échapper un instant de l'eau et soudainement, sans crier gare, retrouva totalement ses esprits. La géante était de nouveau maîtresse de ses gestes et avait eu le temps de voir un escalier plus lien dans le couloir ! Mais elle ressentit la douleur de ses plaies aussi.

Sean qui était beaucoup trop loin de Mia n'eut pas le loisir d'entendre le nouveau sobriquet qu'elle venait de lui affubler. Il y avait donc peu de chance qu'il aille jeter un oeil à la fille enfermée près de l'hydrokinésiste. Cette dernière, remarquant qu'MBarou se défaisait de son emprise liquide forma une baignoire d'eau qu'elle lui jeta aux jambes pour la gêner, tout en redirigeant le jet d'eau sur elle ce qui la bloqua à nouveau. Mia fut rejointe par Jane à qui le déplacement rapide avait manqué de provoquer un malaise.

Dans le bureau, Damian avait décidé du sort de Désir tout comme Tonga. Malheureusement pour ce dernier, il se retrouva à nouveau son chevalier servant mais cette fois sans ressentir la moindre manipulation empathique. Seule l'idée de protéger à tout prix celle qu'il voulait tuer quelques secondes plus tôt n'avait d'importance dans sa tête !

Damian sentit une déchirure à l'épaule puis un choc le poussant en avant qui le fit basculer en partie sur le bureau. Tonga venait de lui sauter dessus dans le dos et de planter une griffe dans l'épaule droite du jeune homme, changeant de camps à nouveau malgré lui. Hawkeye eut à peine le temps d'entendre marmonner Désir dans ce qui semblait être une oreillette. Elle n'était définitivement pas tranquille à en croire le ton de sa voix et l'expression de son visage. Dans l'affaire, le couteau était tombé au sol. Et un homme venait soudainement d'apparaître à côté de Désir.

Spoiler:

Draak retrouva d'un coup ses esprits. Surement grâce à la douche froide de son amie. Mais cette douche commençait à être vraiment pénible. Non seulement elle avait de la peine à respirer, mais en plus elle sentait la peau de son dos s'arracher sous la force de l'eau. Une vraie torture. Elle essaya de s'en libérer, mais une masse d'eau lui alourdit les jambes et l’empêcha de partir en courant dans le couloir.

Elle se rendit compte de ses actes. Elle avait faillit tuer ses amis. C'était horrible, mais elle ne pouvait pas trop y penser pour le moment. Elle devait demander à Mia d’arrêter. Elle espérait que celle si ne croit pas que c'était une feinte de la méchante Draak. Mia était gentille, elle allait arrêter, c'est sur. Enfin, elle l’espérait vraiment.

Mbarou arrêta toute résistance pour que Mia sente bien qu'elle n'était plus dangereuse.

"MIA... MIAAAAAA... PAR PITIEEEEE... ARRÊTE... C'EST MOI... MBIBI... TON AMIE... Elle essayait de crier, mais sa bouche se remplissait d'eau qu'elle devait cracher pour respirer et parler.

** Je vais tuer cette sal*pe !**

Il avait entendu cette femme parler. Il connaissait son pouvoir, et pourtant il se sentait suffisamment en confiance pour effectuer cette tâche et n'avait pas vu Damian entrer dans la pièce.

** Je vais tuer cette sal*pe !**

Il venait de passer l'angle et apercevait deux silhouettes. Cette femme était là. Damian aussi.
C'était à lui de faire quelque chose.

** Je vais tuer cette sal*pe !**

Il marqua un temps de pause. Damian avait un couteau en main et allait tirer sur la femme. Tonga sauta instinctivement et sortit ses griffes.

- NE TOUCHE PAS A ELLE !

Il choppa Damian à l'épaule droit et le propulsa en avant en le faisant lâcher son couteau. Il l'avait fait tomber sur le bureau et retira sa griffe de la chair du jeune homme. Il avait réussi à neutraliser celui qui allait tuer cette femme formidable.

Un homme apparut à coté de la femme. Un homme que le pangolin ne connaissait pas. Un téléporteur. Probablement un ennemi venu la tuer encore.
Tonga sauta toutes griffes en avant sur l'homme qui venait d'apparaître

- Hein ? Quoi ? Qu'est-ce que tu d... ?

La blonde Eden, fixa quelques secondes les escaliers avant que son regard ne se voile.

Haut. Contrôleur. Escalier. Compris. Hélas... Il chercha une aide. Mia et Jane s'occupaient de MBarou. Si les choses semblaient se calmer, ça pouvait repartir comme tout à l'heure. Elles devraient donc maîtriser la dragonne. Celle-ci en avait fait assez.

Plus loin, Mister Chance était entré dans une pièce et tatannait très certainement les méchants. Avait-il besoin de lui ? Non a priori Tonga courait l'épauler. Il ne ferait que les gêner dans une pièce probablement trop petite.

Devait-il les informer des suspicions d'une Eden à moitié délirante alors qu'ils avaient tant à faire ici ? Elle devait forcément se tromper.

Bon.

Cela n'empêchait pas d'aller vérifier à l'étage, au cas où...

Il se leva et se dirigea prudemment et silencieusement vers les escaliers, les sens en éveil, une flèche encochée et le cœur battant...

Alors qu'il allait clouer la télépathe, Damian sentit une vive douleur à l'épaule puis un choc le poussant en avant, c'était Tonga qui lui avait sauté dessus, l'une de ses griffes plantée dans son épaule. Il en avait perdu son couteau et s'était retrouvé un peu sur la table déséquilibré.

Il vit que Désir marmonnait à une oreillette, ça sentait le roussi. La bonne nouvelle c'est qu'elle n'était pas sereine, vu son attitude et sa voix stressée. Problème, dans l'attaque de Tonga, Damian avait lâché son couteau qui était tombé au sol.

Et un homme venait soudainement d'apparaître à côté de Désir.

Un téléporteur sûrement. Damian se demanda quoi faire au vu de toutes les options s'ouvrant devant lui, hésitant à agir, puis Tonga sauta de lui à l'homme, le prenant visiblement pour un méchant. A moins que ce soit une feinte.

Damian profita de cela, il n'avait besoin que de quelques secondes.

Il passa par dessus le bureau comme l'on passe par dessus une haie, prenant à appui dessus d'une main pour s'aider, et pouvoir atteindre Desir avec ce qu'il savait le mieux faire : un bon vieux crochet du gauche.

Pour le moment, Eden préféra se concentrer. Elle n'était d'aucune utilité pour personne, et doutait que qui que ce soit puisse réellement l'aider à se déplacer sans risquer de lui faire tourner de l'oeil. Elle ferma encore les yeux, respirant calmement. Sean l'avait entendu, le soucis, c'était qu'il était le seul. Quand ses paupières se levèrent à nouveau, ce fut pour le voir s'éloigner sans soutien vers les escaliers. C'était pas prudent. Si elle ne se trompait pas, Sean allait tout comme Mbarou tomber sous la coupe de l'ennemi. Pas franchement brillant comme perspective, surtout sachant qu'il pourrait tous les repérer et les balancer aux Pères Fondateurs.

Elle grinça des dents et plissa les yeux. Pour le moment, rien que crier était peu efficace, quand ça ne menaçait pas de la mettre définitivement hors course. Impossible pour elle de beugler à Sean d'attendre ou à quelqu'un d'aller avec lui. Dans l'indifférence générale, il se risquait tout seul dans la gueule du loup. Sagement sur le sol, elle préféra réunir ses forces pour lutter contre la douleur et l'évanouissement, fixant inlassablement les escaliers pour repérer la première personne non alliée qui aurait la brillante idée de passer par là, histoire de ne pas rater une opportunité d'appuyer Sean.

Comme prévu, la traversé (du couloir) fut éprouvante. Elle croisa Tonga qui semblait en pleine forme au final et qui s'engouffra dans la même pièce où Damian a dû s'occuper de Désir. Enfin, c'est ce qu'elle espérait. S'appuyant sur le mur, elle se contenta de hocher la tête positivement mais lentement pour répondre à Mia tout en continuant de se traîner vers Mbarou. Elle porta alors la main à son micro.

"Draak s'est libéré de l'emprise de Désir.
J'ai besoin du statut de cette poufiasse, Damian.
Oh, et évitez de traîner tout seul quelque part. Eden a dit qu'il pourrait y avoir plusieurs manipulateurs. Quand tout ce sera calmé, on se concentre sur nos affaires, et on se casse."

Elle se tourna vers Mbarou et lui accorda un faible sourire, la douleur le transforma peu après en grimace. Elle s'accorda alors un peu de repos et s'assit alors par terre.

Elle commença tout de même à diffuser des phéromones d'apaisement en cas d'une éventuelle attaque surprise.

"Je pascifie ma zone... Je répète : je pacifie ma zone.

[HRP : Comme je prévient tout le monde, est il possible que le MJ indique les zones de couloirs où mes phéromones font effet ?]

Le dos affreusement douloureux, MBarou put accueillir en un soupire l'arrêt du jet d'eau sur ses plaies. Même si Mia avait conservé la baignoire d'eau à ses pieds, gênant ses mouvements, la situation semblait s'arranger. Jane arriva alors et diffusa ses phéromones pour calmer tous les présents autour d'elle. L'effet ne serait sans doute pas immédiat, mais sans doute espérait-elle faire baisser l'adrénaline qui coulait dans les veines de ses camarades.

Enfermée dans la prison, la femme assise dans un coin releva la tête vers l'hydrokinésiste quand elle remarqua qu'on s'adressait à elle. D'une petite voix, elle lança simplement :

" Je ne contrôle pas mon pouvoir. Je suis dangereuse... "

Alors que Damian bondissait sur le bureau pour frapper Désir, celui-ci ne rencontra que du vide, tout comme Tonga qui venait de bondir sur le téléporteur. La seule différence fut que l'animal mutant rencontra ensuite un mur tout à fait solide ! Mais soudainement, il avait retrouvé ses esprits, quoiqu'un peu sonné par cette surface dure est plate ! Le contrôle qu'il avait subi était différent du précédent. Il avait été total ! A présent, la pièce était entièrement vide, hormis l'ordinateur qui lui était toujours là au moins.

Sean quant à lui s'était risqué à grimper à l'étage. Arc prêt à décocher, il ne vit qu'un ensemble de chambres vides. Les lieux semblaient avoir été désertés. Puis soudainement, il entendit une voix féminine :

"Ils ont essayé de me buter ! Tu entends ça ! Sans aucune gêne ! Ces sales gosses !"

"Calme-toi. " intima une seconde voix féminine. "La police est là, nous devons partir. "

Alors que Sean s'avançait prudemment, il finit par regarder discrètement par la porte d'où venaient les sons et vit l'espace d'une seconde deux femmes et un homme.

Spoiler:

L'homme venait de poser chacune de ses mains sur l'épaule des femmes et l'instant suivant, tous disparurent. Mais le plus étrange fut que la seconde blonde avait jeté un coup d'oeil vers Sean en souriant une fraction de seconde lorsqu'elle avait été téléportée.

Enfin, Eden était toujours au sol. Sa vérification des escaliers aurait pu sembler inutile, mais rapidement, elle se rendit compte qu'il était nécessaire lorsqu'elle vit une homme vêtu de noir avec un casque, une cagoule et des lunettes arriver, avec une arme lourde et le mot "Police" marqué sur l'épaule. Puis rapidement, Eden en vit un second et un troisième derrière lui arriver.

Spoiler:

Le viseur rouge de leurs armes passa rapidement sur Eden sans s'y attarder, puis remarquant du monde au fond du couloir, le premier hurla :

" POLICE, LE BÂTIMENT EST CERNÉ ! RENDEZ-VOUS OU NOUS FERONS FEU À VUE ! CECI SERA LE SEUL AVERTISSEMENT ! "

Le moins qu'on pouvait dire, c'était qu'ils ne semblaient pas plaisanter.

[J'ai un doute sur le fait que des policiers d'intervention américain aient marqué ce mot sur l'épaule. Désolé si je froisse des spécialistes de ce domaine]

[Fallait jouer à SWAT malandrin !   ]

Visiblement tout était terminé, les méchants était soit assommé, soit en cavale et la police venait d'arriver, l'arme au poing. Tout en grimaçant et avec difficulté, la succube leva les bras tout en s'adressant aux flics :

"Doucement, doucement. On est dans le même camp. On est les X mens. Y'a deux d'entre nous qui sont grièvement blessées... aidez les je vous... prie..."

Elle se laissa alors glisser sur le côté et se recroquevilla. Elle n'était pas à plaindre, mais la douleur était tenace. Fermant doucement les yeux, elle stoppa son pouvoir de peur de ne pas pouvoir le contrôler. Leur équipe était bon pour au moins une semaine ou deux de repos... et Eden certainement plus. Si seulement elle avait su déceler les petits indices qui leur aurait éviter ces blessures...

En tout cas, Désir était dangereuse. Il fallait concevoir une stratégie efficace contre ce genre d'adversaire...

Mia l'avait crue et avait fini avec la séance de torture. La géante se laissa glisser lentement vers le sol et finie en position accroupie dans la baignoire, toujours de dos au couloir. Elle ressentie une profonde tristesse lui parcourir les veines. Ses mains tremblaient, elle enroula ses jambes avec difficulté. Son dos lui faisait atrocement mal, mais rien comparer à la douleur psychique d'avoir blesser voir tué ses amies.

Elle se mit à sangloter. Elle n’osait pas se retourner, voir le désastre qu'elle avait accompli. Mia était en vie, Jane aussi apparemment. Mais Eden et Tonga. Avaient-ils survécu? Si se n'était pas le cas, elle ne s'en remettrait jamais. Même si ce n'était pas de sa faute. Même si elle avait été manipulée. C'était trop horrible.

"Tout... Tout le monde va bien? Eden... Tonga... et toi Jane ça va?"

Elle avait peur de la réponse. Elle aurait même préféré mourir que d’apprendre une mauvaise nouvelle. D’ailleurs pourquoi ne l’avaient-ils pas tué ? Ça aurait été plus simple, moins horrible. L’utiliser contre ses propres amies était des plus perfides. Mais tellement typique des possesseur de pouvoir mentaux. Comme Timour le prouvait constamment dans l’école.

La police entra alors en scène. La dragonne n’en avait rien à faire. Ni même de la mission. Ce qui comptait pour elle maintenant était l’état de ses amis. Et elle eut rapidement une réponse. Jane avait dit qu’ils étaient blessés. Donc pas de mort. Une bonne nouvelle. Il fallait encore voir la gravité des blessures. Mais si la police était là, c’est que toute était fini.

Mbibi se retourna les yeux pleins de larme. Elle vue Jane et Mia. La succube semblait souffrante, au fond du couloir il y avait Eden couchée, mais apparemment vivante. Tonga n’était pas là. Se qui voulait dire qu’il était partit. Donc vivant.

"Pardon, pardon… J’ai trop merdé… c’est tout de ma faute…"

Elle essaya de se relever et d’aller dans la direction d’Eden pour l’aider. C’était la plus mal en point, donc celle qui avait le plus besoin d’aide. Elle vérifierait l’état de Jane au passage, bien sur. Devant la police, elle ne montrera aucune hostilité. Mais demandera seulement de pouvoir s’occuper d’Eden.

Sean avait été glacé par le coup d’œil que lui avait lancé le femme blonde. Elle savait qu'il était là. Elle l'avait peut-être repéré avant même qu'il ne les repère lui-même. Et cela l'avait enjoué. Elle ne le craignait nullement. Était-ce elle qui avait manipulé Mbarou ? Si c'était le cas, et si elle se foutait complètement qu'il soit dans parages avec un arc en main, elle devait être sacrément puissante, la garce. Enfin, en même temps, les quelques mutants qu'ils connaissait étaient en apprentissage et les autres, peu enclin à montrer l'étendu de leur pouvoir.

M'enfin quand même...

Bon, bref, ils étaient partis.

Il prit le temps d'observer les lieux où se tenaient les PFs avant qu'ils ne disparaissent sous toutes les coutures, dans le cas très peu probable où il y aurait des indices. Mais qui sait...

Ensuite il rejoindrait ces camarades à l'étage en dessous.

Toujours au par terre (peut-être devrait-elle envisager une carrière dans le domaine du revêtement des sols), Eden fixait inlassablement les escaliers, s'attendant à voir soit un père fondateur redescendre, soit Sean, contrôlé ou non. Mais contre toute attente, ce fut par le bas que la cavalerie débarqua. Ils avaient déjà donné l'assaut? Pendant une fraction de seconde, la californienne envisagea sérieusement de "pousser" le premier de la file pour essayer de leur faire dégringoler l'escalier. Mais non, de toute manière les Pères Fondateurs étaient des terroristes, c'était de notoriété publique. Même s'ils se retrouvaient au trou, après explications, et probable soutient de l'ONE, ils seraient remis en liberté. Néanmoins, elle ne relâcha pas sa concentration, surtout quand les lasers des armes lui passèrent dessus. Flics ou non, tout être biologique pénétrant ici pouvait potentiellement tomber sous un quelconque contrôle mental.

Sauf que ce ne fut pas le cas. Les pointeurs continuèrent leur course et Wraith poussa un imperceptible soupire de soulagement. Ne restait plus qu'à faire le bilan du fiasco et rentrer à la maison. Elle bougea sensiblement, et son épaule la rappela à d'autres priorités particulièrement frustrantes. Elle n'osa rien dire concernant Sean dans les premiers instants. Si ce dernier avait la moindre opportunité de tenter quelque chose, autant ne pas lui envoyer l'artillerie lourde trop rapidement.

Elle perçut finalement les sanglots de Mbarou. De toute l'équipe, il avait fallu que le contrôle lui tombe dessus. A force, la dragonne allait finir par ne plus vouloir bosser en équipe de crainte de décimer ses coéquipiers. A défaut de mieux, et puisque tout semblait se calmer dans une certaine mesure, Eden essaya le plus doucement possible de se redresser, en tenant son bras droit pour limiter autant que possible les mouvements d'épaule.

Re-Déclic

Putain de bordel de merde.
Cette femme était vraiment dangereuse. Le pangolin n'arriverait sans doute jamais à l'approcher sans se faire contrôler. Il supposa que son statut d'animal le rendait plus facile à être contrôlé que s'il avait été humain. A l'avenir, peut-être que changer de forme constamment le rendrait plus compliqué à garder sous emprise.

En l'occurrence, il se releva au milieu du bazar de la salle, et tout le monde avait disparu. C'était visiblement pas un ennemi de Désir qui s'était pointé, mais un allié. Tout le monde était parti. Tant pis, on avait pas choppé les chefs. Il restait l'ordinateur. Même si elle avait probablement eu le temps de virer pas mal de fichiers, on a un robot mutant avec nous, hein. Elle trouvera bien quelque chose.

Il se tourna vers Damian et entendit la semonce de la Police. Putain, ça rigolait pas, là. Se faire contrôler, c'est bien différent que de se faire flinguer. Il regarda Damian et sans un mot, ils se comprirent. Il attrapa le poste central en tranchant les fils qui le reliaient à l'écran, aux prises, etc d'un coup sec de griffe et se fit aider par Damian pour se faire hisser jusque dans le conduit d'évacuation

Une fois là-haut, il se décalerait pour ne plus être en vue depuis le sol et attendrait la fin du grabuge...

La police venait d'arriver à l'étage, balançant une semonce d'intro dans les règles... En gros faites pas les cons sinon ça va craindre pour vos abattis. Leurs adversaires avaient disparus et Tonga avait l'air d'avoir retrouvé ses esprits.

Dans un geste presque commun, en symbiose, ils se comprirent sur ce qu'il y avait à faire. Le plus important c'était l'ordinateur portable, qui devait sans doute contenir des données vitales pour les XMEN.. Et un peu pour l'ONE... Mais ça c'était moins une priorité pour le mutant chanceux.

Le pangolin arracha les fils de la machine.

Damian Prit son ami par la taille et sans le faire mal, dans un effort moindre pour lui, le hissa jusqu'au conduit d'aération espérant que celui ci puisse se faire suffisament discret pour que la mission ne soit pas un fiasco.

Chacun des mouvements des X-men fut considéré comme une menace potentielle par les policiers. Ainsi, les paroles de Jane ne furent pas écoutées, pas plus qu'MBarou ne put rejoindre Eden. Il leur fut hurlé de se mettre au sol, les mains dans le dos et le ton employé ne laissa pas le loisir au moindre mutant de tenter de discuter avec eux ou de négocier quoi que ce soit dans l'immédiat.

Un à un, les mutants se firent passer les menottes pour ceux qui étaient en état de les recevoir. Ce fut également le cas de Damian qui avait heureusement eut le temps de faire disparaître la tour de l'ordinateur avec Tonga dans les conduits d'aération. Quant à Mia, elle put avoir quelques informations sur la fille enfermée : elle se transformait en loup-garou dès qu'elle était maltraitée ou énervée et était alors incontrôlable.

Quand les hommes d'intervention arrivèrent à hauteur de la grille et hurlèrent, la fille eut tôt fait d'illustrer ses propos et Mia dut sortir rapidement, apeurée par la violence animale inattendue qui fut dégagée. La bestiale créature fut laissée dans la cage - somme toute une idée lumineuse que de l'y avoir placée - puis les hommes récupérèrent l'hydrokinésiste avec des menottes une fois qu'elle retrouva forme humaine.

Enfin, Sean eut une demie minute pour fouiller les lieux, tandis que d'autres policiers arrivaient des étages inférieurs. Malheureusement, ce n'était qu'une chambre d'ado banale dans laquelle il se trouvait. Il ne dénicha donc que quelques habits planqués sous le lit, un bureau un peu en pagaille avec des cours et des tiroirs remplis de ressources d'étudiant, quelques mangas sur une étagère et des jeux de construction entre quelques jouets.

Seul restait Tonga, caché dans son conduit. Les mutants furent tous sortis du bâtiments, certains en brancards comme c'était le cas d'Eden manipulée avec précaution par des secours. Les mutants découvrirent alors le bordel ambiant à l'extérieur. Véhicules de police et ambulances, rue bouclée, bande jaune empêchant les civils d'avancer et même quelques camions de télévision dont les journalistes interrogeaient un peu partout des badauds. Un hélicoptère commençait même à passer dans le secteur mais il était difficile de savoir s'il était là pour filmer les lieux ou surveiller tout mouvement suspect.

Dernier X-men dans le bâtiment, Tonga n'eut pas le loisir de déguerpir rapidement. Les lieux étaient sans cesse occupés par des gens qui fouillaient ou analysaient des éléments dans les bureaux. L'animal devait donc patienter et s'ennuyer en silence.

Du côté des mutants arrêtés, après avoir été emmenés au poste de police et avoir été écouté un par un pour ceux capables de parler, ils furent réunis dans une salle d'interrogatoire après quelques rapides soins. Ils patientèrent quelques minutes avant qu'un homme n'entre.

Spoiler:

" Dans le genre discrétion, on repassera, les "X-men"..." insista-t-il sur les derniers mots pour marquer une forme de dédain, tout en déposant quelques dossiers sur un bureau.

Sans tourner autour du pot, il lança tout de suite :

" Je suis en lien avec l'ONE donc... je sais ce que vous foutiez là-bas. Mais lancer une sorte d'attentat contre ce bâtiment n'était pas vraiment ce que nous avions en tête. "

Visiblement agacé, il se frotta une barbe de quelques jours avant de taper du plat de la main sur la table près de lui :

" Putain vous savez combien y'a de journalistes dehors ? Autour du resto et du poste de police ?! On sait même pas quoi inventer comme histoire pour l'instant. " lança-t-il en pointant une direction du long du bras jusqu'à l'index.

Il soupira en observant rapidement les mutants puis indiqua :

" Bon, au moins maintenant que le bâtiment a été vidé, on peut chercher des informations. Vous n'aurez pas servi à rien. " admit-il malgré tout.

Il soupira à nouveau en remuant négativement la tête. Quel travail insupportable allait-il devoir subir dans les heures à venir avec ces fouilles-merdes de journalistes ?

Bon la mission était finie. Ça ne c'était vraiment pas bien passé. Trop de blessé dans leur rang, surtout qu'ils c'étaient blessés entre eux. Draak avait le bourdon, car elle était la cause des plus gros blessé. Elle n'avait presque pas parlé depuis qu'ils avaient été arrêté. Elle avait remarqué la non présence de Tonga. Mais comme personne ne disait rien, c'est qu'il devait s'être planqué dans un coin. Autrement il y aurait des pleurs et des larmes. De plus, elle ne voulait rien dire, de peur de l'indiquer aux flics.

Passer chez le médecin lui avait fait du bien. Même si les soins n'étaient que sommèrent, ils avaient soulagé un peu la douleur. Elle espérait qu'il fasse plus pour Eden. Elle ne méritait pas de souffrir. Jane non plus, mais elle était plus résistante. Malgré tout son inquiétude, elle ne leurs avait presque rien demandé. Elle avait trop honte.

Par contre, se faire engueuler par un poulet, c'était vraiment pas se qu'elle avait envie d'entendre. Elle sentit en elle monter une colère qui était alimenté par tout se qui c'était mal passé pendant la mission.

"Ben la prochaine fois, vous n'avez que y aller vous même vous péter les dents sur les pères fondateurs. ∑€®∂€! On est que des gamins, pas des pros de l’infiltration. Et si vous avez peurs des mutants, laisser nous faire à notre façon, où aller vous faire ƒøµ†®€!"

Elle croisa les bras et tourna la tête de côté. Il allait surement gueuler, mais elle n'allait pas l’écouter. Elle avait d'autre problème en tête.

L'homme observa MBarou s'énerver, visiblement dubitatif face à cet excès qui lui passait totalement au dessus. Il répondit immédiatement en prenant un ton ironique :

" Biennnnn ! Excellente réaction et très bonnes remarques de miss crapaud ! La prochaine fois, on ira nous même, ça c'est certain. Oui vous êtes des merdeux et vous êtes pas des "pros", c'est bien de connaître ses défauts. Et je n'ai pas peur des mutants, je veux de la discrétion pour pas se faire emmerder par les journalistes, chose dont vous n'avez strictement rien à faire visiblement puisque c'est sur moi que ça retombe. "

Le regard soudainement sévère l'éclair d'un instant, il repassa en ironie en observant l'ensemble de l'assemblée :

" Vous avez d'autres de vos défauts à mettre en avant ou quelqu'un veut aussi me reprocher votre nullité ? Je sais pas, allez-y, on est entre nous. Alors quitte à être totalement irresponsable, autant y aller jusqu'au bout. C'est cool comme entrée en matière, allez-y hein. "

S'asseyant sur le bord du bureau, il croisa les bras et observa les mutants pour voir si l'un d'eux voulait rajouter ce qui était pour lui une preuve supplémentaire de travailler avec des amateurs.

Et partir sur une civière fut le couronnement de la honte pour une Eden de toute manière trop mal pour s'y opposer. Quelle plaie franchement! Constatant la foule à l'extérieur, elle eut pour bête réflexe de tirer son bonnet sur sa figure.
Le passage à l'hosto fut assez bref. De toute manière elle n'avait eu qu'à serrer les dents pendant qu'on lui remettait l'épaule en place, sans anesthésie s'il vous plait. Bah oui, le timing restait serré quand on veut éviter le billard et elle avait déjà passé pas mal de temps bêtement vautrée dans ce fichu couloir. Une minerve, un bras immobilisé et un shoot corsé plus tard, ce fut retour à la case commissariat où, à défaut de mieux, elle se contenta de conserver son droit à garder le silence en fixant le vide, l'assortiment d'anti-douleurs aidant grandement à rester muette. Pendant ce laps de temps qui fut plus court que la plupart de ses camarades, elle essaya plutôt de se concentrer sur la bonne excuse à sortir en cours, histoire de justifier son état. Vingt jours d'immobilisation de sûr, rééducation ensuite, super. C'était son entraîneur qui allait se foutre d'elle. Et plus de bécane pendant deux bonnes semaines.

Quand ils furent tous réunis, elle nota l'absence de Tonga et eut un rapide haussement de sourcils interrogateur avant d'afficher une simple indifférence. Apparemment les flics ne savaient pas combien ils étaient et c'était pas plus mal. L'arrivée de l'agent de l'ONE avait pourtant le don d'énerver n'importe qui, heureusement pour Eden, le cocktail qu'elle s'était faite prescrire avait l'avantage non négligeable de l'aider à relativiser aussi elle ne jeta qu'un regard blasé à Mbarou alors qu'elle encourageait l'homme à péter une durite avec tout le flegme et l'élégance d'un agent du gouvernement américain.

"On appréciera votre sens de la diplomatie et votre professionnalisme, monsieur l'agent... Agent qui au juste? Et puisqu'on en est à s'échanger des tendresses, peut-être devriez-vous revoir votre plan de carrière, ce travail épuise tout votre sens pédagogique. Quand est-ce qu'on rentre?"

Elle plissa les yeux, sans vraiment avoir l'air courroucée. Mais il fallait dire que dans le genre fonctionaire chiant et grossier, ce type était en bonne voie pour battre des records.