02.03/17.C.Banlieue de San Francisco - Les puces, c'est le mal.

Tonga fit sa tirade et planta les sabres dans le cou de l'homme qui émit d'infâmes gargouillis entrecoupés de bulles de sang qui venaient éclater sur ses habits. Ses membres s'agitaient dans des restes de spasmes désordonnés.

Le deuxième homme voyait la scène d'un regard à la fois paniqué et colérique.

Il tira deux coups de feu, un peu en proie à la panique qui se fichèrent dans le mur au dessus de Tonga. Coup de chance?

Mais l'homme calait maintenant son bras pour viser Tonga correctement. Cette fois il ne tremblait plus.

Des bulles de sang, c'est déguelassement affreux... et la preuve que tout ce bordel marche. Un dealer en moins dans le monde, joie.

Le gus en question avait maintenant deux grosses entailles dans le cou, bavait du sang, avait des spasmes de douleur et gigotait comme n'importe quoi sur le sol.

Le deuxième ne s'attendait pas ça, visiblement. Il tira deux coups de feu qui loupèrent Tonga, parce qu'un gars apeuré comme lui tire moins bien. Qui peut s'attendre à ce qu'un fourmilier vous découpe ? Tex Avery ? Ouais, bon, et encore.

Tonga avait profité de son mouvement pour retirer ses sabres du corps de l'autre andouille qui gisait au sol. Il lui fallait maintenant attaquer un gus armé et distant. Une idée ? Un peu mon neveu.

Le gars en face de lui était apeuré comme tout, et il aurait beau caler son bras, il tirerait toujours aussi mal. Surtout si on l'apeure un peu plus. Il leva sa main droite au dessus de sa tête en gueulant: - THIS. IS. TONGAAAAAAAAA ! Joignant son geste à son cri, il lâcha ses armes pour pouvoir courir à quatre pattes et chargea son ennemi d'aussi vite qu'il put pour lui sauter au visage. S'il arrivait à lui sauter dessus, le plan de Tonga était globalement débile: le désarmer, le griffer à mort... voire le buter avec son propre flingue. Un truc débile comme seul Tonga est capable de penser. Bien sûr, le risque de se prendre une balle était non négligeable, mais tant pis, Tonga se basait sur le fait que le mec allait faire dans son froc par l'idée de faire charger par un animal en pleine ville. Sur le papier, c'est pas con.

[HRP: j'aime beaucoup Tonga ^^, mais c'est la dernière fois que je t'avertis. Je te fais grâce du retrait des sabres, mais crier façon 300, jeter ses sabres et charger, cela fait trois actions...]

Tonga retira ses sabres dans un concert de sons gluants. Le sang gicla en trainées ragoutantes qui vinrent saloper sa fourrure quand il les ôta.

L'individu ne fut pas surpris outre mesure par le cri de Tonga qui eut pour tout effet de déclencher un autre mouvement d'action de la détente sur le pistolet qu'il tenait entre les mains.

Alors que Tonga sentait ralentir le temps autour de lui... Temps qu'il mit à profit pour jeter ses sabres et charger l'individu. Il put voir l'arme de son adversaire se dévier d'un geste brusque comme si quelque chose l'avait frappé. Cela provoqua un départ de coup qui alla se ficher dans l'un des murs des bâtiments composant la ruelle.

Comme pour compléter ce premier geste, Tonga put voir ensuite un objet rond métallique percuter l'homme à la tête, provoquant un mouvement de recul, alors qu'il se préparait à se jeter sur lui avec élan.

Uun objet non-identifié venait de surgir de n'importe où comme n'importe quoi et frapper son adversaire. Truc de fou !

Tonga poursuivit son mouvement d'attaque, et lorsqu'il le sentit bien, il sauta toutes griffes sorties sur le gus armé.

Bien sûr, il fut un peu surpris de le voir se faire percuter la couenne par il-ne-savait-pas-trop-quoi, mais ça allait dans son sens... et il avait l'élan pour lui.
On réfléchirait après à ce que c'était et pourquoi c'était là.

Tout ce qu'il savait, c'est que louper son coup maintenant risquait de l'exposer un peu plus (et à bout portant, monsieur) au flingue du méchant pas beau, et un fourmilier, c'est comme un pneu. Tu fais un trou dedans, ça marche moins bien...

Tonga était déterminé, et fonçait tel un boulet de canon tamanoir sur son adversaire déséquilibré par un choc non identifié. Sa vitesse et son agilité lui permirent de corriger légèrement son action, et parvenir à percuter l'individu.

Sentant les premiers coups de griffes de Tonga, l'homme se recroquevilla en position de "garde" protégeant sa tête entre ses avant-bras. Le premier choc, la percussion de Tonga et son avalanche de coups de griffe contraignirent l'individu, paniqué, à lâcher son arme pour mieux se protéger du tamanoir déchainé.

Action percutante. L'homme essaya de communiquer avec Tonga.

"Pitié... Arrête"

Emporté dans son élan, Tonga n'entendit pas tout de suite, les pas qui se rapprochaient de lui à vive allure.

Après sa rafale de coups, Tonga se laissa retomber au sol, au niveau des jambes de son adversaire.
Le bruit de l'arme et du tamandua qui tombaient au sol l'empêchèrent d'entendre le bruit des pas arrivant sur sa position, de la même façon qu'il ne se posait même pas la question de savoir ce qui avait percuté son adversaire.

Il ne prit pas le temps d'observer la réaction de son adversaire et se précipita sur le flingue.
Il ramassa l'arme du mec et la pointa sur ses parties génitales en gueulant:

- De la pitié ? J'voulais juste à bouffer et t'as tenté de me flinguer ! Et je devrais avoir de la pitié ? Je vais te crever, c$&#§%£ ! Espèce de sale f@$% de p£#% !

N'empèche, à y repenser... Lui qui voulait juste un hot-dog, il se retrouve à buter du dealer dans des ruelles étroites. C'est pas ce qu'on appelle "une situation qui dégénère vite" ?

L'adversaire de Tonga était prostré à terre en position foetale. Sûrement que voir la mort de son pote et sentir un Tamanoir lui lacérer les chairs représentait une émotion trop forte.

Alors qu'il braquait son arme sur lui, et qu'il lui disait le sermon du justicier, Tonga pouvait voir que son adversaire, prenant la pleine mesure de sa situation, était en train de se faire pipi dessus.

Tonga put entendre les pas, qui avait considérablement ralentis depuis qu'il avait empoigné l'arme à feu.

"Heu... T'es le mutant de la ruelle?"...

Entendit il demander de la part d'une voix adolescente type masculine, provenant de là où les pas venaient de quasiment s'arrêter.

Mouahaha... Ça marchait vachement bien, les menaces ! L'autre andouille se pissait littéralement dessus. Quel gros dégoutant ce mec, quand même.

"Heu... t'es le mutant de la ruelle"

Tonga releva la tête tout en pointant l'arme à feu sur son ancien propriétaire.
Il le regarda dans les yeux et lui balança:

"Toi, si tu bouges, je bute ton pote d'une bastos dans la tête !"

Il restait le bras immobile et le doigt sur la gachette, toujours pointé dans la même direction que précédemment, et observait autant pipi-man que le nouveau.

Effectivement les menaces de Tonga étaient efficaces. L'homme ne valait plus rien, il était dans une espèce de catalepsie.
Visiblement il avait été choqué.

Quand à l'autre homme, c'était un adolescent qui semblait avoir vécu.
Il avait l'air assez décontracté malgré le fait que Tonga était armé..



"Hé mec... C'est pas mon pote... Je suis venu pour te trouver toi... Je viens de t'aider!!"

Se défendit le jeune homme en levant les bras en signe de paix.

[Je suppose que le mot que tu cherchais était "catalepsie"... On les confonds souvent]

Le dealeur était en état catatonique.
Ca tient plus la route, la racaille, maintenant, sérieusement. On leur bute un copain et on les attaque violemment et tout de suite ça pleure... Sérieusement, quoiiii...

"Hé mec... C'est pas mon pote... Je suis venu pour te trouver toi... Je viens de t'aider!!"

"C'est ça. T'as parcouru trouze milles kilomètres parce que je suis l'élu, hein ? Il faut ABSOLUMENT un fourmilier pour sauver la galaxie ? Tu sais quoi, Obi-Wan, t'es pas très crédible..."

Et l'autre tout mou là, qui bougeait plus.
Tonga le poussa pour qu'il tombe sur le coté, comme un gros bébé qu'il était devenu.

C'était ce truc, qu'on l'avait envoyé chercher?... Apparemment sa mutation avait été hyper-invasive, lui modifiant totalement le physique, contrairement à la sienne qui ne se voyait pas du tout, et n'avait aucun aspect exceptionnel.

Putain il avait dû vivre un calvaire. Et puis... Quel âge avait il? En tout il avait du caractère et des couilles, vu ce qu'il avait fait aux mecs qui lui en voulaient.

"T'es pas l'élu, t'es un mutant comme moi... Et oui, on m'a envoyé te chercher..."

Tonga tata ensuite du pied l'homme qui quelques instants encore le braquait de son arme. Il le retourna comme pour vérifier son état.

"Bon par contre pour sauver la galaxie, on a mieux... Mais on pourrait avoir besoin de toi"

Arriva, tel Zorro sans Tornado, tel Superman sans sa Super-Mobylette cosmique, un grand gaillard beau et bien bâti. Il est venu lui dire la phrase que beaucoup de jeunes filles attendaient et attendent encore aujourd'hui: "Je suis venu te chercher"...

Ah mazette, si seulement j'étais une jeune étudiante en chaleur, hein...

L'autre andouille au sol commençait à baver sans bouger, c'en était flippant. Sérieusement.
Tonga releva la tête en baissant le revolver et se calma vis-à-vis du dernier arrivé.

"Attends pépère... Toi t'es un mutant ? Alors pourquoi t'es beau et moi je suis un... fourmilier moche ? C'est vraiment nul ces conneries..."

Il mit la sécurité du flingue, histoire d'éviter de se tirer dans la patte et ajouta:

"Quand tu dis "on"... C'est qui ce "on" qui t'a envoyé ? Et comment vous m'avez topé ?"

Idéalement, faudrait voir à ce que cette jolie gueule d'ange lui paye un truc à bouffer. Ça commençait à faire une sacrée paie qu'il n'avait pas manger, et l'adrénaline qui redescendait lui redonnait fin... et excitait les puces...

Oui.. Ils avaient besoin de toutes les ressources disponibles. Même d'un fourmilier mutant psychopathe.

Le tamanoir jeta un dernier coup d'oeil sur le corps qui était étendu par terre pas très loin de lui. Et semblait s'apaiser. Il releva la tête et baissa le revolver en signe d'apaisement.

Damian se décontracta et reprit une attitude plus cool à l'encontre du mutant qu'il venait recruter.

"Oui je suis un mutant, sauf que ma mutation n'est pas physique. Là d'où je viens on est plusieurs et on se forme pour résoudre un peu les tords. T'as entendu parler des Xmen?... Après si t'es moche j'y peu pas grand chose. T'as sûrement d'autres atouts? non?"

Damian vit le tamanoir mettre la sécurité du flingue, ce geste anodin, avait quelque chose de comique. Un tamanoir avec un flingue!!.

"Le ON, c'est nos profs... Comme ils sont très occupés, on se dévoue à tour de rôle pour venir chercher les mutants égarés et les ramener... S'ils le désirent..."

Il attendrait la réponse du gars avant de lui proposer quoi que ce soit. C'est pas comme s'il devait ramener un tamanoir mutant qui parlait comme un charretier. ya plus simple comme mission.

"Au fait, moi c'est Damian."

Un mutation pas physique ? Ben alors ça fait quoi ?
N'oublions pas que le cortex cérébral de Tonga est atrophié dû à la réduction de sa taille, et donc, niveau imagination et théorie... c'est une vraie tanche. Le genre violent, quoi.

"Te casse pas la binette, coco. Je suis un fourmilier, et rien que ça, c'est la méga classe. Ok, c'est moche... mais moi, j'ai jamais froid et j'ai pas besoin de me saper... A oualp, carrément !"

Enfin bon... niveau atouts, c'est limité.
Un quelconque observateur de Tonga pourra déterminer qu'il est excellent dans le domaine de l'infiltration, qu'il a une volonté à toutes épreuves et d'excellentes capacités de survie en milieu naturel et urbain... Mais ça fait beaucoup trop de mots pour un Tonga, ça.

Il posa le flingue à terre et s'avança vers son interlocuteur.
Il tendit la patte, comme pour serrer la main et ajouta:


"Appelle moi Tonga. Tonga Boudawa... Juste une question... Damian ? Là où tu comptes m'emmener... on mange à l'oeil ?"

Tout était dit, non ? La principale préoccupation de Tonga actuellement: MANGEEEER !

Au moins, son nouveau copain mutant avait de l'humour. Il avait un certain recul sur sa condition. Enfin, c'est ce qu'il laissait paraître.

"Effectivement vu comme ça, t'as moins de soucis que nous... C'est sur."

Il posa le flingue à terre et s'approcha de Damian. Il lui tendit une patte comme pour lui serrer une main. Impressionnant un Tamanoir qui s'approche pour vous serrer la main.

"Enchanté Tonga... Et pour répondre à ta question... Ouais... On a eu des soucis au départ mais maintenant, on est officiels et on a une bonne cuisine... Tu pourras même te débarrasser de tes petites amies si tu veux... Je pense que pour tout le monde ce serait mieux."

Damian avait remarqué les gestes de grattage réflexe de Tonga. Signe que sa fourrure devait constituer un bon garde manger pour les puces.

"Heu... Tu as faim?"

"Si j'ai faim ?"

Trois jours sans manger, à manger ce qu'il trouvait dans une poubelle.
Sa dernière tentative d'aller voler un beignet s'est suivi par une poursuite et un meurtre en légitime défense.

"Putain ouais."

Il se grattait machinalement. Sa fourrure était percée à quelques endroits et très sales à de nombreux autres. Son ventre était bien plus clair qu'il ne devait l'être. Sa queue n'avait presque plus de poils et -pour ceux qui ont de bons yeux- il avait les joues creuses.
Il avait vraiment faim, et ses exploits de cette dernière demi-heure n'était dû qu'à une dose d'adrénaline prévue par son cerveau pour un corps humain, ce qui rendait donc la dose très très puissante pour un corps moitié moins gros.

"Ça consiste en quoi, la mutation ? J'avais toujours pris ça pour une malédiction magique de mon pays, mais visiblement, je me suis trompé..."

Tonga crevait la dalle. Ouais. Il était pas au mieux de sa forme.

"Ecoute, à l'autre bout de cette ruelle, j'ai vu un point coffee shop avec des croissants tout ça... Ca te dit?"

Damian regarda l'autre toujours allongé au sol après l'attaque de Tonga avec l'aide de la sienne.

"On en fait quoi de celui-là?"dit Damian en désignant l'autre abruti que Tonga venait d'occire quelques minutes auparavant...

La mutation. Leurs raisons d'être. A qui? A eux les mutants, les xmen et les pères fondateurs, mais aussi les Morlocks et autres factions. Bien que pas trop calé sur la question, moins que les autres en tout cas, Damian essaya de répondre à Tonga.

"La mutation... C'est quelque chose qui a changé certains d'entre nous. Certains sont des enfants de l'atome et ont juste acquis des difformités, tandis que les autres... Nous... Nous sommes devenus différents... Nous avons évolué... Toi tu as pris les attributs d'un fourmilier... Dans mon équipe il y a une femme plante et une fille qui ressemble à une momie... Mais on oeuvre tous pour sauver le monde..."

Tonga était il prêt?...

"D'ailleurs si le coeur t'en dit il y a une place pour toi à Graymalkin..."

"Mais carrément que ça me dit ! J'ai pas une thune, hein, par contre."

Il regarda les deux autres à terre. Un mort et un en catalepsie.
Tonga ne regrettait nullement son geste. Dans son esprit, aucun des deux ne serait regretté, leur mort était nécessaire pour protéger le plus grand nombre.

"Attends."

Il alla chercher ses lames et ses fourreaux, essuyant les lames sur le vêtement du mort. Il rengaina les deux et les mit sous son bras. Le gars était mort, il n'aurait sans doute plus besoin de son sweatshirt. Tonga le lui enleva et mit ses sabres à l'intérieur. Avec les lacets, il serra à la taille au maximum et à la gorge juste en dessous des gardes. Il rabattit la capuches sur les manches des lames.
Ensuite il noua les deux manches du sweatshirt et le passa en bandoulière. Voilà qui devrait rendre le voyage plus confortable.
Revenant vers Damian, il récupéra l'arme à feu.

Il pointait le gars en catalepsie à terre de sa main droite armée et demanda à Damian:

"D'un coté, j'ai déjà buté l'un à moitié par défense, à moitié par fureur, de l'autre coté, je me demande si buter ce fumier vaut le coup. J'ai genre -VRAIMENT- envie de le fumer."

Évidemment il n'avait pas de tunes. C'était logique. Il était SDF et avait du mal à assumer sa propre condition.

"T'inquiètes laisse... J'ai quelques dollars sur moi... Je t'invite."

Damian observa son petit ami qui alla chercher ses lames et ses fourreaux, deux trucs d'apparat sûrement récupérés dans une poubelle. Il devait y tenir parce qu'il prit le soin d'essuyer les lames sur le vêtement du mort. Il enleva ensuite le Sweat du mec et mit ses sabres à l'intérieur.

Il bricola de manière assez ingénieuse un "fourreau" de transport pour ses armes. Il choppa ensuite le pistolet et braqua l'autre individu.

"Laisse tomber, il n'en vaut pas le coup... Tu devrais me donner ton flingue et tes sabres... Je pense que je susciterais moins l'attention que toi pour le transport. Je ne te garanti pas que le flingue te soit rendu après..."

Il observa Tonga quelques instant et puis...

"On va aller manger. Après je t'indique le chemin pour te rendre à Graymalkin via le tramway. Vu qu'à la base t'était censé prendre le train je pense que notre directrice ne verra pas d'inconvénient au fait que je te réserve une chambre à mon nom dans l'hotel qui se trouve à proximité de Graymalkin que tu puisses passer une vrai nuit et prendre un bain... Pour te présenter à l'insititut... Il y a normalement une fête qui est organisée demain soir... Tu y seras le bienvenu..."