03.06/03.E. [X-Entraînement] A vos caddies et périls - Ulv, Succubus

salle de briefing

Les X-Men se dirigèrent vers la fameuse Salle des Dangers et passèrent plusieurs sas et portes épaisses avant de s'y trouver. C'était <une salle immense>, aux dimensions impossibles à estimer, surmontée au loin d'un dôme lumineux contenant la salle de contrôle.

Une voix froidement électronique retentit :

"La simulation est prête au lancement. Propriétés : thème [Commando contre la montre], Module [35 : A vos caddies et périls], objectif : Sortir (vivants) du supermarché avec la liste de courses complètes et la monnaie sur 50 $, difficulté [moyenne], chance de survie [70%], types d'adversaires [variés], endurance des adversaires [niveau 25] environnement [niveau 12 - hostilité négligeable], ambiance [vie quotidienne type humaine], approche esthétique [réaliste], accessoires [billet de 50 $], niveau de blessure [réaliste non létal], ambiance sonore [irritante niveau 1], possibilité d'arrêt interne de la simulation [activée contrôlée], durée de la simulation [jusqu'à destruction totale des participants ou réalisation des objectifs], possibilité de renfort externe lors de la simulation [activée], possibilité d'arrêt de la simulation par un administrateur réseau agréé [activé]."

En parlant d'administrateur réseau, une voix, un peu plus chaleureuse et surtout humaine, succéda à la litanie de Danger : celle de Mask.

"Vous avez été rapides, c'est très bien ! Donnez le meilleur de vous-mêmes, bonne simulation à tous les quatre."

Sans autre transition, la voix se tut et le décor changea. Le supermarché apparut et les X-Men se trouvaient déjà à l'intérieur, dans l'entrée. Devant eux, une série de 6 caisses dont seulement trois ouvertes où s'affairaient des caissiers. Ce n'était pas l'heure de pointe mais il y avait des files de quelques personnes devant chaque comptoir.

"Chers clients, votre supermarché fermera ses portes dans 20 minutes."

Annoncèrent les hauts-parleurs.

Conformément au plan proposé par Succubus, les mutants se séparèrent en deux groupes. La démone et le loup se dirigèrent vers les fruits et légumes, tandis que Féral et Poïesis suivirent les panneaux vers le coin des bonnes affaires.

L'ambiance dans le supermarché était tout à fait habituelle. Des clients flânaient ou se hâtaient ici et là dans les rayons. Au niveau sonore la radio "Pubs et Chansons" rythmait la marche des consommateurs.


Ulv et Succubus marchèrent vers le rayon des fruits et légumes, non sans surprendre quelques ménagères sur leur passage. L'une d'elle renversa même le sac de pommes qu'elle venait de se constituer tant le physique des deux mutants lui fit horreur. Les fruits roulèrent sur le sol.

C'est alors qu'une grosse tête de reptile apparut par dessus le premier rayon de fruits (oranges, poires, pommes...) ses yeux dorés fixant les alentours.


Les X-Men purent apercevoir, dans le rayon au fond à droite, une pyramide de nombreuses pastèques.


Légende :
D = Dino le reptile
F = femme effrayée
points rouges = pommes répandues au sol
points verts = tas de pastèques


HRP. Si vous en ressentez le besoin vous pouvez ouvrir un sujet en HRP dans la section brainstorming pour le groupe des 4. Les règles des actions s'appliquent désormais, bon courage !  

Ulv et Succubus partirent a la recherche du fruit perdu, non sans que le louveteau pousse Féral au passage. Non mais... son insulte lui était resté en travers de la gorge. De toute façon, il y avait autre chose a se préoccuper. Les humains, encore ça passait, et Blancpoil ne se sentait pas vraiment visé en fin de compte. Entre un petit canidé et une bipède rouge avec de grandes ailes, le louveteau devait bien passer inaperçu. Il se contentait de regarder leur réaction d'un sourire amusé. A croire que le moindre mouvement de leur part les ferait détaler a toute vitesse. Faire une telle blague était tentant, mais ils étaient en mission, après tout. Le petit lupin se prêta donc au jeu.

Une dame fit tomber son sac plein de pommes a terre, puis une drôle de tête sorti de derrière les rayons. Alors que Blancpoil faisait les yeux ronds de stupéfaction, Jane avertissait leurs équipiers. Y'avait vraiment des trucs comme ça dans les magasins ? Et puis les écailles lui rappelèrent subitement quelqu'un. Il pouffa de rire a cette idée et tira de la main sur le costume de Jane pour attirer son attention.

"T'as vu ? C'est le nouveau copain de Mbabarou !" dit-il sur le même ton que Jane.

Lézard=Lézard. Mis a part que la femelle pouvait cracher du feu... Toujours était-il qu'il fallait aller récupérer une pastèque... Blancpoil retrouva son sérieux et regarda au sol. Le gros lézard fixait les environs, ça n'allait pas être commode. Mais vu son attitude, il ne devait pas trop se fier a son odorat. ça lui donnait une idée.

Le petit lupin ramassa une des pommes tombées au sol en faisant signe de silence de l'index a l'attention des femelles a ses côtés, puis la lança a l'autre bout du rayon, derrière le gros lézard, sur sa gauche plus précisément, avant de partir a la rencontre des pastèques en contournant le reptile par la droite. Le bruit provoquerait peut-être une distraction de sa part.

Succubus envoya discrètement sa communication sans que la tête de reptile n'y réagisse. Elle se dirigea vers les pastèques, mais Blancpoil lui fit signe à son tour et ramassa une des pommes au sol. La femme humaine quant à elle commençait à reculer doucement vers les caisses tout en gardant une distance maximale avec les mutants.

Le lupin lança la pomme dans le fond du rayon derrière le reptile et le choc du fruit contre une caisse de carottes attira comme un aimant la gueule menaçante de la créature. Les X-Men eurent le plaisir de voir le reptile se tourner carrément vers la source de ce désordre et se hâtèrent de contourner la bête en coupant directement vers les pastèques.

Ils entendirent toutefois un long bruit sourd semblable à un souffle. Arrivés devant le tas de pastèques, une lumière jaune illumina leur flanc gauche tandis que la soufflerie continuait : dos à eux, le reptile qui, chose étrange, portait des sabots en plastique blancs aux pieds, crachait une flamme terrible sur le coin du rayon visé par Blancpoil. Pour le reste il était en tout point semblable à un dinosaure et sa longue queue pointue s'étendait presque jusqu'à eux.

Blancpoil eut le plaisir de voir sa manœuvre réussir parfaitement. Après la caresse de Jane et dans un sourire ravi, il suivit la succube jusqu'aux pastèques, l'objet de leur convoitise, en faisant bien attention de se cacher derrière les étalages, sur-jouant même par moment. Après tout, il considérait d'avantage cet entrainement comme un jeu. La salle des dangers se transformait pour l'occasion en une véritable cour de récréation, avec un gros lézard a l'intérieur...

D'ailleurs, ce dernier se mit a cracher du feu. Le jeune lupin regarda la scène avec étonnement saupoudré d'amusement. Il était vraiment comme Mbabarou ! Elle serait peut-etre contente si on le lui présentait, songea-t-il. Pour l'heure, il semblait qu'il n'aimait pas trop le bruit, vu la façon dont il réagissait.

La fenêtre d'action restait relativement courte compte tenu des flammes. Il fallait faire vite. Succubus s'accroupit et lui expliqua a voix basse ce qu'ils recherchaient précisément. Une pastèque. La meilleure qui soit. Blancpoil regarda le lot une seconde puis hocha la tête en signe de compréhension. C'était dans rayon. Son flair pourrait surement aider a mieux discerner le bon élément. La mutante entreprit alors de le soulever.

Blancpoil se laissa porter sans rechigner et, une fois hissé dans les bras de Jane, avança son museau vers chaque pastèque pour les renifler une par une, cherchant a évaluer leur degré de fraîcheur. Il n'aurait qu'à pointer du doigt la meilleure une fois celle-ci dénichée.

Pendant que le dinosaure mettait méthodiquement le feu au rayon, Succubus soulevait le plus délicatement possible son camarade mutant dans les bras. Le louveteau pesait bien ses vingt kilos, ce qui demanda un effort non négligeable pour la jeune femme. Elle sentit du moins qu'elle ne tiendrait pas éternellement.

Il put appuyer les pattes sur le rebord du rayon pour soulager Succubus, et flairer la pyramide de pastèques.

Tandis qu'Ulv flairait, distinguant grâce à son odorat parfait quelques nuances subtiles dans la maturité des fruits, Succubus put voir le reptile stopper son arrosage enflammé et reculer sur ses deux gros pieds chaussés, peut-être pour mieux contempler son ouvrage.

Il balança se longue queue d'un côté et de l'autre, frappant les rayonnages.

Le feu se propageait rapidement grâce aux cartons et caisses en bois.

Ulv dénicha une pastèque particulièrement mûre au deuxième rang, quelque peu coincée entre ses congénères, à portée de mains de la Succube (du moins dès qu'elles seraient libres).

L'animal reptilien toucha de sa queue la taille de la démone. Il tressaillit et tourna aussitôt le cou et la tête vers les deux mutants. Sa gueule parée d'une triple rangée de dents acérées commença à s'ouvrir.

Une musique horripilante jaillit des hauts parleurs du magasin, constituée de notes d'un mauvais synthétiseur et de bruitages lourdingues.



Ulv et Succubus avaient chaud et sentaient l'odeur âcre de la fumée dans leurs poumons.

Y'avait une pastèque qui avait l'air bien. Au moins c'était déjà ça de trouvé. Il ne restait plus qu'à la prendre en douceur et de continuer les courses. Un jeu d'enfant. Mais évidemment, il fallait que le gros lézard prenne toute la place et touche Jane. Il commençait a ouvrir la gueule alors que la succube l'avait posé a terre et communiquait avec les autres, l'air de rien. Le louveteau, lui, faisait des yeux rond de stupeur a cette découverte. Il allait leur cracher du feu en plein dans la figure ! Il allait tirer une salve, ça ne faisait aucun doute.

En panique, Ulv fit une roulade sur le côté pour se cacher derrière un étalage

Tirant la pastèque élue d'une coup sec, Succubus provoqua la chute d'une bonne partie de ses congénères, qui roulèrent en cascade. Ulv fit une roulade et bien lui en prit. Un jet de flamme éclaira la zone d'un puissant éclair et la chaleur cuisante mordit les pieds et mollets de la démone en fuite. Le louveteau en s'écartant sur le côté échappa, lui, à la grillade. Mais il eut la compagnie des pastèques en dégringolade et fut déséquilibré.

Le monstre dut néanmoins, pour le suivre de son jet de flamme, se retourner entièrement. Cela laissa le temps à Ulv de bifurquer derrière les rayons et repartir sur les talons chauffés de la démone.

Portés par la panique, les deux X-Men parvinrent à s'éloigner sains et sauf de la travée en flammes, avec seulement quelques sueurs, et une pastèque bien mûre.

Le rayon hygiène et beauté était juste à côté, ce qui fit qu'il débouchèrent devant lui en trombe. Ils freinèrent devant la main tendue d'un policier, et la mine sévère d'une policière.

Les deux agents du FBI se tenaient en tête du rayon, où étaient tendus des bandeaux jaunes de sécurité.


Il en était de même de l'autre côté du rayon, où stationnaient également deux agents.

"Circulez, il n'y a rien à voir."

Dit le policier homme, flingue à la ceinture et gilet pare balle serré au corps. En effet, en regardant par dessus leurs épaules et à travers les rubans jaunes, on ne voyait rien de particulier dans le rayon. Celui-ci était bien garni de cosmétiques et crèmes de toutes sortes.

C'était juste ! Une salve de flamme parcourut le rayon après que le louveteau ait bondit sur le côté. Il les regarda un instant, captivé par leur puissance et leur couleur, puis fit une grimace en direction du reptile qui ne l'avait certainement pas vu de toute façon. De toute façon, il n'avait plus rien a faire ici. Rejoignant Succubus, il constatât qu'elle n'avait pas l'air d'avoir subit de dommage. Tout allait pour le mieux finalement, même s'il restait encore quelques courses a faire. Blancpoil émit un petit rire satisfait a l'attention de Jane.

"On l'a bien eu !"

Les deux s'arrêtèrent devant une main levée. Deux humains, quatre si on comptait ceux de derrière, leur bloquaient le passage pour. Le louveteau ne comprenait pas vraiment pourquoi. Il n'avait pas l'air de se passer quoique ce soit dans ce rayon. Cela dit, Succubus s'excusa et se retira. Blancpoil, interloqué, la regarda s'éloigner avant de la suivre. Une fois stoppée, elle adressa un message a voix basse dans son communicateur, puis lui demanda de distraire les gardes pendant qu'elle s'occupait de prendre ce qui leur fallait. Le petit lupin prit une expression surprise.

"Ehh ? Moi ?"

Il regarda d'un air boudeur en direction du rayon gardé. Comment allait-il faire ? C'était toujours a lui de faire la sale besogne ! C'était pas juste ! Et puis d'abord, il n'allait quand même pas se bagarrer avec quatre humains armés ! Il allait se faire ratatiner. Et comme ils avaient des batons de feu, ça ne servirait a rien d'essayer de les attirer ailleurs. ça leur ferait tout juste un exercice de tir au louveteau. Si seulement il était un peu plus résistant... ou s'il faisait plus peur...

Le visage de Blancpoil s'illumina d'une idée absolument géniale... du moins pour lui. Il revint sur la succube et sourit de toute ses dents, puis repartit en direction du rayon légume.

Blancpoil fit de grands gestes pour attirer l'attention du gros lézard cracheur de feu.

"Hé ! Tu nous as manqué ! T'es trop nul comme lézard ! Allez, viens m'attraper !"dit-il en lui faisant la grimace.

Ne restait plus qu'à se faire poursuivre et l’amener jusqu'aux humains. ça ferait une superbe diversion !

Sa pastèque en main, Succubus prit Ulv en aparté pour faire quelques communications, ce qui ne gêna en rien les policiers qui les suivirent des yeux.

Le louveteau ne se dirigea pas vers les policiers comme s'y attendait sa camarade, il retourna plutôt vers les flammes infernales qu'ils avaient à peine quittées.

Le rayon légume était partiellement en flammes, et embaumait de diverses odeurs de fruits grillés. Ulv aperçut néanmoins deux employés du magasins armés de jets d'eau qui tentaient de circonscrire l'incendie.

Le reptile aux chaussures blanches était encore près des pastèques, les naseaux écumants et le regard fixe. Sa tête pivota immédiatement vers Blancpoil, qui le provoqua.

Ses chaussures lui assurant une bonne adhésion au sol mouillé, la créature se lança à la poursuite du garçon-loup et ... cracha du feu. Ulv malgré sa célérité ne parvient pas à échapper totalement à ces jets enflammés : sa queue fut baignée de feu, lui occasionnant une vive douleur.

Devant le tintamarre tout proche, les policiers homme et femme se regardèrent et sortirent leurs armes. Un gros rayonnage séparait le coin légumes du coin hygiène. L'homme s'appuya contre pour mieux entendre ce qui se passait de l'autre côté, et pouvoir réagir au quart de tour dès que les perturbateurs arriveraient dans son champ de vision. La femme contourna prudemment, genoux fléchis, arme au poing, pour se placer au début du rayon "salé". De là elle avait une vue imprenable sur ... Ulv et le Dino qui déboulaient...

"Arrêtez ou je fais feu !"

Dit-elle en armant son pistolet.

La première partie du plan du lupin avait réussi. Le gros lézard avait tourné la tête dans sa direction et s'était mis en tête de le poursuivre. Un sourire aux lèvres, Blancpoil s'élança en direction des humains policiers. Mais ce dont il ne s'attendait pas, c'était de recevoir une salve de flamme de la part de mr.Mbabarou pile poil dans sa direction. Il tenta tout de même d'esquiver, mais les flammes léchèrent dangereusement son arrière-train. Le résultat se fit sans appel. Une vive douleur le submergea au niveau de sa queue désormais en flamme.

Il sursauta en hurlant.

"Waaaa-aie-aie-aie !"

Tout en courant, il se releva sur ses deux pattes et agrippa sa queue des mains qu'il tapota pour éteindre l'incendie, la larme a l'oeil. Lui qui en était si fier... elle sentait maintenant le cochon grillé, en plus d'être en mauvais état. Sans compter la douleur occasionnée.

Pendant ce temps, le policier braqua un truc sur le lupin et le dino a sa poursuite en menaçant de faire feu. Encore un baton cracheur de feu ? Ah non ! Blancpoil avait donné !

En réplique a cette menace, Blancpoil s'exclama:

"Mais ch'uis DÉJÀ en feu ! Au s'cours !"

Il tenta d'aller se réfugier derrière la policière et prit un air implorant, les yeux humides et ronds, de sa bouille la plus adorable qui soit.

"Aidez-moi ! Il veut me bouffer tout cru, alors que j'ai rien fait du tout !"

La policière fronça les sourcils et pâlit, et serra les dents, et les jointures de ses doigts blanchirent car les supplications et le regard de Blancpoil la touchèrent alors qu'il courait vers elle, poursuivi par le dino.

"A terre ! A terre !" Cria-t-elle seulement d'une voix très autoritaire mais un peu étranglée.

"A terre !" Répondit la voix de l'homme, duquel provint une détonation.

Ulv sentit une douleur fulgurante à sa jambe droite. Fauché par une balle au niveau de la cuisse, il trébucha derrière la policière. D'autres détonations suivirent la première, mais de la femme cette fois. Le reptile, atteint en pleine poitrine, poussa un hurlement terrible et se renversa en arrière, crachant des flammes à tous les vents.

La voix froidement électronique qui avait accueilli les X-Men dans la salle des dangers retentit à nouveau, semblant provenir de l'ensemble du plafond et non des hauts-parleurs du supermarché.

"Demande de [20] renforts externes acceptée. Ouverture de la porte. Intégration des nouveaux éléments dans la simulation en cours. Fermeture de la porte."

Succubus prit son élan pour voler par dessus le rayon faisant la frontière entre le sucré et le salé. Elle parvint à se diriger sans trop de problème, mais étant dans le champ de vision du policier homme, sa stature imposante attira le regard de ce dernier. Après avoir étendu Ulv il était en position pour viser la démone et la suivit du canon de son arme.

La femme policière n'était pas en mesure de poser les yeux sur Succubus, concentrée sur le reptile qui gigotait dans des spasmes enflammés. Comme il agonisait elle se pencha vers le louveteau, blessé à la cuisse, et porta la main à son communicateur.

"Un mutant à terre dans la zone hygiène-salé, blessé par balle à la jambe. Demande ambulance."

"Fais gaffe y'en a un autre qui se balade là-bas, un truc rouge qui vole."

Puis, plus fort, à l'attention du "truc rouge" sans doute.

"Ici le FBI, deuxième sommation. Posez-vous et rendez-vous !"

Pour le coup, plus aucun des deux ne faisait directement attention à Blancpoil. Ce dernier souffrait non seulement des brûlures à son arrière-train mais surtout de la balle qui lui avait perforé la jambe.

Les mutants entendirent des pas lourds et précipités, assez nombreux, en provenance de l'entrée du magasin. Ulv en tournant la tête de ce côté put voir un groupe de soldats fortement armés et protégés, discuter avec les deux agents du FBI qui se trouvaient à l'autre bout du rayon hygiène. Ils échangèrent trois mots à peine et les flics écartèrent les rubans jaunes pour laisser passer les soldats.


Un groupe de cinq d'entre eux arriva donc vers Ulv et les deux policiers qui reçurent de leur chef ces paroles :

"Les suspects tombent sous notre juridiction, on s'en charge. Merci les gars."

Succubus s'approcha, mains en l'air, sous le regard attentif des deux flics du FBI, et sans doute aussi ceux des soldats, sous leurs masques.

La démone ne put atteindre que deux militaires sur les trois les plus proches : l'un d'eux en effet était occupé à parcourir les rayonnages de la section hygiène (S5).

Une fois les deux militaires (S4 et S6) dans sa zone d'action elle envoya ses phéromones. L'effet ne se fit pas attendre : comme si soudain la vie du louveteau les préoccupait plus que tout, ils mirent leur fusil en bandoulière et s'accroupirent auprès du X-Man touché. Sa blessure à la jambe saignait beaucoup, affaiblissant le mutant.

La femme du FBI confirma à Jane qu'elle venait d'appeler une ambulance.

L'un de ces deux soldats appuya sa paume sur la blessure comme point de compression pour arrêter le saignement.

"Putain, il est touché !! Est-ce qu'il respire, mon Dieu faites qu'il respire !"

Paniquait-il. L'autre militaire arracha carrément son casque et son masque, non sans difficultés tant son attirail était bien harnaché. Il se pencha fébrilement vers le museau de Blancpoil tout en lui caressant la tête.

"Oui tout va bien se passer, c'est rien, je te promets que c'est rien..."

Les deux flics du FBI restaient interdits et échangeaient des regards. Un des autres militaires (S7) qui avaient envahi le rayon par l'autre côté déboucha et s'écria en voyant la scène :

"Hè vous faites quoi ??! La succube RECULE OU J'TE BUTE !"

Vociféra l'homme en braquant son arme redoutable sur la jeune femme ailée. Pendant ce temps le militaire n°5 empochait un tube de cosmétique et se tournait vers la scène.

"On se calme, vous reculez madame et à terre les mains sur la tête !"

Alors qu'il essayait de rejoindre l'humaine, Blancpoil entendit une détonation, puis sentit quelque chose lui transpercer la jambe. Il perdit immédiatement l'équilibre et s'affala sur le sol froid. La douleur lancinante ne tarda pas a se faire remarquer. Surpris et accablé, le petit lupin se recroquevilla sur sa jambe meurtrie et serra sa cuisse de toutes ses forces. C'était ça se faire tirer dessus ? ça faisait trop mal ! A en devenir fou. Et il n'avait même pas la force de crier, ni même d'agir, trop concentré qu'il était a souffrir le martyre, serrant les dents et retenant sa respiration.

Le sang n'arrêtait pas de couler et tâchait ses vêtements, envahissant par la même occasion son espace olfactif, désormais saturé par cette odeur si particulière qu'il avait pourtant l'habitude de côtoyer... sauf qu'il ne s'était jamais retrouvé dans la peau du chassé. Sa meute avait eu raison de se méfier des bâtons de feu. Les humains ne rigolaient vraiment pas avec ça. Il maudissait par la Mère-Lune ces stupides inventions en cet instant.

Et plus rien n'avait vraiment d'importance en cet instant. Tout devenait flou. Blancpoil nota a peine la présence des nouveaux venus se joindre a la fusillade, réclamant la charge des deux mutants. Il sentit alors du mouvement autour de lui, puis une subite compression a l'endroit qui faisait le plus mal. Le louveteau ouvrit les yeux et reprit sa respiration sous la douleur ravivée, mais seulement pour pousser un hurlement de douleur.

Haletant, les larmes aux yeux, il se débattit nerveusement, qui a vrai dire ressemblait d'avantage a des gigotements fébriles de poisson rouge hors de son bocal vu son état, pour échapper a la douleur qu'on lui infligeait encore, malgré les tentatives de caresses réconfortantes. Ce n'était pas du réconfort que de le faire souffrir encore, a ses yeux, bien au contraire: les humains étaient des tortionnaires. A bout de force, il finit par se calmer de lui même. Ses yeux a demi-clos se posèrent sur les autres qui arrivaient et qui menaçaient Jane, qu'il aperçut a l'instant, en train de mettre les mains derrière la tête, comme si elle se résignait a se faire exécuter.

Le louveteau tendit une main fébrile et maculée de sang en direction de la succube, cherchant son réconfort, ne réalisant pas qu'elle n'était même pas a porter d'être touchée, ni même qu'il n'arrivait pas a la décoller du sol. D'une voix faible, il souffla:

"I-Ils... vont nous tuer... tu crois ?"

Blancpoil n'avait pas envie de mourir, abattu comme un loup parmi d'autres. Mais il ne pouvait rien faire, a présent. Ni même Jane, apparemment.

Succubus se recula d'un pas et obtempéra aux demandes des militaires en se mettant à genoux au sol et en baissant la tête.

La femme, agent du FBI, échangea deux mots avec son collègues et partit en direction de l'entrée du magasin, où l'on entendait au loin les sirènes d'une ambulance. Quant à l'Afro-américain baraqué, il restait perplexe et ne sembla pas vouloir se mêler davantage de la mission des militaires. Il se recula vers le dinosaure pour avoir une meilleure vue et mit la main à son communicateur.

Les deux soldats continuaient à prendre grand soin de Blancpoil mais celui-ci démontrait tous les signes de la douleur et du désespoir. Ses paroles après celles de Jane achevèrent de terrifier les numéros 4 et 6.

"MERDE il va crever d'une hémorragie et personne ne fout rien putain les mecs c'est quoi ce délire ?!?!"

S'écria celui qui avait retiré son casque, les larmes aux yeux. Le plus tranquille soldat n°5 émit à son tour quelques paroles à travers son casque.

"Les gars vous êtes pas dans votre état normal. Alpha Ob-Op 2 à disposition terminé."

"Personne n'approche de la succube !"

Hurla le nerveux numéro 7 tout en faisant lui aussi un pas vers le nord pour garder Jane en ligne de mire. Mais cela ne fit qu'aggraver la frustration du militaire tête nue.

"Tu vas te la fermer et ramener le cul d'un doc putain ? Tu vois bien qu'elle est avec lui merde ! Vot' plan c'est d'le laisser crever ??"

Répondit le numéro 4 au numéro 7 en pivotant vers lui, ses mains tremblantes cherchant son arme, son regard fixe et fiévreux.

La situation était si tendue que les X-Men purent s'attendre à ce qu'un drame éclate bientôt. Le soldat n°6 qui comprimait la blessure de Blancpoil était comme prostré, sanglotant nerveusement comme si c'était sa propre vie qu'il tentait de conserver à l'intérieur du blessé.

Plus loin en provenance de la zone "surgelé" on entendit une rafale de coup de feu et des hurlements de femmes.

Le militaire n°5 étouffa à son tour un juron et remit son arme en position de tir vers Jane.

"On se calme ! Désolés les gars. Alpha demande neutralisation Popper et Chicago terminé."

A l'instant suivant, les deux militaires ayant pris en pitié Blancpoil se tendirent dans un spasme et s'écroulèrent. L'un sur Blancpoil, l'autre devant lui, dans un fracas de corps et d'armes.

"Ma belle tu vas prendre ces jolis bracelets et t'attacher les mains dans le dos toute seule comme une grande."

Il lança vers elle une paire de menottes dotées d'un dispositif inhabituel pour ce genre d'outil, et poursuivit d'un ton glacial.

"Tu as deviné juste on est là pour vous protéger mais aussi pour vous interpeler et on nous a briefé sur vos pouvoirs. Il ne vous sera pas fait de mal si vous coopérez avec nos services. Vos deux copains sont déjà à nous. Vous avez le droit de garder le silence. Si vous renoncez à ce droit, tout ce que vous direz pourra être et sera utilisé contre vous devant une cour de justice. Vous avez le droit à un avocat et d’avoir un avocat présent lors de l’interrogatoire. Si vous n’en avez pas les moyens, un avocat vous sera fourni gratuitement. Durant chaque interrogatoire, vous pourrez décider à n’importe quel moment d’exercer ces droits, de ne répondre à aucune question ou de ne faire aucune déposition."

Un malheur n'arrivant jamais seul, Blancpoil eut le déplaisir de recevoir un corps inanimé sur lui. Lâchant une jérémiade au contact, il laissa finalement retomber sa tête en sueur sur le sol froid, haletant sous la douleur. il ouvrit finalement un oeil plissé pour écouter ce que l'humain avait a leur dire. Ils étaient là pour eux ? Non mais il se passait quoi au juste ?

"J'm'en serais bien passé de vot' protection !" grinça-t-il entre ses dents.

C'est vrai quoi... On lui avait tiré dessus, compressé sa blessure, et maintenant on lui tombait dessus comme ça, sans préavis. Et puis il avait pas besoin qu'on s'occupe de lui d'abord. Il était suffisamment grand pour se débrouiller tout seul. De toute façon, il n'avait aucune envie de se faire escorter par des humains armés jusqu'aux dents. Question de principe.

"Et vot' avocat, j'en veux pas. J'ai pas faim !" se plaignit-il.

Il n'aimait pas les armes, mais ça ne l'empêcherait pas de faire une petite entorse a son éthique si le besoin s'en faisait sentir. Discrètement, il essaya de palper l'humain qui lui était tombé dessus pour dénicher quelque chose qui pourrait les sortir d'affaire. Lui n'avait pas de grandes chances de se sortir de ce guêpier, mais peut-être que Jane pourrait fuir avec un peu de chance

Succubus se soumit aux directives des gardes et s'attacha les mains dans le dos. Son attitude conciliante adoucit légèrement le ton du soldat qui paraissait le chef.

"Seul le Procureur pourra vous donner les chefs d'accusation complets. Nous vous arrêtons pour acte de terrorisme, association de malfaiteurs, violation de propriété d'Etat et du secret défense, vol, espionnage en bande organisée et tentative de corruption d'un agent fédéral dans l'exercice de ses fonctions."

Elle parvint à bouger sa queue sans difficulté particulière.

Pendant ce temps Blancpoil pestait et tentait de fouiller le corps d'un des soldats inanimés. Le fusil d'assaut était accroché au corps de l'homme par la sangle mais en glissant sa main poilue dans les replis et poches du treillis Ulv rencontra un tube noir un peu plus épais mais aussi long qu'un stylo et doté d'une ampoule :


un outil attaché par un anneau mais facilement détachable, en forme de griffe.


Il toucha aussi un badge.

Le louveteau eut tout juste le loisir de cacher éventuellement un de ces objets dans son costume avant qu'un soldat vienne s'occuper de lui.

Une voix féminine agréable résonna dans les haut-parleurs.

"Chers clients, votre super-marché fermera ses portes dans 3 minutes, 45 secondes et 56 centièmes. Nous vous invitons à vous diriger vers les caisses."

De nouveaux soldats arrivèrent depuis les autres rayons. Succubus vit que l'un était largement éclaboussé de sang et morceaux de chair. Il portait sous le bras une barquette de viande.

"Alpha ob-op OK manœuvre vers les caisses."

Marmonna l'homme tandis que Blancpoil, malgré sa blessure lancinante, était menotté dans le dos et attrapé par les bras par deux hommes. Il fut ainsi traîné et manqua de s'évanouir. Succubus eut droit au même traitement et nota la présence de soldats vigilants derrière eux.


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