01.01/23.C.Corée du Sud - Hamonjyo ou pas...

Le puissant souffle de Fūjin mugissait à travers l’Arashiyama faisant balancer en une parodie de danse endiablée les longs chaumes fistuleux.
Les quelques rayons de soleil qui n’étaient point stoppés par l’épaisse frondaison végétale, frappaient les hautes herbes d’émeraude semblables à des lances de lumière divine.

Quelque part en ce havre de géants étiques, assis sur ses talons, torse dénudé et bombé, Kang-Dae ne fait qu’un avec la nature environnante.

L’entrechoquement de certaines tiges de bambous, trop proches pour espérer une coexistence pacifique, forme une mélopée chaotique, sauvage mais au combien envoutante aux oreilles du jeune coréen.

‘Joun bi ! ‘

Lentement, le visage fermé plongé vers le sol, Kang-Dae se redresse. D’une main de fer, le coréen saisit la poignée de son sabre pour le faire coulisser hors de son fourreau, hors de son cercueil. La lame, lors de cette opération, pousse un long et strident gémissement de contentement.
D’un mouvement ample des pieds, Kang-Dae déplace son assise afin de se camper plus fermement sur ses jambes.
De sa main droite, il lisse le bas de son Keikogi avant de rejoindre sa moitié sur la poignée de son arme.

‘Si jak !’

La bulle de sérénité explose ! Kang-Dae ne fait plus qu’un avec sa lame ! Tournoyant sur lui-même, lame plongée, Kang-Dae détermine le nombre d’adversaires présents. Ils sont trois. Le combat s’annonce difficile.

Ralentissant sa rotation, concentrant son attention sur le jeu des jambes de ses ennemis, Kang’Dae sera à même de déterminer qui portera en premier l’attaque.

Un talon glisse sur la droite ! Une cuisse s’avance ! Kang-Dae doit frapper le premier et fort ! D’un coup de pied descendant le coréen écrase le genou de son premier adversaire qui se tordant de douleur offre son visage à un violent coup de genoux qui l’envoi s’écraser au loin,suffoquant la trachée-artère écrasée.

Encore deux ! Son cœur s’accélère !

Sans perdre de temps en un enchainement parfait, Kang-Dae assène, d’un coup de sabre circulaire arrière, un violent coup au niveau de la cuisse gauche de son second adversaire tailladant l’artère fémorale. Un geyser de sang vermillon gicle, maculant de pourpre les herbes alentours.Le combat est fini pour lui est sous peu il rejoindra l’autre monde.

Plus qu’un ! L’excitation du combat le submerge !

S’accroupissant prestement, Kang-Dae prend appuie sur le sol de sa main droite afin de déployer sa jambe gauche en un mouvement de balayage… Mais gêné par son sabre le mouvement manque de puissance et de précision… Son adversaire est toujours debout, tandis que lui est une cible vulnérable.

Quels mouvements doit-il enchainer ? La panique prend pied dans l’esprit du jeune coréen. Il doit réagir et vite sinon…. Trop de temps est passé, la lame de son ultime adversaire s’enfonce au niveau de l’épaule directement dans le cœur déchirant la chair et lui ôtant la vie….

‘Ba lo !’

Le visage déformé par la rage, Kang-Dae ouvre les yeux et se redresse avec violence pour faire face à son maitre et confident, Yoo-Shen Ku.
Malgré tout son entrainement, toute sa concentration, Kang-Dae n’était pas encore prêt à battre trois adversaires certes imaginaires mais sous une pression bien réelle et cela le mettait hors de lui !

'Quand serais je prêt Maitre ... Quand pourrais je enfin battre trois ennemis et mériter ma barrette noire !' Rageusement, Kang-Dae place son sabre au sein de son fourreau.

Yoo-Shen Ku était paisiblement installé sur une pierre, à environ un mètre de la position de Kang-Dae. Le vieil homme s'attachait à faire vivre la tradition, et son apparence le laissait d'ailleurs entendre très clairement.


Il pesa longuement la question du jeune homme en caressant pensivement sa longue barbe, ce qui laissa le temps au garçon de se vider de la rage qu'il éprouvait devant son échec.

"Mon garçon, la nécessité est mauvaise conseillère. Ton sabre viendra à toi en son temps. La voie des arts martiaux suit une course qui ne coïncide pas toujours avec nos besoins."

L'allusion était évidente pour le jeune yakusa. Yoo-Shen Ku lui fit signe de s'asseoir par terre devant lui. Son maître souhaitait une discussion sérieuse.

"Je crois savoir que dans les jours à venir, Tsoo-Fen te demandera d'éliminer Chae pour éviter la scission du clan. Je crains plusieurs choses. D'une part, je crains que tu ne sois pas prêt à ce combat. D'autre part, mes enseignements ne doivent pas servir une mauvaise cause. Je m'inquiète à la fois pour ton corps et ton âme. Qu'as-tu l'intention de faire ?"

Tandis que son vieux maitre, assis sur un rocher, étreint sa longue barbe immaculée ; le jeune coréen sent que le flot de rage qui brouille son jugement va en s’amenuisant pour finalement s’assécher.

Puis estimant que la sérénité à certainement repris le pas dans l’esprit du yakuza, Yoo-Shen Ku se mit à débiter un de ces fameux sermons typiquement asiatique empli d’une sagesse certes ancestrale mais au combien incompréhensible pour le commun des mortels…Et accessoirement d’un ennui profond….

D’un signe impérieux de la main Yoo-Shen lui fait comprendre de s’assoir face à lui. En toute humilité Kang-Dae s’installe alors en tailleur au pied du maitre, visage incliné vers le sol, les mains posés sur le fourreau de son sabre.

Ainsi donc Maitre Yoo-Shen en savait beaucoup plus sur le monde impitoyable que le jeune coréen ‘fréquentait’…Certainement plus que son apparence débonnaire laissait supposer…

Comment se faisait-il que le maitre connaisse le nom de son Oyabun et d’un de ses principaux lieutenants, Chae en l’occurrence. Mais ses doutes étaient avérés… On allait lui demander de prouver sa loyauté au Clan en tuant une personne.

Mais voila le monde des yakusas n’était plus ce qu’il était censé être…Certes un monde à la base impitoyable, mais le monde ne l’était’ il pas lui aussi ? Mais un univers jadis régit par le Gokudo qui avait au moins le mérite de lui donner un certain sens de l’Honneur qui généralement manque cruellement à ceux qui veulent marcher en dehors des sentiers battus… Le simple fait de vouloir tuer un membre de son propre Clan était une aberration, une preuve de plus que les Yakusas perdaient le sens de l’Honneur….

Le regard voilé de tristesse Kang-Dae, âpres de longues minutes de réflexion finit par répondre :

‘Hanshi… Je ne sais que faire….Le fait de devoir ôter la vie de quelqu’un par devoir ne me gênerait pas …. La voie du Gokudo, la voie du Bushido m’y ont préparé….Mais à dire la vérité votre enseignement m’a ouvert les yeux…..’

Kang-Dae marque alors une courte pause et poursuit la voix moins assurée.

‘ Notre code de l’Honneur, celui des Yakuza…. Veut que notre loyauté soit sans faille envers notre Oyabun et ce dernier nous protège en toute circonstance… Mais quand un père veut tuer un fils…Ce n’est pas honorable….. De plus vous m’avez fait comprendre que mon sabre ne pas doit servir une mauvaise cause et à présent je comprends que le Clan Machii peut y être apparenté.’

Kang-Dae pousse alors un soupir de dédain et ajoute d’une voix plus ferme.

‘Mais voila Hanshi…Comment savoir qu’une cause est juste ? Et qu’est que la Justice finalement…Ce que je crois juste n’est pas forcement considéré de la même manière pour une autre personne….Je ne crois plus aux causes justes ou mauvaises Hanshi….Grace à votre enseignement je crois avoir compris que je ne dois croire quand une seule cause, la mienne !’

Des deux poings Kang-Dae se frappe vigoureusement la poitrine avant de poursuivre.

‘ Je suis un Combattant, un Guerrier ! Mais mon Sabre et mon pouvoir de Mutant doivent servir une cause que j’estimerai ! Et celle du Clan Machii n’est digne que du mépris désormais ! Un père ne doit jamais vouloir tuer un fils !’

Le vieux maître hocha lentement la tête en signe d'approbation. Il n'en semblait pas moins soucieux du devenir de son élève, surtout maintenant que Kang-Dae souhaitait s'affranchir de son Oyabun.

"Mon maître avait coutume de dire que l'on ne choisit pas les causes auxquelles on croit : elles nous choisissent. Je pense que ta cause te choisira peut-être plus rapidement que tu ne le penses."

Ménageant son suspense, Yoo-Shen posa ses deux mains sur ses genoux.

"Vois-tu, un européen est venu me voir ce matin. J'étais fort surpris qu'il sache où me trouver. Et où te trouver, car c'est après toi qu'il demandait. Il m'a dit qu'il avait une proposition à te faire. Je n'ai rien répondu, mais il m'a laissé son numéro de téléphone. Il prétend que la nature lui a offert un don particulier, comme le tien." expliqua le maître d'une voix qui ne laissait rien transparaître de ce qu'il pouvait penser.

"J'ignore s'il est sincère et ce qu'il a à te proposer. Mais si tu veux lever le voile sur son coeur, tu devras l'affronter." ajouta le vieil homme. Il avait toujours cru qu'un duel permettait de percer à jour l'âme d'un adversaire bien plus efficacement qu'une conversation, qui pouvait être détournée, interprétée, où le mensonge pouvait régner.

‘Un européen ?!’ S’écrie avec surprise Kang –Dae en relevant la tête.

‘C’est une plaisanterie, Hanshi ?’ Poursuit le jeune coréen, le regard rond mais devant la mine plus que sérieuse de son maitre Kang-Dae doit se rendre à l’évidence…Ce n’est pas une plaisanterie….

‘Mais….Mais… Hanshi ! C’est un européen… Ils ne connaissent pas l’Honneur et encore moins la voie du Sabre ! Cela serait faire un affront à ma lame que d’affronter un adversaire aussi pathétique ! De plus qu'aurais je à faire d'une proposition d'un de ceux vivant au couchant.... Même s'il est un Mutant ?! ’ Continue le yakuza en se relevant prestement, oubliant les règles de conduite.

‘Non Hanshi….Même si vous m’avez appris que pour connaitre un homme il me faut l’affronter…Vous ne pouvez me demander d’affronter un adversaire indigne de mon Sabre !' Termine Kang-Dae en dégainant fièrement son Sabre pour l'embrasser d'un regard amoureux.

Le vieil homme ne bougea pas d'un cil fasse à la réaction sanguine de son disciple. Une fois encore, il laissa quelques secondes s'écouler, avant de reprendre la parole.

"Tu ne pourras juger de sa valeur qu'en l'affrontant, Kang-Kae. Qui sommes-nous pour juger des choses que nous n'avons jamais vues et combattues ? Celui qui sous-estime son adversaire ne se connaît pas lui-même. Et celui qui ne se connaît pas lui-même est un homme mort."

Yoo-Shen déplia ses jambes et se leva finalement. Il passa une main dans sa tunique et en sortit un bout de papier, qu'il posa sur le rocher où il s'était assis. La brise qui balayait la zone d'entraînement aurait tôt fait de l'emporter ; nul doute que l'indéchiffrable maître avait songé à cette éventualité.

"Je ne t'apprendrai plus rien aujourd'hui. Tu as été un bon élève, Kang-Dae. A présent, c'est à toi de choisir où te mèneront tes pas. Sache que je ne te demande rien. Porte-toi bien."

A ces mots, il tapota l'épaule du jeune mutant et s'éloigna à pas lents et mesurés.

Cette conversation ne peut s’achever de la sorte ! Songe Kang-Dae interdit ! Le jeune coréen ouvre la bouche dans l’intention de poursuivre la discussion mais en dehors de sa respiration aucun son n’en sort.

Du coin de l’œil, le coréen voit Zéphyr, ce maudit d’occident, lui jouer un tour pendard ! De ces mains crochues, vaporeuses le traitre c’est saisi du bout de papier pour l’emporter au sein de l’arashiyama !

Il file ventre à terre coté occident,alors que son maitre a de bien entendu choisi l'orient ....Est ce un signe du destin ? Ou tout naturellement un simple caprice hasardeux aux relents malicieux de Zéphyr? Kang-Dae doit faire un choix et vite !

Le visage déformé par la colère, une fois n’est pas coutume, le jeune coréen part à la poursuite du Dieu adepte de la cabriole et de son butin bien mal acquis !

Tu ne m’échapperas pas ! songe Kang-Dae en entamant une poursuite endiablée entre les chaumes gigantesques.

Les hautes herbes lui fouettent les jambes, cherchant à l’entraver mais Kang-Dae repousse sans effort leur dérisoire tentative, le regard riveté sur le morceau de papier qui virevolte de ci de la certainement grisé par la liberté de mouvement que lui a conféré Zéphyr en leur folle escapade.

Qui gagnera ce duel ?

Le capricieux bout de papier s'envola sous une bourrasque. Kang-Dae pouvait le voir flotter à environ 3 mètres au-dessus de lui. S'il continuait sa course ainsi, il sortirait des limites du terrain.

[Hrp : au besoin tu peux faire un post court pour cette réaction.]

Du haut de son perchoir aérien, le bout de papier narguait le jeune coréen tout en poursuivant son envolée vers la liberté !

Une fois que les limites de l’ arashiyama franchi, son objectif serait atteint … Ce qui n’était pas du gout de Kang-Dae…

Mais voila comment atteindre ce maudit bout de papier.… Pense le coréen. Son cerveau tourne à plein régime à l’image de sa Kamikaze Xr/2444 lors d’une de ses virées sur le périphérique.

Quelques idées plus au moins fantasques lui traverse l’esprit mais elles sont rejetées rapidement. Il ne lui reste qu’une seule solution : son pouvoir de mutant…

Essayant de plus au moins définir le sens du vent qui emporte le fugitif tout en évitant les chaumes, Kang-Dae puisse dans ses dernières réserves pour accélérer sa course et arriver plus au moins au même niveau que le papier.
Jetant alors toutes ses forces dans la bataille ; Kang-Dae se projette vers les cieux et le bout de papier pour tenter de l’attraper du bout des doigts.
Le coréen se doute que dans des conditions normales il ne pourrait accomplir son objectif. Mais voila il avait un allié de poids en son don de mutant, du moins s’il fonctionnait dans le sens que le coréen désirait : Kang-Dae allait progressivement tenter d’alléger sa densité avant de profiter de la puissance originale de son saut pour gagner la distance qui lui manquerait naturellement pour saisir sa proie.

Grâce à son pouvoir, Kang-Dae se mit à plus ou moins "planer" en avant, porté par le vent vif. Il finit par attraper le papier entre ses deux mains en coupe comme on emprisonne un papillon.

De retour sur la terre ferme, il constata que le morceau de papier déchiré à la hâte ne comprenait qu'un numéro de téléphone dont il ne reconnut pas l'indicatif. Ni nom, ni prénom, seulement cette mystérieuse suite de chiffres.

Le portable de Kang-Dae se mit d'ailleurs à sonner avec un à propos certain. Le numéro qui s'affichait était celui de Ji-Yang, l'une des lieutenantes de Tsoo-Fen.

"Kang-Dae, Tsoo-Fen organise une réunion ce soir au QG pour préparer l'avenir du clan. Il compte sur ta présence. Rendez-vous à 20h." lui expliqua-t-elle succinctement. C'était une jeune femme efficace qui allait généralement droit au but. Elle ne raccrocha néanmoins pas immédiatement, attendant une réponse ou d'éventuelles questions du jeune homme.

Haletant, le souffle court, Kang-Dae assis sur l’herbe grasse laisse passer quelques secondes puis répond :

‘Une réunion dis tu pour parler de notre avenir ? Cela doit être important pour que je sois averti au dernier moment. D’habitude nos réunions se prépare de manière plus posées.’

Kang-Dae laisse passer de nouveau une dizaine de secondes observant son morceau de papier anonyme.

‘Je serais la bien entendu comme l’ensemble du Clan, je présume…Donc rendez vous à 20 00 au siège sociale de notre société. A ce soir, Ji-Yang.



Termina le jeune coréen en appuyant sur l’écran tactile mettant fin à la conversation tout en se dirigeant vers sa moto et en composant le mystérieux numéro griffonné sur le morceau de papier.

La sonnerie du téléphone si caractéristique résonne durant quelques secondes pour faire place au silence : quelqu'un venait d'accepter l'appel.

' Ici Kang-Dae. Qui êtes vous et que voulez vous. J'espere que vous ne me faites pas perdre mon temps, j'ai une réunion importante à préparer.'

Une voix masculine et désinvolte répondit à Kang-Dae avec un "Aaaallô." nonchalant. Devant l'entrée en matière bourrue du jeune homme, son mystérieux interlocuteur eut un petit rire nasal.

"Tout doux, petit." répondit la voix sans se presser.

"Je m'appelle Walentyn, Walentyn Szatanik, même si je doute que ça te parle. J'ai bien eu mon heure de gloire dans le milieu londonien, et un poil à Paris aussi, mais j'imagine que ce genre d'histoire est bien loin de ton quotidien." dit-il pour se présenter sans gêne aucune.

"Je vais te la faire courte. Vu que tu m'appelles, j'en conclus que ton maître t'a mis au parfum... J'ai une proposition à te faire. Y a du vilain qui se prépare pour les mutants en ce moment, pour les humains aussi d'ailleurs. Je fais partie d'un groupe qui se bat pour éviter la guerre qui se profile et accessoirement, j'apprends à des jeunes mutants à utiliser leurs pouvoirs. Je suis venu jusqu'ici pour toi. A toi de me dire si ça te fait perdre ton temps. Ca t'intéresse ?"

Kang-Dae écoute attentivement le dénommé Walentyn Szatanik qui avec un nom pareil avait du passer bien des nuits à coucher dehors à la belle étoile….Puis répond sur un ton froid :

‘Je ne suis pas votre petit, Monsieur Sza…Szatu…Monsieur. Et le fait que votre ‘notoriété’ n’ai pas troublé mon quotidien me va parfaitement. ‘

Kang-Dae aperçoit au loin sa puissante moto, nichée entre quelques Ylang-Ylang majestueux.

‘Je vous ai appelé car Hanshi Yoo-Shen Ku me la conseillé et seul un fou ou un européen ignore les conseils des anciens. Il y a toujours des guerres à travers notre globe que cela soit entre humain et mutant ne changent rien, seuls les protagonistes changent.’

Kang-Dae embrasse du regard sa Kamikaze d’un rouge éclatant, s’attardant sur l’état de ses pneus : Un tour chez le concessionnaire ne serait pas du luxe.

‘ Par contre apprendre à mieux utiliser mes pouvoirs me seraient utiles…Je ne suis pas très doué dans ce domaine…Mais qu’est qui me prouve que vous serez à la hauteur et tant bien même pourquoi quitterai je mon Clan ?’

L'Européen eut un nouveau rire.

"Hé, on est pas assez intimes pour que tu sois "mon" petit, petit." répondit-il.

La fougue du jeune homme semblait l'amuser au plus haut point. Il redevint néanmoins sérieux lorsque Kang-Dae mentionna son clan.

"Ton clan, hein ? Je vois."

Il marqua une petite pause.

"Je vais pas te mentir : absolument rien ne te prouve que je suis un crack. Quand ma boss est venue me proposer le même deal, rien ne me prouvait non plus que c'était le bon choix. Mais j'ai quitté mon gang pour mettre mes pouvoirs au service de cette cause. C'est ce qu'on appelle prendre un risque. Parfois, faut savoir écouter son instinct : si tu le sens pas, vaut mieux laisser tomber." expliqua l'homme avec détachement.

"Réfléchis et tiens-moi au courant d'ici demain."

L'homme raccrocha sans plus de cérémonie. Kang-Dae pouvait désormais disposer du reste de sa journée. La réunion l'attendait dans plusieurs heures.

Cette conversation plongea Kang-Dae dans un océan de perplexité, il ne savait comment réagir mais l’étrange individu avait raison sur un point : il devait suivre son instinct.



Son instinct serait donc sa bouée de sauvetage en cet océan aux eaux tumultueuses, grâce à elle il pourrait certainement éviter de finir broyé entre les mâchoires d’un quelconque requin.

Et la son instinct lui criait de faire confiance à l’européen, du moins de s’en servir pour le cas ou la réunion de ce soir tournerait mal. Si cet ancien voyou avait autant de ressource qu’il laissait deviner ce serait folie que de ne pas s’en servir pour quitter le pays s’il y avait péril dans la demeure…. Au pire si sa cause était inintéressante Kang-Dar tirerait sa révérence pour tenter sa chance en cet autre lieu.

Rapidement le coréen se saisi de son sac afin de revêtir une tenue plus adaptée à la chevauchée de sa moto.
Une fois changé, après un rapide coup d’œil à sa montre, le coréen décide de passer chez lui afin de se rafraichir sous une bonne douche puis de se préparer pour la réunion au siège social.
Kang-Dae profiterait du temps qu’il lui resterait afin d’élaborer une stratégie de repli lorsque les choses tourneront mal lors du dit conseil.

Les heures s'égrenèrent lentement jusqu'au début de soirée, et Kang-Dae se rendit à la réunion comme prévu. A en juger par les véhicules garés devant le QG du clan Machii, les principaux lieutenants et seconds couteaux hommes et femmes réunis du clan avaient été conviés à cette session extraordinaire. Dans le hall, la tension était palpable. Kang-Dae pouvait lire sur la plupart des visages de yakuzas que cette réunion inopinée les avait décontenancés.
Le mutant repérant sans mal le groupe sous les ordres de Chae. Ce dernier n'était pas encore arrivé. Ji-Yang sortit de la salle de réunion et convia la bonne vingtaine de yakuzas massés dans le hall à l'intérieur de la salle de réunion.


Elle comprenait une longue table de réunion garnie de chaises, au bout de laquelle trônait Tsoo-Fen, le visage impénétrable.


La table n'étant pas suffisamment grande pour accueillir tout le monde, les membres les moins influents s'effacèrent, se plaçant debout le long des murs latéraux, tandis que les principaux acteurs du clan s'installaient naturellement autour de la table. Deux chaises restèrent vides.

Repérant Kang-Dae, Tsoo-Fen hocha la tête d'un air paternel et lui indiqua de s'asseoir directement à sa droite, en bout de table. A la gauche du boss s'était installée Ji-Yang. L'honneur qui était fait à Kang-Dae fut relevé par tous dans la pièce ; personne ne pipa mot, mais des regards furtifs furent échangés entre certains membres. Restait une chaise vide à l'autre extrémité de la table, en face de Tsoo-Fen.

Le boss du clan Machii attendit que tout le monde soit assis et laissa planer un silence de mort, durant lequel on aurait pu entendre une mouche voler.

"Mes amis, si je vous ai réunis aujourd'hui, c'est pour mettre un terme définitif aux querelles intestines qui déshonorent notre clan. Vous le savez, sous ma tutelle, le clan a pu prospérer et développer ses activités durant plus de 15 ans, tout en respectant les autres clans et en se faisant respecter. Mais il semblerait que le respect des anciens ait été aboli chez certains de nos frères, des frères dont l'absence témoigne de leur perfidie."

Comme pour faire la nique aux propos du boss, la porte de la salle de réunion pivota sur ses gonds. Chae se tenait sur le seuil.


Tout de blanc vêtu, le jeune homme, qui devait approcher de la trentaine mais restait relativement jeune comparé à Tsoo-Fen, était en tenue de combat. Les gardes de ses deux katanas dépassaient de son fourreau dorsal.

"Le retard, pas l'absence." rétorqua le jeune homme avec une pointe de défi.

Il porta son regard sur l'assemblée. Malgré l'arrogance dont il venait de faire preuve, on sentait qu'il était tendu... ou mal à l'aise.

"Maintenant que nous sommes au complet, nous allons pouvoir entrer dans le vif du sujet." reprit Tsoo-Fen comme si de rien n'était. "Prends place."

"Merci, mais je préfère rester debout. Tu serais bien capable d'en profiter pour lâcher un de tes chiens sur moi."

Plusieurs mafieux, dont Ji-Yung se levèrent, prêts à laver l'affront, mais Tsoo-Fen leur ordonna de se rasseoir d'un infime geste de main.

"Il ne sera pas dit que le clan Machii résout ses conflits dans l'opprobre. Tu auras droit à te défendre face à mon représentant."

Le regard de Chae passa sur Ji-Yung, à qui il fit un clin d'oeil dragueur qui ne lui ressemblait guère, puis s'attarda sur Kang-Dae.

"Et qui est ton champion ?"

Un long silence plana dans la pièce avant que le verdict ne tombe.

"En ma qualité de chef du clan Machii, je désigne Kang-Dae Cheong comme mon représentant officiel. Lève-toi, fils, et accomplis ta mission."

La tension dans la salle monta d'un cran. Ji-Yung semblait surprise. Elle braqua un regard lourd de rancoeur sur Kang-Dae.

La salle était désormais plongée en une atmosphère saturée d’électricité, lourde de menace. La tension était palpable, tous se doutait quand en ce moment même se jouer une scène digne de Shakespeare.

Avec lenteur et une nonchalance certaine, Kang-Dae fait glisser sa chaise vers la baie vitrée pour libérer de la place et se redresser avec plus d’aisance.
Avec tact, déplacé en cette situation, le coréen replace la chaise à sa place initiale, un mince sourire aux lèvres et se tourne vers son Oyabun.

‘Oyabun, je suis honoré de la confiance que vous placez au Shatei que je suis. Et en tant que loyal Kobun je me dois d’accepter.’

Lance-t-il à l’attention de Tsoo-Fen en se saisissant d’une longue et fine mallette en bois de Santal patiné pour la poser en face de lui sur la table.

Puis lentement il tourne son attention en direction de Chae. Ce dernier semblait avoir été averti du drame qui allait se jouer ce soir , Jong-Shik avait rempli sa part de travail.



Flashback

En face de Kang-Dae , adossé contre la paroi métallique de toilette publique perdu au milieu de la plage, se tient Jong-Shik un jeune lycéen coréen vivant dans le même immeuble que Kang-Dae.

Ce dernier de par le passé n’avait jamais déçu Kang-Dae en acceptant pour quelques billets d’effectuer pour son compte quelques menues taches.

‘Tu as bien compris Jong-Shik ? Tu appelles ce premier numéro d’une cabine publique et tu diras à l’homme qui répondra, un certain Chae qu’il y aura du grabuge à la réunion de ce soir au siège social et qu’il ferait mieux de se préparer à un duel au sabre. Ni plus, ni moins.’

Kang-Dae plonge sa main en son veston pour en extirper son porte-feuille et en sortir quelques billets flambant neuf.

‘Ensuite tu appelle ce second numéro et tu demande à parler à l’enquêteur Moon Kyung-hwan pour l’avertir qu’un gros coup se prépare à l’adresse indiquée sur la feuille que je t’ai remise tout à l’heure sur les coups des 22 heures. Mais que surtout qu’il agisse avec discrétion et célérité et que l’information provient de l’ancien leader des Dragons de Dol-Harubang, il devrait comprendre. Agis promptement.’

Termine Kang-Dae en remettant les billets à Jong-Shik.


Pour l'occasion Chae s'était bien préparé, peu être trop bien, songea Kang-Dae en notant que le bas de son Keikogi masquait en partie ses jambes, rendant plus difficile l'analyse de ses mouvements.
De plus les 2 sabres arborait par Chae ne pouvait que signifier que deux faits : soit que Chae était imbu de ses talents d’escrimeur ou soit qu’il était un maitre dans le maniement du sabre, seul les meilleurs pouvaient combattre efficacement avec deux sabres…

'Tout de fois Oyabun, quelque chose me chagrine.... Comment se fait-il que Chae se joint à notre réunion en tenue de combat ? Se pourrait-il qu'il y ait été averti de ce qui allait se tramer ici par un de vos autres lieutenants ? Voir par votre Wakagashira peu être ?'

Du regard Kang-Dae embrasse l'ensemble de la pièce, le visage faussement ombrageux.

'En tout cas Oyabun si je dois affronter Chae je demande de pouvoir porter une protection et je serais honoré de porter l'armure phare de votre collection celle qui aurait été portée par Musashi Miyamoto. Avec une telle armure je ne pourrais perdre ce combat !'

L'expression courroucée de Ji-Yang s'accentua aux sous-entendus de Kang-Dae. Elle arborait le genre d'expression qui disait "mieux vaut pour toi que Chae ait ta peau, parce que tu ne perds rien pour attendre". Elle ne fit ni ne dit cependant rien.

Tsoo-Fen sembla néanmoins peser les paroles du mutant. Il reprit finalement la parole.

"Le Shatei a raison, Chae. Explique-toi."

"J'ai reçu la visite de 3 de tes minables assassins en une semaine. Tu peux jouer l'Oyabun honorable autant que tu veux devant des sous-fifres, je sais ce qu'il en est. Je préfère me montrer prudent, maintenant." répondit Chae.

Tsoo-Fen serra les mâchoires et fusilla son adversaire du regard, avant de reporter son attention sur Kang-Dae.

"Cette armure prestigieuse est dorénavant plus un symbole de notre clan qu'une protection. Elle n'est malheureusement pas en état pour le combat. Mais j'ai toute confiance en tes capacités... toutes tes capacités."

Pendant ce temps, Chae se mettait en position de combat, l'un de ses deux sabres à la main. Sa garde était très rudimentaire. Les yakuzas qui étaient debout se massèrent du côté de Tsoo-Fen afin de faire de la place aux deux combattants.

"Alors, petit, envie d'une exécution sommaire aujourd'hui ? Qu'est-ce que ce sera demain ?" lança Chae.

Une lueur de déception illumine éphémèrement le regard du jeune coréen lorsqu’il comprend qu’il ne pourra s’emparer facilement de la relique convoitée…Il lui faudra élaborer une autre approche pour s’approprier la précieuse relique.

A l’entente du mot petit, prononcé sur un ton des plus étranges, Kang-Dae s’immobilisa quelques secondes pour réfléchir. Chae se comportait d’étrange manière, sa manière de parler, son clin d’œil lubrique pour Ji-Yung et surtout sa mise en garde digne d’un débutant alors qu’il arborait deux katanas…. Quelque chose clochait avec Chae…De plus il n’avait pas mentionné l’appel de Jong-Shink.. D’un haussement d’épaule, Kang-Dae jeta ses doutes dans les limbes de son esprit : Chae devait être stressé ou peu être avait-il consommé une drogue.

Par contre l’allusion aux assassins trouble Kang-Dae : cela était contraire aux traditions que d’éliminer un membre de son propre clan…. Le jeune coréen désire en savoir plus sur le sujet, de plus il devait gagner du temps en attendant que la police débarque.

Avec une parcimonie gestuelle certaine, Kang-Dae ouvre sa mallette pour en extraire le fourreau contenant son sabre coréen pour le placer sur la table puis il pose à son coté une fiole d’huile et un bâtonnet d’encens ainsi qu’un briquet à fusion tout de ce qui est de plus moderne.
De nouveau Kang-Dae tourne son attention vers Chae.

‘Ton mépris des règles du Bhushido me sidère, Chae tu n’es pas digne de ton Katana….’

Prononce d’un ton sérieux Kang-Dae en débouchant le flacon d’huile tout en s’emparant d’un mouchoir de soie.

‘Le respect des traditions et le sens de la loyauté, rien n’est plus important pour un Yakuza....Mais apparemment cela t'échappe totalement...’

Avec application kang-Dae imbibe le chiffon d’huile puis ayant sortie son sabre de son fourreau en enduit délicatement la lame.

‘Mais tes paroles me trouble… Qui parle d’exécution ? Cela serait contraire aux coutumes….Ce duel n’est’ il pas au premier sang ?’

Termine Kang-Dae en se tournant vers son ‘Honorable’ Oyabun.

Chae se contenta d'esquisser un sourire en coin aux paroles de Kang-Dae. Les accusations du jeune homme ne semblaient pas l'ennuyer le moins du monde.

"Demande donc à ton oyabun. Le sens de la loyauté est super important pour lui aussi." susurra Chae.

Tsoo-Fen semblait tendu, de l'autre côté de la table.

"Ta petite insurrection n'a duré que trop longtemps, Chae. Je t'ai longtemps considéré comme mon propre fils, mais tu es devenu une nuisance pour la bonne marche du clan Machi. Et ce qui lui nuit, le Machi détruit." répondit l'oyabun en entrelaçant ses doigts, coudes posés sur la table.

"Il ne ressortira qu'un vainqueur de ce duel, celui qui se tiendra debout à son issue. Le juste triomphera, et je sais que ce juste sera mon champion. Il prouvera ainsi à tous et toutes que l'autorité de Tsoo-Fen, du clan Machi, ne saurait être contestée. Il faut parfois s'écarter des coutumes pour mieux les faire respecter."

Confiant de la loyauté de Kang-Dae, Tsoo-Fen fit un geste de la main, inventant les duellistes à entamer les hostilités.

‘Il faut bien s’écarter des coutumes pour mieux les faire respecter…’

Répète lentement Kang-Dae en rangeant délicatement son sabre en son fourreau.
Le coréen fait glisser le bout de son index le long de l’étui de bois finement gravée comme pour en savourer le contact.

Puis Kang-Dae parcoure d’un regard impassible l’ensemble du clan réunit en cette salle se demandant qui permet eux à l’instar du Oyabun ‘s’accommodait à leur sauce ‘ des règles séculières des Yakuzas enfin le coréen se tourne vers la baie vitrée comme pour observer la ville plongée au cœur de la nuit.

‘Le code du Gokudo s’applique en tout lieux en toutes heures, ainsi l’Oyabun s’attire le respect et l’obéissance aveugle de ses Kobuns. En général lorsqu’un père ne s’entend plus avec son fils il le chasse de son foyer et de son cœur et son nom est oublié par ses frères…. C’est la tradition.’

Se tournant vers son Oyabun, le regard froid Kang-Dae poursuit.

‘Mais que se passe t’il lorsqu’un père veut tuer son fils….Rien de bon…Un père ne doit jamais vouloir tuer son enfant….Donc….’

Énergiquement Kang-Dae s’empare de son fourreau pour le poser au sein de la mallette et s’empare ensuite de la fine coupe de saké qui reposait à son coté pour la montrer à l’ensemble du clan.

‘ Si le code des Yakuzas n’est plus respecté pour notre propre Oyabun alors je n’ai plus rien à faire parmi le clan Machi .’

Le coréen place la fine coupe sur la table puis la fait glisser en direction de Tsoo-Fen.

‘Il ne sera pas dit que Kang-Dae Cheong aura souillé sa lame pour une cause qui lui aura été imposée ! Si vous êtes encore des véritables Yakuzas vous savez quoi faire. Donc je n’affronterais pas Chae pour faire plaisir à une personne qui bafoue les règles que je suis !’

Un silence de mort s'était abattu sur l'assemblée des yakuzas, comme si les hommes de main de Tsoo-Fen retenaient leur souffle devant cet événement inattendu. La gravité était inscrite sur le visage de chacun d'eux. Tous avaient conscience que ce qui venait d'être dit aurait des conséquences irréversibles.

Tsoo-Fen avait observé silencieusement Kang-Dae ranger sa lame dans son étui. Lorsque le verre de saké arriva à sa hauteur, il la balaya soudainement du revers de la main. La coupe se brisa sur le sol.

"Kang-Dae, Kang-Dae... Tu me déçois beaucoup, tu sais. J'avais de grands projets pour toi, mais tu as choisi le chemin de la sédition." dit-il avec un regard dédaigneux pour Chae. Ce dernier arborait un sourire de défi.

Tsoo-Fen se leva lentement, imité par Ji-Yang.

"Messieurs, ils sont à vous."

Il fit bref geste de la tête à l'intention des yakuzas, puis s'éloigna de la table et quitta la pièce par une porte latérale, non loin de la baie vitrée, sa lieutenante sur les talons.

Ils étaient une bonne vingtaine en tout, dardant tous leur regard sur les deux "traîtres" désignés par l'Oyabun. Plusieurs sortirent des armes à feu de leurs holsters ou de leur ceinture. D'autres, équipés comme Kang-Dae et Chae de katanas, dégainèrent leur lame avec déférence. L'ordre de leur maître serait accompli, les deux rebelles ne devaient ressortir de l'immeuble, et par extension de l'organisation, que les pieds devant.

"Et maintenant ?" s'enquit Chae.

A son ton désinvolte, il ne semblait pas particulièrement inquiet.

musique d'ambiance


D’un sourire éclatant, se passant une main dans les cheveux tout en relevant crânement le visage vers le plafond, Kang-Dae lâche d’un ton désinvolte à Chae.

‘Ne t’inquiète pas je gère.’

Puis d’un mouvement sec des poignets, Kang-Dae relève le col de son costume à 2000 dollars et se saisit de son sabre.
Le sabre au clair, posé à plat sur son épaule, Kang Dae fait le tour de la table pour faire face à la bande de voyous.

‘Vous ne le savez pas encore mais vous êtes déjà morts.’

Annonce calmement le Coréen en s’ébouriffant une fois encore son épaisse chevelure.
Les Yakuza se jettent de furtifs coups d’œil ne comprenant pas ce qui arrive puis l’un deux un escogriffe par trop nerveux se rappelle les ordres de son Oyabun et se jette sabre en avant vers le coréen.
C’est la curée ! Les coups de sabres pleuvent, les tirs fusent. Les Yakuza n’arrivent à toucher le coréen qui voltige entre eux les éliminant à coups de sabre… En fait on est en droit de se demander s’ils pourraient toucher un éléphant coincé dans un couloir vu leur prestation…. En quelques minutes, 3 tout au plus, tous gisent démembrés sur le sol…

Kang-Dae toujours d’un blanc aussi immaculé que ses dents dévoilées par un sourire de satisfaction range son sabre et se tourne vers Chae.

‘On peut y aller.’


SCRIP. Retour à la réalité.

Voila comment cela ce serait passé dans un film pensa Kang-Dae....Mais comme le jeune coréen n'était pas dans un film de ces films d'action bon marché il lui fallait trouver une autre échappatoire et vite si possible....

Mais voilà en face ils étaient vingt et eux deux…. Même s’il n’avait pas été un élève brillant durant sa scolarité, Kang Dae doutait fortement de pouvoir survivre à cette bataille qui s’annonce…. De plus les poulets ne semblaient pas décider à montrer le bout de leur bec… Non il était mal , ou plutôt il étaient mal en se rappelant que Chae était à ses cotés.

D’ailleurs Chae était bien calme trop calme…. Cela cachait quelque plan….

‘Et maintenant..... je n'ai aucun plan censé pour nous sortir de là… J’ai bien quelques idées mais si je les applique je ne pourrais sauver uniquement ma peau… Et encore je ne pense pas avoir le temps de réaliser une des mes idées avant d’être fauché par quelques balles….’

Chang-Dae se tourne légèrement vers Chae.

‘ Mais voila… Si j’arrive à m’en sortir et pas toi,je ne pourrais plus me regarder dans un miroir… Et pour me relooker sans miroir cela serait impossible.’

Poursuit Chang –Dae sur un ton faussement jovial ou perçait une vive inquiétude.

‘ Par contre tu n’es pas du tout nerveux…Tu dois bien avoir un plan… ‘

Termine Chang-Dae d’une voix trouble.

L'un des anciens subalternes de Chae fit un pas en avant, un uzi braqué sur la poitrine de son chef.

"Ecoutez, patron... Faites pas d'histoires et on fera ça aussi vite et proprement que possible." finit-il par dire après une hésitation.

Chae s'était légèrement rapproché de Kang-Dae pour lui glisser quelques mots.

"Ben, j'ai bien quelques idées, mais tout dépend de ce que tu veux faire. Si on se contente de fuir, le clan Machi nous traquera. Si tu veux complètement disparaître par contre, c'est dans mes cordes." lui dit-il discrètement.

Comme si j'avais le choix pense rapidement le coréen en observant le uzi pointé sur la poitrine de Chae et la vingtaine de Yakuza ou plutôt de malfrat à la petite semaine qui n'attendait qu'une seule chose : les tuer tout deux.

Discrètement Chang-Dae répond à son interlocuteur d'un ton fataliste.

'Sors nous ta corde alors.. Ou plutôt ta baguette magique pour nous faire disparaitre....'

Puis se tournant légèrement vers la baie vitrée Chang-Dae rajoute d'un ton badin:

' Tu as l'appuie aérien d'un T-100 qui va arriver et faire le ménage ? Pour ma part je pensais que les poulets allaient débarquer mais quelque chose à foiré on dirait...'