Il était une fois à Chicoutimi...

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En cette belle matinée de mars, Valendra sort de la faculté de droit de Chicoutimi avec trois de ses amies.
Même si cela faisait 5 ans qu’elle résidait dans cette ville, la mutante était toujours aussi émerveillée de découvrir ce magnifique paysage quasi polaire en cette saison.
Les bâtiments de la faculté étincelaient au contact des rayons du soleil, dû aux gelées matinales encore présentes sur la grande bâtisse. L’air froid rendait la ville encore plus surprenante grâce à ce ciel azur typique des pays Nordique.

Valendra devait se rendre à la bibliothèque pour potasser un livre de droit des familles. Arrivée devant la grande porte, ses amies ont prirent des directions différentes pour ne pas l’empêcher de réviser ; car tout le monde le savait, quand elles étaient ensembles les quatre filles totalement délurées préféraient chahuter plutôt que de réviser…
Arrivée dans l’allée concernée, elle resta devant quelques minutes avant de se diriger vers l’endroit où elle pensait pouvoir trouver son livre.

Valendra trouva la bibliothèque silencieuse malgré le nombre important d'étudiants affairés autour des tables et entre les rayons. La plupart pianotait sur leur tablette tactile et avaient à leurs cotés sur les tables, des livres numériques et plus rarement des livres traditionnels. L'ambiance était studieuse et seuls le ronronnement des néons et les chuchotements des étudiants venaient troubler la concentration des élèves les plus sérieux qui soufflaient de temps à autre des "chuts" sonores...

Entrant dans la section juridique, puis le rayon "droit de la famille", Valendra trouva sans trop de difficulté le livre numérique qu'elle cherchait. C'est donc tout à loisir qu'elle put le faire défiler sous ses yeux pendant plusieurs minutes, jusqu'à ce qu'un bruit sourd n’interrompt sa lecture... A quelques mètres d'elle, une jeune femme venait d'apparaître brusquement dans le rayon auparavant vide.

Il était une fois à Chicoutimi... 867449Rachel

Elle était plutôt bien habillée. Son débardeur noir était recouvert d'une élégante veste grise cintrée et un collier très fin pendait à son cou. Son allure trahissait une personnalité assez rigoureuse ou du moins, une volonté de sobriété. Elle avait l'air complètement paniquée et à peine arrivée, elle regarda successivement à droite puis à gauche où elle découvrit Valendra en sursautant.

Puis presque indifférente à sa présence, elle s'effondra en glissant le long d'une colonne de la bibliothèque jusqu'à s'asseoir à même le sol. Elle plongea alors son visage entre ses mains et Valendra entendit distinctement les sanglots que tentait d'étouffer la nouvelle-venue...

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Valendra s’installa à une table seule, non loin du rayon où elle était, pour pouvoir y étudier son livre numérique en toute tranquillité.
Tout était très calme, ce qui lui convenait parfaitement jusqu’au moment où elle aperçu cette jeune femme sortir de nulle part, débarquer au rayon droit des familles, relativement affolée.

Après avoir regardé un peu partout, cette dernière s’accroupi pour pleurer.
Valendra la regardait hésitant à aller la voir. De nature plutôt méfiante, elle se dit au premier abord :

*Une jeune femme qui pleure, c’est forcément source de problème. Pourquoi est-ce que je devrais aller voir cette inconnue ?*

Sur cette réflexion, elle reprit le court de son livre tout en surveillant du coin de l’œil cette personne qui, étrangement, l’intriguait beaucoup. Au bout d’un certain temps, personne n’était venue la voir. Elle n’avait toujours pas bougé et ses pleurs s’intensifiaient de manière considérable.

*Est-ce que quelqu’un l’a vu au moins ?*

Valendra voulait finir ses recherches, mais elle avait beau lire, rien ne s’imprimait tellement elle était déstabiliser par cette demoiselle… Mais que pourrait-elle bien lui dire ?

Au vu du fait qu’elle ne pouvait penser à autre chose, elle se leva et se dirigea vers elle.
Arrivée a son niveau, elle s’accroupit, et lui posa la main sur l’épaule délicatement.
Vu sa brusque entrée dans le rayon, Valendra préféra lui monter par ce geste qu’elle était là pour l’aider, et non pour l’effrayer plus qu’elle ne l’était…

Personne aux alentours ne semblait avoir entendu les faibles sanglots de la jeune femme, à moins que, n'ayant pas identifié le bruit étouffé, les étudiants attendaient avant d'intervenir... Valendra qui seule, avait vu apparaître la jeune femme du rayon, décida de s'approcher d'elle. Celle-ci - le visage toujours entre ses mains - ne la vit pas s'avancer vers elle et c'est avec un nouveau sursaut qu'elle accueillit la marque d'affection. La blonde releva ses yeux baignés de larmes vers la belle Italienne et la dévisagea un moment, attendant manifestement qu'elle s'exprime. Comme cela ne vint pas, elle lui susurra :

"Elle va venir... Elle va me retrouver... Je ne dois pas rester là... Non..." Elle marqua une pause pour réprimer un sanglot et poursuivit : "Elle sera là dans quelques minutes, j'en suis sûre..."

Effrayée, la jeune femme mordit sa lèvre inférieure jusqu'au sang et fixa le bout du rayon avec crainte. Après quelques secondes, elle déclara plus placidement :

"Il ne faut pas que vous restiez là... Vous et les autres..." Reprit-elle, essoufflée. "Faites évacuer la bibliothèque... Je n'aurais pas dû venir mais c'est le seul endroit qui m'est venu à l'esprit..." Se justifia-t-elle.

Entourant ses bras de ses mains, elle se balança d'avant en arrière avant de demander :

"Vous pouvez faire ça pour moi?"

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Valendra, toujours accroupie à côté de la jeune femme l’écoutait en se demandant :

*Qu’est ce que c’est que cette histoire ? Elle est folle… J’aurais mieux fait de m’écouter et de la laisser pleurer. Qu’est ce qui m’a pris ?!

Mais maintenant qu’elle était « impliquée » Elle ne pouvait pas la laisser comme ça. Ne comprenant pas bien les choses, beaucoup de questions lui traversèrent l’esprit. Toutefois avant de les lui poser, la mutante regarda tout autour d’elle pour être sûr que personne ne les écoute.
Ne voyant personne aux alentours, elle prit sa main pour qu’elle arrête ses mouvements d’avant en arrière espérant ainsi pouvoir avoir toute son attention.
De son ton le plus rassurant, Valendra lui dit :

- Calmez-vous et expliquez moi exactement ce qu’il vous arrive. Je suis certaine de pouvoir vous aider mais vous devez m’en dire plus. Tout d’abord qui êtes-vous ? Qui doit venir ? Pourquoi faire ? Et pourquoi vous en veulent t’ils ?

Le regard de Valendra se posa sur l’inconnue espérant avoir des réponses concrètes.

Exaspérée, la jeune femme secoua la tête en entendant les questions insistantes de Valendra. Elle posa sa main sur celle de son interlocutrice et la fixa droit dans les yeux.

"Je ne pourrais pas me calmer, pas après ces derniers jours..." Informa-t-elle pour toute réponse au conseil de l'Italienne. Elle inspira malgré tout puis elle se présenta : "Je m'appelle Rachel Monroe, je suis avocate à Montréal... Je ne vais pas vous le cacher car vous m'avez-vu apparaître toute à l'heure... Je suis une mutante... Je peux me téléporter..."

Elle soupira et raffermit la prise de sa main sur celle de Valendra. Elle ferma ses yeux rougis et débuta :

"Il y a trois jours, j'ai rencontré une femme... Je rentrais chez moi quand elle et un homme m'ont appréhendé... Ils m'ont mis un sac sur la tête et j'ai sentis quelque chose autour de mes mains... Ca n'était pas matériel... Avant qu'ils ne fassent autre chose, je me suis téléportée quelques kilomètres plus loin de ma maison... C'est là qu'à commencé cette sorte de traque..." Rachel frémit à ses propres propos mais consciente du bien que cela lui procurait de se confier ainsi, elle renchérit : "Je n'sais pas ce qu'ils me veulent... Je ne les connais même pas... Ils me retrouvent toujours et chaque fois, ils inventent des stratagèmes différents pour m'enlever... La femme est capable de créer des boucliers, des espèces de champs de forces... Elle est puissante..."

Sans prendre la peine d'essuyer la larme qui roulait sur sa joue, l'avocate pencha sa tête sur le coté, visiblement exténuée. Après quelques secondes, elle souffla :

"Je n'en peux plus, je suis épuisée... Je me sens seule... Je suis même devenue un danger pour les autres... Tout ça me dépasse, je ne comprends rien..." Elle ôta sa main de celle de Valendra et la plaça en bandeau sur son visage pour cacher ses yeux clos. "Ils vont me retrouver ici aussi... Chaque fois, j'ai de plus en plus de mal à me téléporter, les distances sont toujours plus proches..."

Rachel resta un instant muette comme prostrée. Puis elle se redressa un peu et le désespoir sur son visage se mua progressivement en détermination, plus féroce à mesure que les secondes s'écoulaient. Elle prit appui sur ses mains et se releva maladroitement en expliquant :

"Je ne veux pas vous mêler à ça... Ces étudiants non plus ne doivent pas être blessés... Mes kidnappeurs n'ont pas l'air de craindre le public... Ils sont vraiment prêts à tout..." Elle tourna les talons vers le fond du rayon et reprit plus pour elle-même : "Je n'dois pas me laisser abattre, il faut que j'agisse..."

Rachel se dirigea vers le mur du bout du rayonnage et posa sa main sur la manette de l'alarme incendie sans néanmoins l'enclencher. De toute évidence, elle connaissait bien les lieux... Elle se retourna vers Valendra et lui indiqua :

"Partez tout de suite, ça vous évitera la foule et la panique..."

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Valendra écoutait l’inconnue d’une oreille attentive. Elle ne paru pas étonnée d’apprendre que Rachel était une mutante tout comme elle. Profitant d’un léger soupir de sa part, elle se présenta à son tour :

- Je m’appelle Valendra Zito, et je suis également une mutante. J’ai le pouvoir de contrôler les corps par la pensée.

Sentant une pression au niveau de sa main Valendra s’arrêta, afin d’écouter la suite de l’histoire et ainsi essayer d’aider au mieux cette charmante demoiselle.

Ecoutant avec beaucoup d’attention, elle distingua en dépit de sa panique, un léger soulagement sur son visage blafard. Sans doute du fait de pouvoir enfin se confier à quelqu’un.
Ce soulagement fit apparaître une larme sur sa joue pâle. Valendra hésita à la lui essuyer mais se dit que cela serait peut être malvenu de sa part.
La blondinette continua ses explications après avoir prit quelques seconde pour retrouver ses esprits.
Sentant sa main se dérober de la sienne, Valendra éprouva à ce moment un sentiment bizarre. Une très forte compassion avec une irréductible envie de l’aider.

Soudain, Rachel se releva. Son regard avait changé. Il n’y avait plus de peur mais une détermination certaine. En entendant ses paroles, la rouquine prit conscience que ce mouvement était un geste de protection envers les personnes présentes dans la bibliothèque et non envers elle, et que si elle ne réagissait pas très vite, le pire risquerait d’arriver pour Rachel.

Se levant aussi vite que sa protégée, Valendra posa sa main sur son épaule. Et usant de son pouvoir, lui suggéra de relâcher la poignée de l’alarme incendie.

Les yeux de Valendra croisèrent ceux de Rachel, et remplis de compassion, essayait de lui faire savoir qu’elle pouvait l’aider de bien d’autres manières qu’en déclenchant une possible émeute dans la bibliothèque, habituellement si calme.

Rachel hoqueta de surprise en entendant la révélation de Valendra. Elle ne s'était manifestement pas attendu à découvrir une autre mutante dans la bibliothèque et elle l'observa donc avec appréhension, tâchant peut-être de deviner s'il s'agissait là d'une potentielle ennemie. Puis après quelques instants, elle jugea ou préféra juger du contraire et rejoignit donc l'alarme incendie pour la déclencher. Mais alors que sa main s'était posée sur la poignée, elle se retira d'elle-même comme commandée par une force supérieure. La jeune avocate se retourna vivement vers son interlocutrice au regard plein de sous-entendus.

"Ne faites pas ça! Vous ne connaissez pas ceux qui me traquent... Je suis certaine qu'ils vont arriver ici d'un moment à l'autre. Je suis sincèrement désolée de vous avoir embarquée dans toute cette histoire car je crains que tout ce qui m'arrive n'est un lien avec ma mutation... S'ils découvrent que vous êtes mutante, ils essaieront peut-être de vous faire du mal... Vous devriez certainement partir..." Conseilla-t-elle sans grande conviction. Elle jeta un coup d’œil désespéré sur l'alarme incendie puis sur Valendra. "Je ne veux plus fuir... Je n'en ai plus la force... Libérez-mon bras et laissez-moi faire ce que j'ai à faire..."

Elle s'accrocha à son bras immobilisé, tentant d'en reprendre manuellement le contrôle... Sa tentative fut vaine ; il lui semblait que son bras était comme paralysé.

"J'essaie de sauver tous ces gens et vous avec! Vous voulez m'aider ou m'en empêcher?" Interrogea-t-elle avec la rage du désespoir.

Un chut sonore vint ponctuer la question de Rachel et un ou deux étudiants s'étaient même approchés du rayon pour voir ce qui s'y tramait. Les talons haut perchés de la secrétaire au rôle de surveillante de cette section de la BU, résonnaient dans la grande pièce habituellement silencieuse. D'après ce que pouvait en juger Valendra, elle arrivait vers elles deux...

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Valendra découvrait les émotions de Rachel suite à son annonce… Tout d’abord la peur puis une sorte de convenance…
Pour la rassurer un peu plus elle lui dit :

- Je suis la pour vous aidez. Je suis sûre que l’on doit pouvoir trouver une autre solution pour vous éviter de toujours devoir fuir de cette façon. Vous ne pourrez pas continuer comme ça éternellement, vous finirez par y laisser la vie. La regardant avec insistance et conviction elle lui prit la main avant de reprendre. Laissez moi vous aider, à deux nous seront plus fortes…

L’Italienne se retourna en entendant des chuchotements autour d’elles ; et se rendit compte que deux étudiants étaient entrain de discuter en les regardant du coin de l’œil tout en les montrant du doigt. Sans doute que dans la panique les deux mutantes avaient un peu trop élevé la voix.
Valendra se retourna vers son interlocutrice. Leurs regards exprimaient la même chose :

*Qu’ont-elles bien pu entendre et que va t il se passer pour elles maintenant*

Dans ce silence studieux, elles entendirent des bruits de talons, les deux femmes regardèrent alors dans la même direction et aperçurent la secrétaire, qui, visiblement, se dirigeait vers elles.
Se rendant compte qu’elles ne pouvaient pas rester ici, Valendra exprima ses intentions à Rachel :

- Ecoutez, comme vous me l’avez dit il y a beaucoup de monde ici, et vous ne voulez pas les mettre en danger. Je l’ai bien compris. De plus, il y a vraisemblablement des gens qui nous on remarquer ici. Nous ne pouvons donc rester là.

Levant ses mains au niveau de son visage, Valendra mit ses cheveux derrière ses oreilles pour faire comprendre à Rachel sa détermination. La fixant d’un air déterminé, elle rajouta :

- Suivez-moi avant que la secrétaire n’arrive vers nous ou nous seront coincées ici. Et vous savez ce que cela entraînerait…

Voyant la secrétaire s’approcher de plus en plus, Valendra commença à prendre un ton plus pressant :

Je suis étudiante ici et j’ai donc un accès aux amphis. Il y en a justement un qui est vide tout l’après-midi. Je vous propose de nous y rendre de suite, et de réfléchir là-bas à comment vous sortir de cette situation.

Espérant avoir convaincu Rachel, Valendra lui fit signe de la suivre pour quitter au plus vite la bibliothèque.

Rachel hésita un instant puis d'un ton résigné, elle indiqua :

"Je n'ai plus rien à perdre de toute façon... Que la secrétaire me voit est bien le cadet de mes soucis..." Elle écouta anxieusement Valendra puis déclara :"Je doute que nous puissions élaborer un plan pour leur résister... Ceux qui me poursuivent n'ont pas l'air du genre à reculer face à une difficulté mais c'est entendu...je vous suis." Termina-t-elle, acceptant donc la proposition de Valendra.

Les deux jeunes femmes prirent alors la sortie de la bibliothèque, échappant aux regards curieux des étudiants et à l'inéluctable réprimande de la secrétaire. Il faisait toujours aussi beau dehors bien qu'un peu frais et le surprenant duo n'eut à traverser qu'une cour puis quelques couloirs avant de se retrouver dans l'amphi vide.

Il était une fois à Chicoutimi... B-mobilier-amphitheatre-1

L'amphi consacré en général à la discipline "Institutions administratives" était inoccupé mais quelques trousses et un ou deux blousons indiquaient que des étudiants l'avaient investis. Heureusement, ils étaient pour le moment absents si bien que Valendra et Rachel se retrouvèrent seules comme prévu.

L'avocate balaya la pièce du regard et parut satisfaite de l'absence de monde. Elle se retourna vers la jeune Italienne et lui souffla :

"Vous n'êtes pas obligée de faire ça pour moi... Mais... je vous remercie..." Fébrile, elle passa une mèche de cheveux derrière son oreille et reprit : "Ils vont venir ici... Je pense qu'on devrait verrouiller les portes du mieux que nous pouvons... Cela évitera aux étudiants de revenir et ça pourrait ralentir mes poursuivants... Pour le reste, je ne sais pas me battre : je peux encore me téléporter mais sur quelques mètres pas plus et à vue..."

Elle posa nerveusement sa main sur l'une des tables et questionna sa camarade d'infortune :

"Vous aviez une idée précise en venant ici?"

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Voyant Rachel hésiter, Valendra eu un instant peur de ne pas avoir réussit à la convaincre.
Mais elle se rendit vite compte que la demoiselle, à défaut de mieux, allait la suivre.

Elles se dirigèrent ensemble vers la sortie à une allure plutôt rapide pour se retrouver dehors, en haut des marches de l’entrée de la bibliothèque.
Le soleil brillait toujours autant. Ce qui permit à Valendra de découvrir Rachel d’une manière différente. Elle paraissait moins pâlotte, ce qui devait être dû à cette petite brise de printemps…
Traversant la cour sans s’arrêter, les deux jeunes femmes se retrouvèrent très vite dans l’amphi qui était des plus vides.

A peine arrivée, Valendra prit place sur l’une des chaises les plus éloignées de la porte. Pensant aux mots prononcés par Rachel avant de quitter la bibliothèque, Valendra lui dit :

- Mais, vous m’avez dit toute à l’heure que ces gens ne rigolaient pas et n’avaient peur de rien. Pourtant ce ne doit pas être des surhommes, ils doivent bien avoir une faille et nous pouvons la trouver…

Rachel n’écoutait pas les mots prononcés par Valendra, elle était plus occupée à scruter la pièce de fond en comble pour être absolument sûre qu’elles y soient seules.

Paraissant soulagée de ce silence, elle remercia Valendra de ce qu’elle avait fait pour elle.

Face aux angoisses légitimes de l’avocate, l’étudiante lui dit :
- Si nous verrouillons les portes, comment vont-ils entrer d’après vous ?
N’attendant pas sa réponse elle ajouta :
- Ne croyez vous pas qu’il serait plus ingénieux de mettre un mot sur la porte indiquant que « la salle n’est pas accessible pour cause de désinsectisation », ce qui pousserait les étudiants comme les profs à faire demi tour tout en poussant vos poursuivants de pouvoir rentrer sans attirer l’attention sur nous.

Faisant un mouvement de tête pour remettre ça longue chevelure derrière ses épaules, Valendra reprit :

- Pour ce qui est de nous défendre, je pratique depuis quelques années la capoeira ce qui pourrait s’avérer utile le moment venu.
Par contre, j’aimerais savoir, en cas de problème majeur, vous serait-il possible de téléporter une autre personne ?

Attendant une réponse de sa part, Valendra se dirigea vers la fenêtre, voir si des personnes pouvaient les voir de la cour.
Rachel ne répondit pas à sa question mais lui en posa une autre à laquelle Valendra ne s’attendait pas.

Après avoir vu que la fenêtre donnait sur le couloir qu’elles avaient emprunté quelques minutes avant, elle décida de fermer les rideaux pour être sur de ne pas attirer les regards indiscret ensuite, elle se retourna sur Rachel et lui répondit :

- Mon but premier était de faire que personne d’autre ne soit impliqué dans cette histoire, et donc éviter des blessés éventuels. Ensuite, nous retrouver seules nous permettra d’utiliser en toute tranquillité nos pouvoirs et donc nous seront plus apte à nous défendre.

Espérant toujours une réponse à sa question, Valendra retourna s’asseoir et invita Rachel à en faire de même pour qu’elles puissent reprendre quelques forces avant que ses ennemis n’arrivent.
Valendra s'assit sur une chaise. Elle invita Rachel à en faire autant pour continuer à discuter, et se reposer quelque peu afin d'avoir les idées plus claires.

"C'est bien là tout ce que j'espère... Qu'ils aient une faille... Mais de ce que j'en ai vu, ils ont l'air bien organisés...et déterminés!" Déclara Rachel quelque peu abattue par ses propres propos.

L'avocate commença à placer des chaises devant la porte principale et répondit :

"J'ignore comment ils vont entrer mais quelque chose me dit que rien ne peux les arrêter vraiment... Oui écrivez le mot, ça pourrait peut-être nous aider... Même si apparemment, il y avait des étudiants ici... Il vaudrait peut-être mieux mettre un truc du genre "Alerte à la bombe"... Enfin, je n'en sais trop rien mais il vaut mieux mettre les chaises aussi par sécurité." Ajouta-t-elle, perdue.

A la remarque de Valendra sur ses capacités défensives, Rachel la détailla un instant et sourit.

"J'espère que vos capacités nous seront utiles! Pour ma part, je crains que ce vous ne me demandiez soit très difficile pour moi dans mon état... J'ai déjà téléporté des objets assez lourd pour mon déménagement je me souviens... et je l'ai fais avec mon chat mais jamais avec une personne... Je crains aussi que je ne puisse pas le faire très loin. Je ferai tout ce que je peux mais je ne peux rien garantir..."

La jeune femme observa l'Italienne fermer les rideaux et écouta sa réponse en inspirant calmement.

"Entendu... Si jamais ça tourne mal, il faut sans doute qu'on se prévoit une issue de secours et j'essaierai d'être cette issue.." Rachel déclina l'invitation à s'asseoir trop effrayée pour rester en place et continua à disposer des chaises derrière la porte - laissant auparavant l'occasion à Valendra de déposer son mot - puis elle indiqua t : "J'aimerais vraiment savoir ce qu'ils me veulent... Ils ne disent rien, c'est...flippant!"

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Spoiler:

Voyant Rachel plus qu’abattue et désemparée, Valendra décida de tenter une autre sorte de dialogue :

- Bien organisé ne veut pas forcément dire invincible… Si vous baissez les bras dès maintenant, rien ne sert de tenter quoi que se soit ! Répondit sèchement Valendra espérant que cela poussera Rachel à se battre. Elle surenchérie : Autant les laisser vous tuer !

La mutante s’évertuant à installer les chaises, Valendra se leva et alla lui donner un coup de main en ajoutant :

- Alerte à la bombe ?! Vous voulez causer un mouvement de panique ! Ce n’est pas le bon plan à mon avis… De plus la direction risquerait de se poser des questions et donc de venir voir ce qui se passe...

Sur ces mots, elle se dirigea vers le bureau central pour y prendre quelques feuilles et un feutre. Elle y inscrivit « classe fermée pour cause de désinsectisation DANGER ne pas rentrer » et se dirigea vers les porte du haut pour y épingler les messages.

L’étudiante sembla quelque peu vexée de la réaction de l’avocate vis-à-vis de ses capacités à se battre mais ne voyant pas de raison d’y répondre elle laissa passer…
Restant en haut de l'amphi, elle déclara en tapant sur le mur:

- Au pire les murs ne sont pas très épais dans cette salle, donc avec une chaise nous pourront toujours tenter défoncer le mur...

Puis revenant au centre de la salle pour vérifier que tout était bien en place, elle proposa à Rachel :

- J’ai mon téléphone sur moi, voulez vous joindre quelqu’un ? Votre compagnon, un ami ou toutes autres personnes qui pourraient nous aider ? Les gens qui vous connaissent doivent s’inquiéter de ne plus vous voir depuis ces jours derniers.

Attendant quelques minutes pour voir si Rachel allait lui répondre, elle finie par rajouter :

- Vous ne savez vraiment pas ce qu’ils vous veulent ? Vous êtes avocate ne serait-ce pas des clients mécontents ? Réfléchissez, car avec la panique vous avez peut être omit de faire attention à certaines choses…

Rachel s'arrêta et écouta Valendra qui installait sa pancarte de l'autre coté de la porte. Elle n'en disait rien mais la présence de la jeune femme, la rassurait suffisamment pour évacuer le stress des derniers jours...

"Oui, on pourra toujours tenter de percer le mur..." L'avocate fila alors vers le bureau du professeur et y posa ses fesses pour répondre aux questions de l'Italienne : "Je n'ai pas de petit ami et je ne veux pas faire courir le moindre risque à ma famille ou mes amis... Mes poursuivants sont suffisamment forts pour leur faire du mal... Je ne me le pardonnerais jamais... Non, je préfère ne rien leur dire." Conclut-elle d'un air décidé.

Elle plaça ses mains sous ses cuisses et réfléchit, songeuse, à la seconde question. Après quelques secondes, elle répondit :

"Il est possible que je puisse avoir des ennemis mais bon...pas plus que mes collègues avocats... Après, dans le lot, je suis peut-être tombée sur un déséquilibré... En tout cas, j'ai vu récemment le visage de mes agresseurs et je ne les ais jamais vu auparavant..." Elle ferma un instant les yeux puis ajouta à nouveau : "Non je ne sais vraiment pas ce qu'ils me veulent, ils me poursuivent, me traquent... On dirait qu'ils me cherchent et je crois qu'ils veulent m'enlever. Mais pourtant, je ne suis pas riche, personne ne l'est dans ma famille. Je n'ai jamais fait de mal volontairement à quelqu'un : j'suis une fille sans histoire, moi! Je suis juste une mutante quoi..." Déclara-t-elle, tendue. "Mais..."

Rachel ne termina pas sa phrase puisque l'on venait de frapper à la porte désormais verrouillée par les chaises. L'avocate tendit l'oreille et fixa Valendra avec effroi.

"Comme c'est intéressant..." Annonça une voix froide et féminine derrière la porte. "Tu as vu ça, Rugannyos... Un autre mutant se trouve avec la notre..." Un court silence suivi cette déclaration jusqu'à ce qu'il ne soit de nouveau rompu par la voix : "Non naturellement, ça n'est pas la peine."

Un poing tambourina alors à l'entrée et la voix cria d'un ton amusé :

"Je vous laisse vingt secondes pour ouvrir cette porte. Au-delà, je viens vous chercher et croyez-moi...ce sera beaucoup plus...douloureux." Acheva-t-elle tranquillement.

Rachel tourna ses yeux embués de larmes vers Valendra. Elle semblait manifestement terrorisée...

» Était-ce une pizzeria ou un restaurant déjà ?