02.03/??.C.Nouvelle-Zélande - Whangara Road

L’homme acquiesça d'un signe de tête pour simple réponse aux premières paroles de la jeune fille. Il était d’accord avec elle, il y a toujours des idiots prêts à user de la force pour appuyer leurs convictions, mais il ne sentit pas le besoin de rajouter quelque chose aux propos de Miranda.

"C’est bien moi « Albatross »!", lui répondit-il, avant de croiser les bras comme elle et de l’écouter sagement. Bien que masqué, la surprise se lisait clairement sur son visage quand elle les accusa d’être au courant qu’une tornade allait apparaître ici.

"Heu… Mimi…". Wayne avait posé la main sur l’épaule de sa sœur. Il ne se sentait pas à l’aise avec autant de mutants inconnus autour d'eux. Il savait que, pour elle, cette rencontre était plus importante que pour n’importe qui d’autre, mais il aurait préféré qu’elle soit moins directe et qu’elle use d’un peu plus de tact.

Quand cette dernière lui proposa de se retirer, il comprit qu’il devait les laisser seul, même s’il n’aimait pas l’idée. De toute façon, têtue comme elle était, il valait mieux la surveiller de loin plutôt que de s’opposer.

"Sure ?... Bon ! Venez-vous autre…". Il rattrapa ses potes et s’éloigna.

"Bien…", commença l’homme en noir en regardant les garçons partir. "J’essaie depuis quelques années de trouver tous les mutants de la régions et de leur apprendre à contrôler leurs pouvoirs. Vois-tu, cette tornade est exactement le genre d’exemple que peut faire un mutant livré à lui-même. C’est pour éviter cela que je veux former les jeunes mutants. Je veux leur apprendre à utiliser leurs capacités de façon utile pour la société afin qu’elle les accepte."

Il marqua une pause et plongea profondément son regard dans le sien, comme pour l’analyser de l’intérieur.

"Mais pourquoi veux tu savoir tout ceci ? Et pourquoi je te raconte tout ceci ?". Un sourire en coin se marqua sur ses lèvres. "Ce n’est pas seulement de la curiosité, non ?"

Il lui tendit une carte de visite avec un albatros dessiné dessus.

"Retrouve moi si tu veux en parler. Mais pas ici, ce n’est pas le moment."

À se moment-là arrivèrent les secouristes de la plage ainsi que des policiers. Albatross se retourna vers eux et commença à leur parler.

Sur l’autre face de la carte de visite étaient écrites une adresse et une heure.

"Peut-être que si. J'ai pas le droit d'être curieuse ? Vaudrait mieux que je sois agressive comme tous les types d'avant ?"

Miranda prit la carte de visite avec un sourire en coin et la rangea dans une de ses poches. Il s'agissait donc bien d'une coïncidence, enfin, presque. Elle était toujours déterminée à retrouver le responsable de la tornade, mais comme l'avait dit avec justesse Albatross, ce n'était ni le lieu ni le moment pour ça. Elle lui fit un signe de tête et s'effaça lorsque les forces de l'ordre arrivèrent, retrouvant Wayne et ses potes qui n'étaient pas partis loin.

"Tu vois ? Entière !" lui dit-elle avec entrain. "On peut rentrer tranquillement. J'ai envie de prendre une douche où je contrôle le débit."

Ses vêtements lui paraissaient toujours humides, mais rien de comparable avec sa sortie de l'eau. Ses cheveux étaient dans un état abominable, par contre. Avec un maquillage adéquat elle aurait fait une figurante merveilleuse dans une série sur les zombies.

N'ayant pas non plus oublié le défi, elle ajouta à l'intention des trois surfeurs :

"Et vous l'aurez, votre bière, je paie toujours mes dettes. Sauf que j'ai assez bu pour la journée là."

Il faudrait aussi qu'elle s'excuse pour tout ce bazar auprès de Wayne, car après tout c'était un peu de sa faute et de celle de son orgueil si elle lui avait fait une peur bleue. Mais elle attendrait qu'ils soient seuls dans la voiture pour ça.

Les trois garçons la regardèrent timidement quand elle évoqua le pari et Wayne éclata de rire.

"Tu n’es pas au courant, mais je sens que ça va beaucoup te plaire… La grosse vague a humidifié le sable et à enfoncer leurs roues. Ils n’arrivent plus à sortir de la plage. J’ai promis qu’on les aiderait s’ils admettaient avoir perdu." Un sourire lumineux rayonnait sur son visage et ses yeux rouges prouvaient qu’il s’était déjà bien moqué d’eux. Les trois autres grognaient un peu mais étaient bons joueurs et acceptaient leur défaite.

Il avait fallu une bonne demi-heure pour dégager les roues et l’aide d’un gros pick-up pour les sortir de là. Le retour à Gisborn s’était fait gentiment. La tournée étant remise à un autre jour, les deux McEwen rentrèrent directement à la maison.

Une fois sortie de la douche, Miranda entra dans le salon ou Wayne avait allumé la télévision. Des images amateur de la tornade y était diffusées et plusieurs personnes racontaient leurs aventures. À un moment, un jeune politicien du nom de Quinn Tubiola, du parti vert Aotearoa, prit la parole.



"Voilà ce qui se passe quand la politique ne prend pas ses responsabilités face aux problèmes mutants. J’ai un programme qui pourrait les aider, leur apprendre à utiliser de bonne façon leurs pouvoirs, pour le bien de la société. Mais pour cela il faut des fonds, une école spécialement pour eux. Il faudrait aussi les recenser et d'autres mesure du même ordre. Malheureusement, la plupart des politiciens du pays ne veulent pas entendre parler du sujet, pour ne pas se confronter à l’opinion publique…"

Denis Prosser, membre du parti politique New Zealand First, fut, lui-aussi, interrogé par les médias. L’homme était connu pour ses prises de position controversées face à la main d’œuvre étrangère et au thème des mutants.



"C’est bien la preuve que ces mutants sont dangereux. Heureusement il n’y a pas eu de mort, mais, la prochaine fois qu’un de ces monstres jouera avec ses pouvoirs, vous verrez que les conséquences risquent d’être plus dramatiques. Je suis d’accord avec mon confrère Tubiola, il faudrait les recenser, mais il faudrait aussi faire une loi leurs interdisant d’utiliser leurs pouvoirs. Ils doivent se comporter comme des humains normaux où être enfermés…"

Wayne se retourna et regarda sa sœur.

"Ce n’est pas gagné pour les mutants, mais au moins les politiciens bougent… Que comptes-tu faire maintenant ?"

"Oh. Ah. C'est bête ça alors."

Miranda tenta tant bien que mal de garder une expression neutre, ce qui fonctionna assez bien pendant quelques secondes. Puis elle éclata de rire et participa de bon coeur au dépannage. Enfin, une bonne nouvelle. Les mecs étant bons perdants, et finalement plutôt sympas en dehors de tout défi débile, la mutante décida de jouer le triomphe modeste. Surtout qu'ils lui devaient une soirée et une bière : inutile de se les mettre à dos, où c'était un coup à ce qu'ils lui paient une Foster's que même un hooligan bourré n'accepterait pas de boire.

Leurs chemins se séparèrent finalement, et rarement Miranda apprécia autant une douche que ce jour-ci. Fatiguée par sa journée, elle se glissa dans un peignoir une fois celle-ci achevée, car toutes les bonnes choses avaient une fin, plutôt que de faire le moindre effort pour se rhabiller. Elle imaginait parfaitement bien commencer sa nuit à neuf heures et demie, mais il lui fallait se forcer à manger, sinon elle se réveillerait à tous les coups sur les coups de deux heures du matin pour casser une croûte. Autant le faire avec son frangin. Elle enroula ses cheveux dans une serviette et rejoignit Wayne devant la télé, où l'on parlait mutants et tornade, sans surprise. L'actualité en Nouvelle-Zélande était souvent calme hors tremblement de terre ou journée du Super 15.

"Je préfère le jeune. Il dit presque la même chose que le type en noir sur la plage. Si ça se trouve c'était lui. Ou un de ses clones. Ou une projection de l'esprit, un truc bizarre du genre", dit-elle à son frère dans un petit rire.

Wayne l'interrogea sur ses projets. A vrai dire, elle n'en avait qu'un pour le moment. Elle repassa par la salle de bain et fouilla les poches de son jean, rapportant la carte qu'on lui avait donnée.

"Tiens, regarde, il m'a filé ça. Tu sais où c'est ? Pour savoir si je peux y aller à pattes ou s'il faut que je voie les horaires de bus." Pour être informative, la carte aurait du mentionner la position relative par rapport à un cinéma, une boîte de nuit, un bar ou un McDonalds. Mais juste un nom de rue, c'était horriblement imprécis.

"Je pense que j'irai demain. A mon avis il a grillé que j'étais une mutante. Je veux retrouver le type qui a fait la tornade et lui expliquer mon avis sur le sujet." Son ton s'était durci, mais se radoucit pour la suite. "Et excuse-moi pour la frayeur, Wayne. C'était con ce que j'ai fait."

Wayne prit la carte de visite, la tourna dans tous les sens, puis sortit son téléphone portable pour y noter l’adresse. Après quelques secondes de pianotage, son frère prit la parole :

"C’est dans la zone industrielle, tout au bout d’une ruelle. D’après les photos, c’est un vieil entrepôt de bus abandonné. La zone n’est pas sûre, il vaudrait mieux que je t’y conduise… Surtout si tu dois t’y rendre à deux heures du mat’. "

Il la regarda et lut la fatigue en elle. Miranda avait l’air complètement crevée et la douche chaude avait dû encore plus l’assommer.

"Tu vas-y aller demain ? Je pense que c’est mieux pour toi, tu m’as l’air d’avoir besoin d’une bonne nuit de sommeil."

Sa sœur voulait apparemment retrouver ce mutant capable de créer une tornade, ce qui ne le rassurait pas beaucoup. Que pouvait-elle faire face à un mutant si puissant ? Surement pas grande chose. Mais le garçon savait que ça ne servirait à rien de contrarier sa sœur. Peut-être ce groupe mutant pourrait-il l’aider à se contenir et à ne pas se mettre dans une situation dangereuse. Bien qu’il ni croyait pas beaucoup, il essaya de se rassurer avec cette pensée.

"Qu’est ce qui était con ? "

Wayne ne savait pas si elle parlait de sa sortie sur la plage. Mais elle ne pouvait pas savoir qu’un mutant allait attaquer juste à se moment-là. Il ne comprenait pas bien où elle voulait en venir.

"Deux heures du mat ? Qu'est-ce que tu..."

Miranda reprit la carte et se frappa le front de la paume de la main, faisant tomber la serviette qui emballait ses cheveux.

"P'tain, oui, deux heures du mat. J'étais partie sur deux heures de l'après-midi. Bon ben ce sera la nuit prochaine, parce que là je vais faire un bon gros tour de cadran."

Elle ramassa la serviette et la remit en place en se demandant pourquoi le type lui avait donné rendez-vous à une heure pareille. Miranda comprenait le besoin de discrétion des mutants, mais de là à ouvrir leurs portes à des heures pareilles...

"Faudra prévoir d'être un peu en avance. Genre à 2h14 ou 2h17, juste pour être sûrs." Elle posa la carte sur la table, puis se ravisa, et décida de la reprendre et d'aller la ranger dans ses affaires. Peut-être qu'ils la lui demanderaient à l'entrée.

"Ben...de m'être barrée de la voiture juste parce que j'étais furax. C'était con, et ca a failli mal finir, même si je pouvais pas le prévoir. J'avais pas envie de te faire de frayeur."

Ceci étant dit, elle enlaça le cou de son frère, lui déposa un bisou sur la joue et alla se remettre de ses émotions dans un sommeil qu'elle espérait être le plus profond possible.

"Ah, Pour ça... Ce n’est pas bien grave. Au moins ça t’apprendra à accepter de perdre.", dit Wayne en lui retournant son bisou, avant de lui souhaiter une bonne nuit. Il la regarda sortir de la pièce, prit la télécommande pour éteindre la télé et alla lui aussi se coucher. La nuit prochaine promettait d’être longue et il avait aussi besoin de dormir.

La journée défila normalement, si ce n’est l’aventure passée la veille et l’anxiété du rendez-vous à venir. La nuit tomba rapidement, mais le temps semblait ralentir au fur et à mesure qu'on se rapprochait de l'heure du départ, surtout qu’il n’y avait rien eu de spécial à la télé ce soir là.

Une fois sur la route, la ville paraissait morte à cette heure-ci. À part quelques passants et bars illuminés, les gens étaient apparemment tous bien profondément endormis. Cette impression de vide avait augmenté en rentrant dans la zone industrielle. Pour tout signe de vie, un chien errant surpris par les phares de la voiture, avait renversé une poubelle en s’enfuyant.

Les deux McEwen étaient rentrés dans l’ultime petite ruelle et arrivèrent rapidement au fond. Heureusement l’éclairage public fonctionnait encore à cette heure-ci. Sans cela, il aurait vraiment été difficile de se promener dans le coin. Le frère entra dans le parking de l’entrepôt avec sa voiture et se stationna au milieu de celui-ci. Le parking n’était pas bien grand et surtout plein de vieilles carcasses de bus rouillées.

Comme prévu, Wayne était arrivé avec un peu d’avance et se demandait ce qu'il allait se passer maintenant. Avant qu'il ne puisse réfléchir plus avant, un groupe de personnes sortit de l’entrepôt. Albatross s'avança, les invita à sortir de la voiture et se rapprocha d’eux pour leur serrer la main.

"Bienvenue à vous deux. Vous êtes un peu en avance, mais c’est très bien.". Ses intentions paraissaient tout à fait honnêtes comme si ce rendez-vous en pleine nuit et dans un lieu si étrange était quelque chose de parfaitement normal.

"Vous êtes son ange gardien ou vous avez aussi quelque chose à me montrer ?", demanda-t-il à Wayne.

"Heu… Non, moi je l’accompagne.", se défendit-il.

"C’est bien, même si c’est dommage.". Il se retourna vers Miranda et lui demanda :

"Alors, c’est toujours de la curiosité ou tu as une démonstration à me faire ? Bien sûr, rien de dangereux où de mortel..."

Le reste du groupe s’était rapproché et placé dans une zone lumineuse. Ils avaient tous gardé leurs déguisements du jour précédent. À quelques mètres de Miranda, contre un mur sous un chéneau, se trouvait un bidon en plastique rempli d’eau de pluie. Quelques autres petites flaques étaient dispersées de ci de là, sous certains bus.

La journée de dimanche, ou ce qu'il en restait une fois Miranda levée - soit sur les coups de quatorze heures trente du matin - passa relativement rapidement, sans incidents notables à déplorer. A l'approche du rendez-vous, la jeune mutante ressentit une pointe de stress, mais rien de bien méchant. Le type en noir n'avait pas donné l'impression d'être menaçant, même si ses horaires de rencontre étaient pour le moins inhabituels. Elle décida de s'habiller de façon pratique, avec un pantalon en toile sombre et un top multicolore qu'elle avait récupéré dans une friperie, agrémentés d'un gilet en laine grise. Une tenue correcte et pas chère. S'il se passait quelque chose, elle ne regretterait pas trop leur perte. Elle opta également pour des tennis, au cas où elle ait besoin de courir.

Finalement, elle prit place dans la voiture aux côtés de son frère. Faute d'un sujet de conversation adapté, elle resta silencieuse et alluma la radio. Miranda avait senti la gêne de Wayne, qui n'était pas aussi confiant qu'elle dans ses interlocuteurs nocturnes, mais ne voyait pas quoi dire de plus pour le rassurer. Elle coupa la musique lorsqu'ils approchèrent de leur destination. L'heure exacte ne devait être qu'un gimmick, jugea-t-elle, car les mutants étaient aussi là avant 2h23. Une façon de se faire mousser, peut-être. Elle sortit de la voiture et serra la main d'Albatross.

"C'est surtout de la curiosité. 2h23, sérieusement ?" Elle comprenait le lieu paumé, qui évitait de croiser des indésirables, mais pas l'horaire. "C'est juste pour faire loufoque ? Parce qu'un compte rond ça fait plus sérieux."

Ses réserves étant énoncées, elle se tut quelques instants. Forcément, ils demandaient une démonstration. Dire que Miranda n'était pas super chaude était un énorme euphémisme. Depuis sa quasi-noyade - correction : sa première presque-noyade - elle n'avait plus jamais cherché à utiliser ses capacités, et ne s'en portait pas franchement plus mal à sa connaissance. Devoir recommencer sur demande, et en plus devant un public de connaisseurs, la branchait moyennement.

"C'est obligé, vraiment ? On peut pas me croire sur parole si je dis que je suis une mutante ?"

Elle n'imaginait pas qu'une personne normalement constituée puisse désirer passer pour un mutant. Le contraire, oui, bien sûr, mais qui souhaiterait avoir les inconvénients de l'appartenance à une classe discriminée sans les avantages du pouvoir ?

"Bon, mais je promets rien. Vous inquiétez pas pour le côté mortel, ça a aucune chance de blesser quelqu'un, sauf si vous êtes en sucre."

Elle avait repéré le bidon rempli d'eau de pluie. Se concentrant, Miranda tendit le bras dans sa direction, et essaya de retrouver des sensations presque oubliées afin d'attirer contenant et contenu jusque dans sa main.

Albatross sourit à la question de la jeune fille et lui répondit :

"2h23 c'était surtout pour faire plus énigmatique. Mais je vais revoir ça si c'est loufoque."

Les autres mutants riaient doucement derrière. Ils avaient surement dû lui faire la réflexion, mais le chef ne les avait pas écoutés. Sans se retourner, il leur fit un signe de la main pour leur demander un peu de sérieux. Ce qui n'empêcha pas la mutante blonde de lui tirer la langue.

"N'aie pas peur, nous ne sommes pas là pour juger tes performances. Tu as le droit d'être encore débutante.", lui dit-il pour la rassurer.

Tout le monde regardait dans la direction vers laquelle Miranda pointait les mains et cherchait des yeux la chose qui allait se passer. Ils furent rapidement avisés, car le bidon en question commençait à vaciller. L'eau à l'intérieur donnait l'impression de vouloir sortir. La mutante donna un peu plus de force et le récipient se renversa répandant l'eau jusqu'à ses pieds.

"C’est déjà très bien jeune Hydrokinésiste. Gerrid vas être content."

"Rentrons dans le bâtiment. Tu peux nous suivre, jeune homme.", dit-il à l’intention de Wayne.

Albatross s’était rapproché de la porte, l’avait ouverte et tout le monde était rentré gentiment.
L’intérieur du hangar était grand et presque complètement vide. Seuls, trois bus étaient stationnés contre une paroi. Une table entourée de chaises était placée proche d’un établi qui servait apparemment de cuisine. Avant de s’installer à la table, les mutants retirèrent leurs masques et les déguisements qui recouvraient leurs habits. Le chef invita le frère et la sœur à s’installer à table il prit la parole :



"Laisser moi nous présenter. Mon vrai nom est Quinn Tubiola."

Il présenta ensuite la fille à côté de lui. C’était la plus jeune du groupe et celle qui était habillée en orange juste avant. Ses yeux inexpressifs ne se fixaient à rien du tout et son corps restait raide comme une statue.



"Voici ma fille, Angela. Elle est malheureusement aveugle et souffre d’autisme. Son surnom est «See». Elle a une vision radar et peut repérer les choses autour d’elle, même à travers les murs. C’est elle qui m’a donné envie de fonder ce groupe de mutant…"

La fille suivante était la guérisseuse qu’ils avaient rencontrée. Sa peau était étonnamment recouverte de tatouage étrange.



"«Healya» que vous connaissez déjà. Des dessins apparaissent sur sa peau quand elle soigne quelqu’un et disparaissent après quelques jours. Son vrai nom est Janelle... "

La fille blonde fut la suivante à être présentée. Elle semblait normal comparée aux deux autres. Elle avait un style punk et n’arrêtait pas de faire du charme à Wayne.



"Voici Brooke, elle se fait appeler «Beastly». Elle peut utiliser des capacités animales pour transformer partiellement son corps…"

Le dernier à être présenté était un jeune garçon souriant.



"Et pour finir Matthew. On l’appelle «Gerrid», car il peut marcher sur l’eau."

Après la présentation des membres, monsieur Tubiola s’était levé et avait cherché un classeur dans un tiroir, puis l’avait présenté aux deux McEwen. Le classeur contenait des articles de journaux, des photos et des annotations sur une école aux États-Unis, Graymalkin, l’école des X-mens. Les élèves de cette école avaient sauvé le président et avaient chassé les Pères Fondateurs.

"Je n’ai pas la prétention de créer une école aussi puissante que celle-ci, mais je compte m’en inspirer pour faire une école de mutant ici en Nouvelle Zélande. Ça ne va pas être facile, nos adversaires sont des politiciens et une grande partie du peuple. Mais nous pouvons faire changer les avis, pour cela nous devons faire de bonnes actions et aider les gens pour nous faire bien voir. Veux-tu nous aider ? Tu n’es pas obligé de nous répondre maintenant, je te laisserais le temps de réfléchir. Peut-être as-tu des question ?"

Miranda n'avait pas essayé d'utiliser ses pouvoirs depuis de longs mois, elle s'était même forcée à ne pas le faire. Néanmoins, elle n'avait pas anticipé un retour à la réalité aussi difficile, car une tâche qui, alors qu'elle s'exerçait, ne lui aurait demandé aucun effort, se trouvait désormais totalement insurmontable. Et si Albatross sembla satisfait de sa démonstration, elle ne l'était pas. Pas du tout. Elle en avait honte, et perdit instantanément tout l'entrain accumulé, lié à la perspective de rencontrer des mutants. En cet instant, elle aurait largement préféré avoir comme pouvoir la téléportation. Ou l'invisibilité. Ou n'importe quoi qui lui permette de disparaître instantanément de la vue de tous.

Le visage fermé, elle suivit sans un mot les mutants à l'intérieur du hangar. Elle avait envie de répondre que, non, ce n'était pas très bien, et que pour ce qu'il en avait vu elle aurait tout aussi bien pu être une télékinésiste ratée qu'une hydrokinésiste ratée - le mot-clé étant bien sûr "ratée". Mais insister sur son échec ne l'emballait pas plus que ça, et elle garda ses sombres pensées pour elle, préférant détailler des yeux les environs. Apparemment, les lieux servaient ou avaient servi de hangar à transports en commun. Elle s'assit et croisa les bras.

La révélation de l'identité d'Albatross lui arracha un semblant de sourire, mais elle s'abstint de dire "J'en étais sûre", ne souhaitant pas donner au chef mutant une raison de lui rappeler sa piteuse performance avec le bidon d'eau de pluie. Quatre autres noms suivirent, mais aucun n'était "Gerrid", celui qui devait sans doute s'occuper des cas désespérés et des mutants handicapés moteurs.

"Pas de Gerrid ? C'est un autre membre de votre groupe ?" demanda-t-elle donc, histoire d'avoir toutes les fiches de présentation à sa disposition. Elle fut ensuite mise face à un classeur contenant des articles de journaux, ressemblant un peu à ce que les fans de célébrités faisaient avec les photos de leurs idoles. Mais Quinn avait l'air raisonnablement équilibré, et ne correspondait donc pas au profil du stalker psychopathe. Enfin, jusqu'à ce qu'il lui demande de l'aider à fonder une école.

"Moi ?" Miranda était sincèrement surprise. "Moi dans une école ? Enfin, je veux dire...je suis pas la plus sympa et la plus douée des élèves, et je me vois pas être prof non plus...enfin, je sais pas. Les trucs qu'ils ont fait, ceux-là..." - elle pointa le classeur du doigt - "je suis à peu près certaine que j'en aurais pas été capable. Ils devaient être bien balèzes. Moi..."

Elle n'avait pas envie de le dire, mais la conclusion était évidente. Elle ne voyait pas comment renverser des bidons pouvait aider à sauver le monde. Ou à convaincre des politiciens.

"Rien que le type qui a fait la tornade, hier, parce que c'était bien un mutant, pas vrai ? Ben je sais pas ce que j'aurais pu faire pour l'en empêcher."

Miranda était venue au rendez-vous pour obtenir des informations. A la place, on lui proposait un projet qui n'était sans doute pas idiot, mais qu'à cet instant elle ne voyait que comme un moyen de lui rappeler sa désastreuse/pathétique tentative d'utiliser ses pouvoirs quelques minutes plus tôt. Elle ne savait pas trop quoi pense.

"Heu, si c'est moi Gerrid...", répondit le jeune garçon. Son sourire avait disparu quelques secondes, car il ne comprenait pas vraiment la question de Miranda. Mais il n’eut pas vraiment le temps d'en dire plus, coupé par l'affolement de la jeune fille. Monsieur Tubiola l'écouta balbutier avant de lui répondre de façon rassurante.

"Non, nous ne t'en demandons pas tant. Seulement de faire parti du groupe, de t’entraîner avec nous et d'apprendre à utiliser tes pouvoirs de bonne façon." Il regarda son classeur avant de rajouter. "La plupart des mutants qui font partis des X-mens savaient à peine utiliser leurs pouvoirs quand ils sont rentrés dans l'école. C'est aussi l'esprit de groupe qui les a aidés à se développer."

Il se releva gentiment et prit la main de sa fille.

"Tu peux y réfléchir le temps que tu veux. Si tu veux tenter l’expérience, tu sauras où nous trouver. Je ne vous demanderais qu’une chose : Garder le secret de nos identités. Mais je vous fais confiance."

Il regarda sa montre avant de rajouter.

"Je suis désolé mais il se fait tard pour ma fille et moi. Désolé de vous faire venir à des heures pareilles mais les gardiens du site ont pour habitude de faire un tour entre deux heures et deux heures et quart. Restez un moment avec les jeunes, vous avez surement plein de choses à vous raconter et profitez-en pour entraîner vos pouvoirs, il n’y a plus personne dans le coin."

L’homme avait serré les mains à tout le monde avant de partir. La blondinette avait pris la main de Miranda et lui avait fait signe d’attendre. Quelques minutes plus tard, le bruit d’une voiture se faisait entendre au loin. La blonde coupa alors le silence.

"Bon il faut qu’on te dise quelque chose…"

"Brooke, non…", la coupa le jeune homme.

"C’est important ! Elle doit savoir maintenant qu’Albatross lui a proposé de rentrer dans l’équipe."

Les trois mutants étaient clairement mal à l’aise, mais Brooke avait le cran de tout leur révéler.

"Nous n’avons pas de preuve, mais on pense que c’est Albatross qui a créé la tornade. Il était très concentré sur le bateau avant et pendant les évènements. Et il ne répond pas clairement à nos questions quand on en parle… Il sait voler même s’il le fait rarement. Mais tu sais pourquoi Albatross ? C’est un oiseau qui utilise les vents."

Miranda se maudit intérieurement d'avoir été tellement concentrée sur sa spectaculaire démonstration qu'elle n'avait saisi que la moitié des informations qu'on lui avait transmises.

"Ah oui, excuse-moi...je suis un peu fatiguée." Elle fit un petit sourire au garçon pour s'excuser, des fois que ça passe pour de l'impolitesse. "J'ai déjà du mal à retenir un nom par personne, alors deux..."

Puis le chef s'éclipsa avec sa fille, et Miranda lui aurait volontiers emboîté le pas si la blonde ne l'avait pas retenue. Même en mode "le monde me hait", elle avait remarqué que son frère ne la laissait pas indifférente, et elle supposa donc qu'il s'agissait d'une astuce pour échanger les numéros de téléphone. Ce ne serait pas la première fois, et elle-même avait déjà utilisé la technique. La perspective d'être confrontée à des problèmes aussi terre-à-terre la réjouissait plutôt ; tout valait mieux que se morfondre sur sa condition de mutante incapable.

Cela dit, elle ne comprenait pas trop la nécessité d'attendre qu'Albatross soit parti. Si cela était lié à une règle de célibat absolu dans son équipe, Miranda se sentait beaucoup moins intéressée par sa proposition. Elle voulait apprendre à utiliser ses pouvoirs, pas devenir une membre des forces spéciales. L'attitude des trois mutants restants la poussa même à penser qu'il y avait autre chose.

Et effectivement, il y avait "autre chose". Miranda ouvrit la bouche, stupéfaite.

"Quoi ? Mais pourquoi il aurait...enfin...c'était juste pour qu'il passe à la télé que j'ai failli me noyer ?" Les décibels étaient rapidement montés dans sa voix, et elle se calma instantanément, ne voulant pas une fois de plus passer sa colère sur quelqu'un qui ne le méritait pas. "Ce serait ça ? Pour pouvoir passer pour un sauveur ?"

Elle se rassit sur sa chaise. Cinq minutes plus tôt, on lui proposait d'entrer ou non dans une petite équipe mutante. Maintenant, elle ne voyait pas comment elle pouvait laisser passer une information pareille. D'un autre côté, si cela était révélé, la position des mutants dans toute l'île deviendrait intenable. La gêne des trois équipiers était compréhensible.

Les yeux fixés sur le sol, elle tenta de réfléchir.

"Vous voulez dire que vous ne connaissez pas le pouvoir de votre chef ?" demanda-t-elle à la blonde, qui semblait être la plus volontaire des trois. "Et même...je veux dire, si c'est lui...comment on peut le prouver ? Et surtout, qu'est-ce qu'on ferait ? Si ça devient public..."

Miranda n'avait pas besoin d'en dire plus. La blonde pouvait passer pour normale, mais pour la soigneuse, c'était beaucoup plus difficile. Surtout dans un pays chaud, où les tops et les jupes étaient des vêtements communs...d'un autre côté, s'il était coupable, laisser Tubiola s'en tirer était totalement insupportable pour la jeune femme.

"T'en penses quoi Wayne ?" Il avait suivi la conversation, après tout.

"Non. On pense qu'il aurait fait ça pour faire bouger les politiciens.", avait répondu Matthew. Il était très mal à l'aise et ne savait plus sur quel pied danser, comme les deux autres mutants. Ils étaient reconnaissants envers leur protecteur, mais n'acceptaient pas cet acte.

"Il nous a dit qu'il savait voler, rien de plus... et il a fait très peu de démonstration. Mais on ne comprend pas pourquoi il nous aurait caché son véritable pouvoir." Brooke semblait presque énervée, elle n'aimait pas qu'on lui mente. "Voilà le gros problème pour nous. Il s’est montré très gentil et il défend nos intérêts. Sans lui, rien ne bougerait pour les mutants dans ce pays, mais on ne peut pas accepter ce qu’il a fait, si c’est vraiment lui le coupable."

Tous les regards s'étaient tournés vers Wayne, alors que sa sœur lui avait demandé son avis, comme s’ils attendaient de lui « la solution ».

"Je..." Wayne ne s'attendait pas à ce qu'on lui demande son avis, il était complètement perdu au milieu de ce groupe de mutant. Surtout qu'il y avait beaucoup de choses à assimiler. "Si c'est vraiment lui, ce serait très grave et je ne pense pas que tu devrais le suivre..."

Il réfléchit quelques secondes avant de répondre aux trois mutants.
"Je ne sais pas trop quoi vous dire, je comprends votre problème. Il faudrait peut-être lui demander directement et qu'il réponde par oui ou par non. Si c’est vraiment lui, peut-être pouvez-vous trouver une solution directement avec lui."

"Et… et si on partait tous aux Etats-Unis ? Dans l’école des X-mens. " Janelle avec sa petite voie avait jeté un froid terrible. Il fallut attendre un moment avant que Matthew ne coupe le silence.

"Mais avant, il faudrait être sûr que c’est lui."

"Tu as raison et toi aussi Healya. Je vais l’appeler et lui dire de venir tout de suite. Je veux des réponses, maintenant." La blonde avait l’air sure d’elle et avait sorti son téléphone portable. "Faites ce que vous voulez, vous deux. Vous n’êtes pas obligés de rester.", avait-elle dit aux deux McEwen.

"Qu’est ce que tu veux faire Mimi ?", lui demanda son frère.

- Nan mais...

Miranda se prit la tête entre les mains. Pour alerter les politiques de la discrimination à l'égard des mutants, utilisons nos pouvoirs pour noyer des innocents, avant d'essayer de les secourir, en espérant n'en perdre aucun dans l'opération. La jeune fille avait du mal à pointer le moment qui risquait de rendre ce plan délirant, parce que, selon ses calculs, il l'était dans son intégralité. Quel esprit sain aurait pu imaginer une issue favorable à une telle opération ?

- Et ça lui serait pas venu à l'esprit d'attendre au moins un jour de mauvais temps pour créer une tornade, histoire qu'on puisse au moins croire que c'est naturel ? Sérieusement ? Et pourquoi je me mets à réfléchir sur ce sujet, moi ? conclut-elle pour elle-même. Inutile d'occuper ses pensées avec un projet insensé, autant parer aux problèmes les plus pressés. Comme de savoir comment réagir, avant que cet incident ne mette en danger tous les mutants de Nouvelle-Zélande.

Une pensée frappa soudain Miranda, qui ouvrit la bouche pour la formuler, puis décida de la garder pour plus tard, lorsque Albatross serait de retour. Elle la reformula plus innocemment.

- C'était la première fois que vous alliez faire une de ces virées de "sauvetage", ou bien vous avez commencé il y a plus longtemps ?

Une date en particulier intéressait Miranda, mais elle ne voulait pas révéler laquelle. Elle avait déjà une rancune suffisante à l'égard du chef des mutants, et elle voulait garder son sang-froid pour la rencontre à suivre.

Finalement, Wayne lui demanda quels étaient ses projets.

- Je vais rester. Mais franchement, t'es pas obligé, toi. Y'a bien quelqu'un qui a une caisse et qui pourra me ramener, ici. Elle avait formulé cela comme une question autant qu'une affirmation, pour voir si l'un des trois mutants réagirait. En réalité, elle voulait vraiment que Wayne parte. Si Albatross était assez cinglé pour jouer avec des tornades par ressentiment pour les anti-mutants, mieux valait éviter qu'un humain normal ne traîne dans les environs lors de la discussion. Surtout son frère.

Brooke s'était écartée du groupe pour parler au téléphone. Elle avait dit à Albatross qu'il devait venir rapidement, pour un problème grave. Après avoir raccroché, elle s'était allumée une clope, surement pour se calmer.

Les deux autres mutants étaient restés à côté de Miranda et de son frère, mais ne savaient pas trop quoi lui répondre. Ils ne comprenaient pas eux-mêmes le comportement de leur chef. Mais la jeune fille ne leur laissa même pas le temps de lancer une hypothèse.

À la question sur les virées de sauvetages, Janelle pouvait y répondre, surtout qu'elle était la première à être rentrée dans l'équipe.

"Nous avons commencé il y a quelques mois seulement les sorties, quand Albatross a pensé qu'on était suffisamment prêt. Mais nous n'avons rien fait de spécial jusqu'à avant hier. Comme tu l'avais dit, il ne se passe pas grand-chose à Gisborne."

Wayne répondit alors à sa sœur.

"Désolé, mais je ne vais pas partir sans toi, je sais que tu es têtue, mais moi aussi je sais être obstiné." Il était hors de question pour lui de la laisser seule avec ces mutants, surtout si leur chef était assez fou pour créer des tornades au milieu d’une plage. Bien sûr, il savait qu’il n’aurait aucun moyen de le combattre, mais Miranda, bien que mutante, ne semblait pas non plus de taille. De toute façon, s’il arrivait quelque chose, il ne supporterait pas de l’avoir laissé seule.

Pour passer le temps en attendant Albatross, Matthew avait ressortit le classeur des X-mens et montrait certains des articles qu’il y avait à l’intérieur. Miranda apprit que les élèves de cette école venaient du monde entier et qu’il y en avait de toute sorte. Que certains avaient un corps encore plus étrange que celui de Janelle et qu’ils étaient également libres de quitter l’école si ça ne leur plaisait pas.
Wayne trouvait plutôt ça cool et disait à sa sœur que ce serait peut-être une bonne idée et surement une bonne expérience.

Quand monsieur Tubiola entra dans la pièce avec sa fille, tout le monde retient sa respiration. Celui-ci avait l’air un peu affolé et demanda ce qu’il se passait. Brooke s’était approchée et lui avait demandé de s’asseoir à la table. Après un long silence, elle lui demanda de répondre par oui ou par non, s’il était l’auteur de la tornade. Il baissa son regard et avoua son acte. La jeune fille blonde se releva en hurlant et lui demanda pourquoi. L'homme lui demanda de s’asseoir et d’écouter.

Il savait que ce qu’il avait fait était mal, mais il avait besoin de donner un grand coup de poing sur la table pour faire bouger les politiciens. Il n'en avait parlé à personne, car il savait que les avis allaient être contre lui. Son action avait eu des répercutions et le pays allait devoir bouger maintenant. Il avait toujours besoin d’eux pour le faire dans le sens des mutants. Il expliqua aussi qu’il avait caché son pouvoir, car il le trouvait trop dangereux. À chaque fois qu’il l’avait utilisé, il s’était passé des catastrophes. Il promettait de ne plus jamais l’utiliser dangereusement et pour montrer sa bonne foi, il demanda à tout le monde de sortir leurs téléphones portables et de le filmer.

Il fit alors sa confession devant eux. Après l’avoir faite, il demanda aux élèves de rester avec lui, qu’il avait besoin d’eux. Ils avaient maintenant en leurs mains sa confession et si un jour il ne respectait pas ses promesses, ils auraient le tout le loisir de les divulguer.

Après un long moment de réflexion, les trois mutants acceptèrent les règles. Albatross savait que c’était un peu trop demander à Miranda qu’il avait failli noyer, mais pour se faire un peu pardonner, il lui proposait de lui payer le voyage jusqu’à Graymalkin et tous les frais si elle comptait y aller.

Il ne peut malheureusement pas lui répondre sur la mort de son père, il ne pensait pas être l’auteur de la tempête.

[Voilà ta phase d’introduction est terminée. Tu peux d’ors et déjà rajouter 2 points à ton diagramme de pouvoirs. Tu peux aussi, poster directement ICI ton arrivée à Graymalkin, à San Francisco.]