03.05/14.L. Foot ou Footing ?

Hé bien hé bien, l'empathe commençait à fatiguer ou bien c'est la petite Clara qui capta toute l'émotion de joie qui irradia de lui. Christopher échappa à cette nouvelle influence et montra toute son impatience devant l'idée de porter la responsabilité du rangement. Il s'en alla sans demander son reste, sous le regard placide de son compagnon de footing.

Celui-ci couvait ses deux petites protégées, relevant chacun de leurs gestes, chacun de leurs regards, s'amusant et s'extasiant de leur passion. Sans le vouloir il recevait l'écho des émotions de ces dames et appréciait les variations de l'âme de Vesna, surtout ses émotions négatives comme la peur et l'appréhension, qui allaient et refluaient sous le coup d'autres émotions dont la subtilité échappait à l'empathe.

Le début d'une grande vie à deux n'était pas fait que de miel et de rêves charmants ! Tout restait à bâtir et surtout, la confiance mutuelle !

Timour eut un sourire timide aux cajoleries de Vesna. Il fronça néanmoins un sourcil quand la Russe évoqua l'idée de prendre la bécane ! La Bécane bordel !! Devait-il empêcher ce sacrilège suprême ? Mais déjà Vesna lui donnait des consignes pour la suite, ainsi que des menaces pour Double. Doublement paumé, pour le coup !

Seule Clara, pour l'instant, avait vraiment capté la petite plaisanterie du mutant extra-terrestroïde. Mais la joie eut tôt fait de la rameuter avec les deux naïades.

Timour jubilait intérieurement. Pour lui, c'était la victoire.

Eden venait de lui signifier par un regard toute son impuissance devant sa proposition romantique. Une façon comme une autre pour lui de mesurer les compétences -ou en l’occurrence, les incompétences- de sa camarade. Il leur fit un petit geste de la main pour les rassurer et souhaiter bon voyage.

Il croisa les bras en regardant les filles, éprises de leurs personnes comme de leurs sentiments, s'embarquer pour le hangar avec la félicité du bonheur parfait. Il hésita à leur décocher une dernière flèche et à les suivre, ne serait-ce que pour sauver la bécane, mais se ravisa.

"Pff hé ben !!! Trop fort quand même hein ?"

Dit-il joyeusement à Lucie qui semblait toujours là, le sourire aux lèvres dans ce joyeux capharnaüm.

L'empathe savait que les filles n'auraient pas le temps d'atteindre et enfourcher la moto avant de perdre peu à peu leurs sentiments si forts. Pour Vesna, ce serait un triple choc car le goût de la vodka et les flashs de Roxie reviendraient comme autant de claques amères. Pour la prude Eden, l'incompréhension précéderait sans doute la stupeur puis la honte. Elles disposeraient donc sûrement plus de leur temps à se "remettre de leurs émotions" mutuellement qu'à éprouver la malheureuse Bécane esseulée.

Tandis que l'empathe tout puissant, lui, avait besoin d'un thé bien chaud pour soigner son début de rhume.

Repoussant vaguement des bibelots sur son chemin, et enjambant un tas de rideaux dont deux tringles manquaient, il se dirigea vers la cuisine les mains dans les poches et le sourire content. Il faisait crânement claquer ses claquettes sous ses talons. Direction la cuisine.

cuisine avec Draak

Salon   

Avec un temps de retard, Malo pointa son nez, juste à temps pour saisir la fin de la scène. Arrivant trop tard pour entendre les dialogue, il ne vit qu'une farandole endiablée menée par Vesna, au milieu d'un hall en proie au plus grand désordre, et entraînant dans son sillage Eden et Clara. Le visage extasié des trois filles laissa le garçon perplexe. Qu'est-ce qui avait bien pu les mettre dans cet état ? Et pourquoi les rideaux se retrouvaient-ils par terre ?

Le regard du Breton se tourna, interrogatif, vers Lucie avant d'accrocher Timour qui s'éloignait vers la cuisine avec la démarche assurée de quelqu'un satisfait de lui-même. Aie... S'il y avait du Détritus là-dessous, il fallait suspecter un coup fourré pas très orthodoxe. Repassant la scène de la farandole dans sa mémoire, le garçon essayait de l’interpréter en entrant dans l'équation le pouvoir d'un empathe semeur de zizanie...

L'innocence du gamin (bien qu'il jouât facilement aux "affranchis" dans le domaine du libertinage) l’empêchait de vraiment comprendre ce qu'il se passait. Il soupçonnait néanmoins Cupidon d'avoir agi sur les sentiments des jeunes filles. Pousser Vesna à vouloir remplacer Roxie par Eden ou Clara était envisageable mais, dans ce cas, pourquoi les deux à la fois ? Cela semblait bien trop glauque d'un seul coup...

À moins que la nature de Clara se soit découverte à ce moment. Cela expliquerait pourquoi son ex-petite amie cherchait à l'éviter depuis quelques jours. Oui, tout était clair maintenant, elle préférait les filles et ne savait pas comment l'annoncer à Malo, d'où le faux rapprochement avec Pedro, juste destiné à brouiller les pistes.

Mais pourquoi se donnait-elle autant de mal avec ça ? Il aurait suffi de l'avouer sans détour et le Breton aurait très bien compris. Bon, avec difficulté quand même, mais il aurait fini par l'accepter, restant simplement ami avec la jeune fille. Enfin, cette histoire lui filait quand même le bourdon...

Les lèvres un peu tremblantes malgré tout, contrastant avec la joie des "mariées", Malo observait la farandole s'éloigner, incapable de dire quoi que ce soit...

 Salon

La curiosité et l'amusement avait fait sortir Lucie et Malo du salon. Mbarou resta quand à elle dans le cadre de porte à observer. Elle ne voulait pas trop s'approcher de Timour, de peur d'être pris dans ça zone d’influence.

C'était drôle, mais en même temps très méchant. Surtout pour Vesna qui était très mal psychologiquement en se moment. Ce gag pouvait l'anéantir complétement. Cupidon ne se rendait pas bien compte des conséquences de ses actes. Et il pouvait en naitre des désastreuses. Ça n'allait pas être facile pour Eden non plus, surtout qu'elles vivaient dans la même chambre. Mais elle était en meilleur santé, elle devait pouvoir assumer mieux que la Russe. Au mieux, les deux filles finissaient réellement en couple sans l'aide de Timour. Au pire, une des deux se suicidait. C'était vraiment très risquer comme petite blague.

Puis, Mbibi remarqua le changement d'état de Clara. Le jeune empathe abusait vraiment de son don. Peut-être avait-il aussi usé de son pouvoir sur Lucie. Comment lui expliquer la situation à elle qui venait d'arrivé? Elle allait vouloir fuir en courant. Où si elle restait, elle allait devoir rester sur ses gardes à chaque moment. Car Cupidon était pire que de la "GHB".

Mbarou n’osa pas approcher pour l’arrêter. Premièrement le choque allait être trop brutal pour les deux filles. En plus il aurait fallut l’assommer pour être sur qu'il ne contrôle personne. Ce qui n'était pas franchement réjouissant de frapper quelqu'un devait une nouvelle. Il fallait attendre. Même pas besoin d'attendre trop longtemps, Tim avait envoyer les filles au hangar. Une fois la pièce un peu plus vide, la géante pourrait essayer de résonner le petit fou.

La plupart sortirent du hall, et le petit monstre s'approcha heureux de la porte de la cuisine. C'était le bon moment et le bon lieux. Dans la cuisine ils pourraient parler tranquillement. Elle sortit donc du salon et s’approcha dans son dos. Puis lui posa une main sur l'épaule et ouvrit la porte de la cuisine de l'autre.

"Tim faut qu'on parle les deux. N'utilise pas ton pouvoir ou je t'apprend à faire de la chute libre sans parachute. Rentre dans la cuisine."

Son ton n'était pas agressif, mais suffisamment ferme pour qu'il comprenne qu'il ne fallait pas rigoler. Un pression de la main, forçait doucement le nain à rentrer.

"Personne ne rentre. Je veux lui parler seul à seul."

Ceci était pour les ceux qui étaient encore dans le couloir.

  Cuisine

(désolé, j'avais pas vu que c'était a moi)

Clara se laissa entrainer par Eden en jetant un coup d’œil à Chris qui montait dans sa chambre en râlant. C'est à ce moment là qu'elle se rendit compte qu'il était couvert de boue

Mais elle n'eut pas le temps de faire quoi que ce soit d'autres et se dirigea vers le hangar en suivant les deux jeunes mariées. La perceptive de les voir sans aller ensemble la remplissait de joies.

  hangar

Cuisine

Mbarou sortit de la cuisine et se rapprocha de Lucie. Elle avait les yeux un peu brillants. Mais elle fit comme si de rien était.

"Lucie ça va?"

Elle semblait se soucié pour la jeune nouvelle. Surtout qu'elle avait été manipulée par le pouvoir de cupidon. Elle n'allait pas apprécier. Mais il fallait lui expliquer la vérité.

"Va falloir que je t'explique se qui c'est passé. Mais c'est une longue histoire. On le fera une fois dans la chambre."

Elle ne pouvait pas monter maintenant. Clara ne lui avait pas donné le feu vert. Surtout qu'elle devait s'occuper de Vesna. Elle n'allait pas la déranger maintenant. Le mieux c'était de la conduire dans sa chambre.

"On va aller dans ma chambre. C'est plus simple. Clara nous appellera quand se sera tout bon. Je t'expliquerais ceci là-haut, si tu veux."

Toujours sous le choc de ce qu'il venait de découvrir, Malo restait incapable de réagir. L'entrain qu'il avait manifesté quelques minutes plus tôt en entrant dans le salon était déjà bien loin. Un avis de tempête soudain et violent avait balayé au loin toute la bonne humeur du Breton pour ne laisser que la cruelle vérité : Clara préférait les filles et tout dans leur relation précédente n'était que comédie de la part de la Sud-Africaine. La fille de verre avait réussi, sans utiliser son pouvoir, à faire voler en mille éclats, en même temps que ses illusions, le cœur, bien trop sensible, du gamin.

Ravalant difficilement les larmes qui lui montaient aux yeux, il nota bien la sortie, puis le retour de Mbarou - difficile de faire autrement, même un aveugle serait capable de remarquer le déplacement de la géante bleue - mais n'y attacha aucune importance. L'essentiel était ailleurs...

D'ailleurs la Sénégalaise revenait chercher Lucie et ne prêtait pas plus attention que ça au garçon. Il fallait mieux les laisser papoter, entre filles, que de s’immiscer dans ce genre de discussion, d'autant que Malo ne se sentait plus du tout le courage de faire la conversation à sa (presque) compatriote.

S'essuyant rageusement les yeux du revers de sa main, il tourna les talons sans dire un seul mot, retournant se réfugier dans le salon, maintenant désert. La cuisine aurait certainement été préférable - les émotions, ça creuse - pour ce perpétuel affamé mais le refuge habituel du Breton était toujours squatté par Timour. Or il avait besoin de calme pour se reprendre et de solitude pour pouvoir évacuer toute sa tristesse. Pas en pleurant, bien sûr, car Malo se pensait trop "petit coq" pour céder à ce genre d'extrémité, mais on ne savait jamais...

  Salon

Mbarou vit Malo qui retourna au salon avec un air triste. Mince, elle était tellement dans sa tête qu'elle n'avait pas fait attention au petit breton. Elle espérait qu'il n'avait pas mal pris le faite qu'elle le snob ainsi. Mais il n'y avait pas de quoi s'inquiéter. Le garçon s'en remettrait rapidement. Surtout qu'il avait d'autre problème à régler avec sa petite chérie.

"J'envoie un message a Clara pour voir ou elle en est, et on y va."

Elle sortit un vieux portable qu'on lui avait offert et dicta son message. Ses doigts, trop gros, l'incommodaient pour appuyer sur les touches.

"Clara, je monte dans ma chambre avec Lucie. Message moi quand c'est bon. Vesna et Eden vont bien?"

Elle espérait qu'elle s'en sortait avec les deux "mariées". Elle était plus jeune qu'elles, et n'avait pas vraiment les mêmes problèmes. Bien qu'elle était gentille et aimable, se n'était pas la meilleure personne pour les soutenir. En tout cas, c'était beaucoup mieux pour Lucie de rester dans la chambre de Clara. Les deux autres allaient avoir du travail à faire après la mauvaise blague de Tim. La nouvelle française n'arrivera surement pas à trouver sa place dans cette histoire.

"Allons y! Je te raconterais en haut."

Mbarou attrapa la valise rose de Lucie et se dirigea vers l'escalier qui menait aux chambres des filles. Elle n'oublia pas de faire la présentation des lieux en indiquant les pièces qu'elles croisaient. Elle donna aussi d'autres indications importantes comme l'heure des repas, ou aller laver les habits et les toilettes.

 Chambres des filles