Jeu de rôle par forum dans un univers futuriste et alternatif des X-Men. |
| | 01.02/14.C. Philadelphie — Toute la pluie tombe sur moi. | |
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Auteur | Message |
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Invité Invité
| Sujet: Re: 01.02/14.C. Philadelphie — Toute la pluie tombe sur moi. Ven 27 Avr - 17:41 | |
| Ulysses avait la vague sensation que le détachement qui commandait ses réponses n’était pas entièrement du goût de son étrange interlocutrice, mais il était beaucoup trop fatigué pour donner le change et s’adapter, une fois de plus, à ce que la société pouvait attendre de lui. En d’autres circonstances, peut-être, il eût fait l’effort de rendre sa psychologie un peu plus présentable, mais pour l’heure, il n’aspirait qu’à des réponses claires et précises avant de se reposer.
Et c’était précisément ce qu’il obtenait. Lily-Rose évoquait des réalités certes fort lointaines pour Ulysses, mais le peu que Parapluie lui en avait déjà dit l’avait aidé à s’accoutumer à l’idée et il observait désormais ces événements, ces groupes et ces projets divers aussi objectivement que possible. Après tout, tout cela n’était pas irrationnel : il était fort logique que des personnes douées de dispositions semblables cherchassent à se regrouper.
Finalement, le seul élément trop exotique pour lui dans le récit de la femme résidait dans ses allusions à Dieu et à la destinée. Mais Ulysses n’était pas dans son état habituel, aussi s’abstint-il de tout haussement de sourcil sceptique, de tout sourire un peu ironique et de tout sarcasme. Elle voulait croire en Dieu, c’était son affaire. Sans doute n’avait-elle pas grandi dans les mêmes quartiers que lui. D’ailleurs, après avoir descendu une pourriture (littéralement), il était encore moins disposé qu’auparavant à céder aux entités transcendantes.
La conversation roula vers des considérations plus pratiques. Ulysses avait beau être d’un tempérament détaché, les quelques commentaires de Lily-Rose à propos de la police le rassurèrent réellement. Il supposait, à tort ou à raison, une plus grande expérience à la femme dans ce genre de situations délicates et puis, entendre ces observations formulées par un autre esprit que le sien leur donnait assurément beaucoup plus de poids.
Il hocha légèrement la tête puis, détachant son regard du paysage extérieur, reporta son attention sur la boîte à gants. Après l’avoir ouverte et récupéré la pochette, il se mit à détailler d’un regard attentif les différents documents qu’elle contenait. Tout cela, évidemment, ne lui évoquait pas grand-chose : il n’était jamais sorti de sa ville, il n’avait jamais pris l’avion. Au moins avait-il conservé son sac à dos au fil de ses péripéties : ses papiers d’identité lui seraient nécessaires à l’aéroport.
L’adolescent fourra la pochette dans le sac à dos qui séchait péniblement à ses pieds et réfléchit quelques instants. Des questions. Oh, il en avait bien mais aucune qui fût réellement urgente. Au bout d’un moment, un doute s’instilla dans son esprit. D’un geste de la tête, il désigna Parapluie qui végétait sur le siège arrière de la voiture.
« Qu’est-ce que j’fais de lui ? »
Il était manifeste qu’il n’avait pas une folle envie de s’en occuper. D’abord, il ne savait pas grand-chose de lui et, ensuite, étant donné l’aperçu éphémère qu’il avait eu de son existence, il n’était pas certain de vouloir s’y engager beaucoup plus avant. Ulysses n’avait vu que son nom sur la carte de Lily-Rose et, depuis tout à l’heure, les dispositions évoquées paraissaient le concerner uniquement, de sorte qu’il doutait que Parapluie fît originellement partie du tableau.
Mais après tout, s’il avait bien compris les bribes de conversation entre Parapluie et Poubelle, son acolyte d’un soir n’était pas exactement privé de tout soutien et, quand il se réveillerait, il pourrait probablement reprendre contact avec son opulente famille et poursuivre le cours tranquille de sa vie — avec tous les remords qui n’étouffaient pas Ulysse. |
| | | Neith_Harlow
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| Sujet: Re: 01.02/14.C. Philadelphie — Toute la pluie tombe sur moi. Ven 27 Avr - 19:09 | |
| Lily-Rose eut un autre bref regard dans son rétroviseur central à la question d'Ulysses. Une fois encore, elle fut plutôt désagréablement surprise de cette question. Pas tant sur le fond que sur la forme. On eut dit que l'homme inconscient n'était qu'un fardeau encombrant pour le jeune mutant. Une formalité logistique déplaisante. "Je ne sais pas, Ulysses. Je le dépose également à l'hôpital pour qu'il s'y fasse soigner. Dans l'état où vous êtes, c'est le plus urgent. J'imagine que l'hôpital trouvera dans ses affaires de quoi contacter ses proches. Quant à toi, je vais payer tes frais. Cela va limiter les questions, crois-moi."La doyenne avait déjà pu remarquer, notamment à Chicago, avec quelle diligence, discrétion et efficacité fonctionnaient les services de santé quand on assurait le paiement. Toutefois elle faisait confiance au jeune garçon pour échafauder des explications, ou bien pour esquiver les justifications, si d'aventure elles étaient requises. Il paraissait tellement calculateur que cela ne lui poserait pas de soucis. Mask s'en voulut alors de juger si froidement un garçon qui tout de même avait montré beaucoup de courage. "Je suis sûre que tout va bien se passer pour tous les deux. Vous devriez garder contact."Dit-elle pour encourager l'adolescent. Au bout de quelque temps encore, la voiture arriva devant le Centre médical Crozer-Chester. La métamorphe s'arrêta sur le parking devant les urgences. "Pense à un nom de code, en rapport avec ton pouvoir. Le mien est Mask."Elle modifia alors son apparence pour redevenir la Lily-Rose originale, une femme soixantenaire, aux cheveux courts gris-blancs et portant un bon manteau bien chaud et imperméable. Elle regarda le visage exténué et pâle d'Ulysses. "N'oublie pas, je t'aiderai quoi qu'il arrive. Que Dieu te bénisse."Ainsi, les deux garçons furent admis au centre médical, et conduits dans des chambres séparées après les examens. Les médecins trouvèrent des symptômes étranges d'infections bactériennes assez obscures, et gardèrent le garçon en observation. Mais aussi bizarrement ces symptômes disparurent progressivement et il ne resta qu'un sérieux coup de froid à guérir. En revanche, Ulysses n'eut guère de nouvelles de Parapluie : il avait été très rapidement transféré dans un autre établissement. - Citation :
- HRP. Voilà qui clôt notre aventure ! Si Ulysses a entrepris des démarches particulières (recherché les coordonnées de Parapluie, voulu prendre contact ou toute autre chose) n'hésite pas à le signaler dans un post conclusif. Je te laisse carte blanche pour la façon dont Ulysses a quitté l'hôpital et retrouvé (ou pas) ses proches.
Pour des raisons de temporalité, Ulysses arrive seulement à San Francisco à la mi-mars (cela lui laisse donc un gros mois entre cette rencontre et son arrivée). Tu pourras donc faire entrer en scène ton personnage lors du lancement de la prochaine phase libre, qui aura lieu normalement mardi prochain (1er mai IRL, voir le dernier post de cette annonce). Là aussi, tu peux préciser comment Ulysses a passé ce temps dans un post conclusif, ou bien dans ton post introductif de prochaine phase libre. Tu peux me MP en cas de question. A son arrivée, Ulysses sera intégré dans le groupe des Bloody Mary, dont tu peux dès maintenant visiter la salle commune. A très bientôt à l'Institut !
Ulysses remporte 2 points de pouvoir, à indiquer dans la case évolution de ta feuille de personnage | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: 01.02/14.C. Philadelphie — Toute la pluie tombe sur moi. Ven 27 Avr - 19:29 | |
| Il ne fallait pas croire : Ulysses pouvait être un sentimental. Mais il lui fallait plus que quelques heures pour se lier à quelqu’un ou, tout du moins, les circonstances n’avaient pas été très propices pour l’aider à s’attacher à Parapluie. Après tout, ce dernier l’avait mis dans un sacré pétrin et n’avait pas été d’une aide précieuse pour les en sortir. Le jeune homme s’estimait déjà suffisamment miséricordieux de ne pas lui en tenir rigueur en cherchant à se venger.
Ulysses posa un bref regard sur son chauffeur, quand celle-ci lui dit qu’elle paierait les soins.
« Merci beaucoup. »
C’était parfaitement sincère — et peut-être, étant données les démonstrations de froideur qu’il venait de produire, d’autant plus déstabilisant. Mais si Ulysses n’était pas perturbé outre mesure par le meurtre qu’il venait de commettre, l’estimant parfaitement rationnel, s’il n’était pas très pressé d’entamer une longue et prospère amitié avec Parapluie, étant dénué d’empathie, il mesurait à leur juste valeur les actes de Lily-Rose et comprenait bien quel secours inespéré elle lui offrait.
Son regard, une fois posé sur l’hôpital, se fit un brin réticent. Mais il se sentait encore trop mal en point pour jouer les héros et, de toute façon, il ne jouait jamais les héros. Quand ses yeux se posèrent à nouveau sur Lily-Rose, l’Ivoirien avait cédé la place à Miss Marple et Ulysses manqua de faire une crise cardiaque.
« La vache ! »
Portant machinalement une main à son cœur palpitant, il détailla méticuleusement son interlocutrice.
« ‘Tain, vous d’vez faire fureur dans… »
Il chercha désespérément une activité quotidienne ou une profession un peu plus courante qu’agent secret dans laquelle ce genre de compétences pouvait présenter un certain intérêt. Soit par fatigue, soit parce que la polymorphie n’était pas un atout aisément exploitable dans la vie de tous les jours, ses recherches furent infructueuses. Il finit par hausser les épaules sans conclure et sortit de la voiture.
Les heures qui suivirent s’enfoncèrent dans un vague brouillard ; un sommeil réparateur avait repris ses droits. Les jours suivants, Ulysses tenta de convaincre ses médecins que, vraiment, il n’y avait aucune raison de le garder en observation. De leur côté, les médecins tentaient de convaincre ses parents, par téléphone, de venir le veiller. L’indifférence était totale.
Libre de sortir enfin, en pleine forme, le jeune homme se trouvait face à une alternative. Rejoindre Philadelphie ou rejoindre San Francisco. La tentation de bondir vers sa nouvelle vie était plus que séduisante mais, une fois de plus, la raison s’imposa au jeune homme. Un long voyage en car le ramena à sa ville natale où ses parents l’accueillirent d’un air vaguement distrait — leur fils, après tout, n’en était pas à ses premières frasques.
Les pronostics de Lily-Rose s’avérèrent exacts : nul signe de la police. Ulysses passa les semaines suivantes à mettre ses affaires en ordre. Deux ou trois petites affaires plus ou moins légales. Quelques objets à rassembler. Un peu de monnaie, on ne savait jamais. S’entraîner — pour le monde, le vrai, la grande étendue hostile qui s’offrirait bientôt à lui. Et enfin, le billet d’avion en main, un gros sac à dos sur les épaules, le jeune homme se mit en route. |
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| Sujet: Re: 01.02/14.C. Philadelphie — Toute la pluie tombe sur moi. | |
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| | | | 01.02/14.C. Philadelphie — Toute la pluie tombe sur moi. | |
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