Invitation au French Kiss

Cette fiction chaotique a été réalisée avec une contrainte particulière... Saurez-vous percer à jour cette fourberie et ses nombreux ressorts ??




Des mutants de l'Institut Old School sont au restaurant « The French Kiss » récemment ouvert à Chicago par Flat. Celui-ci est particulièrement ravi de les recevoir, mais un peu stressé aussi.

"Je me demande ce qu'on attend de nous exactement ici." Dit Emily en observant le décor quand elle pénétra dans l'établissement.
"Il faut que tu sois proche de moi. Pas besoin de contact." Lui glissa Walentyn d'un air goguenard en la suivant de près.
"Laisse cette nuisette où elle est! » Répliqua Emily avec sa spontanéité habituelle. Walentyn feignit alors la surprise.
"Oh ! Lo siento, je suis désolée, je t'avais pas vue ! Ca va ?" En lançant un sourire colgate.
"Ai-je l’air d’aller bien ? Tu as vu l’état de mon costume, de mes cheveux ?!" Répondit-elle avec courroux. « Et je te promets que si tu lèves la main sur moi, je te le rends au centuple. » Ajouta-t-elle, vexée pour de bon.

Pendant ce temps Décibel et Mindmistress étaient déjà attablées.

"Des...pancakes?" Demanda Décibel d'un ton franchement étonné en lisant le menu.
"Des space cakes ? Bah écoute, j'avais jamais pensé à en vendre directement, mais pourquoi pas, après tout ?" Commenta la télépathe d'un air sceptique.
"Quelle que soit ta décision, y aura pas de représailles. C'est pas trop le genre de la maison." S'empressa d'ajouter Marc, qui avait hâte de prendre la commande des deux femmes particulièrement promptes à la critique.
"Tu connais pas un truc récent ?" Demanda Décibel en levant la tête vers Marc et en rejetant d'un air blasé le menu sur la table.
"C'est toxique, les narcisses, ça donne envie de vomir et l'odeur file mal au crâne. Mais c'est vrai que c'est très joli." Dit Mindmistress en pointant une ligne sur le menu, pour venir au secours du Français cuistot, qui pâlissait à vue d'œil.
"Vous avez qu'à me passer un coup de fil quand vous aurez décidé." Dit-il finalement aux deux jeunes femmes en grimaçant. Alors qu'il se détournait à peine, Décibel confia à sa voisine :
"On dirait surtout qu'on a pas trop le choix... Heu... On a pas trop d'endroits où revenir..."

Le cuisinier passa devant Walentyn, séparé de sa belle et acoudé au bar.

"Bonjour, Marc. Pour ma part, tant que tu me sors pas des épinards, ça ira." Dit le mafieux avec son sourire interrompu par une clope. La cuistot partit et Cupidon vint se coller à la jambe du motard, son idole. Depuis un moment il voulait lui parler entre hommes de ses problèmes de cœur.
" J'ai déjà vu celles des garçons. Si mon intrusion n'est pas mal interprétée, j'accepte de venir. Mais tu veux peut être te reposer. Je ne vais pas te gêner ? " Demanda-t-il, ses yeux noirs brillants d'émotion.
"Moi ça m’va, du moment que tu m’fais pas bosser pour la mafia !" Répondit Walentyn tout en éclatant de rire devant l'innocence audacieuse de l'adolescent. Il savait que la conversation pourrait être très longue, aussi précisa-t-il au mutant : "On ne touche a rien d'autre que ce qui saigne en ce moment même."

Emiliy s'était installée au fond de la salle avec Mask. Elle regardait Walentyn, accoudé plus loin au bar, en soupirant.

"Il doit être différent lorsqu'il est avec ses amis, j'imagine." Confia-t-elle à la directrice.
"Moi aussi il m'a fait voir des trucs faux. Ça ne fait rien de spécial, surtout si on connaît le truc." Assura la vieille femme avec tendresse.
"Petite cochonne, va." Répondit dans un sourire narquois l'architecte.
"Tu ouvriras les yeux un jour, tu comprendras..." Lui dit d'un air digne et grave la directrice, en mettant la main sur son cœur.
"Oui oui, joli discours... Des deux côtés... Mais il y a peut-être quelques détails qui vous échappent." Lança soudain Flesh, la mutante hideuse, en squattant à la table des deux dames.
"Sache, petit être, que je n'utilise pas tes basses méthodes..." Coupa immédiatement Emily, qui n'avait aucune envie d'être sermonnée ou conseillée par la créature immonde en matière de relations avec les hommes. Flesh ne désarma pas :
"Tu ferais mieux de ne pas tenter de trouver du Cana...C'est un produit illicite en ce pays comme partout ailleurs je pense....Si tu veux mieux te sentir dans ta peau fait du sport !" Insista Flesh en plantant durement son regard flou sur Emily.
Coupant court à cette conversation déplaisante pour sa collègue, Lily-Rose décida de lancer un sujet moins miné et se tourna vers Flesh.
"Tu me disais venir d'un cirque? Tu as beaucoup voyagé, j’imagine ? Je trouve ça chouette ! Tu nous fera une démo de lancer de couteaux ?" ...

Marc revint enfin vers Decibel et Mindmistress, avec dans les bras une fondue savoyarde au roquefort qui exhalait une forte odeur de bon fromage. La mixture piquée de persil était vraiment une œuvre de maître.
Il l' annonça en ces termes :
"C'est mon petit dej préféré ! Je ne mangeais que ça quand j'étais gosse." Il arrangea les couverts et plaça les assiettes mais se raidit devant la perplexité des deux clientes. "Comme ça c'est bon ou vous voulez vous aussi un câlins." Ajouta-t-il en soupirant.
"Mouais, un peu chelou celle-là..." Jugea Mindmistress avec un air pincé.
"Tu fais tomber les gens malades ? Olala... Bizarre Luz aussi fait de la lumière mais sans rendre malade... "Demanda Roxie en faisant une grimace de dégoût devant le plat bien peu américain.
"Tiens, ça devrait répondre à tes questions et me faire quelques vacances." Répliqua Marc en posant le plat sur la table des deux femmes et en partant vexé. Mais Roxie le héla en utilisant son pouvoir pour être sûre qu'il entende. "Dis donc, ninja boy, j't'ai posé une question, pas demandé une leçon de morale. J'suis assez grande pour savoir ce que je fais."

La soirée se passa... plutôt bien pour les convives, mais pour Marc ce fut épuisant. Il courut partout, passa son temps à servir et profita très peu de ses hôtes exigeants.
"Toutes mes excuses pour le manque de mondanités. Je suis encore sous le choc." Dit-il platement alors que tout le monde s'en allait, rassasié.
"Merci pour le café, au fait ! Bien dosé !" Lança Décibel, à sa sortie, pour se rattraper de ses vacheries.

Marc soupira profondément en songeant que c'était la seule nourriture qu'il n'avait pas cuisinée lui-même...