Jour 2 - Activation système

Un silence religieux régnait dans cette pièce. Pulsant de quelques lumières bleues pour l'une et jaune pour l'autre, la console et le plus imposant des cadres offraient la seule activité visible dans cet espace. Il n'y avait pas un seul courant d'air, pas âme qui vive, le calme plat par excellence.

Puis un bip. A peine perceptible. Un voyant bleu vira au jaune sur la console, puis commença lentement à clignoter. Un second bip, et la fréquence d'allumage accéléra, contaminant le voyant suivant qui changea lui aussi de couleur. Un léger ronronnement semblable à un tableau électrique commença à se faire entendre, d'abord très légèrement, puis au point que l'on ne pouvait définitivement plus douter de l'activité du matériel de la pièce.

Le cadre central, le plus imposant agrémenté de tracés jaune pulsa plus rapidement, augmentant la puissance de sa luminosité. Un léger craquement pareil à un petit éclair retenti, puis une sorte de relief se dessina. Ressemblant à une sorte de voile balancé par le vent, l'apparition clignotait, se désagrégeait pas instant, comme une chaîne de télévision captant trop mal. Un bourdonnement vint s'ajouter à cette étrange symphonie technologique.

Clara était en train de monter quand elle entendit un sorte de bourdonnement inhabituel en provenance du hall d'embarquement. Tenant ses manteaux comme si il s'agissait d'un bouclier quelconque. Elle se rapprocha doucement de la pièce et finit par sursauter en entendant quelqu'un se mettre à rire bizarrement. Lens se mit à imaginer le pire... la base était envahie! Elle laissa tomber les manteaux et se précipita sur la pointes des pieds vers l'entrée du hall d'embarquement.

Arrivant devant l'entrée, elle se servit du mur pour rester plaquée tout en regardant ce qu'il se passer. Clara fut un peu surprise de voir un homme prés des console qu'il avait l'air d'observer. Il était surement en train d’essayer de téléporter ses amis pour les envahir. La jeune fille allait lui balancer du verre au visage pour l'assommer. Mais ses vêtements attirèrent son attention. Elle finit par l'interpeller sans se montrer

" Hé toi! Touches pas à ça! T'es qui? Comment t'es arrivé ici?"

Dés qu'il l'entendit, le garçon se retourna et la repéra. Se sentant idiote, Clara se releva de son coin de mur. Elle tiqua un peu quand il lui répondit en lui criant dessus. Elle pouvait tout aussi bien le planté là à se débrouillé tout seul, mais le voir toucher la console ne la rassura pas tellement.

En tout cas, elle en déduisit rapidement que ça n'était une invasion de leur forteresse. surtout qu'il le lui confirma plus ou moins en essayant de reprendre le fil de ses idée. Il avait l'air complétement perdu. Ce qu'elle pouvait aussi comprendre. Le garçon respira un bon coups en répondant plus au moins à certaines questions qu'elle se posait dés qu'elle l'avait vu.

Mais entre s'attendre à un réponse en l'entendre, il y avait tout un monde. Elle le mitrailla de question.

" Tu viens de San Francisco! de quel endroit? Tu étais à Graymalkin? Tu as vue nos profs Tu te moque pas moi, hein!... Ça fait combien de temps qu'on a disparut? Ils ont parlé de l'attaque dans les journaux..." La jeune fille changea de ton en réfléchissant à haute voix. " Bien sur qu'ils ont du en parler.... Autant de personne qui disparaissent d'un coups, ça ne passe pas inaperçu!"

Clara sembla partir un moment dans ses pensées, elle fixa le garçon sans le lâcher du regard. Comment lui avouer la vérité sans qu'il la traite de folle, Elle décida d'être cache avec lui.

" Euh... Excuse moi j'ai du mal à croire que tu es parmi nous. Pour répondre simplement à ta question, tu n'es plus à San Francisco. On est même plus sur terre à vrai dire."

Clara se gratta la nuque, un peu gênée par ce qu'elle venait de lui dire. Elle se cambra d'un coup en lui tendant la main droite et laissant sa main gauche dans son dos, avec un sourire hyper gêné au lèvres.

" Puisqu'on est dans la même merde.., Bienvenue sur Khane... je suis Clara, une des X-women. T'aurais pas un chewing-gum par hasard?"

La jeune fille fut surprise par les errances orales d'Aberthole et l'abreuva soudain d'une envolée interrogatoire. C'était peut-être ainsi que se sentaient les célébrités à Hollywood. Et à travers cette flopée de questions, la seule choses que le jeune homme réussit à répondre furent quelques "hein ?" et "quoi ?" passagers.

Pour tout dire il ne comprenait pas bien non plus et la tête lui tournait un peu. Mais il ne s'attendait pas à la suite. Se calmant, la jeune asiatique lui indiqua gentiment et avec un ménagement tout relatif que le garçon était à quelques années lumières de ses rêves et de sa famille. S'il avait voulu fuir cette dernière pour atteindre les premiers, il n'avait pas prévu un tel détour et il fut obligé de remettre tout ce qu'il venait d'apprendre dans l'ordre. L'attaque, ok, Graymalkin, ça c'était bon, les journaux, non ça non, des gens qui parlent, non, ça non plus, des disparus, où ça ? Le temps qu'il reprenne le fil de ses pensées, il était un peu énervé et il avait laissé Clara patienter une trentaine de secondes la main tendue. Il tendit la sienne pour la lui serrer.

"Ah ! Euh... Je suis Aberthole, je ne fais pas de films pour adultes et j'aurais préféré vous rencontrer sur Terre. D'ailleurs vous n'êtes pas un peu jeune pour ça ?"

Le jeune homme se gratta la tête et fit quelques pas en cercle devant la jeune fille pour finir d'enfiler l'histoire dans sa tête. Et toute cette situation lui brisait son intimité menu. Tirant ses cheveux vers l'arrière et marquant sa diatribe de nombreuses pauses et d'un ton calme, Aberthole tenta d'expliquer.

"Bon... alors... je sais pas dans quelle folie vous êtes mais pour je ne sais quelle raison, il y a des trucs qui font sens. Graymalkin, c'est là où j'étais, un hologramme pas cool m'a fait entrer, tout était bien, désaffecté mais bien. Ensuite il y a eu un mur d'air, comme quand, l'été, on sort d'un magasin climatisé et qu'il fait chaud dehors. Bon... là... d'un coup... il y avait le bâtiment détruit, de la fumée et l'impression d'avoir mis les pieds là où il faut pas. Les journaux n'ont jamais parlé d'une GUERRE dans San Francisco, et j'ai vu personne là-bas, soit ils sont morts, soit avec vous. L'hologramme m'a dit de descendre au sous-sol, je suis allé voir... là il y avait ne pièce sphérique avec un 'X'... comme sur une carte au trésor... je suis rentré et... pouf !"

Aberthole s'arrêta face à la jeune fille et se mit à gesticuler en pointant l'écran et les consoles.

"Je suis ici devant tout ce boxon incompréhensible, les bip-bips et le brrrrr qui me fatigue."

Se retournant dans un mouvement de dépit, le jeune homme cria, haussant vraiment la voix pour la première fois.

"Je savais que j'aurais dû aller à Hollywood plutôt que de faire des détours pédagogiques !"

Clara eut un petit sourire au lèvre quand Aberthole lui parla des film pour adultes. Elle avait eut la même réflexion quelques mois plus tôt quand elle avait rejoins le Old school. " Hé! j'ai 14 ans, je suis plus une gosse!" Mais elle le perdit vite quand il lui décrivit Graymalkin en ruine. Clara sentit ses jambes flanchés. Tremblante, elle se laissa tomber au sol. Atterrissant sans aucune grâce sur son postérieur.

"Morts? "

Clara avait déjà du mal à s'imaginer Mémé Lily morte. Bien qu'à son age, on pouvait s'y attendre. Mais que tout les prof le soit, elle se demandait quelles seraient leur chance contre le reste des Pére fondateur sans les adultes pour les aider. Walentyn et Emily était surement rentrés de leur escapade et... Son père qui devait essayé de l'appeler pour prendre de ses nouvelles. Elle tenta de s'imaginer le nombres d'appels manqués qu'elle avait sur son portable en ce moment. Rapidement elle sentit que ses yeux piqués, annonçant de futures larmes tandis que le nouveau se plaignait des Bip et des Brrr de la pièce. Elle renifla pour chasser sa peine avant de lui répondre sur un ton triste.

"Moi aussi je préférerais être ailleurs qu'ici. Pour les machines, je te conseille de pas y toucher, on pourra demander à Danger de s'en occuper. ces machine sont censées nous ramener sur terre d'ici 3 jours, alors si tu veux pouvoir un jour aller à hollywood... "

Clara se rendait bien compte que ses explications n'étaient vraiment limpide. mais à vrai dire elle ne savait pas vraiment par quoi commencer. Elle se frotta les yeux avant de se relever.

" Tout ce qui nous arrive, c'est assez compliqué à expliquer. J'ai encore un peu de mal à m'y faire moi même.., Tu veux pas qu'on aille chercher un endroit plus calme pour discuter?"

Elle avait vraiment l'impression que changer de pièce leur ferait le plus grand bien à tout les deux. Mais elle hésiter à lui proposer à manger. Les bouillie extraterrestre en conserve allaient surement le faire craquer.

Aberthole accepta de la suivre. Clara hésita un moment. Elle ne savait pas trop si il valait mieux l'emmener voir Danger ou l'emmener voir les autres. Elle finit par conclure qu'il valait mieux ne pas lui présenter tout de suite le robot. Les autres pourraient lui donner un coup de main pour expliquer dans quoi il s'était embarqué à son insu.

" Très bien, allons voir les autres. Abeurtol."

Elle se dirigea vers le couloir en récupérant les manteaux qu'elle avait laisser au sol, tout en en proposant un au nouveau. Elle descendit en lui commençant à lui faire la conversation.

" Le voyage ne t'a pas trop épuisé? Les téléportations ça me rend toujours malades, j'ai horreur de ça. Je suis toujours complétement désorientée à l'arrivée.... Tu as un drôle d'accent? Tu viens d'oû?"

salle de repos

Aberthole était fatigué et il avait du jetlag. Autant dire que la décision d'aller faire plus de ronds de jambes ne l'enchantait qu'à moitié, mais il ne pourrait pas trouver le sommeil avant de comprendre un peu mieux ce qui lui arrivait.

"Je te suis."

La jeune fille tendit un manteau à Aberthole qui l'enfila par-dessus son t-shirt d'un groupe de rock gallois obscur. La jeune fille s'était mise en tête de faire la conversation.

"Tu poses toujours autant de question ?"

Les mots étaient sortis tous seuls, le ton était très calme, placide même, sans aucune méchanceté, ni sarcasme. Mais Aberthole se rendit compte que Clara était le premier visage sympathique qu'il avait croisé depuis un moment et qu'il était maladroit de lui répondre ainsi.

Désolé... je viens du pays de Galles, d'où l'accent. Après je voyage plutôt en moto en général, l'avion ET la téléportation sont des premières..."

Salle de repos

De longues minutes s'écoulèrent après le départ d'Aberthole et Clara. La console principale avait repris ses clignotements standards comme si rien ne s'était passé dans la pièce. Seule une sorte de vrombissement semblable à un ventilateur se mettant en route et s'arrêtant semblait se faire entendre, à intervalles réguliers, un peu comme un très très lent battement cardiaque.

Puis à nouveau un bip. Et tout le manège recommença. Le craquement sonore électrique se fit à nouveau entendre, et le voile à l'apparence défaillante se manifesta une fois, deux fois... Et une nouvelle silhouette se dessina dans l'encadrement de cette "porte" centrale.

[Salle de repos ]

Ryoichi perdit du temps dans les couloirs de la forteresse. Il n'y avait fait qu'un bref tour, et n'avait pas vraiment retenu la configuration des lieux. A peine savait il l'emplacement approximatif de la salle d'embarquement.
Au début il pensait même que c'était à l'endroit du briefing, mais au moment de débarquer dans la pièce il savait son erreur: aucune machine ici.

Après quelques détour, un départ trop précipité qui l'avait obligé à prendre un rythme de course plus mesuré, s'entant chaque seconde qui s'écoulaient comme autant de rire moqueur du diable à sa tentative désespérée de retour.
Il se dit même qu'il se faisait une idée, que le type était l'exception qui confirmait la règle... Mais s'il y avait la moindre chance qu'il passe en même temps qu'un arrivant...

Débarquant donc dans la salle, le souffle court et l'espoir presque éteint par une vague de réalisme il vit ce qu'il n'osait espérer. Là sous ses yeux, les machines étaient en route, et d'une sorte d'arche un voile luminescent balloté par un vent invisible.

Il perdit deux ou trois secondes à réaliser ce qui se passait avant de se mettre à courir de manière désespérée et qu'une silhouette était en train de se profiler dans l'encadrement. Il ne chercha même pas à ralentir ou même à l'éviter. Le type en arrivée le remercierait surement de l'avoir repousser jusqu'à Graymalkin.
Il fonça tout droit, mains tendues. Tout valait mieux qu'ici...

Graymalkin Industries

- QUOI ?!


"QUOI" en effet, Alix. A peine entrée dans la salle à la chaise pour se poser dessus, la pièce laissa place à... Une autre pièce. Cette pièce avec la chaise était soit un hologramme, soit un téléporteur : dans tous les cas, le nouveau décor n'avait rien à voir avec Graymalkin. Une salle de pierre avait remplacé le bâtiment, avec ce qui semblait être des portes posées en arc de cercle. Certaines des portes brillaient d'une lumière bleue tandis que la plus grande brillait d'une faible lueur jaune : les autres étaient "éteintes". Au centre de la pièce trônait une grosse console avec tout un tas de boutons et de manettes et un écran style HUD, le tout labellisé et écrit dans un langage qu'Alix comparait à du charabia alien dans une série de science-fiction ou à l'écriture d'un enfant de 3 ans hyperactif, au choix.

Le premier réflexe d'Alix avait été de s'empresser de fermer la visière de sa tenue dans un réflexe futile de protection au cas où l'air de cette nouvelle pièce était toxique ou quoi que ce soie, mais une fois le calme revenu, la console avait toute son attention. Loin d'elle l'idée d'aller triturer ces commandes sans être capable de comprendre un traître mot de ce qui était à l'écran, mais déjà définir à quoi servait quoi. Ou juste où elle se trouvait, là maintenant tout de suite...

Dans sa matérialisation. Alix referma sa visière dans un réflexe bienvenu. L'instant d'après, elle aperçu une forme débouler à toute vitesse.
Ryoichi courrait en direction du portail dans l'idée de le traverser. La forme apparaissant sous ses yeux prit pleinement consistance au moment où il atteignit la porte. Il percuta de plein fouet la mutante fraîchement arrivée qui, sous l'impact, se retrouva projetée de deux mètres vers l'arrière, heurtant le mur. Sa combinaison la protégea partiellement du choc. Glissant au sol, elle fut sonnée un court instant pour constater qu'un asiatique lui était allégrement rentré dedans pour s'étaler sur elle.

Le portail se mis à grésiller. Une série de "bip" sonores se succédèrent, avant que le silence ne s'installe à nouveau. Au premier mouvement, Ryoichi se prit une légère décharge d'électricité statique au contact des vêtements qu'Alix portait par-dessus sa combinaison.

*Chiotte!* songeât Ryoichi au moment de l'impact. Allez savoir pourquoi, intuition, inspiration divine, pessimisme ambiant, il sût que c'était foutu au moment de percuter le nouvel arrivant, contre lequel il s'affala après avoir percuter le mur.

"くそっ (kuso)" murmura t'il en se levant doucement, écœuré par son manque de bol. Il sursauta, s'agenouillant d'un coup, ou plutôt se mettant à califourchon sur l'inconnu suite à une décharge statique: "いてて (itété). Et merde! J'y était presque... PRESQUE!" ajouta t'il avec colère en donnant un coup de point au mur.
Son accès de fureur fût tuer dans l’œuf 1) quant il baissa sur le visage de l'inconnuE dans sa... Combinaison? 2) Parce que le mur était plus dur que son poing et qu'il s'était fait mal.

Il resta interdit un instant. Pas tant de voir que c'était une nana, mais... son visage... On dirait qu'elle était en train de se décomposer Ou qu'elle avait fait un petit bain de produit abrasifs. Ou qu'elle était salement malade. C'était quoi le délire? Une attaque?
Supposant que non vu le dernier arrivé il se leva pour laisser à l'inconnue le loisir de faire de même. Une autre mutante peut-être? Une malchanceuse du genre Jane?

"Hum... Toi t'es pas venu ici pour nous faire la bise..." Mieux valait une tentative d'humour pour débloquer la situation. Néanmoins il se prépara à faire jaillir son pouvoir au travers du corps de la nouvelle venue si elle s'amusait à déconner... Juste au cas ou...

Tandis qu'Alix et Ryoichi faisaient connaissance oralement après le physiquement, la console principale émit à nouveau une série de bip alors que certains de ses voyants viraient à l'orange. Les symboles sur l'écran transparent accélérèrent leur cadence de défilement et, juste devant eux, le voile translucide qui avait fait apparaître la jeune fille en combinaison fit à nouveau son apparition. Une nouvelle silhouette commença à se matérialiser sous leurs yeux.


Lâchant ses valises sur le sol, pour la première fois depuis sont entrée sur le domaine de Graymalkin, Miranda pu constater la présence de deux personnes, l'une à moitié sur l'autre, contre un mur derrière elle.

Ryoichi eut un petit gloussement de gorge amusé. Au moins elle n'était pas du genre à tout prendre mal. C'était déjà sa de gagne: "Je pensais qu'on se faisait la bise en occident pour se dire bonjour. Encore que j'ai pas trop pratiqué tu me diras. Bref tu..." tout aux présentations, Ryoichi n'eut pas le temps de voir les petites lumières clignotantes dans son dos et ne put que sursauter quand le voile apparût, lâchant une nouvelle personne dans la pièce.

Et même sans sa... Il étouffa un juron avant de dire: "Trop rapide... C'est pas par là que je vais repartir..."

La nouvelle venue avait un teint chocolat et venait visiblement de leur époque enfin s'il en croyait les valises. Ce dont il avait douté une petite minute devant l'inconnue numéro 1 avec sa combinaison et sa face. Après tout peut-être que les voyages spatio- étaient aussi temporels. Auquel cas sa voulait dire qu'il pouvait recevoir la visite de types du XXXème siècle. Et qu'on pouvait tous lui ressembler!

"Salut à toi gentille inconnue..." il leva la main, faisant un salut, le majeur et l'annuaire assembler, tout les autres doigts écartés. Il ne manquait plus qu'un "I came in peace." et le tour était joué. Seulement le ton sardonique démentait l'affirmation ou le signe.
Il se tourna vers Alix : "gentilles inconnues d'ailleurs. Je suis Ryoichi Kinami et vous êtes ici... Et bien j'imagine parce que vous avez trainée là ou il fallait pas ou que vous êtes mutante, auquel cas vous avez malheureusement trainée là ou il fallait.
Vous êtes actuellement sur une planète paumé quelque part dans la galaxie et dont j'ai oublié le nom, et nous sommes bloqué par manque d’énergie pour le voyage vers la terre."

Il eut un sourire plaisant avant d'ajouter: "Et nous allons bientôt partir pour chercher de quoi repartir." *Pas Jotnar, pas Jotnar, pas Jotnar...* pensât il intérieurement.

Laissant un instant aux filles le temps de faire le point sur les nouvelles, il se tapa le front de son index et prit un air désolé: "Ciel, j’oubliais. Bienvenue naturellement." avec le sourire ravi de mise.

[-> Salle de repos.]

Et deux spectateurs. C'est sans particulièrement se presser qu'Eden arriva au premier étage. Elle entendit la voix mécanique du cyborg parler Mesfi et oeil de... Truc et décida pour la peine qu'elle irait plus tard poser ses questions à l'androïde. Maintenant qu'elle était arrivé au seuil de cette pièce bourrée de portes plus étranges les unes que les autres, elle n'affichait plus qu'un vague air d'étonnement, qui passa à une espèce d'expression blasée en constatant que par-delà le portail central, Ryoichi était d'ors et déjà à califourchon sur quelqu'un d'inconnu et de bien recouvert. En fait, c'était peut-être dans ses habitudes de grimper sur les autres. Ce qui en plus d'être distrayant lui filait maintenant des munitions à elle. A cette pensée, elle afficha pendant une fraction comme le commencement d'un sourire mesquin qui disparu instantanément. C'était pas très correct pour la personne qui se retrouvait dessous quand même. Et aussi pour la seconde nouvelle venue qui se trouvait un peu plus en avant et devant laquelle Eden tâcha de faire bonne figure en affichant un sourire sympathique de pure politesse.

"Bonjour!"

Et maintenant? A dire vrai elle ne savait pas trop s'il fallait considérer ces arrivées comme amies ou ennemies. De toute manière, la californienne restait sur le pas de la porte, bloquant la sortie dans un premier temps, histoire de se faire une idée. Mais au moins, ni l'un(e?) ni l'autre n'avait l'air de venir dans l'idée de déclencher une bataille. Quoiqu'une valise pourrait servir d'arme pour quelqu'un comme Wraith, ce n'était pas nécessairement le cas pour une autre personne.

"J'imagine qu'une apparition vous a dit de rejoindre un sous-sol désert avant que vous ne vous retrouviez ici?"

Mine de rien, si elle avait foncé, elle n'aurait pas eu la plus petite idée de comment faisaient les gens pour augmenter la population x-men en exil sur une planète inconnue. Ah oui, ça aussi il allait falloir le dire à ces personnes fraîchement débarquées.

--> San Francisco

Lâcher ses valises et ouvrir la bouche, stupéfaite, furent les seules réactions de Miranda face au changement total de décor. Dire qu'elle ne s'attendait pas à cela était un doux euphémisme : elle pensait justement être enfin au bout de ses surprises. Un robot rasta, un bâtiment désert et à moitié en ruines, après un week-end où elle avait failli se noyer, c'était un concentré d'action très largement suffisant à son goût.

Pourtant, un instant après avoir cru toucher au but et comprendre ce qui se passait dans cet Institut, elle était plus perdue que jamais. Lieu inconnu, personnes l'une sur l'autre, inconnues également. Un gars et une fille. Le garçon, un asiatique apparemment, lui "expliqua la situation". Son histoire était aussi crédible et logique qu'une aventure des Looney Tunes.

"Salut. Je suis même plus sur Terre là ?"

Elle l'avait dit de façon neutre et sérieuse, mais intérieurement, elle hésitait entre l'évanouissement - si c'était vrai -, ou le saut au cou - si c'était une plaisanterie. Elle choisit de s'asseoir par terre, en tailleur, ce qui limiterait la chute au cas où elle tourne subitement de l'oeil, et posa son menton sur ses mains.

"Donc si je résume bien," *Inspire, expire* "dans votre sous-sol, il y'a une machine" *Reste calme, reste calme* "qui expédie les gens sur une nouvelle planète," *C'est cela, garde une voix égale, calme, respire* " sans moyens de faire demi-tour ?" *Retrouve ta paix intérieure, inspire* "Y'a pas quelque chose de..." *Nan, je peux plus*"...COMPLÈTEMENT DÉBILE DANS CE QUE JE VIENS DE DIRE ???"

Elle avait craqué. Elle avait hurlé. Mais c'était sûrement à cause du jetlag. Miranda inspira, expira, ferma les yeux et s'éclaircit la voix.

"Tout à fait," répondit-elle à Eden. "Une espèce de robot féminin qui me disait que j'étais la bienvenue, et dont je promets de faire disjoncter un à un tous les circuits la prochaine fois que je la rencontre", conclut-elle avec un sourire. "Vous la connaissez, peut-être ?"

Pour le moment, Miranda préférait rester assise. Si elle était debout, elle pouvait être prise d'une pulsion meurtrière à tout moment. Le calme était primordial. Ainsi que la distance de sécurité qui pouvait sauver une vie. Elle rouvrit les yeux.

La nana en combi et goudron lui fit une remarque des plus judicieuse... Il était vraiment temps qu'il se couche: "Laquelle des demoiselles se ferait des idées?" fit il avec un sourire des plus provocateurs et certainement pas dénué d'ironie. Après tout les femmes moches ou grosses étaient au courant de leurs défauts. Il ne fallait juste pas le leur rappeler. Elle ne devait donc pas faire exception à la règle...

C'est à se moment qu'Eden fit son entrée: *C'est tout?* se dit il: *Je me serais pas privé pour plus perso.* Sa faisait d'autant plus de billes pour le "sainte" d'Eden. Ce qu'il n'aurait pas donné pour une situation inverse et une remarque bien placée à l'attention de la couleur de ses joues.
Enfin il pouvait toujours se lever, une main tendu vers sa "victime" (geste qui l'intrigua lui même après coup) et faire un sourire juste provocateur, ainsi qu'un clin d’œil rien de moins qu'appuyé à Eden. La situation lui rappelait quelque chose de leurs derniers instants sur terre...

C'était peut-être pas une bonne idée vu leurs derniers échanges mais... A moins d'en venir aux mains, et ce n'était pas à l'ordre du jour, le terrain psychologique était tout ce qu'il avait. Et il avait envie de titiller la vibre sainte d'Eden... Juste pour voir à quel point elle mériterait son petit nom.

C'est alors que l'autre nana, celle qui venait de débarquer commença à péter les plombs. Il recula d'un pas prudent, sur la défensive: ce genre de changement d'état psychologique lui est... était? Plutôt coutumier. Sans parlé du sourire. Un sourire qui pouvait bien cacher une violence latente. Elle ne se fit d'ailleurs pas prier pour extérioriser le tout, toujours avec un sourire qui ne lui inspirait rien qui vaille.

"J'aimerai bien voir sa." fit il avec son propre sourire: "Je doute que sa dur très longtemps, mais j'aimerai le voir oui.
Quoi qu'il en soit, c’est exactement ce que je viens de dire. Naturellement nous comptons tous sur toi pour te sortir de notre merde à tous si je puis dire. Ne le prend pas mal, on est tous dans la même galère et aussi volontaire pour être là.
Autant ne plus y être non?"

Il laissa un instant à la jeune femme pour mettre de l'ordre dans ses idées avant de poursuivre: "Et sinon vous étiez venue pour quoi à la base? Encore que pour toi j'en ai une idée, bien que la combi m'intrigue." fit il en remarque à la... euh... rouquine? Sur laquelle il se tenait quelques secondes plus tôt.

Au moins Ryoichi avait la galanterie d'aider la nouvelle venue à se relever. Sa curiosité titillée par la combinaison, Eden hésita à s'approcher mais se ravisa un instant en entendant le ton de celle qui, encore plus fraîchement débarquée, avait lâché ses valises l'instant d'avant. La situation risquait d'être franchement confuse, Et c'était pas Ryo avec son clin d'oeil et son attitude provocante qui allait arranger les choses. Pour ne pas avoir à afficher sa gêne, la californienne préféra reporter toute son attention sur celle qui ne portait pas de combinaison, quitte à aller ensuite poser des question à celle qui s'était faite grimper dessus. Pour la peine, elle comprenait parfaitement les sentiments de la fille aux valises. Elle aussi avait failli péter une durite dès qu'elle avait compris qu'elle n'était plus sur Terre. Le fait que Ryoichi en remette une couche n'arrangeait rien et malgré elle, Eden lui fit les gros eux l'air de dire "pitié, pas maintenant!!" avant d'en revenir à la source de son attention première.

"Oui, il y a un soucis dans la donnée. Mais tenant compte du fait que Graymalkin avait été attaqué, j'ignore si chacune de vous aurait été plus en sécurité là où des ennemis pourraient encore traîner. Puisque tu veux voir Danger, c'est le petit nom du robot de l'accueil, elle se trouve en cables et en diodes dans la pièce d'à-côté."

Elle indiqua d'ailleurs du pouce le couloir derrière elle menant probablement à d'autres salles.

"Malheureusement comme dit, nous sommes tous coincés ici. La bonne nouvelle, c'est qu'il existe un moyen de rentrer. La mauvaise c'est qu'il nous manque du matériel pour activer le portail dans l'autre sens, apparemment. Danger ne nous avait même pas dit qu'il était possible de faire le chemin allé depuis San Francisco. On est tout aussi étonnés que vous."

D'ailleurs, elle s'écarta de l'entrée, se doutant bien qu'il y ait des chances pour que la plus impulsive des deux fasse un bond en direction de la sortie pour tenter une approche agressive à l'encontre de l'androïde. Ce qui étrangement la dérangerait bien moins que de la voir agresser un autre mutant. Mais elle demanda tout de même.

"Au fait... Vous vous appelez comment?"

Rien n'empêchait de faire au moins un minimum connaissance. Elle en revint d'abord sur la fille qui l'avait intriguée, celle avec la combinaison.

"Ah parce que vous comptez sur moi ?" Miranda n'en croyait pas ses yeux : la situation devenait de plus en plus surréaliste. Si elle n'en avait été que spectatrice, elle aurait sans doute éclaté de rire. "Vous allez me sortir que je suis l'élue qui doit vous faire sortir de la Matrice, aussi ? C'est dans le sous-sol de votre Institut que je me suis retrouvée, pas dans le trou du lapin d'Alice au Pays des Merveilles !" poursuivit-elle hargneusement en direction de celui qui prenait sa situation à la rigolade. Elle se força à rester assise, encore une fois pour se retenir de toute réaction violente, mais l'envie de se lever et de lui en coller une se faisait de plus en plus intense.

Apparemment, la fille en combinaison était dans la même situation qu'elle. La seconde nana, elle, était là depuis plus longtemps. S'il y avait des questions à poser, c'était plutôt à elle. Cela dit, elle anticipa et répondit à plusieurs de ses questions. Le robot était dans la salle voisine, première chose. Elle l'avait fait voyager dans un sens, il y'avait toujours une chance qu'elle puisse la renvoyer. Miranda était venue à San Francisco avec dans l'idée de rejoindre une école, pas de devenir une héroïne. Elle n'avait rien à voir avec leurs galères, et le type goguenard ne la poussait pas vraiment à la compassion.

"Donc en gros, on est les secours qu'on vous envoie parce que vous êtes en galère", résuma Miranda, qui semblait se calmer. "Et la première chose que tu fais, c'est te foutre de ma gueule." ajouta-t-elle à l'intention du type. Elle fit une pause, songeuse, puis claqua des doigts comme si elle venait de trouver une réponse. "J'y suis. Sentiment d'échec, perte de l'estime de soi, on cache avec de la désinvolture. Je compatis, vraiment." dit-elle d'un ton plein de fausse commisération.

Elle se releva finalement, et redressa ses valises, admettant peu à peu qu'elle était bloquée ici et qu'elle devrait faire avec. Au moins ne s'était-elle pas retrouvée catapultée au milieu d'un champ de bataille. Cette "Danger", pour cynique qu'elle était en recrutant contre leur gré de jeunes mutants, avait au moins un soupçon de bon sens.

"Miranda McEwen, je viens de Nouvelle-Zélande." répondit-elle à la fille blonde. "J'aurais bien dit que j'étais enchantée de faire votre connaissance, mais..." elle fit un signe de tête vers M. Blague ici présent. "Je suis une mauvaise menteuse."

Elle attrapa ses bagages. "Vous avez une idée d'où je peux m'installer ?" elle songea que la veille au soir, elle s'endormait dans ce qui lui faisait l'effet d'un palace. Chienne de vie.