Maintenant qu’elle savait qu’elle allait participer à une mission de la plus haute importance, la géante au beau teint bleuté avait décidé de se confectionner une belle armure de combat. Quelque chose de classe, sexy et surtout qui ne s’arrache pas ou ne s’enflamme pas à la première action. Elle allait devoir sauver le président quand même, le mieux était de ne pas débarquer toutes écailles à l’air et partie génitale en exposition. En fait ça ne la dérangeait pas tant que ça de montrer ses parties intimes, ce n’était pas son président et de toute façon elle n’avait plus rien à cacher, maiiiiiis elle avait envie de se faire plaisir en s’offrant quelque chose de pratique, joli et sympa.
Pour confectionner cette armure elle n’avait pas d’autre choix que d’aller voir Fang, le Morlock surement le plus grincheux de Chicago, mais aussi le seul capable de réaliser ceci. C’est ainsi que tout naturellement elle ouvrit de façon violente la porte du laboratoire en hurlant :
-S’lut Fang, j’ai b’soin toi. Un grand sourire illuminait son visage.
-Alors va-t’en chercher un ailleurs et sors de chez moi. Il était devant son ordi et sans décrocher les yeux de l’écran, il lui montra la porte.
-Ouais t’es chou, moi aussi je t’aime bien… Bon alors ce que je…
-T’as pas compris, t’as rien à faire ici, retourne voir tes amis du « Old School ». Il la coupa et se retourna brusquement.
-Mais tu sais que tu es mignon quand tu es jaloux, aller, laisse-moi t’expliquer, je suis sûre que ça te plaira. Elle s’approcha de lui et se plia pour avoir la tête à la même hauteur que lui.
-Tu es infernale, T’arrives pas à comprendre que…
-Tututututut… Tu te tais et t’écoutes. J’ai besoin de toi pour me faire une armure de combat.
-Mais je sais pas…
-Si, si tu sais, j’te demande pas quelque chose de compliqué. J’veux juste un truc qui ne s’envole pas quand je décolle et qui résiste aux flammes.
-T’as qua demander à Wasp de t’aider, elle sera surement d’accord. Il accompagna ses paroles d’une grimace et d’un signe désapprobateur.
-Mais elle ne sait pas travailler l’acier Wasp, toi tu saurais faire cela.
-Raaaaa… Mais tu m’embêtes, j’ai autre chose à… Il se releva d’un coup et essaya de se montrer plus grand qu’elle.
-J’savais que ça te plairait comme idée. Bon alors ce qu’il me faudrait c’est une culotte en acier confortable et solide, un cache nibare, une sorte de soutien gorge avec les mêmes propriétés et en petit masque pour retenir mon système de communication quand je m’envole. Elle se redressa et garda son grand sourire.
-T’es chiante à la fin, je ne vais pas m’occuper de la lingerie d’une gamine. Dit-il en se retournant et en agitant les bras de façon agacée.
-Aller, s’te plaît, s’te plait, s’te plait… Elle joignit les paumes des mains pour le supplier.
-Non, un point c’est tout, va faire tes missions à poil, c’est pas mon problème. Pour accentuer la phrase il croisa les bras, comme pour clore le sujet.
-Bon je t’organise un rencart avec Opale.
-Mais je ne veux pas sortir avec Opale. Il faillit s’étouffer en entendant ceci.
-Avec Wasp…
-Tu me saoules.
-Avec Rubber… Elle avait hésité avant de prononcer ceci et regardait en haut à droite.
-Tu veux vraiment que je te cogne ? Là il était vraiment en colère et n’aimait pas qu’elle se foute de sa gueule.
-Bon aller tu pourras me toucher en prenant le mesure. Elle tripota ses seins pour essayer d’exciter le bonhomme.
-Quoi ??? Mais j’en ai rien à foutre de peloter une gamine écailleuse. Il n’en croyait pas ses oreilles.
-Aller je te fais un massage.
-Avec tes mains, tu dois être encore moins délicate qu’un diplodocus aux commandes d’une pelleteuse.
-J’te fais un gâteau.
-Non.
-J’te cherche une pizza.
-Non.
-J’t’amène des bières.
-Mais merde, non, tu es sourde?
-J’te démonte pas la gueule. Un sourire carnassier aux lèvres et pour bien marquer la phrase elle frappa dans sa paume.
-Quoi des menaces maintenant. Il était prêt à lui sauter dessus.
-Mais Naaaaaan, je déconne si on peut plus rigoler. Elle adopta un sourire plus sympathique et essaya de l’intimider en lui faisant des grands yeux ronds.
-Tu es vraiment la fille la plus casse couilles que je connaisse. Dit-il en la pointant du doigt.
-Et la plus déterminée aussi.
-Ouais, mais j’ai dis NON. Il insista vraiment sur le dernier mot.
-Aller, sois sympa, j’vous ai aidé et j’en ai pris plein la gueule avec l’autre démon increvable et tout ça pour pas grand-chose. Elle essaya tant bien que mal à faire une parodie de Bambi avec ses yeux.
-Ouais j’avais dit à Opale que ça ne servait à rien d’envoyer des gamins impressionner Luke, même si vous êtes tous les deux très grands, vous ne lui faites pas peur. Son regard fuguait vers le plafond et il se grattait la barbe.
-Puis ça te fera un peu de travail manuel, toi qui sais si bien travailler de tes mains. A ce moment là Pan-Pan aurait applaudi la performance d’acteur de la géante.
-T’essaierais pas de m’avoir par les sentiments ? L’un de ses sourcils était bien plus haut que l’autre.
-C’est vrai, mais je sais que malgré tes airs de gros grincheux, tu aimes faire plaisir et que tu es adorable.
-Bon, je vais te la faire ton armure, la casse couille, mais moi je travaille seulement pour la famille, alors tu promets de rester en contact avec nous. Ceci semblait impossible à négocier.
-Ouais super, j’savais que tu étais un mec bien. J’t’oublierai pas promis. Elle lui sauta au cou, l’entoura de ses longs bras et lui déposa un baiser sur le front.
-Lâche-moi ! Bon je vais chercher du papier pour faire des croquis. Il se dégagea de l’étreinte de la brutasse et chercha de quoi faire des dessins.
Pendant ce temps, la géante retira ses habits. Quand le loup-garou revint :
-P’tain qu’est ce que tu fous ? Dit-il tout surpris.
-J’te facilite la tâche, ce sera plus facile pour toi de faire une tenue moulante sur un corps nu, les grands couturiers travaillent comme ça. Elle avait les mains posées sur les hanches, complètement décomplexée.
-Je ne suis pas couturier et que vont penser les autres s’ils rentrent ici? Il porta sa main sur son front et commença à se poser des questions sur la jeune fille.
-Ben ferme la porte si ça te gène, moi j’essaye juste de te faciliter le travail. D’un geste du pouce elle lui indiqua la porte.
Fang grommela et alla fermer la porte du laboratoire, puis il se mit à la tâche, ce qui lui prit toute la nuit. La Casse-Burne quant à elle se bricola un bélier à l’aide d’un grand tube en acier de 2 mètres de long, elle se disait que ça pourrait toujours servir pour la prochaine mission.